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| La mort frappe à la porte | T'sisra | |
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Cécilie de Missède
Humain
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| Sujet: La mort frappe à la porte | T'sisra Sam 22 Sep 2018 - 0:20 | |
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Un bruit répétitif de métal contre la pierre glissait le long du couloir des dortoirs. Le pied ferré de la canne de la jeune aveugle cliquetait à chaque pas pour lui permettre de suivre la bonne direction. En fin de soirée, elle avait prêté attention à la démarche de l'étrange noiraude qu'elle avait eu à sa table le soir même. Elle pensait avoir noté correctement l'emplacement de sa chambre et tentait de la retrouver avec la patience qui caractérisaient les pratiquants de l'Immatériel.
Sa chemise d'homme rentrée dans un pantalon de cuir tombait sur son épaule tout comme la longue tresse qui lui tombait jusqu'à la hanche. Dans le noir le plus complet, les yeux clos, son oreille écoutait les échos de ses propres pas, sa main libre glissée dans l'étui de son Livre. Pas un esprit éveillé n'approchait dans les environs.
Enfin, elle s'immobilisa pour inspecter les contours de l'encadrement de la porte la plus proche. Les Mélodies d'une personne calme vrombissait derrière. Le même style d'accords exotiques qui émanaient de T'sisra un peu plus tôt. Les différentes races n'avaient pas tout àf ait le même esprit ni la même façon d'exhaler leurs émotions ou leurs pensées. Il n'y avait pas de doutes à avoir.
Trois coups tombèrent sur le battants.
Elle tira la main de son étui et attendit que la porte s'ouvre, répétant au besoin les coups de plus en plus fort jusqu'à ce que l'air se déplace dans un léger chuintement. Le visage sérieux, sans prendre la peine de paraitre le moins du monde sympathique du haut de son presque mètre soixante, elle ne se présenta pas.
- Bonsoir. Je pense que nous avons à parler. Me permettez-vous d'entrer ? "
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| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Sam 22 Sep 2018 - 17:19 | |
| Été, Kÿrianos, cinquième ennéade de Karfias, an onze, onzième cycle.
La daedhel était allée chercher de quoi grignoter aux cuisines. S’efforcer de trouver le sommeil avait finit par lui donner faim. Elle avait d’ailleurs croisé Jean, ce pauvre gus qui pleurait à la moindre occasion. Il fut d’ailleurs très sympathique et lui remit, dans une précipitation maladroite, un plateau avec une théière fumante, trois tasses propres et deux bols, l’un contenant des biscuits secs et l’autre des quartiers de pomme. Après quoi, elle avait filé en direction de sa chambre pour y retrouver son compagnon félin. Un compagnon d’une nuit qui habitait le fort depuis un bon moment déjà. Du moins, elle l’imaginait comme ça. Peut-être chassait-il toutes les souris du Firmament ? Ce qui expliquerait que sa présence soit appréciée. Mais alors qu’elle se perdait dans des pensées sans queue ni tête concernant la vie passé du chat qu’elle portait dans ses bras tout en le cajolant, un, deux puis trois coups retentirent. À une telle heure, était-ce Grayle ? Peut-être avait-il d’autres questions ? T’sisra traversa sa chambre pour aller ouvrir la porte.
- Grayle…
- Bonsoir. Je pense que nous avons à parler. Me permettez-vous d'entrer ?
- Oh. Oui, accorda T’sisra dans un signe de tête en s’écartant du passage, je vous en prie, installez-vous sur le lit. Il n’y a pas de chaise.
Une fois la noblionne à l’intérieur, elle referma la porte pour se placer au centre de la petite pièce, jetant un coup d’œil à son invitée puis à son plateau. La noiraude s’approcha de l’aveugle et lui colla le chat ronronnant entre les mains.
- Tenez, je vais aller vous servir du thé. Je reviens à peine des cuisines. Je ne parvenais pas à trouver le sommeil, ou du moins difficilement. Racontait la drow en s’avançant, les mains désormais libres, vers le plateau posé sur la table de nuit. Je vous sers du thé ? Des gâteaux secs et de la pomme ?
Elle commençait d’ores et déjà à remplir une tasse, bien qu’elle se doutait que Cécilie n’était pas venue pour cela. Surtout à une heure pareille et tirant une tronche de six pieds de long.
- Je pense avoir une petite idée de ce qui vous amène ici. Aussi, je vous écoute.
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Dim 23 Sep 2018 - 16:25 | |
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Cliquetant à tâtons jusqu'à trouvé le lit, Cécilie se retrouva bien vite avec un ratier gigotant et ronronnant dans ses bras... Bien sûr, elle ne put s'empêcher de le gratter affectueusement, glissant ses doigts sous son petit menton pointu et derrière le cartilage bombé de ses oreilles.
Elle accepta le thé du bout, ne sachant pas encore si elle oserait le boire. Manger, c'était le pas de trop. Elle gardait dans un coin de l'esprit la façon dont elle venait d'être accueillit. Grayle... Cette femme le connaissait et s'attendait même à sa visite aussi tard.
Tout ce que faisait cette drow la déstabilisait. Elles e montrait cordiale, honnête, de bonne volonté. Elle avait même plaisanté avec Elia tout en épargnant la pureté de son esprit enfantin.
- Je n'arrive pas à vous cerner. " commença-t-elle, moins à cran qu'elle ne l'aurait cru. Au lieu de se torturer l'une l'autre, les mains de la musicienne allaient et venaient sur la fourrure douce et tiède du gros chat pelotonné sur ses genoux. " Que je le veuille ou non, il semblerait que nous allions dans la même direction et vous n'avez pas l'air d'être le genre de personne à tourner casaque sur une simple interdiction. J'ai besoin de savoir à quel point vous êtes différentes des monstres qui ont ravagés mon pays. "
Le mot était lâché. Pour la Péninsulaire qu'elle était et encore plus ayant habité près d'Amblère pendant les combats, les drows n'étaient ni plus ni moins que des monstres. Ils tuaient, pillaient, violaient, torturaient. Ils forçaient les défenseurs à se battre contre leur anciens frères d'arme en les relevant avec leur magie impie. Ceux qui ne revenaient pas estropiés revenaient si traumatisés qu'ils ne s'en remettaient jamais vraiment. Elle lui aurait tenu la main pendant des mois juste pour ne plus la sentir trembler.
- Je sais de quoi sont capable les nécromants. J'ai aidé comme j'ai pu dans des dispensaires de Serramire pendant quelques temps. Si vous ne pratiquez vraiment pas comme vos congénères, et si vous avez quitter votre terre natale, ce n'est du qu'à votre apparence ? "
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| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Dim 23 Sep 2018 - 18:55 | |
| Été, Kÿrianos, cinquième ennéade de Karfias, an onze, onzième cycle.
