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Sujet: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Mer 31 Aoû 2022 - 21:47
Première ennéade de Karfias, An 20 du Cycle XI, Rives de l’Oliya, orée de la forêt d’Aduram.
Il crut d’abord à une manœuvre retorse de la forêt. Les Flux s’étaient faits plus instables, la Trame, déchaînée. La Silène se leva, brillant sur la nuit comme le Soleil sur le jour, et Árólindë crut alors que jamais l’aube ne se lèverai. Les stigmates du dernier Voile, qui avait bouleversé l’ordre cosmique tel qu’on se le concevait de toute éternité, étaient trop prégnants pour ne pas craindre une nouvelle Longue Nuit lorsque l’astre né vingt ans auparavant s’était mise à briller. Mais l’aube vint, et il y eu un premier jour à la vingtième année du Cycle.
Sans céder une seconde à l’inattention, l’Aigle pria I Emël jusqu’au premier rayons de l’aurore sur Aduram. Il levèrent le camp dans la première heure du jour et avancèrent. Les assauts du Linoïn vicié se faisaient de plus en plus insidieux. Sans pourtant pouvoir percevoir son Chant, le soldat subissait, avec une acuité qu’il avait sous-estimée, la malfaisance des bois. Et aux affres de la Dissonance s’ajoutaient les remous de la Trame agitée.
Un appel à la violence. Une apostrophe de la forêt maudite à tomber dans la bestialité.
L’abattage de l’espion corvidé par le prêtre de Tari avait révélé la perfidie des ruses du Sorcier Nécromant. Désormais, les yeux scrutaient le ciel, cherchant à prévenir les menaces avant qu’elles ne se réalisent en danger vital. Les doigts crispés sur la Lueur d’Histraxë, l’Aigle veillait fébrilement sur le couvert d’Aduram aux devants de la colonne de soldats. Sa cuisse, d’abord sommairement soignée par le Televin wyslenan, puis méticuleusement recousue, ne le lançait plus que faiblement.
Árólindë leva le poing ; la colonne s’arrêta. Il descendit du dos d’Eäroníra et posa un genou au sol. Les traces étaient relativement fraiches, imprimées dans le sol hivernal.
« – Félin… Lynginiel peut-être ? Un solitaire. »
Des bruits de pas dans son dos et le bois d’un arc passant en périphérie de sa vision lui indiquèrent que son compagnon d’arme l’avait rejoint. Il approuva l’analyse de son lieutenant d’un hochement de tête et s’en retourna à sa monture.
« – Soyons prudent. »
Dernière édition par Árólindë Yuitë le Ven 16 Sep 2022 - 21:53, édité 1 fois
Xal'Zhaun
Drow
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Mer 14 Sep 2022 - 19:56
Ils sont là.
Arrivés avec la Nouvelle Lune. La bouche encore occupée à mâchonner les restes de ton dernier repas, tu ne peux t’empêcher de sourire. Enfin. Enfin les dieux ont décidé de t’offrir un semblant de réponse… et ils n’ont pas fait semblant. La Trame tremble, agitée par les forces de la Nouvelle Lune. Nouer les fils de tes tapisseries est devenu une tâche plus délicate qu’à l’accoutumée, mais tu ne t’en plains pas. Chasseur averti, tu n’en es que d’autant plus attentif et leurs yeux ne sont que d’autant plus vigilants. Du moins, tes yeux ne seront que d’autant plus vigilants lorsque sera venue la nuit. Le jour n’est pas ton terrain de jeu favori. Certes, aujourd’hui comme souvent, tu manges de jour… car aujourd’hui comme souvent, c’est de jour qu’une proie est tombée dans tes filets, mais une fois ton repas terminé, tu retourneras à ton sommeil, et c’est ton autre moitié qui vivra à ta place.
L’écorce s’empare de ta peau. Tes membres s’allongent de manière inégale. Tes yeux se retournent pour mieux se vider. Ta crinière se fait feuilles brunes. De Noirelfe tu passes à Tréant, abandonnant tes longues oreilles à la faveur des nœuds faisant les siennes. Il observe. Il écoute. Il entend peut-être même mieux que toi le langage de tes poupées de bois des racines et de feuilles. Il ne peut sourire, mais il est aussi curieux que toi. Curieux d’en apprendre plus sur ces créatures venues d’ailleurs, venues des landes lointaines encore en paix avec elles-mêmes. Il est curieux d’en apprendre plus sur ces créatures dont les Chants sont encore le reflet de ceux qu’il entend s’écraser contre les frontières d’Aduram.
Les Falafeor s’approchent, innocemment, de la compagnie étrangère. Ils se laissent porter par le vent, comme toujours. Autant de fleurs mortelles feignant ne pas battre des ailes. Ils comptent et ils fuient, ils fuient et racontent. Puis ils se posent, redevenant telle la végétation inerte qu’ils imitent. Maintenant n’est pas le moment. Pas encore. Ils sont trop attentifs, trop sur leurs gardes. Le Tréant les craint, craint de ne pouvoir être victorieux face à eux. Ils sont trop nombreux. Ils sont trop soudés. La Dissonance n’a pas encore réussi à les séparer et à cause de cela, le Tréant les déteste autant qu’il les envie. Lui n’a que toi. Toi et cette immense forêt dont il est à la fois responsable et victime. Toi et cette immense forêt au sein de laquelle il se sait appartenir sans pour autant se sentir moins seul. Toi et cette forêt qu’il hait autant qu’il l’aime.
Le Tréant t’emprunte ton pouvoir pour continuer de broder. Il implore l’aide de la forêt traîtresse pour mieux la soumettre. Lentement mais sûrement, il s’essaie à terminer la toile qui vous permettra à tous les deux d’obtenir ce que vous vouliez.
Eux
Inglor Helyanwë
Elfe
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Ven 16 Sep 2022 - 18:08
Tiraillés par les enseignements des précédentes péripéties et par l'emprise que la Dissonance exerçait sur leur Souffle, les Elfes progressaient prudemment à travers la lisère de l'Aduram. Personne ne pouvait prévoir quel serait leur prochain ennemi, et encore moins quel piège la forêt et ses résidents, quels qu'ils fussent, leur préparaient. Chaque battement d'aile, chaque mouvement dans la broussaille, chaque complainte ou sifflement faisaient virevolter la tête de ces soldats elfes prêts à tirer leur lame ou à décocher une flèche en réaction à un moindre danger embusqué.
