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 Une belle prise [ Miriel ]

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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeMar 14 Aoû 2018 - 15:38




<< Une promesse de richesse




L’avorton s’inclina bien bas lorsque la mercenaire s’esquiva de sa présence, puis, une fois qu’elle eut quitté les lieux, il coursa jusqu’à l’entrepôt de son cabanon de fortune, là où il débuta une recherche exhaustive de sa paperasse. Depuis toutes ces années passées sur la route entre le Puy et Thaar, le bout de choux avait pris pour habitude d’emporter dans ses affaires, quelques décalages de primes, offertes pour les têtes de cetaines personnes recherchées. Parfois traîtres, parfois parjures, parfois esclaves en fuite, pierres et or étaient à la clé et, tant qu’à cheminer vers Thaar, dans l’un des plus béant puit de racaille, aussi bien en profiter. Ainsi il farfouilla de ses vilaines pattes, faisant s’envoler vélins et papiers de manière désordonnée, le tout allant décorer le plancher crade de cet entrepôt humide. Après nombres de jurons et de grommellements courroucés, le nabot tomba enfin sur l’affichette qu’il désirait.



" À tous chasseurs de prime,

Le prix de cette esclave, je le paierai par cent fois sa valeur au marché. Elle est belle, possède des yeux gris, une chevelure immaculée et n’a de sang-mêlé, que son visage typiquement humain. Ma marque, un cercle transpercé d’une fourche, décore son poignet. Sa dernière apparition a été déclarée dans la région de l’Ithri’Vaan.

Alak Quel’Tlarn "



Par deux fois, l’homme haut comme trois pommes s’y était reprit pour lire la description et, c’était sans équivoques. La mercenaire qui mit la main sur les cinq siphonneux de marchandise, collait en tout point à la description de l’article. Une aubaine pareille, non, il ne pouvait la laisser glisser entre les doigts. Avec de la chance, apporter un présent pareil à son maître lui octroierait peut-être quelques congés, voir-même, son affranchissement ? Dare-dare ses ordres furent donnés et une flopée de gros bras envahirent les bas quartiers dans l’espoir de retrouver la sang-mêlé. En quelques endroits dans le quartier, du tapage bruyant, soudainement, naquit au détour des épaisses brutes. Des gueules se faisaient briser, à défaut de parler et d’en informer les limiers. Sans savoir mettre la main sur la souris, une solution, moins efficace, mais plus certaine, fut engagée par les fiers à bras. Les sorties menant à l’extérieur des murailles furent barricadées d’hommes de main, capable de procéder à l’arrestation la plus musclée qu’elle soit. Et ce guet-apens, croyant qu’il se devrait d’être maintenu pendant des heures encore, se montra plus efficace que prévu, car voyez-vous, affolée comme elle l’était, cette souris, ce mignon petit animal, ne fit guère honneur à ses talents de larronne. Un coup, unique, s’abattit à l’arrière de sa tête et, s’en fut terminé de son marathon.





À son réveil, son douloureux et atroce retour, une sensation de sécheresse prit d’assaut les sens de la sang-mêlé. Lorsqu’elle sut ouvrir les yeux, elle put comprendre que sa langue et sa gorge, étaient aussi desséchés que l’endroit où elle se trouvait ; aux abords du désert Zurthan. Un soleil de mort, de ceux qu’on utilise comme une arme, comme un supplice à ceux que l’on expose trop longtemps à ses rayons, dominait le ciel en Roi. Elle avait pour elle, un appartement que l’on ne pourrait juger de luxueux … En réalité, des barreaux lui servaient de cage et à ses côtés, séparés de ces mêmes barres, d’autres prises, encore plus restreintes en mouvements qu’elle ne l’était, subissaient le même sort. Eux, avaient chevilles, poignets et même cou, rattachés à leur prison, tandis qu’elle, n’avait que les poignets rattaché solidement au dos et les chevilles mariées par une chaîne. Du sang séché, d’ailleurs, arpentait ce qu’elle pouvait apercevoir de son corps : à tous les coups, le coup qu’elle reçut au crâne, n’en était pas la moitié d’un. À ses côtés, une flopée de personnes, endimanchés lourdement comme les plus dangereux des mercenaires, gardait le convoi, tandis que devant la charrette qui transportait les esclaves, un nabot tenait les rênes des chevaux. Nul bruit, nulles lamentations, seules quelques quintes de toux animaient le convoi.

Le chemin sera long, pour celle qui crut possible, s’extraire si aisément de sa condition …


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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeMar 14 Aoû 2018 - 21:05



La douleur était lancinante. On aurait dit que quelqu’un lui avait écrasé le crâne contre une pierre. Elle tenta d’ouvrir doucement ses yeux, mais le moindre mouvement, aussi petit était-il,  lui faisait ressentir la zébrure que la douleur laissait sur son passage. Au bout de longues minutes, l’hybride réussis à ouvrir doucement les yeux et fut immédiatement aveuglé par les chauds rayons du soleil. Elle joua à ce jeu, tentant tant bien que mal d’ouvrir les yeux et lorsque ses prunelles grises furent finalement capable de voir où elle était, la panique l’emporta aussitôt. Elle se releva rapidement, mais ses mains, liés assez fermement dans son dos et les chaînes à ses pieds ne l’aidèrent en aucun cas. La douleur sembla s’endormir face à la panique qui lui liait l’estomac. Elle regarda autour d’elle pour voir les pauvres âmes qui, attachés de tel façon, tentait désespérément de contrôler leurs respirations. Elle ne put s’empêcher de rugir un cri de colère, avant de donner un solide coup de pied sur la cage. Un des mercenaires, surprit par la furie de l’hybride eut le malheur de mettre ses doigts entre les barreaux. Miriel réagit instinctivement et donnant un autre coup de pied écrasa les doigts du malheureux. Ce dernier se mit à l’injurier en tenants ses doigts. Pendant que les autres esclaves se mirent à l’observer avec étonnement. Comme si le fait de ne pas accepter la captivité était un sacrilège.

