Et le soleil parut en de nouveaux cieux. ( PV Glenn )

Le capitaine de l'Ambrosia Sepiida laissa un discret sourire satisfait s'en venir ourler ses lèvres tandis que s'offrait a sa vue la porte du Trident. Après deux Enneades a voguer en mer, ils allaient enfin pouvoir poser pied a terre et pénétrer dans le port du royaume de Naelis. Une joyeuse agitation les y attendait, des navires de tout horizons semblaient y prendre encrages. Marchands, pécheurs. Bateaux imposants ou plus petites embarcations, tous se mêlés en ce lieu qui n'était pas sans lui rappeler l'architecture d'Ydril. De ce qu'elle en savait les Ydrilotes et les Aphelois avaient œuvrer de concert pour aider a la construction de ce quartier de la cité et cela avait visiblement porter ses fruits. Un homme entra dans le champ de vision de la dame, outre l'air sérieux qu'il abordait la majeur partie du temps, il lui sembla soucieux. Elle en connaissait la cause, mais elle prit partie de le taquiner, tentant de le dérider, bien qu'elle sache cela peine perdue. " Commandant Lambrusca, souriez donc ou ces pauvres bougres vont craindre que nous ne fomentions quelques mauvais coups. "

Gregoire de Lambrusca, ancien commandant de la garde de Solaria, se garda bien de relever la plaisanterie, son regard vissé a l'horizon. " Le port est surveillé ma dame, il va falloir nous enregistrés a la capitainerie du port, qu'elle identité dois je transmettre ? " Celle qui fut il y'a peu encore la dame de Solaria, détacha ses doigts de la barre en soupirant. " Faites savoir qu'Angelina de Soltariel, conseillère ducale, ambassadrice et diplomate de Soltariel est présentement sur les terres de Naelis. " L'homme d'arme pose la main sur son bras, un geste qu'il se permettait rarement, comme pour tenter de lui faire entendre raison. " Ma dame vous n'y pensez pas, si vous donnez cette identité, le risque que vous vous fassiez arrêter est grand. " Un sourire tandis qu'elle se dégage prestement de son étreinte. " Ne soyez pas défaitiste voulez vous, gageons plutôt que c'est la le moyen le plus rapide d'avoir une audience avec le roi et n'est ce pas pour cela que nous sommes venus ? " Lambrusca soupire lourdement, il ne s'est pas précisément pourquoi ils sont la, enfin si il le sait, mais il ne comprend pas pourquoi il le faut, enfin au moins étaient ils loin de la péninsule, bien qu'elle n'en soit pas pour autant en sécurité, loin de la. " Soites, mais je vous accompagne et cela n'est pas négociable ma dame. "

Auparavant jamais il ne se serait permit pareille insubordination, mais vu que depuis 2 Enneades elle s'évertuait a lui répéter qu'elle n'était plus sa dame, autant en profiter au besoin. Il aurait néanmoins dut se douter qu'elle avait deviné son choix sans qu'il n’eusse a le porter a voix haute. " Je n'en attendais pas moins de vous commandant. Isobel et Grinewina nous accompagneront également. " Et voila disparut le pli soucieux et le regard terne, s'affiche sur les traits de l'homme un franc sourire. Elle était peut etre téméraire, trop pour sa santé mentale a lui, mais elle n'était certainement pas folle. " Je vais prévenir que nous descendons a terre, un message pour le petit FO ? " Le petit Fo, c'est ainsi que se nommer le navire qui avait fait la traversée avec eux depuis Soltariel. Angelina jeta un coup d’œil par dessus son épaule pour l'apercevoir au loin. " Belair sait que je ne souhaite pas leur soutien dans cette affaire qui ne les concerne pas. Ils resteront a l'écart. " Une légère inquiétude brilla rapidement en son regard, mais elle la chassa rapidement non sans penser: Puissent ils se tenir tranquilles et ne pas faire de vagues.

Quelques minutes plus tard l'Ambrosia Sepiida et sa capitaine étaient enregistrés a capitainerie du port et comme prévus l'on décida de la conduire séance tenante au palais. Malgré les craintes de Lambrusca, elle ne s'y rendit pas pieds et points liés mais sous bonne escorte. Qu'importe, meme si il n'y paraissait pas, elle aussi avait bonne escorte. D'ailleurs certains des hommes qui les entouraient n'en mener pas large, résultat de la présence de sa plus petite, mais non moins imposante, protectrice, Grinewina une magnifique Lyngre. Une fois arrivée au palais, ayant profiter du chemin pour repérer les lieux, elle y trouva plus d'agitation qu'elle ne l'avait escomptée. La situation avait -elle évoluée pendant leur voyage ? Une sourde appréhension lui noua les entrailles tandis qu'il leur fut sommer d'attendre dans un long couloir. A son bout, une imposante porte et quelques bribes de voix indistinctes. Les minutes se firent longues et par bribes de mots échangés entre les gardes, ils en vinrent a comprendre qu'ils se trouvaient devant la salle de crise. Au bout de ce qui leur sembla une éternité, l'on se souvint de leur présence un homme se présentant a eux pour faire savoir que la dame allait etre reçue. Lambrusca fit un pas en avant: " De par l'identité de ma dame et de la situation qui oppose actuellement nos terres, vous comprendrez aisément que la ou elle va, je vais. " Un sourire. " Un homme désarmé, une dame, une adolescente et un chat, que craignez vous ? Ne me dites pas que la garde du roi aurait peur de si peu ? "

Le garde leur jette un coup d’œil suspicieux. Bien qu'il ne puisse pas se douter que la dame dissimule en ses bottes des dagues, que l'adolescente maîtrise le feu et que le chat .. D'accord, le chat lui ne lui inspire pas confiance car bon sang, c'est un .. " C'est un gros chat. " Déclare t'il finalement, la main pressée sur la paume de son épée. Lambrusca hausse les épaules: " A force de manger des gardes peureux, j'avoue qu'il a prit un léger embonpoint .. " La fin de sa phrase est inaudible, couper dans son élan qu'il l'est par un coup de coude de sa dame. " Pardonnez son sens de l'humour quelque peu particulier, je crains que deux enneades passés en mer ne lui aient portés sur les nerfs. " Etait ce censé rassurer le pauvre bougre ou au contraire en rajouter a son trouble, qu'importe elle ne lui laissa guère le temps de se poser des questions et enchaîna, le ton clair, déterminé et ne laissant place a aucunes tergiversions. " Comme dit nous venons de faire un long voyage, votre compagnie a beau etre des plus distrayante nous ne sommes points la pour perdre notre temps, il semble que votre roi soit désireux de nous recevoir, ou tout du moins d'entendre ce que nous avons a lui dire. Alors soit vous nous conduisez maintenant a lui, soit nous partons séance tenante et il sera a vous d'en porter le blâme. " La dame avait l'habitude de se faire obéir, cela était une évidence. Quelques instants plus tard ils pénétraient dans la salle de crise. " Votre majesté, Angelina de Soltariel, conseillère ducale, ambassadrice et diplomate de Soltariel en compagnie du commandant Lambrusca, d'Isobel et .. du gros chat. " La voix de l'homme avait quelque peu chevroter sur ces dernières paroles.

Le dit "gros chat" feula en montrant ses canines aiguisées, poussant la dame a se pencher vers lui, non sans avoir d'abord saluer le roi avec le respect qui lui était dut. " Sois sage Grigri. " Une grattouille entre les oreilles et l'imposante boule de poile s'étala au sol de tout son long. Angelina s'approcha d'un pas, tandis que le commandant et Isobel restaient en arrière, les pans de son manteau bougeant au gré de ses mouvement mais dissimulant malgré tout presque entièrement sa tenue de voyage. Ses cheveux eux tombaient en une natte élégante dans son dos, tandis que deux mèches rebelles encadraient son visage. Relevant la tete, la Soltariel accorda toute son attention au roi de Naelis, Glenn Hereon. Un homme d'age mure, a la carrure imposante, aux traits bien dessinés bien que heurter par les affres d'une vie visiblement parsemés de dangers comme en témoignaient les quelques cicatrices qu'il arborait. "Votre majesté je vous suis gré de me recevoir alors meme que ma venue ne vous avez point été annoncer. Je crains que pour etre sure d'obtenir a la fois une entrevue et votre attention je n'ai due usée d'une honteuse ruse. Je suis bien Angelina de Soltariel et si il y'a encore peu j'étais conseillère ducale, ambassadrice et diplomate de Soltariel, aujourd'hui pourtant je ne suis guère plus qu'une fugitive. Je fut contrainte de fuir la péninsule car je me suis refusée a prendre part a la guerre qui court entre Ydril et Soltariel. " Le commandant Lambrusca se retint de faire un pas en avant, désapprouvant le fait qu'elle s'expose ainsi.

Ses paroles étaient partiellement inexactes de par la complexité des faits, mais pour l'heure ce serait suffisant. Le roi avait sans doute cure de son histoire, seul le présent importait. " Il n'en reste pas moins que le peuple de Soltariel est le mien et qu'a ce titre, je suis soucieuse de son bien etre. De tout son peuple, les gens de Soltariel, d'Ysari, de Sybrondil comme ceux d'Ydril. " C'est un regard a la fois compréhensif et profond qu'elle pose désormais sur le souverain de Naelis. " Vous êtes un roi d'une contrée lointaine et je ne vois rien qui pusse vous pousser a entrer en conflit avec les territoires péninsulaires. Rien si ce n'est probablement soit le respect, soit l'amitié. Tout deux vous liant possiblement a Altiom d'Ydril. Voila pourquoi je parais ce jour devant vous avec l'espoir qu'ensembles nous puissions trouvés un moyen de mettre un terme a cette guerre. Il en va de la sauvegarde de nombreuses vies, celles de votre peuple comme celles du mien. " Rien ne devrait jamais passer avant cela. Ni la loyauté, ni le sang, ni le nom, ni meme l'amour ou l’amitié. Rien ne valait plus que la vie. Et pourtant elle risquait présentement la sienne pour une terre sur laquelle elle n'était plus la bienvenue. Pour Soltariel, toujours. L'on pouvait fuir, mais l'on ne pouvait renié la personne que l'on été réellement.

La salle du conseil de Naelis était une petite pièce étriquée entre le grand escalier et la salle du trône. Si elle peinait à contenir plus d’une dizaine de personnes, ce n’était pas vraiment à cause de sa superficie, mais plutôt à celle du manque d’harmonie de ce qui la meublait. En effet, la table ronde centrale se retrouvait coincée entre diverses armoires et coffres, le tout débordant de parchemins, de cartes, de pions de bois, mais aussi de bouteilles et verres vide. Le chambellan Himbert était le premier à trouver cet endroit chaotique. En général, Glenn n’était pas d’accord avec lui. Toutefois, aujourd’hui, il révisa totalement son jugement. Rentré en catastrophe à Naelis suite au message sanglant, cela faisait maintenant plusieurs heures que le conseil s’était réuni pour parler d’Ydril. Pas de civils, pas de représentant de guilde ou du culte, seulement la haute hiérarchie militaire.

- Il faut frapper fort ! Remobilisons notre flotte et emparons nous de Pharembourg.
- Tu dérailles Potemsk, l’Olienne est contrôlée par la marine royale. Ils ne laisseront pas passer un deuxième Marcalm. Kennet peut le confirmer.
- Oui, ils sont à Nelen pour y mater une rébellion.
- Il faut négocier. Altiom est perdu. Il a rallié Ydril, vaincu Soltariel sur les mers, mais c’était sans compter sur le retour du chancelier. Qu’en penses-tu, Glenn ? »

Ce que j’en pense? J’en pense que j’aurai du brûler cette putain de ville de merde. Brûler et piller le comté de Scylla tout entier ! Comment ont-ils pu s’agenouiller devant le marmot de cette ordure ? Je hais ce Royaume. Plongé dans ses pensées les plus obscures, Glenn n’en remarqua pas l’arrivée du chevalier, qui prit un simple geste de la main pour une acceptation de sa demande, soit faire entrer dans la salle de crise une invité de marque et sa suite.