Les plus sensibles luttaient de tout leur être face à l'influence maudite de la forêt. Inglor se refugiait derrière ce qui le liait à la Voilée, l'implorant secrètement de le guider à travers la forêt maudite pour mettre à bas ceux qu'il avait juré de châtier en son nom. L'expédition était toujours dirigée par l'Aigle qui avait réuni Berceurs, Armée Royale et soldats wyslenans pour traquer ce mal qui menaçait Anaëh. Inglor et Alcarelenya, les deux seuls Berceurs du groupe, se trouvaient au milieu de la colonne, qui s'arrêta net lorsqu'Arólindë s'immobilisa devant quelque chose ou quelqu'un qu'Inglor ne pouvait voir de là où il était positionné. Il put néanmoins entendre ce qu'il disait, et comprit alors la situation. Des empreintes de pas se dressaient devant eux, et ils essayaient de déterminer la bête qui les avaient laissé.
« Qu'il soit un Lyngre “normal” ou une autre créature ranimée et manipulée par le Nécromant, il vaut mieux l'éviter. » fit le Berceur lorsque les deux elfes partis devant revinrent à leur monture.
Personne ne répètera jamais assez qu'il valait mieux rester prudent et ne jamais relâcher sa vigilance. Si, d'ordinaire, beaucoup de félins n'étaient pas agressifs par nature, et devenaient violents qu'une fois qu'ils se sentaient agressés, l'appel de la maudite forêt changeait très certainement ce comportement, les rendant agressifs sans raison apparente. C'est pourquoi il valait mieux éviter au plus les contacts avec les animaux de la forêt, puisqu'ils devenait imprévisibles.
« Je crains que la nature viciée nous soit toute autant piégeuse que la perfidie du ou des nécromants qui hantent ces lieux. »
Árólindë Yuitë
Ancien
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Jeu 22 Sep 2022 - 17:30
La poigne du Linoïn se resserrait. L’étreinte de la Dissonance les enserrait de plus en plus, au fur et à mesure qu’ils progressaient.
Il luttait. La bataille était une joute de l’esprit, alors que la forêt tentait sans relâche de lui passer sa bride suave pour les soumettre à son chaos.
Il leur faudrait bientôt suivre l’affluent, quitter la berge, s’enfoncer dans l’Aduram et perdre l’appui rassurant de l’Oliya qui gardait leurs arrières.
Le soleil approchait de son zénith blafard de milieu d’hiver. Le vent faisait bruisser les frondaisons et charriait un essaim de Falafeor aux couleurs allant du mauve éthéré au blanc immaculé. Parangon d’ingénuité de l’autre côté du fleuve, se laissant dériver et fuyant ou feignant l’atonie à l’approche de la moindre bête, leur seul moyen de défense étant les spores irritantes qu’elles crachent lorsque apeurées, les fleurs volantes aurait pu se révéler mortelles sur les rives d’Aduram. Prudemment, Árólindë fit faire un écart à Eäroníra pour éviter l’animal aux ailes en corolle parme qui allait se poser, innocemment, entre ses jambes. D’autres churent délicatement sur le sol et le relief des berges, sans se révéler menaçantes.
Se détournant des Falafeor, l’Aigle se remit à sonder la forêt. Furtif dans la pénombre, un mouvement troubla le va-et-vient des arbres oscillant dans le souffle d’Elenwë. Un second, lointain, puis un troisième, plus près, passèrent subrepticement devant son regard avant de disparaître. Avant qu’elle n’ait replongée dans les fourrés, la dernière petite créature lui exposa l’écorce qui lui tenait de cuir. Qu’elles soient yeux du Linoïn maudit ou délateurs du Sorcier-Nécromant, elles étaient un danger. En chuchotant, Árólindë avertit l’Aigle qui chevauchait derrière lui ; de proche en proche, l’avertissement se répandit jusqu’en bout de colonne.
Ils chevauchèrent encore une heure après la mi-journée, jusqu’à ce que la fréquence des fugaces apparitions des rejetons des bois soit raisonnablement faible, avant que le mage-guerrier ne propose une halte. Ayant glissé un fruit dans la bouche d’Eäroníra et une galette de Meroca dans la sienne, l’Aigle fit quelques pas en direction de la forêt. Le lyngre ne s’était pas montré mais pouvait surgir à tout moment, et les toutes les autres menaces dont ils étaient inconscients pouvaient se révéler funestes. Jetant un regard à ses compagnons d’arme, il constata, approbateur, que l’un de ses camarades le rejoignait à son côté, une flèche encochée sur son arc.
Dans son esprit pulsaient les voix inaudibles d’Aduram.
Xal'Zhaun
Drow
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Jeu 22 Sep 2022 - 22:39
Lentement mais sûrement, les habitants d’Anaëh se laissaient bercer par la Dissonance. Alors le Tréant attendait son heure, car elle ne saurait tarder. Ils marchaient depuis depuis longtemps déjà. Ils n’avaient pas pris de véritable pause depuis que le soleil avait point à l’horizon. Tout n’était que question de temps. La fatigue, la faim et les Chants distordus auraient bientôt raison d’eux.
Le zénith était passé depuis peu. Les sempervirentes d’Aduram se gorgeaient des rayons de l’astre diurne, se moquant allègrement de leurs sœurs dont les feuilles n’étaient que boue à l’ombre de leurs branches nues. Pendant quelques heures, la végétation serait au mieux de sa vigueur, tandis que le règne animal – même ici – serait assommé par la lumière de midi. Le Tréant, un arbre parmi tant d’autres s’était approché des Elfes. Juste assez pour que Liltalaima puisse lui souffler leurs mélodies discordantes en personne. Juste assez pour entendre ce qu’ils entendaient, pour entendre comment en retour ils sonnaient, pour savoir combien d’entre eux déjà avaient chuté.
Pas assez. Tous. Presque tous. Trop fortement. Ils brisaient encore le désaccord de la Dissonance. Ils refusaient de sombrer. Trop proches. Trop proches les uns des autres. Ils étaient un îlot allant contre les mélodies de ce monde. Leur présence réduisait au silence des Premiers Fils ayant du mal à trouver les mots adéquats pour la chanter. Ils empoisonnaient ce monde, par leur simple existence, par leur refus de se laisser happer, lui retiraient pas à pas son identité. Enfin le Tréant comprenait pourquoi ta curiosité était si grande. Seulement maintenant lui commençait à peiner à la partager. Ce que tu voulais étudier, lui aurait préféré le détruire. Car ce que tu voulais étudier – il le constatait maintenant – était une plus grande menace pour son monde qu’il ne l’avait imaginé. Détruire, c’est ce que son instinct lui dictait, mais heureusement, pour toi le Tréant a assez de respect, en toi le Tréant a assez de confiance, pour t’offrir ce que tu lui as demandé.