Le convoi s’arrêta soudainement, et Miriel se retourna, toujours en furie, pour observer le conducteur du convoi. « TOI! » Siffla-t-elle entre ses dents, lorsqu’elle aperçut le minuscule nain qui guidait le convoi. Le nain se retourna rapidement vers elle. Si son regard avait pu tuer, le pauvre aurait été mort sur le champ. La colère et la haine dévorait son cœur. S’il croyait l’avoir comme cela, il s’était définitivement trompé de personnes « Libérez-moi! Vous n’avez aucun droit! » Dit-elle d’un ton fort, et sûre. C’était faux, elle-même le savait. Elle s’était fait avoir comme une débutante. La panique l’avait envahi et elle avait été incapable de s’ajuster et de coopérer avec l’énergie que celle-ci aurait pu lui donner. La mercenaire se débâtit encore une fois, et ce même si elle sentit le sang couler sur ses poignets. Cela prit plusieurs minutes avant qu’elle réussisse à reprendre le contrôle de ses émotions. La panique disparut tranquillement pour laisser place à la haine et à sa logique habituelle. Il y aurait une occasion pour se sortir de ce problème. Son regard se descendit vers sa ceinture, et évidemment les mercenaires lui avaient enlevés ses armes qui ornaient sa ceinture. Elle regarda autour d’elle et aperçut le mercenaire aux doigts écrabouillés lui jeter un regard colérique. Elle lui fit un sourire moqueur, Ah! Mais si il en veut plus, Je vais lui en donner plus à ce salaud! Pensa-t-elle. Elle attendit que leur regard se retourne sur la route, pour jeter un rapide coup d’œil à l’intérieur de sa botte. Elle eut un sourire de soulagement en sentant le métal froid de sa petite lame d’urgence contre sa peau. Décidément, les mercenaires ne devaient pas être les plus brillants dans cette bande. Elle observa pendant quelques minutes la dynamique du groupe. Pas un seul son ne pouvait s’entendre, outre quelques toussotements inconfortables. Elle décida de tenter pour le tout et se tourna vers le nain. « Eh! Toi!  Crois-tu vraiment que ton maître à quelconque intérêt à m’avoir? Si tu m’apportes à lui tu ne lui donneras que des problèmes! » C’était loin d’être une menace, plutôt une promesse, elle s’était jurée de ne laisser personne prendre sa liberté et elle n’allait définitivement pas retourner à l’esclavage sans dire un mot ou sans mettre ciel et terre sans dessus dessous.
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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeMar 14 Aoû 2018 - 22:05






La douleur vive de ses doigts écrabouillés fit mugir de rage le gros singe lourdement harnaché. Sans le consentement de son patron, il approcha son étalon de la cargaison pour venir secouer la cage de la revêche créature de plusieurs coups de botte. Il ne manqua guère non plus de l’incendier de tous les noms possibles et inimaginables, ce qui au final, hérissa pour de bon le nabot. Un coup sec aux brides des animaux qu’il contrôlait, puis il fit stopper net le convoi.

« Pute vierge et sacre bite en bois! Z’avez pas terminé ? Là, là! Qu’est-ce qui se passe ?! » Il se redressa de tout son long, à peine visible par-dessus le dossier de son siège, sur lequel d’ailleurs, il monta sur l’assise pour mieux voir le bordel qui s’y tramait. « Z’allez m’expliquer oui ou merde? » Tonna le nabot, ses épais sourcils froncés de manière oblique.

« Heuh, c’est votre nouvelle prise, patron. Elle s’est réveillée et elle est pas très commode. » Affirma le pauvre soldat aux doigts en bouillie, toujours à secouer sa patte comme si s’était pour mieux amoindrir sa douleur.

« Ah ouais, ah ouais … Tu t’attendais à quoi, qu’elle soit heureuse de retrouver sa place ? Hin ? » Répondit dare-dare le bout de choux, comme si le tout était d’une évidence certaine. Était-il con à ce point? Et probablement que le nain se serait plaisir de lui rappeler sa position de sbire, de simple fier à bras, de le rabaisser pour qu’il comprenne qui ici dirigeait le convoi! Mais non, pas le temps, il lui fallait endurer les piaillements de sa nouvelle captive. Une moue dédaigneuse déforma sa vilaine bouille et aussitôt, dût s’en remettre à l’évidence : elle était aussi idiote qu’elle était belle. À tous les coups, la pauvresse n’avait pas conscience de son sort, ni même de son employeur.

« Rrhhr … Tu commences à me chauffer les oreilles avec tes âneries, ma coquine. Bien sûr que tu rapporteras! Sais-tu seulement combien ton ancien maître est prêt à coucher pour te récupérer ? Suffisamment pour acheter ma liberté, héhé. Et des problèmes, si tu veux, je suis prêt à te gager cher que c’est toi qui en auras, si tu continues d’être aussi sauvage. Mon maître les aime dociles et serviles, sinon quoi il ne les donne pas aux chiens, mais à ses hommes, si tu vois ce que je veux dire. Hin hin hin. » Termina le court sur patte, tout en ricanant comme un bon, se bidonnant tellement qu’il poussa une quinte de toux rauque et répétée, jusqu’à ce qu’il en crache un immonde glaviot au sol. Le sort des belles créatures l’amusait vraiment.

« Apportez-lui de l’eau, quand même. Imaginez qu’on nous donne moins parce qu’elle est amochée. Et à manger aussi, mais pas trop. J’ai pas envie qu’il lui pousse du gras sur le cul, héhé! » Derechef, il s’esclaffa bruyamment, tout en ordonnant à ses animaux de reprendre leur marche cadencée. Le convoi reprit ainsi sa route, éloignant à chaque foulée la sang-mêlé de sa liberté.