- Je n'arrive pas à vous cerner. " commença-t-elle, moins à cran qu'elle ne l'aurait cru. Au lieu de se torturer l'une l'autre, les mains de la musicienne allaient et venaient sur la fourrure douce et tiède du gros chat pelotonné sur ses genoux. " Que je le veuille ou non, il semblerait que nous allions dans la même direction et vous n'avez pas l'air d'être le genre de personne à tourner casaque sur une simple interdiction. J'ai besoin de savoir à quel point vous êtes différentes des monstres qui ont ravagés mon pays. "
T’sisra écoutait sans dire un mot, occupée à remplir sa propre tasse d’un thé fumant qui diffusait lentement une légère et très agréable, odeur de fruits rouges dans la pièce. La dernière phrase prononcée lui arracha un sourire en coin.
- Je sais de quoi sont capable les nécromants. J'ai aidé comme j'ai pu dans des dispensaires de Serramire pendant quelques temps. Si vous ne pratiquez vraiment pas comme vos congénères, et si vous avez quitté votre terre natale, ce n'est du qu'à votre apparence ? "
La daedhel vint s’installer aux côtés de la jeune femme, buvant une bonne gorgée de thé avant de répondre. La question était légitime, toutes les questions le sont après tout. Au même titre que l’a priori à son égard.
- Vous êtes dans une situation très compliquée. Moi-même, je n’y peux pas grand-chose, hélas. Commença-t-elle dans un sourire triste. Vous êtes seule face à vos propres démons, quoique je démontre ou que je dise, cela aura-t-il vraiment un impact ? Vous avez vu des choses regrettables, vous les avez peut-être même subies ou du en supporter les conséquences, c’est une expérience qui a participé à la construction de votre psyché. Désormais les drows sont des monstres. Conclut-elle en haussant les épaules. Et aujourd’hui, vous vous retrouvez face à une daedhel qui ne répond pas aux critères que vous avez de ce peuple.
La noiraude haussa les épaules en observant du coin de l’œil son invitée. Elle se pencha pour saisir un des quartiers de pomme et croquer dedans, laissant volontairement planer quelques secondes de silence.
- Dois-je lui accorder un semblant de confiance ? Demanda-t-elle en corroborant la question d'un geste vague de la main. C’est comme sauter dans la mer depuis une falaise. Vais-je arriver dans l’eau en un seul morceau ? Ou bien, ces remous sont traîtres et camouflent des récifs sur lesquels je vais m’empaler ? Questionna-t-elle avec un brin d’amusement dans la voix. La vie nous réserve parfois de drôles de surprises. Cependant, si vous prenez un peu de recul, tout ceci me fait penser à cette vieille dame revêche que j’ai croisée en Apreplaine. Elle détestait les chats. Dans sa prime jeunesse, son enfance à vrai dire, une chatte l’avait violemment attaquée au visage. Depuis ce jour, elle a conservé une peur bleue des félins. À tel point qu’elle chassait tous les chats autour de sa propriété à grands renforts de seaux d’eau et de coups de balais. Pourtant, tous les chats ne sont pas agressifs, il n’y a qu’un voir celui que vous avez sur les genoux. Conclut la drow en croisant les bras, avant de désigner machinalement la boule de poil sur les jambes de Cécilie. Et il ne pourrait rêver se trouver dans un meilleur endroit en ce moment même.
Elle se saisit du bol contenant les quartiers de pomme et le déposa sur le drap, entre elle et son interlocutrice, puis répéta l’opération pour celui qui contenait les gâteaux secs.
- Ça peut vous paraître fou, mais je peux vous comprendre. À votre place, je ne me ferai pas confiance un seul instant. Pas dans ces conditions-là, c’est certain. Affirma-t-elle d’un ton des plus catégoriques. Je crains les Puysards autant que vous. Et pour répondre à votre question, non, c’est n’est pas uniquement mon apparence qui m’a fait quitter le Puy. Mais vous vous en doutez déjà. Accorda T’sisra dans un hochement de tête entendu. En revanche, ça y a participé. Je suppose. Ma naissance fut une grande déception, on me l’a dit et répété des années durant. Cependant, la fertilité étant ce qu’elle est chez les drows, mon père a décidé de ne pas me tuer. J’ai donc toujours grandit en marge de la société puysarde, mon apparence a toujours fait l’objet d’invectives et causé un rejet de la part de biens des sombres. Expliquait-elle en se remémorant des souvenirs aussi amusants que douloureux. Et pourtant, mon père a tout fait pour que je m’intègre, les graveurs de peau m’ont tapissée de scarifications et de tatouages. Et les prêtes m’ont abreuvée de leurs conneries jusqu’à l’indigestion.
La drow poussa un long soupir. Quelles plaies ces cours particuliers avaient été. Ni répit ni temps libre, ou très peu. Des choses à apprendre par cœur et régurgiter, faire au moins semblant d’y croire pour ne pas subir les foudres paternelles.
- Au final, la personne dont j’étais le plus proche était un esclave du domaine. Balir, un nain. Il était mon seul refuge, abreuvant ma curiosité et nourrissant mes fantasmes de voyages, me donnant l’envie de découvrir les autres peuplades. Il avait beaucoup voyagé lui aussi, précisa la nécromancienne en levant l’index, c’est donc comme ça que j’ai évoluée. Tournée sur le monde, plutôt que sur un Puy qui ne voulait pas de moi. Et pourtant, j'en ai fait jalouser plus d'un, j'ai été élevée pour la guerre et j'ai toujours redoublé d'efforts dans mes apprentissages et mes entraînements. Cela avait de quoi fortement agacer mes congénères. Enfin… Dit-elle en chassant d’un geste de la main ces souvenirs de son esprit. Venons-en à ce qui m’a poussée à quitter le Puy d’Elda. Vous n’êtes pas sans savoir que les miens sont si fanatiques que c’en est abrutissant. Et bien, moi, là où tous se sont réjouis lors du Voile, cela m’a profondément choquée. Depuis, je n’apprécie guère les dieux et leurs petits jeux. Ma tante a profité de ce fait pour me traiter d’hérétique et monter une cabale contre mon père et moi-même. Ce jour-ci, j’ai emmené Balir avec moi et nous avons fuit le Puy. Aujourd'hui encore, ce nain est ce que j'ai de plus proche d'un père.
T’sisra se redressa, tenant toujours sa tasse dans sa main et alla se planter face à l’humaine.
- Certes, ce jour-ci, j’aurais pu me battre, après tout, je suis une nécromancienne. Chaque mort est pour moi un atout, mais à quoi bon ? À quoi bon se battre pour rester dans une société ou les forts dévorent les faibles. Où les puissants gravissent les échelons du pouvoir en empilant un tas indécent de cadavres. Je ne veux pas de ce genre de monde. Et ce que vous avez vu, vous, c’est la guerre. Les hommes font de même, ils pillent, tuent et violent, même ceux de leur propre peuple. Je l’ai vu, j’en ai combattu. Le mal n’a pas race, ni de langue. Il existe partout, chez tout le monde. Les nains, les elfes, les drows et les hommes. Ma façon d’être est ce qu’elle est, qu’on l’aime ou pas, j’opposerai l’horreur à la cruauté, je lèverai ma lame pour défendre ceux qui ne le peuvent pas et je tendrai la main à ceux qui en ont besoin. Il faut un mal pour en combattre un autre et c’est ce que j’ai choisi de faire.
Elle se dirigea vers le plateau pour se remplir à nouveau sa tasse.
