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 Les maux entraînants les mots - Haldren

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Elenwë Elendil
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MessageSujet: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeVen 17 Aoû 2018 - 15:21


Ce regard. Cette odeur. Cette chaleur fiévreuse. Cette mort prématurée.

Elle n’oublierait jamais tout cela, elle n’oublierait jamais le regard de l’animal qui était venu trouver refuge dans un coin où l’elfette cueillait quelques fruits sauvages. Elle était là, agenouillée au niveau d’un buisson à ramasser les perles sucrées et acidulées quand l’animal avait débarqué. Malade. Il était malade mais elle n’avait rien pu faire, elle n’avait reconnu aucun des symptômes du mal dont souffrait la pauvre bête qui s’était éteint comme neige au soleil.

Voilà ce qui l’avait attiré ici, à Malereg. Elle avait fouillé les livres à la recherche d’une réponse sur le mal qui avait rongé la bête jusqu’à lui offrir la mort dans la grande bibliothèque d’Alëandir. Elle avait bien essayé la magie, puisant sa force dans l’eau pour jouer de son statut de médicienne sur les cordes de vie de l’animal mais rien, elle avait essayé de dénouer les nœuds présents, de lisser ces cordes mais rien. Les nœuds se consolidaient, les cordes cassaient et l’animal rendait ses derniers souffles, le regard gratifiant pour son aide vain.

Elle s’en était voulu, elle en avait eu une larme coulant le long de la joue mais si la créature n’avait pas perdu la vie dans ses bras, elle l’aurait perdu seule, dans l’oubli et l’anonymat le plus pur qui pouvait exister. La larme tombée, elle s’était faite curieuse, notant chaque détail des maux de l’animal dans un coin de son cerveau pour aller chercher dans la bibliothèque ce qu’elle avait oublié, ce qu’elle n’avait pas retenu. Elle voulait savoir où elle avait failli, ce qu’elle n’avait su reconnaître.

Rentrant dans la cité, elle avait épluché les écrits avec attention, elle avait lu les phrases et les mots dans les ouvrages qu’elle avait trouvés mais rien. Nada. Il n’y avait, dans les mots travaillé avec attention, aucune réponse sur le cas qu’elle venait de rencontrer, aucune aide sur le mal étrange dont souffrait la pauvre bête qui appartenait maintenant au royaume des morts. D’un geste d’énervement, elle avait claqué son livre en le fermant, sans douceur pour les tendres pages qui ne demandaient pas un tel traitement de brusquerie.

Elle avait pris sa décision sur un coup de tête, si elle ne trouvait pas réponse ici, elle trouverait réponse ailleurs. L’étoile statique allait devenir étoile filante. Chaque cité possédait ses secrets, ses écrits uniques et peut-être que les réponses à ses questions n’étaient pas cachées dans son cocon douillet mais dans un autre lieu du vaste monde, dans un endroit qu’elle allait visiter pour la première, qu’elle allait pouvoir dévorer du regard et croquer dans son esprit pour enfin tracer la carte du monde de son corps et non seulement du bout de ses doigts sur un planisphère reposant là.

Elle avait alors pris la route, informant au passage quelques maîtres médecins de son départ imminent vers d’autres contrées, à la recherche de ce savoir qui lui manquait pour faire d’elle une médicienne encore meilleure. Ils avaient tous réagis à leur manière, là où certains voulaient lui tenir compagnie durant le voyage, d’autres la regardaient d’un mauvais œil, la prenant pour une originale refusant de rester à sa place de gentille petite elfe des cités. Elle surprit des sourires fiers chez certains de ses professeurs, fiers de cet engouement qu’avait la fille étoilée à partir ainsi pour combler les lacunes de ses connaissances, fiers de cette force de caractère cachée sous l’aura de douceur qui l’entourait de sa brume la plus fine.

La décision prise, ses bagages furent faits avec une rapidité certaine, n’emportant avec elle que le strict minimum, que les biens dont elle avait réellement besoin. Quelques robes de lins, sa robe de soie automnale, un peigne pour ses cheveux, quelques bijoux, un flacon de parfum, sa sacoche de médecin et quelques feuilles de parchemin accompagné d’un pot d’encre et d’une plume fine. Elle n’avait pas mis longtemps pour arriver dans une nouvelle cité, dans un nouvel environnement qu’elle dégustait du regard encore du regard lorsqu’elle n’était pas plongée dans quelques ouvrages uniques trouvés ici où là dans quelques petites bibliothèques bien plus sobres que celle qu’elle connaissait.

Maintenant, elle était là, assise à l’orée de la cité elfique à lire un ouvrage possédant quelques passages dans un dialecte qu’elle n’était pas certaine de comprendre combien même les croquis accompagnant les mots était parlant. Les rayons solaires léchaient sa peau de stellaire, marquait ses chaires d’une douce couleur rosée en signe d’un coup de soleil qu’elle attrapait sans s’en rendre compte, bien trop plongée dans sa lecture pour ne ressentir autre chose que les mots qui courraient sous ses yeux.
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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeJeu 23 Aoû 2018 - 14:50

Haldren avait encore eu des mots avec Findilas.