Les journées s’écoulèrent et, avec elles, le paysage s’assombrit. Il n’y avait plus devant eux qu’une étendue infinie de sable, de quelques monticules de pierres et ce Volcan, au loin, qui ne cessait de grandir. Le jour, une chaleur, étouffante et accablante soumettait la marchandise à rude épreuve. Au contraire, une fois les lunes bien hautes, une brise fraîche, voir même gelée, contrastait de manière agressive avec la température du jour, octroyant la tremblote à certains des asservis. Au soir, alors que la bleusaille se permettait le confort d’une généreuse flambée, la racaille entravée jusqu’au cou, se placardèrent le visage contre les barreaux de leur cage, profitant de chaque passage venteux, qui chassait les flammes pour lécher leur vilaine bouille. Il faisait froid, bien froid, et c’était maintenant chose certaine, parce qu’un des esclaves ne bougeait désormais plus. Il était immobile, sans souffle, étalé sur le côté depuis maintenant cinq heures.


« Heuh, Patron, j’pense que y’en a un qui nous a claqué. » Grogna un des sbires, évidemment en faisant tirer la gueule à leur maître.

« C’est pas vraiii! Vous l’avez nourri, bande d’idiot? Et la flotte, vous lui en avez donné au moins?! »

« Bah si, mais il avait pas belle mine. Il était tout rouge, comme une écrevisse. Et il suait, à grosses gouttes, même. »

« Bah oui, bon, le soleil hein, ça oblige de rotir un peu et de suer. Je sue, moi, par exemple, triple idiot! »

« Nonon, maître. Le gars, il suait encore quand le soleil était couché. »

« Espèce de gros connard puant! Il avait de la fièvre alors, fallait pas le laisser crever comme ça! C’est lui qui était censé payer notre voyage du retour ! Arrggg, maintenant faudra puiser dans ce que vaut la coquine. » Et il se redressa, époussetant ses défroques pour en faire le retrait du sable. Il s’approcha de la cage de Miriel pour mieux s’adresser à elle. « Tu manques de quelque chose, mmh ? » Grogna-t-il à son adresse, le regard mauvais et loin d’être prêt à jouer.


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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeMer 15 Aoû 2018 - 11:38



Combien son ancien maître était prêt à donner pour la récupérer? Elle repensa à tout les sévices que Alak lui avait fait subir et ferma les yeux.  Ce n’était définitivement pas pour la couvrir d’affection paternelle qu’il tentait de la retrouver. Mais probablement par pur vengeance, après tout leur dernière rencontre ne s’était définitivement pas passé amicalement, elle qui avait défier un des sous fifres de son père. Elle défia du regard encore une fois cet esclave, qui pourtant, connaissait exactement ce qui allait se passer, avait refusé de lui donner quelconque aide. Apparemment l’avarice n’était pas seulement pour les maître de ce monde. « Je n’en n’ai rien à foutre de ton maître! Si tu penses que tu me fais le moindrement peur avec tes menaces à la con! »  Elle le croyait réellement,  pouvait-il être vraiment pire que Alak  Quel’Tlarn? Elle en doutait sérieusement. L’hybride avala difficilement sa salive, non pas par peur, mais plus par dégoût après que le nain eut craché la moitié de son poumon au sol. Décidément son sort semblait l’amuser. Il hurla à ses sous-fifres de lui donner de l’eau et à manger. Ce qu’il firent rapidement. Miriel secoua la tête et les regarda d’un air amusé. « Ah bien oui! Bravo gros merdeux! Tu veux que je mange comment avec les mains dans mon dos? » La demi-drow se tortilla et réussit, tant bien que mal à passer ses bras sous ses jambes . Au moins, elle pourrait agripper le morceau de pain que le mercenaire lui avait donné. Les jours passèrent lentement, très lentement. Les chauds rayons du soleil du désert n’aidaient en rien la cause. Elle guetta la moindre occasion de s’enfuir, mais les occasions ne se présentèrent guère. Disons que les mercenaires étaient peu enclins à les laisser hors de la cage. Surtout  avec la légère déclaration de furie qu’elle avait eu contre les doigts du gros singe. Ce dernier n’hésitait pas à lui lancer une insulte ou à lui jeter un regard malveillant aussitôt que l’occasion se présentait. Les longues journées chaude, suivi des longues nuits glaciale n’aidèrent en rien la fatigue du convoi et ce fut au cours d’une de ces nuits glaciales que les mercenaires s’aperçurent qu’un des esclaves avaient finalement abandonné la lutte contre le voyage.

La nain, visiblement inquiet de ne pas toucher une aussi grosse prime que prévu, engueula ses sbires avec autant de puissance que petit corps lui permettait. On aurait dit un minuscule chien aboyer de la façon la plus agaçante possible et le pauvre ne faisait peur à personne. Il approcha son visage zébrés de rides près de la mercenaire qui tentait tant bien que mal de se réchauffer. Mais disons qu’elle fut tout, sauf accueillante; « Approche ta sale gueule encore prêt de moi et je te la démoli contre les barreaux de cette foutue cage. » Siffla-t-elle. Quel ne fut pas sa surprise d’entendre un des mercenaires éclater de rire. Définitivement le petit nain n’allait clairement pas prendre cette écartade à la légère.  Mais il fut vie interrompu par un autre de ses sbires qui s’exclama « Ah mais patron! L’hybride elle a les poignets en sang? On la laisse comme ça? Où notre prime va être réduite? »  Miriel haussa les sourcils en observant le mercenaire peu brillant. Voilà l’occasion parfaite de s’échapper. Si au moins il pourrait ouvrir cette stupide cage et lui délier les pieds des chaînes! Mais le nain ne fit pas de manière et s’éloigna rapidement de la cage. Elle frissonna encore une fois tentant tant bien que mal se réchauffer lorsqu’elle fut interrompu par une remarque du même mercenaire qui s’était inquiéter de ses poignets un peu plus tôt. « Elle n’arrête pas de greloter! Si vous voulez patron, je peux trouver une façon de la réchauffer! » Dit-il en se frottant les mains, une étincelle de désir dans les yeux. Miriel tourna son regard glaciale vers lui, si il tenait à sa vie, valait mieux ne pas la toucher. « Je vous promets de pas l’abîmer beaucoup! » Rires gras parmi les mercenaires, Miriel roula les yeux et détourna son attention du groupe. Elle observa les pauvres âmes conquises, qui tentait tant bien que mal d’attraper le moindre rayon de chaleur qui pouvait s’échapper du feu. Elle secoua la tête et tenta de dormir. Mieux valait avoir le plus de force possible pour son évasion.
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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeMer 15 Aoû 2018 - 21:06





