Nombre de messages : 507 Âge : 35 Date d'inscription : 23/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Brohan de Höginheim Jeu 23 Aoû 2018 - 19:17
Possessions & Equipements : En tant que châtelain il possède un château accompagné de ses terres, un modeste domaine hérité de son frère décédé. Ces terres se trouvent en un coin reculé d'Oesgard, coincé entre une forêt lugubre et les hauts Monts d'or. Si en tant que chevalier il possède bel et bien une armure complète, il ne s'en équipe qu'en cas de guerre ou lors de certaines cérémonies importantes. La plupart du temps il préfère à cela des vêtements plus légers, dans des tons blancs, bruns ou noirs, qu'il aime à compléter d'une écharpe ou d'une cape d'un pourpre sombre. Par habitude le chevalier ne quitte jamais une épée finement ouvragée pendue à sa ceinture. Souvent il garde aussi un poignard qu'il cache sous ses vêtements de manière à toujours avoir une arme à portée de main.
Apparence :
Taille : 1,75m
Couleur des yeux : Gris
De sa démarche altière l'homme traverse la salle et s'installe à son siège, droit de dignité. Il les observe alors, sans un mot, et ses yeux d'un gris profond se posent sur l'un d'entre eux. Son regard perçant et froid semble le scruter jusque dans son âme tandis que son visage reste impassiblement fermé. Le creux de ses joues laisse deviner ses pommettes anguleuses, encadrant son nez long et fin. Ses lèvres fines ne laissent paraître aucun sourire, aucun rictus. Seul signe que ses muscles faciaux fonctionnent, son front se plisse légèrement sous la fatigue d'une journée bien entamée. Ses cheveux raids, d'un châtain grisonnant, sont ramenés en arrière.
Le ton sombre de ses habits tranche avec sa peau blanche légèrement rougis par le froid hivernal. Il les a choisis propres, de matière noble quoique de moindre finesse comparé à ce que peuvent porter les seigneurs du médian. Sa cape d'un pourpre sombre est ramenée sur son épaule tel un semblant d'écharpe, cachant du fait l'un de ses bras. De l'autre il désigne celui qu'il a longuement examiné et d'un geste de sa main gantée de cuir de daim il le choisit. De sous son manteau il sort une bourse, l'en déleste de quelques pièces qu'il pose sur la table, puis le contenant disparaît à nouveau sous le vêtement pourpre. La transaction effectuée l'homme se lève et de cette même démarche assurée ressort sans attendre de la salle.
Personnalité : Il n'est pas plus fier homme qu'un oesgardien, dit l'adage, et Brohan n'y fait pas exception. D'aucun lui diraient même hautain, tant le mépris se lis dans son ton lorsqu'il s'adresse à ceux qu'il lui considère comme inférieur. Ce serait pourtant se méprendre que de se fier aux seuls apparences, car cet homme est plus complexe qu'on ne pourrait l'imaginer.
Honneur, loyauté, noblesses, équité, courtoisie, telles sont les valeurs qu'on lui a inculqué tout au long de son éducation, alors qu'on lui destinait à être chevalier. De ces valeurs, cependant, il n'en a gardé qu'une interprétation singulière propre à un esprit nébuleux. N'espérez pas voir en lui le preux chevalier volant vaillamment au secours de l'opprimé, ni même le héros guerroyant jusqu'à en donner sa vie pour protéger l'homme qu'il sert.
Loin de là, il serait plutôt de ceux que l'on ne voit pas, de ces observateurs discrets qui examinent les évènements loin dans leurs appartements, un oiseau rare que l'on ne croise que lorsque que son caprice le veut bien. Présent sans être là, il n'agit que lorsqu'il a décidé qu'il en est temps, et ce n'est généralement que pour des objectifs aussi précis qu'intrigants.