L’odeur de la nourriture se perd parmi les branches mortes. Sans oser faire irruption parmi des intrus armés, les animaux s’excitent au moins des restes qu’ils laisseront immanquablement derrière eux. La faune sort de sa torpeur pour rôder plus près de leur camp, attendant son moment, et de loin le Tréant continue d’observer le manège des créatures de chair et de sang. L’odeur de la nourriture attise les ardeurs de la faune et les ardeurs de la faune éveillent la fureur de la flore. Les Chants s’assombrissent en réponse à la Chasse qui commence, et en son for intérieur le Tréant sourit. C’est à l’heure du repas que les Elfes sont les plus fragiles. Se sustenter apaise les humeurs et endort l’esprit, le laissant d’autant plus malléable par un Aduram grandissant en frénésie. Chaque bouchée de nourriture avalée en Aduram est aussi amère que l’ancien Linoïn, et c’est ainsi qu’il atteint vos entrailles.
L’un d’entre eux avait fini par céder.
Et sous terre les vrilles impatientes du Tréant avaient entamé leur course, jusqu’à atteindre l’elfe qui s’était retourné contre les siens, jusqu’à atteindre l’elfe devenu trop aveugle pour voir autre chose que sa colère, jusqu’à atteindre la cible la plus facile. Et comme des vipères elles s’étaient saisi de leur proie au vol pour l’emporter dans les profondeurs de la forêt. Là où tu pourrais l’interroger.
Inglor Helyanwë
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Dim 25 Sep 2022 - 15:40
Lui qui endossait plus souvent le rôle du prédateur que de la proie, Inglor savait pourtant très bien qu'ici, il était loin d'être un membre d'une meute de loups ou de hyènes. Plus l'expédition avançait, plus elle se rapprochait d'un danger dont les témoins potentiels de son étendue n'étaient plus du monde des vivants. Bientôt, ils n'auraient bientôt plus l'avantage octroyé par cette protection naturelle qu'était l'Oliya, qui s'apparentait à une muraille protégeant leurs arrières. Bientôt, cette expédition sera sans doute livrée à elle-même, n'ayant pour première garantie de réussite la résilience mentale de ses membres face aux mélodies viciées de l'Ancien Linoïn.
Comme si cela ne suffisait pas, il leur fallait également se préparer à d'autres menaces que celle de la démence. Au sein de la cohorte s'était désormais répandu l'information selon laquelle une créature, pour ne pas dire quelque chose ou même plusieurs, rôdait et les observait depuis la forêt. Le lyngre dont Árólindë avait pisté les traces ? Un autre animal ? Une abomination du Nécromant ? Ils ne le sauront que lorsque la forêt déchaînera sa fureur.
Les elfes firent une nouvelle halte après une heure de voyage, le temps d'apaiser les esprits tourmentés des plus sensibles avec quelques mets bienvenus. Ne trouvant pas l'appétit, Inglor observait les autres se sustenter, avant de pencher la tête pour se concentrer sur l'Aigle et l'un de ses compagnons s'éloigner, arme en main. Le Berceur se leva, prêt à leur hurler de ne pas trop s'éloigner du reste du groupe, qui n'était d'ailleurs pas en état d'alerte comme il devait l'être. En désirant reposer leurs corps et leurs Souffles, les Elfes avaient ouvert la herse permettant à la forêt de s'engouffrer dans leur for intérieur. Néanmoins, il était déjà trop tard.
C'est ainsi que les remparts mentaux d'un soldat rompirent face au siège intense exercé par la Dissonance. Lame à la main, il attaqua ses compagnons dans un accès de frénésie. Surpris par cette démence soudaine, l'un d'entre eux n'eut le temps de lever son bouclier ou son arme pour se protéger, et fut blessé. D'autres avaient reculé, pris par le doute et l'hésitation quant à savoir s'ils devaient attaquer ou le laisser s'épuiser. Néanmoins, tous focalisé sur ce soldat qui perdait le contrôle face aux chants maudits de l'Aduram, une autre menace surgit au même moment, comme si tout ceci était planifié depuis le départ. La panique ne manqua sûrement d'envahir le cœur de certains combattants lorsque la forêt se déchaîna physiquement sur les plus affaiblis par ces infernales dernières minutes durant lesquelles tout semblait se déliter.
Des lianes surgirent et emportèrent un soldat, lui qui s'apprêtait à décocher une flèche, dans les abysses de la forêt, telle les tentacules d'une gigantesque pieuvre dans un fond marin. Des rugissements lugubres s'en échappaient à en faire trembler le feuillage des bois ténébreux.
« En position défensive ! » ordonnait Inglor, qui avait tiré son épée après s'être assuré que son focaliseur était bien à portée de main. Il percevait bien que toutes ces machinations n'étaient pas du seul fait de la forêt. Quelque chose ou quelqu'un d'autre incantait, mais quoi donc ? Était-ce le Nécromant qu'ils étaient venus traquer, ou un autre ennemi leur barrant la route ?
Si ses entrailles s'agitaient au gré de son adrénaline, le Berceur s'évertuait à conserver son calme légendaire. Autour de lui, les combattants se précipitaient pour former les rangs. Un lyngre enragé émergea des fourrées, bientôt accompagné par d'autres canidés, face auxquels les elfes brandirent lances et boucliers pour se protéger. Nul doute que cet assaut n'était que le premier.
« Tenez vos positions, ne vous exposez pas. » furent les derniers mots du Berceur avant que les affrontements sanglants ne débutent.
Árólindë Yuitë
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Ven 30 Sep 2022 - 23:41
Sous leurs tempes tambourinaient les pulsations de la Dissonance, l’appel de ses Chants inaudibles, la violence de ses mélopées viciées.
Les yeux de l’Aigle scrutaient la forêt, sautaient aux bruissements des feuilles, cherchaient à déceler un mouvement qui constituerait une menace. Son compagnon, aussi concentré sur les profondeurs d’Aduram, caressait du bout du doigt l’empennage blanc de la flèche encochée sur son arme. A sa droite, Árólindë avait empoigné la lueur de son défunt frère de la main gauche et sa dextre étreignait fébrilement la fusée de son épée, dont la poignée dépassait de son épaule, sanglée contre son dos. La Symphonie dévoyée, distordue par la folie de Meliën, le rendait agressif. Dans un sursaut de discipline, le soldat s’obligea à baisser le bras. Avec lui-même comme avec les autres Aigles, il se montrait sévère vis-à-vis des appétences belliqueuses que suscitait l’ancien Linoïn. Les réprimer leur ferait peut-être échapper au gouffre à pente douce dans lequel Il souhait les entraîner.