Elle en avait encore dedans, la tigresse! Même après qu’elle fut rationnée de flotte et de protéine, on sentait encore le feu qui animait sa colère et sa fougue. Le nain en eut sur le coup pratiquement un frisson d’excitation, mais préféra plutôt la menacer de son index velu. Depuis, il commençait à bien l’aimer, ce bel animal. Miriel était un spécimen en son genre, supérieur de beaucoup à ses semblables, comme il ne s’en fait plus. Elle avait du cœur au ventre, une soif inépuisable de haine et rien ne semblait l’effrayer. Et cette simple pensée, de découvrir ce qui pourrait l’horrifier, lui hérissa le poil des jambes. Non, plutôt que de lui balancer à la tronche une autre menace, il expira, pour mieux renifler de son immense pif et tenter de la souiller d’une pituite bien gluante. Avec de la chance, la lionne rugirait de nouvelle et même mordillerait de rage les barreaux de sa cage! Il termina après avoir admiré la scène de son sourire mauvais, s’en allant ensuite vers le feu d’où il venait pour se faire chauffer les poils du cul, à quelques pouces seulement des gerbes de flammes. Quant au commentaire du gros con, le nabot expira d’agacement, comme s’il commençait à s’éreinter de devoir tout gérer et d’être entouré d’une bande d’attardé notoire.

« On s’en fou de ses poignets, son maître comprendra bien qu’on a dût l’enchaîner. S’il est pas à moitié idiot comme vous l’êtes, il est au courant qu’elle est dangereuse. J’dois vous rappeller que c’est elle qui a attrapé la pute vierge qui nous a dérobé notre rocaille ? Hin ? Faut vraiment que j’vous le rappelle ?! » Insista-t-il, haussant le ton comme un animal qui possédait la rage, même s’il n’en menait pas plus large qu’un petit chiot. Chiot obèse, oui, mais chiot quand même.

« Et non, personne n’y touche. Là, oui certainement quelqu’un sera abîmé, mais j’ai l’impression que ce ne sera pas elle et je n’ai pas tellement envie de rentrer seul sans la marchandise. Bande de pedzouilles! » Grogna-t-il comme dernière intervention, avant qu’il ne se redresse pour quérir le confort de sa tente. Plus que quelques jours avant qu’ils ne rentrent au bercail et enfin, il pourrait souffler un peu …

Les jours prochains furent pour la marchandise tous aussi éprouvants, bien que les jours marquèrent un cessez-le-feu sur les rayons de l’ardent astre diurne. Ils devaient d’ailleurs cette période de repos à l’auguste montagne qui s’imposait un peu plus chaque jour devant eux, leur servant de bouclier naturel. Puis, enfin, ils arrivèrent. Le convoi stoppa sa marche cadencé devant un portail si immense, qu’on pourrait douter du miracle qu’il fallut pour le construire à même le roc. Devant, planté comme des statues de marbre, se trouvait une dizaine de sentinelles armées de piques et d’heaumes aussi sombre que leur harnois. Après avoir décliné son identité devant eux, les chevaux reprirent leur course pour s’engouffrer dans le volcan éteint, laissant en son sillage le souvenir de la lumière naturelle au profit des ténèbres de l’Elda. L’humidité vous prenait le museau dès les premiers instants, de même que l’odeur naturelle de cet environnement sulfureux. Alors, le nabot stoppa derechef son char, mais cette fois-ci, devant une bâtisse dont l’insigne avait en son centre deux fouets dépliés et croisés en leur centre. Une maison d’esclavage, à tous coups.


« Vous, les deux affreux, allez voir le maître des lieux et dites-lui que nous avons sa cargaison. Transférez au passage notre belle lionne dans l’autre caravane, que je puisse rapporter à notre maître le fruit de ses désirs. » Et c’est ce qu’ils firent aussitôt, sans faire attention aux insultes. Depuis, c’était devenu une habitude de simplement les ignorer. Autrement, peu de mots auraient été assez élégants pour décrire le sort qu’ils lui auraient réservé. À quatre, ils se mirent à soulever la cage de la petiote, et évidemment, la tâche ne fût de tout repos, car la lionne avait faim et c’était peu dire. Elle rugit, se débattit de toutes ses forces, jusqu’à ce que l’un d’eux relâche son côté de la prison pour qu’elle ne se cogne contre la caravane voisine, au grand damne de la belle sang-mêlé. Évidemment, le nain s’en bidonna à cœur joie, se tappant la cuisse comme un vrai petit rigolo.

« Elle est toute maigrelette et encore, elle vous donne du fil à retordre! Décidément on vous paie bien trop cher, les connards! » Il avait pourtant raison. D’où puisait-elle ses forces ? N’avait-elle pas faim, depuis tout ce temps encagé ? N’était-elle pas courbaturée, d’avoir été si longuement restreinte dans ses mouvements? C’était une énigme à laquelle, il ne savait s’il aurait un jour de réponse, car d’ici cinq minutes à peine, elle serait livrée à son maître vénéré.

