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| Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] | |
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Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Jeu 22 Mai 2014 - 17:36 | |
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La nuit battait son plein, dans le faste et le clinquant. Les hommes riaient à gorge déployée dans cette grande salle à la table immense. La grande cheminée de marbre battait des flammes tempétueuses qui inondaient la pièce d'une douce chaleur. Chaque homme avait le sourire, et chaque femme sembler minauder. Telle était un soir de liesse dans le castel d'Alonna. Le vin coulait parmi ces nobles et amis. Les mets se succédaient afin de ravir les estomac envieux. Il y avait de quoi satisfaire tout le monde, tant dans l'ambiance que dans le repas. Je n'avais certes pas l'habitude de tant de démonstration, de rond de jambe et de courbette, mais cela semblait ravir tout les habitants du château. Aussi, je m'en accommodais. J'avais revêtu une nouvelle robe, conçue avec les tissus du val. Elle tombait parfaitement sur mon corps, et me donnait un petit air du Sud. Du coin de l'oeil, j'observais chacune des personnes. A ma gauche siégeait le baron mon mari, ravissant le minois de quelques damoiselles pourtant accompagné. Cela me tira un sourire amère. Près de lui, quelques nobles Alonnais et bourgeois arrivistes. A ma droite se tenait ma mère, qui riait de bon coeur à quelques flatteries. S'en suivait mes soeurs. A leur côté, était assis mon jeune frère, le regard dans le vague. Il était pâle et semblait terrorisé. Qui ne le serait pas avant de partir guerroyer, pour la première fois qui plus est. En fin de table se trouvait Hermance, capitaine de la garde. Ses cheveux poivre et sel ainsi que son air bourru lui donnaient un air austère. Il n'avait pas décrocher un mot depuis le début du repas, et à mon grand étonnement, je le comprenais et partageais son avis. Mon coeur était bien lourd en ce soir de fête. Ces gens festoyaient sans vergogne à un serment que j'avais brisé. Serais-ce du remord qui rongeait mon coeur? Non, il s'agissait d'une crainte. Soulagée par les négociations abouties, mais inquiète par celles à venir. Se rendaient-ils compte de la situation? Une main se posa sur la mienne, me tirant de quelques réflexions: "Vous n'avez pas touché au repas. Vous me semblez bien tracassé pour une noble Dame ayant rendu service à sa baronnie". Mon cousin sourit avec douceur. Il n'avait jamais été quelqu'un de mauvais, et même plutôt gentil et bien éduqué. Cependant, il n'en restait pas moins que le souhait d'un oncle, et je n'arrivais pas à décoller de lui la haine que j'éprouvais. "Votre Honneur, mon appétit me fait défaut, j'en ai bien peur. Pour autant, j'aime à voir nos gens aussi heureux. On en oublierait presque nos obligations". Je lui offrais un sourire que je pensais honnête, tandis que l'enclume de mon palpitant pesait toujours plus. "Vous n'êtes pas souffrante au moins?". "Je vous remercie de vous soucier de moi, mais n'ayez crainte, il ne s'agit là que caprice de mon corps. Peut être ai-je trop mangé la veille". Il n'avait pas rompu le contact et malgré notre éternelle distance, il semblait réellement soucieux de mon état. Le reste du repas se passa sans mal, et je continuais à contempler le spectacle, sans un mot. Ce n'était pas là une attitude convenable, mais peu m'en coutait. Je n'avais ni l'envie ni le désire d'offrir à ce beau monde une réalité qui n'était pas. Alors que je trempais mes lèvres dans les délices amer d'un vin doux, le capitaine se leva. "Mes seigneurs, vos Honneurs, je ne puis rester plus longtemps à vos côtés". Enfin. Je quittais mon siège aussi, me tenant droite et étirant mes lèvres pour les apparences. "Laissez moi vous raccompagner capitaine, je crois avoir les jambes engourdis par ce délicieux repas". Les rires éclatèrent et j'inclinais la tête en signe de salut à Desmond. Le capitaine m'offrit son bras et nous sortions de la grande salle sans le moindre égard ni questionnement. "Pourquoi n'avez vous rien mangé ma Dame? Cela n'est jamais bon signe lorsque l'on perd l'appétit". Je tournais la tête vers l'homme, un peu désabusée. Il était si loin de moi pourtant... "Je suis votre capitaine personnel aussi, votre Honneur. Mon devoir et de veiller sur vous, en quelconque situation. Et vous n'avez pas goûté autre chose que le vin. Permettez moi de vous dire qu'il me sera difficile de vous protéger de votre propre négligence". Il ne manquait pas de culot mais je n'avais pas l'envie de m'énerver. "Voyez, Hermance, ce que j'apprécie chez vous est ce qui me fait vous haïr. Vous n'êtes ni noble, ni de bon lignage. Vous n'êtes qu'un soldat élevé au rang de Capitaine, voilà maintes années. Et pourtant, vous vous adressez à moi comme si...". "Comme si j'étais votre Capitaine en charge de votre protection. Vous êtes une femme de sagesse, comme l'était votre grand-mère". Une étincelle traversa mon regard. Je n'avais jamais vu ma grand-mère et ne la faisait vivre que sur des on-dit. "Vous la connaissez?". "Non". Une déception immense m'envahit, si bien que j'eus un court désire de lui faire regretter son audace. "Je ne l'ai pas connu mais je suis né dans un petit village jouxtant Azrith. On lui offre bien des vertues, dont j'espère que vous êtes héritière". Je ne pus retenir un gloussement acerbe. "Les vertus sont le poison de l'âme. Avec, vous n'êtes bon qu'à rendre joli une salle, à l'instar d'une plante. Je préfère avoir le coeur rongé de vices plutôt qu'être aussi utile qu'un objet". "Je n'en attendais pas moins de vous, ma Dame. J'ai connu des guerres, et sachez que le vertueux jamais ne l'emporte". Il soupira. S'il gardait contenu, son visage trahissait des soucis. "Vous me semblez troublé Capitaine". Sans m'accorder un regard, il sourit faiblement. "Vous ne connaitrez jamais l'odeur des tripes. Vous ne verrez certainement jamais vos amis se faire déchiqueter un après l'autre. Aussi, vous ne comprendriez pas". Je m'arrêtais, retenant son bras avec fermeté. "Je ne suis pas votre fille ou votre femme. Je suis votre baronne, et vous me devez respect". Mon ton avait était tranchant et mes yeux glacial. "Cela dit, vous avez raison, je ne vivrais jamais tout cela. Non obstant, je pense comprendre votre crainte. La guerre appelle la guerre et le pacifisme dans une région avec tant de mouvement n'est jamais long". Je fis une pause afin de poser mes mots. "Je n'ai nul ami si ce n'est vous. Puis-je vous parler sans crainte?". "Vous êtes ma baronne, vous pouvez me parler". "Je ne sais quoi faire, tandis que l'orage pèse sur nos têtes. J'ai un mauvais pressentiment, un instinct qui me fait penser que les beaux jours nous sont comptés". Nous nous remettions en route, quand il lâcha: "La politique n'est pas un domaine dans lequel j'excelle. Mais je sais une chose: Sur un champ de bataille, mieux vaut ne pas être seul ni encombré de blessés". Ses yeux se plantèrent dans les miens et je compris.
Le castel avait retrouvé son calme d'antan. Il était tard et je déambulais telle une ombre dans les couloirs. La cuisine était déserte lorsque j'y parvenais, emportant avec moi une bouteille. Je savais ce que je devais faire, et elle ne serait pas de trop. Dans le silence angoissant, je me rendais aux appartements de mon mari. Aucun bruit ne se faisait entendre, si ce n'est le vent au dehors et quelques animaux nocturnes s'exprimant. La nuit était sombre et nuageuse. Les gardes postés à l'entrée me saluèrent et l'un d'eux toqua à la porte de bois sculpté. Je m'en voulais d'avoir rompu ce mutisme superbe. "Qui est-ce?" La voix était étouffé, lointaine mais l’intonation me rassurait: il ne dormait pas encore. "Ma dame votre femme, votre Honneur". "Laissez la entrer". Ils ouvrirent un battant et le refermèrent aussitôt. La pièce était baignée d'une douce lueur des chandelles, et du petit âtre brulant dans son foyer. "Vous êtes bien tardive ma Dame". Il souriait comme un enfant tandis que je lui présentais le sang de vigne. "Vous aussi, mon seigneur". J'avais pris une voix douce, souriant en coin. "Ne trouvez-vous pas stupide que nous ne nous prénommons pas même par nos prénoms après tant d'années? Après tout vous êtes ma c..". Il versait deux verres. "Femme. Je n'en prendrais pas. Je crois avoir assez bu au repas". Je m'approchais de lui tandis qu'il sirotait tranquillement, lui susurrant à l'oreille: "Surtout que je dois avoir les idées claires pour ce que je veux vous faire, Desmond". Il eu un instant un air médusé puis vida le reste du liquide andrinople, son sourire d'enfant s'étant muté en mimique prédatrice... "Une fois je vous vois femme, une fois je vous vois cousine. Pourquoi m'attirer si près de vous pour me repousser ensuite?". Je soupirais, me tournant pour lui faire face, roulant dans la couverture. "Car j'essaye de voir en vous un mari, mais je n'y reconnais que l'enfant avec lequel je me suis élevée". Il semblait deçu, mais garda un air fier. A cet instant précis, il ressemblait à mon oncle."Que voulez-vous de moi?". Même s'il ne montrait pas souvent, sa tête était bien faite. "J'aimerais votre consentement". "Je ne consens que ce que je sais, Alanya. Tu as beau être baronne, ma cousine ou même ma femme, je suis ton autorité. Ce n'est pas en m'offrant ton corps que tu parviendras mieux à tes desseins". Il avait pris une voix froide et sans détour, ce que je lui connaissais que peu. "Pourquoi faut-il que vous ressembliez autant à votre père? Aussi buté et tout puissant. Sachez que vous me devez une victoire. Montrez vous reconnaissant". Il se leva d'un bond, en prise à une colère noire. "Et vous, pourquoi ressemblez-vous à une pucelle alors que votre esprit brûle autant de vices que celui d'une catin meurtrière? Si vous plaisez aux yeux, il faudrait savoir vous taire et rester à votre place". "Ma place? Que savez-vous de ma place tandis que vous chassez avec les seigneurs, que vous festoyez alors que je me démène pour assurer de l'avenir à notre terre et ses habitants. S'il vous plait, mon seigneur ne me parlez pas de ma place". Un long moment de flottement s'en suivit. "A quoi dois-je donc consentir? Vous qui ne m'offrez même pas un fils tant il est rare de vous ouvrir les jambes". Il était entré dans une phase de rage. Il me regardait avec dédain, me surplombant dans la lumière vacillante. "Laissez moi partir pour le sud. Là bas, des alliances financières nous seront possible". "Accordé. Disparaissez de ma vue et le plus vite possible. Prenez tout le temps nécéssaire, je l'emploierais à m'offrir une descendance"...
"Capitaine!". Je criais, courant pour le rattraper. La journée était grise, le temps maussade mais malgré tout, l'humeur de la veille n'était pas redescendue. "Ma dame?". "Préparez une vingtaine d'hommes de voter confiance. Je pars pour Ydril dès demain"...
Le jour était encore à une ou deux heures d'arriver lorsque nous nous retrouvions dans la cours de l'écurie d'Alonna. Vingt homme d'arme attendaient, chevaux à la main, tandis que j'arrivais avec Ingrid, ma dame de compagnie. "Voilà vos montures votre Honneur". Il était peu habituel qu'une baronne traverse toute la Péninsule à cheval. Voir même mal vu, mais je n'aimais pas l'idée d'être transportée en carosse pendant plus de 3 énnéades. Aussi, avais-je pris la liberté de paraitre hors de l'étique et chevaucher avec mes hommes. J'avais préalablement envoyé une missive de mon arrivée imminente au Comte régent, Arichis d'Anoszia. Sa réputation avait des échos bien au delà de Diantra. Et son ambition faisait reflet à mon intransigeance...
Dernière édition par Alanya de Broissieux le Ven 18 Juil 2014 - 16:37, édité 1 fois |
| | | Arichis d'Anoszia
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Ven 30 Mai 2014 - 20:43 | |
| Le vieux dragon avait reçut le rapport de son frère sur la situation au Nord, le faucon de Broissieux nouvellement couronné avait rompu son serment de vassalité à la licorne d’Etherna pour négocier un tout autre serment à son avantage. Le marquisat n’était pas prêt à retrouver le repos à présent que les béliers du nord s’étaient mit en marche. En contraste, le sud apparaissait paisible là où la guerre des mots prônait sur celle des armes. Arichis déjeunait auprès de ses filles lorsque le poursuivant d’armes du château les prévint de l’arrivée presque imminente de la baronne d’Alonna. Alanya de Broissieux lui avait envoyé une missive le prévenant de son arrivée à la cour d’Ydril sans plus d’explication, un long voyage qui cachait les desseins de la dame. Assurément, elle ne venait pas le remercier de la maigre aide du comté pour sa baronnie. Du bouteiller au fournier, l’intendant avait eu pour instructions de mettre chacun au travail pour étaler le faste d’Ydril à son hôte.
Les palefreniers scellèrent les chevaux blancs des Anoszia puis ceux à la robe colorée de quelques nobliaux de la cour. Chevauchant en compagnie de gardes aux armoiries du dragon d’or, Arichis se présenta à la porte de la cité portuaire pour accueillir la délégation alonnaise avec son plus jeune fils qui était revenu du nord une ennéade plus tôt. Sur les remparts, un garde cria « Truppa alla horizones. » Le régent fit signe à son héraut de galoper à leur encontre. Les visiteurs rentraient à Ydril par le port la plupart du temps, le trajet en mer était plus court que celui par les routes. Le héraut était accompagné de deux porte-bannières, l’une palée de sable et d’or au dragon d’or et l’autre orangé au dragon de sinople.
« Bienvenue à Ydril ma Dame, le Régent vous attend. »
Ils chevauchèrent ensemble jusqu’aux portes de la cité, qu’ils dépassèrent. Arichis attendit qu’ils franchissent celles-ci pour descendre de sa monture. Sysiphe, son fils benjamin et leur suite fit de même. Ils attendirent que la baronne respecte le protocole pour l’accueillir enfin d’un baisemain.
« Ma Dame, nous sommes honoré de votre visite. Nous vous attendions avec hâte, notre fils n’a pas tari d’éloges à votre propos dans ses lettres. La femme qui garda l’Alonna libre. »
Sur son pain déjà mielleux, le régent rajoutait des couches et des couches. Oschide ou Ansaldo n’avaient pas mentionné plus que ça la nouvelle baronne, seulement ce qu’il fallait savoir. Son époux Desmond semblait effacer face à elle et ce, jusqu'à sa mort dont ils avaient reçut la nouvelle l'avant-veille.
« Toutes nos condoléances pour la perte de votre mari, il était homme à être connu. Nous vous accompagnions en ce moment de tristesse, et puissiez trouver un réconfort et notre cité. »
Le bon peuple d’Ydril était tenu à l’écart de la grande route mais les curieux s’amassaient autour d’eux pour voir qui était l’illustre personnage que le régent venait accueillir en personne.
« Si vous le voulez bien, nous rentrons au château. Vous pourrez vous reposer de ce long voyage et goûter quelques friandises pour vous soulager, les fruits de mer sont la spécialité du comté. » Et faire prendre un bain aux hommes de votre compagnie, cela nous soulagerait tous pensa l’Anoszia.
Ils se remirent en scelle. |
| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Sam 31 Mai 2014 - 18:08 | |
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La bruine tombait déjà depuis la levé du jour. Le paysage était désolé et les chemin empruntés boueux, rendant l'avancé de la troupe lente et pénible. Nos vêtements et armures étaient trempés, et malgré les températures relativement douces en cette saison, je tremblais de froid. Nous approchions les portes du médian, et de mes pensées partit pour Blanche d'Ancenis, grande Dame et amie, je l'espérais. Souriant au souvenir de la --, je m'amusais à penser auxparoles qu'elle avait couché une énnéade plus tôt dans ses lettres. J'avais suivis son bon conseil, et j'espérais pouvoir lui écrire depuis la ville d'Ydril, ma destination. Mon faucon planait tranquillement au dessus de nous, gardien silencieux de notre marche. "Beaucoup de grande gens auraient appréciés votre visite, ma Dame". "Et je me désole à ne pas être devant l'âtre flamboyant du comté de Velteroc à cet instant". Mon ton, sans être froid avait été coupant. Ingrid était encore une jeune pucelle découvrant le monde. Et si sa chevelure rousse n'était pas trempée, on aurait pu croire à une enfant que l'on emmené dans une contrée merveilleuse. Ses yeux furetaient partout, s'abrevant de connaissances. Voilà pourquoi je l'appréciais: sous sa douce candeur se cachait une âme aiguisée, à l'affût de la moindre variation. Elle ferait sans doute une bonne espionne, mais son innocence m'empêchait de voir en elle autre chose qu'une enfant. Un cri de mon faucon rententit. Alertée, je levais la tête sans le voir dans cet océan de goutellettes cristalines. "Halte !". L'ordre avait été donné de l'arrière de la formation et tout le monde s'immobilisa. Fronçant les sourcils à l'arrivée du commandant de la petite troupe, j'attendais explications: "Des messagers galopant sous nos bannières arrivent ma Dame". Intriguée, je fis volte face à la troupe. Des coursiers rapides que la pluie n'arrêtaient pas. Un seul s'arrêta à notre hauteur, les autres nous saluant simplement. "Peut-on m'expliquer pourquoi des cavaliers parcourent les chemins à bride abattue sous les couleurs du Faucon?". Je m'adressais impérieusement au nouvel arrivant, un peu essouflé par la cavalcade. "Ma Dame la Baronne, des missives ont été envoyé à toute la Péninsule depuis Alonna. L'on m'a fait vous enquérir pour vous remettre ceci en main propre". Il tendit une lettre frappé du sceau de la baronnie. Sans nul doute, il s'agissait d'une nouvelle importante. Sans dire un mot, je l'ouvrais et parcouru les quelques lignes. Mon visage se durcit, mais point de larmes roula de mes yeux sur ma joue. "Ma Dame, vous vous sentez bien?". "Rassemblez tout le monde, j'ai de funestes nouvelles à vous annoncer". La gorge sèche, je regardais ma petite assemblée. J'avais prestement renvoyé le coursier, sachant que son travail était fini. "Messieurs, Ingrid, me voilà attristé. Ne sachant comment l'annoncer, pardonnez ma rudesse. Desmond de Broissieux, seigneur de Broissieux, Léjante et baron d'Alonna est mort". Une vague de surprise parcouru chacun des cavaliers, tandis qu'un vent froid se levait. "C'est avec une affliction particulière que je vous annonce que notre bien-aimé baron s'est éteinds dans d'obscures circonstances. Le conseil a été appelé hier afin de nommer mon jeune frère, Fulcran d'Entiane intendant de l'Alonna, le capitaine Hermance et ma mère qui se chargeront jusqu'à notre retour du bon fonctionnement de la baronnie". Je serrais les dents. Mon frère partait bientôt pour la guerre et il ne resterait que ma mère et le Capitaine. J'avais peur pour la suite des évènements. "Pour autant, nous ne rentrons pas: le dernier souhait de mon feu mari était ce voyage vers le sud, et en l'honneur de son souvenir, nous iront finir ce que nous avons entrepris. Nous porterons le deuil, bannières en bernes mais ne pleurez pas. Son esprit à rejoint les Dieux qu'il vénérait tant". Quelque chose parcourut ma joue. S'agissait-il d'une goutte ou d'une larme, nul n'aurait su le dire mais dans la torpeur ambiante, nous reprîmes la route le lendemain.
Début de la 6ème énnéades de Favrius. Le soleil rayonnait et notre voyage touchait à sa fin. Tout était vert et les prés avaient une odeur saline. Quelle étrange pays que nous traversions. Loin de notre habituel fraicheur et simplicité du nord, ici s'affichait le faste et l'insolence exacerbé des petits nobles, montrant à la face du monde leur puissance grâce à des monuments tous plus étonnants et riches les uns que les autres. La mauvaise nouvelle avait finit d'assombrir le coeur des hommes, et la chaleur nous avait forcé à nous arrêter pour changer de tenue. Même mon faucon trouvait plus de plaisir à voler dans cette immensité azur. Tous affichaient un sourire éclatant, et la petite Ingrid semblait plus enfantine encore, commentant tout ce qu'elle voyait. Bien que cela me chauffait le coeur, je n'en n'oubliais pas la raison de ma venue, et moins encore ce qui m'attendait en Alonna. Tel était le fardeau de la Baronne du Nord. La route suivait le fleuve Terenia, et nous traversions de nombreuses villes avant d'arriver à proximité de notre destination finale. Des bruits d'oiseaux marins se firent entendre, avant qu'une odeur iodée n’infiltre nos narines. Nous arrivions à Ydril, capitale de son comté et fief des Dragons. Une famille dont la réputation dépassait bien plus que leur frontière. Il me tardait d'avoir la chance de m'y frotter, afin de me forger une idée propre, qui se coucherait sur un vélin en Alonna, très certainement. L'entrée de la ville était somptueuse, et des remparts, un garde nous observa. Le Faucon flottait fièrement de chacun de mes côtés, et j'annonçais d'une voix forte: "Faites quérir votre Régent, l'Alonna est à votre porte". Les portes s'ouvrirent presque dans l'instant, laissant apparaitre une petite délégation menée par deux chevaux d'un blanc immaculés. Un héraut se rendit à nos côtés, et un sourire macabre macula mon visage. Une fois dans l'enceinte de la ville, le Régent Anoszia mis pied à terre, et je fis de même. Les bannières et armoiries familiales se dressaient l'un en face de l'autre. Arichis d'Anoszia était grand, et des marques du temps sur son visage transpirait une puissance à peine croyable. Il me gratifia d'un baisemain et de quelques paroles de formalités. Sans nul doute, le miel qui sortait de sa bouche n'attendrirait pas mon coeur. Je le saluais à mon tour, répondant à ses mielleuses compassion, nous nous remettions en route à travers cette ville animée, que les badauds curieux avait transformés en haie d'honneur. Le château se trouvait en aplomb du port et de la ville, la vue des vagues me donna un haut le coeur. Je n'avais jamais réellement aimé prendre le bateau, et la vue de l'immensité bleue me rappelait pourquoi. C'était une belle batisse, tourné vers la mer dont les tours et les rempart donnaient une impression de grandeur, propre au gens du sud. Ingrid chevauchait à l'arrière, n'étant que simple dame de compagnie, mais il m'était facile de l'imaginer à ce moment là, les yeux écarquillés face à la merveille et la tranquillité des jardins verdoyants. Lorsque nous arrivions dans la cour, je confiais ma monture à un palefrenier et me tournais vers le régent et son fils. J'observais ce dernier longuement en souriant. Il était jeune et mimait à la perfection le maintien de son père. Je fis un signe à un de mes accompagnateurs de me rejoindre. Il mena sa monture qui portait des paniers des deux côtés. "Afin de vous remercier de votre acceuil, j'ai emmené avec moi quelques bijoux de nos terres du Nord". J'offrais un sourire en coin, plantant mes yeux dans ceux d'Arichis, bien qu'il fut plus grand d'une tête et demi que moi. "Des tissus de notre meilleur atelier, un breuvage du Nord fait à partir de plante au pied de nos montagnes: Nous ne pouvons faire pousser des vignes, et cette boisson est bien plus forte qu'un vin mais il va sans dire qu'avec un peu de palais, vous trouverez cela bon. De plus, nos soigneurs l'utilisent pour la digestion". Un sourire carnassier se dessina sur mon visage tandis que je continuais: "Pour votre jeune comte, et vos plus jeunes enfants, des rouleaux anciens copiés par ma main de l'histoire du Nord. J'espère qu'un jour, ils pourront finir mon oeuvre en contant l'amitié du grand Sud et de l'Alonna". Levant le bras, mon faucon se posa dessus et je caressais ses plumes soyeuses..