- Aujourd’hui, il y a un problème avec les Souffles et le Royaume de Tari. Peut-on vraiment fermer les yeux lorsque des âmes se retrouvent prisonnières d’un entre-deux monde ? J’en suis personnellement incapable, alors j’irai jusqu’au bout. Déclara-t-elle sur ton plat, mais qui se voulait ferme. D’ailleurs, je ne suis pas certaine que tenter d’aller à Nisétis directement soit une excellente idée. J’y verrai plutôt la solution de dernier recours. En revanche, non loin de Nisétis, existe un cercle parfait de piliers apparus durant le Voile. Les prêtres de Teiweon, Tyra dans votre langue, en sont revenus subjugués. L’endroit sera sûrement moins dangereux que la cité maudite, et nous pourrions y obtenir des réponses. Termina-t-elle en se rasseyant auprès de la baronne.
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| | | Cécilie de Missède
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Dim 23 Sep 2018 - 20:44 | |
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Cécilie écouta la drow. Silencieuse. Impassible.
Aussi impassible qu'elle pouvait l'être alors que son estomac se nouait, que son cœur se serrait et que la bile lui montait aux lèvres.
Cette femme aurait été une parfaite diseuse de bonne aventure. Mensonge ou non, Cécilie avait l'impression que ses mots résonnaient avec sa propre histoire. Elle écoutait.
* Ma façon d’être est ce qu’elle est, qu’on l’aime ou pas, j’opposerai l’horreur à la cruauté, je lèverai ma lame pour défendre ceux qui ne le peuvent pas et je tendrai la main à ceux qui en ont besoin. Il faut un mal pour en combattre un autre et c’est ce que j’ai choisi de faire. *
Elle écoutait toujours. Elle avait écoutée pour le compte d'autres personnes. Elle avait écouté pour son propre plaisir. Elle avait écouté malgré elle. Elle s'était forcé à écouté. Elle avait eu besoin d'écouter. Elle avait écouté pour comprendre.
Mais elle ne parlait pas. Quand elle ouvrait la bouche c'était dans un but. Pour ordonner. Pour demander. Pour confirmer. Pour consoler. Pour charmer. Pour bavarder. Parfois, elle partageait un avis, une pensée. Parfois... Mais elle ne parlait pas.
Elle ne parlait pas d'elle. Elle ne parlait pas de ce qu'elle ressentait. Elle ne parlait pas de ses souvenirs, de ses expériences, de ses victoires, de ses échecs, de ses fiertés et de ses hontes. Dans la vie, il ne faut ni se plaindre, ni se mentir. On ne renie rien, on usurpe rien et on ne se justifie jamais.
Alors a quoi bon parler ?
- La devise de ma famille est "voit plus loin" et on dit déjà habituellement que les enfants nés avec un sens en moins sont marqués d'une malédiction divine. Vous imaginez ce qu'une aveugle dans une telle famille peut signifier, je pense. Ma nourrisse était une prostituée ne la plus basse nature et ma sœur de lait la seule famille sur laquelle j'ai put compter jusqu'à ce que le titre de Comtesse me soit donné. Je n'ai ni scarifications, ni tatouages, mais les leçons, les récitations, je les ai suivies mieux que tout autre, jusqu'à faire de l'ombre à ceux que je n'aurai jamais du menacés. Je me suis exilée pour éviter d'avoir à choisir entre tuer et être tuer. " A quoi bon les détails scabreux ? " Et lorsque j'ai été rattrapée par tout ça, j'ai accepté d'obéir à mon père pour préserver l'Honneur. J'ai épouser un bon parti après l'autre au nom de la paix et du profit, pour éviter une guerre de succession. En un an, l'homme de ma vie a été tué, mon père a tenté de m'assassiner de ses mains, j'ai couvert une meurtrière récidiviste au nom d'un lointain lien de sang, mon mari a été déclaré mort à peine une ennéade après la naissance de mon fils et j'ai entendu des charognards vêtus de bure, de soie et de métal rogner les os d'un peuple agonisant. "
Elle n'avait jamais parlé.
Au fur et à mesure que sa diatribe avait avancée, son ton s'était fait de plus en plus froid, de plus en plus haineux. Un dégoût ignoble se lisait aisément sur son visage. Elle ne le cachait plus. Sa patrie. Sa brillante patrie, n'était que déchet, mensonges et faux-semblants. C'était évidant.
Elle venait de percevoir tant de similitude entre le passé de cette étrangère et le sien que s'en était troublant. Sauf que cette femme avait eut le courage de reconnaitre que l'endroit dont elle était issus n'était ni bon, ni juste ni souhaitable. Elle avait eut l'audace de le penser et la témérité d'agir en conséquence. Son histoire faisait échos aux pensées de la jaune humaine, éclairant les efforts désespérés qu'elle faisait depuis des années pour sauver quelques souris d'une maison en flamme. Et s'il n'y avait rien à sauver. Si le Puy et la Péninsule étaient aussi néfastes l'un que l'autre ? Peut-être en avait-elle conscience depuis longtemps.
- Pendant le repas, vous avez dis que vous ne devriez pas mettre tous les nobles de mon pays dans le même sac que celui que vous aviez rencontré. Je peux vous le dire en mon Souffle et conscience. Vous pouvez. Il n'y en a pas un seul qui sache encore ce qu'est la bonté, la justice ou l'honneur. Pas un seul. Même moi. Je ne suis ici que par un concours de circonstance. Toute cette équipée a été lancée pour soulager les mannes d'une cousine qui était très chère à mon cœur. Maintenant je ferai ce qu'il faut pour rééquilibrer les choses. Pour le bien de tous. Mais cela n'aurait pas suffit à me faire abandonné mon fils si Maélyne n'avait pas été concernée à l'origine. " Les mains s'immobilisèrent sur le chat qui frottait sa grosse tête contre le vendre chaud qu'il semblait particulièrement apprécier. " Alors je sais que le mal n'a ni race ni langue. Je devrais le savoir du moins... " ajouta-t-elle avec un rictus mauvais. " Si vous dites vrai... J'ai besoin de savoir que vous dites vrai. Laissez moi le voir. "
Sans une hésitation, elle tendit la main, l'autre se faufilant dans son étui pour caresser la couverture chantonnante du Livre.
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| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Dim 23 Sep 2018 - 21:43 | |
| Été, Kÿrianos, cinquième ennéade de Karfias, an onze, onzième cycle.
À l’image de Cécilie, T’sisra écoutait. Elle adorait écouter les histoires. C’est pour cela qu’elle était devenue une vagabonde, à voyager sans valises, devenir ce quelqu’un qui ne s’installe pas, ce quelqu’un qui passe. La daedhel était curieuse de tout, quelle que soit la contrée où ses pas l’avaient menée, elle l’avait respirée, s’était intéressé aux gens, à leurs coutumes et leur culture. Écouter une personne était, pour elle, le moyen d'effleurer une âme. Son cœur se serrait à mesure que la noblionne parlait, son histoire avait un goût de limaille. Naître au plus haut rang, dans la richesse et l’opulence était le rêve de bien des hommes cependant, il pouvait être le cauchemar de certains.