Sur place, la demeure était immensément riche et décorée de manière à en faire baver même les mieux nantis. Après qu’on ait offert la liberté à Miriel ( Tout en s’assurant qu’elle fut correctement menottée, maintenue et gardée par les fiers à bras ), on la guida à l’étage, dans une chambre où on avait emménagé quelques crochets incrustés dans les dalles du mur. Là, ils la rattachèrent aux chevilles et l’esseulèrent dans l’espoir que rentre bientôt son maître … Il aurait, à son retour, une surprise des plus décadentes.



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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeVen 17 Aoû 2018 - 11:20



Les jours passèrent lentement, toujours prisonnière de cette minuscule cage, Miriel tentait tant bien que mal de conserver la moindre parcelle d’énergie qu’elle avait. Tentant de bouger assez pour ne pas souffrir trop de cette inactivité forcé. On la nourrissait à peine, et la ration d’eau quel avait était loin d’être suffisante, mais la colère qui grognait en elle était assez puissante pour la maintenir en vie. Le nabot qui semblait diriger le convoi par exemple, elle avait d’innombrables scénarios de ce qu’elle lui ferait si ils auraient le malheur de faire une erreur. Noyé, torturé, brûlée… Presque toute les pires tortures lui était venu en tête. Si ce dernier faisait la moindre erreur, il était pas mieux que mort! Quand au reste de sbires sans cervelle, ces derniers périraient rapidement. Rien de pourrait arrêter la haine qui dévorait le cœur de l’hybride. Au bout de quelques jours de torture sous sa forme la plus cruelle, le convoi arriva finalement au pied du volcan. Son cœur sembla s’arrêter lorsqu’ils passèrent les immenses portes du Puy. Elle sentait alors ses chances s’affaiblirent, comme si ses opportunités se réduisaient à chaque pas que les chevaux faisaient à l’intérieur de caveau sombre et humide qu’était cette cité pourrie. L’humidité lui glaça les entrailles, ou qui sait peut-être était- ce la peur qui la glaçait? Car soyons honnête, la mercenaire avait peur. Peur pour sa vie, peur que sa liberté soit à jamais enlevé. Une vie de servitude après avoir gouté à la liberté semblait la pire punition qu’on pouvait imposer à un être, quel que soit sa race. L’odeur de sulfure qui lui emplissait le nez lui rappelait de douloureux souvenir.

Le convoi arrêta finalement devant une bâtisse ou l’enseigne ne laissait rien à l’imagination. Une maison d’esclave. Le nain aboya ses ordres à ses sbires qui déchargèrent la marchandise rapidement. Jusqu’à ce qu’il se tourne vers elle pour leur hurler de la changer de caravane. Mais ses paroles la laissèrent sceptique. Le fruit de ses désirs? Pourquoi la ramenait-elle à son maître, alors que le sien était prêt à dépenser une fortune pour la ravoir. Ce dernier ne voulait-il pas la récompense ? Quoi qu’il en soit, ce changement de plan n’annonçait rien de bon et lorsque le groupe d’affreux se saisirent rapidement de sa prison d’acier  pour la déplacer, elle n’hésita pas à leur rendre la tâche difficile, écrasa les doigts de certains, et tenta de bouger le plus possible. Malheureusement, ce plan se retourna rapidement contre elle et un des sbires, sous la douleur de ses doigts écrasés, lâcha la cage qui se cogna durement contre la caravane. Miriel se heurta durement la tête sur les barreaux de sa prison. Pendant qu’elle tentait de reprendre ses esprits, les mercenaires finirent leur travail, sous les rires hystérique du nabot et ils reprirent la route.

Leur route ne  fut pas bien longue, et ils arrivèrent rapidement devant une immense demeure. Les mercenaires, profitèrent de l’accalmie que Miriel leur offrait et la sortirent finalement de sa cage pour mieux la menotter et l’entraîner dans les couloirs richement décorés. L’entrainer était un bon terme, elle avait peine et misère à soutenir son poids, sous la malnutrition et le fait d’avoir été restreinte aussi longtemps. Ces jambes refusèrent tout simplement de soutenir son poids.  La mercenaire avait le souffle court, et les deux sbires la conduirent dans une chambre. Ils lui attachèrent les chevilles avec des chaînes avant de laisser seule. Miriel prit quelques secondes pour regarder autour d’elle. La chambre, richement décoré, ne laissait rien présager de bon. Après tout, quel maître donnerait une chambre comme celle-ci à une esclave. Cette seule pensée la fit frissonner. La dernière chose qui l’attirait était la main de son nouveau maître drow sur son corps.  Elle n’avait pas une seconde à perdre, elle se pencha rapidement pour attraper la petite lame qu’elle avait caché dans sa botte. Juste attraper cette dernière d’avéra être une tâche beaucoup plus ardue qu’elle n’avait prévue. Après tout, les chaînes qu’elle avait au poignet rendait la moindre tâche difficile et lui procurait une douleur. Disons que ses éclats de colère et les cordes qui l’avaient retenue pendant tout ses jours avaient laissés ses poignets en sang. Une fois que la lame fut attrapée, elle commença rapidement à tenter de forcer un des loquets des chaines à ses poignets. Si elle pouvait au moins se débarrasser de ses liens, elle pourrait trouver rapidement un endroit où se cacher et élaborer un plan plus concret. Malheureusement pour elle, les bruits de pas qui approchaient arrêtèrent sa progression. Elle remit la lame dans sa botte rapidement et se releva pour faire face à celui qui venait d’entrer. La demi-drow le dévisagea en lui jetant un regard mauvais. « Libérez-moi immédiatement, vous n’avez aucun droit de retenir! » Elle lui avait dit cette réplique fermement, espérant que la peur qui lui nouait l’estomac ne se faisait pas voir.  