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| | | Arichis d'Anoszia
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Lun 2 Juin 2014 - 22:36 | |
| La Dame au Faucon lui présenta ses présents à la porte de la ville au lieu d’attendre d’être entre les quatre murs du castel. Il n’y avait pas à s’en offusquer, mais pourquoi tant se hâter. Chaque chose arrivait à point à qui savait attendre, mais le nord était réputé pour abriter des hommes allant vite en besogne. Il n’ouvrit pas les paniers pour voir de quels bijoux il s’agissait, mais il ne doutait pas qu’ils aient de la valeur, on n’offrait pas à un suderon des pierres semi-précieuses ou des cailloux à moins de vouloir l’insulter. Pour les étoffes, le régent cacha sa déception. Il n’importait que les tissus vossula ou langecin, les produits sortant d’autres manufactures n’avaient pas assez de renommée pour qu’il les porte. Pour le breuvage, il le goûtera, par respect même s’il doutait du raffinement d’une telle liqueur. Quant aux écrits, on n’en était jamais à court et les plus jeunes en tireront surement de nombreuses connaissances.
« Vous nous gratifiez bien plus que nous ne le méritons ma Dame. » Pas assez, pensa plutôt intérieurement le régent.
Arichis était le premier à offrir des cadeaux lorsqu’il souhait demander quelque chose à quelqu’un. Alanya leva son bras ganté, et un faucon vint se poser dessus. Un magnifique faucon pèlerin des plateaux alonnais, le régent braqua son regard sur lui un instant et rompit le silence installé juste après.
« Notre fille Cornélia partage notre passion pour la fauconnerie, peut-être aimeriez vous la rencontrer durant votre séjour. Vous avez sans doute déjà croisé son futur époux, le comte Wenceslas de Karlsburg d’Arétria. »
Le patriarche ne manquait jamais une occasion pour placer le nom de son futur gendre dans une discussion. Ils échangèrent ces banalités d’usage, et montèrent ensuite sur scelle. Ils longèrent la route principale, en compagnie de leur escorte respective à allure modérée.
« Vous avez longtemps voyagé pour venir jusqu’ici, et ce n’est sans doute pas pour des remerciements. Venez-vous rencontrer le Comte ou son Régent ma Dame ? » Qui disait le premier impliquait le second, mais la réciproque n’était pas exacte. « Vous êtes un homme habile, vous trouverez la réponse par vous même: Ai-je fais un si long chemin pour trouver un enfant dont le lait maternel souille encore la bouche, ou bien un homme apte à m'écouter et prendre des dispositions si nécessaire ? »
La réponse satisfit le régent qui se permit de sourire. Ils accélèrent l’allure et dépassèrent le pont menant à la cour, des palefreniers vinrent prendre les brides de leurs chevaux tandis qu’ils posèrent pied à terre. Un homme, petit et fin à la moustache bien garnie s’avança à eux.
« Bonifacio, notre intendant vous montrera vos appartements à vous et votre suite. Il vous donnera vos esclaves pour votre séjour ici, ils seront à votre service. Si le voyage vous a épuisé, je vous accorderais une audience pour l’endemain. » « Votre accueil fait écho à ma reconnaissance. Je ne souhaite pas vous créer plus de soucis, aussi nous verrons nous demain. »
Sur ce, Bonifacio lui montra où elle se logera. Deux esclaves lui furent attribués, dont l’un au métissage douteux. On déplaça pour elle un bassin et on fit apporter de l’eau chaude pour effacer la crasse du voyage, les thermæ d’ydril étaient clos en ce jour pour la gente féminine. Au lendemain, à l’heure des rossignols, Bonifacio vint quérir la dame au faucon pour le repas du matin dans les jardins du château. Sous un kiosque à l’aspect estreventin, attendait un Arichis qui avait déjà commencé à goûter aux mets délicieux dont une tarte au citron préparé par son coquenil lorsqu’Alanya se présenta.
« Ma Dame. »
Un valet tira une chaise.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans à la fin de l'Ellipse Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Jeu 19 Juin 2014 - 22:18 | |
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Le Dragon avait tôt fait de se débarasser de moi. Dans un enchainement délicat, il appela deux de ses esclaves en renfort. Ce n'était pas le genre de service que l'on observait dans
le Nord. Il y avait dans cette pratique quelque chose de dégradant qui m'horripilait. Ainsi, les gens du sud avaient besoin d'asservir pour faire entendre leur pouvoir. Je jetais un oeil
discret à Ingrid. La belle aux cheveux de feu devait voir en ces pauvres enchainés un reflet tiède de sa condition, à la différence qu'au nord, la nécéssité poussait les badauds à offrir leurs services. C'était d'ailleurs un honneur de travailler pour une grande maison: quoi de plus normal lorsque vider un pot de chambre fait écho à la basse ville et les coït simulés de jeunes filles, voir même d'hommes en fleur de l'âge. Mon apparence de fleur fragile m'avait toujours servit à cacher mon tempérament et ma volonté. Derrière la douce candeur d'un peau albâtre trônaient les eaux glacés et
tempétueuses de mon indolence. J'avais longtemps été protégé par les remparts du castel Broissieux et lorsque la vérité éclatat à mes yeux, j'eus du mal à croire la laideur et la
crasse du monde. Mon univers s'était effondré et de la silencieuse et sage pupille du Seigneur maître, j'étais passé Dame des terres et épouse acide. Le laid m'attirait et par dessus
tout, la peur et la déchéance m'attirait. Alors que nous parcourions le palais comtal à la suite de l'intendant, j'intimais quelques ordres à Ingrid. Elle était certes à mes côtés en temps que dame de compagnie, elle n'en restait pas moins servante et il me plaisait malgré tout de lui rappeler son rang. Elle n'avait ni guenille ni chaines et pourtant, elle n'était pas plus libre que l'esclave au bronzage d'or qui m'escortait. L'on arriva enfin aux appartements que l'on m'avaient attribués. Alors que l'on ouvrait ma porte, l'intendant exécuta une révérence grotesque avant de s'excuser. Les manières du
sud divergeaient bien grandement de celles du Nord. Malgré la chaleur et le soleil, le coeur de ces hommes semblaient froid et dénués de tout sentiment: pour autant, je n'en
attendais pas moins. Les Anoszias avaient une réputation qui précédait surtout leur patriarche et je n'avais pas été déçue.C'était un homme habile d'esprit et à l'oeil vif. Son âge lui
octroyait une finesse de pensée intéréssante et la suite des évènements ne seraient que plus plaisant. Les deux esclaves prirent le temps d'installer mes affaires, et un bain chaud
m'attendait dans une eignoire. Alors que le dernier pichet était versé par l'homme métisse, je me levais de mon lit que je jugeais assez vite beaucoup trop grand pour moi. "As-tu un nom?". Il arrêta precipitemment son geste, surement craintif d'avoir fauté et attendant, soumis, la remontrance qui ne viendrait pas. "Il me semble t'avoir posé une question". Le son de ma voix était calme et incisif.. "Elmyr, ma dame". Il avait un fort accent Estrévent, et il baissait la tête. "Que penses-tu avoir fait de mal pour observer une telle mine?". Il plissa si fort les yeux que j'eus presque envie de le rassurer. Il serra les machoires, se préparant au pire mais n'eut comme chatiment que le froissement de mes vêtements sales sur le sol. J'étais nue devant lui et alors il ouvrit de nouveau les yeux, interloqué. N'avait-il donc jamais vu de femme nue? "Ton maitre t'a-t-il fait couper la langue ou est-elle si inutile que tu préférerais que je te la fasse arracher?". Ma main parcouru l'eau chaude et salvatrice. "N.. no-non ma dame". "Bien. Depuis quand es-tu ici Elmyr?". "Je n'sais pas, ma dame". Je commençais à vaguement me lasser alors que j'entrais dans la beignoire. "Tu as dû voyager longtemps avant d'arriver ici. Il me plait d'entendre les chants et poésie du monde et pourtant, je ne quitterais ma terre pour rien au monde... Es-tu un espion Elmyr?". Ses yeux s'arrondir et un petit hoquet de surprise lui échappa. "Non, bien sûr que non".Je ricanais doucement quand l'autre esclave entra. Elle portait des vêtements de nuit propre qu'elle déposa sur mon lit avant de s'éclipser, n'accordant pas même un regard à son comparse. "Comptes-tu me laver ou es-tu juste là pour me servir de décoration?". Il s'empressa de prendre quelques huiles odorantes et commença gauchement. "Tu n'as donc jamais lavé quelqu'un de ta vie?". Je tournais la tête pour le voir. Ses joues bronzées étaient rouges et il semblait quelques peu intimidé. "Jamais une femme n'est-ce pas. Tu n'as donc jamais aimé?". Il détourna le regard et continua sa tâche tout aussi maladroitement. "Non, ma dame". Un sourire torve se dessina sur mes lèvres et je le laisser achever sa tâche avant de sortir de l'eau. "[color#006666=]Va me chercher mes habits, veux-tu[/color]". Sans poser le regard sur mon corps que seule l'eau habillait encore, il s'exécuta sans broncher. Il me passa les quelques morceaux de tissus mais je n'étais pas décidée à le congédier. "Assieds-toi donc. Bien. Aimes-tu ton seigneur le comte?". "Oui, ma dame". "Et ton seigneur le régent, que peux-tu me dire de lui?". "C'est un homme intelligent, ma dame. Il ne nous regarde pas, mais il est bon avec nous. Il aurait pu nous vendre au marché aux esclaves". Mes lèvres laissèrent entrevoir ma dentition, et mes yeux brillaient. La discussion s'étira encore et encore si bien que lorsque je congédiai Elmyr, le cil de la nuit s'éclaircissait déjà. Il n'était plus temps de dormir, aussi, je m'installais au petit bureau et entamma une lettre qui ravirait son destinataire.
Il était encore très tôt lorsque l'intendant vint à ma porte. Il était flanqué des deux esclaves et le basané avait une mine horrible. Pourtant, il serait obligé de me servir comme si de rien n'était. Malgré la fatigue, aucune faute ne lui serait tolérée, pas plus qu'à la jeune femme qui l'accompagnait. "Le seigneur Régent Anoszia vous serez gréé de le rejoindre dans les jardins pour un petit déjeuner". "J'y serai. Faites quérir ma dame de compagnie. Ils ne seront pas trop de trois ce matin". Je lançai un regard accusateur à Elmyr et son maître compris aussitôt de quoi il en retournait. Sa mâchoire se serra et je me complaisais du spectacle. "Sortez moi la robe de voile perle ". La jeune femme s’exécuta, tandis qu'Elmyr me déshabillait. L'on toqua à la porte et une voix fluette et familière se fit entendre: "Ma Dame, vous m'avez fait quérir?". "Entre Ingrid, j'ai besoin que tu me coiffes. Je n'ai pas confiance en ces gens". Elle entra et s'en suivit une heure de préparation. Lorsque la jolie rousse décréta le travail finit, elle me mena devant le grand miroir en pieds. Je portais une robe de voiles, dévoilant savamment quelques parties de mon corps et suggérant le reste en jeu de transparence. Cette robe, m'avait-on dit, plairait sans aucun doute au régent et j'espérais que l'on ne m'avait pas trompé. Mes cheveux étaient attachés par une tresse fine et l'ensemble me faisait passer pour une vraie sudiste. Du moins, je l'espérais. Je traversai une nouvelle fois les longs couloirs du palais comtal avant de parvenir aux jardins. C'était un endroit magnifique, où les couleurs des fleurs et des arbres faisaient écho au bleu de la mer en contrebas et du ciel au dessus de la tête. J'avais rarement vu de plus beau endroit. Alors que je contemplais un peu le paysage, Arichis m'attendait déjà, attablé devant un par terre de mets aussi jolis que ce qu'ils avaient l'air délicieux. "Ma Dame". Je souriai en le regardant dans les yeux, inclinant légèrement la tête. "Mon seigneur". M'asseyant face à lui, bien que l'usage en aurait voulu autrement. "L'on m'a souvent vanté l'accueil chaleureux de vos gens, mais je ne m'attendais pas à autant d'attention". Le comte régent se servit lui même un verre de jus de fruit des plus colorés, avant de répondre avec un flegme Anoszien: "Vous êtes une Baronne et une amie de notre fils, vous méritez notre attention.". Je souriais en repensant au jeune Oschide. "Votre fils vous a déjà donc fait part de notre entrevue? Me voilà fort flattée, d'autant plus que sa bravoure n'a d'égale que son étroitesse. Il a fait montre, mon seigneur, d'une ardeur telle pour me sauver, que le maréchal son supérieur a dû le remettre publiquement à sa place." J'imitais Arichis, me servant de ce nectar goutû. "Je lui en suis cependant reconnaissante. Son interlude à quelques peu distrait le baron Clairessac de sa colère envers feu mon mari et moi-même". "Oschide a un fort tempéremment, il ne peut s'empêcher de porter secours à une dame en détresse. C'est tout à son honneur, bien que cela a dû lui attirer quelques foudres.". Mon sourire s'étira tandis que je trempais mes lèvres avec délectation. "Il est vrai. Par ailleurs, j'ai aussi pu rencontrer votre frère. Il semble fort bien porter les couleurs de votre maison". "Ansaldo est une fierté pour tout Ydril et particulièrement notre maison. Vous avez rencontré bon nombre des miens, qu'est ce que leur patriarche peut bien faire pour vous ma Dame ?". Il ne perdait pas de temps. Et tandis qu'un esclave portait un panier de fruit de mer, mes yeux se mirent à briller de malice. "Qu'avez-vous à m'offrir que je n'ai déjà?". Il passa plus de temps que de raison à tremper la pauvre crevette dans son bol de sauce. L'aurais-je troublé? Je décortiquais avec application ma pince de crabe lorsqu'il reprit: "Excusez moi Votre Honneur, mais ce n'est pas moi qui ai traversé le royaume pour vous rencontrer. Nous ne sommes qu'un régent veillant aux intérêts d'un jeune comte, nos avoirs sont modestes.". Je ris alors aux éclats. "Vous me semblez bien peu au fait de vos propres actions, seigneur Anoszia. Me prenez vous pour une simple d'esprit? Aurais-je parcouru la Péninsule entière pour consulter un simple régent?". Les yeux du régent semblaient s'animer: "Bien, dans ce cas nous pouvons aller droit au but ne pensez-vous pas ? Sommes-nous pas bien installé pour discutailler. Mais goûtez moi d'abord ces crevettes ma Dame, elles sont divines !". J'hochais la tête, m'exécutant. "Voilà un mets qui ravit mon palais. Mais ce qui me ravirait d'autant plus, c'est une amitié". Bien sûr, ce que j'entendais réellement n'était pas dit, mais je ne doutais pas de la perspicacité du patriarche..
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Ven 20 Juin 2014 - 17:52 | |
| La Dame de Broissieux avait fait un véritable effort vestimentaire pour ressembler à une sudiste, et si son teint pâle ne l’avait pas trahi, Arichis l’aurait prise pour une dame de cœur un jour de vignicella à Velmonè. Elle n’était pas d’une beauté extraordinaire, mais avait ce charme et cette froideur propre aux dames du nord, et le vieux patriarche appréciait son effort bien qu’il n’avait pas de temps à accorder à ce genre de futilités. Les gardes du régent au dragon d’or étaient disposés un peu plus loin, fermant le chemin menant au kiosque afin de ne pas déranger les deux personnages tandis qu’un groupe de domestique à l’écusson anoszia étaient chargé de servir leurs maitres si un ordre leur était donné, les esclaves quant à eux se chargeaient d’amener, emmener les mets et les carafes.
La baronne d’Alonna s’asseye face à lui, son effort allait même jusqu’à sa coiffure, coiffure à laquelle sa fille Lucrezia aurait trouvé à redire. Elle trouvait toujours quelque chose à redire. Arichis se servit son nectar lui-même et écouta son invitée, échangeant des civilités. Son esclave lui avait soigneusement retranscrit sa discussion du soir avec la baronne, qui loin d’être naïve devait s’en douter en le faisant parler. Après qu’on leur déposa un panier du fruit de mer, le régent mit plus de temps que de raison à tremper sa crevette dans une sauce blanche épaisse et épicées, seul trahison de son trouble à la question posée.
Le Faucon de gueules lui révéla souhaiter une amitié, ce à quoi le régent ravi prit une tartine de pain à une sauce de thon et de crabes délicieuse.
« Une amitié dîtes-vous ? Nous l’espérions bien en envoyant notre fils vous portez sur le trône alonnais ma Dame. L’orgueil sudiste n’était plus à démontrer, comme si une centaine d’hommes n’avait pu renversé le cours de la bataille au nord. Mais dans sa fierté, Arichis n’avait pas cherché à blesser de ses paroles la baronne, après ce long trajet cela serait fâcheux. Bien que nous avons été que d’une simple aide. » Il avait cherché à rattraper ses dires, les gens du nord et du sud avaient des tempérament différents. « N’est-il pas ? Alanya afficha un sourire en biais, puis reprit en mangeant une crevette. Votre tempérament vous rattrape Vicomte Anoszia. Pour autant, je ne vous en tiens pas rigueur. Vous êtes homme de sang chaud mais aussi personne d'influence. J'espère trouver en vous, mon ami, une aide sans faille. M'a-t-on dit que les gens du sud ont un honneur inébranlable. » « Nous ne dirions pas cela de tous les gens du sud. Bien souvent l’on se cache derrière une parade d’honneur alors qu’on est que trahison et mensonge. Les Anoszia ne sont pas de ces gens, soyez en assuré ma Dame. Nous n’avons qu’une parole, et qu’un honneur. Avez-vous goûté le crabe ? Nous savons que vous n’avez pas ces mets là au nord. » « Oui, c'est fort bon, vous pourrez féliciter le marmiton. Et je suis de même ravie d'apprendre que vous ne faites pas partie des gens fourbes de ce bas monde. [i] Puis amusée. Sachez tout de même que votre réputation vous précède, bien au delà de vos contrées. » « Ceci n’est pas l’œuvre du marmiton, mais du Mæstro Scapi. Le meilleur dans son domaine.[i] Arichis fit signe à un esclave de s’approcher, et lui prit une serviette en tissu langecin pour s’essuyer les lippes. Visiblement de bonne humeur, il répondit. Nous sommes heureux de l’entendre. Mangez, buvez et profitez de l’hospitalité ydriaine puis allons découvrir les jardins du palais si vous le voulez bien. » Le maistre queux de l’Anoszia était originaire de Christabel, et avait passé un certain temps en Estrevent avant que Simèon ne fasse sa connaissance, c’est après un repas sous le toit de son frère qu’Arichis s’attacha les services du cuisinier contre une coquette somme à son frère benjamin.
« Il serait fort plaisant en effet de voir les merveilles de votre castel. Nous n'avons d'aussi belles plantes par chez nous, et c'est un ravissement pour mes yeux. » « Espérons que cela ne soit pas la seule chose qui ravisse vos yeux en ces lieux. » Alanya laissa filer un petit rire. « Non, bien sûr que non. Le régent ne brusqua pas la baronne et patienta avec un verre d’orange citronnée que celle-ci finisse de déguster. « Me voilà repue. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas gouté aux joies d'un petit repas en bonne compagnie. »
Des esclaves apportèrent des bassines d’eau et des pichets, et d’autres des serviettes sentant l’eau de rose. Peut-être des mœurs différente de celle de leur lointain voisin, mais au sud, chez le clan anoszia du moins, on accordait une grande importance à l’hygiène. Ils se lavèrent les mains, puis se levèrent. Arichis tendit son bras à la baronne pour une promenade et congédia domestiques et esclaves. Des gardes leur emboitèrent le pas à quelques mètres d’eux.
« Vous n’avez pas le loisir de contempler la mer par chez vous. Il n’y a pas spectacle plus grandiose que d’admirer le fracas des vagues sur les roches et les récifs. »
Esthète dans l’âme, Arichis se laissait vite embarquer par la beauté du paysage. Alanya pouvait bien lui vanter celle de la neige recouvrant les plaines et montagnes du nord, il resterait persuader que le tableau de la mer surpassait tous les autres. Ils avancèrent, à leur gauche en contrebas l’immensité de l’océan Eris et à leur droite, les jardins du castel.
