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 Un holwerm pour le roi

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Tromglod Brûle-Hache
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MessageSujet: Un holwerm pour le roi   Un holwerm pour le roi I_icon_minitimeLun 18 Fév 2019 - 17:00


   
   

   

   
far over the misty mountains cold

   Un Holwern pour le roiLes Azdamnazans dans les bas-fonds de Kirgan

   

   

15ème année du Xième cycle
9ène ennéade de Barkios
Panahos, prémice de l’hiver.

   Ce jour-là était sombre, sombre au sein de Kirgan dont même la lumière du soleil n’osait passer, les lanternes faiblement éclairées laissaient présagées d’un drame horrible ou triomphe honorifique. Ce jour-ci tous se souviendront de leurs noms, aucuns ne les oubliera ils étaient temps pour eux de faire glorifier leurs noms, il était tôt ce matin Tromglod rêvassait encore. Vêtu d’une armure forgeait par les plus grands armuriers du Zagazorn, avec une magnifique rune élémentaire, apportant fraîcheur au brave guerrier. Le cognar se trouvait devant une des entrées de la mine, là où la bête vivait, là où la bête attendait, prenant son courage à deux mains. Tromglod brandit Joyeuse et Trancheuse et partit à l’aventure, au combat. Il en était temps, accompagnaient des Azdamnazans, de chacun de ses frères. Il tendit une embuscade à la bête, un filet minutieusement placé à un carrefour de la mine, surprendrait la bête qui dans une course ardemment menait chercha à attraper trois nains, se séparant, se multipliant, se divisant, se regroupant et se séparant à nouveau. Son plan fonctionna, il acheva la bête et en coupa sa tête, traînant sa tête vers l’entrée des mines il l’amena jusqu’au trône royal. Et là ! Surprise, à la place du Groman-Rik se trouvait Heidum et Iktor les deux fils de la forge, c’est à cet instant que Heidum lui demanda d’être son digne fils, celui que le représenterait corps et âme à travers le continent.

Tromglod accepta bien heureux de le devenir, bien heureux d’avoir fait redécouvrir à la face du Zagazorn que les Har-Az ne sont pas mort et qu’ils continueront à vivre. L’aventure continua les nains sans clan venait du Zagazorn entier pour se refaire baptiser Brûle-Hache, Gromgrund était retrouvé. Jusqu’au moment où Tromglod dû affronter le dragon, le combat fut acharné, aucun des deux partis n’avaient l’avantage sur l’autre, puis d’un coup, Tromglod se trouvait sur le dos du Dragon. Il en profita pour lancer Joyeuse dans son cou, hors il ne faut jamais lancer sa hache, Garmin apparut derrière lui et lui asséna un coup de hache. Le rêve prit fin, Tromglod chuta du lit, oh oui, il chuta bien assez fort pour tomber sur le tranchant d’une hache se coupant la joue. Il se releva et vit la hache de son frère avec une lettre lui étant destiné. « Mon cher frère, mon ami, peut-être ne comprendras-tu pas mes actes, mais ce combat n’est pas pour moi, il faudra une personne pour veiller sur Bifin et sur Mordhal. Nous nous rejoindrons au Morgankordum, s’ils voudront encore de moi après que je sois parti. »

Tromglod prit sa barbe dans sa main, totalement pensif, se demandant si combattre un Holwerm était vraiment la chose à faire. Si vraiment il pourrait croire en une victoire des Azdamnazans, il se trouva à parler, seul, dans sa chambre à miroiter sur son sort, à en appeler à plus grand que lui. « Heidum … Crois-tu vraiment que … Ce soit fait pour moi ce combat … J-je pense que ce qui veulent partir peuvent partir … Mon frère a combattu à Kharogan il est brave … Mais lui a encore la raison … Heidum laisse-moi une chance de te prouver que … Hm … Je vaincrai ce ver j’en suis convaincu et ma renommée et ma richesse n’en seront plus grande … Puis si je meurs, je serai à tes côtés Heidum … A tes côtés et je serai fier d’être au Morgankordum, tu ne pourras pas refuser à quelqu’un de passer s’il a combattu un ver de cette taille... » Tromglod se releva et se revêtit de son armure, ainsi que de tout son attirail. Il n’était pas convaincu de battre le lombric, mais il était déterminé à affronter la bête.