Intriguant, voilà d'ailleurs un mot qui lui correspond. Ses ambitions sont aussi obscures que ses pensées sont étranges : parfois incohérentes, souvent peu conventionnelles. Il n'est pas aisé de saisir dans ses excentricités ce qui le motive, ni même ce qu'il envisage de faire. Difficile alors dans ces conditions de véritablement lui accorder confiance, autant qu'il serait regrettable de s'en faire un opposant par inadvertance. Car un esprit aussi rusé, retord et sournois peut-être autant un atout précieux qu'un danger.
Capacités magiques : Aucune
Histoire
C'est le chaos. Des cris d'agonie et des hurlement terrifiants l'assourdissent, sa vision est troublée par un voile de chaleur et de sueur. Son souffle se saccade, coupé par la douleur lancinante qui lui prend au flanc. Puis, lentement, sa vision redevient claire, du moins aussi claire que les nuages de poussières le permettent. C'est le chaos, tout autour de lui. Le sang qui gicle, les corps qui tombes, les projectiles qui traversent l'air au-dessus de lui. Il tousse et crache un peu de salive avec laquelle il a cru s'étouffer. Quelque chose le heurte, c'est un autre corps qui tombe. Un autre choc, quelqu'un le secoue. C'est un homme en armure, il ne le reconnaît pas. L'autre semble dire quelque chose, mais lui n'entend rien. Soudain l'autre se retourne et se lève. Une lame passe proche de son bras mais le soldat pare et riposte, un autre corps choit au sol. L'autre se retourne vers lui et se penche. On libère ses jambes jusque là bloquées, et on l'aide à se relever. On le porte sur quelques mètres, puis on le lâche à nouveau. Il tourne la tête et voit un autre corps tomber : cette fois c'est un soldat. Derrière un géant soulève ce qui ressemble à une masse, le visage recouvert de sang. C'est le chaos tout autour, et pour lui c'est la fin.
"Non !" L'homme se réveille en sursaut, trempé de sueur. Il reprend rapidement ses esprits : il est en sécurité, dans sa chambre, au château qui appartient à sa famille. Qui lui appartient. Il vient tout juste de faire ce même cauchemar, encore. Ce souvenir horrible qui le hante certaines nuits, et dont il n'a pu se défaire malgré les années, malgré la force et l'expérience obtenue depuis, malgré d'autres expériences encore plus terrifiantes. Il tend le bras, saisit la corde qui pend au côté du lit, et tire. Un domestique ne devrait pas tarder à venir.
Le noble se laisse nettoyer par le domestique dans le silence et le calme le plus total, de même que lorsqu'on l'habille. Son regard reste d'un neutre des plus éteints tandis que l'intendant lui liste le programme de la journée. Il conclue l'entretien d'un geste vague de la main puis se rend à la salle à manger, où il prend son repas au bout d'une longue et massive table vide de convive. Face à lui ne se trouve que le grand tableau de sa famille, les représentant lui, ses parents, son frère aîné ainsi que ses autres frères et soeurs bien des années plus tôt. L'ambiance est austère, la salle est silencieuse.
An 998 du 10e cycle:
L’homme attendait, le séan bien enfoncé dans son siège, une coupe de vin à la main. Il était d’apparence calme et pourtant le tapotement de son doigt sur l'accoudoir trahissait son anxiété. La coupe, à demi-pleine, ne bougeait pas d’un pouce. Son visage d’ordinaire impassible s’était crispé tandis que son regard ne quittait pas l’enfant qui jouait en face de lui. Un enfant aux cheveux dorés, calme et paisible, qui n’avait alors pas plus de deux ans. Avec lui se trouvait une femme au tendre regard quoique tinté lui aussi d’inquiétudes.
La porte du salon s’ouvrit sur une femme visiblement tendue, vêtue telle une domestique. Elle venait quérir l’homme anxieux qui d’un bond se leva. Il intima à l’autre femme de s’occuper de l’enfant avant de suivre précipitamment la domestique. On le mena à travers les couloirs du château jusque dans une chambre à coucher d’où sortaient les cris aigus d’un enfant. Il comprit qu’il y avait un problème avant même d’entrer dans la chambre, alors que des regards attristés se tournaient vers lui. Il pris délicatement le nouveau-né qu’on lui tendait, l’examina brièvement puis s’approcha du lit.