- Pendant le repas, vous avez dit que vous ne devriez pas mettre tous les nobles de mon pays dans le même sac que celui que vous aviez rencontré. Je peux vous le dire en mon Souffle et conscience. Vous pouvez. Il n'y en a pas un seul qui sache encore ce qu'est la bonté, la justice ou l'honneur. Pas un seul. Même moi. Je ne suis ici que par un concours de circonstances. Toute cette équipée a été lancée pour soulager les mannes d'une cousine qui était très chère à mon cœur. Maintenant, je ferai ce qu'il faut pour rééquilibrer les choses. Pour le bien de tous. Mais cela n'aurait pas suffit à me faire abandonner mon fils si Maélyne n'avait pas été concernée à l'origine. " Les mains s'immobilisèrent sur le chat qui frottait sa grosse tête contre le vendre chaud qu'il semblait particulièrement apprécier. " Alors je sais que le mal n'a ni race ni langue. Je devrais le savoir du moins... " ajouta-t-elle avec un rictus mauvais. " Si vous dites vrai... J'ai besoin de savoir que vous dites vrai. Laissez-moi le voir. "
Un frisson parcouru la nuque de la daedhel qui posait les yeux sur cette main tendue. Ce picotement, c'était la magie. Elle se contenta de hausser les épaules et déposa sa tasse sur le plateau avant de se lever.
- Vous vous trompez. Votre combat est juste, votre cousine est prisonnière de l’entre-deux monde, vous vous battez pour sa liberté. Partir pour Nisétis afin de l’aider, c’est ce que j’appelle de la bonté. C’est aussi très courageux et c’est tout à votre honneur. Rétorqua-t-elle en souriant, pour aller se planter devant Cécilie. D’autant que vous avez fait de cette lutte un combat pour tous. Et ça, c’est noble.
T’sisra se pencha un peu vers l’avant, saisissant le poignet de Cécilie d’une main et approchant l’autre de son cou.
- Vous allez voir des choses dures, très dures, j’ose espérer que vous ne les ressentirez pas physiquement. Vous serez peut-être terrifiée, dégoûtée. Mais je vous aiderai. Conclut-elle en apposant sa paume contre la carotide battante de l’humaine.
La noiraude guida la main de son interlocutrice jusque sur sa joue. Son esprit tout entier était tourné vers ce cœur battant, canalisant sa force mentale pour lui imposer un rythme calme et serein.
- Allez-y.
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Dim 23 Sep 2018 - 22:54 | |
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Il n'y eut pas plus d'argumentation et pour une fois, elle ne puisa pas même dans les pages rêches qu'elle sentait sous ses doigts. Régulant sa respiration au contacte de la peau de la drow, elle tira sa main libre de l'étui à sa ceinture. Ses doigts s'agitèrent sur une lyre invisible quelques centimètres au-dessus de la tête du chat. Ses yeux se vrillèrent anormalement dans ceux de la daedhel. De ses lèvres glissaient des paroles sourdes à peine prononcées mais parfaitement articulées.
D'un mouvement de volonté, Cécilie plongea à corps perdu dans l'entrelacs de Mélodies qui composait le monde de la magie. Celles dont T'sisra étaient la source glissaient assez harmonieusement. Bien rythmées. Décidée. Lentes. Décidément inhumaines. Elle les remonta en un battement de cœur, inspectant par habitude le mur de volonté qui entourait l'esprit cible. Elle avait le droit d'y entrer cette fois, mais les protections n'étaient pas toute conscience. La fatigue était toujours présente dans les deux camps lorsqu'on affrontait au lieu de contourner.
Aucune émotion forte, aucune obsession ni déséquilibre latente ne créait de brèche visible au premier coup d’œil mais il y avait bien des endroits plus simples d'approche. Prenant son temps, elle se glissa derrière chaque barrière jusqu'à sentir la croisée des possibles à sa portée. Elle s'engouffra dans sa mémoire sur le fil de ses émotions actuelles.
Au lieu de remonter dans son lointain passé, elle s'attarda sur les dernières minutes. Son visage. Les paroles que la drow avait prononcées. Et surtout les émotions, l'état dans lequel elle était à ce moment précis pour vérifier qu'un mensonge ne lui aurait pas échappé.
Puis elle continua plus loin, cherchant le souvenir des deux Souffles coincés sur la rive dont la drow avait parlé un peu plus tôt.
Elle hésita. Aller plus loin n'était pas nécessaire. Elle avait ses réponses. Mais elle avait aussi une occasion qu'elle n'aurait plus jamais.
La curiosité l'emporta. La soif de savoir plus encore.
Elle s'appuya sur la présence évanescente du Livre des Lamentations. La puissance fusa dans ses veines en même temps que les runes d'encre grimpaient sur sa peau. Les phrases se développaient peu à peu à l'abri des regards sous le tissus de sa chemise, comme un long serpent s'enroulant sur son buste.
Elle plongea vers les souvenirs plus anciens, ceux de la vie de T'sisra lorsqu'elle était encore au Puy. Son enfance. Son apprentissage. Les dieux. Les lieux. Elle voulait savoir. Quitte à se bruler les doigts.
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| | | T'sisra Do'ath
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Lun 24 Sep 2018 - 22:07 | |
| Été, Kÿrianos, cinquième ennéade de Karfias, an onze, onzième cycle.
L’éclairage était quasiment inexistant. La pénombre enveloppait la pièce. Cécilie pouvait vivre à travers les yeux d’une T’sisra jeune, très jeune. Adolescente. Sa tête baignait dans les larmes qui s’étaient répandues sur le bois.
« Elle n’arrête pas de gigoter… »
Les bruits de pas se rapprochèrent, du coin de l’œil, allongée sur sa table en bois, elle apperçu Amalghar. La figure paternelle la terrifiait plus qu’autre chose. On lui prit une première main pour l’immobiliser, elle sentait la pointe froide du clou, son père abattit le marteau dessus.
« Dois-je m’occuper de la seconde ? » Questionna le père en se penchant vers sa fille afin qu’il puisse la regarder droit dans les yeux. T’sisra souffla un « Non. » entre deux sanglots, puis le travail repris. Les graveurs de chair étaient trois, deux s’occupaient d’une jambe chacun. L’autre de son dos. Ils tranchaient dans la chair au scalpel, avec précision et minutie. Ces drows étaient de véritables artistes de la douleur et les fresques qu’ils réalisaient étaient sans pareil.
« C’est magnifique… » Soufflait Amalghar. « Ce dos est une ode à la guerre et la mort. »
« Impressionnant, oui, je dois l’avouer. C’est une de mes plus belles pièces. Cette peau pâle fera ressortir le dessin lorsqu'elle aura cicatrisé. »
T’sisra serrait les dents, les larmes s’égouttaient toujours sur la table, mais elle ne bronchait ni ne bougeait plus d’un cil. Elle n’osait pas non plus regarder l’état de sa main sanguinolente. Résignée à attendre que le travail soit terminé.
Un souffle lent et régulier se fit ressentir à son oreille, puis la voix paternelle susurra « À défaut de ressembler à une drow, je ferai de toi l’étendard de la guerre. Ton nom sera craint sur les champs de bataille et connut de tous les ennemis du Puy. Je te jure, ma fille, qu’Uriz posera les yeux sur toi. »
Tout se brouilla durant quelques instants. Fuir la douleur d’un souvenir n’était pas chose aisée, quoi de mieux pour cela que de plonger directement dans un autre ?