La prêtresse ne cessait de le tanner au sujet de la cérémonie du Choix, de l'inciter à y réfléchir pour réellement devenir un elfe d'Anaëh dans son cœur, ce à quoi l'ancien eldéen lui répondait qu'il n'avait guère besoin de toutes ces salamalecs pour savoir qui il était et que Kÿria ou Tari devaient déjà très bien le connaitre. Autant l'importance de cette cérémonie marquait fort justement le passage à l'âge adulte pour des jeunes elfes en constituant leur vrai départ dans la vie, autant pour un archimage millénaire cela paraissait totalement anachronique. Mais la prêtresse semblait ne pas comprendre qu'il aurait préféré une cérémonie à minima et répétait en boucle que tout le protocole devait avoir lieu dans les règles de l'art.

Excédé, Haldren avait fini par quitter sa maison. Depuis son retour d'Aduram où l'écho vivant de ses ancêtres pulsait encore dans la trame de la Dissonance, il comprenait mieux ce qui le différenciait des autres elfes auprès desquels il vivait depuis son exil du Puy : leur manichéisme et leurs traditions lui apparaissait constituer des carcans qu'ils s'imposaient à eux-mêmes, comme s'ils y trouvaient une fausse sécurité pour refuser de comprendre les évolutions du monde où ils se trouvaient. Enfant de deux mondes, Haldren portait au fond de lui-même une volonté de changement qui heurtait souvent le conservatisme de Findilas.

Pour chasser son agacement, Haldren se rendit jusque chez un bouquiniste de sa connaissance afin d'y voir quelles nouveautés le gaillard pourrait lui proposer. Sa bibliothèque du Puy étant définitivement perdue, celle d'Abyssea bien loin, l'archimage s'était décidé à reconstituer à Malereg une nouvelle fontaine de savoir. Coup de chance, ce jour-là le libraire venait justement de rentrer de nouveaux ouvrages dans son stock et ils passèrent plusieurs heures à les trier soigneusement, séparant le bon grain de l'ivraie, la perle rare de la banalité, l'ouvrage pour amateur éclairé de celui donné au néophyte vulgaire. Aider ainsi à classer des livres ne gênait pas Haldren qui apprenait peu à peu à se rendre utile pour toute action relevant de son domaine de compétence.

Lorsqu'il ressortit de l'échoppe, notre héros sans peur ni reproche tenait sous son bras un recueil de poésie érotique du VIème cycle ainsi qu'un traité sur les relations entre Nisétis et l'Ithri'Vaan dans les dernières décennies avant la chute de l'Empire. Comme vous le constatez, Haldren avait des goûts éclectiques en matière littéraire, ce d'autant plus qu'il suivait les conseils de Loethwil sur l'importance de comprendre la culture elfe pour pleinement s'en imprégner. Ce fut donc d'un pas bien plus allègre qu'à l'aller qu'il repris la direction de sa maison.

Alors qu'il passait à proximité des portes de la cité, quelle ne fut pas sa surprise de voir une jeune femme à la peau d'albâtre assise sur une borne sans se soucier du soleil de plomb qui pesait sur elle en ces heures où l'astre diurne trônait au zénith. Sans même voir son visage, Haldren sut qu'une seule elfe pouvait ainsi oublier totalement son environnement lorsqu'un sujet la passionnait.


Elenwë !

Son exclamation joyeuse fit lever les yeux de la voyageuse stellaire.

Que fais-tu ici ? Non, ne me dis rien encore, suis-moi plutôt. Tu vas voir, je suis bien installé ici.
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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeJeu 20 Sep 2018 - 16:37



Elles se perdait dans les mots comme on se perd en mer. Elle naviguait entre les phrases comme un marin voguait entre les vagues en pleine tempête, sans autre repère que le but poursuivi. S’évader ainsi tout en sentant la brûlure du soleil sur ses frêles épaules était d’une douceur exquise.

Elle ferma les yeux un instant et planta son nez au ciel pour laisser les rayons du dieu-soleil lui lécher le visage avec avidité. Les mots se mélangeaient de plus en plus dans son esprit si bien qu’il lui fallait quelques secondes de pause pour attaquer de nouveau le déchiffrage de cet ouvrage. Elle prenait des notes, s’essayait à des traductions plus hasardeuses les unes que les autres mais elle essayait même si elle savait qu’elle allait devoir aller demander de l’aide afin d’avancer sinon elle allait stagner comme l’eau d’un étang qui devenait verte avec le temps sauf que elle, elle allait perdre du temps, de l’espoir et de la joie plus que des couleurs puisque les couleurs ne tenaient pas sur son être gracile.

Un soupire tandis qu’elle tombait sur un symbole qu’elle avait vu sur plus d’une page. Symbole qu’elle n’arrivait pas à user dans son esprit, symbole qui, à ses yeux, n’était que dessin ou gribouillis mais pas lettre ou mot. Une brise fit tourner quelques pages de son ouvrage, la guidant sur une page où le symbole était encore et toujours présent. La concentration était intense et le sursaut l’a saisi par le bras pour l’attirer dans un sursaut de surprise lorsqu’une voix fit résonner son prénom.