Etait étendue là une femme à la peau d’un blanc de neige, rougis du pourpre du sang qui ruisselait le long de ses jambes et s'étalait sur les draps. Son visage arrondi gardait encore les marques d’un effort douloureux tandis que ses yeux avaient été refermés. La mère dormait désormais d’un sommeil éternel ; Elle venait de rendre son dernier souffle alors que son enfant, lui, avait poussé son premier.
Le père quant à lui ne montra aucune émotion quant à la vision qui lui faisait face. Ni tristesse, ni colère, ni soulagement, ni même de la surprise. Il se contenta de l’observer un court instant puis reporta son attention sur le nouveau-né. Ce dernier avait cessé de pleurer et de hurler, comme s’il avait reconnu les bras de son père. L’homme emmitoufla précieusement le poupon dans le linge qui le recouvrait puis retourna au salon le présenter à son aîné.
Le noble se rend ensuite dans une salle bien particulière du château, une salle dans laquelle naissent de petits et grands tracas : la salle des audiences. Pas très grande, faite en longueur plus qu'en largeur, elle accueille d'un côté un trône de bois orné de sculptures nobiliaires. Un soupire l'échappe tandis qu'il se sied sur le siège qui lui est désormais confié, encadré d'un conseillé et de deux gardes. L'on s'apprête à faire entrer le premier de ses serfs du jour, démarrant l'inlassable danse des doléances aussi idiotes qu'inintéressantes à ses yeux. Est-ce réellement au seigneur de ces terres de régler les problèmes négligeables des petites gens ? Cela lui aurait peut-être paru moins affligeant s'il avait été éduqué pour ce poste, car après tout c'est un autre qui aurait dû se trouver à sa place.
An 8 du 11e cycle.:
La seigneurie était en deuil. Non pas à cause des conflits qui se poursuivaient en Oesgard, bien que ces derniers demeuraient inquiétants, mais en raison de la mort récente de leur châtelain. Blessé lors de la bataille d'Amblère, destinée à repousser les drows hors d'Oesgard, le seigneur s'était vu souffrir d'une infection qui avait duré plus d'un mois. Malgré les soins qui lui avaient été portés, malgré les prières, son était n'avait fait qu'empirer, lentement. Son frère cadet lui-même avait mis en suspens ses obligations de chevalier afin de s'en assurer, tenant compagnie au châtelain plus souvent encore que le prêtre. Désormais le châtelain était mort, sans jamais avoir engendré d'hériter malgré ses deux épouses, et c'était à ce même frère que revenait la charge du domaine.
Un domaine somme toute modeste, retiré au fin fond d'une forêt oesgardienne, et qui pourtant demeurait plus que leur lignée n'aurait pu espérer seulement un siècle plus tôt. Héritage d'un illustre aïeul récompensé de quelques hauts-faits, brigué à une famille qui avait eu la mauvaise idée de trahir le mauvais suzerain, cette petite seigneurie méconnue n'en demeurait pas moins intégrante des terres baronniales. Et cela représentait une fierté et une amélioration de statut certaine pour cette famille dont le parcours chaotique avait été rythmée de bienfaits et de mésaventures depuis que leur ancêtre Osvald, un chef wandrais, avait eu la bonne idée de marier son fils à la parente d'un noble pentien de l'époque. Depuis ce jour les Wulfekiin n'avaient eu de cesse de suivre et conseiller l'une ou l'autre des familes de seigneurs d'Oesgard au fil des générations, jusqu'à enfin devenir l'une d'entre elles.