Au fond de la salle un drow au visage sévère parlait tout en découpant un cadavre humain posé sur une large table de pierre. Il semblait prodiguer des explications précises sur le fonctionnement du corps et la manière la plus efficace de faire souffrir et de tuer quelqu’un. Son auditoire était composé d’un petit groupe d’élèves, tous de jeunes drows voués à une carrière de nécromancien. Voués à devenir ces mages de guerre craints par les armées des autres peuples. Ces soldats capables de relever des morts par dizaines, comme à Amblère. À instiller l’effroi dans le cœur de leurs ennemis, comme à Amblère. À déchirer les chairs des soldats, propager d’infâmes maladies et putréfier les peaux de leurs adversaires, comme à Amblère.
Les secondes s’égrainaient, puis les minutes. Le temps paraissait long, mais T’sisra gardait les yeux rivés sur le grimoire qu’on lui avait mis sous le nez. Elle recopiait certaines choses dans le sien, un grimoire qu’elle possédait encore aujourd’hui. Là où les autres drows travaillaient en groupe, la daedhel s’affairait seule à sa tâche.
« Quand je pense que c’est une Faern. Regarde-là. »
T’sisra n’accordait pas d’attention aux autres, ni même aux rires et aux moqueries qui suivirent. Elle était résolument fixée sur ses écrits et sa pratique solitaire de la nécromancie.
Une fois encore, le souvenir s’estompa. Le suivant semblait se passer au même endroit, ou tout du moins très proche. Il ne faisait aucun doute qu’il se déroulait bien des années plus tard.
La daedhel enjambait le cadavre putréfié de son camarade. L’autre s’enfuyait dans le couloir. Aucun doute à avoir, c’était de son fait. Son regard se baissa sur le surin planté dans le bas de son ventre, planquant une main autour la plaie. Du sang, partout sur la paume, entre ses doigts, coulant le long de son pantalon. La candence de ses pas s’accéléraient à mesure qu’elle psalmodiait dans sa langue natale, d’un coup, les genoux du fuyard se brisèrent dans un craquement sourd qui résonnait dans la pièce. Une fureur sans précédent s’était emparée de la daedhel, à l’approche du jeune drow qui se traînait pitoyablement sur le sol, T’sisra tira d’un coup sec sur le manche du surin. Sans aucune hésitation, elle se pencha pour l’enfonçer dans l’oreille de sa victime. À peine redressée, ses deux mains vinrent se plaquer contre sa blessure désormais ouverte et dégueulant du sang à plus en finir. La douleur ne semblait pas la déranger outre mesure. Elle reprit sa route, direction la salle d’études. « Lltrak et Selashin ne viendront plus étudier. » Lança-t-elle en entrant dans la pièce. Le maître nécromancien lui lança un regard sévère et déclara platement « Vous êtes en retard. »
La sensation d’être happée refit surface, tout devint flou, vaporeux. Puis elle plongea dans un nouveau souvenir. Plus récent, beaucoup plus récent. Si cela s’était passé il y a vingt ans, c’aurait été un grand maximum.
Un claquement retentit. Un cri étouffé parvint jusqu'à elle depuis le couloir. T'sisra tressaillit.
La sombre baissait la tête, se triturant les doigts avec nervosité, allant jusqu'à arracher des bouts de peaux autour des ongles. Amalghar, punissait l'esclave qui s'occupait d'entretenir les armes et armures de la maison. Plus tôt dans la journée, le père de T'sira s'était rendu compte de la disparition d'une de ses dagues, apparemment un cadeau d'une personnalité importante, c'était du moins ce qu'il avait avancé. Il ne lui avait fallu qu'une demie seconde pour trouver un coupable.
Un nouveau claquement de fouet fit tressaillir la puysarde.
Elle savait bien que Balir n'y était pour rien, et que son père n'avait eu besoin de personne pour égarer cette lame. Peut-être même se l'était-il fait voler ? Il la portait toujours si ostensiblement à sa ceinture, affichant les pierreries incrustées dans la poignée de l'arme à l'attention de tous. Qu'une telle œuvre ait accroché le regard d'un œil avide était plus que probable. Et désormais, il passait sa frustration sur ce pauvre nain. Peu fréquentée par les autres habitants du Puy, Balir avait toujours su l'écouter et lui raconter ces histoires, dont lui seul avait le secret, et qui lui faisait oublier son quotidien solitaire et pesant. Il était une véritable figure paternelle et rien que de savoir ce qui lui arrivait déchirait le cœur de la noiraude. Le sang commençait à perler au bout de son doigt, à force d'en arracher les peaux.
Le claquement de fouet suivi de la complainte du nain la fit sursauter à nouveau.
Elle se sentait mal, elle voulait faire quelque chose, mais affronter son père avait toujours été au-dessus de ses forces et rien que d'y penser, elle en avait l'estomac noué. T'sisra craignant ses colères démesurées plus que tout.
Encore un claquement suivit, non pas d'un hurlement de douleur du nain, mais de la voix tonitruante d'Amalghar « Je t'envoie aux champignonières dès demain ! ». Il y eut ensuite comme un silence, l'âtre lui même avait cessé de crépiter, le temps semblait avoir arrêté sa course. La chaise s'était renversée. La sombre s'était dressée d'un bond. Avant même de réaliser, elle se trouvait déjà dans le couloir, fondant sur la porte de l'armurerie, qu'elle ouvrit d'un coup de pied sec et violent. Son père posa un regard interloqué sur elle, avant de se tourner à nouveau vers le nain, roulé en boule au sol, brandissant déjà le bras qui tenait le fouet. L'arcaniste qu'elle était devenue réalisa instinctivement une courte série de signes avant de lever le poing droit. Amalghar tenta de frapper sans succès, son bras ne lui obéissait plus. « Qu'est-ce que... »
T'sisra ouvrait le poing de sa main droite, tandis que le fouet échappait aux doigts de son père, qui alors lui fit face.
« Comment oses-tu ? Comment oses-tu ?! » Tonna le père, le visage déformé par le colère.
« Il est à moi. Tu me l'as offert pour mon centième anniversaire. »
« Je l'ai acheté ! Je te nourris ! Tu vis sous mon toit ! Je suis ton père ! »
La daedhel relâcha son emprise. Et il ne fallut qu'une seconde au patriarche pour aller la saisir par la gorge. « Ne t'avise jamais... Jamais ! De recommencer. ». Une vive douleur le fit reculer, une douleur sourde et lancinante qui lui tenaillait les entrailles. T’sisra répondait, saisissant le poignet de son père en psalmodiant, la peau d'Amalghar se mit à pourrir et se défaire.
« Ne t'avises pas de toucher ce qui m'appartient où je te brise les os. »
D'un geste sec, il se soustrait à son emprise, reculant tout en frottant la zone décharnée de l'autre main. Il quitta la pièce sans un mot, sans pouvoir lâcher le regard perçant et froid de T'sisra, et sans fermer la porte de la pièce. La daedhel avait le cœur lourd, voir Balir dans un tel état l’attristait autant que cela la mettait en rogne.