-...Angelina de Soltariel, conseillère ducale, ambassadrice et diplomate de Soltariel en compagnie du commandant Lambrusca, d'Isobel et .. du gros chat. »

Finalement, ce ne fut que quand ses yeux bleu se plongèrent dans celle de la nouvelle venue qu’il fit attention à ce qui se passait. Angelina, malgré les années, restait une belle femme à la carrure digne. Son charme ne laissa pas indifférent l’assemblée, si bien qu’elle n’eut aucun mal à retenir l’attention de tous. S’étant quelque peu renseigné sur la politique du duché de Soltariel avant de partir pour Ydril, Glenn Hereon mesurait toute l’importance que revêtait cette visite inattendue. L’héritière légitime de Soltariel, les rumeurs sur sa beauté ne mentaient pas. Décidément, je suis né dans le mauvais duché…

- Dame Angelina, sire de Lambrusca, dame Isabel, sachez que les portes de Naelis sont toujours ouvertes pour les justes dont la péninsule ne veut plus. Je ne connais pas les circonstances de votre fuite, mais je les devine. J’en serai même le responsable... Toutefois, j’ai bien peur que tous les deux, nous ne soyons pas les bonnes personnes pour mettre un terme à cette guerre. En effet, pour Naelis la guerre est terminée depuis plus d’un mois, depuis le couronnement d’Altiom par sa nièce. Comment puis-je en finir ? Altiom ne renoncera pas et Diantra non plus. »

Comme la dame de Solaria pouvait s’en douter, le conflit en Ydril avait été au coeur de la réunion précédant son arrivée. Diverses cartes et rapports mentionnant le comté étaient ainsi disposés ci et là sur la table. Table que, disons le, ce fameux gros chat ne manqua pas d’occuper de par son imposant pelage. Attirée par on ne sait quoi, Grigri avança d’un pas assuré, renversant pions et verres, pour se poser avec un certain culot sur les genoux du Roi de la cité qui l’accueillait. Qu’est-ce qu’il me veut celui-là ? Glenn ne le chassa pas et poursuivit :

- Vous même êtes en exil, alors que pouvons nous faire ? »

A nouveau, la porte s’ouvrit sans prévenir pour laisser entrer le chambellan Himbert. Ce dernier paraissait fort soucieux et devant l’impossibilité, de par le manque de place, pour rejoindre directement Glenn et lui murmurer à l’oreille, il répondit ainsi à la curiosité de tous :

- Votre fille, Ehleria, a fais une mauvaise chute. Nos médecins sont déjà sur son cas, mais il me semblait important de vous tenir au courant !
- Comment ça, une mauvaise chute ? Il faut que je la voie. »

Si ce n’était rien de grave, pourquoi interrompre ainsi le conseil ? Glenn pressentait le pire. Il se releva d’un bond, ce qui provoqua un miaulement de la part du chat qui se retrouva propulsé au sol. Visiblement, le conseil allait être suspendue…

Si la dame fut quelque peu étonnée de par l’accueil du roi, plus chaleureux qu'elle ne l'avait escomptée, elle n'en laissa rien paraître. Elle enregistra méticuleusement les informations que Glenn venait de lui fournir en quelques mots. Ainsi donc il n'était plus un acteur majeur de la guerre qui tourmentait Soltariel, pourtant les cartes qui s’étalaient a proximité, et qu'elle se garda bien de regarder, semblaient indiqués le contraire. La manipulait il ou n'avait il simplement pas totalement renoncé a aider Altiom ? " Je vous suis reconnaissante de vos aimables paroles votre majesté, mais soyez assuré que nous ne resterons guère plus que nécessaire. Je ne souhaite pas que ma présence en vos terres jette d'avantage de trouble entre vous et la péninsule. " Elle eut un vague sourire quand Grinewina, imposante et magnifique Lyngre, alla s'installer sur les genoux du roi. Une place stratégique, décidément elle et la Soltariel étaient faites pour s'entendre. Bien que l'animal devait etre fort lourde et encombrante, le monarque ne sembla pas s'en offusquer, si bien que la dame fit a son tour comme si de rien était.

" Si il est vrai que dans ma fuite, je ne puis plus guère etre d'une grande utilité quand a cette paix dont j'aimerais vous voir etre l'instrument, je gage que votre amitié avec Altiom saurait faire beaucoup pour cette cause. Une amitié qui vous a poussée a partir livrer une guerre, j'ose dont croire qu'elle serait également suffisante a ce qu'il vous écoute. " Elle s'approcha d'un pas, forçant quelques hommes a s'écarter, gagnant bientôt la table sans pour autant la toucher, son regard s'accrochant a celui du roi. " Soltariel ne reculera devant rien pour le chasser, quand bien meme cela mettrait nos terres a feu et a sang. Le duché est désormais aux mains de la couronne. Ydril a beau reconnaître Altiom de bon droit, la péninsule n'a que faire de cela. Mais si ... " Elle n'eut guère d'avantage l'occasion de pousser plus en avant son argumentation, qu'un homme pénétra a la hâte dans la pièce, il semblait soucieux et ne tarda pas a en dévoiler la cause. Sous le coup des nouvelles, Glenn se leva prestement, éjectant la Lyngre qui feula de mécontent en montrant les dents .. Si, d'un regard, Angelina ne l'avait pas calmer, le maître des lieux aurait pu cher payer son geste. Tandis que ce dernier quittait la pièce, celle qu'il y'a encore peu était la dame de Solaria se tourna vers Isobel et le commandant Lambrusca. L'homme d'arme s'approcha le visage résolu. " N'y pensez meme pas, c'est tout bonnement hors de question. "

Les années aidant il ne la connaissait que trop bien, voila pourquoi dans un soupir il ajouta encore: " Mais bien entendu vous n'allez en faire qu'a votre tete .. Vous allez me faire mourir d'une vieillesse prématurée .. " Les lèvres de la dame s'ourlent de l'ombre d'un sourire. " Allons bon vous n'avez que 32 ans .. Je vous accorderais encore au moins 10 ans. " Reprenant son sérieux, elle jeta un rapide coup d’œil a Isobel qui cajolait Grinewina, la jeune fille avait l'air totalement indifférente a leurs discutions mais elle savait qu'elle les écoutait attentivement. " C'est une enfant, je ne peux restée passive alors qu'il est possible que sa vie soit en danger et que j'ai la capacité de la sauver ... " L'ancien commandant de la garde eut un hochement de tete compréhensif. " Qu'adviendra t'il si vous êtes trop faible pour repartir ? " Cette fois l'adolescente relève la tete, meme la Lyngre lève les oreilles. " Considérez moi restée en arrière. " Ce sont deux voix qui lui répondent en chœur: " Jamais . " " Plutôt crevé. " Tout trois se sourient, ils ne sont pas des pirates, ils ne laissaient personne derrière, qu'importe que ce soit des ordres. " Si je tarde, retournez au navire. Tranquillisez tout le monde et veillez sur les enfants. " Au sourire de l'homme, elle devine qu'il renverrait Isobel et Grinewina, mais que lui ne quitterait pas le palais sans elle. Tout trois sortirent de la salle de crise, trouvant devant les portes l'homme qui était venu informé le roi des funestes nouvelles.

Sans hésitations, la Soltariel s'approcha de lui: " Conduisez moi aux appartements de la princesse je vous pris. " L'homme écarquilla grand les yeux mais avant qu'il ne pusse protester elle ajouta. " Quoi que soit le mal dont souffre cet enfant, je peux la soigner. Si vous ne me conduisez pas a elle et que cela lui est fatal prendrez vous le risque d'en etre responsable ? " Dans le couloir un des gardes souriait, visiblement ravie de ne plus etre celui prit a défaut par la dame, c'était celui la meme qui avait donné en ce domaine un peu plus tot. L'homme soupira et dans un bougonnement quasi incompréhensible l'invita a le suivre, Angelina échangea un dernier regard avec Lambrusca puis se hâta a sa suite, sa seule crainte étant d'arriver trop tard. Quand ils arrivèrent devant la chambre de la princesse, l'homme la fit patienter un instant tandis qu'il entré seul. Probablement le temps pour lui d'informer son roi de la présence de la dame et du fait qu'elle pusse sauver sa fille. Quand il revient pour la faire pénétré a son tour dans la pièce, elle ne chercha pas a rester en retrait et s'approcha directement du lit. Le roi y était agenouillé, au chevet d'une petite fille. La dame alla droit au but. " Si votre majesté le permet, je peux sauvée sa fille. Je vous demanderais juste de me faire suffisamment confiance pour vous écarter que je puisse m'occuper d'elle. "

Elle lui était une parfaite inconnue, il n'avait pas la moindre raison d'avoir foi en ses paroles, mais au teint blafard de l'enfant, aux mines défaitistes des médecins, et a la bosse, qu'elle apercevait, gonflant sur le crane de la princesse, elle était probablement son seul espoir de sauver sa fille. Quel risque prendrait-il ? Celui de faire confiance a Angelina ou celui de rester impuissant fasse au possible trépas de sa fille ? La Soltariel était venue pour sauver des vies, mais elle ne s'était pas attendue a devoir ainsi risquer la sienne a peine arrivée .. Tout avait un prix et si celui la était celui de la confiance du roi, alors elle était prête a le payer. Et quand bien meme cela n'aurait pas était a la clé, elle l'aurait tout de meme fait. Sa compassion l'ayant déjà poussée a plus grande folie. Tandis qu'elle attendait la réponse du roi, elle eut une pensée pour Faustina et Torrance, qui attendaient son retour sur l'Ambrosia Sepiida, espérant ne pas devoir regretter son choix. Un regard vers l'enfant, ses yeux clos, son petit corps frêle et inconscient. Non, quoi qu'il advienne elle n'aurait pas de regrets.

Glenn emprunta les escaliers menant aux étages supérieurs d’un pas pressé, entre la course et la marche. Savoir sa fille en danger le tiraillait de douleur. Mais comment-a t-elle pu faire ça ? Le jour de mon retour ! Dans la chambre, une jolie petite pièce situé juste en face des appartements du couple royal, il trouva sa fille. Avec ses cheveux blonds et sa robe rose d’été, elle était allongée sur le dos, inconsciente. Comme seul signe du mal qui la frappait, une large bosse rougeâtre avait poussée sur son front.

- Ehleria…
- Votre Majesté, c’est ma faute… Je…
- Non votre Majesté, je suis le seul responsable. Lors de notre visite aux chevaux de l’écurie, la princesse a profité d’un moment d’inattention pour entrer dans l’enclos. De là, elle a pris peur devant le cheval qui se hissa sur ses pâtes arrières et trébucha, tombant la tête la première sur un mauvais caillou. »

La jeune nourrice avait été coupé par Raymond de Dircal, le commandant des chevaliers de Naelis, la garde royale. En plus de ces deux là se trouvait également un médecin qui examinait la bosse à l’aide d’une loupe. Glenn n’eut que faire des excuses de son bras droit et ami, le mal était fait. Restait maintenant à savoir si on pouvait le guérir. De là, le chancelier Himbert ne tarda pas à faire son apparition, accompagné d’Angelina. Glenn ne remarqua sa présence que quand elle lui proposa son aide :

- Vous pouvez sauver ma fille ? Mais comment ! Vous auriez quelconque pouvoir capable de faire mieux que ce pauvre bougre ? »

Elle lui proposait son aide, mais il ne savait rien de ce que Ange était capable de faire. Il était très loin de se douter du pouvoir, ou de la malédiction, qui habitait celle qui avait sollicité une audience auprès de lui. Pourtant, avait-il d’autres choix ? En regardant Angelina, il ne vit pas une mauvaise personne, au contraire. Il vit une femme dévouée et altruiste emprunte de bonnes intentions.

- Allez-y. Son sort est entre vos mains. »

Il se releva et recula d’un bon pas, intimant au médecin de faire de même. Les outils fins et tranchants sortis à l’instant par ce dernier n’avaient clairement pas joué en sa faveur. Peut-être est-elle une adepte de Nééra où je ne sais quoi ? Oh déesse, faites que ma fille reprenne ses esprits.

Les interrogations du roi étaient justifiées pourtant le temps, jouant en leur défaveur, ne prêtait guère a ce qu'elle lui réponde. Elle se contenta dont de quelques mots brefs. " Ce pauvre bougre a sans doute fait au mieux de ses compétences comme moi je ferais au mieux des miennes. " Cela dut suffir car bientôt Glenn s'écarta pour lui céder sa place auprès de l'enfant. Elle se hâta de s'asseoir sur le bord de lit, palpa le corps de l'enfant a divers endroits. Le pouls était faible, les pupilles dilatés, l'inconscience profonde, la bosse chaude et gonflée. Elle releva les yeux pour croiser le regard du médecin: " J'imagine qu'elle a fait une chute, sa tete a due heurter quelque chose ? " Il la regardait de manière suspicieuse mais pourtant d'un hochement de menton, il lui donna l'information dont elle avait besoin. " Cela fait il longtemps ? " La durée de son inconscience pourrait bien faire toute la différence .. Enfin plus pour elle que pour l'enfant, car quoi qu'il advienne de son sort, elle la sauverait elle. " Moins d'une heure. "

De longues minutes donc a tenter de lui faire reprendre conscience. Un long moment avant de prévenir son père. Un roi dont on avait craint le courroux probablement. " J'ai déjà vue ce genre de cas, la chute a due provoquer l'apparition d'un cailloux de sang dans la tete de la princesse, sa pression doit probablement la tenir inconsciente .. " Sa voix se fit plus douce tandis qu'elle poursuivait. " Parfois cela se résorbe seul, d'autres fois si la pression est trop grande et que le cailloux éclate cela entraîne la mort du patient. " Elle accroche un regard déterminé dans de celui de Glenn: " Que votre majesté se tranquillise, ce sort la ne sera pas celui de sa fille. " Ses yeux le délaissent, elle enlève un a ses gants qu'elle abandonne sur le lit, puis de ses mains elle encadre la tete de la fillette. Bientôt elle sent le pouvoir afflué en elle, une douce chaleur se propage en ses paumes, se diffusant de son corps a celui de la fillette. Aux yeux des autres il ne se passe rien. Une dame appose de manière maternelle ses mains sur une enfant. L'explication ne leur est peut etre pas visible, mais le résultat leur apparaît bientôt.