La stellaire leva les yeux, à la recherche d’un quelconque mirage auditif mais la vérité était plus douce qu’un mirage, qu’une oasis en plein désert. C’était un être qui l’avait appelé, un grand voyageur des étoiles qu’elle avait par une fois croisé, par deux fois embrassé, par trois fois regardé. Elle lui offrit un tendre sourire, le souvenir de la nuit toujours marqué dans un coin de son esprit.

Il ne lui laissa pas le temps de poser quelques mots qu’il l’attirait déjà sur son vaisseau stellaire pour lui faire vivre un nouveau voyage entre les étoiles. Un petit rire cristallin s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle prenait le temps de refermer l’ouvrage en se servant d’une petite chaîne d’argent portant une petite lune qui, quelques secondes auparavant, était autour du coup de la douce sœur étoilée.

Cette fois, elle n’était pas ivre et lui non plus, du moins il ne le semblait pas. C’était une nouvelle rencontre entre stellaires que se jouait cette fois-ci sur la corde de la sobriété. Elle se redressa tout en époussetant sa tenue du revers de la main, l’autre serrant le livre en cours de déchiffrage.

Bonjour à toi aussi Haldren. La voix était la même quoique plus douce. L’alcool la rendait plus forte mais la nature voulait que sa voix soit aussi frêle que ses épaules. La raison de ma venue en ces terres peut attendre quelques instants encore pour être dévoilée en effet.

Elle sourit et se plaça à la hauteur du masculin, prête à le suivre tandis qu’une nouvelle brise s’amusait à faire voler ses cheveux savamment attachés par quelques épingles argentées. Sa peau albâtre faisait tâche dans le décor, elle était une petite étoile d’argent pâle perdue dans une monde de couleur diurne.

Je pense que nous pouvons y aller et je pense qu’il est plus juste que je me laisse guider. Si ivre je pars au nord quand il faut aller à l’est, dans une nouvelle cité je partirai bien au sud alors que c’est au nord qu’il faut aller.

Petite moue attendrissante pour marquer les quelques mots d'autodérision. Elle n'était pas très doué en orientation lorsque ses sœurs ne brillaient pas dans le ciel mais elle n'y pouvait pas grand chose, elle avait reçu de ses parents et des dieux tendresse, gentillesse et douceur compléter par le don de se perdre dans les endroits les plus simples.

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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeMar 25 Sep 2018 - 14:48

Quelque peu perdu, l'archimage fixa l'elfette en essayant de la suivre dans ses explications alambiquées qui dénotaient une orientation dans l'espace pouvant aisément fluctuer au gré des humeurs de la belle. Que d'étranges tribulations devaient ainsi aboutir d'une telle girouette !

Au nord de Malereg, il y a de l'eau.

Haldren s'était vaguement senti obligé de dire quelque chose d'utile, quand bien même il sentait au tréfonds de son être ne pas avoir révolutionné les arcanes de la géographie par cette constatation que l'Anaëh se voyait bordée au nord par la mer nordique. Souvent peu portés sur l'humour, les géographes n'auraient guère imaginé l'appeler mer orientale, tout du moins pour ce qu'en comprenait l'ancien drow qui ne voyait dans les cartes que des auxiliaires fort utiles dont la genèse ne l'intéressait guère.

Viens, suis-moi.

Guidant Elenwë à travers les rues tortueuses de la cité insulaire, Haldren la mena jusqu'à sa maison dont il entrepris aussitôt de lui faire le tour du propriétaire. Cuisine, chambres, bureau, salon et salle d'eau défilèrent ainsi sous les yeux de la voyageuse stellaire avant qu'Haldren ne l'amène jusqu'à la pièce qui probablement se révélerait pour elle la plus intéressante.

Et ici, la bibliothèque.

Ouvrant une double porte, l'archimage entra dans une pièce d'une vingtaine de mètre de long sur la moitié moins de large. Tout le long des murs et jusqu'au plafond se trouvaient des étagères destinées à accueillir les manuscrits, tandis qu'au milieu une belle table en bois permettait au lecteur assidu de s'installer et d'y poser les ouvrages choisis pour en extraire le suc, la saveur, la substantifique moelle de connaissance. Certes les étagères restaient pour nombre d'entre elles plus qu'à moitié vides, ce dont s'expliqua Haldren :

Je n'ai pas encore pu reconstituer mes collections telles que je le souhaiterais et il me faudra surement plusieurs mois avant de disposer d'une bibliothèque acceptable.

Inutile de préciser à l'elfette que maints ouvrages venaient de ses appartements d'Abyssea ou de Thaar, lieux où il se rendait de moins en moins souvent. Par ailleurs, la cité des marais comme celle d'Ithri'Vaan ne pouvaient pas assurer la garantie de tranquillité de Malereg pour cette collection qu'Haldren cherchait sans cesse à enrichir. Malheureusement, bien des ouvrages perdus dans ses appartements du C'nros suite à son exil du Puy d'Elda ne seraient pas aussi aisément remplacés. Il fallait en prendre son parti et se dire que la recherche d'un livre rare constituait une quête fort noble en soi, pouvant apporter une grande joie lorsque la perle rare s'extrayait d'un amas poussiéreux de parchemins sans valeur.