La faune s’agitait. L’archer arma son arc.
A guetter le danger dans les mouvances de la forêt, ils en oublièrent les menaces rampantes, invisibles et plus vicieuses.
Le gémissement d’une lame tirée au clair les fit se retourner. Un wyslenan avait cédé. Jouant de l’épée, le regard perdu dans une folie momentanée impulsée par Aduram, il blessa le premier soldat à sa portée.
Profitant du tumulte, le Linoïn s’empara de l’archer Tel’sorn. Emergeant du sol, d’épaisses racines s’enroulèrent autour de ses membres et l’entrainèrent vers le couvert. Relâchant la corde tendue de son arc, il décocha sa flèche dans le vide avec un cri de surprise. Árólindë dégaina son épée et frappa le tentacule qui s’en ligotait la jambe de con compagnon, projetant une gerbe d’esquisses de bois et n’entamant qu’à demi l’épaisseur du rhizome plus gros que son poignet. Il tendit la main, le bout de ses doigts crépitant alors qu’il projetait des éclats ignés, sans plus de résultats. L’Aigle lança un cri de ralliement.
« – Soornooooor ! »
La faune les ceignait, menaçante. Jetant un regard en arrière, le mage-guerier vit les soldats wyslenans tenter de maîtriser leur camarade, le guerrier de Tari organiser une défense de leur position et le Mainyth se porter aux devants du groupe pour opposer sa lance aux rejetons d’Aduram. Le Lassörn se tenait à cinq pas d’eux et fut rejoint par ses Aigles, en formation défensive.
« – Berceur ! Avec moi ! »
Árólindë s’élança. Son bouclier dans son dos lui laissant les deux bras libres, il se tailla un chemin d’acier et d’arcanes contre la faune qui se déchaînait. Ils ne laisseraient pas l’un des leurs.
Elfique:
Sornor ! – Aigles !
Xal'Zhaun
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Sam 1 Oct 2022 - 13:28
La proie du Tréant quitte le sol pour virevolter d’arbre en arbre, passée de l’un à l’autre de ses Frères comme une vulgaire poupée de chiffon. Celui-là est fait, mais les autres sont plus tenaces que ne l’imaginait ton Totem. Ils tiennent bon, et sans le savoir, dans leur tentative de sauver leur compagnon, te donnent la chasse. Combien pourrait-il en affronter face à face ? Le Tréant ne sait pas, et il ne compte pas tenter de le découvrir. De combien en as-tu besoin ? Combien en veux-tu entre tes filets ? Un ? Deux ? Trois ? Il n’est pas certain de ce qu’il peut t’offrir. Juste un. Il n’essaiera pas d’en sauver plus qu’un. Tout ce qu’il peut obtenir de plus que cette première proie ne sera qu’heureuse récompense. Le reste… le reste est une menace.
Les boutons vivants fleurissent et s’envolent. L’essaim de Falafeor avoue enfin son dessein. Avec leur éternelle allure nonchalante les fleurs volantes dérivent autour de tes poursuivants, et éclatent en d’enivrantes fumerolles jaunâtres, avant – tant que faire se peut – de se disperser en attente d’une nouvelle occasion. Tes yeux dispersés à travers la forêt écoutent et te Chantent la rencontre, guidant pas à pas les actions du Tréant.
La course des rhizomes quitte les cieux. C’est au sol à nouveau que les racines traînent ta victime. Non loin de là la terre frémit. Presque. Il l’a presque. Immobile, dissimulée parmi les arbres auxquels elle ressemble trait pour traits, la silhouette humanoïde du Tréant attend, impatiente, tendrement bercée par l’odeur de ses favorites effluves.
Inglor Helyanwë
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Mar 11 Oct 2022 - 22:16
La bataille faisait rage entre elfes et faune forestière. L'herbe fut rapidement maculée de sang, les hurlements bestiaux résonnant tout autant que les cris des guerriers dans la forêt. Inglor, derrière les premières lignes, guettait continuellement l'intervention du Nécromant, quelle qu'elle soit. Mais, rien ni personne ne surenchérit à la démence de la faune d'Aduram, que les soldats contenaient de toutes leurs forces.
Consigné par Árólindë à le suivre dans une tentative désespérée de percée pour retrouver celui qui avait été pris par les bois, Inglor se montra d'abord hésitant, mais le suivit dans la seconde qui suivit. Écartant de son chemin quelques bêtes par ses coups d'épées, le Berceur suivit le Lassörn au cœur de la forêt. L'expédition était déjà un véritable cauchemar alors qu'elle n'avait pas encore perdu un seul soldat, alors il était certainement impossible de la réussir si les elfes se permettaient de sacrifier l'un des leurs à tour de rôle. Est-ce que cela devait les pousser à s'élancer au cœur même du danger ? Peut-être pas, mais, plus ils hésiteraient, plus ils laisseraient s'envoler l'espoir de sauver celui que la forêt leur avait arraché.
Par le fer et la magie, Inglor et Árólindë, suivis par les autres Aigles présents, se défirent des premiers obstacles. Les spores alors rejetées par les falaefors furent dispersées par la magie élémentaire aéromancienne de l'Aigle. Les deux mains agrippées sur son épée, Inglor, dont la magie n'était pas utile pour l'heure, utilisait, quant à lui, l'acier de sa lame pour faire place net devant lui, et ainsi ne pas se laisser distancer son compagnon. Désormais privés de luminosité dans cette forêt dense et ténébreuse, Inglor et Árólindë ne ralentirent pas la cadence que les autres parvenaient à suivre, restant relativement proches les des autres. S'isoler serait surement fatal à celui qui ralentirait sa course dans les bois, ne serait-ce que quelques instants. Ils suivirent le chemin de la seule signature magique qui se faisait ressentir aux alentours, probablement l'origine de sombres maléfices, quels qu'ils soient, sauf si certains avaient réussi à résister à la démence dans ces lieux maudits.
Qu'allaient-ils trouver au bout de cette intense percée ? Quelles étaient ces nouvelles machinations à l'œuvre ? Ne s'étaient-ils pas précipités dans un piège tendu par la forêt ou n'importe qui ou quoi d'autre ?