La princesse reprend des couleurs a mesure que le teint d'Angelina pâlit, la bosse du crane de la princesse se résorbe pour prendre lentement naissance sur celui de sa sauveuse. La Soltariel ressent une pression dans sa tete, son regard se fait vacillant, mais elle tient bon et ce jusqu'au moment ou le petite altesse ouvre de grands yeux alertes et brillants. Elle soupire lourdement, elle écarte ses mains tremblantes, elle a réussie. Tant bien que mal elle se redresse, pour que le roi puisse prendre place. Elle vacille dangereusement tandis qu'elle accroche son regard au sien. " Elle ira bien maintenant ... " L'ébauche d'un sourire lasse alors que sa vue se trouble. " Quand a moi, je vous en pris ne vous inquiétez pas de mon sort, si les dieux le veulent j'irais bien aussi. " Ce fut la les derniers mots qu'elle fut capable de prononcer avant que l'inconscience ne la gagne et que son corps ne s'écroule, lourdement, avec pour dernière vision, avant que ses yeux ne se ferment, celle du sol se rapprochant inexorablement. Son corps était faible, tant de par l'utilisation de son dos que par le mal qui était maintenant sien, elle devrait lutée de nombreuses heures pour s'en libérer, pour qu'il disparaisse reconnaissant qu'elle n'était pas sienne.

Les médecins se trouveraient dans la meme incapacité a la sauver elle qu'ils ne l'avaient étés pour sauver l'enfant. Pourtant comme indifférents aux difficultés qu'affrontaient présentement son corps, son visage était serein. L'ombre d'un sourire s'y dessinant encore. La dame avait sauvée une vie. Celle d'une petite fille désormais yeux grands ouverts et pleine d'entrain. Qu'importe le prix que cela puisse lui en coûter. Car une vie cela n'avait pas de prix et jamais elle n'avait eut a regretter de faire usage de son don pour épargner douleurs et chagrin, quand bien meme sa malédiction en avait pervertie la nature en lui occasionnant moult tourments a chaque fois qu'elle s'octroyait le luxe de l'utiliser. Elle, elle ne voyait pas la malédiction. Elle voyait le don et a ce jour, outre Faustina et Torrance bien entendue, c'était la le plus beau cadeau qu'elle ait reçut des dieux.

- Si les dieux veulent quoi ? Mais attendez, que... »

Après cette dernière phrase, Angelina chancela. Glenn, qui se tenait auprès d’elle, eut tout juste le temps de la rattraper avant que sa tête ne touche le sol. Tout se passa très vite, si bien que ni Raymond, ni le chancelier, ni qui que ce soit d’autre n’eut le temps de faire plus qu’un pas. Dans le passé, Glenn Hereon avait eu l’occasion de sauver la vie du Duc Merwyn dans un acte réflexe ultime, très similaire à celui-ci. Ce jour là, si la flèche l’avait atteinte, sa vie aurait pris une tournure bien différente. Incrédule, la petite Elheria s’était relevé, cherchant le regard de son père, ne comprenant pas pourquoi tout ce beau monde s’était rassemblé dans sa chambre. Tout signe de son mal avait disparu. Angelina, qu’avez-vous fait ? A son tour, la dame de solaria avait perdu connaissance et reposait maintenant dans les bras du Roi de Naelis. De par la petite tache qui venait de se former sur le front de la dame, Glenn eut une vague idée de ce qui venait de se produire.

Sans plus attendre, il déposa la dame sur le lit convenable le plus proche, soit celui de ses appartements. Le médecin se pencha immédiatement sur son cas. Avant que ce dernier ne puisse s’approcher, Glenn lui confisqua la bandoulière de cuir qui lui servait à emporter ses outils barbares.

- Ça, vous oubliez. Himbert, allez immédiatement faire part de la situation au commandant Lambrusca. Dites lui de venir me voir… Puis préparez leur une chambre également dans l’aile des invités. »

Glenn congédia immédiatement la nourrice et le commandant de sa garde, ceux qu’il jugea responsable de la situation. Il repensa à la manière dont Raymond prit la défense de la servante dont il ne connaissait même pas le nom. C’était bien trop chevaleresque pour un chevalier de Naelis. Depuis quand entretiennent-ils une liaison, ces deux là? A nouveau, le médecin se révéla incapable de faire quoi que ce soit. Néanmoins, il était moins inquiet sur l’état de la dame, son corps semblant se défendre efficacement contre le mal. Glenn reçut le sire Lambrusca, qui paraissait très inquiet de l’état de sa dame. L’homme avait voué sa vie à la protection de la dame de Solaria et il n’y avait rien de pire pour un gardien de voir sa protégée souffrir sans que l’on puisse y remédier.

Comprenant que la dame avait besoin de repos, Glenn proposa au sire de rester veiller à ses côtés, tout en lui servant un verre de vin. Elheria, silencieuse, était assise sur le canapé aux côtés de son père. Elle comprenait ce qui se passait, comme ci le contact avec les mains de Ange avait crée une sorte de lien entre les deux âmes. Combien de temps dura son sommeil ? Assez longtemps pour que la petite ne s’endorme dans les bras de son père.

- Dame Angelina, comment vous sentez-vous ? Je ne comprends pas ce qui vous a poussé à faire ça, à vous mettre ainsi en danger… Nous ne nous connaissons pas et vous ne m’êtes en rien redevable. Je dirai même que je suis en grande partie le responsable de votre exil… Pourtant, vous avez sauvé ma fille ! Je ne sais comment vous exprimer ma plus profonde gratitude. »

Les compagnons de voyage de la dame de Solaria attendaient deja depuis de longues minutes dans le couloirs qui menait a la salle de crise. Isobel commençant a montrer quelques signes d'agitation s'exclama, une étincelle au bout des doigts: " Si elle ne réapparaît pas bientôt, je jure que je vais faire cramer cette baraque du sol au plafond .. " Une main apaisante se posa sur son épaule, lui en faisant perdre toute sa verve. " Isobel, notre dame s'en est venue ici avec des intentions de paix et toi tu voudrais entamée un affrontement en son nom ? " Si les paroles du commandant Lambrusca montraient de la désapprobation, son regard lui était amical, si bien qu'elle ne se braqua pas. Bien au contraire, elle soupira lourdement avant de s'appuyer contre l'un des murs. " Je crève d’inquiétude d'accord et me faites pas croire que vous n’êtes pas inquiet vous non plus. " L'ancien homme d'arme laissa un fin sourire étiré ses traits, tandis qu'il fixait le bout du couloir d'un air alerte. " Elle s'est déjà trouvée en pire situation et s'en est sortie de bien pires encore. Elle ira bien. " Il n'avait pas répondu a la question de l'adolescente, mais il y'avait une telle foi en ses paroles qu'elle se retint d'insister. Elle aussi voulait y croire.

Elle se contenta dont de secouer doucement la tete avant d'ajouter d'une voix plus douce. " Qu'est ce que nous fichons la sérieusement ? La pimbêche avec sa couronne l'a piégée, la couronne l'aurait probablement exilée, voir pire encore, pour un crime dont la culpabilité n'est meme pas celle énoncée et pourtant .. " Elle agite ses mains en geste éloquent. " Elle ne le fait pas pour sa cousine, ni meme pour la couronne. Elle le fait pour les gens comme toi et moi, ceux qui n'ont qu'elle pour faire entendre leur voix. " Isobel nota qu'il n'avait pas désigné Tibéria comme sa duchesse, il ne le faisait plus depuis le jour ou ils avaient quittés Soltariel. Elle planta un regard dépité dans le sien. " Se battre pour des causes perdues, c'est comme ça qu'elle perdra la vie .. Tu parles d'une noble cause . " L'ancien homme d'arme s’approcha un peu de la jeune fille pour lui donner un léger coup d'épaules. " Elle ne te considère pas comme une cause perdue, aucun d'entre eux, aucun d'entre nous, alors ne le fait pas toi meme. "

Entre la proximité de l'homme et ses yeux chaleureux, elle sentie quelques couleurs gagnées ses joues, si bien qu'elle se détourna mal a l'aise en bredouillant: " Boff .. Au moins cette escale aura eut le mérite de nous faire poser pied a terre .. J'en pouvais plus de ce rafiot. J'ai pas le pied marin. " Qualifier de rafiot la caravelle qui leur servait de navire était un peu fort, mais le commandant du admettre que lui non plus n'était pas mécontent d'avoir enfin pu retrouver la terre ferme. " Aucun de nous n'a le pied marin, mais il nous faudra bien l'endurer tant que nous n'aurons pas trouvés un endroit ou elle et les enfants seront en sécurité ... " C'est sur ces quelques mots qu'un soldat apparut pour leur donner des nouvelles de la dame, si Isobel les accueillit avec crainte, le regard du commandant était résolu. Il n'était pas étonné. Il s'y était préparé. On leur indiqua que des appartements avaient étés mit a leurs disposition et que le roi attendait Lambrusca dans ses appartements. Ce dernier point l'intrigua, bien qu'il n'en laissa rien paraître, se contentant de donner quelques instructions a Isobel. Il avait prié la jeune fille de regagner la chambre qu'il lui avait été attribuer, en compagnie de la Lyngre, et d'y rester jusqu'a nouvel ordre.

Lui meme fut conduit aux appartements de Glenn, il eut grand mal a cacher sa surprise d'y découvrir sa dame, inconsciente et reposant sur le lit de sa majesté. Il posa un regard confiant sur Angelina, envoyant aux dieux quelques prières silencieuses avant d'aller s'installer auprès du roi après que celui ci l'eut invité a le faire. Ils conversèrent plusieurs heures, autour d'un verre de vin, parlant de Naelis et de Soltariel mais plus particulièrement de sa dame. De sa dévotion pour son peuple, des actions qu'elle avait entrepris pour eux au long de sa vie, des fonctions qu'elle avait occupée. Gregoire de Lambrusca avait parlé d'elle avec loyauté et dévotion en dressant un portrait qui l'aurait probablement fait rougir et dont elle aurait réfutée etre digne. Au bout d'un moment, voyant que la petite princesse s'était endormie, il décida a regret de prendre congés. Mieux valait qu'il renvoie Isobel sur l'Ambrosia Sepiida avant que l'équipage ne s'inquiète et que quelqu'un ne s'en vienne a leur rencontre. Un dernier regard pour la Soltariel puis il quitta la pièce.

C'est le bruit de la porte qui sortie Angelina de l'inconscience, si bien que le commandant manqua son réveil de peu. Comme a son habitude, la dame glissa une main sous l'oreiller pour se saisir de sa dague, mise en alerte par le bruit qui l'avait sortie du sommeil. Point de lame ne se trouva pourtant au contact de ses doigts, ce qui la poussa a ouvrir grands les yeux et a se redresser prestement lui occasionnant quelques vertiges. Elle n'était pas a Solaria, les lieux lui étaient inconnus. Elle fouilla la pièce du regard puis elle le vit lui, le roi de Naelis, et l'enfant qui dormait en ses bras, la petite princesse, et elle se souvint de tout. De sa fuite, du voyage, de son arrivée ici et de la guérison de la fillette. Ces premiers mots furent pour elle. " Comment va t'elle ? " Elle s'installe en position assise, guère a l'aise avec le fait d’être allonger tandis que sa majesté la contemple. Elle est quelque peu vacillante, mais elle avait reprit des couleurs quand a la bosse qui courrait sur son front .. Elle y glissa ses doigts, le contact lui était un peu douloureux mais il n'y'avait quasi plus rien a palper, dans peu de temps elle ne serait plus qu'un lointain souvenir. " Ne vous inquiétez pas pour moi. L'important c'est que la princesse aille bien. " Ses mots étaient sincères, elle n'avait jamais fait grand cas de sa propre personne. Quand a se mettre en danger, celui lui arrivait bien plus fréquemment que le roi ne pourrait le deviner.