« Vos paroles sont les bienvenue, mais comment pensez-vous entretenir notre amitié, m’amie ? »
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| | | Alanya de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Ven 20 Juin 2014 - 23:57 | |
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Je finissais mon repas quand quelques esclaves portèrent de quoi se rincer. A la mine du Régent, je pus facilement lire qu'il ne savait trop nos coutumes. Si j'avais eu l'audace, j'aurais sans doute fait quelconque remarque. Ce n'est pas parce que nous n'étions pas du sud que l'hygiène était une chose qui nous était inconnue. Au contraire, les gens du nord était bien souvent moins sales que leurs cousins du sud, qui transpiraient toute la journée durant. Et si ce que mon précepteur m'avait dit était vrai, j'irais sans doute visiter les thermes Ydrilotes, l'une des plus belles batisses du genre m'avait-il vanté. J'aimais le calme chaud qui régnait malgré un début de printemps. Malgré tout, le petit vent frais des montagnes faisait défaut à mon coeur. Une fois propre, rincée et parfumée de rose, le vicomte me proposa son bras. Il était grand, très grand. Un fait que j'avais ouïe dire mais que je n'avais pas réellement pris le temps de mesurer la veille. Me dépassant d'une bonne tête, la scène devait être assez drôle. Ma main se posa avec délicatesse sur ses muscles, qui malgré son âge saillaient encore. Alors qu'ils avançaient sans précipitation, Arichis rompu le silence un instant, tandis que la mer s'étalait à nos pieds en contre bas: « Vous n’avez pas le loisir de contempler la mer par chez vous. Il n’y a pas spectacle plus grandiose que d’admirer le fracas des vagues sur les roches et les récifs. ». Il avait raison et il ignorait encore mon aversion pour ces étendues salines qui me tourmentaient l'estomac. « Vos paroles sont les bienvenue, mais comment pensez-vous entretenir notre amitié, m’amie ? ». Voilà qu'il voulait en venir au fait. Nous étions seuls dans ces jardins, et seuls quelques gardes nous suivaient à bonne distance. Sans faillir une seule fois au rythme de la marche qui m'était imposée, je sortis d'un ton calme: "Vous avez la douce mer qui vous borde, et vos bateaux sont excellence dans le domaine maritime. Dans mes contrées, nous n'avons qu'un fleuve aux berges peu sûres". "La Sirilya, elle ferme votre frontière". Le Vicomte avait répondu avec légèreté. Ses paroles avaient filés comme l'eau. "Venez vous me quérir des navires pour vos fleuves ma dame ?". Malgré le ton de plaisanterie, je savais que derrière ces mots se cachaient une véritable question. "Vous êtes fort au fait de la géographie, vous m'impressionnez. Pour autant, à quoi bon mettre des navires sur un fleuve qui ne peut actuellement en recueillir?". Je riais doucement, amenant les choses avec délicatesse. "Dans nos souvenirs il était assez large pour.Mais soit, il n'est pas question de navires alors". Je regardais aux alentours, découvrant toujours un peu plus la splendeur du paysage. "Les berges sont larges mais la guerre est dure. Les bateaux n'ont aucune importance: pourquoi mettre à l'eau des navires sans but?". Mes yeux brillaient de malice et je m'amusais beaucoup avec l'esprit aiguisé du vieux Anoszia. Il était bien moins malléable que son fils. Ainsi la barque menait son chemin à travers le fleuve de l'esprit du patriarche. "Vous avez raison. Pas de navires alors. Notre frère Simèon aurait pourtant été ravi d'en construire pour votre fleuve[/i].". Il commençait à s'impatienter et pourtant, je gardais mon impassibilité, le regard toujours à la recherche de nouvelles couleurs: "En réalité, mon ami, j'ai besoin de fond". Je savais que j'allais eveiller sa curiosité. "A quoi bon user de matériaux si l'on ne peut pas instaurer un circuit économique? J'entends rendre à ma baronnie une totale indépendance". "Nous y voilà. Et ce, pour commercer avec qui ?". Ma main ressera sa prise sur son bras, tel le faucon sur sa proie. "Ce n'est pas la véritable question que vous vous posez n'est-ce pas. Eh bien, je vous rassure mon seigneur, la domination sudiste sur l'Estrévent restera intacte". Il tapota sa main, indolent: "Bien entendu. Mais nous craignons que cela ne soit pas un investissement prolifique, Alonna, sans vouloir vous vexer, dispose de peu de richesses ou de marchandises à échanger, et le peu qu'elle possède ne suffit pas pour rendre rentable une enième voix de commerce. Pourquoi ne pas continuer à embarquer vos biens au port le plus proche ? Vous perdez moins.". "Il est vrai mon ami. Mais là n'est pas mon ambition. J'entends faire quelques accords commerciaux avec la nanie dans un premier temps. J'entends y décrocher une exclusivité commerciale voyez. Ainsi, les quelques seigneurs alentours devront passer par nos ports fluviaux afin d'obtenir le quelconque échange. Je n'attends pas de mes maigres ressources une montagne d'or, mais j'entends bien profiter de celle des autres, si je puis me permettre". Il semblait réfléchir, quand il lâcha, pensif: "Sybrondil dispose déjà de comptoirs en nanie.". Certes, la petite baronnie avait quelques comptoirs, je n'avais pas ommis ce détail. "Nous de même. Et nous en disposons aussi en Naelis". "Si notre mémoire est bonne, vous devez traverser la Sgardie, puis les wandres orientales avant d'atteindre Lante, puis plus haut Almis. Vous risquez de perdre des navires, des hommes et marchandises dans ces contrées où le banditisme règne." Il n'avait pas tord. Le chemin que l'on devait emprunter n'était pas sûr, du reste, cela avait été tout aussi réfléchit. "Seigneur Anoszia, je vois bien que vous êtes homme raisonnable. En certains points nous nous ressemblons: je n'aime entreprendre une partie que je risque de perdre d'avance. Aussi, la Sgardie et l'Alonna sont à présent liés. Les terres, indépendament de leur dirigeant, devront prospérer dans une économie commune, viable et équivalente. Un port y serait d'ailleurs installer par la même. Et si le chemin jusqu'à Lante est long, nous assurrerons la protéction de tout les navires et leur contenance". Je gardais un ton léger, propre à la discussion mondaine, en total déphasage avec le discours que je tenais: "Si l'expérience est réussie, nous pourrons sans problème payer des milices supplémentaires. Quelques unes de nos forces seraient déployées pour protéger les berges régulièrement". "A l'heure du jour la Sgardie est toujours en conflit, et croyez en l'homme avisé que nous sommes, de Clairssac n'aura jamais ce fief. Notre parente la Marquise d'Odélian y veillera.". N'écoutait-il donc pas ce que je lui disais plus tôt? "Ai-je parlé du seigneur Clairessac présentement? S'il venait à être rayé de la carte, il ne m'en couterait rien. Nous n'avons pour l'heure aucun grief contre la Sgardie, et la Sgardie n'en a encore aucun contre nous. Vous êtes tout aussi au fait que moi et je commence à croire qu'autre chose vous dérange, ai-je tord?". "La sgardie est instable. Tantôt un seigneur est avec vous, tantôt il sera contre. Votre entreprise risque d'être compromise dès qu'un seigneur de guerre prend le pouvoir." Le silence s'installa un instant lorsque le vicomte repris: "Oui, quelque chose nous dérange. L'instabilité de la région, la rentabilité de cette entreprise mais surtout ce que nous pouvons y gagner dedans". "L'instabilité de la région n'est pas de mon ressort. Vous parliez de votre parente, mais savez-vous, mon seigneur, que celle la même s'est alliée il y a peu avec le seigneur de Brochant, Marquis de Serramire? La nouvelle qui me sont parvenus du Nord, de simples murmures, laissent penser que ma terre est prise en étau. Pourtant, je n'ai encore rien fait pour ma baronnie. Fort heureusement, ils sont bien occupés ailleurs. J'ai pris le temps de venir jusqu'ici, pensez-vous réellement que si je n'y voyais pas de rentabilité, j'aurais perdu mon temps alors que la guerre menace?". Je lâchais son bras, m'acroupissant pour saisir une petite fleur blanche. Elle était si belle... "La fragilité apparente peut tromper l'esprit mon seigneur". "Pardonnez, mais nous vous connaissons pas encore. Nous n'avons pas encore eu les échos d'une telle alliance. Mais soit si vous pouvez en assurer la sécurité pourquoi pas, mais encore une fois qu'avons nous à y gagner si nous vous prêtons les fond nécessaire ?". Il observa la fleur."En effet.". "Je ne voulais pas paraitre trop familière, veuillez m'excuser mais je supporte mal ces ouïe-dire. Seule, comme cette fleur dans ce champs. Aurait-elle résister aux intempéries? Vous savez, seigneur Anoszia, j'ai une jeune soeur prénommé Angélique. Elle est douce et patiente". "Et nous un fils.". Un sourire en coin m'échappa et nous reprîmes la marche. "Je crains que ma jeune soeur ne puisse parvenir à s'occuper de la seigneurie seule.". "Un mari devra l'épauler dans sa tâche". "J'en conviens. Si vos enfants ont autant d'habilité que leur père pour ce qui est de la gestion, j'ai nulle crainte de prêter à votre fils la main de ma douce Angélique". J'avais usé d'une voix douce. Les choses se présentaient bien, et plus le temps avançait plus le vieil Anoszia révélait son visage. Un visage qui commençait à me plaire d'avantage que celui d'un simple régent. "Une union avec un Anoszia n'est un fait anodin. Dès lors vous êtes considéré comme une membre de notre clan". Sa remarque était placé comme une mise en garde, pourtant, dans mon coeur, elle faisait l'effet d'une douce caresse. "Si telle est la manière dont vous me considérez, alors vous réfléchirez à ma proposition. Votre fils aurait la chance de diriger la seigneurie du port Alonnais. Il me semble que cela non plus, n'est pas anodin". "D'autant qu'Angélique est votre héritière si vous n'enfantez pas. Excusez notre indélicatesse.". Je serrais soudainement les machoires. La joie qui plus tôt m'inspirait s'était envolé, me ramenant les pieds sur le sol Ydrilote. Même si je gardais une parfaite contenance, sa remarque ne m'avait pas laisser indifférente: "Oui. Elle monterait sur le trône Alonnais, hériterait des titres de la famille Broissieux, Entiane, Azrith et Léjante."."[b][i]Nous pouvons alors réfléchir à votre demande. Si vous le souhaitez, vous pourrez visiter nos domaines familiaux, notre fils Sysiphe serait ravi de rencontrer sa future soeur". lexion du vieil homme: "Il me plairait de le rencontrer en effet. Je lui conterais la beauté de ma cadette." Il tapota ma main, heureux de l'affaire conclue: "Angélique sera la bienvenue à Ydril. Cet engagement nous honore et vous honore, considérez nos familles unies par le plus sacré des liens.". Hochant la tête, posant ma main livre sur la sienne, je continuais à marcher d'un pas tranquille. "Et aucun de nous n'y perd. Vous êtes, mon ami, à la hauteur de votre réputation". A ces mots s'ajoutèrent quelques minutes de marche supplémentaire. Mais comme tout régent, il avait sa part de devoir et il ne tarda pas à aller s'en quérir. Au préalable, il m'avait confié au bon soin de sa jeune fille. Une jolie dame brune, dont les yeux verts semblaient en parfait raccord avec la robe qu'elle avait décidé de porter ce jour là. Elle avait une mine espiègle, et la même prestence que son frère, son oncle et son père. Décidemment, cette famille semblait plus unie que jamais. Cela me tirailla un bref instant le coeur, mes pensées allant vers mon jeune frère qui vouait une haine muette à mon égard. Je ne savais trop comment réagir. Elle me traina toute la journée durant dans la ville, me montrant de ça de là les merveilles architecturales, les marchés, épices, esclaves... Bref, tout ce qu'il y avait à voir dans cette capitale du Sud. J'aimais beaucoup Azénor. Elle me rappelait en certain point la jeune Angélique, dans ses tendres années. Si son frère l'appréciait, alors sans nul doute leur mariage donnerait naissance à une belle amitié, voir à un amour. Le soleil tombait lorsque nous étions au château, et les esclaves avaient pris la place de la belle Anoszia. Je me préparais à revoir Arichis, prenant un bain dont la douce fraicheur semblait laver tout les pores de ma peau en profondeur. Lorsque je fus prête, Elmyr me conduisit au salon privé du Régent. Il toqua...
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Ven 4 Juil 2014 - 13:29 | |
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Parmi ses garçons, il ne restait plus qu’Oschide à marier. Il aurait sans doute essayé de le marier à Alanya si sa baronnie n’était pas aussi éloignée d’Ydril, car s’il n’avait aucun scrupule à envoyer ses autres enfants si loin de lui, il était tout autre de son fils ainé pour qui il aspirait à de plus grands desseins. Le vieux dragon était un homme ambitieux et fier, et voir des grands seigneurs se déplaçaient sur de longues distances rien que pour lui quémander son aide le ravissait. Confortablement installé sur un klinai soltaar, il attendait sa prestigieuse invitée, une coupe de carruw en main pour patienter.
Le salon était recouvert de tapisseries épiques ou dramatiques, cachant des postica qui permettent aux esclaves d’entrer ou sortir discrètement sans passer par les grandes portes. Une table basse accueillait encore des mets de la mer et des arbres, Arichis aimait le faste dans lequel il vivait. Azénor avait passé sa journée avec la baronne, il n’avait pas eu besoin à lui demander quoi que ce soit, sa fille cadette connaissait assez son père pour savoir ce qu’il attendait d’elle, et en bonne fille dévouée qu’elle était, elle ne manquait jamais une occasion de lui faire plaisirs.
On toqua à la porte et sur ordre du régent, un esclave ouvrit la porte laissant Alanya pénétrait la pièce. Il s’éclipsa aussitôt pour les laisser seul. Arichis se leva pour l’accueillir.
« Ma Dame. Vous êtes en beauté ce soir. » « Ravie d'être à la hauteur de mon hôte. »
Qu’est ce qu’il aimait les flatteries ce vieux régent ! Il lui servit une coupe de son meilleur vin et la lui tendit puis l’invita à s’assoir.
« Nous espérons que cette journée vous a ravi. Azénor dit avoir trouvé en vous une parfaite sœur. » La baronne avait le sourire facile, elle sirota son vin avant de lui répondre. « Et j'ai trouvé en sa joyeuse compagnie le temps bien court. C'est une guide hors pair. Et votre journée ? » « Moins intéressante que la votre assurément. Rien que des entretiens avec des marchands aux requêtes extravagantes ou des patriciens plus fourbes que des serpents. » « N'est ce pas là notre lot commun? Si ce n'est que vos gens ont bien certainement un accent plus doux à l'oreille. » Cette remarque arriva à lui arracher un sourire. « Et des bourses plus pendantes ! » Sourire narquois de sa part. « Aussi. » « Dîtes-nous Alanya, il y aurait-il quelque chose pour rendre votre séjour chez nous plus agréable ? Nous prenons soin de la famille chez nous. » La baronne croisa jambe et doigt, et digne et fière. « Vous ravissez déjà toute mes attentes, mon seigneur. Votre compagnie me comble entièrement. » « Nous espérons bien. Arichis posa sa coupe sur la table. Nous avons parlé à des amis de votre projet. Nous vous prêterons l’argent nécessaire à votre entreprise une fois nos familles liées devant les hommes et les dieux et votre région pacifiée. Vous nous rembourserez à la hauteur de vos moyens dès vos premiers profits, cela vous semble-t-il honnête ? » « Cela me semble un marché convenable. Vous serez dès lors remboursé à la hauteur de votre investissement. » « Buvons alors à notre santé. » Il leur servit une nouvelle coupe et trinqua avec elle. « Puisse le temps nous être favorable. » Le regard qu’elle lui lança ensuite le troubla plus que de raison. « Vous semblez soucieux mon ami. Puis-je aider à résoudre vos maux ? » Lui qui était si difficile à cerner fut surpris d’être percer aussi facilement. Il lui sourit affectueusement, comme s’il souriait à une Anoszia et préféra changer de sujet. « Parlez nous d’Angélique, quelle sorte de femme est-elle ? » Elle arqua un sourcil, un sourire torve aux lèvres. « C'est une femme douce, conciliante. Elle ravirait le cœur de tout homme, pour sûr. » « Et quelle genre de femmes êtes-vous Alanya ? » Enigmatique. « Le genre que l'on ne fréquente pas. Et vous, mon seigneur ? » « Le genre qu’on préfère avoir de son côté. » Un rire ironique de sa part avant de lui répondre. « Très certainement. Vous n'avez pas à traverser la Péninsule, j'en conviens. » C’était vrai. « Et quel genre d’homme était feu votre époux ? » D’ailleurs il ne savait pas de quoi il était mort. Arichis nota le changement de comportement chez la baronne. « Un homme simple et effacé. A vrai dire, il était même très discret. Je doute que quelqu'un l'est réellement connu. Elle secoua légèrement la tête comme pour se sortir de ses pensées. La morte de son époux ne devait pas être une grande perte pour elle, il décida de ne pas continuer sur ce sujet. Et votre épouse? L'on raconte qu'il n'y avait plus resplendissante Dame dans le grand sud. » « On ne vous a pas menti. Sa mort fut une tragédie pour notre famille. » Il était sincère. A nouveau, il versa dans leurs coupes. « A nos morts. » Si on ne connaissait pas le régent, on aurait pensé qu’il cherchait à enivrer son hôte. « Le vin est excellent. Vous êtes un hôte plein de contradiction mon seigneur. » Elle braqua son regard dans le sien, il le soutint. Légère tension qu’il ressentait dans l’air. « Ah bon ? » Prédatrice, elle dévoila ses dents dans un sourire. « Tantôt inaccessible, tantôt affligé... Vous semblez à l'image de votre terre. Entre la fermeté du roc et la caresse de la langue saline. » La comparaison lui plut. « Inaccessible ? Nous sommes pourtant bien assis dans ce salon seul, ensemble loin des regards et des oreilles. On ne peut pas dire la même chose de vous Alanya, nous persistons à croire que vous ne nous dîtes pas tout. » Sans se départir de son sourire. « Qu'aurais-je à vous cacher ? » Arichis tapota de ses doigts l’emplacement libre sur le divan près de lui, comme s’il jouait sur un instrument invisible. « Vos réels desseins en venant ici, nous sommes sûr que l’entreprise fluviale n’était qu’un parmi d’autres. » La voix douce de la dame avait quelque chose de dangereux. « Vous êtes un homme perspicace. Cela me plait. Et vous n'êtes pas de ceux qui acceptent un si gros investissement s'ils n'ont pas eux-mêmes quelques projets. » Amusé, il répondit. « Vous maniez bien les mots. Léger silence. Pour une femme. » « Être une femme est une tare selon vous ? » Il balaya l’air d’une main. « Détendez-vous, nous plaisantions. Visiblement, ce n’est pas notre fort. Nous avons quatre filles et eu deux sœurs, elles nous ont prouvé depuis bien longtemps qu’elles étaient plus compétentes que beaucoup d’hommes. Il trompa ses lippes dans sa coupe. Nous pensions que vous nous connaissiez mieux que cela Alanya. » Dit-il toujours aussi amusé, l’alcool aidant. Elle se détendit alors et fit de même. « J'ai vu bien trop d'hommes sous estimer la femme pour en rire. Cela dit, votre famille a pour réputation de faire de fines perles. Il me plairait d'en attester toute l'ampleur. » Son rire provocateur l’enhardit, il termina sa coupe, et à son tour sourit à sa manière, prédateur. « Mais testez-donc chère Alanya. » « Oserais-je, selon vous ? » Voilà qu’elle recommençait à le regarder de ce même regard qui l’avait troublé tout à l’heure, s’il n’était pas autant habitué aux flatteries et aux jeux des courtisanes il aurait parié son or qu’elle essayait de le charmer. « Vous êtes femme à oser, rien ne peut vous arrêter n’est-il pas ? » « Rien. Ne vous ai-je pas dit que j'étais de celle qu'il ne vaut mieux pas fréquenter ? » Son sourire ravageur éclairait sur ses intentions, peut-être aurait-il dû prendre au sérieux son avertissement. « Cherchez-vous à nous charmer ma Dame ? Car si c’est le cas, vous réussissez. » L’alcool ne lui montait pas à la tête, mais la galanterie parlait à sa place. Elle termina son verre et le posa sur la table « Je ne tente rien que vous ne désirez pas, mon seigneur. Après tout, qui suis-je ? » Nouveau sourire énigmatique. « Une femme que nous désirons. » Si Hélène était présente, elle le giflerai d’être aussi goujat, ou en tout cas pour ne pas avoir essayer d’enjoliver cette phrase sous une couche de miel et de sucre. « Vous me désirez ? Voilà une formulation qui est fort peu galante pour un homme de votre rang. Je ne crains que le vin n'enivre quelque peu vos paroles. » « … Avoir à nos côtés, chère Dame. Ne nous méprenons pas Alanya. » A son tour de sourire en coin, il venait de rajeunir d’une vingtaine d’année. « Voilà bien des siècles que l'on ne m'avait plus nommé par mon prénom. Et, en tout bien tout honneur, je vous désire à mes côtés, cher hôte. » Apparemment ce n’était pas à lui que le vin faisait de l’effet. La tension entre eux était légèrement retombée. « Alors il n’y a pas méprise. » Ses yeux semblaient chercher en lui quelque chose. « Je crois qu'il est temps pour moi de retourner à mes appartements, Arichis. » S’il n’attendait pas tant du rapprochement avec Alonna, il se serait surement vexé de cette familiarité si soudaine malgré leur longue discutions sur la famille et les alliances. « Soit, notre compagnie fut-elle si déplaisante pour vouloir se retirer si tôt ? » Elle se releva, gracieuse, en même temps que lui. « Non, la soirée à vos côtés fut des plus charmante, rassurez-vous. J'ai simplement parcourut toute la ville au pas de courses avec votre fille, et je me trouve trop las pour être digne de votre compagnie, mon seigneur. » « Vous êtes trop humble Alanya, une baronne sera toujours digne de notre compagnie. Nous comprenons mais laissons-nous vous raccompagner, les couloirs sont traite à cette heure et les domestiques introuvables. » Il lui tendit son bras qu’elle accepta. « Vous êtes un galant homme. Et je dois vous avouer que jamais je n'aurais su retrouver ma chambre. » Il lui sourit, et sortirent. Un esclave attendait derrière la porte, mais sans ordre, il resta là.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Jeu 10 Juil 2014 - 20:28 | |
