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 Pour les morts [Louis]

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Roderik de Wenden
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MessageSujet: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeLun 30 Avr 2018 - 16:37


En la dixième année du onzième cycle,
Troisième ennéade de Verimios - premier mois d'été,
Le septième jour,
Au soir de l'arrivée du roi à Diantra...


Quand gronda la sanglante rébellion - Des méchants hommes mus d'ambition - L'appât du gain changea la donne - Et discorde régna entre les hommes - Ainsi Saint-Aimé dans son manoir - De rêves enfouis reprit espoir...

Accoudé au rebord d'une fenêtre, vêtu d'un pourpoint à crevés noir et fredonnant indistinctement l'une des compositions du barde Hunoald, Roderik regardait la cité des rois s'envelopper de son manteau bleu nuit. La journée avait été longue ; la nuit, peut-être, le serait aussi. Il se sentait comme Hunoald à quelques heures d'un grand récital. Les prochains jours seraient forcément la fin et le commencement de quelque chose, mais Roderik pouvait encore trouver le temps de travailler sa partition pour être prêt le moment venu.

Qu'on se rassure tout de suite ; le Grand Chancelier ne s'était pas improvisé chanteur.

La pièce dans-laquelle il se trouvait était semblable à des dizaines d'autres qui parsemaient le Palais des Dômes. Comme la plupart, on l'avait vidée de tout mobilier ; lorsque Cléophas avait quitté Diantra, emmenant avec lui le roi, la Chancellerie et tout ce qu'il avait pu trimballer dans ses bagages, une partie du mobilier avait suivi. Le reste avait été éparpillé au hasard des allées et venues des gouverneurs temporaires qui s'étaient attribués Diantra les uns après les autres en l'absence du roi. La lueur vacillante d'une flamme achevant de se consumer dans une torchère répandait un faible halo orangé dans la pièce nue, formant un curieux dégradé avec la lueur bleue qui filtrait au travers du carreau. La nuit était claire et belle ; d'ici, on entendait les rumeurs de la vie nocturne diantraise, atténuée par la distance et la hauteur. Vue dans la semi-clarté et sans ses odeurs, Diantra était nettement plus agréable qu'en plein jour.

Des pas résonnèrent sur le marbre, et Roderik se retourna ; avisant le nouveau venu, Roderik se remémora la teneur de leur dernier échange. Un échange très bref, à vrai dire, et devant toute la noblesse de l'Atral : « qu'est-ce qu'un chef fait ? » avait-il demandé à Iselda et Roderik. « Il...dirige. Oui ! Voilà...Un chef...dirige... et en tant que chef… » il s'était penché vers Roderik, lui susurrant à l’oreille : « J'ai... le dernier... mot. MOI ! » avait-il hurlé, avant de pointer sur tout le monde un doigt accusateur. « Pas vous, pas vous, pas vous, et pas VOUS ! »
Un passif qui n'augurait pas de fusionnelles retrouvailles ; mais Roderik osait croire que de l'eau avait pu couler sous les ponts. Après tout, il s'en était passé des choses depuis ; Louis de Saint Aimé avait finalement accepté de jouer les baillistres et de mener la guerre dans le Médian à ce titre ; on pouvait espérer y voir un signe de maturité, comme si sa petite crise d'autorité avait mené au déclic. Et Roderik, lui, avait eu le temps de « mourir » et de refaire surface ; ce n'était pas rien non plus...

« Bonsoir, Sire de Saint-Aimé », lança Roderik au jeune faon. « Je n'ai pas souvenir que nous ayons eu l'occasion de deviser seul à seul ; le moment me semble fort bien choisi pour une première. » Il avança de quelques pas vers le Berthildois. « On m'a dit que vous aviez pourvu au confort de feu mon épouse lorsqu'elle était parturiente. » Et éconduit ma soeur lorsqu'elle s'est mise à assumer sa féminité, repensa-t-il avec colère, mais cette colère était plutôt dirigée contre Aliénor elle-même ; que le jeune faon ait pu forniquer avec elle l'aurait mis totalement hors de lui. « Adoncques, je suis aujourd'hui votre débiteur. Mon épouse n'est plus, mais mon fils vit, et c'est aussi grâce à vous. »
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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeLun 30 Avr 2018 - 23:32




Pour être forte en émotions, la journée l’avait été! D’avantage qu’au Triomphe, au travers les encouragements de la foule en liesse, de ce soulèvement d’allégresse, jusqu’aux marches du palais il avait senti le vrombissement de toute cette énergie. Toute la journée durant, il dut supporter les cris et hurlements de tous et chacun qui s’octroyèrent congé pour offrir d’avantage de pesanteur à ce rassemblement de fol. Pendant un moment, Louis eut envie de quitter le confort du palais et de ses hautes suites, pour arpenter le sol et d’y voir de plus près l’énervement de la foule. C’était électrisant, de voir à quel point l’arrivée d’un si petit être pouvait faire se soulever les foules de la sorte. On le retint pourtant, lorsque la main dans le sac on le prit à se nipper pour une sortie dans la roture. Dans cette foule dense et mouvementée, qui sait ce qui pouvait arriver à celui qui se mouvait au mauvais endroit, au mauvais moment ? Gobé tout rond par la meute, c’était là le destin des infortunés qui s’aventuraient de trop loin, lui dit-on en lui conseillant fortement de garder le confort de sa suite. Il n’eut guère à attendre des plombes, que le cortège Royal sut frayer son chemin jusqu’à la cours du Palais, où on demanda aux notables de se présenter sur le parvis pour former l’accueil de sa majesté le Roi.

Tout se déroula comme prévu, à l’exception faite du choc qui le percuta lorsqu’il aperçut Roderik. Il avait changé, depuis leur dernière altercation … Enfin, la mort doit faire vieillir, à tous les coups. Il ne l’avait aperçu qu’une fois et depuis, dut faire avec cet âpre souvenir. Il n’était désormais plus que l’ombre de lui-même : dépourvu de sa musculature d’homme, vêtu à la mode du Sud et par-dessus tout, un faciès creusé par les soucis et l’éreintement.                      Ah, on puit dire qu’en question de changement, Louis n’avait pas chômé aussi. Loin d’être à l’image de son paternel et de son défunt cadet à l’époque, Louis tarda, mais hérita dans la dernière année d’une poussée de croissance fulgurante, qui le rapprocha de beaucoup à ses souches natales. Il gagna plusieurs centimètres en grandeur, mais aussi, de tour de bras. S’il était de nature plus raide qu’imposante à l’époque, sa barbe et sa musculature faisait honneur au féroce guerrier qu’était son père.