Elle laissa retombée sa main, non sans avoir constater que sa natte devait etre en piètre état au vu de ses cheveux qui tombaient ci et la sur ses épaules. Un sommeil agité probablement. C'était souvent le cas quand son corps se battait contre un mal dont il n'était pas le réceptacle d'origine. L'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle accrochait son regard a celui du roi, elle n'avait aucuns griefs contre lui. " Nulle gratitude n'a besoin d’être exprimé votre majesté. Vous ne m’êtes redevable de rien. Ma plus belle récompense, vous la tenez en vos bras. Veillez a ce qu'elle ait une belle et longue vie, ce sera la les plus beaux remerciements que vous pussiez m'offrir. " Tandis qu'elle contemplait l'enfant avec tendresse, elle se demanda ou était sa mère se souvenant qu'elle ne l'avait guère vue a son chevet. La reine était - elle absente ? Elle se garda bien d'en poser la question, jugeant que cela ne regardait pas une étrangère. Se rendant soudainement compte que le peu de lumière les éclairant était due a une bougie, elle porta ses yeux vers la fenêtre, il faisait nuit. A cette découverte, un pli soucieux barra son front.

Elle se glissa sur le bord du lit, hésitant encore a se mettre debout dans la crainte de créer quelques embarras si elle venait a s'écrouler au pied du roi .. Bien qu'il faille se rendre a l'évidence, elle l'avait deja fait une fois et de façon magistrale. Reportant son attention sur lui, elle déclara posément: " J'aimerais pouvoir m'entretenir d'avantage avec vous au sujet de la guerre qui fait rage en Soltariel, mais je crains de n'avoir déjà que trop tarder en votre royaume. Si ma visite se prolonge, il est probable que ma venue en Naelis s'ébruite et je ne saurais etre la cause de plus grands troubles entre vos contrées et celles de la péninsule. " Elle se refusait a ce que sa présence sur les terres du roi ne lui porte quelques préjudices a lui ou son peuple. Elle n'avait pas escomptée que la situation tournerait ainsi et avait espérée avoir quitter le royaume bien avant que l'on ne s'aperçoive de sa venue. Cela semblait désormais quelque peu compromis et ce n'était pas sans lui causer inquiétudes.

Ainsi, Glenn n’eut plus de doutes quant à la sincérité de Angelina. Cette femme avait un don et plutôt que de la mettre au service du pouvoir, elle se dévouait aux autres. Quand elle lui dit que seul  lui importait la bonne santé de sa fille, Glenn la crut. Elle était une noble des plus atypique, très différente des seigneurs que le Roi de Naelis avait servi en d’autre temps. Il comprenait mieux pourquoi elle était resté à distance du trône ducale et pourquoi la péninsule la rejetait. Quand, elle lui fit remarquer que sa présence en Naelis pouvait compromettre les relations entre les deux royaumes humains, Glenn ne cacha pas sa surprise :

- Dame Angelina, vous plaisantez j’espère ! Naelis est la demeure des justes et je n’ai que faire de ce que pense la péninsule. Au contraire, je pensais vous proposer de rester. Vous et votre équipage êtes mes invités ! Je vous ai fait préparé des appartements, à l’étage inférieur, où vous attendent Isobel, votre lyngre et le commandant Lambrusca. Ce noble sire a veillé une bonne partie de la soirée à mes côté, a vraie dire il est parti juste avant votre réveil. »

Le chancelier Himbert entra en toute discrétion et ne cacha pas sa surprise de voir la dame réveillée mais surtout, sans signe apparent du mal qui avait frappé la jeune Ehleria. Derrière lui attendaient la pauvre nourrice et Raymond de Dircal, grandement soulagé par la nouvelle. Ils avaient beaucoup à se faire pardonner mais Glenn leur suggéra de commencer par remercier celle qui avait rattrapé leur égarement.

- Votre majesté, la dame doit avoir faim. Je peux vous faire monter un plat et l’installer sur la terrasse.
- C’est une excellente idée, Himbert ! Mais c’est à Dame Angelina de décider, peut être préfère elle rejoindre les siens, ainsi nous aurons toute la journée de demain pour parler de Soltariel. »

Le choix lui appartenait. Si elle était assez en forme pour supporter un dîner en tête à tête avec le Roi de Naelis, l’occasion était bien approprié pour parler de tout et de rien, et surtout sans ambages. De ce balcon qui prenait place sur sa gauche, Angelina ne percevait que le doux bruit des vagues s’écrasant sur les rochers, ainsi qu’un tiède vent marin qui lui caressait la joue. Mais la vue y était magnifique, tant sur l’olienne endormie que sur la cité libre.

La Soltariel fut quelque peu étonnée de la proposition du roi, elle le fut moins d'apprendre que Gregoire de Lambrusca l'avait longuement veillé. Voila de nombreuses années qu'il lui était loyal, il avait tout quitter pour la suivre dans son exil et elle savait, sans le moindre doute, pouvoir compter sur lui en toutes choses. " Le commandant est un homme bien, sur lequel il est aisé de compter, il a tout abandonner pour continuer a veiller sur moi, je me sais fort chanceuse de le compter parmi mes amis. " Un sourire, puis elle se lève, elle est un peu chancelante sur ses jambes, mais au moins tient - elle debout. Elle ferme se yeux une seconde, inspirant profondément, comme pour capter la délicate brise marine qui pénètre faiblement dans la chambre. Le visage détendu, elle accroche son regard a celui du roi. " Je suis gré a sa majesté de son aimable offre de rester sur ses terres, néanmoins il me semble juste que vous sachiez que je m'en viens avec de nombreux bagages. " Sa visite aurait due etre de courte durée, mais puisque les dieux en avaient décidés autrement et qu'elle avait la chance de pouvoir converser plus longuement avec Glenn, elle estimait d'abord devoir se montrer honnête. Elle ne se formalise pas de la présence des gens du roi, elle n'a plus rien a cacher.  

" Parmi mon équipage, se trouvent deux jeunes enfants qui sont sous ma tutelle. La première Faustina, dont je suis la mère adoptive depuis plus d'un an maintenant, du haut de ses 2 ans est la fille d'Oscario d'Asnozia. " Naelis avait beau se tenir loin des affaires de la péninsule, du moins jusqu'a récemment, nul doute que sa majesté avait dut entendre parler de la famille Anoszia et de leur déchéance. " Le second, un petit bonhomme de pas loin de 2 ans, se nomme Torrance, il est sous ma garde depuis la disparition de sa mère voila quelques mois et il est le fils illégitime d'Oschide D'Anoszia. " Ses yeux ne lâchaient pas ceux de Glenn, elle cherchait a jauger sa réaction. Cela faisait beaucoup de révélations et elle n'en avait pas finie, mais elle se devait de le tenir au courant des faits avant d'envisager de profiter de son hospitalité. " Il se pourrait qu'un jour les Anoszia cherchent a les récupérer, celui qui viendra sera probablement, Oscario. " Elle prend une profonde inspiration puisse laisse tomber le couperet final: " Vous vous devez de savoir que bien que notre union ne soit pas légale ni au regard de la loi, ni a celui des hommes, et que bien que nous soyons séparés, il fut mon époux au yeux des dieux. "

Elle s'en tint la pour les secrets de sa vie, lui épargnant le fait que son époux l'ait abandonné par deux fois, elle et sa fille, choisissant sa vengeance plutôt qu'un bonheur a leur cotés. Comme elle choisie de taire également le fait que cette séparation, la dernière, est de son fait et que l'Anoszia en a été informer de par une lettre qu'il aura reçu après la disparition de sa femme. " Votre majesté est désormais en droit de retirer sa généreuse proposition sans que nul ne pusse lui en tenir rigueur, je crains d'attirer malgré moi des ennuis sur votre personne. " Elle fait quelques pas, tant pour se dégourdir les jambes que pour s'assurer qu'elle en est capable. Elle reprend des forces, bien qu'en effet elle ne soit pas contre l'idée de prendre un bon repas. " Mais si au vu des informations que vous possédez maintenant, vous avez toujours envie de diner en ma compagnie et de nous voir converser de Soltariel demain alors je serais honorée de partager cette soirée avec vous, si tenter que vous m'accordiez au préalable un moment avec le commandant Lambrusca. J'aimerais qu'il aille prévenir le navire que malgré notre retard je me porte bien. Ils doivent commencer a s'inquiéter. " Si le roi ne la renvoyait pas séance tenante en mer, ce dont elle ne lui en voudrait guère, elle se permettrait aussi de demander a ce que les enfants pussent la rejoindre au palais. Faustina serait tellement heureuse de mettre pied a terre.

Ainsi, la dame se voulait irréprochable. Compte tenu de l’invitation du Roi, elle préféra préciser à ce dernier qui se cachait parmi son équipage de fugitifs. Là où Glenn s’attendait à une terrible révélation, il ne s’agissait en vérité que de deux enfants d’une dynastie déchue d’Ydril dont Glenn ne connaissait tout juste que le nom. Et alors? C’était là les limites de connaissance d’un homme de guerre sur la noblesse péninsulaire. Ce qu’il savait sur la noblesse du sud, il l’avait appris à force de discussions interminables avec Altiom, autour d’un verre, ou plutôt d’un tonneau, où le pauvre homme tentait de lui expliquer le lien qui l’unissait avec la jeune comtesse en place.

- Votre mari, Oscario, c’est cela ? Ou est-il actuellement ? Vous pensez qu’il voudra récupérer sa fille contre votre gré ? Nous pourrions assurer leur sécurité en leur donnant un autre nom. »

Bien sûr, tant que ceux-ci seront sous la garde d’Angelina, il ne sera pas très compliqué de remonter la piste jusqu’aux enfants Anoszia. Un changement de nom devrait s’accompagner d’un changement de garde, soit une nouvelle famille. Mais ils auraient tout temps de revenir sur le sujet plus tard ! Glenn se leva et proposa son bras à la dame afin de l’accompagner jusqu’à l’antichambre où venait d’arriver le commandant Lambrusca. Il les laissa seul, non sans rappeler que son invitation à dîner tenait toujours.

En effet, Glenn y voyait là une bonne occasion de pouvoir discuter librement de Soltariel et ainsi d’en apprendre plus sur celle qui avait sauvée sa fille. Angelina rentra de nouveau dans les appartements. Sur le balcon, Glenn proposa à son invité le siège qui faisait face à la cité libre, tandis que lui se contenterait de l’olienne endormie. A vraie dire, sa vue n’était pas déplaisante, au contraire. Malgré le fait que Ange n’avait pu faire de toilette entre son sa chute et le dîner, quelques coups d’œil discret sur sa poitrine plongea le pantalon du Roi dans une grande difficulté. Merde, décidément. Je n’arrive plus à me calmer en présence d’une femme, c’est horrible ! Mais Glenn était un homme fier et honorable, quelque soit le maléfice, il ne s’abaisserait jamais à de viles manœuvres auprès d’une invité, qui plus es, mariée.

- Pour commencer, je dois dire que vous avez fait preuve de courage en venant à Naelis. D’aucun en péninsule me considère comme un tyran cruel, pactisant avec les drows pour se maintenir au pouvoir… Pourtant, vous voilà, à dîner en tête à tête avec le vil mercenaire que je suis. Mais vous souhaitiez vous entretenir avec moi à propos de Soltariel, alors, je vous écoute. »

Glenn Hereon, roi de Naelis, était décidément homme bien plus accueillant et tolérant que ce que l'on aurait pu attendre d'un monarque. Il ne sembla guère s'offusquer qu'une fugitive péninsulaire soit sous en son palais et encore moins du fait qu'elle ait pour bagages deux enfants de la famille Anoszia. De la ou elle venait cela aurait fait grand bruit, mais les choses semblaient différentes ici et ce n'était point pour lui déplaire. " Je ne saurais dire a votre majesté ou se trouve précisément Oscario, mais je le soupçonne d'avoir regagner Ydril en tant que soutien pour Altiom. Il espère y gagner la restauration de son nom et de sa famille dans leurs bons droits. " Du moins ce qu'il estimait etre leur bons droits. " Il m'a abandonné sa fille par deux fois pour se faire, mais la laisser sous ma garde en péninsule et me voir disparaître avec elle sont deux choses bien différentes ... Je considère désormais cet enfant comme la mienne, je ne sais ce qu'il adviendrait de moi si l'on venait a m'en séparer. " Les mots étaient dit avec franchise, emprunt d'une grande sincérité. Les yeux de la dame se portèrent sur la petite princesse endormie et elle espérait que le roi la comprendrait, étant lui meme père. Elle n'envisageait pas que Faustina est a prendre un autre nom, elle ne voulait pas qu'elle est a renier qui elle était .. Pas pour le souhait égoïste de la garder auprès d'elle. Avant que leur conversation ne puisse aller d'avantage en avant, Gregoire de Lambrusca fit son retour poussant Glenn a la mener a sa rencontre en une autre pièce.