| Le vin était traitre, et après la conversation, la tête me tournait quelques peu. J'espérais que la boisson ne m'avait pas désservit dans mes discours, et si tel était le cas, que cela sois rattrapable. La soirée avait été très agréable mais l'heure avait trop tourné pour que je sois en état de poursuivre. Ma main s'était naturellement posée sur son bras avec délicatesse, et, dans le calme de la nuit, nous marchions dans les couloirs. La nuit était chaude, et les rayons doux de la lune donnaient aux tapisseries des allures de paysages fantastiques. Les fils normalement d'or brillaient d'argent sous l'astre nocturne et tout semblait s'illuminer. Un spectacle splendide, mais néanmoins inquiétant lorsque les ombres ondulaient, menaçantes et parfois si attrayantes... Je frissonnais imperceptiblement , laissant le Dragon me guider surement. Tout me semblait similaire, et il est clair que je me serais perdue seule. Notre marche était plutôt lente, et le Régent semblait ailleurs, partit dans des pensées bien trop lointaines pour que je les comprenne. Nous nous saluons sommairement à la porte de mes appartements, où nous attendait déjà l'homme bazanné. Il regardait ses pieds et nous salua bien plus que de raison. Il m'ouvrit la porte et alors qu'il m'emboitait je me retournais: "Je n'aurais pas besoin de toi ce soir. Tu peux disposer auprès du seigneur Anoszia. S'il te transmet des ordres me concernant pour demain matin, obéit". Bien sûr que cela semvlait logique, et il ne serait pas étonnant qu'il ai pour obligation de faire un rapport à ce dernier. Je n'étais pas naïve et l'exercice du pouvoir, bien que nouvelle pour moi, n'était pas un art inconnu. A chaque personne ses espions. Que penserait mon oncle de tout cela? Ma mâchoire se crispa convulsivement et je me retrouvais seule, dans le calme d'une nuit primptannière. Je m'allongeais sur le lit, observant le plafond. Chaque chose obéit à une force. Il n'y en a que deux. Bonheur et malheur. Et si le malheur est bonheur? Honteusement, je repensais à ce que j'avais fait. Un mal pour un bien. Le mouvement pour l'imobilisme. La guerre pour la paix. Telle était le devenir de toute chose. Un perpétuel balancement, entre le juste et son contraire. Le vieil homme avait raison. Nous ne sommes que fourmis dans ce monde? Nous sommes redevable de bien des choses qu'il nous est impossible de payer une dette complète, sauf le dévouement le plus pur qu'il soit. Un et deux. Nous répondons chaque jour d'une des puissances et chaque acte aussi. Chaque respiration. Karam. Inspire. Stra. Expire. Nous vivons pour ces choses immatérielles, sans volonté, si ce n'est de s'affronter sans réellement le vouloir, sans réellement pouvoir faire autrement. Et l'éveil laisse place au sommeil, dans une nuit sans rêves.... L'on toqua à la porte. Mes yeux s'ouvrir et je soupirais. Le soleil encore pâle filtrait derrière les rideaux. Je me levais, ouvrant la porte sur mes deux esclaves qui me saluèrent. Elmyr préparer le bain, tandis que la femme brossait mes cheveux. Une fois la bassine emplit, je me mis nue et malgré ses yeux obstinément rivés sur l'eau, il rougissait. J'étais d'une humeur plutôt enjoué malgré mes pensées de la veille. "Comment t'appelles-tu?". Je me tournais légèrement vers la fille tandis que l'eau salvatrice s'emparait de mon corps. "Mon nom est compliqué pour la langue commune". L'accent chantant de l'Estrévent sonna à mes oreilles comme une douce mélodie. "T'ont-ils donné un nom ici?". J'étais réellement curieuse de savoir, tandis qu'ils s'acharnaient à me décrasser. "Louise". "C'est un joli nom". "Ma Dame", coupa Elmyr tandis que l'on toquait à la porte. "Eh bien, qu'attends-tu pour ouvrir?". Il s'exécuta rapidement et en silence. La tête de *** appararut et il détourna aussi sec le regard: "Votre honneur, le comte vous attendra dans les jardins pour petit déjeuner sous peu". "Bien. Dîtes lui que j'arrive bientôt'. Il se retira et je savais que le temps qu'il mettrait à rejoindre son maitre, j'aurais pu m'habiller. "Louise, sors moi la robe rouge". Nous passions dans les couloirs animés, jusqu'aux jardins resplendissant. Les odeurs des fleurs embaumaient l'air comme un doux parfum, envirante perspective, jusqu'à la mer calme et bleuté. Le patriarche Anoszia m'attendait depuis moins de temps que la veille et je m'approchais d'un pas sûr, jusqu'à le saluer. Le Dragon se leva d'un geste souple: "Ma Dame". Sourire aux lèvres, je prenais place: "Votre nuit a-t-elle était douce?". "Un brin plus fraiche que d'habitude. Installez-vous et goûtez-moi ce crabe-diable. Les gens de Diantra en raffolent"'. "Vous l'avez trouvé plus fraiche? Je ne suis pas habitué à de telles chaleurs chez moi." Je prenais le mêt indiqué et lâchais un petit grognement de contentement: "C'est délicieux'. "[b]Partez en Estrevent et vous trouverez l'Ydril douce comparée". Je n'étais jamais allée dans ces contrées si lointaines pour nous, aussi me fiais-je au jugement du régent. J'hochains la tête, demandant à un esclave un jus de la main: "Votre pays est bien peu froid pour moi, je ne saurais y vivre. Pour autant, c'est à couper le souffle". "Ravi qu'il vous plaise dans ce cas." "J'espérais vous soustraire à vos obligations aujourd'hui". "Nous aurons quelques entretiens dans la journée, mais nous pouvons les déplacer au endemain". Il plongea ses lèvres dans le liquide orange, sucré et velouté. "Comme il vous plaira, je ne voudrais être accusée de quelconque enlèvement". Je lui offrais un sourire entendu. ]Il lui adressa un sourire poli en retour, et termina sa boisson: "Ils comprendront".D'humeur taquine, j'enchainais: "Je l'espère, sinon je me verrais obligé de demander une rançon". "Nous remercions alors les Dieux d'avoir une geolière aussi charmante." Le compliment fit rapidement écho à mon égo mais je n'en laissais rien paraitre. "Alors nous ne nous priverons pas de cette journée". Je buvais quelques gorgées. Le petit déjeuner continua sous de bonnes hospices...
La journée s'annonçait belle et je m'habillais avec un pantalon. Ce n'était pas très chic mais au vu de l'activité de l'après midi, il serait nécéssaire d'être à l'aise. Elmyr attendait ses ordres près de la porte. "Apporte moi mon gant". D'abord indécis, il se rendit près de l'amoire de bois où il sortit la pièce de cuir tanné. Un sourire enfantin s'étirait sur mes lèvres tandis que je l'enfilais. "Viens là". Un bruissement d'ailes plus tard, le sublime faucon aux plumes brunes se trouvait sur mon bras. La petite balade lui permettrait de prendre l'air et de chasser lirement. J'observais la mine de l'esclave qui ne cachait pas sa peur. Je n'y prêtais pas plus attention. "Mon cheval est-il prêt?". "Oui ma Dame, le palfrenier est en train de le faire marcher"? J'hochais la tête et nous prîmes la direction des écuries. A peine eut on franchit la porte du palais comtal que l'oiseau pris son envol. Je ne m'en inquiétais pas, l avait l'habitude et moi de même. Mon bel hongre attendait devant, tenu par un très jeune garçon. Je ne lui aurais pas donné plus de dix ans. Tout prêt trônait l'équidé blanc du régent. Même lui avait cette allure si particulière des Anoszias. Je m'approchais d'un pas tranquille et, une fois les mains sur les rênes, le Dragon apparut. Sa grande taille lui permettait des pas de géant, et en quelques enjambées il fut à ma hauteur. "Suis-je pour une fois plus à l'heure que vous?"."Votre suite est plus proche des écuries que la mienne". Etait-il de mauvais fois ou était-ce simplement une boutade? Au vu de son ton, je n'aurais su le dire. Il s'était changé, lui aussi, prompt à la chevauchée qui nous attendait. Je mettais le pied à l'étrier et montait avec grâce. J'avais toujours apprécié la monte, bien que cela fut plus par nécéssité que plaisir lors de ma vie à Broissieux: "J'aurais parié qu'il s'agissait de votre grand âge qui vous ralentit tant". Seul mon sourire trahissait la drôlerie camouflé par un ton monocorde. Il s'arrêta net, ses yeux interrogateur cherchant comment prendre mes palabres: "Notre grand âge ?". "Mon seigneur, peut être est-ce le flegme du sud, veuillez m'excuser". Parfaisant l'ironie avec une révérence grotesque, juchée sur ma selle, je le mis au pas. Il monta dignement sans rien répondre. Un peu plus loin devant, des gardes nous attendaient patiemment, leurs montures ne bougeant pas d'un iota. "Allons-y.". Je souris au régent: "Je vous suis". J'inclinais respectueusement la tête attendant qu'il n'arrive à mes côtés. "N'interpretez pas mal mes précédents propos, ils n'étaient que l'objet d'une mauvaise plaisanterie. Je suis désolée qu'elle ai embarassé". "Pas d'excuse entre nous Alanya. Nous rions peu, les occasions sont rares". Le faucon volait tout près de nous et j'eus peur qu'il n'éffraie l'étalon du régent. "Qui oserait faire rire celui qui a le droit de mort?". Ma réflexion avait été prononcé, mon ton amère. Je chassais ces pensées de ma tête et repris avec un sourire malicieux: "Votre fin de matinée a-t-elle été riche?". "Non pas du tout." Nous prîmes la direction des portes de la cille, que j'avais franchies deux jours auparavent. "Votre présence en notre cité éclaire nos journées ma Dame". Je souris en regardant rapidement Arichis. Il avait fier allure à cheval. "Et vous rendez les miennes moins pénibles". "Voyez cette ville, elle est le joyau du royaume, la plus riche de toutes. Une plaque tournante du commerce péninsulaire, dans nos tavernes portuaires se cotoient vermine estreventine, petits hommes du nord et parfois même des sylvains. Notre argent nous protège, mais nos hommes ne sont pas fait pour la guerre". Nous étions à présent dans les rues pavés de la citée et le spectacle me ravissait toujours autant. "Cela est plaisant. J'espère un jour vous voir sur mes terres. Vous observerez alors la chance que vous avez d'avoir une si belle contrée. Votre commerce et votre richesse n'a d'égale que votre prospérité, et vous parlez de votre ville avec tant de fierté.". J'observais aux alentours, m'impregnant que chaque odeur et de chaque image. "Nous vous rendrons visite lorsque l'occasion se présentera, en attendant, notre demeure est votre". Rapidement, nous arrivions aux grandes portes et il s'enquit avec curiosité: "Vous avez souhaité ma compagnie pour cette journée". Un vague sourire se dessina sur mes traits, et je tendit le bras, quand le faucon s'y posa délicatement. "Il me semblait approprié de vous offrir la conversation que la fatigue a abregé hier soir". "C'est une belle bête que vous avez là". Etonnée qu'il y prête attention et encore plus qu'il s'y intéresse, je tournais la tête vers lui: "C'est une créature d'autant plus belle qu'elle est dangereuse. Par beaucoup d'aspect, elle me laisse admirative". "L'un des plus nobles oiseaux, un animal arrogant mais si noble. Symbole de puissance et de justice". Un rire dépassa mes pensées tandis que l'animal s'envolait de nouveau. "J'espère ne pas trop être arrogante". "Moins que nous". Ses traits de déridèrent. Il avait cette aura qui émanait de lui, balayant tout sur son passage. Lâchant mes rênes quelques secondes, je défaisais mon gant pour le tendre au régent: "Vous palirait-il de pouvoir le voir de plus près encore?" "Nous en demandions pas tant.".Il prit le gant en effleurant la main tendu de la baronne, le mit et agita la cordelette pour rappeler l'oiseau qui prit plus de temps pour revenir cette fois-ci. Une fois assuré, Arichis lui caressa les ailes. "Une belle bête" répéta-t-il en continuant d'avancer. "Il n'y a rien de mieux pour chasser". Je souriais. Il semblait très intéressé et cela me plaisait. "Certes. Ce spécimen m'a été offert par mon oncle alors que ce n'était qu'un oisillon. Il a l'air de vous apprécier". "[bIl nous est toujours plaisir de rencontrer des gens partageant notre passion pour les rapaces". "Je ne peux que partager votre sentiment, bien que pour moi la passion vient aussi par l'obligation. Lorsque l'on porte telles armoieries, il nous faut comprendre pour essayer d'être à la hauteur". J'étais persuadée qu'il comprenait ce que je voulais dire, et je lui offrais un regard transpersant. "Comme nous aimerions faire de même et élever un dragon !". Un sourire complice naquit sur mes lèvres tandis que je sifflais une fois, faisant s'envoler le volatile. "Mon seigneur, cela m'étonne encore que vous n'en ayez pas, avec votre argent j'étais pourtant sûre que rien n'était inaccessible". "Notre argent n'a pas pu acheter les Dieux malheureusement, ces dragons sont mort avant que nous naissions". "Il me semblez bien que c'était un problème indépendant de votre volonté, mon ami. A vrai dire, vous aviez raison lorsque vous avez avancé que vous étiez de ceux que l'on veut auprès de soi". "Et un jour, nous aurons besoin de vous à nos côté". Il semblait réfléchir et sa réflexion piqua ma curiosité: "Vous parlez peu de vos projets.Pourtant, tout porte à croire que vous voyez tout aussi loin que moi..". "Vous les saurez en temps voulu". Je me renfrognais un peu, songeant qu'il en savait beaucoup mais en disait peu. "Vous êtes un homme bien trop mystérieux, mon seigneur". "Le mystère entretient notre mythe". L'ironie se lisait sur ses traits, et j'aurais parié qu'il m'éloigner de la conversation. Il avait raison, et je lui accordais un regard entendu. "Vous êtes toujours aussi lent, Arichis". D'un coup de talon, ma monture s'élança sur le chemin, dans une cavalcade beaucoup moins paisible que juqu'alors. Je m'arrêtais quelques minutes plus tard sous un arbre, le régent m'ayant rattrapé depuis. Une expression de satisfaction pris place sur ma face: "Il me plait de savoir que vous n'êtes pas trop vieux ou trop lent selon les situations". "Le corps comme l'épée doit être entrenu pour ne pas rouiller, quelque soit l'âge". Un sourire torve naquit sur mes lèvres, pendant que le régent entretenait son allure altière. "Savez-vous ce qui me plait chez vous, mon seigneur?". "Outre ma richesse, mon nom et mes soutiens ? Dîtes-nous tout Alanya". Mon sourire s'accentua, devenant même menaçante: "Me prenez-vous pour toute ces gens qui rampent à vos pieds? Votre nom n'est que nom. Bien sûr il va bien au delà de Diantra, mais il ne représente rien pour moi. Votre richesse me serait certainement utile et appréciable, mais vous n'êtes en rien indispensable comte régent. Je vous apprécie pour votre intelligence politique. Vous placez les pions avec habilité. Et pour la première fois, j'ai en face de moi, quelqu'un à ma hauteur'". Il me regardait, impassible, laissant son palefroi brouter: "Dans ce cas nous sommes heureux de ne pas jouer contre vous. Mais osons espérer que nous ne sommes pas un pion sur votre échiquier". "Si vous deviez en être, vous venez d'obtenir la place de roi". "Et qui sera notre reine ?". "La seule personne qui osera se sacrifier pour nous faire gagner la partie, mon seigneur". "Le feriez-vous ?". Je plongeais mes yeux dans les siens: "Seulement pour gagner. Je tolère mal l'échec". "Nous ne tolèrons pas l'échec." Il appuya sur le pas et cela finit de me convaincre. "Vous êtes un homme plein de ressources". "En effet". "J'espère réussir à vous étonner encore, Arichis. Il serait dommage que le plaisir ne soit à sens unique". "Nous est avis que l'occasion se présentera bien assez tôt.". J'hochais la tête en remettant mon cheval au pas.
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Jeu 17 Juil 2014 - 2:02 | |
| Les chevaux se remirent au pas, Arichis contemplait Alanya de dos, resplendissante dans sa tenure de cavalière fièrement assise sur son canasson. Le régent allait bientôt avoir besoin de ses alliés nordiques, mais il ne comptait pas en parler dès maintenant. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, les gardes montés ne lui apparaissait nulle part, tant pis, ils devaient suivre de loin conformément aux consignes. Un petit coup de talon, et l’étalon arriva à la hauteur de la baronne.
« Combien de temps comptez-vous rester parmi nous ? » Elle tourna son gentil minois vers le régent. "Trop peu de temps, j'en ai peur. Des affaires autrement plus urgentes m'attendent." « Lesquelles ? Si vous nous permettez notre indiscrétion. » [color=#006666]"Alors votre esclave n'a pas été bien bavard à ce que je vois". Puis, esquissant un rapide sourire: "Me voilà en fâcheuse situation. Madeleyne à lever l'ost pour la capitale, chargeant le seigneur Brochant d'une croisade." Arichis ignora la première partie de sa phrase. « Nous parlerons à notre nièce en votre faveur. Si vous souhaitez votre indépendance, Brochant doit être étouffé dans l’œuf. » [color=#006666]"Ce n'est pas aussi simple. Le seigneur de Serramire semble déterminé et s'apprête à marcher sur la Sgardie, pour attraper Jérôme au vol avant de nous écraser, tout deux." Parle doucement, et soupir: "Mes craintes sont bien au delà du simple fait de l'indépendance que nous n'aurons pas avec un tel être." Arichis lui déliait petit à petit la langue. « Quelles sont-elles ? » "Voyez mon ami, je suis liée au seigneur d'Etherna. Il a mon appui et ma protection. Votre nièce refusera d'offrir clémence. Et je ne lui en voudrais point. Je crains que nous n'ayons d'autre choix que l'affrontement et cette perspective ne m'enchante guère. J'ai perdu assez d'hommes dans des conflits d'ambitieux." « Nous verrons bien, peut-être n’arriverons-nous pas à une telle extrémité. » En fait, il en était presque certain. « Pour le moment, nous espérons que vous allez profiter de notre présence et hospitalité comme il se le doit. « Elle hocha la tête avec un sourire assuré. "Je l'entend bien, mon seigneur. Vous êtes un hôte fort appréciable." « Rentrons au château si vous le souhaitez. Vous nous avez été d’une agréable compagnie, rejoignez-nous si vous le souhaitez dans les deux heures à notre salon, l’esclave vous y conduira. » "Je vous y rejoindrais avec plaisir, Arichis." Les chevaux prirent le chemin du retour. Le vicomte resta pensif, sa priorité au nord n’était pas Jérôme et n’avait jamais été d’aider le baron de Clairssac à quoi que ce soit. Oschide n’avait pas réussi à devenir sénéchal, et ils étaient à présent amis avec l’Alonna. Les ydrilotes pouvaient rentrer chez eux, l’ordre du retour avait été donné plusieurs ennéades auparavant après la rencontre avec la marquise d’Odélian. Il prit congé de sa dame, et renoua avec les affaires comtales dont un entretien avec son fils à propos de l’amirauté et des changements qu’il avait décrété dans les thermae où la journée était réservée au sexe fort.