Árólindë Yuitë
Ancien
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Jeu 13 Oct 2022 - 20:47
Prisonnier des racines qui le tiraient sous le couvert en louvoyant entre les troncs, l’archer Aigle criait à s’en fendre la poitrine, couvrant l’acharnement des elfes à sa suite se frayant un chemin au travers des entraves que le Linoïn leur opposait. Brusquement, les cris, de plus en plus lointains, s’élevèrent vers la canopée. L’ombre mouvante traversant les frondaisons et d’où émanaient les échos de l’effroi de leur camarade s’effaça complètement.
Les Falafeor s’envolèrent et se mirent en chasse. Une multitude de fleurs dont les pétales s’agitaient frénétiquement, formant une nuée prédatrice qui exhala une brume jaunâtre chargée de spores empoisonnées. Avec elles répondait aussi la végétation d’Aduram à l’appel de la forêt, qui se coalisait pour mettre fin à la traque, pour les faire abandonner le sauvetage d’un des leurs. Árólindë balaya l’air de sa main libre, dictant à l’Air et à ses vents. Le banc de corolles corollé se dispersa lorsque les rafales générées par le mage-guerrier les emportèrent avec leur nuage toxique.
« – Avancez ! »
La forêt s’assombrissait à mesure qu’ils s’y enfonçaient, formant à cinq un bloc solidaire dont le lieutenant et le Berceur formaient la tête. Les cris de l’archer se réduisirent à un murmure quasi inaudible qui finit lui-même par s’étouffer, ne laissant que la magie perturbée, difficilement distinguable du chaos généré par la Silène, pour remonter sa trace.
L’acier tranchait lianes et rhizomes, le feu dévorait l’écorce.
Aduram entendait les voir flancher, escomptait les briser.
Ils résisteraient.
Xal'Zhaun
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Sam 15 Oct 2022 - 19:51
Elles attendent, les larmes au cœur. Le feu et le fer dévore la sylve dans le sillage de ton captif. Avec elles le Tréant pleure la douleur de leurs Frères et Sœurs. Mais il refuse de s’arrêter. Pire encore, il redouble de violence. La course du captif fait soudain moins attention à éviter les obstacles. Les pans de peaux exposés de l’Elfe à l’occasion son écorchés par un pan d’écorce contre lequel ils auront raclé. Lianes et racines se saisissent de lui avec moins de douceur, sans plus faire attention à la pression infligée au fragile squelette de l’animal. Racines et lianes se le lancent entre elles comme une vulgaire poupée de chiffon, comme en provocation aux intrus qui agressent leurs chairs.
Elles attendent, la faim au ventre. Entre ton prisonnier et toi une goutte d’un liquide clair tombe au sol et y dévore un feuille morte. Puis un cri déchire le silence. Mais ce n’est pas encore leur heure. Les prédateurs se contentent de fleurir tête en bas, anticipant ce qui ne saurait tarder. Au sol, dans son cocon de ronces, l’archer termine sa course.
Maintenant
La poisse brûlante éclabousse la compagnie elfique. Et deux des quatre immenses fleurs prédatrices se jettent sur les pauvres hères, leurs jumelles prêtent à continuer de verser leur bile jusqu’à l’assèchement s’il le faut.
Árólindë Yuitë
Ancien
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Dim 16 Oct 2022 - 19:36
Son bras ne cédait pas, sa magie ne s’affaiblissait pas. Sauver l’un des siens était devenu son unique objectif et la poursuite justifiait toutes les extrémités. Sa course devint une frénésie mortelle toute dirigée contre Aduram et son feu l’arme par laquelle il aurait voulu La détruire. Faute d’un ennemi tangible contre lequel se battre, chaque racine restreignant sa chasse, chaque arbre les entravant méritait que sa lame se déchaine pour trancher, arracher, sectionner.
Ils avaient été des Frères, autrefois, mais l’étaient-ils seulement encore ? Leurs Chants, alors même qu’il ne pouvait l’entendre, le pervertissaient. Il n’était pas venu les combattre. Peut-être avait-il espéré les sauver de l’influence du Nécromant et contribuer à ce qu’ils retrouvent les vraies Voix de Liltalaima. Mais ils s’en prenaient à eux, ils avaient pris l’un des leurs.
Les cris stridents de leur compagnon leur parvinrent à nouveau. Enserré dans les ronces, il fut projeté contre un tronc et s’effondra, marionnette inanimée, otage de la sylve qui s’en était emparé. Les cinq Taledhels arrivèrent à son niveau, alertes face aux embuches d’Aduram, qui les avait entrainé jusqu’à un jardin obscur exhalant la douce fragrance des Meroca dans les Norn estivaux, repaire d’Adreatiël dont les mâchoires violacées pendaient mollement au bout de leur tige.
Ils ralentirent. Les dreatites furent sur eux avant qu’Árólindë n’ait pu s’armer de son bouclier ; il convoqua un rempart de glace entre eux et les plantes carnivores les plus éloignées qui crachaient leur bile presque sans discontinuer. Un pistil jaune s’enroula autour au canon du bras gauche du mage-guerrier, dissipant l’égide de givre. Ne pouvant résister, l’Aigle se laissa entraîner, pivota et abattit son épée sur le membre. Agrippant le pommeau de son arme à deux mains, il trancha la tige de la prédatrice.
Les guerriers luttaient contre l’autre fleur carnivore à portée, qu’ils parvinrent à faire tomber alors que leur lieutenant les couvrait des jets de sucs qui leur brûlaient leur peau et attaquait le cuir de leurs armures. Du bouclier arcanique jaillissait la riposte, des aiguilles gelées criblant les pétales pourpres des dreatites restantes.
Inglor Helyanwë
Elfe
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Lun 17 Oct 2022 - 15:31
Ils s'approchaient. La geôle sylvaine, longtemps animée par les cris de son prisonnier désormais inerte, traîné tel l'être le plus inférieur qui soit sur Miradelphia, s'immobilisa. À moins que la Forêt ne l'utilisait comme appât pour attirer les elfes dans un nouveau piège qui les condamnerait. Déjà affaiblis par les vices de l'Aduram qui assaillaient les esprits, cette longue course poursuite ne les avait épuisé qu'un peu plus. Dans leur hâte, les Elfes s'étaient précipités vers ces dréatites, ces dangereuses et colossales plantes carnivores, capables de dévorer des hommes entiers. Inglor était certain que le groupe y aurait prêté une attention particulière en toute autre circonstance… et les aurait évité en conséquence… si cela avait été possible. Nul doute que la douce odeur de fruits dégagée par ces plantes avait définitivement atteint leur lucidité.