L'homme d'arme, sourire aux lèvres, l'attendait, son soulagement de voir sa dame a nouveau consciente était manifeste. Le roi s'éclipsa, ce dont elle lui fut gré, non sans lui rappeler que sa proposition de dîner en sa compagnie tenait toujours. Une fois seule avec le commandant et après l'avoir rassurer sur son état de santé, elle le pria de regagner leur navire afin de prévenir de leur retard, mais aussi du fait qu'elle était sauve. " Si les enfants sont encore éveillés .. " " Pour sur, ils se seront refusés a dormir avec que vous ne soyez la pour les border. " Elle eut un sourire, il avait probablement raison. " Alors ramenez les moi je vous pris. " Demande t'elle ensuite le regard débordant de tendresse. Alors que l'homme semble sur le point de s'exécuter, il hésite: " Que dois je lui dire, ne risque t'il pas de venir jusqu'a vous ? " Le "il" ne faisant aucun doute, il sait qu'il n'a guère a donner d'avantage de précisions. " Il sait que j'ai des choses importantes a discuter avec le roi et que rien ne saurait m'en détourner. Il ne viendra pas. Nous avons confiance l'un en l'autre, nous sommes la au besoin, mais nul n'interfère dans les choix de l'autre. " Lambrusca acquiesce d'un signe de tete avant de prendre congé, laissant sa dame s'en retourner auprès du roi. Juste le temps de redonner un peu de forme a sa coiffure, de s’asperger le visage d'un peu d'eau et elle le retrouve sur la terrasse. Il lui indique rapidement un siège ou prendre place, elle s'y installe non sans d'abord contempler la magnifique vue qui s'offre a ses yeux.

Mais avant qu'elle n'ait le temps de complimenter le maître des lieux sur la beauté du paysage, il entre dans le vif du sujet. Son empressement était il une bonne ou une mauvaise chose, nul doute qu'elle le découvrirait rapidement. " La vision que l'on a d'une personne change d'un individu a l'autre, chacun de nous se complaisant dans nos propres appréciations de l'autre, en conséquence je ne saurais jugée votre majesté sur les dires d'autres que moi. " Un léger sourire. " Ce que vous appelez courage, certains l'appelleraient folie. Peu m'importe le nom qu'on lui donne, ce qui compte c'est que cela m'ait conduit a vous et ce qui je l'espère mènera a sauver des vies. " Sans ombrages, elle accroche son regard a celui du roi. Le sien est a la fois déterminé et profond. " Ma venue n'est point désintéressée et mes mots ne le seront pas non plus, si je suis venue a vous c'est pour demander beaucoup. Trop sans doute de la part d'une femme dont il y'a encore quelques heures vous ignoriez peut etre meme l'existence, mais la vie de mon peuple me commande de tenter cette action aussi désespérait soit elle. J'ai dans l'espoir que le roi de Naelis n'est pas un vil mercenaire, mais un homme juste, et bon, capable d’œuvrer pour la paix et le bien du plus grand nombre. " Commence t'elle en reprenant certains de ses mots.

Maintenant il pourrait tout aussi bien lui rire au nez ou la renvoyer séance tenante, mais pas sans qu'elle n'ait pue dire tout ce qu'elle souhaitait. " Si Altiom aime son peuple alors il se devra de plier, de quitter Ydril. La péninsule ne ploiera pas, qu'importe le nombres de vies qui devront êtres sacrifiés dans la bataille. Ils ne pensent qu'a leurs titres, leurs terres, leurs biens ... Ils vivent dans une idéologie ou la valeur de la vie humaine est bien moins importante que celle de leurs possessions. Il est aisé de protéger ses biens en risquant nombres de vies, surtout quand la sienne n'est pas dans la balance. " A sa mine, il était simple de deviner combien elle désapprouvait cela. " Je ne saurais dire avec exactitude ce qui a conduit votre majesté en Ydril, je gage sur l'amitié, la loyauté, mais je veux croire que ce qui vous en fera partir sera la bonté et la générosité. Un monde unit est possible, un monde ou nous pourront œuvrer tous ensembles contre les maux communs qui oppressent les justes et les êtres de bonnes intentions. " Son regard est brillant, elle croit en ses mots, en cet avenir.  " Imaginez un peu, toutes races confondues regardant dans la meme direction, unies dans un meme but plutôt que se battre en querelles vaines et stériles. Un monde ou il fera bon vivre pour vos enfants. Un monde unit. "

" Vous avez la possibilité d'en donner un premier exemple, de choisir la voix des mots au lieu de celle des armes. De prendre les chemins de la diplomatie afin que de montrer que cela est possible, qu'alors meme qu'une guerre était a vos portes, vous avez choisie de prendre une autre voix. " Elle soupire doucement puis laisse finalement son regard se perdre sur le paysage. " Nous laissons tous une marque sur le monde votre majesté, il est temps de choisir qu'elle sera la votre. Serez vous avide de sang, de combats et de terres lointaines ou serez vous un modèle que les générations futures seront fières de suivre ? " Sa voix se meurt et ses yeux restent fixés sur le lointain, elle pourrait encore dire beaucoup et de bien des manières, mais le plus important n'a t'il pas été dit ? Pourtant elle ajoute, en guise de conclusion: " Une seule chose compte vraiment en ce monde, c'est la vie. Vous pouvez choisir d'en etre le défenseur ou le destructeur. Une guerre avec la péninsule ne vous apportera rien, la paix pourrait vous offrir beaucoup. " La dame elle n'aspire qu'a sauver des vies, tant celles du peuple de Soltariel que de celui de Naelis, dans son existence elle n'a déjà vue que trop de sang verser et d'existences achevées prématurément dans la violence. Si elle avait aujourd'hui la possibilité de faire la différence, alors elle se devait de la saisir et si cela était une action vaine et vouée a l'échec alors au moins aurait t'elle tout tenter.

Entre deux bouchées, Glenn écoutait attentivement son invité. Les plats, tantôt à base de viande, tantôt à base de poissons, se succédaient si bien qu’il était difficile de suivre la cadence. La faute à ce que le Roi Glenn aurait déclaré un beau jour en cuisine être resté sur sa faim lors de son premier repas à l’Oëstkjord après plusieurs semaines dans l’Aduram. Une règle s’y était donc établie en cuisine : quand sa Majesté revenait de voyage, il ne fallait pas lésiner sur les plats. Bon sang, je ne regrette nullement mes nuits au grand air ! Mais le sujet abordé par la belle dame de Solaria était des plus sérieux, si bien que Glenn ne porta que peu d’attention au repas. Ce dernier attendit un moment d’interruption pour parler gravement.

- Vous savez, plus j’y pense, mais cette expérience nous a transformé. Je veux dire, j’y étais, au royaume des morts, à lutter pour ma survie. Altiom m’a ramené, mais je crois que nous ne sommes pas ressortis intact de tout ça. Nous y avons laissé… Notre âme. Tout comme toi et ton pouvoir, nous sommes maudits ! »

Glenn ne l’avoua pas, mais au fond de lui, il savait que plus que l’amitié ou la loyauté, ce qui l’avait habité durant toute cette folle aventure en Ydril, c’était une rage intérieure, une soif profonde, un besoin de sang. Sans avertir son invité, il se leva d’un bond et enleva sans plus tarder sa tunique, le mettant ainsi presque à nu devant une Angelina qui pouvait difficilement se soustraire à la vue de ce corps endurcie et musclé qu’était celui du nordique. Mais Glenn se tourna aussitôt, dévoilant un étrange tatouage dans le bas du dos où quatre symboles y figuraient.

- Depuis que j’ai vu ça, je comprends mieux. Les dieux m’ont mis à l’épreuve, je dois accomplir une sorte de pèlerinage à leur rencontre si je ne veux pas complètement sombrer. Mais Altiom lui, il refuse tout ça. Il tient tête aux cinq et se moque des conséquences… Sans voir qu’il se condamne, lui et son peuple. »

En ce mois d’été, l’air été encore chaud sur le balcon, si bien que Glenn ne vit pas l’utilité de se recouvrir tout de suite, il se rassit, but quelques gorgées de vin avant de reprendre.

- Il ne m’écoutera pas. C’est trop tard, son âme est condamné… Et avec lui son comté. L’arrêter reviendrait à le trahir et je ne peux m’y résoudre. Mais je peux encore jouer un rôle en Ydril, tout n’est pas perdu. Pour tout vous avouer, cela fait une ennéade qu’un émissaire de la régence patiente en Naelis pour me voir afin que nous traitions d’Ydril. Je le vois demain à la première heure. On peut dire que tu as su trouver ta journée pour débarquer. »

Glenn avait cessé de vouvoyer son invité, naturellement au fil de la conversation il n’en voyait plus l’intérêt dans ce cadre privé qu’était ses appartements. Comme prévu, ils avaient pu parler librement en dehors de tout protocole et à l’abri des mauvaises oreilles. Si Angelina avait quelque peu surpris Glenn par ces quelques révélations sur son équipage, nul doute que la marque maudite des cinq dieux ne la laisserait pas indifférente.

La profusion de mets qui se succédèrent en son assiette n’intéressa que très peu la Soltariel. Elle glissa sa fourchette dans quelques accompagnements, grignotant quelques légumes du bout des lèvres, mais elle était bien trop préoccupée par le motif de sa venue pour avoir le moindre appétit. Par chance, son hôte ne s'en offusquerait probablement pas, lui meme ne portant que peu d'attention a son repas. Ce qui étonna le plus la dame fut difficile a dire: Que Glenn est mit pieds au royaume des morts, qu'il soit maudit ou qu'il la tutoie soudainement .. En tout cas pas le fait qu'il se dévêtisse ainsi devant elle. Elle avait guérie bien des blessures et avait posée les yeux sur plus d'un torse, puis les hommes avaient cette manie agaçante de trop souvent tomber la chemise en sa présence. Se plaisaient-ils a la déstabiliser ? Mais pour l'heure, elle avait bien autre chose en tete qu'un roi exhibant ses muscles, elle détourna dont pudiquement le regard, du moins jusqu'a ce que ses yeux captent l'étonnant tatouage qui courait sur la peau du monarque. " J'ai frôlée la mort plus qu'a mon tour, si bien qu'il en est meme étonnant que les dieux n'aient pas choisis de me rappeler définitivement a eux, mais cela n'a rien de comparable avec le fait d'entrer dans le royaume des morts et d'en revenir. "

L'ombre d'un sourire, son regard lui s'accrochant a celui de Glenn depuis qu'il eut délaissé les marques glissant sur son dos. " C'est une expérience qui doit etre déstabilisante et je doute que quiconque pusse en ressortir indemne, mais je ne pense pas que vous y ayez laissé votre ame majesté, sans quoi nous ne serions pas présentement ici a converser d'une possible paix entre vous et la péninsule. Les dieux vous mettent peut etre a l'épreuve pour juger de votre mérite a rester en vie, mais si ils ne vous en avaient pas crus dignes alors jamais ils ne vous auraient laisser partir. Il est donc a vous de désormais faire en sorte qu'ils n'aient pas a le regretter. " Les mots étaient sincères, elle ne le connaissait que peu mais elle avait vue son inquiétude pour sa fille, sa bienveillance a l'égare d'une inconnue exilée .. Non, il n'avait rien d'un etre sanguinaire dépourvu d’âme. " Quand a Altiom, sa fougue et son ardeur ne son point nouveautés, elles l'ont conduits par le passé a bien des folies qui lui ont toutes coûtées beaucoup. Néanmoins malédiction ou non, qu'il est perdu son ame ou pas, je ne saurais permettre que sa déchéance conduise a celle d'Ydril. Tout un peuple ne saurait souffrir de par les actions d'un seul homme. " Si il le fallait, elle retournerait en Soltariel, y risquant sa tete pour parler elle meme a Altiom, pour l'heure ils n'en étaient pas encore la, les dernières paroles de Glenn lui apportant quelques nouveaux espoirs.