Revenant à son invitée, Haldren aborda le sujet laissé un peu plus tôt sous le boisseau :


Et donc, ma chère, que vaut à Malereg le plaisir de ta visite ?
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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeVen 2 Nov 2018 - 15:43



Elle lui offrit un tendre sourire avant de s’accrocher à son bras, ses livres toujours à la main. Elle se laissa guider comme un malvoyant, comme un nouveau-né qui apprenait à marcher. Elle ouvrait les yeux sur ce qu’elle voyait, elle découvrait fleurs et odeurs au travers de paysages enjôleurs. Il était doux de se balader ainsi dans les rues d’une cité qui lui était toujours inconnue.

Elle se laissait guider. Elle fermait les yeux sur dix pas pour les rouvrir plus loin. Elle laissait les rayons solaires brûler sa peau et le vent la caresser en mille et un éclats de mistral délicats. Quand elle rouvrait les yeux, elle avait ce regard bleu et profond qui découvrait le monde, le même regard qu’un nouveau-né apposait sur le monde quand ses yeux commençaient enfin à voir autres choses que des formes floues. Tout cela lui faisait du bien, un bien fou. Elle avançait dans l’inconnu avec un connu. Elle découvrait ce qui serait connu avec Inconnu.

Les pas estompés, il était temps d’arriver à destination. C’était une maison immense qui s’étendait sur plusieurs dizaines de mètres. Elle eut un léger sourire, le masculin se serait vite senti à l’étroit chez elle, dans sa petite maison de ville qui ne comportait que peu de pièce. Une chambre, une salle de bain, une petite cuisine faisant office de salon et de salle à manger et un bureau où elle exposait ses ouvrages. Un rez-de-chaussée et un étage pour vivre simplement.

Elle avait des étoiles dans les yeux face au luxe de la demeure mais ce fut l’apothéose lorsqu’il ouvrit les portes du presque-paradis. Elle avait dans les yeux non plus des étoiles mais des constellations. C’était un savoir s’étendait face à elle, un savoir immense. Il y avait, sur les étagères, tout un tas de livres dont certains qu’elle pensait disparus ou dont elle n’avait pas cru à l’existence tant ils brillaient par leur rareté. Il y avait des trous, c’était un fait, mais la bibliothèque restait tout de même à moitié pleine et c’était un nombre de livre bien assez important pour qu’elle se perde ici durant des heures.

Si elle avait écouté ses paroles tout le long de la visite, ici elle était pendue à ses lèvres tandis que des questions brûlaient les siennes. Où ? Quand ? Comment ?

C’est… impressionnant tu sais… Il y a ici des livres que je pensais disparus, des livres dont je ne croyais pas à l’existence tant ils semblent mythiques…Comment ? Comment tu as fait pour réussir à réunir tout ça ?
La question venait de s’envoler d’entre ses lèvres comme un papillon poussé par le vent. Le ton restait le même que d’ordinaire, un ton teinté de rêverie mais il y avait, en plus de ce fil onirique, de l’admiration. Elle admirait. Elle l’admirait. Si lors de la première entrevue il était presque le cliché du combattant sans rien dans la cervelle, il semblait qu’il cachait un jeu beaucoup plus grand. Une histoire beaucoup plus intéressante. Elle découvrait la face cachée de l’iceberg, la face caché d’Haldren.

Un élan de tendresse s’empara de son être. Elle se hissa sur la pointe de ses pieds pour déposer un baiser sur la joue du masculin. Un baiser qui voulait dire « merci ». Un baiser qui voulait dire « Je finirai par savoir qui tu es. Je te le promets. ». La stellaire se laissa aller, elle se laissa divaguer. Elle commençait déjà à laisser traîner son index pâle sur la tranche d’un livre portant sur l’astronomie. Elle sourit. Puis les mots de l’homme vinrent réveiller les maux qu’elle avait soigneusement laissé hors de cette nouvelle rencontre étoilée.

C’est la bibliothèque qui m’a happé par ici…La bibliothèque, leur savoir et le désir de trouver des réponses. La Stellaire laissa retomber sa main avant de se retourner pour faire face au Voyageur. Elle pouvait bien lui dire la vérité. Il est des choses qui se passent dans les forêts aux alentours d’Alëandir. Des choses que je ne comprends pas, des choses que je ne peux soigner comme je l’aimerais.

Petite pause pour trouver les mots. Petite pause pour expliquer les maux.