Après s’être habillé, Tromglod demanda le rassemblement de l’ensemble des Azdamnazans afin de prendre la parole une dernière fois avant le combat. Inciter le courage chez les nouveaux, alimenter la bravoure des anciens, c’est à ce même endroit où il fit son rêve qu’il demande aux cognars de venir. Tous répondirent présents, sauf trois dawis qui malheureusement avaient déjà fuis leurs responsabilités. Tromglod n’était pas l’un des plus grands orateurs que le monde ait pu connaître, ni la personne qui pouvait donner confiance en trois secondes à trois cent personnes. Mais il essaierait, il le fallait pour le Zagazorn. Que dirais le Groman-Rik si le lombric créverait, « En le coupant bien, on aurait deux Holwerms » Si le chef des Azdamnazans sortait de la vainqueur, il demanderait une armure d’Holwerm. Ca doit être pas mal niveau style en plus.

« Bien le bonjour mes frères … Au vu de ce qui nous attends je ne vais pas vous dire qu’on sortira d’ici vainqueur … Je ne vous mentirai pas non plus en vous disant qu’aucuns dawis n’a fuis devant ses responsabilités. Sermonna Tromglod, espérant trouver un brin de raison dans leur coeur. Mais, je vous dirai la vérité, aujourd’hui nous allons affronter qui tout au plus fait dix fois notre taille. Une bête qui peut cracher de la lave et qui plus est résiste même à la lave. Par contre, nous avons nos chances, le Groman-Rik a raison de donner une épreuve de ce genre, car nous sommes les Azdamnazans. Beaucoup périront dans cette folie, moi-même je ne suis pas sûr d’en revenir, mais ce qui est sûr mes frères c’est qu’en affrontant ce ver, nous aurons tous, et je dis bien tous, notre place au Morgankordum ! Heidum n’a qu’à bien se tenir, alors mes frères, je ne vous imposerai pas de rester, mais ce qui le feront, je veux un énorme cri de guerre pour vaincre ce monstre. Ong gorog a Morgankordum a Azdamnazis ! Ong gorog a Morgankordum a Azdamnazis. » La foule se mit en liesse tandis que trois frères quittait de nouveau l’endroit, cette place.

Il n’était désormais plus que trente et un à être en place, à moins que Thordril lui aussi fasse faux bond. Mais se serait compréhensible, à toutes échelles, Thordril n’était vraiment pas un combattant, un excellent forgeron peut-être, mais pas un combattant et ça se voyait. Tromglod dicta le plan élaborait à l’avance afin de tuer la bête. Et ceux le plus rapidement possible, le tout était de savoir comment tuer un ver de terre aussi grand que dix nains, pouvant cracher de la lave et broyant une armure en deux. C’était pourtant très simple, il suffisait de le bloquer, l’endroit était propice une ancienne mine. Se renseignant d’ici et là auprès des mineurs, Tromglod savait où frapper, il fallait juste y emmener le lombric et ça par contre c’était pas aisé.

Le plan était assez simple, les holwerms sont des vers de lave, ils sont donc très proches de la lave, cherchant par tout moyen la chaleur. Il y a trois lieux propices à ce genre d’endroit dans les mines, il fallait donc trois coureurs prêt à ramener le holwerm jusqu’au croisement des trois lieux et PAF ! À ce moment là les azdamnazans en profiterait pour piéger la bête en refermant les accès aux profondeurs du magma, la bête serait alors désorienté, les nains en profiteraient pour les harceler de toute part, beau plan. Mais est-ce qu’il fonctionnera réellement, il fallait un plan de secours, refemer les mines ? Le Groman-Rik nous feraient emmurer vivant pour ça, faire coulisser la bête sur des épieux en fers ! Là voilà la solution de secours, les nains coureurs furent choisis, au nombre de trois comme convenu, trois éclaireurs pour sauver les mines.  

« Bon, les coureurs dont nous aurons besoin seront au nombre de trois. Thordril Hargrund, Sàkur Frappefort et Sàrf Lance-Légère. Je vous invite à venir près de nous nous allons vous donner les indications à suivre. » Prononça Sàkur à tous les azdamnazans, Thordril ne fut pas un choix simple, mais c’était le plus sensé, il venait d’arriver et avec la peur qu’il se créerait en affrontant le petit ver de terre, ses jambes de nains le ferait courir très très vite.

«  Pour finir, nous aurons besoin de trente épieux en fers, les stocks sont ici et nous aurons le temps de les positionner avant qu’ils n’arrivent, on positionnera le filet et je gérerai moi-même la mise en place de tout ça, afin que se soit fait le plus rapidement possible. »
Ordonna Grimdal à son tour. Si jamais Thordril ne souhaitait pas être un coureur il aurait une place auprès du groupe de sortie de secours avec les épieux en fers. Bien sûr, fallait-il qu’il donne son avis.