Deux heures plus tard, Arichis poussa les portes d’un tout autre salon. Les tapisseries aux histoires épiques recouvraient les murs, les tables basses étaient ornées de raisins noirs, de pommes et de poires. Des carafes de bon cru étaient décimées ici et là. Il eut le temps aux thermae de dicter des lettres à ses clercs pour l’une de ses affaires, et d’envoyer des pages porté des missives à des connaissances en ysari. Ce n’était pas Elmyr qui ouvrit cette fois-ci les portes de la pièce éclairée à Alanya mais un tout autre esclave nouvellement apprêté à son service. Un geste de la main lui suffit à le congédier, le laissant seul avec son invitée de marque dans la même robe pourpre du matin. "Mon seigneur." Il la salua d’un simplement mouvement de la tête. « Ma Dame. Prenez donc place à mes côtés. » Il s’était assis sur un large divan aux coussins de couleurs estreventine. D’un sourire détaché, elle répondit "Votre précédant esclave était moins bavard que celui-ci. De vrais-je me méfier de mes paroles?" « Il serait étonnant de vous voir lâcher des paroles que vous aimeriez garder pour vous. A moins que nous ne nous fassions une mauvaise idée de vous ?» Il l’en taquinait presque, presque si on le connaissait pas assez. "Tout dépend qu'elle vision vous avez de moi mon ami. Mais je tacherais de lui révéler également quelques secrets bien défendus" Son regard en coin était malicieux et Arichis remarqua le petit sourire torve de satisfaction. « Vous la connaissez déjà, notre vision ma Dame. Il décroisa les jambes. De quels genre de secret s’agit-il ? » Alanya haussa un sourcil sans se départir de son sourire. "Appelez donc Elmyr, il se fera une joie de vous apprendre ce dont je l'ai autorisé à voir seigneur. Je le pensais plus fidèle et bavard avec vous qu'il ne l'est avec moi. J'en suis presque déçue" Arichis leur servit une coupe de vin pendant qu’elle parla. « L’esclave nous a décrit les délices de votre corps, et rapporter le moindre de vos mots. Le pauvre sodomite en était presque gêné. Mais nous osions espérer que vous ne révélerez d’avantage qu’à un simple esclave. » On ne pouvait pas déterminer si le régent était sérieux, narquois ou plaisantin. S’il pouvait se montrer extrêmement mielleux entouré de ses gens, en comité restreint, il ne se privait pas de son franc parler. "Je n'en attendez pas moins de lui. A vrai dire, j'ai été assez amusée en sa compagnie." Court silence. "Que souhaitez-vous que je vous révèle, puissant Arichis? Qu'ignorez vous encore de vos espions et enquêtes? " Elle s’adonnait au jeu. Lui, appréciait, flatté dans son égo. « Que pensez-vous que chaque homme souhaite ? » Depuis son arrivée, ils avaient l’habitude à présent de répondre à une question pour une nouvelle. "Êtes vous un homme comme les autres mon ami?" Le regard de la dame cherchait à le séduire, elle voulait voir ce vieil tomber dans ses retranchements, céder à ses pulsions primaire. « Un dragon. » Ses yeux à lui étaient à présent de braise. "Alors pourquoi parler en homme quand vous êtes force et légende? " Elle dévoila ses dents dans un sourire carnassier. Arichis tentait lui de rester impassible, mais ses yeux étincelaient presque. « Que cherchez vous à provoquer Alanya ? » "Jusqu'où allez vous jouer mon roi?" Elle savait trouver les bons mots. « Nous avons passé l’âge de jouer aux jeux de séduction ma chère, lorsque nous voulons quelque chose, nous la cueillons. Mais vous, êtes vous de celles qui patientent ou de celles qui n’ont pas froid aux yeux ? » "Vous séduis- je? N'oubliez pas que je ne suis pas de celle que l'on fréquente Arichis. Pour l'heure, en ce qui concerne votre questionnement, je ne suis ni l'une ni l'autre." « Ne posez pas les questions dont vous connaissez les réponses Alanya. Qu’êtes-vous ? et que voulez-vous à l’instant ? » Elle était assise près de lui, la distance les séparant s’était réduite sans inconsciemment. "Je la connais mais vous la connaissez vous réellement et mesurez vous son ampleur? Il n'y a jamais de demi mesure Arichis d'Anoszia." Elle se leva pour prendre une carafe et versé deux verres. "Quant à ce que je suis, je dirais un défi pour vous." La distance s’écourte puis se rallonge, le patriarche se leva de son siège pendant qu’elle versait la liqueur. Posant, la carafe, lorsqu’elle se redressa, Arichis était déjà à sa hauteur, la dominant de sa taille. Sa main ferme lui attrapa le cou, il pencha sa tête pour lui soufflait à la joue. « Comment pensez-vous qu’un dragon traite un défi ? » Séductrice et prédatrice.[b] "Comme il se doit d'être relever." Le régent resserra sa prise autour de sa gorge, il lui pivota la tête pour qu’elle regarde dans les yeux, et l’embrassa. Un baiser passionné, rare à son âge, plein de fougue à la vivacité de sa langue. Depuis combien de temps n’avait-il pas touché une femme ? Le dragon se réveillait.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Jeu 17 Juil 2014 - 17:20 | |
| - Pour Mamange:
Tu peux lire en toute quiétude, il n'y a que des bisous aveux :3
La discussion prenait une tournure intéréssante. Aucun remord n'avait persisté dans mon esprit étiolé par la haine et le désir de vengeance. J'entendais devenir celle que j'avais toujours dû refouler, ce moi profond que mon Protecteur avait dompté et enchainé. Il avait fait de moi ce que j'étais. Il m'avait donné les armes dont la plus puissante était enfoui, cachée dans mon coeur meurtris par bien des égards. Et aujourd'hui, une main sur mon cou, le comte Régent se retrouvait devant moi. Il était incandescent, brulant le moindre objet à des mètres. Il avait, bien au delà du titre, la prestance du Dragon et cela me plaisait. J'avais trouvé en cet homme mûr le danger et l'excitation nécéssaire à mon esprit prolifique. J'allais pouvoir m'épanouir et mettre en place le moindre de plans, il m'en avait donner la force et le courage. Son souffle me paraissait brulant sur ma joue, et bien qu'il me dépassait aisément, nous étions au même niveau, jouant à un jeu bien trop risqué et pourtant si bien maitrisé. Ses doigts forts m'imposèrent un virement de tête et lorsque mes yeux rencontrèrent les siens, sa bouche trouva la mienne dans un accord si juste que quelconque musicien en aurait été jaloux. Passionné, fougueux et même impatient. Tout son corps vibrait, tandis que raidit sous sa poigne, je m'adonnais à sa luxure. Telle était donc la saveur d'un amant, moi qui n'avait connu que mon jeune cousin. Et puis le temps se remit à couler, comme si rien ne s'était produit. Sa tête demeurait à portée de la mienne et nous nous observions. Il avait cet air de conquérant, si noble que l'on l'aurait cru capable de traverser la mer à la nage. J'arborais un délicieux air de satisfaction, comme si la pression sur ma peau n'était qu'indifférence. A vrai dire, je me sentais bien au dessus de tout cela. J'attendais qu'il parle en premier, ne voulant rompre ce silence electrique. Puis il rompit le contact, s'éloignant doucement, attrapant la coupe plutôt servie. J'aurais aimé que l'instant dur plus longtemps et mon trouble dû apparaitre une fraction de seconde avant de se murer dans une étrange complaisance. J'imitais l'homme en retournant d'un pas tranquille m'installer. "Ce vin a une saveur bien particulière, n'est-il pas?". " En effet Alanya". Il n'avait pas encore bougé, et je m'autorisais à détourner mon regard du sien pour observer le reste de la pièce richement ornée. "Avez-vous peur, seigneur Anoszia?". Un sourire s'étira sur ses lèvres. Il était devenu prédateur, et se mouvoir devenait si fluide et gracieux que l'on eu dit un félin. Ses bras se posèrent sur mes hanches et en un instant, son regard supplanté encore le mien: " La provocation ne marche pas avec nous". Il avait raison, sans aucun doute, mais j'aimais le pousser à le montrer. C'était un homme fier. "Etait-ce là de la provocation, mon seigneur?". Je souriais. Ses doigts filèrent plus bas, là où le secret règne sans émettre aucune réponse. J'hésitais un instant sur la suite et j'optais pour l'inaccessibilité. D'un pas tranquille, je me reculais en lui faisant toujours face, sirotant mon verre: "M'auriez-vous confondu avec une dame de plaisance, Arichis?". Mon visage était de marbre, mon ton détaché. "Nous auriez vous prit pour un hobereau amoureux ?". "Vous jouez à un jeu dangereux Arichis d'Anoszia, celui que l'on souhaite pour ami". "Cessons de jouer voulez-vous.". Je le regardais et mon regard devint incisif et glacial. "Très bien. Qu'attendez vous de moi sinon la satisfaction du corps?". "Nous en avons déjà parlé. Votre soutien, votre présence à nos côtés, l'union de nos familles et votre corps. Rien de plus, rien de moins". Je m'asseyais, posant le verre à moitié plein prenant une posture digne. "Vous n'ignorez pas que je vous connais par d'autre biais. Je ne crains que notre accord ne sois plus agréable pour vous que pour moi". Je prenais une pause, réfléchissant à l'exactitude de mes paroles. "Notre accord et le mariage sont en contrepartie de votre propre soutien quant à l'édification d'un nouveau Nord. Mais je tiens à le répéter encore une fois, je ne suis pas de celle que vous avez l'habitude de voir. Vous ne m'êtes en rien indispensable et je pourrais me passer de cet arrangement pour trouver des eaux plus à même de répondre à mes besoins. Je ne viens pas lustrer vos chausses, ni même satisfaire vos pulsions. Je ne suis pas acquise et l'on ne m'achète pas, seigneur Anoszia". Son expression fiévreuse disparue pour laisser place à un masque distant. Il réajusta son col, lâchant: " Nous ne sommes plus en âge de penser avec notre queue. Parlez ouvertement Alanya, que désirez-vous ?". Ses lèvres s'étirèrent une fois encore, tournant la tête vers son interlocuteur: "Des réponses et une assurance". "Lesquelles ?". Il sifflait presque entre ses dents, le dominant de toute sa hauteur. Pourtant, à ce moment précis, il savait qu'il n'était plus maitre de la situation et que lentement, je m'imposais: j'étais Reine, libre de tout déplacement. "Pourquoi avoir accepté alors même que vous saviez que je ne vous laisserais pas l'emprise que vous aimez temps?". "Une question à la fois. Répondez d'abord à la notre". "Telle était ma première question, mon seigneur". "Nous n'avons rien accepté sans consensus". "Un consensus bien maigre. Ainsi vous ne vous doutiez pas qu'il fut plus difficile d'obtenir de moi ce que vous souhaitez? Cela me semble bien étrange". "Répondez à présent à notre question. Que souhaitez-vous d'autre ? Nous n'aimerions pas nous quitter sur une mésentente". Il n'y en aura pas, je le savais. Il n'avait plus de réelle retenue et nombreuses murailles étaient tombés. Attrapant avec delicatesse mon verre, je continuais: "Une assurance. Quelques chose qui me permettra de savoir où vous allez. Vous êtes un hommes plein de mystères mais outre cela, vous ne m'accordez pas votre confiance. Comment en faire de même?". " Notre confiance se mérite, pour le moment nous ne demandons pas encore la votre". Je l'observais avec une pointe de curiosité. Cet homme si grand et si puissant avez-t-il peur de sa propre ombre? "Dans ce cas, en quoi je vous serez utile? Quel projet menez-vous?". "A vouloir dévoiler sa stratégie trop tôt l'on finit par rajouter des imprévus". "Comment protéger un roi dont les déplacements sont totalement imprévisibles? Je ne pourrais vous accorder pour l'heure une telle confiance". "Un roi n'avance que d'une case à la fois, si vous êtes notre reine, vous verrez le coup arriver". Il n'avait pas tord mais je n'aimais pas sa façon de jouer. Rien ne me garantissait ce qu'il m'avait avancé au long de ce séjour. Dans un geste souple, je me relevais et avant qu'il n'ai pu faire un geste, mes lèvres étaient posées sur les siennes. Il avait quelques choses qui m'attirait. Une flamme, qui passionne autant qu'elle brûle. Me renversant sans soucis, je me retrouvais sous lui, tandis que sa main retrouvait mon cou. Je levais la tête. Ce qui émanait de lui réveillait des milliers de sensations en moi. "On arrête de jouer?". Trop près, je lui mordillais la lèvre avant de fixer mon regard gris dans l'immensité bleue des siens: "Vous cédez à vos pulsions Arichis, cela vous perdra". "Peut-être êtes vous la seule à nous pousser à céder à telle tentation". Combien de temps n'avais-je pas connu ce sentiment d'eufforie où se mélange idées déraisonnables et remontrances muettes? Les avais-je au moins connu? "J'en aurais été flattée, pour autant j'ai du mal à me dire que vous n'avez toucher d'autre femme de la sorte". Ma main caressa sa joue avec tendresse. Il remonta doucement ma robe. "Ce fut un autre temps". Une lueur de nostalgie traversa rapidement son visage. "De l'eau a coulé depuis". Je souriais tandis que mes lèvres l'embrassèrent de nouveau
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| | | Arichis d'Anoszia
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Ven 18 Juil 2014 - 15:21 | |
| Un baiser pour les réunir, scellant un long silence dans la pièce. La porte n’était pas verrouillée, mais gardé par deux caloziens aux oreilles sourdes et à la langue raccourci. La garde pourpre protégeait les intérêts du vicomte, et en ce moment, elle interdisait l’accès à quiconque oserait le demander. Le régent était penché sur une femme ayant l’âge d’être sa fille, il n’en ressentait aucun remord. Alanya ne portait pas le deuil de son époux entre ces murs, lui avait fait le sien depuis longtemps. D’Ydril à Velmone, en passant par Cloyi, toutes savaient qu’il n’était pas bon de séduire le patriarche. Des courtisanes tentèrent le coup pour être aussitôt refouler, l’honneur du régent prendrait coup s’il devait échanger des faveurs charnels par des faveurs matériels. Mais la baronne avait réussi, par sa magie à l’ensorceler. Plus lucide que l’on aurait cru, Arichis avait remarqué comment elle l’avait séduit, puis repousser pour exiger des réponses. Des réponses qu’il n’avait pas pu donner, à raison, il avait conseillé à son plus jeune fils un jour de ne jamais réfléchir avec ses testicules. L’impulsivité ouvrait la porte à la faiblesse, et les erreurs s’y engouffraient.
Penché au dessus d’Alanya, la robe retroussée sur ses cuisses, une main resserrée de plus en plus autour d’un cou fragile pas encore marqué par le temps, le patriarche rompit l’ardent baiser partagé. Il étranglait presque sa nouvelle amante, son regard dur cherchait à la transperçait, il répéta la question.
« Que désirez-vous Alanya ? Réellement ? » La désirée étincelait, sa respiration saccadée. "Certainement la même chose que vous Arichis." L’homme avait sa réponse, son consentement. Il retira sa main du cou de sa proie. Il retroussa d’avantage la robe, une main sur la cuisse de la dame, la flattant de quelques doigts. « Nous avons le sang chaud au sud, les mœurs légers. » La tension sur le corps de l’amante était palpable, son frisson se propagea sur son derme. "Il est vrai que nous n'avons pas de tels.. Egarements par chez moi. Les mœurs d'ici sont beaucoup plus frivole m'est avis." Elle ne s’était pas arrêté au Médian lors de sa chevauchée pour ainsi juger pensa-t-il amusé. La main du régent, marbré par l’expérience se retira de ses cuisses. L’une puis l’autre allèrent faire tomber les bretelles de la robe sur les épaules blanches de la veuve. Souriant, Arichis se redressa, debout, il tendit une main à son amante espérant que le vêtement glisse sur son corps. Elle n’accepta pas la main, gracieuse dans son geste, elle se releva seule, faisant choir le tissu au sol. "Alors mon seigneur, je ne réserve pas seulement ce plaisir aux esclaves." La brune lui dévoilait un corps jeune, n’ayant pas encore souffert d’une grossesse après une dizaine d’année de mariage. Aussi pure que la neige immaculée du grand nord, douce que le plumage d’une harpie féroce, Arichis débordait d’un désir non refoulé, elle le voyait. « Bienheureux mourront les hommes ayant eu telle vision. » Alanya ne manquait pas d’audace en paroles. Le patriarche lui embrassa la main venu cajoler sa joue. "Ils n'ont, généralement, qu'une vie courte après cela." « Devrions-nous nous en inquiéter ? » Le souffle chaud de la femme tempérait presque la peau de l’homme. Sur la pointe des pieds, elle répondit. "Seulement si vous me craignez, moi." Un dragon ne craignait pas le faucon, il la brûlera, la consommera et la relâchera. Il se pensait jeune, fougueux et le ferait savoir. Ses mains sur la croupe de la belle, la pressèrent contre lui tandis qu’il parcourait sa gorge de milles et un baiser. Il était tendresse, il était dureté, il était passion et à présent de feu. « Le devrions-nous ? » Elle pencha la tête au gré des baisers. "Non" Les mains du régent agrippèrent ses cuisses, la soulevant pour qu’elle enroule ses jambes galbés autour de sa taille. Puis la soutenant par ses rondeurs féminines, il fit quelque pas pour la plaquer contre un mur recouvert d’une tapisserie. Celle-ci retomba sur leurs têtes alors que ses lèvres retrouvèrent le chemin souverain. Elle passa ses mains dans les cheveux de l’amant, lâchant un petit soupir à son oreille émerveillé à la fin du baiser. "Vous êtes un hommes décidément plein de surprise Arichis." Peut-être pas tant que ça finalement, Alanya, jouet entre ses mains à présent avait tissé durant son séjour une toile tout autour du patriarche et d’une friandise l’a poussé à s’y enrouler. « N’aviez-vous pas prévu tout ceci ? » Il ne percevait pas son sourire ni ses yeux incandescent, bien trop occuper à son cou. "J'aurais aimé prévoir cela. Disons que j'ai dû composer avec vous au fur et à mesure, comte régent." Elle commença à lui mordiller une oreille. Que Néréa lui pardonne ce désir, mais en ce jour, il possédera l’Alonna. Elle n’imaginait pas ô combien son égo était flatté, combien il était emprunt de désir pour cette nymphe du nord. « Que prévoyez-vous pour la suite ? » La langue de la dame traça un sillon autour de l’oreille ydrilote, se délectant du moment. "Tout dépendra de ce que vous m'offrez maintenant Arichis." Il n’en demanda pas plus pour s’éloigner de la pierre froide, laissant la tapisserie s’étendre par terre alors qu’il la redéposa contre le divan, allongée contre la soierie. Lui, redressée face à elle, tentait de retirer les barrières de ses propres vêtements. Elle se redressa pour lui prêter main forte, du moins n'était ce la qu'un prétexte pour frôler avec intelligence son corps à maintes reprises. Son pantalon s’affaissa au sol, il retira ensuite le haut de sa tunique pour rejoindre Alanya dans sa plus simple tenue. « Vous êtes notre. » Caressant du bout des doigts son torse, elle plongea ses yeux dans les siens. "Est ce que je vous possède aussi, Arichis d'Anoszia ?" Un sourire vorace lui répondit. « Assurément. » Mensonge, on ne possédait pas le patriarche. Il l’allongea sur le matelas, admirant sa poitrine, dessinant entre ses seins des arabesques sans signification aucune. « Pour un temps du moins. » Sous ses caresses, le corps de la belle était tendu de désir. Il le ressentait, et elle le sentait contre sa cuisse tandis qu’il se mit au dessus d’elle. "Pourquoi ponctuer une phrase qui sonnait si bien à mes oreilles d'une vérité aussi ennuyeuse ? " « Hum. » Les mains du vieil amant sillonnèrent son ventre, contournant son nombril, il se redressa pour l’y embrasser en songeant aux grossesses de son épouse, elles finirent autour de sa vénusté, cajolant l’antre de la féminité. Il ne prit pas le loisir de s'amuser et de torturer lentement l'antre brûlant de celle-ci, il avait déjà tenté d'attiser chacun de ses sens afin qu'elle n'en ressente que plus de plaisir. Impérieux, il lui écarta les cuisses, sa virilité pénétrant au plus profond de son sexe. Doucement, il imposa son rythme en même temps que son premier soupir d’ivresse. Le faucon lui appartenait, Alonna était sienne. De nouveau, il avait cette sensation d’arpenter ses lignes, épée au poing, prêt à se jeter parmi ses guerriers sur le champ de batailles.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Ven 18 Juil 2014 - 23:33 | |
| - Mamange:
La voie est libre :p