Il y a quelques temps, j’ai croisé des animaux atteints d’une étrange maladie. Il y a d’abord cette fièvre qui ravage les forces, qui assèche la créature pour la rendre plus… rachitique et frêle. La fièvre n’est pas une simple fièvre, lorsque d’un tour de poignet j’essaye de démêler les cordes de vie qui s’offrent à moi, je ne peux rien faire. Les nœuds sont trop importants et lorsqu’un est dénoué, ce sont dix qui apparaissent. Si la maladie est contagieuse, elle ne touche pas les elfes du moins elle ne m’a pas effleuré à moins qu’elle ne se déclare que plus tard mais je pense qu’elle ne peut m’atteindre sinon je serais déjà morte. Il n’y avait pas que de la fièvre, il y avait aussi cette douleur dans le regard de l’animal, cette demande de mise à mort, cette demande silencieuse pour que je lui arrache tous les fils qui la retiennent à la vie. Ce fut dur…. Tu sais, je crois que c’est ce que je trouve le plus horrible. Être là mais ne rien pouvoir faire alors c’est en quête de connaissance que je suis ici. Je veux savoir ce que c’est et comment ça marche. Je veux savoir comment soigner ce virus de l’inconnu.

Il y avait cette détermination dans son regard. Cette détermination mélangée à la tristesse du voile bleu de son regard empreint de rêves et d’espoirs. Elle ne pouvait pas sauver le monde, c’était un fait mais elle pouvait essayer de l’aide, de le rendre un peu moins dangereux. Essayer d’apporter des réponses sur les questions qui demeuraient depuis longtemps ou depuis un instant à peine.


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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeLun 12 Nov 2018 - 10:41

Il s'agissait bien de la première fois que la voyageuse stellaire parlait autant, que tant de mots franchissaient simultanément le cap de ses douces lèvres si souvent muettes. Habituellement discrète pour ne pas dire renfermée, Elenwë s'émerveillait de la bibliothèque et son plaisir fut tel qu'elle se dévergonda au point de déposer un chaste baiser sur la joue de l'ancien drow. Un peu surpris, Haldren sourit néanmoins avec indulgence en constatant qu'ils partageaient cet amour des beaux livres, cette joie de laisser son regard suivre le vélin pour apprendre ou découvrir de nouveaux horizons. Il lui fallait toutefois répondre à la question sur l'origine de cette bibliothèque sans trop dévoiler de son passé le moins reluisant.

J'ai récupéré une partie des livres en provenance de Thaar où je mène des affaires depuis longtemps déjà. L'Ithri'Vaan est un creuset de civilisations, il est aisé d'y trouver des merveilles littéraires dès lors qu'on y met le prix. D'autres viennent directement de Malereg, je fouine quasi chaque jour chez les libraires depuis mon arrivée.

L'elfette en vint alors à la véritable raison de sa présence dans cette cité éloignée d'Alëandir mais contenant d'antiques trésors de savoirs, en révélant à son hôte qu'elle se trouvait confrontée à une maladie frappant la faune non loin de la capitale, une maladie contre laquelle ses remèdes se révélaient impuissants mais surtout une maladie qui paraissait conçue par une volonté malveillante pour faire souffrir avant de tuer. Surpris et intrigué, l'archimage se gratta le menton tout en écoutant Elenwë afin d'extraire la substantifique moelle de ses propos dans l'espoir de pouvoir l'aider.

Surprenant... et inquiétant.

Se mettant à marcher de long en large dans la bibliothèque, Haldren se prit à réfléchir à haute voix sur ce qu'il venait d'entendre.

Une maladie inconnue et foudroyante qui fait tant souffrir l'animal qu'il en est réduit à espérer la mort comme une délivrance ? Voilà qui m'intrigue, d'autant plus si aucun traité médicinal ne rapporte de tels effets antérieurement. A ma connaissance, de nouvelles maladies n'apparaissent pas aussi efficacement et aussi rapidement sans signes avant-coureurs.

Le plus surprenant venait en effet de l'absence totale d'informations sur cette maladie. Haldren connaissait les compétences médicinales de l'elfe étoilée et ne doutait pas qu'elle aurait pu faire le lien avec un traumatisme déjà connu si tel était le cas. Son échec ne pouvait que signifier une origine non naturelle du mal et le passé récent de l'Anaëh ne manquait pas d'inquiéter l'archimage tant cette histoire lui en rappelait une autre vécue peu après son arrivée. Y aurait-il un lien entre le récit d'Elenwë et la pseudo-peste ayant frappé l'ambassade elfique envoyée négocier avec un transfuge drow ? Depuis longtemps déjà l'Elda comptait sur des toxines pour affaiblir leurs ennemis millénaires, ce qui pouvait laisser craindre une nouvelle tentative.

Ce que je vais te révéler ne doit pas sortir de cette pièce.

Regard sévère vers l'elfette, car il s'agissait de dévoiler certains secrets dépendant du Trône Blanc et qu'un simple repentant ne devrait pas clamer sur les toits sans l'accord d'une autorité compétente. Mais si les soupçons de l'archimage se trouvaient fondés, alors le temps jouait désormais contre eux (cf. ce rp https://miradelphia.forumpro.fr/t23143-l-aigle-et-le-corbeau-hald).