« Très bien … Et là c’était Tromglod qui parlait, et pas sur le même ton, là il prenait son rôle de meneur. Et il le prenait à coeur. Vous avez dans ces sacs le strict nécessaire pour aller dans les bas-fonds mes cognars. Le chemin va être long, remplis d’embûches et on est plus à Alonna où vous pouvez vous amuser avec la duchesse marquise ou je ne sais encore quels autres conneries d’Umgi (humain). Il sortit une carte de son sac et se mit à la lire. Selon mes estimations et mon expertise, nous en aurons pour quatre jours de voyage pour arriver jusqu’au mine. »

« Non Trom’ … Regarde, tu lis à la carte à l’envers, il faut la retourner et la lire comme ça, dans ce sens, tu vois, aller ça ira mieux, ne t’inquiète pas. » Répliqua Grimdal en riant dans ses dents.

« Bon … Donc si je fais comme ça, alors ça nous donnerait sept jours d’expéditions … Sept jours ! » Les paroles de Trom’ bien sûr, firent rire les azdamnazans, il savaient comment était le chef est quand le jeu d’Ikthor et Heidum, comme ils aimaient l’appeler, prenait le dessus, ils aimaient en rire. « Bon, pour les sept jours d’expédition tout est prévu, au pire vous voyez avec Grimdal, lui sait lire une carte, j’en ai aucun doute. Donc, vous me faites la révision de vos sacs, TOUT doit être prêt, Grimdal la liste je te prie ! Il récupéra la liste de l’intendant et ne l’avait pas mise à l’envers cette fois-ci. Donc, sept parts de fromage, un tonnelet de un litre de bière, un sachet d’herbe à pipe et la pipe qui va avec. Un nécessaire de soin, un nécessaire de réparation d’équipement. Nous n’aurons pas de vêtement de rechange, trop encombrant. Bien maintenant on passe à l’expédition, les cognars je suis désolé de vous l’apprendre, mais il vous faudra quelqu’un pour vous la tenir, et vous irez pisser par groupe de trois, ceux afin d’éviter tout problèmes. Ensuite, et pour finir, le soir nous nous relaierons pour le sommeil toutes les deux heures par groupe de quatre. Ah ! Une dernière chose, Thordril tu seras dans le convoi lors du voyage, si on a besoin de poser un kit ou de rafistoler une armure tu seras apte à ça. Bien … Si tout est bon, tout le monde remet son sac, on part au son du cor. »

Tromglod fouilla son sac en attendant, lui aussi devait le faire sinon il partirait sans fourniture, les dernières choses se préparèrent pour l’expédition. Les intendants et les logisticiens se préparèrent de leurs côtés aussi en compagnie de Grimdal qui leur demanda de vérifier tout l’équipement une dernière fois, qu’il y est assez de bois pour les feux, assez de viandes pour se nourrir, assez de champignons pour les derniers jours. La viande ne se conservent que très mal, il demanda à Thordril de vérifier l’état des armures de chaque nain, une dernière fois, par acquis de conscience, éviter le drame. De vérifier ses stocks de kits de réparations d’équipements de secours. Il demanda aussi à l’infirmière de vérifier son nécessaire de premier soin. Tout était prêt pour l’intendance, quant-à-Sakùr, il distribua les cartes, une à Grimdal, une pour lui et une pour Tromglod, pour finir, il en distribua une à chaque éclaireur, ils formaient un groupe de quatre. Tout était prêt, pouvons-nous l’espérer.

Sakùr ordonna aux éclaireurs de partir tout de suite, afin de pouvoir avoir un aperçu, il fit aussi des croix sur les cartes de ses nains, leur disant de s’arrêter ici pour faire un rapport de la situation, lui aussi avait les mêmes croix sur sa carte. Bien, tout était fin prêt, la logistique avait tout de prêt et deux chariots accompagnés de béliers du zagazorn tirés les charrettes. Grimdal regarda encore une fois le peuple nain présent sur la place et hocha de la tête vers Sakùr. Tromglod regarda une dernière fois les azdamnazans et l’escalier qui les attendaient, puis hocha de la tête vers Sakùr.  Le sous-chef des guerriers prit alors son cor dans sa bouche, puis souffla fortement trois fois dedans avec un laps de temps de trois secondes. Ceux qui signifiaient, autant pour les Azdamnazans que pour le Groman-Rik, les mercenaires s’aventuraient corps et âmes, et pour sa demande, au sein des bas-fonds, il était onze heure ce jour-là.