Enfin, lorsqu’il jugea Roderik du haut des marches, à l’instar de ses pairs, il entendit murmurer à son oreille « Bientôt, vous aurez à vous entretenir avec le Chancelier, votre Excellence. ». Sans le savoir, ledit rendez-vous arriva plus prestement qu’il ne l’eut désiré. S’il sut garder son sang-froid, préserver les apparences et se montrer digne de sa tâche pendant l’entièreté de la campagne, il ne sut s’il saurait en faire autant face à l’homme qui causa pratiquement le déclin de sa lignée. À dire vrai, la nervosité commença à lui chatouiller le bout des doigts. Et s’il perdait les pédales, comme la dernière fois ? Et si au détour de cette rencontre, il jetait d’avantage d’huile sur le feu de leur animosité commune?        

Un goût de bile commença à lui tenailler le palais, à mesure qu’il conquit la distance qui le séparait de son rendez-vous. Pourtant, son pas ne défaillit guère et se rendit à bon port d’un rythme assuré. Lorsqu’on l’annonça, il jugea Roderik droit dans les yeux, comme il le fit plus tôt dans la journée. Ses airs, bien qu’avenants en surface, laissait comprendre que même si l’eau avait coulé, une rancœur certaine persistait.


« Grand Chancelier. » Le salua le cerf, tout en hochant avec diligence du chef. Certes, ils n’avaient jamais eu l’occasion de se tenir la conversation en toute intimité, et ce n’était pas dommage, car à ce jour funeste où ils s’affrontèrent en publique, c’est à grand coup de tisonnier qu’ils se entretenus.

« Si vous avez bonne mémoire, l’hiver, plus féroce qu’aucun autre, ne nous a guère laissé de choix. Nombres de femmes par le froid, par manque de soins, ont perdus leurs descendances en d’atroces circonstances. Lorsque j’ai eu ouïe dire de votre départ, je me suis assuré qu’elle ne manque de rien en effet … Et quoi que vous en dites, vous ne m’êtes redevable de rien : ma conscience m’interdisait de rester planter, bras croisés, tandis que sévissait le mauvais temps sur le pays. » Peut-être faisait-il faute, de s’acquitter de la dette que le Chancelier possédait envers lui, mais Louis ne savait mentir et c’était chose vraie, qu’il lui aurait été impossible de délaisser quiconque était dans le besoin, lors de cette grande période de gel

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Roderik de Wenden
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeMer 2 Mai 2018 - 8:55


« On dit que vous êtes un seigneur vertueux, très assidu dans vos devoirs de chevalier. Je constate que c'est vrai. C'est bien. C'est une bonne chose. Comme il est coutume de le dire, noblesse bien remisée ne trouve jamais, hem... l'hiver à sa porte. »

Si l'hiver ajoutait la nécessité au sens de l'hospitalité du Saint-Aimé, il n'expliquait pas pourquoi Iselda était allée se traîner entre trois couches de neige jusque dans le bastion de Cantharel. Heureusement, Roderik pouvait raisonnablement croire qu'il ne s'était rien passé d'indécent entre le jeune faon et sa femme ; Saint-Aimé n'avait pas profité de la faiblesse d'Aliénor, il devait en aller autant d'Iselda. Je me demande bien ce qu'il y a chez ce garçon pour que toutes les femmes de mon entourage se précipitent à sa rencontre, pensa-t-il non sans une pointe d'écoeurement. De toute façon, il était très improbable que le jeune faon ait pu faire quoi que ce soit avec Iselda dans la mesure où son enfant était venu au monde au même moment, se frayant un chemin à grand renfort de déchirures et dans un déluge de fluides corporels dégoûtants. Roderik pouvait être rassuré, et ne pas nourrir de griefs à son encontre - pas sur ce motif du moins.

« La guerre vous sied, Messire », constata-t-il, voyant que le jeune homme qu'il avait rencontré un an auparavant s'était mué en un solide gaillard, et que la barbe qu'il entretenait commençait à évoquer celle de son défunt père. Roderik espérait que cette ressemblance qu'il cultivait n'était que physique, et que le fils resterait différent du mastodonte gueulard qu'avait été Godfroy de Saint-Aimé. « Pardonnez l'inconfort de cet endroit », s'excusa-t-il en désignant la pièce dénudée, « il semble que le métier de menuisier à Diantra connaîtra un âge d'or dans les ennéades à venir. Heureusement, cela ne nous empêche pas de faire la fête ; j'ai même pu trouver ceci. » Il s'empara de la bouteille de Hautval qui trônait sur le rebord de la fenêtre, et, la tendant à Louis, lança : « la première gorgée est pour vous, Saint-Aimé ; je vous proposerais bien de boire au retour de notre roi, mais nous l'avons fait toute la journée, alors... trinquons à ce que vous voulez. »

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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeMer 2 Mai 2018 - 19:22




« C’est bien aimable le souligner, Grand Chancelier. » Rajouta le cerf sans autres fioritures, dans sa plus simple forme. S’il eut désiré rajouter quoi que ce soit, il dut s’en interdire sur le coup. Peut-être était-ce encore un iota prématuré pour de véritables et mielleuses paroles. Il misa tout de même juste ; Louis, malgré les lourdes et pesantes décisions dont il dut se montrer décisionnaire, tâcha au mieux de trancher sans jamais défaillir à ses valeurs. Il se souvint bien une fois s’être prit la main entre deux feux, entre l’écorce et l’arbre, entre le marteau et l’enclume, entre … enfin, vous comprenez, et dût choisir l’avenue la moins pire. À ce même titre, il se souvint avoir commis maintes erreurs, notamment la manière dont il traita la sœur de son hôte. La brutalité dont il fit preuve, surtout à ce moment de vulnérabilité où tous deux étaient exposés : elle, éprise de lui et lui, éprit d’une autre … D’ailleurs à son dos, persistait une poignée de stigmates pratiquement effacées, en gage de son besoin irrévocable de repentance. À la fin, il avait bon cœur, il savait, et qu’importe l’avenir, il s’y tiendrait.

« C’est un bien heureux hasard, que cette poussée de croissance se soit décidée de me tenir pour hôte depuis cette dernière année. Et je n’ai guère été toujours aussi bien portant ; vous plus que quiconque savez comme la campagne ravage son homme. Mais là, pourquoi en parler, puisqu’elle est fin terminée ? » Il lança le tout à la farce, mais la rhétorique possédait un semblant de réel questionnement. Certes, il n’allait certainement pas déballer sur un plateau d’or la suite des choses au Saint-Aimé, surtout sachant que le Concile se déroulerait au jour d’après, mais qui sait ce qu’il désirait réellement lui tenir comme propos? On disait de Roderik qu’il avait emporté par-delà le Royaume de Tyra, une ruse qu’il aurait grappillé de quelques âmes mesquines … Ou qu’il était vraiment fait pour ce rôle de Chancelier et que d’expérience, il ne lui en fallu que peu pour devenir plus ratoureux que la plus habile des langues de bois. Aussi préféra-t-il ne s’attendre à rien en sa compagnie : il se laisserait étonner et puis baste!