" Un véritable ami n'abonde pas toujours en votre sens et ne vous soutient pas quand il juge que vos actions vont a votre détriment. Je ne vous demande pas de le trahir mais de le sauver, quand bien meme ce fusse de lui meme. " Elle soupire doucement tandis que son regard se porte sur l'horizon. " Quand a ma venue et a celle de l'émissaire, peut etre les dieux ont ils voulut que vous pussiez entendre ma voix avant de juger de vos prochaines actions. J'espère que mes mots auront sus aider a ce que la paix pusse advenir, mais je crois qu'avec ou sans moi, il en aurait été ainsi. " Elle se tourne a nouveau vers lui pour lui sourire. " Qu'importe ce que pense votre majesté d'elle meme, vous m'avez l'air d’être un homme bon et juste et je pense qu'au fond de vous cette paix vous la vouliez deja bien avant mon arrivée, peut etre l'avait vous toujours voulue laissant simplement votre dévotion envers un ami vous égarer. " Elle le vouvoie toujours car il lui reste un inconnu, ça et le fait de leurs rangs. Il est un roi, elle n'est plus rien. Son sourire s’efface et ses yeux s'assombrissent d'une tristesse évidente. " L’amitié .. L'amour .. Cela vous fait commettre des folies qui parfois peuvent tout vous coûter. Pour votre bien et celui des vôtres, veillez a ce que ne soit jamais votre cas, les regrets ne sont pas une chose aisée avec laquelle vivre. " Elle était bien placée par le savoir, par deux fois l'amour lui avait coûté et plus encore dernièrement il lui avait tout prit .. Sauf l'essentiel, grâce aux dieux, et elle ne pensait pas la a sa vie mais aux personnes qui comptaient le plus pour elle.

Glenn se rhabilla prestement, se rappelant qu’il n’était pas convenable, bien que cela soit agréable, de rester ainsi devant une invité. Le protocole, les règles de bonne conduite en société, il avait appris tout ce savoir-vivre sur le tas, en intégrant la garde rapprochée du Duc de Serramire. Qu’en avait-il retenu ? Pas grand-chose, assurément !

- Aucun peuple ne saurait souffrir des actions d’un seul homme… C’est très juste. D’autant qu’il l’aime, son peuple. Je vais être franc avec vous, Altiom d’Ydril ne renoncera pas. Je vais voir ce que je peux faire, tout dépend des garanties consenties par Diantra.  Même si la guerre s’arrête, les ydrilotes peuvent souffrir tout autant sous la coupe d’un tyran. »

Il le savait, jamais Altiom ne reculerait, qu’importe le nombre d’armées face à lui. Mais Glenn disposait encore d’hommes de confiance sur place, avec parmi eux, les aigles noirs, son unité de commandos d’élite fraîchement constitué et tout spécialement formé pour l’expédition. Il avait donc les moyens d’agir. A voir ce que je vais pouvoir obtenir, demain.


- Et ensuite, Ange ? Tu m’a dis que Naelis n’était qu’une étape de ton voyage, alors ou comptes-tu aller ? En fait maintenant que j’y pense… Pourquoi ne pas rester ? Tu as des connaissances importantes sur la noblesse péninsulaire ou même sur la gestion de domaine, ce qui n’est le cas d’aucun de mes proches. A part mon maître espion, peut être, même si j’en doute… Que dirais-tu de devenir une conseillère de Naelis ? Il y a toute la place qu’il faut pour toi et tes gens ici. »

L’idée venait tout juste de lui traverser l’esprit. En l’accueillant, elle et tous ses gens, le jeune royaume de Naelis avait tout a gagner. Mais il ne lui aurait pas proposé si il n’avait pas su apprécier sa compagnie. Mes conseillers sont tous des anciens soldats, des vieux compagnons de route… Elle saura apporter quelque chose de neuf dans la gestion du royaume, j’en suis sûr. Allait-elle accepter ? Rien n’était moins sûr… Si la dame de Solaria avait d’autres objectifs en tête, il pourrait difficilement l’en déloger.

Bien qu'elle n'en laissa rien paraître, voir le roi couvrir a nouveau son corps de façon plus convenable la soulagea quelque peu. Elle avait beau avoir appris a donner le change, voir un monarque converser a demi nu avec vous n'était pas chose que vous faisiez tout les jours .. Quoi que Roderick de Wenden s'y adonner peut etre souvent ?! Elle s'imagina, non sans ironie, l'enfant roi en couche culotte gazouillant joyeusement devant le si sérieux chancelier. Néanmoins au vu de la tournure de la discutions, elle ne laissa guère son esprit s'égarer bien longtemps en de telles pensées, ne se départissant pas de son sérieux, elle écouta avec attention les mots de Genn sur Altiom. " Je connais votre ami plus par ses frasques que par une véritable relation entre nous, néanmoins il est a gager que lui comme moi aimons tout autant Ydril, mais parfois pour le bien d'un peuple que l'on aime il faut savoir rester dans l'ombre. " Elle eut une pensée pour Tibéria. " Nul besoin d'un tyran pour que Soltariel ait a souffrir. D'ordinaire quand le soleil, a son crépuscule, se couche c'est pour renaître plus flamboyant a l'aube et non pour laisser les étoiles gouverner a sa place. " Des paroles bien énigmatiques a qui ne saurait pas les comprendre.

Elle faisait bien entendue référence a sa cousine et a sa promptitude a avoir remit le duché aux mains de la couronne. Par deux fois elle avait faillie a ses promesses envers son peuple, deux mariages ratés. L'un pour obtenir le pouvoir, l'autre pour le conserver .. Et a quels résultats ? Les mots suivant du roi n'eurent aucun mal a la sortir pleinement de ses sombres pensées. Ce fut peu de dire qu'elle eut l'air passablement stupéfaite devant la proposition qui lui fut faites. Elle peina d'ailleurs a en saisir le sens, se contenant de prime a bord de répondre aux premiers mots de son interlocuteur. " Votre majesté me prend au dépourvu, je n'ai guère envisager l'avenir autre que de mettre les enfants a l'abri et de trouver un endroit ou nous puissions etre en sécurité .. " Elle délaissa le roi du regard pour se lever et s'avancer jusqu’à la balustrade du balcon, elle y appuya ses paumes tandis que ses yeux couraient sur le paysage magnifique qui s'offrait a elle. " Vos contrées doivent vous rendre fières, ce que vous avez accompli ici force le respect. " Elle se tourna a nouveau vers lui, sans pour autant quitter sa position.

" D'abord vous m’accueillez ici avec bienveillance, vous écoutez mes mots, et voila que maintenant vous m'offrez un nouveau foyer, une nouvelle position .. Je ne sais que dire, je ne pense pas avoir mériter de recevoir tant de votre part. " Elle était face a un dilemme. Elle voyait, en la proposition de Glenn, un nouvel espoir. Un lieu sur ou voir grandir les enfants, un moyen de faire la différence dans le devenir des relations entre Naelis et la péninsule, une possibilité de rendre a ses gens le genre de vie qu'ils avaient quittés. Peut etre meme le commandant Lambrusca pourrait il récupérer une fonction digne de ses compétences .. Mais d'un autre coté, il y'avait Haize Sepiida. Son ami. Son sauveur. Et plus que ce qu'elle ne s'autoriserait jamais a nommer par de simples mots. Il ne resterait pas. Il voguerait vers Meca pour récupérer ce qui était sien. Ne se devait t'elle pas de l'y aider ? Il avait tout risquer pour la faire s'évader ... Mais Meca, cette vie la était elle réellement pour elle ? Surtout était ce la qu'elle voulait conduire les enfants ? Non, elle n'avait jamais vue cette île comme leur nouveau foyer potentiel, simplement une escale en attente de mieux .. Peinant a trouver une réponse, elle mit d'abord en avant une crainte ayant prit naissance en elle a mesure que les mots du roi prenaient sens en son esprit.

"Loin de moi l'idée de qualifier les actions de votre majesté d'irréfléchies, mais ne craignez vous pas que ma présence a vos cotés, qui plus est au poste estimé d'une conseillère royale, ne porte préjudice a vos futures négociations avec la péninsule ? Je suis pour eux une fugitive, une traîtresse. Qu'importe que ces accusation soient infondées, ils pourraient voir en ma présence, a vos cotés, l'ébauche d'une ruse. Dans leurs esprits retords, je crains meme que certains pussent penser que par votre biais, j'en vienne un jour a vouloir récupérer le trône de Soltariel. " Elle soupire doucement avant qu'un sourire lasse n'étire ses traits. " Votre proposition compte a mes yeux plus que je ne saurais le dire et elle représente un avenir que jamais je n'aurais crue possible, une chance de donner une vie décente aux enfants que je considère miens, de libérer mes gens du sacrifice qu'ils ont fait pour me suivre et peut etre sur le long terme de faire la différence en ce monde ... Mais tout cela n'est que considérations égoïstes, je n'y consentirais pas si cela doit vous nuire, a vous, a votre peuple ou encore a la paix si fragile qui pourrait se dessiner entre vous et la péninsule. En somme votre majesté, je vous donne la possibilité de retirer votre proposition sans que je ne vous en tienne rigueur. Peut etre la chaleur vous a t'elle tournée la tete. " Taquina t'elle au souvenir du fait qu'il soit resté un moment dévêtu.

Elle se permettait de plaisanter, mais cela n’ôtait rien a la question qui tourbillonnait en boucle dans sa tete. Qu'adviendrait il si le roi maintenait sa proposition ? Si il désirait réellement la voir rester et l'installer en la position de conseillère royale de Naelis, y'avait-il réellement une vie possible pour elle et les siens dans ces contrées ? Ce bonheur qu'elle avait si longtemps chercher, se pouvait-il qu'il se trouve ici ? Se pourrait-il que sa venue sur ses terres soit liée a plus qu'a son désir d'éviter une guerre ...

Il avait vu juste, Angelina ne s’était pas fixé d’objectifs dans son voyage, elle avait fui en compagnie de ses proches sans but précis. Glenn Hereon lui offrait donc une nouvelle opportunité pour elle de créer un nouveau foyer, pour les enfants qui l’accompagnait, dans un lieu loin de la péninsule et relativement stable. Mais une fois encore, elle insistait sur le fait que l’accepter reviendrait à créer de nouveaux griefs à l’encontre de la péninsule.

- Non, la chaleur n’y est pour rien dans mon choix. Rappelle moi juste qui sont tes ennemis en péninsule… Tibéria, c’est elle qui t’a emprisonné c’est ça ? Son duché est mis sous tutelle, elle n’a plus aucune crédibilité ni aux yeux de ses vassaux à Soltariel, ni aux yeux de Diantra. Et puis, c’est triste à dire peut être mais tu verras que… On oubliera vite Angelina de Solaria. Comme on a tôt fait d’oublier celui qui a défié à la fois Trystan et Aetius. Aujourd’hui, les grandes pontes s’agitent, s’étonnent de voir qu’on existe et qu’on puisse à se point leur gratter les orteils… Mais demain, quand la question du mariage de leur cousine reviendra sur le tapis, ils nous oublieront, bien content que pendant leur noces, d’autres se préoccupent de garder les drows hors de leurs frontières. »

En quelques phrases, Glenn avait dressé un tableau assez terne des relations diplomatique entre Diantra et Naelis, terne mais réel. Il ne pensait pas que l’invasion en Ydril ne change quoi que ce soit.

- Je maintiens donc mon offre. Il y aura un rôle pour chacun d’entre vous, à moins que vous ne décidiez de garder tout vos gens à votre service. Mais ne croyez pas que cela soit de tout repos ! Oui je suis fier de ce que nous avons accompli ici… Mais il reste tant à faire et je crois que vous pourrez y apporter votre pierre. »

Il se faisait tard, tout deux avaient terminé leur repas, mais Glenn ne voulait pas retenir Ange plus longtemps. Il lui proposa une dernier coupe de vin avant de la raccompagner à la sortie de ses appartements. Si elle le désirait, il lui proposa de venir dans la salle du trône demain matin, assister à l’entrevue avec le Vice-Amiral. Avant d’ouvrir la porte de ses appartements, Glenn se saisit de la main de la dame pour y déposer un baiser simple et délicat.

- Angelina, tes mots m’ont donnés à réfléchir. La décision est dure à prendre mais je mettrai fin à cette guerre, toi et tes gens peuvent dormir tranquille ce soir, car vous n’êtes pas venu en Naelis pour rien. »

Les mots du roi étaient tel un baume apaisant, sur le cœur de celle qui il y'a peu de temps encore était la dame de Solaria. Malgré tout le bien qu'ils lui firent, elle peinait néanmoins a croire en leur véracité. Tibéria oublierait peut etre et la péninsule avec elle, mais Angelina elle n'oublierait jamais. En son esprit elle voyait encore les flammes anéantir le berceau de son enfance, la noirceur des cachots et son attente d'une cousine qui jamais n'était venue a elle. Puis il y'avait Oscario, ses dernières paroles si véridiques auxquelles pourtant elle s'était refusée de croire. Ou était désormais sa place ? Ou était son avenir ? La Soltariel se contenta de sourire en murmurant un simple "Merci." Cela pouvait semblait peu mais en son regard se lisait énormément de gratitude. Elle lui était reconnaissante de l'avoir reçue, écouter. D'avoirs pris son opinion en compte, de lui avoir proposer une possibilité d'avenir, mais surtout d'avoir envisager de suivre le chemin de la diplomatie et non des armes.