Le temps semblait troublé dans sa lente course. Oublié les soucis, les obligations et la bienséance. Ne restait dans cette pièce que l'immense désir mutuel et le silence religieux des fresques magnifiques sur les murs. Biches, chevaux et chasseurs nous observaient d'un oeil morne, leur immobilisme grossier leur empêchant de tourner la tête. Et je me sentais perdue dans un flot entre réalité et folie, pensant quelques fois aux conséquences de mes actes. Que pouvait-il m'arrivr de pire? J'étais amante et meurtrière, veuve noire en tout point. Il igorait la toile sombre qui protégeait mon être d'hommes trop inutiles à ma survie. Dans un coin de mon être sommeillait une bête, un individu malsain qui patiemment attendait de réparer les erreurs de parcours. Et, à cet instant, ce même jour, elle souriait. Un sourire trop blanc et trop avenant. Qu'avait-elle en tête? J'étais perdue. Perdue entre folie et réalité. Je voyais le patriarche Anoszia, je le sentais, je l'imaginais. Son souffle chaud, court par l'envie et pourtant si profond dans son désir. Les marques du temps lui offrait la sagesse du corps et l'expérience de l'esprit. Il n'y avait pas de fausses notes et je ne pouvais que m'abandonner sans pudeur ni morale à ses mains, à son corps tendu au dessus du mien. J'étais sienne. Il avait tout acquis. Mon corps, mon âme, mon espoir et ma violence. Ma rage et mon ennui. Il avait tout emporté comme le vent glacé des montagnes, balayant mes convictions et mon aversion. Je le haïssais autant qu'il m'attirait. Sans amour, sans prétention, un morceau de lui brillait, irradiait et je ne pouvais m'en détourner? Avais-je trouver quelqu'un qui me comprendrais? Qui saurais mes silences et lirais mes pensées? Nous étions loin de l'amour mais pourtant si proche de la compréhension mutuelle. Si loin de toute beauté, beaucoup plus proche de l'instinct animal, de la sauvagerie. A la lisière avec la raison. Entre réalité et folie. Je ne sentais plus la soierie, je ne voyais plus les fresques, ni même la somptueuse tapisserie sur le sol. J'étais aveugle, me murant dans un espace si clos, si reduit que seuls nos corps pouvaient s'y glisser et s'y mouvoir sans se bruler. Il avait l'Alonna. Je ne avais où il allait. Je ne savais si cette étreinte symbolisait une union inviolable ou bien une simple pulsion. J'étais dans le flou constant, dans un brouillard épais. Que comptait-il faire de moi? Je n'aimais pas cette situation que je peinais à contrôler. Il était imprévisible, tantôt orgeuilleux, tantôt ouvert. J'essayais de faire bonne figure, de paraitre sûre de moi, mais au fond, l'étais-je vraiment? Il avait quelque chose dans le regard. Une chose qui me faisait perdre mes moyens et qui remettait tout en cause. Nous jouons à un jeu dangereux, où la limite entre réalité et folie est si mince et si fine que l'on a d'autre choix que de se perdre alternativement dans l'un puis dans l'autre. Beaucoup jugerons cet acte aussi inconsidéré que passager mais je craignais qu'il n'en sois rien; L'on se complétait, l'on se rivalisait. Nous étions le défi de l'autre, deux montagnes se faisant face avec pour ambition de supplanter l'autre. Nous ne pouvions qu'avancer l'un puis l'autre, observant la stratégie puis réfléchissant à la notre. Mais était-ce vraiment cela, était-ce ce jeu qui s'était installer entre nous en si peu de temps? Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. J'étais sur son territoire et il me le faisait savoir. Dans la véhémance de ses mouvements, je me perdais dans un envol sans retour. J'étais si haut que tout m'apparaissait insignifiant. A mes côtés, dans une posture digne et pourtant dangereuse, le Dragon. L'air était brulant et tout semblait bruler à son contact. Etait-il donc de nouveau maitre de son royaume et maitre du jeu? En faisant cela, avait-il joué un coup qui me déstabiliserait? Je gardais la face, soupirant une dernière fois mon extase, revenant à la réalité. Je regardais le grand Anoszia. Je le mangeais, le déchirait, le torturait. Je le voyais tantôt mort tantôt plein de vie. Je le haïssais autant qu'il m'attirait. Lentement, dans un geste maitrisé, je me saisissais de son menton d'une poigne forte, lui remontant la tête violement, observant son cou où battait le sang et où coulait la sueur. "Vous êtes notre Arichis d'Anoszia, combien même vous vous refusez de l'avouer". J'avais lâcher la phrase comme un épéiste plante sa lame dans le coeur. Contre toute attente, il baisa chastement mon front trempée répondant avec tendresse: "Peut-être bien, finalement'. A quoi jouait-il? Ses changements me perturbaient et me désarmaient. Que répondre à cela? Il le faisait exprès, il avait compris mon trouble. Reprenant contenance, je me redressais, assise contre lui, lui soufflant à l'oreille: "Insoucient est l'homme qui joue de trop avec le feu, Arichis". Ses doigts caressaient la courbure de mon épaule. "Nous qui pensions que etiez glace...". Je souriais et caressai son ventre: "Je suis les deux. L'un ne peut aller sans l'autre. Et méfiez-vous, le froid peut être tout aussi mordant que la chaleur". "vous êtes une femme remarquable, notre seul regret est la distance séparant notre terre de l'Alonna". "Vous me flattez pour mes perfermances mon seigneur, ou pour la première fois depuis mon arrivée aurais-je un compliment?". Je le taquinais mais j'appréciais son geste; "Les deux". Je regardais le régent, amusée. "J'ai du mal à l'entendre". Ma main passa dans ses cheveux comme s' il avait s'agit d'un enfant: "Vous avez des projets pour la soirée? ". Il se reposa sur le divan, embrassant mon bras là où il le pouvait: "Aucun". Un sourire sincère et enfantin traversa mon visage tandis que je m'installais auprès de lui: "J'aurais apprécier voir votre ville la nuit. Il paraît que son effervescence fait concurrence à celle de Thaar". "Avec plaisir", il regardait le plafond perdu dans ses pensées. Je l'observais en silence, profitant de cet instant de calme après la tempête. "Vous semblez bien pensif" Il se redressa en souriant: "Vous pourriez être ma fille". Un petit rire m'échappa. Il avait raison mais cela ne me posait pas de soucis. "Certes mais je ne le suis. Est ce que vous avez peur de ne pas tenir la cadence?". "Ne soyez pas insultante Alanya. Avions-nous l'air épuisé ?" Il était amusé, je pris le temps de me redresser pour le regarder: "Je dirais que vous êtes plutôt en forme". Puis, il planta ses yeux dans les miens, d'un coup sérieux: "Comment était, réellement, votre époux ?". Il appuya sur le réellement. Je soupirais en ne rompant le contact: "C'était mon cousin". Tout était dit: ni amant ni mari, simple membre de famille. "Je l'ai vu grandir et nous nous sommes élevé parallelement"."Ne représentait-il rien pour vous ?". Je me rembrunis à l'instant. Ma machoire se contracta sans que je puisse en décider autrement. Desmond m'évoquait mon oncle et rien qu'y penser faisait remonter à la surface toute mon aversion pour cet homme qui se disait mon protecteur. "Il n'était Broissieux que par son physique. Il n'avait pas l'audace propre à notre nom". Il retira ma main de ses cheveux "Mais vous ne pouvez pas rester sans héritier". Il avait raison et je ne savais réellement où il voulait en venir. Je posais ma main sur son torse en souriant à moitié: "Il n'a pas été capable de m'en offrir un. Et par les dieux, j'en suis heureuse". Je ne mentais pas et jouais franc jeu. "Mais vous devez y songer, avant que le temps ne vous rattrape". Je n'ignorais pas cela mais je ne voulais pas n'importe qui et cette décision était difficile à prendre: "J'y songe. Vous avez des noms à me soumettre?". Je prenais un ton enjoué, faisant de ce sujet lourd de sens un temps sois peu plus léger. "Bien que nous aimerions vous garder pour nous, vous devriez songer à quelqu'un de capable. Notre fils Oschide pourrait vous contenter". Je me rallongeais contre lui, soufflant contre sa joue: "Les bienfaits de l'âme sont pour moi bien plus important que ceux du corps. Votre jeune fils est certes d'un fascinante beauté -qu'il tient sans aucun doute de vous- mais il n'a pas tempérament à me suivre je le crains". "Il pourrait vous étonner". Il avait la même respiration calme et sa main caressait mon corps. "Sans doute. Mais je ne pourrais me contenter d'un de vos enfants". "De qui vous contenteriez vous ?". Je souriais, les yeux brillants. "Telle est la question que je ne cesse de me poser. Certainement quelqu'un capable de me faire front". "Nous pourrions vous faire notre". Il semblait mi figue mi raisins. Comment devais-je prendre sa réplique? "Vous pourriez. Mais êtes vous prêt à le faire?". Je roulais sur lui, souriant comme si la prédatrice etait de retour. Il cueillit un baiser sur mes lèvres. "Nous le serions, mais Alonna est si lointaine". "Vous vous lasseriez d'une épouse comme moi. Je suis loin d'être docile". Je le regardais, déposant ses lèvres sur sa joue. "Peut-être bien". Je n'étais dupe, je me connaissais assez pour l'afirmer. "Peut être continuerez vous à apprécier le defi si je n'étais pas votre". "Non, nous avons ni l'âge ni la patience pour ces amusements.". Il avait surement raison et cela répondait à ses précédentes interogations: ce n'était qu'un moment d'égarement. "J'ai cru comprendre que votre patience vous faisez défaut". "Certains fruits doivent attendre leur maturation pour être ceuilli, d'autres déjà mures doivent être ceuilli avant de pourir. Nous savons patienter lorsqu'il le faut, et se hater de même". Sa main parcourait la peau de mon dos. D'un geste souple, je me relevais et attrapait la robe qui trainait sur le sol pour l'enfiler à nouveau. "Et certains fruits sont poison, Arichis". "Parfois, vos paroles sonnent comme des menaces Alanya". Je me retournais en souriant. "Peut être en est-ce, Arichis". "Faites alors attention à ne pas brûler vos ailes avec nous ma chère, nous tolérons mal les menaces". Il parlait sérieusement et je m'habillais tout à fait. Je ne doutais pas de ce qu'il avançait mais j'aimais le laisser dans le doute constant. Je me rasseyais auprès de lui: "Je ne crains pas votre courroux". Il me caressa la cuisse de nouveau habillé par le tissus carmin: "Vous devriez". "Certainement, mais je suis encore assez jeune pour aimer les défis". Il se relevait à son tour. "N'oubliez jamais de réfléchir avant". Je lui attrapais le poignet pour le retenir. "Je ne joue jamais si je ne suis pas sûre de gagner, je vous l'ai déjà dit". "Vous jouez pourtant avec nous". Il souriait et je me relevais en me collant à lui. "Peut être parce que je suis sûre de gagner". Il me serra plus et déposa ses lèvres sur les miennes. "Pas avec nous,nous ne sommes pas votre cousin". "Si vous l'étiez, nous ne serions pas comme ça". Il sourit à nouveau, m'embrassant rapidement. "J'ignore combien de temps avons nous passé ici". Une heure, peut être plus.. Temps de temps.. Je n'avais vu le temps passer....
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Dim 20 Juil 2014 - 17:53 | |
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Il s’éloigne, rompt l’étreinte. Cette union des corps avait une signification pour lui, il venait de sceller en elle une promesse. La promesse d’une alliance durable, elle n’était pas l’unique femme désirable à arpenter ces couloirs, ni l’unique à vouloir ses faveurs. Mais en peu de jours, elle avait réussi à l’avoir. Le mariage entre son fils et sa sœur terminerait de cacheter leur alliance, le patriarche lui avait suggérer un second mariage avec son ainé, gentiment refuser. Là où Alanya se trompait, Oschide était homme à lui ressembler. Sa jeunesse fanait contrairement à son impulsivité toujours aussi pimpante. L’héritier n’avait jamais eu à tenir un poste à responsabilité demandant pus de maturité que celle de se jeter épée au poing contre son adversaire. Il manquait de sagesse, sagesse que la belle semblait chercher en un Arichis comblé. Puis, Oschide l’avait déçu. Le sénéchalat était à nouveau hors de sa portée. Incapable, Alanya avait bien raison de le rejeter. Le fils bien-aimé entendra la colère du père. Il mentionna ensuite l’idée d’un mariage entre eux, amusé plus que sérieux, il ne pourra jamais quitter le confort du sud pour le grand froid alonnais, et ce malgré la femme.
Aussi nu que le premier jour, il tourna dos à l’amante pour ramasser ses affaires, s’habillant. « Vous ne dormirez plus seule si vous le désirez. » "Seulement si cela ne vous pose pas de problème, mon seigneur." [i]Elle laissa sa main courir sur son dos tandis qu'il ramassait ses affaires, un frisson lui parcouru l’échine. Le bas de la tunique fut remit, il se retourna alors vers elle, sa musculature sèche et entretenue par l’exercice physique luisait sous la lumière de la pièce et la transpiration. « Aucunement. » Il n’avait partagé qu’une nuit avec Cynisca depuis Hélène, son grand-père lui avait dévoilé sur le ton de la confidence qu’il fallait plus se méfier des femmes que le serpent qui dort. Arichis suivit le conseil, son cœur n’avait été accordé qu’à la Hautval. Le temps écoulé dans les différentes cours l’a immunisé contre les fourberies féminines, et même s’il s’était entiché de la baronne, celle-ci ne le possédait pas, pas encore. "Bien. J'espère alors pouvoir vous voler encore un peu de votre précieux temps jusqu'à mon départ". Elle avait reprit son maintien et se mordillait inconsciemment la lèvre inférieure. C'était la première fois qu'elle parlait de l'échéance finale depuis le rapprochement avec le régent. Elle s’en trouvait presque triste, et lui ne l’avouerait jamais. Il remit son haut, et invita Alanya d’un geste à lui boutonner son col. « Nous nous recroiserons, n’ayez crainte à ce sujet. » D'un geste habile elle remit le col en place. Il semblait avoir la même allure qu'auparavant comme si rien ne s’était passé. Alanya sourit, perdue dans de vagues pensées. "Certainement. Et j'entends bien faire en sorte que vous ne m'oubliez pas, le temps de se retrouver quand bien même cela puisse prendre une vie". Elle le taquinait, décidément de bonne humeur. « Vous n’êtes pas une femme que l’on peut aisément oublier. » Il était bon d’entendre ces mots, Arichis avait de l’affection pour cette dame qui avait su l’attendrir le temps de son séjour. Elle avait la même audace qu’Hélène. Elle sourit de plus belle à la remarque. "Est ce la une taquinerie ou bien le deuxième compliment en une heure de temps?" « Vous savez bien que nous ne taquinons pas. » Menteur. Bien qu’il avait été honnête dans son compliment, mais admettre l’un ou l’autre ne le satisfaisait pas. Elle s'écarta de quelques pas pour regarder le régent suspicieuse, et s’afféra à dompter ses cheveux emmêlés par la sueur. "Je serais curieuse de savoir ce que vous pensez de tout cela Arichis". Son ton était doux et enjoué. Une sorte de question faussement désintéressée. Une coupe était encore pleine et l’autre vide, le patriarche se servit pour se réhydrater après sa chevauchée. Il ne répondit pas comme elle l’aurait souhaité, un sourire malicieux étirait son visage tandis qu’il portait sa coupe en bouche. « Curiosité partagée. » Il la faisait rendre folle. Elle qui habituellement patientait jusqu'à fondre sur sa proie ne pouvait que trépigner comme une enfant face ai malin plaisir que prenait le vicomte Anozsia. "Ce serait trop facile que de vous donner mon point de vue. Vous êtes homme galant, l'on vous à appris à satisfaire une femme en parole". « Pas qu'en parole espérons nous ! » Arichis alla d'un bon rire, ravi de son trait d'humour. Il fixait Alanya comme s'il la découvrait pour la première fois. « Vous perdez vos moyens Baronne. » Elle soupira exagérément et pris un sourire en coin. "Que voulez vous, je ne peux être trop implicite et subtile, j'ai bien peur que vous ne puissiez plus me suivre dans mes drôleries après". Elle était fière de sa raillerie et reprenait contenance. " Mais pour tout à fait vous répondre Arichis d'Anoszia, je vois cela comme une partie appréciable, si le roi n'était pas aussi imprévisible". Son sourire s’était muté en grimace carnassière. La part d'ombre tapis dans un recoin étendait ses longues griffes, prête à s’emparer de son due. Le régent posa à nouveau ses mains autour de sa fine taille, il appréciait son contact lui qui n'était en public que rudesse. Ses hanches témoignaient du manque de grossesse et Arichis songea une nouvelle fois à la faire sienne, ce qui serait déraisonnable. « Ne vous moquez pas de nous voulez-vous. » [i]Belle Néréa, qu'il était bon d'embrasser sa peau neigeuse songea-t-il en le faisant. « Si nous étions prévisible vous vous lasseriez de nous. » Ce rapprochement lui plaisait. Par bien des fois, elle avait fuit caresses et baisers mais cet homme avait eu raison d'elle. La tempétueuse Alanya avait trouvé un rival et allié, et lui avait à présent une partenaire. "Peut être bien. Cela dit, il est de mon bon droit de vous rappeler que cela m'agace".Bien sûr, elle l'avait dit sur le ton de la plaisanterie et ne tarda pas à reprendre, les lèvres frôlant la peau de son cou. "Vous ne m'avez pas répondu". Agacée peut-être mais déplaisant surement pas. L'âge lui dictait comment se comporter avec cette femme bien que son expérience dans le domaine était moindre. « Vous agace et nous amuse. » Son souffle chaud contre sa peau le fit frémir. « Notre réponse se fait ressentir contre votre bas-ventre ma Dame. » avoua-t-il. Elle posa quelques baisers avant de s’extirper de l'étreinte, ravie d'avoir réinstallé ce petit jeu. Elle se saisit de sa coupe, toujours pleine et s'assit sans d'autres formes de procès. "Vous êtes déplacé mon seigneur. Est ce ainsi que l'on traite une invitée et amie lointaine?" « Déplacé dîtes vous ? Nous pensions qu'au nord vous étiez plus brusque que cela. Ne trouvez-vous pas élégant la forme physique de l'attirance d'un homme pour son amante ? Puis, vous n’êtes plus si lointaine que ça. » Elle ne pouvait s'empêcher de sourire, bien que l'envie de paraître outrée lui passa par la tête. Elle porta la coupe à ses lèvres. "Au Nord, peut être qu'une de nos filles vous aurez sitôt déshabillé mon seigneur... Monnayant quelques pièces". Elle n'y allait pas de main morte. "Je suis sûre que plus d'une vous trouverez à leur goût. D'ailleurs n'y a- t- il donc ici aucune femme pour vous satisfaire?". A son tour de vouloir paraitre outré, mi-figue mi-raisin. « Nous ne payant pas pour ces services. Pour quel genre d'hommes nous prenez-vous ? » Il y en avait sans doute, mais le temps et l'envie manquaient souvent. « Aucune de votre trempe. » "De mon rang ou de ma trempe? ". Elle avait reposé son verre délicatement et tirait son amant par taille, se colla de nouveau à lui. "Pas même une maîtresse? Vous me décevez". Elle déposa ses lèvres au coin de sa mâchoire. « Trempe. Votre rang nous indiffère en ce moment. Nous avons eu de votre baronnie ce que nous souhaitons. » Son étreinte lui faisait honneur. Un baiser au coin de la mâchoire puis un autre de sa part à lui sur ses lèvres, plus long que les précédents. « Une peut être alors. Que nous n'avons pas revu depuis longtemps. » Un sourire éclaira de nouveau son visage après le long baiser. Il vé ait de piquer sa curiosité et ne s’en tirerait pas à si bon compte. "Je me disais bien que vous êtes un homme sage et que vous ne pouvez faire l'erreur de fréquenter n'importe qu'elle paire de cuisse. Mais est ce par prudence?". « Nous imaginons que c'est l'une des raisons. » "Et qu'elles sont les autres?" « Un manque de temps. Nous écartons les futilités, mais rassurez vous, vous en êtes pas une. » Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ses lèvres. "Je l'espère, sinon vous risqueriez de le regretter". « Encore vos menaces. Nous avons remarqué que vous parlez plus que vous n'agissez. » Ses baisers avaient la douceur du miel. "Je n'ai aucune raison d'agir à votre encontre". La phrase avait été dite si innocemment que sa main se posant sur la virilité du Régent pour l'attraper sans détour rendait le geste d'une audace particulière. Celle-ci se durcit sous le contact chaud de l’amante. « Aucune ? » Ils venaient de se rhabiller, Arichis se demanda si son cœur supportera une seconde chevauchée. Bien entendu il n'en laissa rien paraitre. « Que faites-vous ? » "Peut être bien une petite vengeance". Elle affichait une mine triomphante, resserrant sa prise un peu plus. "A vous d'interpréter Arichis". Néréa leur pardonne ! Tout un monde d'odeur qui se redéployait dans son esprit et recolorait des souvenirs dont il avait cru les virulences définitivement affadies. Puis sa main se détacha de la hanche de la baronne pour remonter le long de la robe en un effleurement ascendant. Les plis du vêtement se lissaient sous le contact de la paume. Le tissu se retrouvait plaqué à ce corps dont il défendait l'accès au désir du seigneur. Enfin la délicatesse de cet effleurement du bout des doigts vint mourir sur la joue de la brune. Elle ferma les yeux, un instant, profitant de la douceur de la caressé et appuyant sa tête contre sa main avant de le libérer de son emprise. "Cessez donc vos sorcelleries, ou je finirais par m'avouer tout à fait envoûtée". « Nulles sorcelleries, uniquement les douceurs d'un homme épris. » [i]Elle ouvrit les yeux, plantant son regard brillant dans ceux du Régent. "Je crains que la folie nous guette tout deux mon ami". Elle était à la fois étonnée, déconcertée et ravie de l'aveu du patriarche. Il pencha doucement son front jusqu'à l'appuyer contre celui de la jeune femme. Il avait fermé les yeux, son souffle chaud lui effleurait le visage. « La folie mène à la destruction. » Une main tendre et réconfortante vint caresser le visage de l’amant paisiblement posé contre le sien. "Je crois alors, être née folle". [i]Elle avait parlé doucement, sentant le trouble qu'elle instaurait dans le cœur de l'homme. Il pivota la tête pour lui embrasser de nouveau cette main caressante. Il s'était attendri plus que de raison, lui le vieil dragon aux ambitions démesurées. « Pensez-vous toujours gagner à votre jeu belle dame ? » "N'avons nous pas fini de jouer?".[i] Elle le regardait, ses yeux gris n'exprimant rien de plus qu'un étrange apaisement. « Nous, pas vous. » "Qu'est ce qu'y vous fait penser cela?" « Vous n'êtes pas complètement sincère avec nous. » Elle s'écarta doucement pour faire face à ce géant. "Il me semble que vous ne l'êtes pas non plus". Il rouvrit les yeux lorsque le contact de leurs fronts se rompit. « Avons-nous tort de ne pas l'être ? » "Je ne pourrais être honnête que si vous l'êtes avec moi". [i]Elle attrapa la main de l'homme pour la presser doucement. « Que voulez-vous savoir ? »La femme le tira pour qu'ils aillent s'asseoir et resta interdite quelques instants. "Qu'avez vous caché à ma connaissance?"L’homme respecta le silence imposé. Sa question était vague, il avait tellement de secrets. « Tant de choses. »[i]Voilà une réponse ayant le mérite d’être très clair. Elle planta l'acier de son regard dans la mer du sien. Elle voulait savoir et arriverait à avoir des réponses. "Que voulez vous faire de moi?". « Notre reine, cela a déjà été dit. » Demi-sourire provocateur de sa part, tandis qu’elle avait envie de le réduire en cendre. La provocation était mesurée. "Et je le serais, mais répondez moi. Vous avez quelques projets dont j'aimerais être éclairée". « Nous en avons tellement en même temps. » "Peu doivent me concerner tout de même". « Qui veut la paix, prépare la guerre. » Elle recommençait à se mordre la lèvre. Elle réfléchissait à la portée de ses paroles. C'était un homme ingénieux. "Contre qui?" Assis près d'elle, sa main effleura la lèvre mordillée du pouce. « Ceux qui se dresseront entre nous et la justice. » Alanya frémit. "Et qui peut juger de la qualité de la justice?" « Notre bon sens. Doutez-vous de nous ? » La femme dévoila ses dents dans un sourire trop parfait. "En aucun cas". « Impeccable. » Il replaça l'une de ses mèches derrière l'oreille. Elle appréciait le contact qu'il offrait avec parcimonie. "Et que pensez vous de moi?" « Notre avis compte il vraiment ? » "Assez pour que j'en pose la question". « Vous êtes une femme redoutable. » "Redoutable?". Ce mot voulait tout et rien dire, il le savait pertinemment. Elle passa ses doigts sur son épaule. « Et fascinante. » "Et qu'entendez vous par ces mots?". Elle s'amusait à frôler sa peau provoquant mille et unes sensations. « Que vous nous êtes dès à présent chère. Ce sont des..hum.. qualités admirable chez une femme. » "Assurez vous alors que mon côté redoutable ne face pas une bouchée de vous". « Vous l'avez déjà fait. » Susurra-t-il en empoignant sa main pour qu'elle vienne s'asseoir sur ses genoux. Elle s'exécuta en souriant. "Vous ferez vous à mon manque de docilité?" « Vous l'avez pourtant été, docile. ». Elle rit. Un rire cristallin et pourtant étrangement malsain . "En êtes-vous sûr?" « Jusqu'à maintenant oui. » Son sourire toujours autant provocateur. Elle se mit à califourchon sur le Régent et souffla à son oreille, comme un secret. "C'est peut être vous le plus docile de nous deux". Ses mains glissèrent jusqu'à son bas du dos. « Pensez-vous ?» Arichis était un mâle dominateur, il menait sa famille, l’unissait autour d’un même nom. Alanya avait pu le remarquer, on n’enchainait pas un dragon. Les lèvres du patriarche embrassèrent la naissance de son cou, descendant plus bas dans les effluves de sens décuplés. Ses baisers sur sa gorge étaient appuyés. A nouveau, il fit glisser les bretelles de la robe sur les épaules, la robe glissant jusqu’à la taille de la belle. Son souffle chaud cajolait cette poitrine mise à nue, avant que ses lèvres ne se mettent à l’attaque. Alanya pouvait sentir toute la puissance du dragon contre son entrejambe. Le feu révélateur du désir mutuel se propageait d’un bas-ventre à l’autre, brûlant toutes les barrières sur son passage. Il n’était plus le Régent, elle n’était plus la Baronne. Ils n’étaient qu’un homme et une femme, dans l’incendie d’une passion commune.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Lun 21 Juil 2014 - 7:49 | |