« Buvons à notre Nord, qui se languit de notre retour. » Non seulement grandit de quelques bons centimètres, le jouvenceau avait appris à boire? Il s’envoya une bruyante goulée, puis rendit la bouteille à son homologue. Ses yeux quêtèrent les siens, comme s’il espéra tirer une réaction de Roderik qui, tous le savaient, ne pourrait reprendre route vers son Arétria vu ses obligations actuelles.


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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeJeu 3 Mai 2018 - 11:15


Eh beh, quelle descente, songea Roderik qui n'imaginait pas le jeune faon si porté sur la bouteille. Il avait imaginé que le Saint-Aimé se contenterait d'une gorgée pour la forme, afin de faire bien, mais non ; il avait avalé une grosse goulée, accompagnée de puissants borborygmes, comme un mâle, un vrai. La guerre l'avait changé, de toute évidence. Confronté à la vie des camps militaires, il avait dû apprendre à cesser d'être chiant.

L'Arétan prit la bouteille et but à son tour. Il acquiesça d'un hochement de tête aux paroles de Saint-Aimé, puis, songeant à "leur" Nord, replongea son regard dans la contemplation de la cité endormie. « Je hais déjà cette ville », lâcha-t-il, et il partit d'un rire amer. « On dit que l'Ivrey préférait le confort des murs d'Edelys lorsqu'il séjournait en pays diantrais, même à l'époque où le Palais des Dômes était pourvu du confort nécessaire. Je comprends pourquoi. Pauvre Bohémond ; Laréor était un endroit parfait pour qu'il apprenne à devenir un homme, mais je suppose qu'il valait mieux que ça se passe ainsi. » Il se tourna vers Louis. « Quels sont vos projets lorsque tout cela sera terminé, Messire de Saint-Aimé ? »

La question n'avait pas de sens dans la mesure où Roderik savait pertinemment ce que Louis de Saint-Aimé était venu chercher dans cette guerre : son marquisat. Oh, il y avait sûrement aussi une volonté d'accomplir la justice, ce qui était fort louable ; mais Sainte-Berthilde devait accaparer tous ses espoirs, tous ses rêves. A moins que, là encore, le garçon qu'il avait rencontré à Cantharel un an plus tôt n'ait totalement changé.
Roderik savait donc, ou croyait savoir, ce que voulait Saint-Aimé ; mais il voulait l'entendre le dire.
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeVen 4 Mai 2018 - 5:43




Existait-il seulement en cette citée quelqu’un qui soit d’origine Nordienne et qui tienne à la fois en son cœur cette fichue Diantra ? Entre ses conseillers qui ne se retenaient plus guère pour incendier celle-là même d’avanies sanglantes, les proches de sa somptueuse amante qui obtenaient le haut le cœur à chaque fois que le sujet est abordé et maintenant, le Grand Chancelier lui-même. En tous cas, il aurait à s’y accommoder, car sa tâche, aussi conséquente fusse-t-elle, lui passait au cou une laisse bien coriace.

« Voilà dès lors un point sur lequel nous nous accordons déjà. » Il reprit une gorgée de la bouteille, chassant au passage une grimace désapprobatrice, en réaction à son prochain commentaire. « Quelqu’un peut me dire pourquoi sert-on du thé au premier venu, alors qu’il suffirait de lancer une poularde sur le balcon pour qu’elle ne cuise sous l’heure, tant il fait chaud? » Pour l’heure, Roderik semblait tourner autour du pot à l’aise d’une aisance si frappante, qu’il parut aussi à l’aise que s’ils avaient battus la campagne ensembles. Pour autant qu’il s’en soucie, le ton de la conversation lui plut tout de même : aborder des propos aussi sérieux que ses plans d’avenirs pouvaient-ils seulement se faire avec autant de gaillardise? Pour le moment, tout laissait croire que oui, mais bon. Roderik était capable de tout. Même d’une inopinée hélicobite.

« Lorsque tout sera terminé ? Vous comme moi savez qu’entre ce que je désire et ce dont je serai forcé de faire, il y a une marche. Et cette marche est le Concile, évidemment. » Louis tendit la bouteille, il fallait s’en départir avant que l’envie de l’assécher ne le tenaille de trop. « Mais si tout se déroule comme je l’entends, je m’en retournerai sans me retourner dans notre pays, afin d’abréger les souffrances qu’a causé la reconquête au nom de notre très bon Roy. »

Oui, c’était ça. Pour vrai. La parfaite réponse du preux au cœur d’or. Et archi chiant.  

« Évidemment, ce serait d’autant plus aisé pour moi d’y parvenir, si mes pensées y étaient en totalité consacrés. Ce litige, auquel nous deux, sans doutances retenons d’amer souvenirs, me ronge toujours, comme une épine persistante dans le pied. » Louis marqua une pause, comme pour sonder le regard de Roderik alors qu’il ramena ce houleux sujet sur la table. « Mais cela, vous le savez. Tous le savent. Ce serait là bien me mentir que de dire qu’il m’en importe peu de régler cette question une bonne fois pour toute. »

Certains diraient qu’il jouait carte sur table, avec de tels avoeux. La vérité pourtant, c’est que ses cartes étaient dévoilées depuis la toute fin de ce concile donné au cœur même de Cantharel. Et son jeu n’avait pas changé : ramener son patronyme sur le trône de Saintte-Berthilde en toute légalité



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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeMar 8 Mai 2018 - 22:58


Roderik considéra Louis avec gravité. Régler le litige ? Il serait temps, en effet. Mais de quel litige parlait-on au juste ? Leur joute verbale de l'an passé au Concile de Sainte-Berthilde ? Ou l'animosité ancestrale qu'entretenaient les Arétans avec leurs suzerains Berthildois ? Réconcilier deux hommes était une chose, réconcilier deux peuples en était une autre.