Si sa venue a Naelis avait pue faire la différence et pouvait menée a la paix alors tout ce par quoi elle avait du en passer, tout ce qui avait due etre, aurait désormais un sens et cela en aurait valut la peine. Quand il proposa qu'elle assiste le lendemain a son entrevue avec le vice amiral, elle déclina. " Je suis gré a votre majesté de sa proposition, mais mieux vaudrait que paix soit d'abord scellée et Sir Di Castigliani informé de ma présence avant que je ne paraisse devant ses yeux. Néanmoins une fois ceci fait, avec votre permission, j'aimerais beaucoup m'entretenir avec cet homme avant qu'il ne quitte vos terres. " Elle tenait la une chance de s'expliquer, de plus il y'avait fort a parier qu'elle et lui pourraient avoir bien des choses a se dire. Les derniers mots de Glenn, en d'autres circonstances, auraient pus lui arracher un sourire étincelant, mais le contact de sa main sur la sienne la fit chanceler légèrement tandis qu'une curieuse chaleur sembla courir sous sa peau.

Un frisson lui parcourut l'échine alors meme que ses joues se colorer d'un rose léger. A la lueur des bougies, qui éclairaient la pièce, le roi lui sembla soudain plus séduisant encore. Elle se surprit a poser un regard brillant sur lui, se délectant de ses traits, tandis qu’inconsciemment ses dents se mirent a exercer une légère pression sur ses lèvres avant de se rétracter lentement. Son pouls sembla s’accélérer .. Puis le contact fut rompu la ramenant a ses esprits. Elle recula, portant sa main a son cou, toute étonnée de ses réactions et s'essayant a apaiser tant bien que mal les battements désordonnés de son cœur. Que s'était il passé ? Toute chaleur semblait l'avoir quitter, Glenn était a nouveau égale a lui meme, séduisant certes mais pas au point qu'elle se sente fébrile de par sa simple vue .. Comme a son habitude, elle avait a peine trempée ses lèvres dans les nectars délicats qui leur furent servis, cela ne pouvait dont venir d'un quelconque effet dut a l'alcool. Elle observa un long moment le monarque, si bien qu'il dut se demander ce qui se passer en l'esprit de la dame, puis un éclair de compréhension en vint a traverser ses yeux tandis qu'elle repensa au curieux tatouage qui courait sur le dos de son interlocuteur. " Votre majesté, votre malédiction elle ... N'a t'elle pas d'effets secondaires ? " La question était abrupte, mais nécessaire. Comment expliquer autrement les curieuses sensations qui l'avaient soudainement habiter. Si l'explication était ce qu'elle suspectait et au vu de ce qu'elle avait brièvement ressentie, il était heureux que leur contact eut été bref.  

¤(musique d'ambiance)Arcamenel le barde¤

Ce fut au moment de la quitter que le désir monta à son paroxysme. Leur contact physique, bien que bref et se limitant aux mains, provoqua une réaction inattendue, tant pour Ange que pour Glenn. En vérité, il l’avait désiré depuis qu’il avait posé les yeux sur elle, dans la salle du conseil. Ce sentiment, il avait pourtant bien réussit à le cacher, à l’enfouir durant toute la journée, derrière sa droiture, son honneur et d’autres qualité encore qui faisait qu’il était inconcevable pour le Roi de Naelis d’abusé  ainsi d’une noble en fuite venu simplement requérir une audience. Il s’était bien raccroché à cela et avait ainsi réussit à ne pas céder, faisant preuve d’un admirable sang froid durant tout le repas. Mais maintenant, maintenant qu’elle le regardait intensément de ses yeux bleus profonds, alors que lui, venait maladroitement de croiser un décolleté des plus prometteur, il comprit que toute résistance était veine. Il n’attendit même pas qu’Angelina finisse sa phrase pour l’attraper délicatement par le cou, renouvelant ainsi le contact de sa main sur sa peau, avant de l’attirer contre lui pour l’embrasser sauvagement. Glenn Hereon était à la merci d’une volonté qui, bien que sa valeur soit grande, le dépassait. Allait-elle y résister, le repousser ? Alors que malgré-elle, du fait de la main sur son cou et de leur lèvres entremêlées, elle subissait la même malédiction ? A nouveau, la malice d’Arcam était à l’œuvre, prenant au piège ces deux âmes humaines…

De prime abord quand Angelina pose ses mains sur le torse du roi, c'est dans l'intention de le repousser, mais c'est sans compter sur la main qu'il glisse sur sa nuque, laissant coulée entre eux le feux d'une malédiction les contraignant tout deux a un désir dévorant. Elle tente de résister, mais tout ce a quoi elle semble capable de penser c'est aux lèvres de Glenn sur les siennes. Bientôt, malgré elle, ses mains remontent sur les épaules du roi avant d'aller se perdre en sa chevelure puis glisser sur sa nuque, intensifiant la prise des effets de la malédiction sur elle. Son souffle est court, les battements de son cœur deviennent désordonnés tandis que son pouls s'affole en meme temps que vague après vague la passion déferle en elle. Alors que leurs langues se mêlent, une petite voix lui murmure que ce n'est pas réel, que ce feu qui l'habite n'a rien des sentiments qu'elle a pue connaitre dans sa vie. Le visage d'Oscario s'impose en son esprit, le gout de ses lèvres inonde sa bouche et les souvenirs se bousculent, une danse, un baiser, des caresses, des promesses échangées sur une plage de Nanie, sa première nuit dans ses bras ... Ses sens s'enflammes, ses mains descendent lentement sur la chemise du monarque, ses doigts fébriles commençant a en déboutonner un a un les boutons.  

S'en vient le souvenir d'un autre visage, d'un autre regard. Des yeux couleur de l'Eris. Haize. Une nuit d'orage, lui qui la prend dans ses bras pour chasser les cauchemars. La rare pureté de leur amour platonique et pourtant si tangible. Elle s'y accroche, ses doigts cessent de s’agiter et dans un sursaut de volonté, elle s'arrache des lèvres de celui qui en l'instant semble la contenter plus que nul ne l'a jamais fait. A bout de souffle, ses dents se posant sur ses lèvres, avant de se rétracter doucement, elle pose ses yeux dans ceux de Glenn. Terrible erreur. Par Arcam, avait il vraiment besoin d’être si beau ? Tout ombrager de l'aura de désir qui l'entourait, il ne lui avait jamais semblé aussi attirant qu'en l'instant. Ce désir brûlant qui brille en ses yeux, elle veut le voir quand il se fondra en elle. Il y'a quelque chose de coupable a ressentir cela, elle le sait. Ce n'est que désir charnel. Luxure. Mais en l'instant cela lui semble si bon, si fort, que toute résistance lui parait vaine .. Alors elle succombe. Ses bras s'enroulent autour de la nuque de Glenn, tandis que leurs deux corps se plaquent étroitement l'un contre l'autre. Ses doigts descendent voluptueusement dans le dos du Naelisien, ses caresses sont lentes et précises, comme la danse de leurs souffles entremêlées. Les sensations qui couraient dans les veines de la Soltariel étaient telles qu'elle perdit toute notion de ce qui n'était pas lui et elle et leur besoin ardent l'un de l'autre.

Pourtant alors que ses mains allaient s'égarées sur le torse du roi, un soupçon de lucidité vint suspendre son geste. Son corps le désirait si ardament qu'il lui fallu mettre jusqu'a la dernière once de force présente en son corps pour résister a l'attrait qu'il exerçait sur elle. Leurs lèvres pourtant toujours enlacées, elle écarta légèrement leurs deux corps pour y glisser ses bras tel en rempart, tout en veillant a ne point toucher la peau pourtant oh combien tentante de Glenn. Il lui suffirait d'un geste pour que ses doigts courent sur son torse, pour que es lèvres s'y perdent ... Elle ferme les poings, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes. Puis en un éclair de compréhension, elle comprend que la ou l'amour a échouée, la douleur fonctionnerait. Des frissons courant partout sur sa peau, elle force son esprit a s'égarer ailleurs que dans les visions voluptueuses et si désirables que lui impose la malédiction ... Un visage se dessine bientôt parmi les autres. Celui d'Oschide. Une danse entre ses bras. Des lettres échangées. Le jour funeste ou elle apprend impuissante sa mort. Elle dans une ruelle sombre, les poings en sang, se maudissant de ne pas avoir pue sauver son meilleur ami. D'autres yeux bleus remplacent les précédents, a la fois si semblables et si différents. Oscario. Sa mine résolue quand il l'abandonne, une fois puis deux. Les pleurs de Faustina, la nuit, alors qu'elle est bien incapable de la réconforter ou de lui expliquer l'absence de son père.

Ses ongles s'enfoncent d'avantage dans ses paumes, leur baiser se fait plus intense a l'image de son désir qu'il la fasse sienne. Arcam est témoin qu'elle lutte. De la douleur toujours plus de douleur pour contrer ce besoin qu'il la touche. Ce besoin de le toucher. D'autres souvenirs la percutent de plein fouet, loin de les repousser, elle les accueille a bras ouverts. Elle revoit son tourment après la découverte d'un manoir vide. L'abandon d'Haize. 8 années solitaires a le chercher. Son retour pour mieux l'abandonner de nouveau. Les douleurs se succèdent en meme temps que se succèdent les visages. La perte d'Ambre, Tibéria la faisant conduire en des cachots sombres et humides puis Solaria en flammes, le berceau de son enfance réduit en cendres. C'est l’intensité de cette douleur récente qui lui donne la force de s'arracher aux lèvres du roi. Elle inspire lourdement tandis que son regard s'accroche au sien. Son corps est mou, vacillant dangereusement et ne demandant qu'a retourner dans l’étreinte chaude de celui du roi. " Glenn .. " Soupire t'elle d'une voix rauque qui a tout d'une supplication. Elle ne sait pas ou sont les mains de celui qu'elle désire tant, elle est incapable d'y réfléchir, mais elle sait qu'il la touche sans quoi il ne serait pas si dure de lui résister. Par les dieux, elle ne pense a rien d'autre qu'a ses lèvres, qu'a ses caresses. Ses ongles s’enfoncent plus loin dans sa peau, meurtrissant sa chaire.

" Glenn " Murmure t'elle a nouveau avec plus de force cette fois. " Vous devez résisté. Vous ne me désirez pas réellement. Votre .. Votre malédiction, de par la mienne nous la partageons .. Vous devez cesser de me toucher .. Ce n'est pas ce que vous voulez, c'est juste le jeu des dieux. N'en soyez pas l'instrument. Ce que vous ressentez n'est pas réel .. Pensez a votre femme .. " Inconsciemment elle s'humecte la bouche, sa langue glissant sensuellement sur l'ourlet délicat et gonflé de ses lèvres. Gonflé des baisers enfiévrés, qu'une poignée de seconde plus tot ils échangeaient encore, et en son regard il se lisait combien elle en avait encore envie. Une envie dévorante, insoutenable et grandissante, qui ne demander qu'a la conssumer toute entière. " Éloignez vous Glenn, avant qu'il n'advienne entre nous quelque chose que nous aurions tout deux a regretter .. " Mais le regretteraient ils vraiment ? Ses paroles étaient sincères, elles étaient le reflet de son cœur, mais son corps lui chantait une toute autre chanson, la maudissant de le priver de ce qu'il désirait si ardament. L'étreinte du roi et son besoin qu'il la fasse sienne. Elle ferma les yeux, se blâmant pour sa faiblesse, tentant de s’extraire du regard tentateur du Naelisien. Il fallait qu'il s'écarte. maintenant. Avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'elle n'ait plus la force, ou pire encore, l'envie de le repousser. Ses poignets se serrent d'avantage, puisant dans les limites de sa résistance, jusqu'a que ses ongles passent la barrière de sa peau et que de fines gouttes de sang s'en viennent coulées le long de ses poignets. Les dieux eux mêmes ne pourraient niés qu'elle avait lutée, jusqu'a l’extrême, pour ne pas succomber a ce que pourtant chaque parcelle de son etre lui réclamait ...