Voilà plusieurs ennéades, un message arriva en Anaëh en provenance de soi-disants comploteurs drows cherchant à renverser le Triumvirat eldéen et à établir des liens apaisés avec l'Anaëh. Le message demandait l'envoi d'une ambassade à la lisière sud de l'Anaëh, toutefois personne ne vint à leur rencontre. Revenus bredouilles, les ambassadeurs se trouvèrent atteints d'un mal en apparence incurable qui se révéla être une fièvre hémorragique venue de Faelia et renforcée magiquement par des prêtres du culte de Leetha. Je me demande désormais si le culte de Leetha n'aurait pas visé autant la faune que les ambassadeurs. Où as-tu constaté l'apparition des premiers animaux contaminés ? Les druides ont-ils tenté d'utiliser leur art pour en savoir plus ?
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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeMer 14 Nov 2018 - 0:08



Des lèvres qui se pincèrent légèrement non pas par colère mais par honte. Elle venait de parler beaucoup, de parler longuement, de laisser ses lèvres débiter toute une litanie de mots et, par un fait étrange, d’embrasser la joue du masculin. Elle n’avait pas l’habitude de se laisser aller à ce genre de détournement, de défaillance mais c’était là l’un des seuls langages qu’elle se pensait capable de manipuler avec plus d’aisance.

C’était un fait, elle n’était pas bavarde, elle était toujours une presque muette, une elfe qui, pour parler, préférait les gestes aux mots. C’était une étrange mais elle était comme l’orpheline d’après-guerre, elle était de ceux qui préféraient un chaste contact à de longs discours. Un souffle de douceur balaya son esprit tandis qu’il ne fit pas de remarque face à tout cela, face à cet acte qui, pour elle, était plus naturel que pour d’autre. C’était un bout de son passé, c’était un trait de son être qui restait ici, qui continuait de tracer son présent et qui, si les dieux le décidaient ainsi, marquerait son futur.

Alors qu’elle avait posé ses mots sur le silence, c’était au Voyageur de poser les siens, c’était à lui de faire ce qu’elle avait fit chez elle, de faire ce qu’elle avait fait dans la forêt alors que la bête venait de rendre l’âme. Il faisait les cent pas, ces mille pas que l’on faisait lorsque l’on pensait, lorsque l’on cherchait dans notre pensée ces données qui pouvaient créer des réponses aux interrogations.

Ces mots à lui commencèrent à couler pour combler le silence. La Stellaire se tut. Elle laissa les mots du Voyageur emplir l’endroit. C’était d’une douceur incomparable que de se taire et d’écouter avec toute l’attention du monde les mots d’un savant, d’un être aussi bien étoilé que doué d’un savoir important.

Elle choisit de s’installer à un endroit, de retrouver la place de l’élève tandis que le maître parlait alors elle s’assit à même le sol, elle prit cette place qu’elle appréciait tant. C’était assez stupide comme chose mais elle appréciait s’asseoir sur le sol, si peu confortable puisse-t-il être.

Un frisson parcourut son corps tandis que le regard sévère du masculin rencontrait le sien. Elle avait l’impression de perdre en âge, de redevenir l’enfant qu’elle avait été. Ce n’était pas un souvenir glorieux alors elle le fit disparaître de sa vue, elle se concentra sur les paroles et assimila chaque mot, chaque donnée avant de froncer les sourcils.

Alors l’erreur était donc là ? La maladie qui avait tué la pauvre bête n’était en rien naturelle mais… magique ? On l’avait empoisonné sans se soucier de son innocence ? Quelques larmes lui montèrent au coin de l’œil. Les êtres pouvaient être cruels. Ils n’étaient pas tous bon. Ils aimaient s’empoisonner la vie les uns les autres mais pourquoi s’en prendre ainsi à la faune sauvage qui ne demandait qu’à s’épanouir ?

C’était à environ une demi-journée de marche à l’ouest d’Alëandir. J’aime me promener et me perdre dans les bois lorsqu’aucune âme ne vient frapper à ma porte, c’est un peu ma journée de repos, mon instant de liberté, l’instant où je peux être juste moi et garder ce silence qui me correspond. La nature ne parle pas, elle ne veut rien savoir et je trouve que cela possède une douceur incomparable. En son sein, on ne me demande pas que je suis, on ne me demande de raconter mon passé ni qui j’ai aimé, on m’accepte simplement mais je m’égare, là n’est pas la question. Elle resserra ses genoux contre elle, elle restait contre le sol et réfléchissait à ses mots, à ses formulations avant de laisser ses lèvres bouger et l’air siffler. J’en ai parlé aux prêtres de la cité, oui, mais là où certains me croient, d’autres pensent que je fais erreur et que j’ai commis un impair en essayant de démêler les cordes de vie de la bête. Les prêtes croyant en moi m’ont encouragé à faire ce voyage pour trouver des réponses alors je suis là, je suis ici pour trouver des réponses dans les livres mais si tes dires sont justes Voyageur Stellaire, ce n’est pas dans les livres que les réponses se cachent mais dans l’essence même de la magie car ce que magie conçoit, magie peut le défaire…

C’était là des mots qu’elle avait appris lors de sa formation. Des mots qu’elle avait ouï de la bouche d’un prêtre qui avait essayé de leur inculquer, à elle et au reste du groupe, les arcanes de la magie. Mais les questions tournaient dans sa tête. C’était un combat à l’épée qui se jouait entre mémoire et logique, entre résonnement et sens. C’était des réponses qu’elle était venue chercher et pour y répondre, elle allait devoir affronter tout un tas de questions transversales, de questions dont la réponse pouvait se révéler être une pierre à l’édifice qu’elle montait petit à petit.