Les cinq cavaliers Azdamnazans se postèrent sur le contrebas de l’escalier et firent signe à Tromglod, la foule de guerriers présentent s’avança dans l’obscurité, tel une magnifique foule désirant du sang, la troupe avança lentement, tapant dans leurs boucliers ou rugissant. Une fois en bas, il n’en aurait plus le droit, chaque nain guerrier se posta sur le pourtour du convois, donnant une forme de rectangle dans lequel viendrait se loger les deux carrioles alloués pour le jour, ça faisait une dette.

« Soldats nains ! Aujourd’hui est un grand jour pour nous ! Alors pour l’honneur de nos frères ! Préparer la formation Baruk Kirgan ! Et en coeur pour le Groman-Rik ! » Hurla Tromglod à ses nains, avec la fougue et l’ardeur d’un jeune nain, cette ennéade serait un grand jour. Et pour ce faire il fallait l’honorer d’un chant, d’un magnifique chant nain, le chant des Azdamnazans. Fallait bien l’apprendre à Thordril, même s’il était quelque peu modifié pour la situation.

Couplet 1 :

Nous sommes les Azdamnazans avec nos armes, nous tuons nos ennemis.

Nous, barbus ! Nous faisons battre le fer pour nos frères !

Fiers combattants et ardents au combat ! Rien ne nous fait peur !

Gobelins, Holwerm, dragon ! Tout y passera sans une rumeur de peur ou de reproche !


Refrain :

Nous sommes les nains sous la montagne ! Originaire de péninsule, du zagazorn ou d’Ithri’vann !

On est arrivé à Kirgan ! Passant de Wandres à Oesgard ! D’Oesgard en Ithri’vann


Couplet 2 :

Aujourd’hui ! Le peuple nain nous rappellent ! Nous passons l’Hunzrung Langk sans peine !

Nos proches ne nous manqueront pas ! Car nos frères sont en détresses !

Le Dragon on en fera qu’une bouchée pour lui réglé son compte on est armé !

Continuant à chanter ce chant, les nains étaient joyeux, même s’ils savaient tout ce qui les attendaient, ils le savaient que ça serait difficile. Pour palier au problème de la cargaison qui risquait de glisser avec les béliers, les nains avaient positionnés des cordes à l’arrière de chariots et les logisticiens tiraient dessus de toutes leurs forces pour éviter que ce dernier se retrouve tout en bas. Les deux carrioles passaient, il fallait désormais se diriger vers les mines. L’endroit était comme il l’avait prévu, digne du peuple nains, les runes et toutes autres décorations similaires envahissaient l’environnement, même si la lumière n’était plus présente, les torches permettaient d’éclairer un minimum, et les nains avaient prévus le coup, sur les chariots étaient posés des lanternes avec une forte luminosité.

« Bien… Formation serrée sur les chariots, Cognars ! Hurla Tromglod à ses nains. Le chemin semble être par là, il faut rejoindre les éclaireurs au plus vite, sinon on avancera pas. » Finit-il par chuchoter pour éviter le moindre bruit.

C’est ainsi que la petite troupe avança dans les rues des bas-fonds, admirant par la même occasion toute la splendeur architecturale naine. La hauteur sous plafond, les runes gravés sur le sol relatant les grands-rois nains, tout était splendide, mais bien trop calme. Ça manquait de peaux-vertes, de gobelins, de Kroaks, de Toxeuroves et de Lavascars. L’aventure venait très certainement que de commencer, c’était pour cette raison que ça manquait d’aventure. Tout se suivait parfaitement, tout était exceptionnellement beau, un cortège nain dans les rues des bas-fonds, ça faisait bien longtemps. Les azdamnazans durent bifurquer dans une petite rue pour rejoindre les éclaireurs, pour avoir le premier rapport de la journée, il était déjà l’heure de faire le feu de camp et de s’aliter.

S’arrêtant au fond d’une impasse, à l’emplacement de cette dite-croix, les nains attendirent les éclaireurs qui arrivèrent, avec quelques haches ensanglantés, rien de bien grave, juste quelques gobelins. Tous étaient contents de leurs journées, ils s’étaient bien amusé apparemment.

« Alors, demande Tromglod auprès des éclaireurs. Ce rapport ça donne quoi, vous avez dû affronter quoi ? Ca va pas de casse ? »


« Rien de bien grave, juste quelques gobelins tranchaient rien de bien important. Donc pour le premier rapport, on a pu voir quelques bêtes à éviter. Tromglod sortit sa carte et la donna à l’éclaireur, qui gribouilla dessus. Ici se trouve un camp de gobelins, là un Kroak et ici quelques Kobolds. Par contre sur cette route-là, on a rien trouvé du tout, bon par contre ça rallongera d’une heure ou deux le voyage. »
Prononça Slamdar, l’éclaireur en question qui faisait son rapport auprès de son chef.