«  Je suis las de la défiance qui nous oppose, Arétans et Berthildois. Les mois passés loin de mes terres m'ont appris à considérer tout cela avec un certain recul. » Il prit la bouteille, sans pour autant en porter le goulot à ses lèvres. « Il y a un an, j'étais encore rongé par la rancune ; je voulais venger les morts de mon père et de tant d'autres de ceux qui tombèrent devant Cantharel. » Son regard s'était durci un instant, puis ses traits s'étaient détendus, et il poursuivit avec une sérénité inattendue : « Mais j'ai appris à regarder en face cette vérité que je ne voulais pas voir. Lors de la guerre de l'Atral, nous avons perdu parce que nous étions les séditieux, et que le bon droit n'était pas pour nous. En voulant s'arroger la suzeraineté de l'Atral aux dépens de votre cousine, en voulant renverser l'ordre établi, le comte Anseric commettait la même erreur que Velteroc. Et il l'a payée plus vite et plus tôt. »

Il haussa les épaules. Pauvre Anseric, pensa-t-il, pauvre Père. Pauvres Arétans, en vérité. Les siens n'avaient jamais été de grands hommes de loi. Entre les seigneurs arétans, l'opportunité et la force étaient des prétextes suffisants pour une faide sanglante, mais il en allait autrement lorsqu'on se lançait à la conquête des terres d'une baronnie ou d'un marquisat voisin. Et si les Arétans avaient rarement mené d'invasion chez leurs voisins d'une envergure semblable à l'expédition d'Anseric, c'était uniquement parce qu'ils passaient le plus clair de leur temps à s'affronter entre eux.
Roderik secoua la tête, sachant de ses pensées les rudes hommes du nord que fournissait le terreau malelandois, pour considérer le jeune faon d'un autre oeil. Il avait vu le garçon imbuvable de Cantharel se muer en guerrier taciturne. Le verrait-il demain comme le marquis de Sainte-Berthilde, ainsi qu'il aspirait à le devenir ?

« Les aléas du destin ont permis qu'aujourd'hui, je sois le comte d'Arétria, et que Bohémond soit à la fois mon marquis et mon roi », reprit Roderik. « Une situation dont je me contenterais volontiers. » Il marqua une pause, laissant planer un silence pesant quelques instants, avant d'ajouter : « mais je sais qu'elle ne saurait perdurer. Le roi est riche de terres à distribuer à ceux qui l'ont servi loyalement. Il n'est pas riche d'une administration capable d'assumer en son nom la gestion d'un si vaste patrimoine. Sainte-Berthilde appelle un marquis, adulte de préférence, et loyal. Il y a un an, Cléophas vous a proposé de faire vos preuves. Un an plus tard, nous devisons tous deux à Diantra dans la demeure royale du Palais des Dômes, ce qui m'amène à croire que vous avez accompli votre devoir. » Il esquissa un sourire, que Louis pourrait prendre comme une forme de félicitation, d'encouragement ou, peut-être, de sarcasme. Mais le ton de sa voix était on ne peut plus sérieux lorsqu'il poursuivit : « Vous pourriez bien quitter le Concile en tant que marquis de Sainte-Berthilde, Messire de Saint-Aimé ; sachez dans ce cas que je ne suis ni mon père, ni le comte Anseric. Je ne renie ni mon pays ni mon lignage, mais je ne renierai pas davantage mes serments. Ma loyauté ne sera jamais prise à défaut, mais je veux qu'il en aille autant de mes gens. Alors, faisons ce que nos prédécesseurs n'ont pas su faire. Sainte-Berthilde eut à souffrir par le passé d'alliances entre Arétria et Olyssea ; changeons les règles du jeu. Vous avez une sœur, il me semble ; quant à moi, une fois passé le temps du deuil de mon épouse, il me faudra de nouveau prendre femme. Réconcilions Arétria et Sainte-Berthilde, une bonne fois pour toutes. »
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeJeu 10 Mai 2018 - 0:53




Il aurait dû baiser sa sœur jusqu’à la moelle lorsqu’il le pouvait encore. Au moins aurait-il sut le sentiment qui habita Louis à ce moment précis.

Eut été de sa gorgée de jus bien avalée, c’est sans autres ambages qu’il l’aurait recrachée dans un geyser incontrôlable de stupéfaction. Ses yeux s’écarquillèrent en silence, mais allèrent aussitôt à la rencontre de Roderik qu’il fixa d’une intensité sourde. Son cœur manqua un battement, car il cessa de respirer pendant l’espace d’un bref instant, comme s’il ne réalisa guère ce qu’il venait d’entendre des lèvres du Chancelier. Il déglutit lourdement puis secoua subtilement le chef, comme pour reprendre de sa contenance, juste avant de se racler la gorge et de poursuivre sur un timbre de voix qui faisait pâle figure à son entrain de tantôt.


« Faut voir … » Dit-il simplement à l’adresse de son homologue, venant gratouiller sa nuque de manière pensive. Son regard, aussi, trahissait sa perplexité quant à cette offre qui sentait la bouse. À tous les coups, le Comte ne pouvait s’imaginer l’étendu de l’affection qu’entretenait le cerf pour sa sœur, autrement il ne lui aurait passé par la tête l’idée de lui adresser cette demande aussi sèchement. Plus que son désir de récupérer sa place sur le trône marquisal, plus encore que cette flamme nouvelle qui l’animait envers l’arachnide Alonnaise, Éléonore régnait en Reine aux choses que tenait le jeune Régent. Elle était à ses yeux ce qui lui restait de famille, celle qui bien malgré son jeune âge, s’affairait corps et âme pour l’assister dans sa lourde tâche de Régence. Et parce dessus tout, parce qu’en tant qu’aîné, il prenait sur lui tout ce qui concernait de près ou de loin à son avenir –qu’il désirait évidemment prospère et heureux.

« Autant puissent-ils être hardi jusqu’à l’os, Berthildois comme Arétans ont très certainement soupé de la guerre et des querelles. Une alliance entre nos deux maisons nous assurerait au moins une poignée d’année d’accalmie, cela je veux bien vous le concéder. Et vous me montrez du doigt un chemin tout frais tracé vers la paix de nos deux peuples, mais je ne peux chasser de ma tête cette question : qu’en est-il de la paix au sein de votre propre comté ? » Louis fit un crochet dans le propos de leur échange, mais ce ne fût que pour mieux revenir.

« Une odeur de boucane s’élève à l’horizon, alors que nous sommes sur le point de reprendre le chemin de nos pénates. Les Stern, Chancelier. En quoi me vois-je gagnant d’une telle union, alors qu’au détour de celle-ci je m’en verrai hériter de vos maux ? » Une question bien légitime pour le régent qu’il était, mais qui n’allait pas de pair avec ses valeurs. Qu’importe le prix, Roderik lui aurait demandé main forte pour mater les rebelles, qu’il l’aurait fait en faisant de suite table-rase sur leur houleux passé. Mais là, sa sœur était de la partie et cela suffisait pour le rendre plus méfiant, plus calculateur. Et qu'il le prenne mal ne sembla guère être un soucis, dans la mesure où le cerf restait sur la défensive, les bois vers l'avant et qu'il n'avait pas encore décliné l'offre.