Les druides n’ont pas poussé leurs recherches, ils se sont bien vite arrêtés… Mais… Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi une fièvre hémorragique se serait ainsi propagée à la faune et peut-être même à la flore. En général, les choses ne circulent pas entre les différentes espèces à moins que la chaire des gens atteint n’ai été dévorée par une créature mais l’animal était un herbivore alors… il n’y a pas de logique sauf si la magie, en modifiant le génome, a aussi modifié ses particularités physiques ce qui pourrait être une chose bien horrible mais dans ce cas, la maladie aurait dû m’atteindre mais elle ne semble pas l’avoir fait…

Elle parlait. Elle parlait beaucoup. C’était là un milieu qu’elle connaissait, un milieu dont ses connaissances étaient assez vastes pour entretenir une discussion pouvant durer des heures et plus encore.



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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeJeu 15 Nov 2018 - 10:05


La discussion évoluait, des pistes s'ouvraient aux deux explorateurs, d'autres se refermeraient probablement devant eux par la suite. Tenter d'élucider un tel mystère revenait à s'échapper d'un labyrinthe, il faut savoir faire preuve de logique et de patience afin de tisser la toile du destin qui amènera jusqu'à la sortie. Haldren disposait à ce niveau d'un avantage sur la voyageuse stellaire, car étant lui-même un ancien eldéen il pouvait fort aisément imaginer les horreurs sans noms que les esclaves d'Uriz le Porc cherchaient à inventer. Or dans toute cette histoire, il sentait instinctivement qu'une logique se dégageait, une cohérence d'ensemble faisant penser à un plan mûrement réfléchi.

Je m'avance peut-être, mais je doute qu'il s'agisse d'une transmission de la fièvre entre les ambassadeurs malades et la faune locale. Les prêtres de Leetha sont des psychopathes finis, mais même eux ne créeraient pas une toxine pouvant se propager entre les espèces car ils risqueraient alors de ne plus pouvoir la contrôler. Enfin si... eux le feraient car ils prennent du plaisir à de telles actes, mais les instances supérieures du clergé au Puy d'Elda ne les aurait pas laissé agir sans un minimum de contrôle.

Si une maladie affectait les animaux, alors c'est qu'ils se trouvaient réellement constituer la cible à atteindre. Cela n'avait rien d'illogique dans l'absolu tant la faune d'Anaëh constituait un pilier de sa survie même. Se souvenant qu'il avait près d'une décennie plus tôt prôné lors d'une réunion de l'Olath Blada de viser la forêt et non les elfes eux-mêmes pour en finir avec la guerre, Haldren se demanda si d'autres ne marchaient pas dans ses traces d'alors.

Peu d'animaux ont du être touchés, sinon l'alerte sera déjà donnée à grande échelle. Ce que tu me racontes me fait plutôt penser à... à un test ? Une vérification sur le terrain du bon fonctionnement de la maladie en ne visant que quelques sujets bien spécifiques avant de déclencher une épidémie généralisée.

Toutes démarches scientifiques, même les plus affreuses, impose un protocole rigoureux pour valider sa solidité avant le déploiement final. Au vu des efforts considérables nécessaires à la mise au point d'une toxine efficace, la lâcher sans s'être assuré de son efficacité reviendrait à effectuer un gâchis en pure perte fort difficile à expliquer envers des supérieurs qui regarderaient d'un œil sévère le petit rigolo ayant grevé leur budget pour rien. Peut-être l'archimage se faisait-il une montagne d'un monticule, mais si cette hypothèse s'avérait exacte il fallait absolument en savoir plus, et en rapidement.

Il nous faut trouver un de ces animaux malades, l'étudier précisément pour comprendre la nature du mal. Et aussi fouiller la zone où ils apparaissent à la recherche d'un intrus.

Sans preuve, aucun des deux voyageurs stellaires n'obtiendrait d'aide de la part des druides ou des prêtres. Le départ fut décidé pour le lendemain, d'une part afin de permettre à Elenwë de se reposer tout de même un peu après son long voyage, d'autre part afin d'identifier si des ouvrages de la bibliothèque d'Haldren pourrait leur être utile durant leur aventure.
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MessageSujet: Re: Les maux entraînants les mots - Haldren   Les maux entraînants les mots  - Haldren I_icon_minitimeDim 25 Nov 2018 - 21:48




Il avait de la suite dans les idées, la stupidité ne semblait pas être une chose faisant partie de son être, la folie peut-être mais c’était là une de ces choses qui façonnaient les êtres. Un être sans folie était, à ses yeux, un être pâle et sans saveur. Elle aussi était folle, elle ne le semblait peut-être pas mais elle l’était.