A chaque baiser, chaque caresse de ses doigts délicats sur son corps musclé, son désir grandissait. Il la trouvait belle, si irrésistible qu’il s’en voulait de ne pas l’avoir embrassé plus tôt. Il n’avait jamais ressentit une passion aussi dévorante. D’autant plus qu’il le sentait, quand il embrassait frénétiquement son cou, que la passion était partagée. Elle aussi le désirait et cela ne faisait qu’amplifier leur besoin de se toucher, de s’enlacer. Et maintenant, voilà qu’entre deux baiser, elle l’appelait. Mais alors que son corps continuait de chercher à se rapprocher encore plus de celui de Glenn, Ange le mît en garde. Elle lui dit que ce qu’il faisait était mal et qu’ils n’étaient que les marionnettes des dieux qui l’avait maudit. Elle lui demanda d’arrêter, de résister. Mais si Ange, elle, à travers les caresses de Glenn, s’était rappelé du souvenir de ses amants, de tout ceux qui avaient partagé sa vie pendant un temps, de ceux qui n’étaient plus mais aussi de ceux qui l’accompagnaient toujours aujourd’hui, ce n’était pas le cas du Roi de Naelis. La malédiction était trop forte, le désir trop longtemps refoulé, mais aussi Angelina terriblement belle. Tout cela faisait que pendant tout ce temps, il n’eut nul pensée pour Mérissa, son premier amour, ni pour Glinaina, la mère de ses enfants, celle qu’il n’avait jamais cessé d’aimer. Ainsi, sans rien avoir à se raccrocher, comment pouvait-il, lui, résister ?

- Non, Angelina, je ne peux pas… Je ne peux pas m’éloigner, car c’est toi que je veux. »

Plutôt que de reculer, il la poussa avec virilité sur le grand lit qui trônait derrière elle, ce même lit où elle avait passé une bonne partie de l’après midi. S’attendait-elle à y retourner aussi vite ? Glenn ne perdit pas de temps, il la déshabilla vêtement par vêtement, excité de voir se dévoiler petit à petit le corps nue de Angelina.

La Soltariel s'était attendue a ce que ses mots fassent reprendre quelque onces de conscience au roi, hors il n'en fut rien. Bien au contraire. Les paroles qu'il prononça la firent frissonner de plus belle, non content de cela, il mit fin a la pression qu'elle exerçait sur ses paumes, de par ses ongles, en la poussant sur le lit. Elle avait beau s'accrocher de toutes ses forces a ses souvenirs, a ses peines, il devenait de plus en dure de garder maîtrise et contrôle de son corps. Dans les brumes de son esprit, perverti par la malédiction, elle savait que ce n'était pas la ce qu'elle désirait, mais son corps lui ne semblait pas s’embarrasser de ce genre de considérations. Un corps étroitement préssé contre celui de Glenn tandis que ses mains s'agitèrent malgré elle pour le délester de sa chemise. Elle était prisonnière de brumes opaques, simple spectatrice d'une représentation dont elle était pourtant l’héroïne. Leurs lèvres ne se quittaient pas, maintenant ce lien qui faisait office de chaines, la reliant a la malédiction du monarque et l'obligeant a la partager avec lui. Bientôt, elle sent une caresse fraîche effleurée la peau de son abdomen, l'avait-il délestée de sa chemise ? Probablement. S'en préoccupait-elle vraiment ? Apparemment pas.

Leurs langues continuent leurs danses effrénées et plus rien ne semble exister si ce n'est ce besoin de l'autre et cette faim dévorante de s'appartenir. Puis soudain, des pensées cohérentes enflamment ses sens. Son etre se rebelle. Leurs bouches se détachent, les mains du roi ne sont plus sur elle. Ce dernier s'affère a la dénuder. Il est temps de rendre grâce aux dieux pour la tenue peu conventionnelle que porte la dame, sans elle les choses auraient put prendre une toute autre tournure. Angelina lutte contre les effluves de désirs qui courent encore en elle, les contrant du mieux qu'elle le peut avec toutes les sources de détresse qu'elle peut trouver en sa mémoire et ce jusqu’à retrouver maîtrise de ses facultés. C'est a ce moment que Glenn lève un regard brillant de passion sur elle, tandis que sa main bataille toujours avec les boutons du pantalon de la dame. Les yeux de la Soltariel, eux, sont redevenus alertes et sa voix est forte et assurée quand elle déclare: " Votre majesté puisse t'-elle me pardonner, mais croyez moi vous me remercierez plus tard .. " Elle grimasse a la pensée de ce qu'elle va faire, mais a t'elle vraiment le choix, si il la touche encore .. Non, impossible qu'elle laisse cela advenir.  

Son buste se redresse légèrement, éparpillant ses cheveux autour d'elle, tandis que l'un de ses genoux se propulse dans l'entre jambe du roi. Pas trop fort mais suffisamment, surtout au vu de son état d’excitation, pour le faire vaciller en arrière. Les gestes d'Angelina sont encore un peu lent, toute troublée qu'elle l'est par les derniers effets de la malédiction mais également par sa conscience de ce qui a faillie etre .. Et aussi de ce qui a été... Néanmoins elle roule prestement sur le coté du lit, se levant en hâte en se saisissant de sa chemise délaisser sur le sol, probablement l'oeuvre de Glenn qui dans sa passion l'aura envoyé valser. Elle l'enfile rapidement, en des gestes malhabiles, et en s’écorçant de ne pas la tacher de pas le sang qui a goûté sur ses poignets. Ses joues sont rouges, plus rien avoir avec la passion qui couvait encore il y'a peu en elle. Elle est brûlante de honte. La gêne l’oppresse, autant que les souvenirs des instants qu'ils viennent de partager. L'inévitable avait failli arriver. Comment allait-elle pouvoir a nouveau le regarder en face ? Elle eut une pensée pour Oscario, mais lui combien de fois avait-il du commettre bien plus qu'un échange de baiser avec d'autres ? Son esprit se tourna ensuite vers la reine et sa culpabilité monta en flèches. La voila convenablement vêtue, si bien qu'il est temps de porter son regard sur le roi. Celui ci a t'il retrouvé ses esprits ? Dans le doute, elle pense a la dague dissimulée en l'une de ses bottes. 

Oh pas pour lui, elle avait deja goûtée aux cachots il y'a peu et ne tenait guère a remettre cela, c'était pour elle. Si jamais sa raison devait a nouveau la quitter, mieux vaudrait connaitre quelques souffrances que commettre l'irréparable. Elle déglutie puis pose des yeux troublés sur le Naelisien. Il est entre elle et la porte, mais pour l'instant elle n'était guère prête a prendre le risque de l'approcher pour quitter la pièce et si il s'approchait ... " Votre majesté a t'elle retrouvait ses esprits ? Il serait gênant que j'ai a faire intervenir l'homme chargé de garder votre porte n'est ce pas ? " Elle s’essaie a plaisanter, mais c'est peu convainquant. Elle frissonne et cela n'a plus rien a voir avec le désir, quand a son cœur qui bat la chamade ce n'est plus dans l'attente de caresses voluptueuses, c'est dans la crainte de devoir user de sa lame. Elle inspire profondément, ferme ses yeux quelques brèves secondes, pour se donner contenance, puis reprend la parole de façon calme et posée. Elle était secouée, qui ne le serait pas, mais elle en avait vue d'autre, et des pires, au cours de son existence: "Si vous le permettez, je vais maintenant regagner mes appartements. A moins que votre majesté ne désire que je quitte le palais ? " Elle ne saurait lui tenir rigueur si il venait a prendre pareille décision, elle n'était certes coupable de rien, mais la situation était pour le moins gênante ... Dieux, serait il meme encore opportun que de pense a rester dans ce royaume ? Parviendrait-elle jamais a croiser le regard de la reine sans en mourir de honte ?  

Concentré sur le pantalon de la belle, il ne vit pas le coup venir. A défaut de bien le sentir… Ce coup de genou bien placé eut un effet radical. Glenn relâcha immédiatement la pression sur Ange avant de tomber à la renverse  en serrant très fort son entrejambe. Ce n’était pas beau à voir, le Roi de Naelis grimaçait de douleur. Merde elle est folle ! Elle aurait pu me tuer !

- Qu’as tu fais malheureuse ! Pourquoi tant de… Violence ! »

Glenn était encore sous le choc. Mais c’est comme ça qu’il retrouva ses esprits et pu prendre du recul sur ce qu’il venait de se passer. Il comprit que c’était là l’œuvre d’Arcam, le dieu barde qui n’avait pas enlevé sa marque sans contre partie… A la vue des bras encore ensanglanté de son invité, Glenn éprouva des remords. Vu qu’elle absorbe les maladies, elle a du absorber une partie de ma malédiction ou quelque chose comme ça… Elle est allé jusqu’à saigner pour résister, ben merde alors…

- Oui, tu ferai mieux de regagner tes appartements. Mais essuie ce sang avant et surtout… Oublions ça d’accord ? Bonne nuit, dame Angelina de Soltariel. »

Glenn s’était relevé péniblement et tendit une serviette de table à Ange avant de la raccompagner à la porte, cette fois pour de bon. Décidément, la journée avait apportée son lot de surprises. Au moins ne s’était-il pas ennuyé. Il eut une pensée pour l’elfe de son coeur et remercia Nééra pour avoir reçu ce coup de genou. Pourtant, au fond de lui, une part de lui même regrettait de ne pas avoir été jusqu’au bout.

A la réaction du roi, il semblait aisé de deviner qu'il avait été blesser dans son orgueil. Si la situation n'avait pas été ce qu'elle était présentement, la Soltariel aurait pue s'en amuser. Ne se rendait il pas compte qu'elle leur avait éviter a tout deux que le pire n'arrive ? Ils étaient mariés, probable d'ailleurs que le mariage de Glenn soit plus heureux que celui d'Angelina, mais il n'en restait pas moins que dans les faits ils avaient étés proches de commettre un adultère. Cela avait beau etre la l'oeuvre des dieux, elle ne s'en sentait pas moins coupable pour autant. Mais il n'était pas temps d'analyser ses sentiments et encore moins d'y faire le tri. Quand a oublier, fallait-il encore espérer qu'ils y parviennent, elle n'étant par certaine d'y arriver. Elle prend la serviette qu'il lui tend, plus par respect que pour un réel besoin. Les manches tombantes de sa chemise feraient office de camouflage le temps qu'elle regagne ses appartements et d'y soigner ses plaies.

" Bonne nuit votre majesté. " Murmure t'elle simplement en passant près de lui, veillant bien a ce que nul contact ne pusse s'établir entre eux. Elle n'est pas mécontente de quitter la chambre de roi, d'ailleurs elle le fait assez précipitamment. Il faut dire que les effluves de la malédiction l'ayant complètement déserter, les événements lui reviennent de plein fouet la mettant mal a l'aise. Que serait il advenu si elle n'avait pas eut la force de résister ? Elle frissonne a cette simple pensée. Ses pas se font pressés et quand enfin elle gagne sa chambre, elle se dirige vers un vase, le vidant avec hâte de son contenu, avant de s'asperger vivement de l'eau qu'il contenait. Ruisselante, elle inspire profondément, ses paumes se fracassant brutalement sur le bois de la coiffeuse qui lui fait face. Bientôt elle lève le regard pour croiser son propre reflet dans le miroir. Son visage est blême, ses lèvres son gonflées, son regard brillant ...  Elle est soudain prise de tremblements, obligée de frapper une fois de plus ses mains contre le meuble pour reprendre maîtrise de ses émotions. Ce geste lui arrache une grimace.

Elle contemple ses paumes, caressant lentement les égratignures qui les sillonnent puis elle serre les poings, veillant cette fois a ne pas y enfoncer ses ongles. Elle reste quelques minutes ainsi, immobiles, comme inerte, incapable de bouger ou de penser. C'est un coup a la porte qui la tire de sa transe. Elle déglutie, rabat ses manches, s'empare d'une serviette, s'essuie rapidement le visage, inspire profondément. Quand elle ouvre la porte, c'est l'air parfaitement calme et tout sourire qu'elle accueille Isobel. Si la noblesse lui avait apprit une chose, c'était l'art des faux semblants .. En péninsule, usée de cette compétence était question de survie. Tandis qu'elle conversait avec l'adolescente, elle s’efforça de chasser de sa mémoire ses moments en compagnie du roi, tout du moins tout ceux qui ne fussent pas liés a la paix. Croire qu'il lui serait reconnaissant d'avoir mit un terme a la folie qui les avait gagnée, était peut etre une espérance un peu exagérée, mais osait-elle au moins croire qu'il ne lui tiendrait pas rigueur de son geste .. Quand a elle, que pouvait-elle faire si ce n'est se répéter en boucle que le roi avait été lui aussi une victime. La marionnette d'une malédiction et qu'a aucun moment il n'avait voulue que la situation dégénère ainsi .. Oublier. Il fallait oublier.  

Fin du RP.