Plusieurs souvenirs semblaient s’entremêler désormais. T’sisra tenait un gobelin entre ses bras, il suçait son pouce et elle le regardait affectueusement. Balir était dans un lit juste à côté, rouspétant à cause des ronflements incessants d’un humain qui s’était écroulé de fatigue sur une table dans la pièce à côté. Puis comme si le temps était remonté de quelques heures, elle put vivre un combat, contre une créature qui devait certainement être l’œuvre d’un nécromant. Gallen qui fondait sur l’immondice, Garrick qui l’accompagnait. La joie d’une victoire, le soulagement d’être enfin à l’abri. Une fiole brisée et une fée libérée. Des pages d’un grimoire jetées dans une cheminée, de sombres recettes qui ne devraient jamais être découvertes. Des amis qui riaient, déjeunaient, perdaient du temps ensemble. Une troupe qui s’affairait à la restauration d’une maison perdue dans les bois. Le passé difficile avait laissé place à un horizon plein d’espoir. La solutide avait été chassée par de solides amitiés. T’sisra avait une famille composée d’êtres hauts en couleur.
Cécilie pouvait apercevoir Yenaël au milieu d’un campement. T’sisra faisait pleuvoir la mort sur ses ennemis qui tentaient par tous les moyens de la fuir. L’élémentaliste aussi, il combattait aux côtés de la drow. Un léominis blessé était prisonnier d’une cage, ses deux petits dans une autre. Les souvenirs filaient de plus en plus rapidement, des voyages, des fantômes, une tour. Une troupe qui arrivait à cheval. Le Firmament. Cécilie pouvait s’observer à travers les yeux de T’sisra. Se voir s’étouffer avec un bout de pain. Et alors que la noiraude commençait déjà à concentrer sa magie pour lui venir en aide, Nakor intervint. Elle put revivre le dîner du point de vue de la drow. Ressentir son désarroi face à l’invective de Dunraël et la pique cuisante qu’elle lui avait retournée.
Le passé rattrapait le présent.
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Jeu 27 Sep 2018 - 16:02 | |
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Le soubresaut d'une conscience primaire offrit à sa Détentrice tout le pouvoir qu'elle désirait contre tout celui dont l'Ouvrage avait besoin. - Effet:
A quel point Cécilie suis de façon précise et vivace les souvenir de la drow 0-10 : Elle a toutes les perceptions et les intègre quasiment comme ses propres souvenirs 11-50 : Elle a toutes les perceptions y compris physiques et une bonne mémoire de tout ça 51-80 : Elle a la vue et l'ouïe et une bonne mémoire de tout ça 81-100: Elle a la vue et l'ouïe mais n'en garde que des bribes RESULTAT : 9
La mémoire est une chose étrange. On peut voir, entendre, toucher, ressentir, tout en étant à l'abri d'une autre réalité. Souvenez-vous d'une fracture, aurez-vous mal pour autant ? Non. Peut-être un léger malaise, de la peur, de la honte ou de la tristesse. Des émotions complexes, élaborées avec le temps et changeant au fur et à mesure de la vie. Mais la donnée brute qui résidait dans l'instant. Les perceptions sans filtre et sans interprétation. Tout cela n'existe qu'au présent. Seule la vie est suffisamment précise pour enflammer les sens au point de ressentir la douleur et le plaisir sans savoir pourquoi ni comment. Lorsque la jeune femme était entré dans la mémoire de Jindanor ou celle de son père, elle avait pu le constater. Les souvenir qu'elle voyait défiler n'étaient pas les siens et les démons qu'elle croisaient n'avaient pas plus d'emprise sur elle qu'une histoire savamment racontée par un troubadour de talent. Pourtant, il suffit de quelques secondes pour que chaque muscle de son corps se tende au point d'en être dur comme du bois. Son rythme cardiaque monta en flèche, les larmes débordèrent et sa respiration devint rauque. Elle ne bougea pas. Tétanisée. Les lames dessinaient des légendes immondes sur sa peau. Un clou lui transperçait la main. Son estomac se révulsait sous l'odeur de la mort. Puis elle devenait une sympathique compagne. Un surin manquait son foie de peu. Ses doigts étaient pelés jusqu'au sang. La peur. La douleur. La culpabilité. La colère. Les yeux d'un père vrillés dans les siens. " Comment oses-tu ? Comment oses-tu ?! "De nouveau le regard rouge sang la transperçait de par en par. " Comment oses-tu ? Comment oses-tu ?! "Chassé par une autre voix. Une voix autoritaire et froide. Une voix bien humaine et connue depuis longtemps. Un père. Mais pas celui de la drow cette fois-ci. Et la question qui revenait hésitant entre une colère immense et une peur grandissante. " Comment oses-tu ? "Dans ce souvenir, la scène était remplacée par un noir opaque, l'absence de toute vision. Le froid d'un printemps frémissant et l'humidité d'un fortin dressé sur un rocher soumis au courroux de la mer. La pièce résonne, surement dénudée. Une chambre dans laquelle quelqu'un à seulement pris le temps de jeter une paillasse et un bureau. Une cellule. L'homme aurait surement ajouté toute une diatribe haineuse envers sa progéniture, mais il n'en a pas le temps. Un hoquet de surprise glisse hors de ses lèvres tandis qu'une volonté autre que la sienne s'insinue jusque dans les parties les plus reculées de son esprit. Une vie glisse entre les doigts de la magicienne. Mais elle n'est pas la pour apprendre. Son fils, Maël, est en danger tant que le vieil homme vivra. Il a tenté de la tuer de ses propres mains. Il recommencera avec ses petits-enfants. L'homme de bien qu'il avait été a cessé d'être. L'hésitation prolonge la sentence qui est pourtant inéluctable. Sur quelques mots incompréhensibles d'une langue oubliée depuis longtemps, la magie se fait funeste. De l'intérieur, la jeune femme lâche la bride à un pouvoir trop grand et trop chaotique. Les souvenirs sont fissurés, brisés, éparpillés, la volonté réduite en bouilli, les sentiments libérer de tout contrôle. La raison vacille. Puis elle s'éteint. Lorsque la jeune femme se replis dans les limites de son propre corps. Une flamme de vie brule encore, telle une coquille vide, à quelques pas d'elle. Assis sur un lit qu'il ne sait même plus être le sien, Arnaut de Laval, père de Cécilie de Missède, viens de prononcé ses derniers mots. Les contes racontent qu'il existe des sorts pires que la mort, celui dont il venait d'hérité était sûrement l'un de ceux là. Puis les souvenirs de la daedhel reprennent le dessus ? A-t-elle put percevoir la scène du passé de l'humaine ? C'était fort probable. De retour au côté du drow au regard sanglant, la magie courrait le long de ses membres, guidée par une volonté qui cette fois ne flancherait pas. Puis un gobelin, des humains, un nain, un groupe soudé, une famille plus qu'une compagnie. L'Aurore. Nakor. Dunraël. Cécilie se fendit d'une brusque inspiration. Les tempes couvertes de sueur, elle se recroquevilla instinctivement pour juguler la douleur. Une question obsédante était la seule chose qui avait réussit à percé le tourbillon d'image et de sensation qui l'assaillait encore : Comment avait-elle pu faire une chose pareille ? Elle ou la drow ? En cet instant, elle n'était pas certaine de faire la différence. Le Rituel avait duré de très longues minutes. A présent, le serpent d'encre retournait paisiblement se loger au creux des pages du Livre. Il avait eut ce qu'il était venu cherché, même s'il avait bataillé avec la magie de cette drow pour l'avoir. Le long du buste de la jeune femme, de larges et nettes cicatrices s'étiraient sur toute la peau que les étranges écritures avaient traversées.