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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeJeu 10 Mai 2018 - 12:23


« Hmm. »

Roderik était circonspect. Le trouble du jeune faon était perceptible, mais il ne parvenait pas à en deviner la cause exacte. Saint-Aimé avait-il en tête un meilleur parti pour sa sœur ? Il fallait qu'il soit en or pour négliger l'offre de Roderik. Il suffisait que Louis accepte pour qu'une fois marquis, Arétria, cette épine dans le pied de tant de ses prédécesseurs, ne soit plus une source d'inquiétude perpétuelle. Roderik ignorait ce qui se jouait dans la tête de Saint-Aimé, mais il devinait que l'affaire des Stern, qu'il présentait comme un obstacle à leur alliance, n'était qu'une plate excuse pour décliner une offre qui lui répugnait. Tout ceci cachait autre chose. Peut-être, tout simplement, Saint-Aimé n'était-il pas décidé à enterrer la hache de guerre entre leurs peuples. Peut-être avait-il pris goût à l'odeur du sang et à l'atmosphère des champs de bataille.

« Allons, Messire », tempéra Roderik, resté calme bien que froissé par le manque d'enthousiasme du Berthildois. « Vous savez que les turbulences de mes vassaux sont aussi fréquentes qu'elles sont de courte durée. Et que, mariage ou non, si vous accédez au titre de marquis de Sainte-Berthilde selon votre souhait, vous hériterez des maux arétans comme des maux olysseans ; ils feront partie du lot. Mais je veux vous rassurer vis-à-vis des Stern. Je mettrais les choses à plat avec le vieil Arnoul avant que tout ceci n'aille trop loin. Ma soeur s'est montrée, disons, un peu cavalière avec eux, mais au bout du compte, elle sait ce qu'elle doit faire pour assurer la paix. » Tout comme la vôtre, aurait-il pu ajouter, mais il ne se permit pas ce sous-entendu qui n'aurait fait qu'exacerber la froideur de Saint-Aimé. A cette pensée pourtant, il se rappela que les sentiments fraternels pesaient certainement dans la balance ; comme lui, Saint-Aimé était jeune, et devait considérer l'éventualité du mariage de sa jeune sœur comme un adieu déchirant. Saint-Aimé ne s'était peut-être pas encore fait à l'idée qu'elle ne demeurerait pas toujours à ses côtés, d'autant que lui-même n'avait pas encore pris femme. Roderik comprenait cet état d'âme ; il avait été ainsi. « Le destin fut cruel avec mes deux précédentes épouses », avança Roderik, « mais sachez cela, Louis - il n'était guère anodin qu'il se mette à l'appeler à cet instant par son prénom - si vous me faites l'honneur de m'accorder la main d'Eléonore, je vous fais le serment de la protéger chaque jour de mon existence. Et si le service de mon roi devait me retenir ici à Diantra, elle y demeurerait à mes côtés ; je ne l'abandonnerai pas au milieu d'une cour sans amis ni famille. Peut-être trouverait-elle la vie diantraise plus agréable que ma froide demeure de pierre là-haut dans le nord. Cela serait aussi bien. » Il marqua une courte pause, balançant un instant sur la manière d'aborder la suite, puis : « je ne vous demande pas une réponse immédiate, Messire. Prenez le temps de peser le pour et le contre, parlez-en à votre sœur si vous le souhaitez ; considérez mon offre comme un gage de respect et de bonne volonté. »
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeJeu 10 Mai 2018 - 16:08




Un haut le cœur lui incendia les boyaux, lorsque Roderik tenta de lénifier les affres qui hantaient depuis peu le cervidé. Cette clarification qui se voulait fraîche flotte –elle restera à mes côtés à Diantra, dit-il -, plutôt que d’amoindrir les doutes du Saint-Aimé, agit en huile sur ce feu égoïste. C’était pire! Non seulement la prendrait-il pour épouse, mais en plus, il la retiendrait captive dans cette horrible et puante citée des Rois. Loin de sa famille. Loin de lui. Ainsi sous les yeux de la très sainte Damedieu, il arborerait le couvre-chef de geôlier sans que personne n’en vienne à le réprimander.

C’était pourtant une réalité à laquelle il avait délibérément décidé d’omettre, s’investissant plutôt corps et âme dans cette guerre. En quelque sorte, cette campagne fut son exutoire pour ce marché qu’il conclu avec l’Olysséen. Devenu Baron, il lui aurait confié la main de sa sœur pour s’assurer le soutient de cette terre, mais la donne avait changé. Roderik plus que Comte, possédait les clés de la Chancelerie du Royaume et bien qu’on en dise de lui, demeurait un homme de parole. Il changea jadis sa lance d’épaule aux dépends de feu son père, mais jamais il ne s’est détourné de sa promesse de vassalité envers le Roi, quel qu’il fut.


« Rhmrr … » Louis grogna sans même s’en rendre compte, bien que tout bas. L’offre le tiraillait, c’était certain désormais. Et vu sa longue et épaisse barbe foncée, il tirait d’avantage de l’ours que du cerf … À tous les coups, le petit homme orgueilleux et dépassé par les événements qu’il fût au concile de Cantharel n’était plus. Louis reprit donc la parole après avoir songé un bref instant, le regard évasif, puis revint vers Roderik qu’il observa droit dans les yeux.

« Si cela n’a été porté jusqu’à vos oreilles de Chancelier, sachez au moins ceci : j’ai écarté de la main l’offre que me fit Aymeric de Brochant jadis, lorsqu’il désira unir ma sœur à son fils. J’ai offert en revanche la chance à Aurel de Lantenes, le Général des Armées Olysséennes, de marier ma sœur s’il obtenait le titre de Baron. Et maintenant, vous aussi, m’en faites la demande. Alors sachez ceci, si je consens à ce que nous devenions frères, puisque nos maisons seront liées à la vie à la mort, j’entends à ce que vous sachiez m’offrir de votre soutiens dans mes desseins immédiats. » Étalant sur la table la convoitise de sa sœur, il s’attendait que Roderik comprenne que non, en fait, s’il acceptait, c’est Louis qui lui accordait une fleur. Jeune et probablement plus fertile qu’aucune autre fleur, Éléonore en plus d’être la sœur du prochain Marquis, était une jeune femme d’exception sur tous les points.