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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeMar 4 Sep 2018 - 16:04





Il joua du talon de gauche à droite, tandis qu’il se plut à admirer ce visage tordu de douleur, à mesure qu’il écrabouillait sa trachée de son bottillon. C’était là pour lui le bon prix de sa victoire, que de se permettre de prolonger la souffrance de son adversaire vaincu. Au détour de plusieurs minutes, à cascader d’un bout à l’autre de cette salle d’entraînement ténébreuse, Kahveka prouva encore une fois à l’une de ses recrues, qu’elle n’était pas venue encore la date de sa déchéance. Ainsi, le souffle manquant, empreint d’une respiration haletante, le maître des ombres rompit ce silence de mort, où seules les complaintes de son adversaire faisaient écho dans cette vaste salle.

« Je ressens chez toi mon garçon, un fulminent sentiment de colère… Et c’est ce qui rendait tes mouvements si prévisibles. Toutes ces heures d’apprentissage, de méticuleuse recherches, à parfaire tes connaissances et techniques furent balayées du revers de la main, à la seconde où tu as vu rouge. Cette estafilade à la joue, que je t’ai dessinée de ma lame, elle t’a fait perdre a raison et, au même moment, le combat. » Le sombrelfe s’octroya un bonbon supplémentaire, appuyant le cuir de sa botte une ultime fois au cou du jouvenceau, afin de se repaître de la grimace douloureuse qui tordit son faciès. Ce ne fût qu’après avoir savouré sa victoire longuement, qu’il entendit crisser les gonds d’une porte et qu’il vit des ténèbres, se manifester une risible et minable petite ombre. Son laquais, sans doutances, revenait de son périple.

« Alors, alors … Est-ce que mon limier est revenu la queue entre les jambes ou avec le bâton que je lui ai lancé? » Et aussitôt qu’il montra sa vieille frimousse de nabot, un sourire sardonique décora le faciès du Drow qui, là toute suite, omit en totalité la présence de son téméraire de jeune élève. Son professorat avait assez duré. Con comme il était, ce jouvenceau de petit bœuf saurait corriger ses erreurs que trop tardivement pour le maître des ombres et s’en verrait agacé trop tôt. Non, c’était désormais le temps des affaires! Elles avaient d’ailleurs, forte tendance à amuser Kahveka, voir même à le détendre.

Une fois séparé des ombres, son avorton de serviteur courba l’échine en guise de soumission aussi bas que le gras de son bide lui permit.  Dans la manœuvre, il y fendit pratiquement ses braies, tant le renflement de son cul y tendit les tissus. Une raison supplémentaire, qui expliquait pourquoi le maître des ombres ne pouvait se lasser de cette si comique créature! Une révérence disgracieuse plus tard, Mordex ravala sa salive et par le fait même, troqua le ton acerbe dont il fit si souventefois usage durant son périple, au profit d’un timbre de voix moins assuré, plus craintif. Un ton qui possédait moult accointances avec la manière dont il était traité au quotidien, il va s’en dire.

« Mmh mmh, si par bâton vous parlez de vos gemmes, oui-dah! J’ai réussi à remettre la main dessus. » Marmonna le petiot, avant que ne s’approche de lui son patron d’un pas lent, mais bien appesantit de détermination. Il sentit sur lui s’écraser le jugement de son maître, monter en lui une colère latente, qui aurait tôt fait de se déverser sur lui … Arrivé à son niveau, le moindre homme sentit sa chevelure saisie, restreint à redresser sa vilaine bouille pour affronter les yeux carmin de Kahveka. Bien qu’illuminé de ce même sourire qu’il vit à son accueil, son maître n’avait pas idée à rigoler. Ainsi il devina la suite et ne lui donna pas même l’occasion de s’exprimer, déballant son sac du tac au tac. « Et si vous vous demandiez … Oui, nous les avons toutes récupérées… Toutes! »

« D’accord, mais … Ceux qui m’ont fait ce sale coup, les as-tu emportés avec toi, au moins ? Sont-ils vivants ? » Rajouta Kahveka, la main inquisitrice toujours enfouie dans la masse de cheveux du nabot.

« Bah euh, c’est-à-dire qu’on les a pas tous trimbaler … On a leur chef, une putain de Thaar, mais les autres … On les a un peu buté, quand même … puis on les a balancés leur cadavres dans les douves. »

« Attends, attends … » Rétorqua le maître des ombres, raffermissant sa poigne suffisamment pour en arracher quelques premiers cheveux. « Ce que tu me dis, c’est que je n’aurai que leur chef, une femme en plus, pour prendre ma revanche? »

« Maiiiiiiiiiiss ! Vous m’aviez demandé leurs têtes! Je les ais! C’juste qu’elles sont plus au bout de leurs corps! » Geignit le nain, avant qu’il ne retrouve la liberté après un grognement de son maître.

« Disons que je ferai abstraction de ton manque de zèle, pour cette fois. »

« Aussi, j’ai … Enfin, une opportunité s’est présentée et, j’ai cru bon, pour vous maître, de m’en saisir. J’ai croisé une esclave là-bas, qui avait sur sa tête une coquette somme. Je vous l’ai ramenée et je l’ai fait attacher dans votre chambre. Vous aurez tout le loisir d’en profiter à votre convenance avant sa livraison. »

« Là … Làaa je te reconnais Mordex. Bon chien, tu as bien mérité un peu de repos. Demain en guise de récompense, je te libère de tes obligations et te donne congé de moi, tu pourras si tu le désires, t’acheter du bon temps. À tes frais, bien évidemment. »

« Mon maître est trop bon, merci! » Marmonna la fripouille, masquant son visage froncé d’agacement en une révérence exagérée.