L'astre solaire est à son zénith quand le châtelain, las des plaintes parfois ridicules de ses gens, met fin à l'interminable séance. Un repas plus copieux plus tard le noble passe un long moment dans le grand bureau qui lui fait aussi office de bibliothèque, si l'on puis appeler ainsi l'amas d'ouvrages et de parchemins en tous genres qu'il semble collectionner. L'on y remarque dans certains des parchemins contenant des notes griffonnés de sa main, signe qu'il ne fait pas que parcourir vaguement ces ouvrages.
Le noble passe ainsi, dans ce bureau, le plus clair de son après-midi. Il entreprend ensuite de sortir se dégourdir les muscles. Quoi de mieux pour cela alors que de s'exercer au combat, tel que le lui ont inculqué des années de services en tant qu'écuyer, puis chevalier. Car c'est là que résidait le destin qu'on lui avait autrefois confié, lui qui n'était arrivé que second dans la fratrie : une vie d'épée ayant pour but de protéger son suzerain, forgée dans les guerres menées par Oesgard et, notemment, les batailles contre les sauvages wandrais. Quoique sauvages, il en doutait à présent. Tout comme il doutait n'être taillé que pour la guerre, et la fortune lui a donné raison sur ce point. Les guerres d'esprit lui paraissent en effet bien plus divertissantes que les champs de bataille dans lesquels il a dû s'enfoncer par le passé.
An 6 du 11e cycle:
Le conflit s’enlisait à Oesgard depuis longtemps, trop longtemps au goût des seigneurs de petites terres, et plus encore pour la petite châtellenie de Höginheim. Pour son seigneur, qui ne se sentait que peu concerné par cette guerre à l’issue pour le moins incertaine, avoir été mêlé à ces conflits n’était pas vu d’un bon oeil. Il aurait préféré mille fois fondre sur les hordes de wandrais ou descendre sur l’Estrévent plutôt que d’affronter ses frères oesgardiens. Son second fils, en revanche, avait une toute autre vision des choses.
Le chevalier était pour cette bataille au côté de son suzerain revenu de campagne, le ser Odoacre de Heinster. Non pas qu’il lui était particulièrement loyal, mais simplement qu’il avait été l’écuyer de l’un des chevaliers de feu son père, Baudoin Heinster. Il se devait désormais, au moins pour sauver les apparences et maintenir son honneur de chevalier, servir sous les ordre du fils de son défunt suzerain. D’autant que la disparition inexpliquée du chevalier, quelques années plus tôt, avait jeté le doute sur ses intentions réelles. Il s'évertuait depuis lors à préserver la confiance qu’on lui avait accordé afin de ne point perdre ses privilèges.
La participation du chevalier Wulfekiin à la guerre de succession lui permettait au moins de mettre en pratique son apprentissage de la tactique et de la stratégie, ou en tout cas d'observer faire son vieux maître. Un enseignement fort fructueux selon lui, à ceci près que les stratégies sélectionnées par Odoacre ne se voyaient que trop peu couronnées de succès. Sans doute l'héritier spolié avait-il trouvé le vieux stratège de son défunt père trop désuet pour avoir à l’écouter, ou peut-être était-il simplement trop entêté.
C’était donc avec soulagement que Brohan avait pris la nouvelle de la mort du dernier des Heinster ; Cela mettait fin à ses serments de loyauté, et il était désormais libre de servir qui bon lui semblait. Dans le même temps l’on entendit circuler la nouvelle de la mort du Terrible, tyran dont l’usurpation avait été à l’origine de cette guerre fratricide. Ne restait alors que le nouveau baron auto-proclamé à servir, et pourtant le chevalier s’y refusa. Au lieu de cela, il décida de rentrer sur les terres qui l’avaient vu naître et de renouer avec son père, dont il apprendrait plus tard le décès.
Des batailles, ce seigneur oesgardien en avait vécu. Certaines légitimes, d'autres discutable. Pour beaucoup elles avaient été des batailles peu ordinaires, ce en raison d'ennemis si particuliers. Des ennemis que l'on dit féroces comme des bêtes, que l'on dit barbares. Et malgré son ascendance lui aussi l'avait pensé, autrefois, avant cet épisode de sa vie...