« Je consens donc à vous voir marier ma sœur sous ses conditions : non seulement vous la protégerez comme vous me l’avez mentionné, mais vous vous engagerez à lui rester fidèle jusqu’à ce que votre peau flétrisse de vieillesse et que vous en poussiez votre ultime souffle d’agonie. » Si seulement Louis savait l’inclinaison de son prochain frère pour l’adultère … Louis s’approcha d’un pas pesant, l’air plus austère que jamais. « Chancelier ou Comte, je suis bien prêt à tout sacrifier pour te trouer la peau, si j’apprends ton infidélité, Roderik. » Sur ce coup-ci, lui aussi se permit plus de familiarité, la menace, non, la promesse exigeant.

« Sache que moi aussi j’entends prendre une femme pour épouse. Et c’est là que ton soutient me sera utile, car elle n’est pas des plus unanimes au sein de la Noblesse Berthildoise. »


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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeLun 14 Mai 2018 - 19:08


Louis balançait, visiblement incertain ; bien que Roderik lui ait proposé de prendre le temps d’y réfléchir, le jeune Saint-Aimé semblait vouloir prendre la décision de suite. Au moins ne pourrait-on pas lui reprocher de tergiverser. Confessant le dilemme qui se posait à lui, Louis révéla les noms des derniers soupirants de sa charmante sœur : rien de moins que le fils d’Aymeric de Brochant, un parti en or que Louis avait pourtant décliné, et un obscur guerrier olyssean dont Roderik n’avait jamais entendu parler. On pouvait s’étonner de ce que Louis ait décliné le premier pour mieux considérer le second ; arétans et olysseans étaient peuples frères avant la guerre de l’Atral, lorsque le comte Anseric et la baronne Clélia étaient mariés, mais le nom d’Aurel de Lantenes n’évoquait absolument rien à Roderik. Il apprenait par la même occasion que l’homme lorgnait sur la baronnie d’Olyssea, sans qu’on lui précise à quel titre ; il rangea ce nom dans un coin de sa mémoire, car le devenir d’Olyssea n’était pas le propos du moment, et garda le silence jusqu’à ce que Louis rende enfin sa décision. Apprenant qu’il consentait à devenir son beau-frère, Roderik sourit ; il devinait que les conditions imposées par Louis n’étaient pas à prendre à la légère, bien qu’il s’étonnât de la hantise qu’éprouvait le jeune faon à voir sa sœur délaissée par un mari volage. N’aie crainte, mon frère, j’irai entre ses cuisses chaque nuit jusqu’à ce que la vigueur m’abandonne, et n’en connaîtrait plus d’autre.

La suite tempéra quelque peu son ardeur ; il s’attendait bien à ce que Louis réclame quelque chose en échange, mais il n’avait pas vu le coup venir. Il savait l’affection que Louis portait à la baronne Alanya de Broissieux, car Aliénor lui avait confié le secret, avec tout le fiel de sa jalousie morbide. « Puisque tu épouses ma sœur, aide-moi à gagner la femme que je désire », disait Louis en substance. Roderik aurait voulu lui expliquer que le mariage et l’amour étaient deux choses fort différentes, et qu’il n’était pas bon pour des hommes de leur rang d’être esclaves de leurs sentiments, mais il était lié par leur promesse d’alliance et ne voulait pas heurter la susceptibilité de son futur beau-frère. Il ne savait que trop ce qui entravait l’idylle de Louis et d’Alanya ; le marquis de Serramire, suzerain de la baronne, ne consentirait jamais à voir celle-ci épouser un autre marquis. Roderik craignit un instant que Louis ne lui demande d’intercéder en sa faveur auprès d’Aymeric de Brochant ; mais ce n’était pas ce qu’il semblait attendre de lui, puisqu’il n’évoqua rien d’autre que la mauvaise réputation d’Alanya de Broissieux au sein du marquisat berthildois et de ses terres vassales. Se gardant de trop en dire, Roderik se contenta de lui demander de clarifier son propos :

« Je te serais dévoué comme frère et vassal, et je m’efforcerai d’être pour Éléonore le meilleur des époux. Je méprise l’adultère, Louis. » Il ne cilla pas. « Et si je devais manquer à ma parole, j’attendrais de toi la vengeance qui s’impose. Mais, je t’en prie, dis-moi en quoi je peux t’être utile ; qui est cette femme, et pour quelle raison le Berthildois la rejetterait-il ? »
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeLun 14 Mai 2018 - 20:57




D’abord qu’il exécrait l’adultère … ! Ça allait.

«  Alanya de Broissieux, la Baronne d’Alonna. » Lança-t-il sans autres ambages, tout en jaugeant la réaction de son vis-à-vis. Point de saisissements, ni plus d’étonnement ou même de reproches. Tandis qu’il cumulait les jurons et autres réactions impulsives à l’annonce de ses sentiments les plus profonds à ses autres pairs, Roderik lui, trouva le moyen de rester coite. Serait-ce dans le domaine du possible, que ses très hautes prérogatives l’aient munie d’esgourdes plus adaptées à ses fonctions nouvelles et qu’il ait, par la bande, ouïe en exclusivité de ce potin juteux? Ou plus plausiblement, une furie à la crinière rousse lui en aurait touché quelques mots ? Alors, si c’était le cas, le bougre devait avoir bien mauvais tableau en tête de leur union, à lui et à l’arachnide. Louis s’approcha donc d’une fenestration qu’il utilisa pour poser son séant sur la corniche, venant faire se marier ses deux bras contre son poitrail dominant.

« Et je me passerai volontiers d’un monologue sur le devoir du noble, ainsi qu’à ses obligations quant au mariage. Je sais parfaitement ceci, Roderik : c’est une décision complètement irrationnelle que de désirer pour épouse la Broissieux. » Louis haussa les épaules, délaissant ses airs revêche de tantôt pour la confidence. Après tout, les deux seraient peut-être amis comme cochons, tantôt, alors qu’ils lèveront la pinte à l’unisson durant leur mariage.

« Mais ce que je sais aussi, c’est que je me sens incapable d’en faire autrement. Je suis pris en tenaille entre l’amour et la raison et ne sait plus m’en dérober. Je l’aime, d’un amour fou et passionnel, Roderik. Ceci, j’ai peur que mes vassaux –ceux du Roy- ne le comprennent pas. Ou plutôt, se battent les couilles de ce que je peux ressentir pour elle. Ils n’y verront que leur marquis, faible et impuissant, incapable de choisir pour épouse une femme plus profitable au pays, qui soit un meilleur parti, en somme … Alors Roderik je te le demande, comment m’assurer le soutiens de mes gens? Et surtout, celui du principal concerné : le Sénéchal ? » Le cerf étudiait cette question depuis si fort longtemps, qu'il en connaissait désormais toutes les possibilités. Ce qui l'importait d'avantage, était de constater comment Roderik, lui, son prochain beau-frère, aborderait la question. Serait-il moqueur, menteur ou s'en sortirait-il en laissant de lui l'image d'un homme compréhensif?  