Et tous trois prirent des directions différentes. Pour la recrue, l’infirmerie. Pour le nain, les putes et pour le maître des ombres, ses appartements personnels. Quelques minutes suffirent pour qu’il atteigne sa chambre, là où il pourrait panser ses plaies, nettoyer ses mains poisseuses de sang et rafraîchir son faciès humide de ses derniers efforts. Lorsqu’il se manifesta dans la salle, la première chose qui le percuta fut cet animal, garrotté aux chaînes qui pendouillaient un peu partout dans cette vaste pièce. Ses poignets, tous deux, étaient décorés de plaies anciennes et plus fraîches qui laissaient présager son niveau d’obstination. Et son faciès, aussi doux que les plus mielleuses puysardes, ne montrait aucune marque de peur ou de crainte … En était-elle pour autant dépourvue ? Son franc parlé, alors qu’elle n’avait plus rien pour elle, enfouie dans les tréfonds du Vatna, ne prouvait qu’une seule chose : doucement, comme un poison, la panique la gagnerait bien assez tôt.

Il ne prit guère peine à donner suite à cette stupide déclaration. Non, plutôt il se dirigea vers un pan de mur, où un châssis de métal avoisinait une bassine de flotte surélevée sur un piédestal. Il fit claquer quelques sangles, se contorsionna pour en libérer d’autres, puis fit le retrait de son poitrail de cuir clouté, toujours en ignorant complétement la semie-elfe. Son dos, de même que ses épaules, sa nuque ou peu importe où les yeux de Miriel se poseraient, croiseront au travers sa musculature bien définie, les stigmates de ses erreurs de jeunesse, d’affrontements du passé ou même, des preuves de participations aux différentes guerres de ce Royaume. Un affreux tableau qui témoignait non seulement de son expérience, mais également de son âge avancé. Ce ne fût qu’une fois le visage aspergé d’un peu de flotte, qu’il se retourna vers sa nouvelle acquisition, non sans d’abord mettre la patte sur un poignard, tantôt niché dans sa botte.


« Comme ça, mon avorton d’esclave m’a rapporté une belle prise. » Dit-il, en s’approchant de quelques pas, pour mieux cette fois, admirer tous les détails de sa marchandise. Un sourire mauvais, illumina son faciès au travers les ombres projetées par les candélabres.

« On m’a narré que tu étais une esclave … Et tu t'ennuyais de ton chez-toi, pour y revenir si prestemment? » Son sourire s’accentuait, il aimait à voir ses prises s’agacer de ses commentaires.

« Et j’imagine que tu dois être précieuse, pour qu’un homme couche autant de richesses pour te récupérer … Comment te nommes-tu? »



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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeDim 9 Sep 2018 - 15:12



Il semblait que la température de la chambre soit devenue glaciale lorsque le sombrelfe entra dans la pièce. Il ne prit même pas le temps de répondre à l’ordre que Miriel lui avait donné. Quoi qu’elle n’était pas dans la meilleure des positions pour ordonner quoi que ce soit. Le drow se dirigea vers une bassine d’eau avant de commencer à nettoyer ce qui semblait être du sang. Miriel frissonna en regardant son manège. Cette rencontre n’annonçait rien de bon. Il enleva son armure de cuir pour dévoiler les marques qui zébraient son corps. Preuve, que ce dernier avait survécu à de nombreuses batailles. Les minutes commencèrent à devenir de plus en plus longues, le drow semblait avoir un malin plaisir à la faire languir. Il enleva un poignard de sa botte et le déposa sur une table et commença à la détailler de haut en bas en ayant un sourire moqueur au visage. Il osa même la qualifier de belle prise. Elle se renfrogna et plongea son regard grisâtre dans les yeux carmins de son nouveau « maître ».


Miriel le défia du regard alors qu’il s’avança vers elle. Décidé, elle ne le laisserait pas savourer l’effet que la panique avait sur elle. Elle avança d’un pas pour se rendre le plus près possible de son « hôte » et siffla entre ses dents; « J’ai été affranchis voilà vingt ans de cela. Vous devez faire erreur sur la personne si vous croyez que quiconque veulent payer un écu pour m’avoir. » C’était un mensonge bien entendu, mais qu’es que ce drow savait réellement? Si elle russisait à mettre le doute dans son esprit, peut-être retournerait-il chercher le nabot, ce qui lui donnerait juste assez de temps pour se libérer rapidement de ses chaînes. La réponse du drow ne tarda pas à se faire entendre, une voix grave et sombre. Le genre de son qui vous donnerait froid dans le dos; « Ah! Dans ce cas, j’ai en effet peut-être fait une erreur » Il avait dit cela avec un sourire sur son visage. Le genre de grimace qui était loin d’être rassurante. « Nous irons voir ton ancien maître celui qui t’a affranchis. Puis, si cette histoire est belle et bien vraie, je te dédommagerai au centuple. Dans le cas contraire, où tu me forcerais à foncer dans un mur de honte, comme si j’étais assez idiot pour croire que tu as été affranchis. Eh bien laisse-moi te promettre, que tu te souviendras toute ta vie et ça, je le jure sur ce que tu as de plus cher, de pourquoi il ne faut pas mentir. » Son horrible grimace venait confirmer qu’il se ferait un plaisir à mettre à exécution sa menace. Ce qu’elle avait de plus cher? Elle ne put s’empêcher de lui envoyer un sourire moqueur. Ce qu’elle avait de plus cher était la liberté qu’il lui avait déjà prise. En ce moment, l’hybride savait pertinemment qu’elle n’avait plus rien à perdre. Soi elle rester prisonnière, soi elle tentait le tout pour le tout en tentant de se libérer des griffes de l’abomination qui se tenait devant elle.