| - Mamange:
La voie est libre :p
D'un geste brusque alors qu'il m'avait mis à nue, je me saisissais de sa gorge. Une main forte, menaçante mais non douloureuse. Je le surplombais, il pouvait se défendre. Seulement mes yeux plus tempétueux que jamais se plantèrent dans les siens. Les serres du Faucon avait transpercés la peau écailleuse du Dragon. "Serez-vous capable d'aimer quelqu'un qui ne craint ni le feu ni le froid? Quelqu'un que vous n'impressionnez en rien?". J'avais sussuré, comme un doux baiser au creux de son oreille. Il attrapa mon poignet pour retirer ma main de sa peau. "Non[b].". Je me radoucie, heureuse de la réponse. Le contraire m'aurait déplu et déçue. Je lâchais ma prise, me rhabillant avec douceur et provocation: "Cela me rassure mon ami. Sinon, vous ne seriez pas un homme et là, le défi aurait changé en impasse". Je posais mes lèvres sur les siennes. " [b]Vous savez que nous n'aimons plus les défi". Je lachais un petit rire en me relevant. "Vous peut-être. Et sachez que parfois il faut savoir prendre son mal en patience". " Dans quel but ?". Je me penchais jusqu'à son oreille pour y souffler: "Pour mon plaisir mon seigneur. Vous voir vous tortiller sous quelques pensées mal placée me satisfait déjà". Il m'attrapa les bras pour me retenir, penchée sur lui: " Aucune pensées en ce moment ma Dame". Je m'amusais à mordre le lobe de son oreille sensuellement, victorieuse: "Est-ce votre bouche ou votre bas-ventre qui ment?". Il semblait troublé mais content de ce nouveau contact. "Les deux peut-être". Je souris. "Alors vous ne me désirez pas, vous êtes sûr? L'on dit que la femme réfléchit peu avant de parler, mais peut être est-ce aussi vrai pour les homme"." Pas pour nous en tout cas. Quant à notre désir, nous vous laissons le soin d'en tirer vos propres conclusions". Je me reculais pour l'observais de pied en cape. C'était un homme au physique mûr mais pour autant, il avait gardé une beauté que je trouvais secrète. "Qu'importe, si vous me désirez vous y réfléchirez inlassablement. Et sinon, et bien je saurais animer quelconque flamme en vous". "De quelle manière les animeriez-vous ?". Je retirais mes poignets de ses doigts et me rendais jusqu'au vin, laissant mon corps se balancer sans contrainte. "Vous verrez jusqu'au soir Arichis". "Il sera bientôt là". Je me retournais avec deux coupes, dont je tendis la gauche au Régent. "Buvez avant que votre langue ne sois trop sèche pour parler". Il attrapa ce que je lui tendais et trempa les lèvres. "On ne reçoit pas d'ordres, savez-vous.". Je souris en l'imitant, m'asseyant face à lui. "Voulez vous qu'on reparle de docilité mon seigneur? Car sous vos airs revêches, vous vous exécutez". Mes yeux luisaient de malice. Il se releva aussitôt, défaisant sa ceinture se rapprochant de là où je venais de me poser. Mon corps entier s'était tendu, mais je n'en laissais rien paraitre. Levant un sourcil en gardant une posture digne, je ne bougeais pas d'un iota: "Ne faites rien qui pourrait vous nuire Arichis". Ma voix était menaçante, vibrant d'une étrange tonalité qu'il ne me connaissait pas encore. " Nous nuire ou vous faire plaisir ?". Il me repoussa d'une main intransigeante, me forçant à m'allonger et retroussant ma robe. Je ne bougeais pas encore, attendant toujours le moment de fondre sur la proie qu'il représentait. "Je vous conseille de ne pas vous approcher". Mes mâchoires crissèrent, et je plantais mes yeux froids dans ceux du vicomte. Il n'écoutait pas, et sa main m'empêchait de tout mouvement. En même temps, qu'aurais-je pu faire? Il était un homme fort. Une de ses mains glissait, impérieuse, jusqu'à la naissance de mes cuisses. Il me tira un frisson et je gardais les jambes fermées. Il ne m'aurait pas, quoi qu'il m'en coute. Avec vivacité, je me saisi de ses cheveux, tirant à moi sa tête blonde pour lui murmurer à l'oreille, sachant pertinemment que ce geste lui couterait cher: "Faites mon ami, mais j'ai la rancune forte et vous vous risquez à mon courroux comme je me suis risquée au votre". Il grimaça et me fit lâcher prise. "Nous verrons". Sans plus de paroles, il se retrouva en moi. Une intrusion violente, puissante, sans douceur. Il n'obtiendrait de moi rien qu'un corps inerte. Ni soupirs ni cris. Je mordais ma lèvre si fort qu'elle commença à saigner. Le filet de sang se mêla à ma salive et il s'écrasa contre mon corps, toujours étranger dans mon corps, posant un baiser dans mon cou. Du revers de la main je m'enlevais le sang, le fusillant du regard. "Vous succombez à vos pulsions Régent". " Vous nous avez provoqué Alanya. Et votre lèvre en sang nous prouve que vous avez du vous retenir." Son pouce effleura la lèvre en sang. "On nous apprivoise pas Baronne."Je ne le regardais même pas. Je bouillonnais. J'avais envie qu'il subisse mille et un supplices. "Vous le regretterez". Ce n'était plus une menace. "D'une femme comme vous, nous l'entendons bien. Vous ne pourriez plus nous traiter de docile à présent.". Il s'était retiré, essuyé et me tendait une main qui se voulait bienveillante. Je lui lançais un regard noir, à faire geler toute âme et me relevais sans son aide et sans un mot. Il hausse un sourcil, perplexe. "Qui y a-t-il ? "."Ne vous avisez jamais de recommencer. Me suis-je bien fait comprendre?". "Très bien, mais vous de même.". Avez t-il cinq ans? Il n'avait plus rien de l'Anoszia rude et réfléchi. Il venait de céder à un caprice, à une frustration comme un enfant. "Bien. Mangerons nous avec vos enfants ce soir?". Je voulais détourner la conversation de l'incident. " Oui. Lucrezia nous rejoindra, elle arrive de Velmone pour vous rencontrer. Azénor et Cécyllia seront là également". Je me déridais lentement. "Avez vous prévu de me faire rencontrer toute la tribu? Est-ce une sorte de rituel initiatique?". " Tribu ? Non. Mais le clan, oui. Lucrezia a insisté pour rencontré la soeur de celle qui épousera son jumeau. Elle est très protectrice envers lui.". Un sourire franc se dessina sur mon visage. Je m'étais calmée. "J'espère alors convenir à son jugement". "Nous verrons bien". "Vous 'êtes pas très rassurant sur ce point là. Aurait-elle hérité du caractère de son paternel?". " Entre nous, encore pire. Mais avez-vous quelque chose à nous reprocher ?". "Je suis une femme pleine de vices mais ce n'est pas pour autant que j'y cède, mon seigneur. L'impulsivité est la mère des ennuis". " Nous n'avons pas été impulsif avec vous. Nos actes étaient calculés. Si vous n'avez pas apprécié nos manières, excusez-nous. Mais certains mots ne nous conviennent pas, vous le saurez à présent.". Je serrais les dents. Il venait à nouveau de glacer mon coeur. "Croyez vous que c'est une façon d'exprimer son mécontentement? Je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas une femme de complaisance". "Une nouvelle fois nos excuses si nous vous avons offensé". "Vous m'avez offensé. Je n'accorde que peu de valeur aux excuses, aussi serez-vous châtié au moment venu". Une idée sombre venait de germer dans un recoin malsain de mon esprit. " Ne recommencez pas à nous chercher Alanya, on arrive jamais à nous tenir tête". Je regardais l'homme sans m'en approcher pour autant. "Je ne vous cherche pas. Vous savez à quoi vous attendre à présent". Je savais qu'il n'ignorerait pas mes propos. Rien jusqu'à présent n'avait été dit au hasard. "Eh bien nous verrons". Se pensait-il tout puissant sous prétexte d'être un homme? Je regardais rapidement autour de moi. La pièce semblait ravagée par une tornade. Qui se leurerait de nos activités, au régent et à moi même en voyant ce beau carnage? "La pièce est méconnaible". "Nos esclaves la nettoyeront." Le vieux était toujours debout, immobile, sondant la baronne. "Pourquoi me scrutez vous comme ça?"." Pour rien. Oublions.". "Il est trop tard pour oublier. Dites un peu le fond de votre pensée pour une fois". " Vous auriez fait une bonne Vicomtesse. " Il se retourna et semblait observer la pièce. "Vous pensez beaucoup et parlez peu. Expliquez moi". " Vous êtes digne, fière, provocante et vous tentez de nous tenir". Il s'était tourné de nouveau vers moi mais tout sourire l'avait quitté. Il était sérieux et le faisait savoir. "Non seulement je tente mais j'y parviens. Est-ce cela qui vous met dans tout vos états?". J'avais suivit son ton, de marbre." Oh ? Nous n'avions pourtant pas eu cette impression". Un sourire ravageur fissura mon visage. "L'on ne juge pas sur une action, Arichis. Vous êtes incapable de vous l'avouer, voilà tout ce qui vous tracasse". "Lorsque vous nous regardez ainsi, nous perdons nos moyens Alanya". Que tentait-il de faire. Je ne savais si je devais considérer ses paroles. "Nous attendons de voir alors". "[color=#006666]Si vous doutiez de mon pouvoir sur vous, vous n'auriez pas agit en jeune étalon, aussi fougueux que stupide[color=#006666]". Il se contenta de me sourire. Que voulait-il à la fin. "Vous avez peur Arichis d'Anoszia?"." De vous ? Nullement". "Non, pas de moi. Seulement de ce que je représente". J'avais touché le point sensible, je le savais. " Eclairez moi. Que représentez-vous ?". "C'est à vous de m'éclairer. Je peux aisément trouver d'où vient votre trouble, mais je ne peux pas dire en quoi il l'est pour vous". " Vous nous troublez pas plus que cela Alanya. Vous vous trompez à ce sujet". Il mentait si aisément que cela me tira un sourire. "Nous verrons". J'avais presque soufflé ces derniers mots. Il avait beau être d'une allure incroyable, certaines choses ne trompaient pas. Il alla s'asseoir à un cathèdre, loin de moi. Cette soudaine distance me rendait curieuse. "Me fuyez-vous?". " Non". "Alors pourquoi paraitre si distant?". "Venez nous rejoindre". Je le regardais un instant avant de m'asseoir à ses côtés. " Et si nous allions nous préparer pour le dîner ? Pour que nous ayons le temps de vous faire visiter la ville après cela". J'hochais la tête. "Cela me semble judicieux". Sur ces entre fait, nous nous levions et, chacun retrouvions la route de nos appartements.
Quelques heures plus tard, l'on vint me chercher. Le nouvel esclave qui m'avait été attribué. Contrairement au précédent, il n'était pas avare en paroles, si bien que le trajet jusqu'au lieu de repas fut remplit par ses jacassements. Un soupire d'exaspération se fit entendre alors que l'on pénétrait dans la salle à manger, où nous attendait une grande partie de la famille Anoszia. Je m'approchais doucement et fièrement, arborant pour l'occasion un diadème dont deux ailes finement ouvragés se deployaient sur mon front. "Bonsoir". Je cherchais les yeux du Régent. Il était là, en haut de la tablée. La chaise en tête de celle-ci était vide, le Comte n'était pas présent cette soirée là. En face de lui, ma propre place m'attendait. A droite d'Arichis étaient assise les filles de celui-ci, Lucrezia, puis Azénor qui adressa un sourire amicale à la baronne, puis Cécyllia courtoise. C'est Lucrezia, hostile, qui parla en première "Vous êtes en retard Votre Honneur." La jumelle s'adressait à elle comme si c'était la baronne qui épouserait son frère. "Allons Lucrezia, de la retenue nous te prions". "Je le suis, veuillez m'excuser. Certains oublie de lier paroles et marche". Je ne tournais même pas la tête vers l'esclave, mais je savais qu'il s'était raidit. "Je ne sais encore me repérer dans votre palais. Aussi suis-je fautive si je vous ai fait attendre ma Dame". J'avais été courtoise mais le dame sonnait comme un rappel à l'ordre. Face à moi, elle n'était rien de plus que la fille de mon amant. C'était tout ce qui la protéger de mon courroux. "J'accepte vos excuses alors". Lucrézia ressemblait par bien des aspects à Arichis, et si elle n'eut tenu le rôle d'entremetteuse, elle en aurait volontier souris. Je m'asseyais face à Arichis, prenant soin de ne pas le regarder. "Azénor m'a dit que vous étiez mariée à votre époux depuis plus d'une dizaine d'année mais que vous n'avez eu aucun enfant. Est-ce que votre soeur est aussi stérile?". La petite aspirait aux mêmes ambitions que son père et la ressemblance s'accentua. "Vous auriez pu attendre que l'on commence à diner avant de poser vos questions Lucrezia". Le vicomte avait parlé d'une voix réprobatritce. L'ainée ne tarda pas à donner raison à la jumelle. Azénor pris son courage, poussant un soupir las. "Il faut que tu les excuse Alanya, elles sont justes jalouses parce qu'elles ne sont pas encore fiancée". Sa remarque me tira un sourire. J'aurais aimé grandir auprès de ma jeune soeur. Elles avaient quelques similitudes qui ne pouvaient que me faire sourire. "N'importe quoi". "Pourquoi tu la tutoie Azénor". "Elle le fait parce que nous avons déjà passer une journée ensemble. Je lui en ai donné le droit et même l'ordre. Je ne veux être ni rivale ni copine, simplement être traitée comme si j'étais votre propre soeur". J'avais parlé d'une voix douce afin de les mettre d'accord. Je n'osais pas même croiser le regard de l'Anoszia. Pour lui, je n'étais pas sa fille, mais bien plus que ça. "Et, pour te répondre Lucrezia, je ne saurais te dire. Mais si ton destin est de devenir une Dame, tu ferais bien d'apprendre à tenir ta langue". Azénor tiqua au dernier mot d'Alanya, elle n'avait pas d'ordre à recevoir d'elle mais ne dit rien. Lucrezia outrée répliqua "Je ne vous ai pas encore donné l'autorisation de me tutoyer baronne de Broissieux. Et sachez que les Anoszia n'ont pas à recevoir d'ordre de votre part..." pour rebondir sur la réponse faite à Cécyllia."... et vous n'avez pas répondu à notre question sur votre soeur." Arichis frappa du plat de sa main la table pour calmer sa fougueuse de fille. "Lucrezia vous allez cesser tout de suite vos droleries." Son regard se radoucit lorsqu'elle croisa les yeux de son père. "Elle va nous voler Sysiphe." "Ce n'est pas elle qu'il épouse." répondit le régent. "C'est tout comme..." A ce moment là des domestiques rentrèrent avec plusieurs plats. De l'espadon coulé au miel sur une plage de laitue. Des araignées de mer et du crabe enrobées dans une sauce blanche onctueuse à base d'herbes et pleins d'autres victuailles maritimes. "Lucrezia, nous vous prions de bien vous tenir et de traiter Alanya comme votre propre..."Il sembla cherchait le mot "...soeur. " Azénor adressa un sourire conciliant à son amie. " Lucrezia n'est pas toujours ainsi." Puis Cécyllia dans un demi sourire "Certains jours c'est pire." "Pèèèèère." Jérémia cette dernière. Elles avaient raison, toutes autant qu'elles étaient, pourtant il faudrait qu'elles se fassent à l'idée, qu'elle soit imposer ou non. "Alors je ne vous tutoierais pas, Lucrezia. Je ne compte pas voler votre frère, je ne me marierais pas à lui. C'est ma jeune soeur qui lui donnera sa main. Pour autant, je peux vous dire qu'elle n'est pas farouche et qu'elle acceptera sans mal votre présence. Si vous avez des questions, posez les. J'y répondrais avec plaisir". Pour la première fois depuis le début du repas, je reposais mes yeux gris sur Arichis: "Vous avez là trois filles qui ont chacune hérité de vous, cela va sans dire". J'accompagnais ma remarque d'un sourire avenant qui cachait mon sous entendu. "Cela va sans dire, ce sont nos joyaux". Il n'était pas peu fier de ses enfants et il avait raison. Ses filles avaient une beauté simple et un caractère bien trempé. Et j'en fis les frais, une nouvelle fois. "Est-elle stérile comme vous?". Le régent lui offrit un regard réprobateur. "Elle a dit que je pouvais lui poser mes questions!". Je m'imaginais à sa place quelques années plutôt dans le castel de Broissieux. Il n'en aurait pas fallut de plus pour que mon oncle me corrige publiquement. "Avez-vous déjà fait l'amour Lucrezia?". Ma question était surmontée d'un sourire prédateur qu'Arichis connaissait bien. Il faillit s'étouffer, gardant un oeil sur sa fille qui se redressait fièrement dans son siège: "Me prenez-vous pour une fille de complaisance ? Je ne suis pas marié vous devez le savoir.". Sentant le poids du regard de son père, elle ajouta: " Non bien sur que non.". "Vous savez, de beaucoup dise ne pas être dame de complaisance mais cède à l'inconnu du bout du chemin. Et donc, puisque vous n'avez jamais connu la couche d'un homme, comment pouvez-vous être sûre de ne pas être stérile? Voilà votre réponse". La première phrase était clairement pour le vicomte qui gardait contenance. J'avais bien l'intention de jouer tout le repas. " Je suis une Anoszia, nous sommes béni par les Dieux et avons une large famille, tandis que vous... outre vos mots déplacés n'avez eu aucun enfant, à se demander si ce n'est pas de famille. Très bien père, je me tais". Je plantais mes yeux froids directement dans ceux de la petite. "Votre famille est certainement béni et votre descendance grande mais vos mots sont bien plus déplacés que les miens. Vous voulez vous comporter en Dame et votre père n'ose vous reprendre. Mais mesurez donc vos paroles, ou je finirais par être moins attendrie par vos insinuations". Je reprenais un ton calme et mangeais élégamment une bouché de l'espadon. "Je ne sais pourquoi mon mari n'a su m'offrir d'enfant mais n'ayez crainte. Ma soeur vous offrira de merveilleux neveux à têtes blondes et aux yeux gris". Cécylla me repris: "Aux yeux bleus, les neuveux". Je ne m'étais pas trompée mais je n'eus pas le temps de m'expliquer que la jeune Azénor -que j'estimais beaucoup- se moqua gentiment du laxisme de son père. Le regard réprobateur du père fit reculer Azénor sur son siège qui se tu, consciente qu'elle avait trop parlé. "Lucrezia, vous allez vous reprendre, vous n'êtes plus une petite fille pour faire vos caprices. Et vous Alanya, ne soyez pas agressive, Lucrezia ne mesure pas la portée de ses paroles pardonnez lui". Je souriais "Je lui pardonne, j'étais comme elle plus jeune. L'âge fait pafois bien son oeuvre", ou une bonne correction pensais-je. "Cecylla, pour ce qui est des yeux bleus, j'espère que les enfants de ma soeur auront au moins quelques traits de notre famille". Je la regardais avec malice, comme une grande soeur. "Quelques uns, comme la forme du nez ou le nombre d'orteils, mais pas plus" Taquina Azénor. Lucrezia, reprenant contenance, demanda polie "Songez-vous à vous remarier ?" Cécyllia donna un petit coup de coude à sa soeur (Azénor) assise à sa gauche. "J'espère pas notre père, il est à nous, je me demande ce que vous avez pu faire de la journée." Les rumeurs de la journée écoulée entre le régent et la baronne avaient du circuler. De marbre, Arichis répondit "Politique." Ce à quoi ses filles répondirent chacune respectivement par un Oh Ah Ooh. Il avait réagit plus vite. Je n'avais rien laissé paraitre si ce n'est un vague sourire sur mes lèvres endommagées par la morsure de l'après midi. "J'entends un jour me remarier. Il est même nécéssaire qu'il en sois ainsi. Vous l'apprendrez en grandissant. Du reste, votre père et moi-même nous sommes très longuement entretenu