An 3 du 11e cycle:
Tous, ou presque, étaient réunis. Ce jour, en apparence semblable à tout autre, était spécial. L’homme au regard froid comme l’acier faisait face à celui qu’on présentait comme le chef. Massif, ce dernier en imposait de par sa stature malgré l’âge avancé que trahissaient ses longs cheveux tressés. Un sourire fier et ambitieux se glissa sous sa barbe alors qu’il venait de finir son discours. Il empoigna alors son vis-à-vis d’une puissante accolade, si bien que l’on craindrait qu’il ne brise les os de cet homme si fin en comparaison. Et quand il eut terminé, le svelte au regard d’acier salua tour à tour d’autres hommes et femmes devenus ses compagnons.
Le jour s’était déjà levé quand le voyageur pris enfin le chemin du départ. Il ne se retourna qu’une fois, en haut de la colline, pour observer une dernière fois le village qui l’avait accueilli. Une trentaine d'âmes tout au plus, ce n'était rien comparé aux grandes villes dont était issu l'étranger. Bien qu'il n'en montrait rien les sentiments qui l'envahissaient mêlaient conviction, joie, appréhension et nostalgie. Ces dernières ennéades avaient été riches en expériences, riches en découvertes, riches en questions. Combien de temps avait-il passé parmi eux ? Quelques ennéades ? Quelques mois ? Quelques années ? Il en avait perdu le compte, d’autant que la longue nuit du voile n’avait pas aidé : vivre la malenuit en terres sauvages aurait de quoi perturber plus d'un esprit sain.
D’aussi loin qu’il se souvenait on les avait décrit à lui comme des sauvages, comme des bêtes assoiffées de sang. On leur avait donné tant de noms dans ses souvenirs : barbares, charognards, démons. Rien pourtant qui ne corresponde à la courte vie qu’il avait vécu ici. Ils l’avaient soigné et nourri, enfin surtout elle. Pourquoi d’ailleurs ? Il ne l’a jamais vraiment su. Peut-être par curiosité, ou peut-être suivaient-ils un obscure dessein en le faisant. Egaré et blessé, il s’était fait passer pour amnésique le temps de comprendre où il était. Et quand il l’avait compris, qu'il avait réalisé se trouver si loin d'une quelconque terre alliée ou neutre, il n’avait eu d’autre choix que de continuer ce jeu jusqu’à gagner leur confiance. Bien lui en a pris car ainsi il avait survécu, souvent même au mépris de tout ce qu'il avait appris dans son monde civilisé. Et en vivant parmi eux il avait fini par comprendre leur langue et apprendre leurs coutumes, certaines du moins. L'instinct de survie avait pris le pas sur le dégoût et l'horreur des premiers jours, jusqu’à ce qu'il soit devenu l’un des leurs et qu'il parvienne à obtenir le droit de quitter la tribu.
En y repensant, sa main vint effleurer sa clavicule, là où résidait la preuve de son appartenance au clan. Qui était-il devenu, après tout ce temps ? Pas tout à fait wandrais, plus vraiment pentien ; Peut-être quelque chose entre les deux, ou un mélange des deux. Si ce séjour en pays Soccor l'avait relié à ses lointaines origines wandraises, il n'en avait pas pour autant oublié sa vie en Oesgard. Même si sa vision avait changé il demeurait toujours un fils d'Oesgard, et c'était sans doute l'une des raisons de son départ après si longtemps. La principale, même, car ainsi il pourrait rappeler à ses frères ce qu'ils étaient avant que les pentiens ne conquièrent les marches du nord.