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Mer 3 Oct 2018 - 19:35 | |
| Été, Kÿrianos, cinquième ennéade de Karfias, an onze, onzième cycle.
T’sisra avait craint que l’expérience soit dérangeante, comme sentir un corps étranger dans le sien, comme un asticot qui se tortillait sous une peau qui ne lui appartenait pas. Mais elle était en terrain connu, tout ceci, c’était sa vie, ses souvenirs, son identité. Les pans de son passé défilaient lentement, les uns après les autres, tandis que croissait une nouvelle énergie, sourde et indécise tout d’abord. Une volonté s’opposait discrètement à celle de la daedhel. Quelqu’un ou quelque chose tentait se frayer un chemin et grappillait sans cesse du terrain. L’impression soudaine de devenir ce corps étranger, qu’elle avait redoutée subir, s’empara de la nécromancienne. Elle se sentait être ce ver immonde qui rongeait les chairs de son hôte, un parasite se repaissant de la vie d’autrui. Les bribes d’un souvenir qui n’était pas le sien se mêlaient à son propre passé. Elle n’en saisissait pas totalement le sens, bien que la situation assez dramatique et les deux seules personnes présentes dans la pièce aiguillaient son raisonnement sur une conclusion particulièrement morbide. Cependant, elle n’avait pas le temps de s’attarder sur ces détails, qui ne la concernait de toute façon en aucune manière, car cette volonté extérieure, aussi troublant cela pouvait-il être, en avait profité pour gagner du terrain. Beaucoup de terrain. Désormais, elle s’opposait farouchement à la volonté de la daedhel, qui redoubla alors d’effort pour limiter la casse.
Toutes ces volontés s’évanouirent à l’instant même où la noblionne revint à elle, extirpée volontairement ou expulsée de son esprit par la douleur physique, T’sisra n’aurait su dire avec exactitude. Toujours est-il qu’elle s’agenouilla dans la foulée auprès de l’humaine qui s’était recroquevillée sur le lit.
- Tout va bien, murmurait-elle avec douceur en apposant une main sur la tête de Cécilie, acceptez la douleur, laissez vos muscles se relâcher. N'y résistez pas.
Du pouce, elle caressait lentement le front de la rouquine, son autre main suivait le chemin tracé par la douleur sur son corps et elle mettait toute sa force de volonté dans un seul et unique but : L’estomper.
- Quelqu’un à interféré avec votre sortilège et bataillé contre le mien. Déclara-t-elle platement, tandis que sa paume approchait de l’origine des douleurs, proche des hanches de l'humaine. Je n’ai jamais vu ce genre de choses auparavant.
T’sisra posa les yeux sur la besace de Cécilie avant de revenir à elle. Des deux, ce n’était visiblement pas la puysarde qui cachait des choses.
- Comment vous sentez-vous ? Elle marqua une hésitation. Vous savez ce qu’il vient de se passer, non ?
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Jeu 4 Oct 2018 - 18:31 | |
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On lui disait de se calmer. Comment pouvait-on se détendre lorsqu'une telle douleur frappait chaque nerf au point de le rompre ? Laisser ses muscles se relâcher ?! Elle avait l'impression qu'elle n'arriverait plus jamais à faire un mouvement. Même son esprit était ankylosé. Ses pensées se résumaient à de brèves évidences non articulées. La douleur. La conscience coincée dans une gangue de coton. La peur. Et des souvenirs qui s'intercalaient de façon étrange, créant un incendie dans sa mémoire.
Lentement, la douleur commença pourtant à refluer. Les images et les sensations se dissipèrent un peu, la laissant retrouver pleinement la réalité de la situation. Incapable de se redresser pour le moment, elle s'obligea tout de même à rouler pesamment sur le dos pour étirer un peu ses muscles tétanisés. Elle était blême, comme après une hémorragie, mais sa chemise ne portait pas la moindre trace de sang. Sa respiration ralentissait d'instant en instant sans en devenir inquiétante pour autant.
- ça va... " C'était un mensonge. Elle ne se souvenait pas s'être déjà sentit aussi mal à part cette fameuse fois où elle avait brisé son propre esprit en tentant de téléporter une bague... Et aujourd'hui, son mentor n'était pas là pour rattraper les dégât. " Je... J'ai perdu un peu le contrôle je crois. J'ai du avancé trop loin dans ta mémoire. Vous n'avez pas eu mal j'espère ? "
Elle se redressa sur un coude en gémissant et porta tout naturellement la main à son étui. Son Livre l'avait vaillamment secondé et il avait pris son dû. Elle savait à quoi elle s'exposait et elle aurait tout aussi pu le lui donner en s'ouvrant le bras avec un couteau mais il avait réagit de lui même. C'était formidable ! Il pouvait la seconder même lorsqu'elle ne s'y préparait pas à l'avance. L'idée la ragaillardit malgré la douleur et le froid. Bon sang ce qu'il pouvait faire froid.
- Il reste du thé ? " demanda-t-elle, la voix pleine d'espoir. Il n'y avait plus la moindre pointe de suspicion et de raideur. Elle ne fit même pas attention à la proximité de la daedhel en se redressant. " Et... Merci. Je vous jure que je ferai tout mon possible pour mener cette quête à bien. Vous pouvez compter sur moi. "
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Jeu 11 Oct 2018 - 15:33 | |
| Été, Kÿrianos, cinquième ennéade de Karfias, an onze, onzième cycle.
T’sisra resta un brin dubitative lorsque la noblionne lui expliqua qu’elle avait simplement perdu le contrôle. La daedhel l’observait sous toutes les coutures tandis qu’elle se redressait sur le lit, l’humaine semblait déjà reprendre des couleurs. Elle tiqua lorsqu’elle la vit porter la main à son étui, juste sous sa hanche, à l’origine des douleurs. Tout le monde avait ses secrets après tout.
- Il reste du thé ? Et... Merci. Je vous jure que je ferai tout mon possible pour mener cette quête à bien. Vous pouvez compter sur moi. "
- Évidemment, répondit-elle en se redressant pour se diriger vers la théière et remplir sa tasse, je vous apporte ça. Et je ne doute pas de votre volonté quant à la réussite cette quête, je n’en doutais déjà pas avant cette nuit. Mais avant d’aller plus loin… Commença-t-elle dans un soupir hésitant. L’honnêteté me pousse à vous l’avouer. Comment dire ? Quelque chose a merdé.