sur quelques sujets qui font la joie des nobles". Je riais doucement avec les filles, mais mes yeux restaient plantés dans ceux du Régent. Je pourrais me venger à l'instant, il devait le savoir et il ne flancha pas, presque défiant. Nous allions jouer. "As-tu des noms en tête?" demanda la jeune Azénor. "On est en famille maintenant". La dernière remarque ne plut pas à sa soeur qui lui lança un regard assassin. "Tu devras t'y faire Lucrez', Sysiphe est également notre frère et nous l'aimons tout comme toi, mais il doit bien se marier un jour et NOUS quitter". Cecylla acquesça aux dires de sa soeur. "Mais on ne les connait même pas", gémit la belle blonde décidément jalouse. "Vous ne nous connaissez pas encore Lucrezia, mais cela viendra. Ce sont des choses qui s'apprennent. Et si votre père est d'accord, j'enverrais ma soeur à vos côtés avant le mariage, afin qu'elle vous rencontre". J'étais des plus concilliante possible, essayant de comprendre l'étrange relation des jumeaux. "Et je n'ai pas encore de noms. Mais voyons si tes leçons te sont bénéfiques. Quel homme noble pourrait avoir le droit à ma main?". Je venais de donner les règles. "Bien, j'entendais bien la rencontrer avant de donner mon accord à Sysiphe de toute manière." Répondit Lucrezia. Azénor leva les yeux au ciel, et prit un ton quelque peu agacée. "Je ne prend plus de leçons depuis longtemps maintenant...". "Il me semble t'avoir dit que c'était une manière de voir s'ils t'étaient bénéfique, et non d'actualité. Si tu as été assidue, peu importe le temps que tu as passé sans ton maitre. Ton père est un homme remarquable et je suis sûre qu'il t'a aussi enseigné des choses, jusqu'à aujourd'hui". J'affichais une mine radieuse et avenante. "Aaaah ! Je t'ai bien eu. Ne t'inquiètes pas pour moi je ne suis pas aussi suceptible que mes soeurs. " Un tss de leur part comme reponse puis elle continua " Presques tous les nobles terriens sont marié". Sa bonne humeur était plaisante à voir. "Mais tu as Merval et Ancenis de libre".Le comte régent réplique "Tous sont grincheux ou mal aupoint". "Il est vrai que les hommes ne sont pas légions Vous avez des noms à me proposer Arichis?". La question aurait pu paraitre innocente si rien ne s'était passé cette journée. Le regard des filles se tournèrent vers le patriarche. "Oschide ferait un bon parti" répéta-t-il comme pour me défier tandis qu'Azénor et Cecylla rirent. Lucrezia se contenta se plisser les yeux en attente de ma réponse. "J'ai bien peur de l'avoir quitté de mes terres entiché d'une semi elfe. Elle a été envoyé au castel d'Alonna pour y soigner les blessés. Comprenez, je ne pourrais me lier à un homme qui butine les fleurs les plus avenantes. Et les affres de la guerre me pèse déjà beaucoup pour que je n'accepte votre fils". J'avais feins mon désolement et mes yeux restaient fixés sur le vieil homme. L'échanson au service de la famille depuis fort longtemps fit tomber la carafe de ses mains sir le sol dans un grand fracas. Les soeurs se turent, plus rien ne bougea. Arichis serra dans son poing sur la table une serviette. " Il a fait QUOI ?". J'en avais trop dit, j'étais allée trop loin. Ainsi le patriarche ignorait la relation qu'avait entretenu son fils. "A vrai dire mon seigneur, elle s'est presenté au castel durant mon absence, lorsque j'étais avec votre fils. L'on m'a rapporté que celui ci l'a fait expressement venir pour les soins des bléssés. Peut être n'est ce là que la déformation de mon héraut". Je temporisais. C'était un homme réfléchi et la déformation de propos était chose courante. J'espérais qu'il en tienne rigueur. "Bien." Non ce n'était pas bien du tout. Sa main était toujours crispée sur la serviette. Lucrezia à sa droite jeta un regard assassin à Alanya et ses lêvres formerent silencieusement le mot "Traitresse". Je fusillais du regard la jeune et audacieuse demoiselle, l'incitant à se taire et ne plus esquisser un seul mouvement. J'observais le Régent. Ainsi crispé de rage, il avait l'air d'une statue. "J'ai eu de courts préparatifs pour mon départ et tout s'est enchainé très vite. Il se peut même que la faute me revienne, je suis désolée". J'étais sincère. Après tout, je n'avais même pas croisée cette demi elfe qui avait grossit les rangs de mes guerrisseurs. " Ce n'est rien père, Alanya a parlé trop rapidement. Oschide n'est pas stupide. " ajouta Azénor. "Elle a votre sagesse et votre raison, je vous pris de l'écouter". Arichis après avoir achevé l'espadon de son regard assassin le leva vers Alanya. "Ne nous mentez pas Alanya." il parla calmement. La colère se lisait nettement dans ses yeux magnifiques et à cet instant, j'aurais préféré être au creux de ses bras pour ne pas à avoir à subir ce regard. "Je ne vous mens pas Arichis? Pensez vous que votre frère aurait cautionné pareille chose sous ses yeux?". J'avais enfin trouvé un argument convainquant qui aurait presque pu me mettre d'accord avec la version que j'énonçais. Les filles n'osaient dire un mot. " Oshide ressemble beaucoup à son Oncle. Hum, donc si c'est faux vous ne voyez plus d'objections à l'épouser ?". "Reste hélas le cruel problème de la guerre. J'en ai assez souffert et je ne pourrais me résoudre à voir mon mari chevaucher vers une mort attendue. Et puis peut être ai-je dors et déjà reçu quelques avances qu'il me plairait d'étudier plus... profondément". Lucrezia posa une main sur le genou de son père pour le calmer et tenta de rebondir sur ma reponse pour changer de conversation, tres courtoise pour une fois. "De qui ces propositions ?". "Quelques seigneurs Alonnais, et d'autres seigneurs qui me sont illustrement inconnus". C'était un mensonge. J'avais reporté ma vengeance à plus tard. Je risquais de passer une première nuit à deux très mouvementée et je ne devais en aucun cas aggraver mon cas. Si l'Anoszia était du genre dominant, il sevait certainement être de l'ordre des posséssifs. "Une union en Alonna consoliderai votre position" nota Lucrezia mais Azenor n'etait pas aussi dupe. "Tout ca en deux jours ? Tu n'as appris la mort de ton mari qu'une fois Ydril dépassè." Arichis reflechissait toujours. "Non Azénor, j'ai appris la mort de mon mari une énnéade et demi avant, lorsque je me troubais en Hautval. Et malgré cela, tu ne te douterais même pas de tout les hommes affamés attendant leur tour. Je te souhaite de ne jamais le connaitre par ailleurs". Mon discours tenait la route et mon mensonge se brodait petit à petit. "Je l'espère aussi... Si Pêre se décide à me marier un jour. " Puis Cecyllia proposa. "Et si on passait au dessert ?". Je ris à la réflexion d'Azénor après avoir acquiessé à la proposition de Cecylla. "Il consentira un jour, lorsqu'il n'aura d'autre choix que de laisser s'envoler l'une de ses colombes". Le mutisme de l'homme m'inquiétait. "Vous me semblez songeur Arichis". "Nous n'avons plus faim". Il se leva, digne et quitta la pièce. Son départ fait, les filles eurent tôt de me moriginer: "Tu n'aurais pas dû Alanya", "Elle dit vouloir être notre soeur et trahi notre frère". "Je ne voulais pas. Si ma volonté aurait été de semer le trouble, croyez moi que je m'y serais pris autrement. Votre frère m'a été d'un secours appréciable et trahirs son secret n'était pas mon but. J'ignorais qu'il s'agissait d'un secret et pire encore, j'ignore si ce n'est que rumeur". J'avais honte mais ne laissait rien transparaitre derrière mon corps droit et inexpressif. "Vous ignoriez ? Vous avez rendu honteux notre Père devant toute la maisonnée. Un Anoszia ne culbute pas des catins métisses." Un plissement de robe et elle tourna les talons. Je soupirais. "Votre soeur me fait beaucoup penser à moi-même vous savez. Sa langue lui jouera des tours". Bien entendu je faisais référence à ce soir et elles ne l'ignoraient pas. "Lucrezia apprendra à apprécier ta famille, il lui faut du temps, sa relation avec Sysiphe est unique". "J'ai cru comprendre. Elle aura tout le temps nécéssaire. Je ne voudrais pas la frustrer, ou quelque chose s'y approchant. Mes dames, vous allez devoir m'excuser aussi. Je vais tenter de rattraper le coup avec votre père. Je crois que la nuit ne sera pas assez longue pour faire pénitence". Je leur souris et me levais gracieusement. Cécyllia se leva également. " Attendez demain matin, je crois qu'il a gagné ses appartements ce soir. "; J'hochais la tête. Ses filles étaient aussi belles qu'intélligentes et je ne m'amuserais pas à essayer de les tromper. Si le vicomte souhaitait me voir, il me trouverait dans ma chambre. "Je rejoins mes quartiers dans ce cas. Bonne soirée mes Dames". J'inclinais respectueusement la tête avant de me mettre en marche dans le palais. .
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Ven 15 Aoû 2014 - 23:29 | |
| Son fils venait de l’humilier, Arichis n’avait rien contre le fait qu’il appréciait la compagnie féminine, mais qu’il fornique avec des bâtardes elfique au vu et au su de la baronne son hôte, non. Celle-ci avait rejeté sa demande en arguant une telle infamie, son ainé était reste libre trop longtemps, à son retour de compagne, désastreuse en passant, une épouse l’attendra dans son lit. Oschide demeurait un bon parti en Ydril, sans nul doute qu’un vicomte acceptera de lui accorder la main d’une fille. La large suite était bien silencieuse lorsque les coups à la porte d’entrée retentirent. Arichis donna son autorisation et le garde laissa la baronne passer, la visite de la cité programmé s’était vu annulée après le désastreux repas. Alanya était venu le voir, à elle de prendre la parole pour apaiser le régent. Elle avança vers lui timidement, craintive à raison d’être la source de sa lassitude, lui s’éloigna pour s’assoir sur une chaire. "Ne soyez pas emporté, il ne s'agit certainement là que de rumeurs..." « Il est bien là le problème. Les rumeurs nuisent à notre réputation, vous en êtes un parfait exemple. Refusant de l’épouser arguant ne pas vouloir passer après une bâtarde. » Se glissant derrière lui, posant une main sur son épaule. "Etes vous certain qu'il s'agit la de la vraie raison de ma retenue ?" « Qu'est ce qui vous retiendrez alors ? »Un tas de chose assurément. Souriant dans le vague, elle répondit. "Je laisse votre imagination vous dicter les mille et une raison pour lesquelles votre fils Oschide ne me satisferait point." Après avoir goûté au dragon, le lézard ne la comblerait pas mais Arichis commençait à se lasser de tout ceci, Alanya était encore une jeune femme en quête de nouvelles sensations. Il ne répliqua pas. Elle soupira en s'asseyant face a lui, l'air sérieuse. "Voyez, j'essaye de vous dérider mais puisque vous désirez une réponse... Votre fils héritera certainement de votre vicomté, mais à quoi me servirait-il? Il se situe à l’extrême opposé de ma baronnie, et s'il est riche, il n'est pas grand. La richesse qu'il m'offrirait serait certes intéressantes pour que je puisse investir mais en somme, cela ne m'intéresse pas." Marquant une pause. "Votre nom m'apporterait renommée et hypocrisie bien placée, je ne suis pas adepte des faux semblant et moins encore de la cour et ses devoirs envers les nobles. Je n'aime être redevable." Sa mâchoire se contracte. "Comprenez bien que gloire, honneur et richesse ne me font rien". Les mots fâches mais, mais le ton reste poli. « Un autre fils épousera votre sœur, cela nous suffit pour le moment. Mais un conseil, n'attendez pas éternellement pour reprendre époux ou c'est le Temps qui vous passera la bague au doigt. » Il désirait avoir cette femme sur son échiquier qu’importe le prix. "Vous êtes un homme sage mais je n'attendrais pas. Vous avez raison le temps m'est compté." Nouveau silence pour réponse de la part du régent, le repas lui avait coupé goût à la discussion. "Ma compagnie vous derange?" Oui. « Non. Ne soyez pas ridicule. » "En quoi le suis-je monseigneur ?" « Votre compagnie nous sera toujours agréable, quelque soit le moment. » "Bien, je craignez le contraire." Le patriarche se leva de sa chaire sans ajouter mot, il ne désirait plus que prendre un peu de repos. Elle le regarda, presque attristée de le voir dans un tel état. "Vos filles sont toutes forts bien faite. Vous avez réussi leur éducation Arichis". « Elles sont notre fierté. Nous aspirons à leur trouver de bons partis. Mais c'est Oschide qui nous attriste le plus, nous craignons devoir le marier à Ydril. » Un maigre sourire traversa les lèvres de la baronne "Vous avez raison d'en être fier. Je ne doute pas qu'elles ravieront leurs époux". Elle marqua une pause. "Pour Oschide, du peu que je l'ai vu, ce n'est pas un mauvais bougre et son physique est plaisant. Sa jeunesse fougueuse est aussi forte que son sens du devoir, il trouvera de quoi faire rayonner le nom des Anoszias". Elle pensait ce qu'elle disait. « Cessons d'en discutailler voulez-vous ? Nous verrons bien ce qu'il adviendra de notre ainé. » "A votre aise. D'ailleurs, d'où viens le caractère de votre jeune Lucrézia? Elle a beaucoup de répondant". « De sa grand-mère, une Olyssea. » "Elle semble vous aimez énormément, toutes autant qu'elles sont. Je crains ne pas être appréciée, par contre". « Lucrezia voit votre sœur comme une rivale, et en son absence reporte son ressenti sur vous » "J'espère qu'elle ne mènera pas une vie trop dure à ma jeune Angélique. Elle n'a pas mon caractère". « Elle se fera à l'idée de ne pas être l'unique femme autour de Sysiphe.» Elle souri en haussant les épaules. "Je compte sur vous pour veiller sur ma sœur, Arichis. J'y tiens autant que vous tenez à vos filles et je n'accepterais pas qui lui arrive quoi que ce sois". « Et nous y tiendrons comme nous tenons à nos filles » "Vous êtes un bon père". « Un bon amant également. » Répondit-il amusé. "Vous croyez?" Elle semblait tout aussi amusée par sa remarque. « Oui, votre corps vous a trahi. » "Et moi qui pensais que nous parlions politique... « C'était politique alors ?» "Si tel avait été le cas, j'aurais été contrainte de vous déclarer la guerre Arichis" Dit-elle avec un sourire énigmatique alors qu’elle mentionnait le pseudo viol. "J'aurais pu faire de vous mon esclave..." Elle fait mine de réfléchir a cette possibilité. « Vous êtes drôle.. » Il lui attrapa les deux mains.[i] « Profitons de nos derniers instant, demain vous devriez retourner en Alonna avec toutes nos promesses. » [i] Elle acquiesça silencieusement. La route du retour lui serait plus fastidieuse encore. "Un bien bref séjour. J'aurais aimé voir votre ville de nuit." « Une autre fois, nous ne sommes pas d'humeur à sortir ce soir. » "Je l'avais bien compris".
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
Nombre de messages : 1016 Âge : 224 Date d'inscription : 08/04/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans à la fin de l'Ellipse Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le Faucon envolé aux cieux du Dragon. [Arichis d'Anoszia] Sam 16 Aoû 2014 - 12:29 | |
| Le Vicomte semblait vraiment éreinté. Très certainement amusée, je me demandais s'il ne s'agissait pas de nos activités qui l'avait autant épuisé. Les traits tirés, il semblait mi soucis mi à bout de forces. Je serrais doucement ses mains, dans un contact chaud et apaisant. Je prenais ainsi le temps de regarder ses appartements coquets. Je passais ici ma dernière nuit. Et celle-ci serait bien sûre le début d'une histoire fort difficile à suivre. Mes pensées dérivèrent sur l'avenir. Comment feraient-ils aux évènements mondains? S'ignoreraient-ils ou se cacheraient-ils comme deux amants de la première heure? Elle n'en avait aucune idée. Cet homme était un élément qui lui fallait, un atout qu'elle ne pouvait ignorer. En plus du bon parti qu'il representait, il était un homme d'esprit et dont la réflexion trouvait écho dans la mienne. C'etait pour cela que je l'appréciais. Il avait la clairevoyance que beaucoup n'avait pas. " Vous avez l'air épuisé mon ami". Ma voix se voulait douce. " Nenni". Son entêtement à paraitre toujours plus fort qu'il ne l'était me tira un sourire. Il était fatigué, tout le monde aurait pu le voir mais il s'obstinait à nier l'évidence. " Cessez donc de vous comporter comme un jeune coq Arichis. C'est presque si vous tenez encore sur vos jambes. J'exagérais et me moquait gentiment. Il n'avait pas à le prendre mal, en un certain sens, je l'admirais pour sa tenacité. " Votre langue, elle, ne semble jamais se fatiguer." Un petit rire m'échappa, bref mais sincère. " Jamais". Je déposais à ces mots un chaste baiser sur les lèvres du régent, m'obligeant à me hisser sur la pointe des pieds. " Vous devriez vous reposer pour votre voyage". Redescendant à ma taille habituelle,j'eus un petit sourire. " Allez-vous m'accompagner ou êtes vous trop fier pour avouer votre lassitude?". Je posais une main sur sa joue, puis passais le bout de mes doigts dans ses cheveux. " Notre lit est juste derrière, comme promis, vous pouvez restez." Il me retira la main, sans brutalité aucune mais j'avais le sentiment profond que cela lui déplaisait. Il était incompréhensible, si imprévisible que j'en arrivais à me demander si le jeu en valait la chandelle. Lâchant un soupir, je lâchais sa main et reculais d'un pas. Lui faisant face, je l'observais dans son entièreté. " Vous êtes un homme compliqué Arichis". " Si nous ne l'étions pas, vous ne vous intéresseriez pas à nous". Il n'avait pas tord. " Peut être le ferais-je, pour d'autres raisons". Je laissais quelques secondes de silence avant de reprendre: " Qu'avez-vous que ne puisse entendre?". " Comment ça?". Je réfléchissais rapidement à la formulation de ma phrase avant de m'asseoir au bout du lit sans le quitter des yeux. " Tantôt proche, tantôt distant, tantôt tendre, tantôt cassant... Je m'y perds". " Nous sommes ce que nous sommes". " Et être vous prêt à venir vous coucher?". J'avais repris un ton plus léger. La discussion n'aurait de toute façon pas aboutie. Il était du genre très compétent dans le détournement de sujet. Surtout lorsqu'on s'approchait des points sensibles. Mais j'avais assez de mordant pour un jour le faire lâcher prise. Je me le jurais. Dans un geste souple il se dirigea vers le lit. Sitôt l'eut-il rejoint qu'il s'y glissa, sans un mot ni même un regard de plus. Je levais les yeux au ciel, glissant sous le draps qui sentait le propre. Précautioneusement, afin de ne pas le brusquer, je me blotissais contre lui, la tête sur son épaule. Pas une parole ne s'était dite lorsque je lui souhaitais une douce nuit. Une main se mit à jouer avec mes cheveux et je n'eus pas le temps d'en savoir plus que déjà le sommeil me happait. La nuit fut sans rêve. Au matin, le soleil se levait à peine lorsque j'ouvrai les yeux. Une main était posée sur le torse du Régent qui semblait toujours assoupi. Je m'étirais lentement. Le sommeil avait été salvateur, et je me sentais plus en forme que la veille. J'observais l'homme à mes côtés. Il avait l'air si paisible ainsi endormi. A cet instant, jamais l'on aurait cru qu'il s'agissait là d'un des dirigeants les plus puissants du Royaume de Diantra. Lentement, je me levais pour mieux étirer mes muscles engourdis par le sommeil. Il ne broncha même pas lorsque je m'installais au petit bureau de fortune, certainement utilisé dans d'urgente occasion. Arichis ne semblait pas être un homme à aimer mélanger tout les pans de sa vie. Me servant de sa plume et d'un vélin, je traçais les courbes manuscrites d'une lettre: " Arichis d'Anoszia, Vicomte de Colozi et Régent du comté d'Ydril, Dragon du Sud. D'Alanya de Broissieux, Dame de Broissieux et baronne d'Alonna.
Vous dormiez encore et je n'eus pas le coeur à vous réveiller. Peut-être est-ce mieux ainsi. Je vous remercie, mon seigneur, pour votre acceuil et votre considération durant mon séjour Ydrilote. Votre terre est belle et riche d'expérience qu'il m'aurait plu de connaitre d'avantage. Helas, vous ne savez que trop bien la situation dans laquelle nous nous trouvons au nord. Dites aurevoir à vos filles qu'il m'a plu de rencontrer. Ce seront sans nul doute de très grandes femmes. Si l'envie vous prend, je pourrais toujours ouvrir mon castel à l'une d'entre elle pour quelques temps. Elle sera ma pupille et ce serait pour moi un honneur que d'avoir votre illustre nom en mon lieu. De même, si vous êtes un jour contraint à faire route vers le nord, vous trouverez en ma demeure une hospice. Dès mon retour au château, ma soeur, Angélique d'Entiane prendra la route pour Ydril comme convenue. Nous serons toujours à temps de nous envoyer quelques missives pour convenir des préparatifs du mariage.
Mon séjour fut en soi bien court, mais je gage à revenir si l'opportunité se présente. Que les Cinq vous protège, comme ils l'ont toujours fait. Votre reine, Alanya." Concluant la missive, je sortais des appartements du vicomte. Un petit pincement au coeur me serra la gorge tandis que je pensais à sa réaction en se trouvant seul à son réveil. Ce n'était pas la meilleure façon de se quitter mais il devrait s'en accomoder. En me rendant dans mes appartements, je fis ordonner notre départ immédiat. Très vite, nos montures, mes affaires et la dizaine d'hommes m'ayant accompagnés jusqu'ici étaient prêts. L'on se retrouva dans la cour, là où tout avait commencé. Encore une page qui se tournait. Montant sur mon destrier, nous nous mettions en route. D'un pas tranquille, je me tournais une dernière fois devant le castel du sud. " Le séjour fut bien court ma Dame". La voix de la jeune Ingrid me sortit de mes pensées. " Nous reviendrons". Cette réflexion était plus pour que pour elle... - Indications:
Pour ceux qui suivent ce rp, la suite se déroulera dans mon rp avec Alastein de Systolie.
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