Une voix le tira de ses songes et il se tourna vers son origine. Il était temps d’y aller, lui faisait-elle signe. Il hocha de la tête si légèrement qu’on aurait cru qu’il se redressait simplement, mais ses jambes se remirent à mouvoir. Ainsi l’homme au regard d’acier se remit en marche, rejoignant prestement la femme qui le devançait. Elle était recouverte de peaux et sa tête était recouverte d'un capuchon en fourrure. Elle portait sur le dos un sac de voyage semblable à celui de l'homme et dans sa main, sur laquelle l'on pouvait déceler des traces de brûlure, il tenait une sorte de bâton de marche ornementé de grigris faits d'osselets et autres petits objets. L'homme redressa sa cape et ramena sa capuche sur sa tête, recouvrant ainsi son visage : la route était encore longue avant qu'ils en puissent quitter les Wandres.
Fatigué par son long entraînement le châtelain congédie son maître d'armes. Il entreprend alors de déambuler dans le château jusqu'à se retrouver dans les fondations de ce dernier. Il passe devant les cachots d'où résonnent les plaintes lugubres de quelques captifs, traverse une crypte dont les résidents lui sont étrangers, pour s'engouffrer dans un passage dissimulé par un ancien mécanisme. Il suit le long couloir jusqu'à traverser une ouverture elle-même dissimulée dans un sous-sol. Il monte les escaliers et rejoint une salle où sont rangés çà et là de nombreux récipients aux contenus intrigants ainsi que de nombreuses plantes séchant au bout de fils pendus aux poutres du plafond. Un chaudron se réchauffe dans l'âtre de la cheminée, surveillé par un obscure personnage aux cheveux roux qui lui tourne le dos. En l'entendant entrer, le personnage se tourne et lui sourit. Le résident indique alors au visiteur l'emplacement de l'objet de sa visite, pointant l'écuelle d'une main au dos de laquelle démarre une longue trace de brûlure.
An 999 du 10e cycle:
L'homme se réveilla, le corps douloureux. Il peinait à ouvrir les yeux et sa tête lui tournait, à tel point que l'effort le renvoya dans les limbes de l'inconscience. La scène se reproduisit plusieurs fois avant que l'éveil ne se fit plus stable, autant que sa vision se fit plus claire. Il ne reconnu pas l'endroit où il était : l'intérieur d'une sorte de grotte remplie d'objets divers, de plantes étranges et d’ossements inquiétants. On l'avait allongé sur une peau de bête, elle-même étendue sur un sol de terre battue. Il lui suffit d'essayer de s'assoire pour réaliser les blessures qui, sous des bandages de fortune, lui lacéraient le torse. Le cri de douleur poussé malgré lui alerta quelqu'un hors de la salle, et il l'entendit approcher d'un pas claudiquant.
La vieille femme traversa la porte constituée de simple peaux et s'approcha lentement de lui. Ses vêtements étaient sales et usés, rapiécés de divers pans de tissu, couvrant la majeure partie de son corps. Son visage ridé était encadré par de rêches cheveux blancs, et son allure voûté ajoutait à son air centenaire. Elle s'aidait d'un bâton étrange orné de gris-gris mystérieux, ensemble d'osselets, de plumes et de bijoux rustiques qui lui donnaient un air mystique.
Il voulut lever le bras pour l'empêcher d'approcher plus mais la douleur était encore trop vive. Elle s'adressa à lui dans un langage qu'il ne comprit pas, mais qu'il reconnu comme proche de celui de ceux qui lui ont valu cet état. Car oui, tout à coup il se souvint, quoique cela demeurait quelque peu flou : il y avait eu une bataille, un carnage, puis un charnier. L'attaque menée contre les wandrais ne s'était pas passé comme envisagée et lui ainsi qu'une petite lance s'étaient retrouvés séparés du reste des troupes, enfoncés dans les terres hostiles des Hortles. Puis il y avait eu cette bête sans yeux sortie de nulle part. Il s'était vu mourir dans ce dédale, fuyant seul et désarmé en terres ennemies. Alors que faisait-il dans cet endroit inconnu ?