Elle retourna s’assoir près de Cécilie en lui mettant la tasse de thé fumant entre les mains. Une fois encore, elle remerciait intérieurement Dagobert, cette expression pourtant si simple pouvait vraiment décrire tant de choses dans tant de contextes différents les uns des autres que c’en était presque époustouflant.
- J’ai la nette impression qu’un de vos souvenirs s’est mêlé aux miens durant le sortilège. Je ne suis pas certaine d’avoir réellement compris, mais le fait est que j’ai vu quelque chose que je n’ai pas vécu. Enfin… « Vu » n’est pas le terme exact, je l’ai ressenti, entendu, vécu au travers de vous. Expliquait-elle calmement, sans être capable de décrire correctement les choses. J’aurais parié sur une confrontation.
T’sisra laissa quelques secondes de silence s’écouler avant de reprendre.
- Il fallait que vous le sachiez. Déclara platement la noiraude. Quant à la quête qui nous a tous réunis ici même, et bien… Que pensez-vous de la tournure des choses ? Demanda-t-elle en regardant Cécilie du coin de l’œil.
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Sam 13 Oct 2018 - 20:50 | |
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Les mains de la jeune femme se raidirent au tour du bol de thé fumant. Un souvenir... A elle ? Il n'y en avait qu'un qui lui revenait. Les yeux rouges de son père la fixaient depuis le fond de sa cellule. Sans qu'elle ne s'en rende compte, l'amalgame se faisait doucement dans son esprit. Mais quelque chose d'aussi important que la paix retrouvée et la sécurité de sa famille enfin assurée ne pouvait pas être si facilement corrompu.
- Je pense que vous avez vu la dernière confrontation qui m'a opposée à mon père. "
Jamais personne n'avait apprit ce qui s'était passé ce jour là. Lorsqu'elle avait compris quelles possibilités d'action s'ouvraient à elle grâce au Savoir et à l'Art. Lorsqu'elle avait agi pour la première fois, qu'elle avait répondu au lieu d'accepter et de subir outrages après trahisons. Elle frémit rien qu'en prononçant cette simple phrase de sa voix encore rauque. Cela donnait à ce qu'elle avait fait un peu plus de réalité. Tous la vie de T'sisra avait été tapissée d'acceptation avant de trouver la force d’œuvrer pour le bien en usant de tous les stratagèmes nécessaires, sa vie à elle avait été tapissée de soumission jusqu'à ce qu'elle soit jetée dans la fausse aux lions. Elle n'avait eu le choix que de se battre pour ses convictions ou de laisser toujours plus d'hommes détruire des vies en commençant par la sienne.
- Il me considérait comme maudite et a essayé de me tuer. Il complotait encore contre mon frère et mon fils après avoir été enfermé. Maël est mon unique enfant. Alors je n'ai eu d'autre choix que de le confronter une bonne fois pour toute... " Elle s'éclaircit la gorge et se redressa tout à fait, les phalanges toujours blanches autour de sa tasse. " Personne n'a jamais su... J'aimerai que cela reste entre nous. " Elle souffla doucement, prit une gorgée de thé et se recomposa un visage serein d'une sincérité déconcertante. Son léger sourire était revenu. Son maintient était légèrement plus souple et ses épaules se détendait peu à peu. " Et je dois admettre que je ne m'attendais pas à ce qu'on me réponde qu'il n'y avait aucun rituel à tenter ici. J'espérais ne pas avoir à aller jusqu'aux terres stériles mais il semblerait pense que les mages d'ici préfèrent tenter une équiper dangereuse que d'essayer des rituels ou des sorts sans bouger de leur tour. Cela ne m'incite pas a leur faire confiance mais je n'ai rien à opposer à leur raisonnement car je ne suis pas une experte en ce domaine. D'ailleurs, Nakor, Haldren et Dunraël nous cachent des choses. Ils peuvent être des alliés de valeur mais également des ennemis dangereux. Je ne leur donnerai pas la main sans armer l'autre. " Le souvenir du vieil elfe qui s'était invité dans son bain lui fit monter le rose aux joues mais elle se repris pour continuer. " Dunraël en particulier me pose question. Je ne sais pas pourquoi, mais il est rongé de l'intérieur par quelque chose de puissant. Je n'avais jamais ressenti une mélancolie si profonde. Je crains qu'il ne vienne que pour en finir avec la vie. Je compte en parler avec Messire Nakor. Et vous ? J'ai cru entendre que vous aviez une autre idée qu'un voyage directe vers Nisetis ? "
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| Sujet: Re: La mort frappe à la porte | T'sisra Mar 16 Oct 2018 - 2:52 | |
| Été, Kÿrianos, cinquième ennéade de Karfias, an onze, onzième cycle.
- La vie est ce qu’elle est, mon père m’a pensée maudite longtemps moi aussi. Commença la drow dans un léger rire. Si ça peut vous rassurer, il était fou à lier. Nous sommes si différentes et pourtant pleines de points communs, constatait la daedhel dans un sourire, d’autant que moi non plus je n’ai pas confiance en ce vieil elfe. Quant à Haldren, sa réputation le précède, à l’époque, au Puy, certains le pensaient déjà complètement siphonné. Et Nakor et bien... C'est un type qui sort des théières de sa barbe, donc je ne saurais pas vraiment quoi en penser.
La daedhel marqua une pause. Haldren, son arrivée fut aussi surprenante que l’était son apparence d’ailleurs. C’est un point qu’elle n’avait pas vraiment pris le temps de tourner et retourner dans sa tête.
- D’ailleurs, Haldren... Il a perdu sa couleur. C’est on ne peut plus intriguant, il ressemble plus à un elfe qu’à un drow désormais. Déclara-t-elle platement avec un air circonspect.
C’est vrai, après tout, comment cela était-il possible ? Elle s’imaginait le travail d’un mage de la vie capable de remodeler une apparence, mais de là à ce qu’un prima sanguis se retrouve avec l’apparence d’un elfe plus que celle d’un drow, ça semblait complètement fou. Fou, oui. C’était donc tout à fait Haldren, il n’y avait plus à se poser de question, la réponse était simple et déjà toute trouvée. Aussi, elle balaya ce sujet de la main, avant de reprendre, concernant leur quête.
- Pour ma part, voyager directement jusqu’à Nisétis s’apparente à un suicide collectif très bien organisé. Je pense très sincèrement que les Portes de la Mort sont une meilleure option. C’est un lieu où l’on dit que Tar… Tyra est apparue. Les prêtres du Puy y accordent une grande importance. Expliqua la daedhel avant d’enchaîner rapidement. Évidemment, c’est un endroit dangereux, mais pas autant que Nisétis elle-même. À mon sens, il serait judicieux de tenter de glaner des informations concernant notre problème là-bas, nous pourrions même possiblement y remédier sur place, qui sait ? Après tout, l’endroit n’a pas été surnommé ainsi pour rien. Et si cela ne nous avance pas le moins du monde… Soupira-t-elle avec dépit. Et bien nous n’aurons qu’à tenter notre chance dans l’endroit le plus dangereux au monde qu'est Nisétis. De toute manière, les Portes de la Mort ne sont pas très loin de la cité maudite. Mais dans l'absolu, j'aimerais préserver, autant que faire se peut, la vie de chacun d'entre nous.
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