Comme commandée par un unique maître, deux de ces plantes assaillirent les elfes qui levèrent leur protection en réponse, tandis que deux autres crachèrent leur acide si dangereux. Aux côtés du Berceur, Árólindë utilisait sa magie et son épée pour se défaire de l'une d'entre elles, tandis que les autres Aigles durent compter seulement sur leurs armes. Inglor, recula légèrement pendant que les Aigles formèrent une ligne de défense, le Berceur se positionnant en retrait car il n'avait ni bouclier, ni casque pour se protéger, et sa magie était sans effet dans cette situation. De sa position, il veillait à ce que rien ni personne ne prenne le groupe à revers, et assistait les soldats qui pouvaient se retrouver en position de faiblesse. Épée à la main, Inglor ne retint pas quelques coups sur les fleurs de ces plantes pour les repousser, donnant le temps aux Aigles, du moins l'espérait-il, de couper la tige et porter le coup fatal.
Les deux assaillantes à terre, seules les cracheuses persistaient à les recouvrir de leur acide corrosif. Les soldats s'avancèrent alors à leur contact, boucliers levés pour se protéger. Inglor se tenait quelques pas derrières eux, surveillant continuellement leurs flancs, tenant son épée avec les deux mains, prêt à attaquer tout ce qui pourrait menacer leur formation.
Xal'Zhaun
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Lun 17 Oct 2022 - 16:42
Tout Elfes qu’ils soient, ils n’avaient aucun respect pour la Sylve. Aucune déférence envers la forêt. Tout Elfes qu’ils soient, ils n’étaient que destructeurs, incapables de voir plus loin que leur propre intérêt, plus loin que leur propre vie, plus loin que leur propre existence. Tout Elfes qu’ils soient, ils n’étaient pas bien différents de ceux qu’ils avaient autrefois chassé loin de chez eux. Peut-on vraiment dire des enseignements de La Mère qu’ils sont si différents de ceux du Père des Batailles quand tes cousins font la même guerre à l’Aduram que tes frères font à l’Anaëh ? Peut-on vraiment dire des enseignements de La Mère qu’ils sont si sages si ceux qui les ont suivi ne savent même pas faire la différence entre Chair et Sylve. La chair est fragile. La chair se meurt face à un rien. La chair est incapable de survivre à la séparation d’avec son sang. Mais la Sylve, quand la Sylve se meurt se n’est jamais que pour mieux renaître. La Sylve connaît un éternel recommencement, la forçant à subir des traumas que la Chair est incapable d’imaginer. Là est finalement la différence entre Anedhels et Ilythiiri. Les derniers savent que pour que la Sylve meure, il faut en disperser jusqu’aux dernières cendres, sans quoi…
… Une créature de tiges tressée se jette depuis la canopée. Et quelque chose en elle se rompt. Au cours de sa chute elle gonfle, si bien qu’à la fin elle éclate. Et rien. Rien si ce n’est cette odeur amère que les plantes prédatrices auront vite fait de recouvrir. Rien si ce n’est une silencieuse mort volante. Discrètement, les fibres de xylème se remarient. Sans un bruit celles qui tombèrent au combat retrouvent la vie… tandis qu’au même moment, celles qui se sont faites prison de l’archer se rebellent. D’un côté les pistils ne sont pas loin de frémir à nouveau. De l’autre les épines menacent la gorge d’un archer sans défenses. Au rythme de la marche des Elfes elles se resserrent. Un peu plus chaque fois que la plante de leur pied les mène un peu plus près elles appuient leur menace. Mais ils continuent de marcher, ils continuent de marcher jusqu’à ce qu’une goutte de sang perle au cou du pauvre hère, le premier, le seul à avoir compris ce qu’il se passait. Une larme lui coule au coin de l’oeil. Il se laisse aller. Ceux qui devraient être son salut seront sa mort. Mais au moins ils vaincront. Sans plus avoir à s’occuper de lui, ils vaincront. Alors il ferme les yeux et abandonne.
Le Cri de rage du Tréant tonne à travers la Sylve, répété en écho par ses Frères et Soeurs.
Inglor Helyanwë
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Ven 21 Oct 2022 - 19:29
Pendant un très court instant, rien ne se passa. Le silence reconquit la forêt comme s'il s'agissait de son état originel. Nul doute que, dans d'autres circonstances et dans d'autres lieux, il s'agirait d'une lueur d'espoir. Mais, en Aduram, les choses étaient bien différentes. Depuis la cîme des arbres, une espèce de boule sylvaine chut jusqu'à exploser. Inglor ne comprit que trop tard qu'il s'agissait d'un sortilège, et n'eut guère le temps de le rompre. Se défila un nouvel instant, à nouveau très bref, durant lequel rien ne semblait se passer. Pourtant, le Berceur demeurait vigilant, tout comme les Aigles qui se cramponnaient à leurs armes comme si l'ennemi pouvait apparaître à n'importe quel moment.
La gêole sylvaine était toujours immobile, comme si elle n'avait plus aucune échappatoire. Pour sauver le leur, les Elfes s'approchaient doucement, non sans faire preuve d'appréhension. Quel énième embuscade la forêt leur réservait-elle ? Les soldats avançaient, mais Inglor sentait la Trame s'agiter derechef. Cette… boule de tiges ? N'était que le commencement d'un plan plus profond. Le cage d'épines se ranima, menaçant de plus en plus la vie de l'archer captif, toujours inconscient après son terrible périple. Inglor et les Aigles avaient parcourus beaucoup de distance pour le sauver, il était désormais hors de question de laisser la forêt lui prendre la vie. Inglor porta la main à la poitrine, sur laquelle sa broche ceignait toujours sa cape. À son tour, et pour la première fois depuis longtemps, le Berceur s'infiltra dans la Trame, se focalisant sur la cage et celui qui l'animait tel un marionnettiste. De ce fait, les épines qui menaçaient la gorge de l'archer aigle ne purent s'enserrer plus fort, levant la menace pesant sur sa vie. Du moins l'espérait-il.
