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 Les brumes du passé

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Haldren
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Haldren


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MessageSujet: Les brumes du passé   Les brumes du passé I_icon_minitimeSam 5 Mai 2018 - 18:17


[Deuxième moitié du mois de Verimios, an 10 du XIème cycle]

Assis en tailleur dans ses modestes quartiers du temple de Kÿria à Alëandir, Haldren paraissait plongé dans l'une de ses méditations quotidiennes. Mais si telle pouvait être l'image qu'il donnait extérieurement, un mage de l'immatériel se baladant dans le secteur aurait probablement perçu les vibrations causées par la trame magique qui émanait du corps de l'hybride, vibrations se dirigeant loin vers l'Est, par delà le lac d'Uraal et les Terres Stériles. Les pensées de l'archimage, concentrées en de fins faisceaux d'énergie, volaient en direction de sa base de repli, du lieu où il était encore vénéré à l'égal d'une divinité.

Abyssea...

Autrefois cette adoration que lui portaient les fidèles du culte du Chaos emplissait Haldren d'un délire mégalomaniaque, une véritable orgasme de pouvoir lorsque les prières montaient vers le Nœud magique installé au sommet de la plus haute tour du château des marais. Pour avoir depuis plongé son regard dans celui d'Uriz et de Kÿria, l'ancien eldéen comprenait toute la folie qui se trouvait être la sienne, toute la démence nichée dans ses ambitions lorsqu'il les comparait au Verbe Divin des Créateurs. Aussi puissant que soit un archimage, aussi haut puisse-t-il s'élever dans son art, tout cela restait des jeux d'enfants face aux immortels.

Pour autant, Haldren ne souhaitait pas détruire sa création, tout du moins pas avant d'avoir stabilisé son propre sort. Son esprit étendait ses rets par delà l'horizon, cherchant à atteindre celui de ses fidèles dans la lointaine Abyssea. A une telle distance, Haldren savait qu'il lui serait impossible de maintenir la connexion plus de quelques minutes ni d'ailleurs de cibler précisément les hiérarques, aussi avait-il décidé de s'adresser sans distinction à tous les chaotiques qui réussiraient à percevoir son appel. Lorsqu'il sentit enfin une connexion s'établir avec les échos d'âmes qui entouraient son fief, le "Dieu" du Chaos envoya son message qui résonna sous le crâne de nombre d'adeptes en prière à cet instant.


Mes enfants.
Seigneur ? .... est-ce vous.... plus de signe.... de longues ennéades... l'inquiétude, oui l'inquiétude... le feu sacré brûle toujours... en votre nom... revenez-nous à Abyssea ?

Les messages en provenance d'Abyssea ressemblaient au brouhaha d'une foule compacte rendant l'ensemble difficile à comprendre, plusieurs prêtres ou hiérarques parlant en même temps dans l'espoir d'attirer l'attention de leur Dieu. Une multitude de sentiments allant de la peur au soulagement, du regret à l’allégresse assaillirent Haldren qui les chassa d'un coup pour rester concentré sur son message. Il ne pouvait pas prendre le temps de les écouter, de leur parler en détail, chaque seconde passée dans ce sortilège drainait ses forces et déjà sa vision se troublait tandis que le sang battait furieusement dans ses tempes.

Mes enfants, écoutez-moi. Je dois m'éloigner de vous pour un temps.
Seigneur, sans vous nous ne... bien, Seigneur... nous essayerons de.... entretenir la flamme... savez-vous combien de temps ?
Le temps ne veut rien dire pour moi, mes enfants. Un mois, un an, dix ans peut-être ? Ecoutez-moi. Continuez les dévotions et les rituels, continuez la formation des prêcheurs. Je vous reviendrai à nouveau comme je vous suis déjà revenu. Cette absence mettra à l'épreuve la solidité de votre foi et séparera le bon grain de l’ivraie.

La sueur coulant sur son visage, les mâchoires serrées par l'effort nécessaire pour maintenir une connexion mentale à de telles distances, Haldren relâcha son emprise sur le sortilège et s'effondra au sol en reprenant péniblement sa respiration. Il n'aurait pas été plus épuisé après avoir couru sans s'arrêter durant plusieurs jours... un petit rictus lui tordit la bouche lorsqu'il pensa avec ironie à tous les étudiants novices croyant que le Grand Art consistait simplement à marmonner des formules antiques en gigotant les bras selon de complexes schémas. La magie, la vraie magie, demandait à son utilisateur une endurance peu commune, une résistance à la douleur que bien des guerriers auraient admiré et une volonté plus solide encore que le mogarium qu'utilisaient les dawis du Zagazorn pour forger la couronne de leurs Grands-Rois.

Combien de temps passa ainsi, dans ce brouillard né de l'épuisement ? Une heure ? Deux, peut-être ? Alors qu'il émergeait enfin et sentait peu à peu ses forces lui revenir, Haldren sentit une présence près de lui. Tournant péniblement la tête, il vit le grand elfe de ses transes nocturnes le regarder d'un air intrigué, comme s'il l'interrogeait sans mot dire sur ce qu'il venait de se passer.


Le Chaos était ma tentative de faire cohabiter religieusement les drows avec d'autres races. A Abyssea, quelques elfes ont même intégré le culte et y côtoient avec leurs sombres cousins.

Petite moue de l'elfe qui haussa délicatement ses frêles épaules comme pour lui signifier que cette tentative n'en demeurerait pas moins une hérésie aux yeux des prêtres s'ils l'apprenaient.

Quelques centaines de fanatiques ne constituent pas un pion bien massif sur l'échiquier... et un jour ils pourraient nous servir. Ou peut-être pas ? Je ne peux hélas percer les brumes de l'avenir.

Nouvelle moue, moins sévère que la première mais malgré tout l'elfe paraissait se demander si la décision d'Hecil ne constituait pas une faute d'orgueil, un retour à l'esclavage de son ego.

Et que devrais-je faire ? Les laisser retourner dans le giron d'Uriz ? Les chaotiques reconnaissent tous les cultes y compris celui de la Mère. Pour des drows, c'est une ouverture d'esprit fort rare.

Petit mouvement de tête pour acquiescer, comme si l'elfe admettait que sous cet angle les choses se justifiaient à défaut de s'excuser. Cette épine dans le flanc du Coléreux n'avait jusque là pas attiré son attention, mais la Mère  avait appris à ses adeptes qu'une épine peut abattre un titan si on lui laisse le temps d'agir.

J'ai enseigné aux chaotiques la loi de la Nature, celle des prédateurs et des proies, celle de l'évolution. Les croyances affirmées par les noss sont-elles si différentes ?

Regards las de l'elfe, comme si Hecil venait de mettre le doigt sur une blessure douloureuse. L'opposition entre elfes citadins et noss déchirait l'Anaëh d'une manière que l'hybride appréhendait encore difficilement. L'espace d'un instant, Hecil cligna des yeux et lorsqu'il les rouvrit le grand elfe ne se trouvait plus là. De nouveau l'hybride était seul dans ses appartements... comme si cette venue n'avait été qu'un rêve. Mais qui saurait dire là où s'arrête le miracle de la Mère et là où commence le rêve ? Se relevant non sans mal, Hecil enfila ses vêtements et se dirigea en direction de l'Orchal Galadh  pour y accomplir les prières matinales.
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