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 Les anciens seigneurs du Linoïn [Solo]

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Haldren
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MessageSujet: Les anciens seigneurs du Linoïn [Solo]   Les anciens seigneurs du Linoïn [Solo] I_icon_minitimeJeu 16 Aoû 2018 - 14:56


9ème ennéade de Karfïas, an 11 du XIème cycle


Il est peu de régions sur Miradelphia aussi dangereuses que l'Aduram. Même les redoutables marais de Faëlia ou les pics glacés du Septentrion ne peuvent l'égaler, tant la Nature elle-même parait perpétuellement conspirer en ce lieu maudit dans le seul but de vous détruire. Rares sont ceux ayant pénétré sous l'ombre de cette forêt, plus rares encore ceux en étant ressortis vivants. Quelques aventuriers avides de richesses ont cru y trouver le trésor caché des anciens seigneurs du Linoïn, quelques bûcherons obtus ont pensé pouvoir débiter les arbres millénaires, quelques chasseurs talentueux ont rêvé d'en ramener des espèces exotiques. Leurs ossements blanchis gisent depuis des siècles sous les feuilles mortes qui tapissent le sol.

Pourtant, l'elfe encapuchonné qui avançait d'un pas décidé en direction du cœur de l'Aduram n'était ni un aventurier, ni un bûcheron ni un chasseur. Son regard d'émeraude perçait à travers la faible luminosité que laissait passer la canopée alors qu'il se frayait un chemin en direction d'antiques ruines où nul ne vivait plus depuis bien des cycles. Animaux et monstres se tenaient à distance de l'intrus qui irradiait une aura de magie pure, tel un phare dans les ténèbres. La Dissonance elle-même paraissait temporairement s'atténuer à son passage, sa nature chaotique se brisant sur les défenses mentales que leur opposait le mystérieux elfe. Seule demeurait une mélodie emplie de tristesse qui flottait dans l'air autour de lui.


Les armées avancent et les villes brûlent,
Le sang innonde chaque pouce de cette terre,
Les cadavres des non-innocents,
Emplissent le Linoïn de leur colère.


La mélodie avait commencé dès qu'il avait passé la lisière de l'Aduramn, mais pour la première fois l'elfe en comprenait distinctement les paroles. Rabattant sa capuche, Haldren Baenfere fit une pause pour écouter cette Symphonie. Symphonie ? Oui, il lui fallait bien l'appeler ainsi tant cette musique lui rappelait les quelques échos fugitifs perçus au pied de l'Estel à Alëandir. Une Symphonie similaire et pourtant profondément différente, comme le jour et la nuit se complètent sans jamais se ressembler. Sa nature duale de jeune elfe et d'ancien drow réagissait puissamment à cette mélodie, comme si elle évoquait pour lui des souvenirs remontant à une époque antédiluvienne tout en appelant à des sensations bien actuelles.

Ce qui est du passé n'a jamais totalement disparu,
L'histoire se répète mais les mortels restent aveugles,
La guerre et le sang les royaumes ont déjà connu,
Une patrie détruite jadis aujourd'hui peut encore revivre.


La terre de ses ancêtres, le Linoïn, les quatre protectorats détruits par les hommes plus de huit cycles auparavant, tel était la patrie qu'évoquait la mélodie avec une nostalgie macabre. La puissante armée d'Unvan ravagea par le fer et le feu les paisibles terres des elfes, pillant et massacrant sur son passage avec une férocité rarement égalée dans les sombres annales de la cruauté humaine. Ni les golems ni les défenseurs du Linoïn ne purent arrêter la déferlante de haine qui s'abattit sur la forêt, et ce ne fut que devant les murs d'Alëandir qu'enfin la horde connut la défaite lorsque son chef tomba durant le plus grand siège militaire de toute l'histoire elfique. Privée de sa tête, l'armée humaine se dispersa dans le plus grand désordre, poursuivie par des elfes avides de leur faire payer les abominables crimes perpétués depuis leur entrée en Anaëh.

Était-ce à ce moment que la germe noire fut plantée dans le cœur de ceux qui deviendraient un jour les premiers habitants du Puy d'Elda ? Élevés à la haine par les armées d'Unvan, il s'en gorgèrent comme d'un nectar divin au point d'en devenir dépendants. Les militaires disent aux jeunes recrues des académies que la première mort sera la plus malaisée à donner, mais que les suivantes viendront avec l'aisance de l'habitude. Unvan n'avait pas seulement détruit le Linoïn et organisé le massacre de plusieurs dizaines de milliers de Souffles, il avait également appris aux elfes de l'époque le sens du mot "haine". Les péninsulaires demeuraient malheureusement des maîtres rarement égalés en la matière, comme si les dieux souhaitaient compenser leurs courtes vies par un torrent d'émotion d'une rare puissance.