La douleur le fit grimacer, la vieille femme reprit la parole. Il ne comprenait toujours pas ce qu'elle disait mais il était de toute manière trop faible pour bouger. Elle parla à nouveau mais cette fois en se tournant vers la porte, d'où apparu une seconde personne. Cette dernière était vêtue d’une robe toute aussi usée que les vêtements de la vieille femme, et il ne put deviner ce qui se cachait dans l'ombre de la capuche qui recouvrait sa tête. Elle se tenait néanmoins plus droite que sa comparse, et dans ses mains se tenait un bol contenant une étrange mixture. Ce n'est que lorsqu'elle fut assez proche et qu'elle tendit le bol qu'il remarqua des mains fines, ainsi qu'une marque de brûlure à l'endroit où sa manche remontait légèrement.
La mixture contenue dans l'écuelle n'a pas une apparence très attirante, et pourtant l'homme la vide comme si ce n'était que du ragoût. Il a finit par s'y habituer, avec le temps. Il se laisse choir un moment sur une chaise laissée près de la table, plus par lassitude qu'autre chose. Après tant d'année à en ingurgiter, d'abord à petites doses puis en les augmentant raisonnablement, il n'en ressent presque plus aucun effet. Quelques minutes suffisent d'ailleurs pour qu'il ne regagne en tonicité, et il se lève à nouveau.
L'oesgardien sort alors du bâtiment, se retrouvant dans les ruines d'une tour perdue au fond d'une forêt lugubre. Il monte les escaliers de pierres jusqu'à l'étage accessible le plus haut et observe le ciel par le toit absent. Ses yeux se posent sur cette seconde lune qui l'intrigue et l'hypnotise depuis qu'elle est apparue, et cela favorise le cours de ses pensées.
Le temps est venu. Bientôt le seigneur de la petite châtellenie sans envergure ira se présenter au monde, bientôt il ira se mêler aux autres seigneurs d'Oesgard et d'ailleurs, bientôt Höginheim sortira de sa torpeur. Car il le ressent au fond de lui, il en est convaincu : il est temps d'agir, de sortir de l'ombre. Oesgard n'a que trop souffert des guerres de pouvoir. Baronnie, royaume, ou qu'importe à ses yeux. Ils sont le bouclier protégeant les terres des Hommes, et les décisions irréfléchies des derniers souverains n'ont fait que fissurer ce bouclier : en est pour preuve les incursions drows de l'an 8. Lui n'a que faire du nouveau marquis qui les gouverne, il n'a que faire de l'enfant roi qui serait ou non légitime au trône de Diantra, là-bas, au sud. Ce qui l'importe est de restaurer le bouclier oesgardien et, aussi insignifiant soit-il aux yeux des vieilles lignées, il fera ce qu'il faut pour reforger Oesgard.
HRP:
Dernière édition par Brohan Wulfekiin le Mar 11 Sep 2018 - 11:19, édité 3 fois
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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Sujet: Re: Brohan de Höginheim Dim 2 Sep 2018 - 11:35
Bonjour Brohan ! Tata Ala vient pour te faire une prime correction !
Tout d'abord, je te souhaite la bienvenue et j'espère que ton intégration se passe bien, et que trouver les informations n'a pas été trop laborieux ! Qui plus est, j'aime beaucoup ton avatar. Concernant ta fiche, d'abord le positif : on sent que tu as fait un véritable effort d'appropriation de ton personnage. La lassitude, et la relative distance que met Brohan entre lui et les gens qui l'entoure transparaît plutôt bien ce qui rend la lecture plutôt agréable. On s'accroche assez vite à l'histoire que tu racontes, ce qui permet d'avoir un côté assez immersif. En plus, tu as choisi l'Oësgard, qui est un peu une terre désolée et dépeuplé (avec peu de joueurs au cours du temps). J'espère que tu trouveras ton compte et que tu pourras rendre à cette baronnie un semblant d'activité !