Aux pieds du groupe de combattants, les dréatites tombées au combat se reconstituaient lentement. Inglor reprit ses esprits et se alors focalisa sur ces plantes carnivores. Le Berceur reprit ses incantations et interrompit, ou du moins ralentit la guérison magique des plantes. L'une d'entre elles ne put se relever, tandis que l'autre y parvint, sans pour autant ne pas être affaiblie. Deux Aigles la ré-attaquèrent aussitôt, un troisième hurlant pour qu'ils découpent son pistil comme Árólindë l'avait fait avec celle qui mourrait toujours à ses pieds.
Árólindë Yuitë
Ancien
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Dim 23 Oct 2022 - 19:52
La fureur le consumait. A mesure qu’ils avançaient, les ronces mordaient plus fermement la chair de leur camarade. Tout cela n’avait de sens que s’il vivait. Il devait vivre.
Le poing de l’Aigle se serra. La pluie d’esquilles de glace se tut alors que le bouclier qu’il avait invoqué se fondait en un unique éclat acéré et allait frapper une dreatite. Árólindë replia le bras. Une étincelle naquit dans l’air et s’épanouit en une boule ardente d’un demi-pied de diamètre. Le mage projeta sa main et envoya le globe de flammes percuter la seconde Adreatiël.
Que le Feu embrase Aduram. Il L’avait créée. Si Elle prenait le Souffle d’un frère d’arme, il ne le retiendrait pas et le laisserait La détruire.
Tombant depuis la canopée, une sphère de lianes les surprit ; les flammes tourmentant la fleur carnivore se dissipèrent. La créature filandreuse s’écrasa entre eux et le soldat prisonnier et explosa. De son cadavre émana une odeur âcre, vite couverte par le parfum mélancolique des dreatites. La ruse d’une forêt prédatrice prête à tout pour conserver son trophée. Les Aigles tentèrent d’échapper au poison en enfouissant leur nez dans leur coude ou le tissu de leur cape, faisant instinctivement quelques pas de retrait.
Árólindë cria. Un hurlement de frustration, de rage et de désespoir. Un cri libérateur.
Le guerrier mobilisa l’Air, fit peser sa magie sur les petits courants qu’il parvint à générer et les amplifia. Le vent souffla, portant son cri loin dans les bois et emportant, espérait-il, l’haleine fétide qu’Aduram leur crachait au visage pour les asphyxier.
Il avança vers son compagnon.
Une goutte vermeille poigna sous le menton de son frère d’arme, murit et dévala le long de son cou. Une larme coula sur sa joue. Son cri mourut dans sa gorge, sa prière fut silencieuse. Son regard, avant qu’il ne ferme les paupières, se fit l’expression de son abandon. Ses mains arrêtèrent de lutter contre la pression qu’imposaient les liens Aduram. Il renonça.
Le lieutenant pointa l’Aigle enliané au pied de l’arbre, à quelques pas de lui.
« – Inglor ! »
Un second cri. De détresse. Des larmes naquirent au coin de ses yeux, troublant sa vision. Il ne s’agissait pas d’un ennemi duquel ils pourrait se venger, ce n’était même pas un être de chair qui s’attaquait à un Souffle dont il se sentait responsable. C’était la régurgitation d’une haine qui corrompait jusqu’aux racines de chaque arbre de l’ancien Linoïn. Et face à elle, Árólindë menaçait d’y céder.
Xal'Zhaun
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Lun 7 Nov 2022 - 21:34
Le Tréant perdait le contrôle, et avec cela, sa patience. La prison ne répondait plus à ses ordres. Les plantes étaient à nouveau inertes, forcées à un retour à leur état végétatif naturel par l’un des envahisseurs. Quant à ses chiennes de garde, il n’en restait plus qu’une qui n’ait pas été étêtée, et pour les guérir, il est forcé de lutter là où il ne devrait qu’avoir à ordonner. Le calme lui manque, sa colère trouve écho dans la Dissonance, et la colère de la Dissonance trouve écho dans la sienne. Le Tréant, las de jouer les stratèges, se jette à corps perdu dans la confrontation. Ou presque. Il hurle à nouveau – d’un effroyable cri silencieux – sa rage, et ses bras plongent dans le sol boueux d’Aduram. Là est sa dernière chance s’il ne veut pas se retrouver vaincu par des adversaires qu’il a sous-estimé.
La fleur tueuse, dernière des siennes, s’élance avec lui, se jetant sans plus attendre sur la victime la plus proche. Maintenant ou jamais. Pendant que le mage dissipe le poison. Pendant que les guerriers protègent leurs poumons. Pendant cette fraction d’un instant où ils sont faibles. La vivacité de la plante prédatrice n’a rien à envier à sa férocité. Il lui faut si peu de temps pour qu’un pistil se saisisse du premier elfe venu. Si peu de temps pour que ses larges pétales, dans un claquement immonde, se referment sur lui. Si peu de temps pour devenir à son tour une prison corrosive. Mais l’assaut de la Dreatite ne se fait pas seul. Les racines du Tréant courent à la surface du sol, eux aussi à la recherche d’une proie. À la recherche de la chair la plus proche dans laquelle ils pourront s’enfoncer.
Inglor Helyanwë
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Mer 9 Nov 2022 - 19:28
Au devant de ses soldats qui portaient l'avant-bras à la bouche pour se protéger des mucus projetés par les dréatites désormais à terre, Árólindë, lui, faisait se lever les vents pour éloigner cette toxine dangereuse loin des siens. Pendant ce bref instant durant lequel chaque combattant était plus faillible, la dernière dreatite en vie, toute aussi rusée qu'imposante, se jeta sur l'un des soldats, la gueule béante prête à le gober d'une seule traite. Inglor, qui avait relâché sa broche après avoir fait son œuvre, empoigna à deux mains la garde de son épée, brandit sa lame et se rua vers la plante carnivore. Alors que cette dernière s'apprêta à abattre sa mâchoire sur l'Aigle, le Berceur asséna un puissant coup de taille sur la base de sa gueule, non sans retenir un cri rageur tant il ne voulait pas manquer son coup. La fleur géante se retrouva séparée de sa racine, et s'écroula sur le sol avant d'avoir pu abattre sa cible.