Elle choisit d‘acquiescer, de faire un simple signe de la tête pour marquer sa compréhension et sa participation dans l’étrange aventure qui allait s’étaler sous leurs pas ou sous leur magie.

La soirée avançait et le soleil déclinait. Il arrivait l’heure de manger, l’heure de dormir, l’heure du repos. Il avait été décidé qu’ils ne partiraient que le lendemain afin de laisser à la Stellaire le temps de se reposer, le temps de reprendre des forces auprès d’un repas consistant et d’une nuit de sommeil sur un matelas plus tendre que le tronc d’un arbre ou le dos d’un cheval.

La Stellaire choisit de ne pas quitter la bibliothèque de la nuit, elle y passa son temps, feuilletant ouvrages et râlant de temps à autres sur un mot dont elle n’arrivait pas à saisir le sens que ce soit par l’écriture brouillonne du scripte ou par le vernaculaire utilisé. Il n’était pas une tâche aisée que de réussir à tout comprendre quand on savait que les mots qui s’étalaient sous ses yeux pouvaient provenir d’une scripta péninsulaire ou d’ailleurs.

Avec une plume, elle grattait sur la surface rugueuse d’un parchemin qui était de moins en moins vierge tant elle prenait de notes sur les rites ou autres actions qui pouvaient avoir un rapport de près ou de loin à la raison de sa venue en ces lieux.

En déclinant, le soleil emportait avec lui la lumière et la Stellaire, par un tour de passe-passe, fit apparaître cette petite sphère lumineuse qui éclairait juste assez pour qu’elle puisse lire les mots qui, peu à peu, se brouillaient dans son esprit pour ne devenir que méli-mélo de signes incompréhensibles. Ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes et la douce Morphée vint la cueillir aux creux de ses mains comme on essayait d’attrape l’eau d’une fontaine au creux de ses paumes. Elle s’endormit-là, à même la table et la chaise. Ses bras étaient croisés et sa tête reposait sur le coussin de fortune que formait son membre. La magie s’éteignit tandis que son esprit partait voguer sur la tranche aiguisée d’un rêve tranchant. Sur la lame affutée capable de trancher d’un seul coup la plus mince parcelle d’espoir.

*•.•*•.•*•.•*•.•*

Ce fut les rayons du dieu-soleil qui la réveillèrent. Ils léchèrent sa peau tant pas flux de chaleur apaisante que par luminosité dérangeante. Elle n’avait pas spécialement bien dormi, c’était une certitude de la même manière qu’elle sentait chacun de ses muscles, chacune de ses vertèbres lui hurler tout bas la souffrance qu’ils avaient emmagasinée durant la nuit inconfortable.

Elle s’étira et fit une moue d’enfant. Elle avait le sommeil peint sur le visage et les cheveux en bataille malgré le fait qu’elle n’ait presque pas bougé. Elle frotta ses yeux du dos de la main, étalant une tâche d’encre qui trônait sur sa pommette. Vestige de la nuit passée.

Ce fut le pas chancelant qu’elle se dirigeât vers ce dont elle se souvenait être une salle de bain, une besace sur le dos et les yeux toujours embués de sommeil si bien qu’elle se cogna dans le coin d’un meuble et s’excusa auprès de ce dernier d’une petite voix. Elle faisait un peu comme chez elle mais le temps était compté, il lui fallait se dépêcher maintenant que le soleil était relativement haut dans le ciel.

Dans la pièce, elle n’y passa pas plus de trois tours de sablier, elle retira sa robe de la veille pour se vêtir d’une tenue plus pratique, une tenue que peu de gens l’avait déjà vu arborée. Elle ne fixa même pas son reflet, passant un simple coup d’eau rapide sur son visage pour essayer de faire fuir les dernières marques du masque de sommeil. Elle finit de coiffer ses cheveux en avançant dans le couloir d’un pas plus sûr.

C’était la Stellaire 2.0 qui se tenait maintenant prête à partir, assise devant la demeure du Stellaire. Elle portait un pantalon de lin pâle et des bottes en cuir marron qui remontaient jusqu’en dessous de ses genoux. Le cuir était souple et un peu usé, il y avait la marque du temps sur le vêtement. Pour ne pas être seins nus, elle portait un haut composé de cuir et de lacets. C’était une espèce de corset mais plus habillé pour ne pas paraître sous-vêtement. Sur ses épaules, une longue veste d’un bleu profond qui, si on l’observait assez attentivement, se trouvait être les restes d’une robe ayant jadis appartenu à un homme, à son père. Ses cheveux sans teinte étaient relevés en une simple queue dont quelques mèches folles se promenaient avec le vent.

Elle avait laissé sa robe dans un coin de la salle de bain, proprement pliée sur sa besace à vêtement qui, désormais, était vide. Elle la reprendrait plus tard mais il n’était pas question de s’encombrer de choses inutiles. Elle ne partait pas une simple ballade de santé, c’était plus que ça, beaucoup plus.

Elle sourit en voyant le Voyageur s’approcher. Elle ne prononça aucun mot, elle pencha légèrement la tête pour le saluer avant de se mettre en marche vers la direction qui lui semblait la bonne, vers le sud-est.


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