Louis de Saint-Aimé
Humain
Nombre de messages : 668 Âge : 36 Date d'inscription : 01/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans Taille : 1m93 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Une épine dans le pied au goût de bière et de barbaque [ Renaud ] Mer 19 Déc 2018 - 16:27 | |
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Il fallait parfois s’y résoudre et redonner à César ce qui revient à César, la bombance avait de quoi convaincre les bouffes salades de ce monde comme il était jouissant que de savourer cette barbaque juteuse. S’en faisant un plein jusqu’à plus faim, fit descendre la bidoche de quelques goulées de vinasse, évidemment réprimandé d’un millionième coup de coude de sa femme. À force, elle allait bien arriver à le marquer pour de bon d’une ecchymose, la drôlesse! Et que dire des bouffons, qui dandinèrent leurs panses en mimant la piètre caricature de la noblesse locale ? Louis, bien épaulé par le jus de raisin s’en vit fort réjouit de ce spectacle, tant il est vrai qu’il s’en tapa la cuisse d’agrément. Il va s’en dire que la majorité des convives s’entendirent à l’unisson pour s’enivrer tout autant que le marquis : le temps se portait bien à l’allégresse de cet heureux événement ! À peine remit de ses émotions à s’égosiller comme jamais de ces deux pansus personnages aux joues rosies, l’hilarité de Louis atteignit son pinacle lorsque sa mie lui livra que ces deux baladins de fortune n’étaient nul autre que ses figures d’autorité locales. Son souffle lui manqua, ses yeux s’humidifièrent et ce fût tant vrai, qu’il dut en chasser les prémices de ses larmes guillerettes d’un revers du poing. Il ficha son nez dans le fond de sa chopine et en termina le liquide d’une dernière gorgée. Il embrassa sur la joue, voir même au rebord des lèvres de sa mie, puis se redressa d’un bon.
« Je m’en vais sans respit souhaiter mes félicitations à monsieur le Duc! » Ainsi, le mastodonte se redressa en chassant son assise du même mouvement, manquant pratiquement d’embouter du dossier l’un des nombreux asservis. Son instinct lui dicta d’avance qu’une mitaine viendrait tôt freiner son enthousiasme afin de refroidir ses ardeurs. Sa femme savait désormais que l’alcool avait tendance à délier la langue de son mari et qu’il était plus judicieux de se lancer sans l’aide d’un auguste courant de passion.
L’ogre tâcha à se glisser plus ou moins délicatement dans cette foule de convives et de se frayer un chemin jusqu’à Renaud, où par le plus grand des bonheurs, il trouva l’homme esseulé de toute conversation. C’est donc avec toute la bonhomie du monde qu’il ouvrit ses deux bras en se présentant à lui avec le plus avenant des sourires. D’égal à égal, Louis se permit une accolade telle que les frères d’armes s’en témoignaient après de gaillardes retrouvailles. « Renaud, mon ami! L’heur de ton mariage m’est si doux et bon qu’il m’était impossible de ne pas t’en toucher deux mots. » Louis posa sa main au dos de Renaud en franche camaraderie et l’incita sans trop forcer à emboîter le pas, comme s’il désira s’éloigner d’un brin du cancan de la réception. Éloigné à peine des oreilles indiscrètes, Louis poursuivit sur le même ton avenant.
« L’apanage de l’amour n’est pas au commun des mariages bleus, ça, tout autant que moi tu dois le savoir, je ne t’apprends rien. Mais dis-moi Renaud, crois-tu un jour ton cœur capable de battre pour ta nouvelle femme ? » La question, quoi que sincère, laissait présager qu’il y aurait une suite à cet innocent interrogatoire. Ou Louis chercha-t-il seulement à se rapprocher de son voisin immédiat par l’intermédiaire d’anodines questions ?
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Renaud d'Erac
Humain
Nombre de messages : 712 Âge : 47 Date d'inscription : 31/12/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une épine dans le pied au goût de bière et de barbaque [ Renaud ] Lun 24 Déc 2018 - 7:51 | |
| Renaud était un homme comblé, non pas grâce à son mariage, mais parce que le Régent lui avait rendu ses terres de jurés. Voilà une nouvelle victoire politique à mettre au crédit du Duc, qui après avoir passé la corde autour du cou du Duché, venait d'en resserrer le nœud. Il était maintenant bien compliqué, voir absurde, de vouloir attaquer le Duc sur la voix politique, enfin au sein même du Duché, tellement les actions de Renaud avaient toutes aboutis avec brio. Après avoir remercié tous les gens présents, fait un ou deux discours, les festivités battaient le plein. Renaud s'était écarté un peu, chose difficile pour le marié, laissant Neyrelles qui préférait être avec sa fratrie le plus souvent possible. Il contemplait la scène devant lui, une réussite à n'en point douter, même si cela avait ponctionné le trésor.
Le Duc se trouvait donc un peu en retrait quand s'approcha Louis de Saint-Aimé, l'une des personnes dont la présence était fortement appréciée. C'est que la fête de départ, qui s'était transformée en mariage, avait été mise en place pour se rapprocher de ses premiers alliés, les nordiques. La malheureuse tentative de Renaud de se lier aux Berontti-Soltariis, dans l'unique but de récupérer Langehack s'était soldée par un échec, mais pas que. Cela avait jeté un froid entre les deux voisins, et le Duc voulait abattre cette barrière qui s'était érigée entre eux deux, surtout que le nouveau Marquis était l'un des très rares à avoir percé la paranoïa de Renaud. Il n'oubliait pas que lui-même n'avait pas été convié au mariage du Saint-Aimé avec la Baronne d'Alonna, qui avait abdiqué en faveur de son enfant.
Très surpris par l'accolade, Renaud y répondit sans sourciller, habitué à dissimuler ses interrogations, et sentiments.
"Louis, tu ne peux pas savoir comme ta présence m'ait précieuse"
Renaud se laissa mené à l'écart, quelque peu angoissé sur la raison qui amenait le Marquis à s'éloigner. Sa bonne humeur était elle feinte, elle aussi ? Ou réelle ? De toute façon, il était évident que les deux hommes avaient des choses à se dire.
"De ce que je sais, il semble que tu sois parvenu à trouver un mariage d'amour. Néera aura sans répondu à ta ferveur"
Il n'était un secret pour personne que Louis se dévouait à la Damedieu, ni qu'il s'était amouraché de la Baronne avant leur union. Flatter son voisin était un bon début.
"La politique est le lot de la noblesse, et ce mariage en est une démonstration. J'espère sincèrement que le cœur de Neyrelles et le mien trouveront le chemin pour battre à l'unisson, mais en attendant ce moment, je montrerais le respect qu'il se doit à ma compagne."
Ce n'était pas totalement vrai, car si les deux finissaient par trouver l'amour, cela ne serait que mieux, mais si ça n'arrivait pas, alors Renaud ne se formaliserait pas pour autant. Mais il n'était pas assez fou pour aller dire cela à un homme avec lequel il désirait renouer, encore plus quand celui-ci était tourné vers la religion.
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