Bon, j'ai quelques remarques, d'abord de forme et de stylistique : il serait appréciable de refaire une petite relecture. Il y a quelques grosses fautes d'inattention (rien de bien grave hein) qui pourraient facilement disparaître avec un dernier coup d'oeil ou le passage de tes paragraphes sur Word ou Bonpatron ! Ensuite attention aux anachronismes ; tu emplois le terme par exemple le terme de "caucasienne" qui n'a aucune valeur sur Mira (ou au moyen âge d'ailleurs). Ces des petits détails qui n'ont en soit aucune gravité mais qui pourrait ajouter encore à l'immersion et à la franchise de ton récit. Enfin il serait intéressant de hiérarchiser/structurer un peu ton histoire. L'alternance de souvenirs et d'actions dans le présent est assez déroutante parfois, et cela gagnerait en puissance si l'une et l'autre s'imbriquait un peu mieux, pour rendre la chose encore plus fluide à la lecture.
Sur le fond maintenant : Le tatouage - tribal qui plus est - n'est pas un art qui est fortement pratiqué en Péninsule et a fortiori dans la noblesse. J'étais un peu frustrée de ne pas avoir dans ton histoire mention de ce symbole, qui a une importance toute particulière en raison de la stature sociale de Brohan. Je ne sais pas si c'était fait exprès ou pas, en tout cas il me tarde de savoir. Peut-être qu'un petit passage pour l'expliquer serait le bienvenue ! Sinon le reste de l'histoire me semble plutôt cohérente bien que trop incomplète pour être validée en l'état. L'Oësgard, comme je le disais plus haut, est une terre avec une histoire complexe et très perturbée par les guerres et les invasions. J'aimerai que tu recontextualises ton personnage dans cet univers. Dans les événements récents qui n'ont pas pu échapper à son attention (en tant que seigneur au moins) il y a la proclamation du royaume de Sgarde par Goar Ier, la guerre de reconquête par la Péninsule, l'invasion drow et le rattachement de la baronnie au Marquisat de Serramire avec Aymeric de Brochant en régence. Si tu as des questions sur ces événements, n'hésite pas à demander un parrain (ou demander à la tienne) et de passer sur Discord pour poser tes questions à Vicky ou moi-même. Dernier point et pas des moindre : le Voile. J'aimerai que tu rajoutes quelques lignes pour expliquer la réaction de Brohan face à cet événement de grande ampleur qui a touché tout Miradelphia !
Voilà pour moi, je te laisse faire tes corrections ! Je reste disponible au cas où tu aurais besoin de précisions Bon courage, et à très vite pour le coup de tampon suprême, Ala le caca
Brohan Wulfekiin
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Sujet: Re: Brohan de Höginheim Sam 8 Sep 2018 - 11:01
Merci pour la correction.
Alanya de Broissieux a écrit:
Le tatouage - tribal qui plus est - n'est pas un art qui est fortement pratiqué en Péninsule et a fortiori dans la noblesse. J'étais un peu frustrée de ne pas avoir dans ton histoire mention de ce symbole, qui a une importance toute particulière en raison de la stature sociale de Brohan. Je ne sais pas si c'était fait exprès ou pas, en tout cas il me tarde de savoir.
Ca l'était, oui, fait exprès.
J'ai donc retravaillé l'histoire, la description et les équipement. J'ai fait plusieurs relectures et ça semble bon. Pour les anachronismes par contre, n'étant pas un expert en histoire, je ne sais pas s'il en reste.
En tout cas, fiche modifiée.
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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Moi ça me va ! Je laisse Maélyne relire une fois et te mettre le tampon si elle ne trouve rien à redire.
A bientôt, Ala le caca
Victoria di Maldi
Ancien
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Sujet: Re: Brohan de Höginheim Mar 11 Sep 2018 - 18:08
Te voilà wualidé o//
Code:
[Métier] : Seigneur de Höginheim
[Sexe] : Masculin
[Classe d'arme] : Corps à corps / Défensif
[Alignement] : Chaotique Bon
Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}. Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.