Dans le même temps, de nouvelles racines surgirent du sol dans l'espoir de capturer un autre soldat. Désiraient-elles en faire son otage, comme le précédent, ou cette fois-ci pour le déchiqueter sans autre forme de procès ? Il valait mieux ne pas attendre pour le savoir, et aucun des aigles ne désirait connaître la même expérience que leur frère qu'ils étaient venus sauver. Inglor, sachant, du moins pensant que le soldat attaqué par la dréatite était sauf, se dirigea vers la cage sylvaine, dans laquelle son prisonnier était toujours inerte. Prudemment mais prestement, il commença à découper sa prison de lianes, prenant soin de ne pas ajouter des plaies à celles que les ronces lui avaient laissé. Néanmoins, derrière lui, Árólindë perdit son duel face à la forêt, luttant de toutes ses forces contre cette douloureuse étreinte. Inglor hurlait aux autres de l'aider avant que, petit à petit, tous ne deviennent les géôliers de l'Aduram. De son côté, il se pressa d'ouvrir la cage avant que cela ne soit plus possible.
Árólindë Yuitë
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Sam 12 Nov 2022 - 15:50
Les vents balayaient le poison, la magie chassait le venin de la forêt avant qu’ils ne le respirent. Répondant à sa supplique, Inglor s’élança vers leur compagnon captif des ronces. L’Adreatiël s’interposa, et rencontra l’acier du Berceur. Dans le chaos, le soldat de Tari cria des ordres, auxquels les Aigles répondirent comme s’il s’était agi de directives sorties de la bouche de leur lieutenant.
Árólindë fit taire les bourrasques. Il savait ses limites, et il savait combien il en était proche.
Il chancela. Dans son esprit pulsa un appel aigu, l’exigence impérieuse de acquiescer à la violence d’Aduram, d’y céder, d’y participer. Capituler, obéir à la Dissonance, en oublier jusqu’aux raisons de leur combat et, ultimement, se consacrer aux desseins de la forêt redessinée par la folie de Mëlien.
Les frondaisons trahirent un mouvement. Le frémissement d’un amas végétal annonçait l’imminence d’un danger supplémentaire. L’Aigle fit quelques pas en direction de son frère d’armes, qu’Inglor s’escrimait à dégager de sa prison de lianes. Alors qu’il posait un pied sur le sol boueux et s’y enfonçait, les racines s’enroulèrent autour de sa jambe et l’entraînèrent. Au cri s’échappa de sa gorge alors qu’il s’écrasait lourdement dans la bourbe. Son épée lui échappa alors qu’il tentait de l’asséner sur les tentacules de la forêt qui le trainait à l’écart de ses soldats.
Les rhizomes s’infiltraient sous son armure, perforaient le tissu et attaquaient sa chair. Rampant le long de sa jambe, elles remontèrent le long de son buste et lui enserrèrent la poitrine. Bien plus fortes que lui, il luttait sans parvenir à s’en libérer, alors qu’elle semblait drainer sa vigueur et sa force. Les mains d’Árólindë saisirent les racines. De ses paumes émana une chaleur intense, infusant un feu dévorant dans les fibres des tentacules. La brûlure atteignit ses chairs, lui tirant de nouveaux cris.
Xal'Zhaun
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Mar 15 Nov 2022 - 17:43
L’elfe est mort. Une incommensurable douleur paralyse les bras calcinés du Tréant. Continuer de lutter ne lui semble plus en valoir la peine. Il n’a plus beaucoup de munitions. Les ennemis sont trop nombreux et trop féroces pour qu’il continue ce combat lui seul face à eux. Mais au moins l’elfe, le mage, est mort. En temps et en heure l’infection le vaincra. Le cristal s’immiscera profond dans ses chairs et en remplacera les humeurs. Quelques jours. Juste quelques jours et cette humiliante défaite serait moins amère.
L’arbre mouvant se recroqueville et s’effondre sur lui-même. Son imposante stature perd en magnificence. Ce qui fut un buste de suber devient une cape rongée par les fonges. Ce qui fut un entrelacs de racines prêtes à plonger dans le sol se fait liane grimpant les chairs d’un autre être. Le Tréant à fui, Xal’Zhaun s’est réveillé, et en quelques bonds, l’Eldéen a emporté l’Ébène vers la canopée.
Tu ne les vois malheureusement pas aussi clairement que Lui les vois. Tu n’as malheureusement pas la même emprise sur la Prime-Œuvre que Lui. Mais tu ne comptes pas rester caché derrière celui qui partage ta Flamme pour autant. Depuis les cieux, tu observerais. Aussi longtemps qu’il le faut. Fort de l’agilité que Lui n’a pas, tu te placerais au bon endroit, en attendant qu’ils se rendent vulnérables à nouveau. Et cette fois-ci, coûte que coûte tu capturerais l’un d’entre eux. Pour l’instant, les affronter t’avait déjà beaucoup enseigné. Durant tout le temps du combat, leurs lames avaient parlé pour eux.
Maintenant… maintenant tu voulais savoir ce qu’ils deviendraient, mis face à la mort.
Inglor Helyanwë
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations Sam 19 Nov 2022 - 16:26
Le cage enfin ouverte, Inglor rattrapa l'Aigle captif avant qu'il ne s'effondre sur le sol feuillu de la forêt. Derrière lui, des hurlements déchirèrent la forêt. Non pas ceux d'une créature dangereuse ou puissante, mais ceux d'un elfe. Árólindë, capturés par les racines, se débattait de toutes ses forces pour s'en libérer, tel un insecte pris dans la toile de l'araignée, tentant de s'échapper avant que la prédatrice ne la dévore. Tous les moyens s'avérèrent les meilleurs pour ne pas laisser le bois se jouer de lui, quitte à se brûler les chairs en détruisant les épaisses lianes.
Désirant à tout prix profiter de ce répit que la forêt semblait leur octroyer après cette énième assaut, le Berceur, rengainant son épée, porta le soldat sur son épaule, et se rua vers les Aigles assemblés autour de leur Lieutenant.
« Ne perdons pas de temps ! Portez-le ! Qu'il nous ait quitté ou non, nous ne laisserons personne derrière nous. » ordonna-t-il, alors qu'un autre soldat vint l'assister pour porter l'archer inerte. « Nous avons ce pour quoi nous sommes venus jusqu'ici, repartons tant que cela nous est encore possible. »
Sans attendre, les elfes, portant fermement leurs frères sur leurs épaules pour ne jamais les relâcher, filèrent pour regagner le lieu duquel ils s'étaient séparés du reste de l'expédition. Seul un Aigle, lame à la main, veillait à ce que rien ni personne ne vienne menacer ceux qui portaient les blessés, qu'il fallait ramener en toute hâte auprès des guérisseurs. Ne leur restait qu'à espérer que ceux-ci n'aient pas subis des assauts aussi dangereux et répétés que leurs compagnons partis au cœur de la forêt.
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Sujet: Re: Les cendres du Linoïn - Chasser les déprédations