Elle recula d’un pas, laissant un peu de répit à ses chevilles qui étaient toujours retenus à ces lourdes chaînes et lui répondit, toujours en souriant; «  Cela risque d’être légèrement difficile… J’ai été affranchi à la mort de mon maître. À croire que cent années de loyaux services en tant que mercenaire aident! »[/color] Elle remercia le ciel d’être si bonne actrice, en vingt ans à Thaar elle avait réussi à apprendre des meilleures acteurs qui soient.  Elle reprit son air défiant avant de lui ordonner; « Maintenant, libérez moi. » Son visage devint de marbre tandis que celui de son interlocuteur avait toujours ce stupide sourire aux lèvres. Il cherchait clairement à la provoquer et l’hybride tentait tant bien que mal de contrôler son envie de lui envoyer son poing à la figure. Il fallait qu’il avance encore un peu. Qu’elle le pousse à venir vers elle, et cela ne prit que quelques secondes avant que ce dernier ne s’avance vers elle, tentant tant bien que mal de compromettre sa sécurité. « Ce serait en effet un beau gaspillage, que de t'envoyer à l'abattoir. Après tout, avec de si beaux yeux, tu es sûrement à même d'accomplir de belles prouesses... Puisque c'est toi qui a récupérer mes gemmes. Je me trompe? » Miriel haussa un sourcil, hésitant où il voulait en venir avec cela. Est-ce que son nabot lui avait tout raconté? Après tout, elle avait tenté de fuir Thaar totalement paniqué…  « En effet, raison de plus pour enlever ses chaînes, car soyons honnête, vous n’auriez rien revu si ce n’était que de votre pathétique petit chien » Il se rapprochait de plus en plus, Miriel pouvait à présent sentir son souffle sur elle pendant que ses yeux la détaillait avec envie. L’hybride tenta tant bien que mal de garder son visage de marbre, malgré tout le dégout qu’elle avait pour l’homme qui était devant elle. Il était maintenant assez prêt, Miriel se dépêcha de passer ses chaînes derrière sa tête et l’entraina rapidement contre le mur en croisant ses bras, tentant tant bien que mal d’étrangler le drow. Elle savait qu’elle n’avait qu’un court moment avant que la surprise ne laisse place à la fureur du drow, et à voir les marques qu’il avait au dos, la dernière chose qu’elle voulait était de se retrouver en combat singulier contre lui.


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MessageSujet: Re: Une belle prise [ Miriel ]   Une belle prise [ Miriel ] I_icon_minitimeMar 18 Sep 2018 - 11:55





Elle en avait mis du temps pour mordre à l’hameçon. Restait plus qu’à mesurer sa fougue, question de savoir ce que le petit animal avait dans le ventre. Un ventre vite, de surcroît. Il se fit donc entraîner contre le mur et se placarda contre elle en venant automatiquement apporter ses deux mains à la chaîne qui l’étranglait. Les muscles de ses avant-bras se crispèrent sauvagement sous la pression de ses mains contre le métal, tandis que quelques veines commençaient à se manifester à sa tempe ainsi qu’à son cou. Les signes normaux d’un homme strangulé, quoi. Ce qui sortait de l’ordinaire cependant, c’était le calme, pas trop agité, de ce Drow se dirigeant tout doucement vers une mort certaine. Sans l’ombre d’un doute, le noirelfe désirait lui faire le transport de sa folie, puisqu’il la fixait comme jamais il n’aurait su le faire en temps normaux. Ses billes écarquillées, grandes ouvertes, dévisageaient l’hybride comme si elles cherchaient à l’effrayer. Le manque d’air d’ailleurs, commençait à se faire sentir, car ses paupières papillonnèrent, frétillant sous l’envie de fermer les yeux.

Puis, un sourire. Malsain. Ses deux paluches relâchèrent ses entraves et plutôt, tentèrent d’agripper la tête de la sang-mêlé pour la contraindre à s’approcher de la sienne –trop rapidement- pour les faire se fracasser les unes contre les autres. Le contact solidement effectué, il tenta de l’achever de maints coups de genou à l’estomac, s’enhardissant à chacun des impacts comme pour s’assurer qu’elle le relâche une bonne fois pour toute. Chaques coups portés furent accompagnés de grognements si lourds, qu’on aurait cru un ours massacrant sa proie pour mieux la dépecer. Une fois avachie contre le sol, laissé dans ses gémissements les plus plaintifs, Kahveka poussa une quinte de toux laborieuse, la marque des chaînes s’étant du coup, bien tatouée sur le derme de son cou.


« Affamée, assoiffée, encore, tu tentes ta chance. » Balbutia-t-il à peu près, tout en s’accroupissant à ses côtés. Elle se tordait de douleur, mais au travers son faciès froissé par la souffrance, il y vit encore ses dents crispées, certainement empreinte d’une rage encore plus forte que ce désagréable sentiment d’endolorissement.

« Je t’ai dit, tout à l’heure, que je te prendrais ce que tu as de plus cher… Tu coopérais et qui sait, peut-être t’aurais-je prit en pitié ? » Évidemment que non, mais maintenant qu’elle se tortillait contre les dalles gelées de son plancher, jamais elle n’en aurait plus la certitude.

« Voyons un truc, ensembles, tu veux ? » Enfin, il avait repris son souffle habituel et, en même temps, un air plus normal que celui de tout à l’heure, où ses yeux désirèrent pratiquement sortir de leur orbite. Il se redressa, repoussa de sa botte le corps de Miriel, puis s’enquit de deux autres entraves enfoncées dans le mur, desquels il vint les passer aux poignets –certainement récalcitrants- de la sang-mêlé. La voilà qui était désormais privée de toute liberté de mouvement, que se fut des jambes ou des bras. Et Kahveka dût l’avouer, c’était à son œil, un paysage auquel il ne saurait jamais se lasser.

« Alors, la bonne nouvelle, c’est que tu n’iras pas retrouver ton ancien maître, tu n’auras même, j’ai envie de dire, plus jamais à t’en soucier. La mauvaise … C’est que j’ai bien envie encore de m’amuser avec toi, alors … Ma jolie, tu risques de passer un certain moment ici. » Il se caressa le cou à quelques répétitions, l’éteinte étroite de la chaîne ne s’estompant guère si aisément.

« Nous nous reverrons bientôt ... Mmh … Comment déjà ? » L’interrogeât-il du regard, juste avant de partir, comme s’il désira connaître son nom.



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