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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeMar 15 Mai 2018 - 1:55


Roderik hocha la tête, sans répondre tout de suite ; comment, en effet ? Comment Louis ne passerait-il pas pour un faible auprès de ses gens, lui qui aspirait à tenir l'un des plus hauts rangs du royaume, en contractant un mariage d'amour au mépris de la raison ? Roderik balançait, indécis. Il était, du reste, surpris que Louis s'en soit si librement ouvert à lui ; ils étaient encore deux étrangers l'un pour l'autre quelques instants plus tôt. Mais n'étaient-ils pas désormais liés par la promesse de l'union de leurs maisons ? Roderik soupçonnait que le jeune faon, en s'ouvrant de la sorte, ne faisait que tester sa loyauté nouvelle. Il n'aurait pas besoin d'aller si loin ; Roderik ne comptait pas le sermonner. Il avait souffert les affres de l'amour, et souvent regretté de ne pas avoir poursuivi la chimère après laquelle courait Louis. Le souvenir de Maélyne de Lourmel restait vivace dans son esprit, et le hanterait vraisemblablement jusqu'à sa mort.

« Je ne saurais qualifier la baronne d'Alonna de mauvais parti », observa d'abord Roderik avec prudence. « L'amour peut former des couples bien plus mal assortis. »

Il hésita, conscient que poursuivre une telle conversation revenait à marcher sur des oeufs. Que pouvait-il dire de la baronne d'Alonna ? La première fois qu'il l'avait rencontrée, c'était lorsque le maréchal du Nord lui avait offert la baronnie sur un plateau d'argent ; elle s'était alors gaussée de son bienfaiteur, lui renvoyant sa politesse au visage, refusant de lui rendre le serment qu'il réclamait en retour. Roderik était là, aux côtés du comte Wenceslas qui lui-même accompagnait le maréchal. Il se souvenait encore de ce qu'il avait soufflé à Wenceslas : « à la place du maréchal, je réclamerai sa tête sur le champ ; la baronnie est à genoux et à sa merci, il n'a qu'à y placer qui il veut. » Wenceslas avait intimé le silence à Roderik et préféré jouer les diplomates. La Broissieux, il l'avait revue bien plus tard, en Oësgardie alors, et encore sur un champ de bataille ; elle était enceinte jusqu'au cou, affublée de son second mari qui n'avait pas tardé à passer l'arme à gauche après cet épisode. Leur rencontre avait été plus cordiale, alors ; mais si cette femme devait devenir la marquise de Sainte-Berthilde, l'épouse de son suzerain et beau-frère, l'on faisait mieux comme entrée en matière.
On comprendra aisément que Roderik préférât garder pour lui ses réserves.

« Les nobles du Berthildois te reprocheraient de céder à un caprice ; mon conseil est de ne pas le présenter comme tel. Présente la chose comme une alliance avec Alonna, et aucun seigneur berthildois ne pourra te reprocher de préférer la Broissieux à sa fille. Cela t'évitera de t'aliéner tes gens, Louis ; en revanche, ça ne changera rien au principal problème : Brochant n'a pas oublié les difficultés que lui a causées Jérôme de Clairssac, quand celui-ci rendait tout à la fois hommage à Serramire et Odélian. Il n'acceptera pas qu'une vassale aussi puissante qu'Alonna s'allie à un autre prince des marches du nord. » Il porta le goulot de la bouteille de vin à ses lèvres, et noya sous une rasade de vin de Hautval ce qu'il ne pouvait dire à Louis : que ce mariage était une lubie dont il pouvait sortir beaucoup de mal, et qu'il aurait tout intérêt à trousser une jeune chambrière pour faire passer son sursaut de virilité, tant qu'il ne l'épousait pas elle non plus. Il ne dit rien, ne montra rien ; mais intérieurement, il était inquiet. Qui sait si les graines d'une prochaine guerre ne germaient pas en ce moment dans les bourses pleines du jeune faon ? Tendant la bouteille à Louis, et s'essuyant la bouche d'un revers de manche, Roderik reprit : « je ne sais quel compromis serait prêt à accepter Brochant. Mais je me souviens qu'il avait accepté de laisser deux de ses vassales épouser les frères Clairssac. A contrecœur, là aussi, je gage ; va savoir ce qu'il avait obtenu en échange. » Il haussa les épaules. « J'ai suffisamment côtoyé Brochant pour croire que les Cinq eux-mêmes ne sauraient comment le faire plier. Mais quoiqu'il arrive, Louis, je t'en conjure, ne te marie pas sans qu'il y ait consenti. »
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeMar 15 Mai 2018 - 14:06




En apportant la nouvelle comme d’une alliance nouvelle avec l’Alonna, les nobles du Berthildois pourraient accepter sans trop aboyer. En revanche, c’est au Brochant que ces mots –alliance et union-, avaient de quoi lui faire dresser le poil des bras. Car c’est là tout le nerf du problème ; le Marquis, non désireux de voir l’une de ses vassales s’acoquiner avec un autre Marquisat, hériterait par la bande d’une donnée hasardeuse, en cas de litige entre leurs deux pays. Autant tirée par ses vœux de mariage que ses vœux de vassalité, la Baronne se retrouverait déchirée entre deux feux, coincée entre le marteau et l’enclume, trahissant son mari ou son suzerain. Roderik s’était abstenu de tous mauvais commentaires et il le comprit bien vite, lorsqu’il le vit noyer sa gorge de jus, alors que plus tôt, ses gorgées lui semblèrent plus sobres. À tous les coups, ses conseils restèrent avisés et empreints d’une certaine sagesse, bien que le fond de sa pensée ne rendit guère justice à la teneur de ses propos.