Les quatre seigneurs protecteurs abusés,
Sur la mauvaise voix guidés,
Un traître se cache parmi leurs conseillers,
Le visage d'un ennemi, le masque d'un allié.


Serindë Lilotëa, Draedal Hossëndil, Arminas Umbarion, Elda Lomëar. Quatre noms mythiques, quatre titans d'un autre âge qui foulaient cette terre lorsque le monde était encore jeune. L'histoire officielle drow racontait en détail la trahison du roi Lindal qui exila les elfes ayant survécus à la destruction du Linoïn. La suite était connue... la découverte du Puy... le don divin... la perfection drow... la saine justice... mais Haldren comme quelques autres érudits connaissait la vérité sur les causes profondes de l'Exode. Lindal n'avait pas agit par pure malice comme l'affirmaient les propagandistes drows mais suite à une tentative de régicide des quatre seigneurs protecteurs rendus furieux par l'interdiction royale de porter la guerre en terres humaines.

Aucun n'était coupable, tous étaient coupables.

Un sourire triste orna le visage de l'archimage. Elfes et drows se renvoyaient la responsabilité de l'Exode en refusant de voir que comme souvent en pareilles cas, les torts se trouvaient en réalité partagés. L'intransigeance de Lindal était-elle moins coupable que la soif de vengeance des elfes du Linoïn ? Nul écrit datant de cette époque n'ayant été retrouvé et les premiers Primas Sanguis ayant rapidement travestis l'histoire officielle à des fins politiques, il devenait impossible de savoir d'où était partie la décision de se rebeller contre le roi des elfes. Les paroles de la mélodie sous-entendaient-elles qu'un des conseillers rattachés aux Seigneurs Protecteurs du Linoïn avait sciemment cherché à provoquer le schisme ? Qu'un elfe ait volontairement agit ainsi semblait impensable à moins qu'il n'ait été secrètement manipulé par une volonté plus maléfique encore.

Uriz ? Plaçais-tu déjà à l'époque tes pions sur le plateau ?

A cette question nul ne répondrait, la vérité devant demeurer à tout jamais enfouie dans les tréfonds de l'âme divine. Les motivations d'Unvan lui-même demeuraient floues pour les historiens et Haldren n'osait imaginer que cette série de massacre ait été volontairement orchestrée depuis le début par un dieu dément avide de déclencher la plus longue guerre de l'histoire de Miradelphia. Peut-être l'archimage échafaudait-il des théories trop compliquées du fait de son antipathie personnelle envers Uriz... ou peut-être venait-il d'appréhender le plus épouvantable secret que gardait dans son cœur noir le Père des Batailles. Aucune certitude ne pouvait hélas étayer l'une ou l'autre de ces hypothèses qui hanteraient longtemps ses nuits.

Les roues de l'histoire tournent toujours,
L'héritier de la lignée d'Umbarion est arrivé,
Carrefour du passé, du présent et du futur,
L'héritier du renouveau, l'héritier esperé.


Prima Sanguis de la famille Baenfere, tel avait été son titre de noblesse le plus glorieux durant un cycle au Puy. La famille Baenfere... un nom né lors de l'Exode lorsque le plus puissant seigneur mage du Linoïn renonça à son ancien patronyme comme le firent ses trois pairs, anciens seigneurs protecteurs eux aussi. Aucun drow ne prononçait plus à haute voix les noms antiques de ces lignées mille fois révérées, mais pour autant aucun Prima Sanguis de l'Elda n'ignorait de qui il descendait, de quel seigneur protecteur sa maison se rattachait lors des premiers jours. Savoir ne vaut pas acceptation néanmoins, et les Primas acceptaient bien plus facilement leur histoire de guides des exilés jusqu'en Elda que leur héritage d'anciens seigneurs du Linoïn.

Je sais qui je suis, murmura Haldren Umbarion.

Un grand poids disparu soudainement de ses épaules lorsqu'il accepta enfin sa vraie nature : celle d'un exilé revenant dans sa patrie. De par son histoire, sa philosophie et ses croyances, Haldren Umbarion ne serait jamais un elfe au sens où l'entendaient les Souffles vivants en Anaëh au XIème cycle. L'ancien Triumvir de l'Elda serait et demeurerait un elfe du Linoïn se rattachant moralement au IIIème cycle, héritier de la longue lignée du seigneur protecteur Arminas Umbarion. Mais il ne se cacherait plus et ne porterait plus comme des chaines la responsabilité des drows dans les actes barbares du conflit les opposant à l'Anaëh. Un sourire apaisé apparut sur ses lèvres délicates lorsque l'archimage se sentit enfin devenir entier, enfin devenir elfe.

Et peut-être de là où elle regardait la scène, Kÿria elle aussi laisser flotter un sourire sur ses lèvres.


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