« Aymeric m’aura fait chier jusqu’à la fin … » Marmonna le régent pour lui-même, tout en étouffant un soupire de lassitude, la main tendue vers la bouteille qu’il lui offrit. À l’ultime conseil de son homologue, Louis balaya l’air d’un revers de la main, puis assécha pour de bon la bouteille d’une pauvre gorgée. « Nous nous sommes promis en mariage et jamais n’ai-je trahi mes promesses. » Louis en effet était un homme de parole, qui ne transgressait ni ses promesses ni ses engagements. Là encore, était l’une de ses valeurs les plus fondamentales, acquise au long de sa très rigoureuse éducation aux côtés de sa mère. « Pourtant, cela m'arrivera tôt ou tard. Je suis fou d’amour pour elle, mais guère assez fol pour encourager les hostilités envers le Brochant. Je trouverai moyen, ou je me résoudrai à prendre pour épouse une autre femme, tu as ma parole. » Cette avenue était pour lui si triste, qu’il dut dévier son regard de sur le chancelier pour froncer les sourcils et chasser sa mine maussade. Il se redressa de sur la corniche qui lui servait d’appuis, secoua les épaules puis après avoir jeté une œillade par la fenestration, revint à Roderik.

« En dehors de nos mariages respectifs et du sort du Berthildois, autre chose qui mérite mon attention ? »



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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeMar 15 Mai 2018 - 14:58


Roderik aurait aimé savoir en quelle autre circonstance Brochant avait pu « faire chier » le jeune faon, mais s’abstint de poser la question. Il préféra se réjouir, sans trop le montrer, de ce que Louis fasse preuve de retenue, et aille même jusqu’à accepter l’éventualité que son union avec la Broissieux puisse ne pas avoir lieu. N’imaginant pas pour autant que le sujet était clos, il fut pris de court lorsque Louis lui demanda s’il avait un autre sujet à évoquer.

Roderik réfléchit brièvement. Devait-il s’ouvrir maintenant à Louis de son projet de demander lors du Concile la Régence du Royaume ? Juste après avoir négocié le mariage avec la Saint-Aimé, cela prendrait des airs d’arrangement commercial – ce qui chagrinait Roderik, qui trouvait cela amoral, tout en ne voyant pas d’inconvénient à négocier la main d’Eléonore de Saint-Aimé en l’absence de celle-ci. Il jugea plus opportun de n’en rien dire, et de mettre, le jour venu, Louis de Saint-Aimé face au fait accompli : le jeune faon déciderait alors ou non de privilégier son futur beau-frère, qui ferait un Régent dont il n’aurait pas à se défier. Il semblait de toute façon fort improbable que Louis vote en faveur de Brochant ; un autre rival pouvait néanmoins émerger, mais Roderik devait courir le risque.

« Eh bien, non, Louis, il n’y a rien. » Il considéra la bouteille vide, regrettant qu’ils n’aient pu en garder un peu pour célébrer leur arrangement. « Il conviendrait que je rencontre ta sœur, en ta présence ou celle de qui tu le souhaites. J’aimerais qu’elle apprenne à me connaître, et j’ose espérer qu’elle se réjouira de la perspective de ce mariage ; cela sera plus facile si elle ne me considère pas comme un parfait inconnu. »
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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeMer 23 Mai 2018 - 22:43




Son faciès exprimait toujours les quelques reflets de son agacement à propos du corbeau, dont ils avaient tantôt évoqué le nom. Son déplaisir fut tel, qu’il ignora pendant quelques secondes Roderik, comme si tout ce qu’il ajouta par la suite n’avait à ses yeux que peu d’importance. Jusqu’à ce qu’il réalise qu’il causait de sa sœur, redressant le menton sitôt mentionnée, lui accordant derechef l’entièreté de son attention. L’Arétan lui faisait là belle annonce, un vœu de gentilhomme que s’était, de désirer avec autant d’empathie le bien de sa promise. Si Louis n’y crut qu’à demi, il ne put reprocher au Chancelier de tenter d’apaiser le malaise qui s’instaurerait inexorablement au détour de leur mariage arrangé. Ce fût là le beau geste, qu’il dut souligner d’un premier sourire –quoiqu’un peu crispé-, avant d’ajouter par la suite sur un ton plus convivial, moins protocolaire.

« J’apprécie que tu t’y prennes de la sorte et je vous arrangerai tous deux une sortie, afin que vous puissiez faire plus ample connaissance ; tu as ma parole. » Le grand robuste se redressa de sur son assise de pierre afin de faire face à Roderik, qu’il observa quelque secondes avant d’ajouter : « Où désires-tu t’unir, Roderik ? » Une question assez simple de forme, mais qui pouvait en l’état, masquer quelques arrières pensées.


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MessageSujet: Re: Pour les morts [Louis]   Pour les morts [Louis] I_icon_minitimeDim 27 Mai 2018 - 0:49


Malgré toute la bonne volonté affichée par Roderik, celui-ci voyait bien que le jeune faon ne se déridait pas. L'Arétan peinait à comprendre ce qui tourmentait tant son interlocuteur. La perspective d'un mariage n'était-elle pas chose heureuse ? Sans doute son âme était-elle encore tourmentée par le souvenir de ses noces tragiques avec la Fleur de Velmone. Ou peut-être rêvassait-il seulement au con soyeux de la Broissieux. Les états d'âme de Louis n'empêcheraient point Roderik de se réjouir ; politiquement, la perspective de ce mariage était pour tous deux une excellente chose.
Restait à espérer que l'union de Roderik avec Eleonore de Saint-Aimé soit plus heureuse que ses deux précédentes.

« Où célébrer l'union, en effet ? » demanda Roderik, de manière purement rhétorique puisqu'il ne faisait que répéter la question de Louis. « Arétria serait le lieu le plus indiqué. Voilà trop longtemps que je n'ai pas vu mes terres, et mes vassaux auront besoin de cette noce pour accepter leur nouvelle comtesse. Si tu y tiens, nous pourrons ensuite la célébrer en tes murs », ajouta-t-il, espérant couper court à une objection de son futur beau-frère, mais la volonté de Roderik était claire : le comte et la comtesse d'Arétria devaient se marier en Arétria. « En gage de respect, et quand bien même tu n'en tiens pas encore le rang, je m'engage à te verser le prix de la mariée qui sied à la soeur d'un marquis », déclara-t-il, évoquant cette donation par-laquelle le futur marié achetait la puissance protectrice sur sa future épouse au tuteur de celle-ci ; « en or, en chevaux et en fer de Külm », précisa-t-il. « Quant aux dotations d'Eléonore, je n'aurais aucune peine à lui concéder en douaire quelques villages dont les revenus pourvoiront à tous ses besoins si je devais disparaître prématurément. J'en ajouterai davantage encore dans le don du matin » - flairant la susceptibilité fraternelle de Louis, il se garda d'utiliser le vocable de "prix de la virginité" sous-lequel les Arétans désignaient couramment cette donation du marié à la jeune épouse après la nuit de noces. « Elle ne manquera de rien, crois m'en. »
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