« C’est bien, on va prendre le chemin là pour éviter tout problème, le matériel ça coûte chère. Bon rapport, continuer comme ça. »
Répondit Tromglod, en rangeant sa carte. « Bien, on monte le camp ici, cognars. On s’occupe de la première relève avec Grimdal, Ulfrok et Sakùr, on garde huit heures de sommeil » Il cita les noms, dont celui de Thordril dans le dernier groupe à prendre la garde.

La garde commença donc, les nains discutèrent de la journée quelques temps et de celle qui arriverait, comment la préparait et bien d’autres choses qui relèvent du mot « cheffer ». Arrivant aux bout de leurs heures de gardes, ils réveillèrent les autres nains, qui après leur garde en réveilla d’autres jusqu’à arriver au tour de Thordril. La nuit avait été bonne et elle semblait le continuer pour Thordril.    

   ©️ Jawilsia sur Never Utopia
   

   


Dernière édition par Tromglod Brûle-Hache le Sam 9 Mar 2019 - 20:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un holwerm pour le roi   Un holwerm pour le roi I_icon_minitimeDim 24 Fév 2019 - 19:24

Trou noir. Béant. Dangereux. Les mines étaient toujours des endroits qui paraissaient dangereux, mais à l'intérieur, lorsque l'on trouvait le filon, ces mines devenaient mystiques, surnaturelles. Ce trou là n'avait rien de mystique ou de beau. Tout au fond, au cœur de la montagne mère, se trouvait un Holwerm. Je ne savais même pas à quoi ça ressemblait. Tout ce que je savais, c'est que ça ressemblait à un ver de terre, mais plus grand que trois chaumières de nains, le tout dans des tunnels sombres et étroits. Un viandar, pour sûr. Pas rassurant. Je n'en avais pas vraiment dormi, cette nuit. Encore tout habillé, j'étais allongé sur mon lit. J'espère qu'il reste d'la Gorog pour moi, j'en aurai bien besoin !
Hier soir, en voulant me mêler aux dawis, j'avais entendu beaucoup trop d'histoire sur cette créature. C'tait pas un Gakorth des plaines du Zagazorn. Il habitait au fond de la montagne, dans son cœur même. Si les mineurs passaient des jours sous terre à creuser des tunnels, nous ne serons pas moins loti, excepté que nous cherchons à déranger le Holwerm. Et je crains que certains ne réchappent pas à ses mâchoires, si les histoires racontées qui étaient vraies. Mais le Groman-Rik l'avait ordonné, on n'avait pas trop le choix, à moins de s'exiler du Zagazorn. Vu l'trouillomètre où j'suis, c'est pas une si mauvaise idée.
Tromglod invita les Azdamnazans à se réunir. Je sortais, peu convaincu, et je vis le Thane qui scrutait l'attroupement. Il semblait, au contraire de moi, prêt à aller au combat. En rejoignant les nains, je cherchais Damdill, normalement non loin de son frère. Pas visible.

« Bien le bonjour mes frères … Au vu de ce qui nous attends je ne vais pas vous dire qu’on sortira d’ici vainqueur … Je ne vous mentirai pas non plus en vous disant qu’aucuns dawis n’a fuis devant ses responsabilités. Sermonna Tromglod, espérant trouver un brin de raison dans leur coeur. Mais, je vous dirai la vérité, aujourd’hui nous allons affronter qui tout au plus fait dix fois notre taille. Une bête qui peut cracher de la lave et qui plus est résiste même à la lave. Par contre, nous avons nos chances, le Groman-Rik a raison de donner une épreuve de ce genre, car nous sommes les Azdamnazans. Beaucoup périront dans cette folie, moi-même je ne suis pas sûr d’en revenir, mais ce qui est sûr mes frères c’est qu’en affrontant ce ver, nous aurons tous, et je dis bien tous, notre place au Morgankordum ! Heidum n’a qu’à bien se tenir, alors mes frères, je ne vous imposerai pas de rester, mais ce qui le feront, je veux un énorme cri de guerre pour vaincre ce monstre. Ong gorog a Morgankordum a Azdamnazis ! Ong gorog a Morgankordum a Azdamnazis. »

Je suivis la foule, en cri de guerre, tout en étant pensif, voir un peu frappé par la réalité. Si Tromglod décrivait lui même la bête ainsi, c'est que c'était sûrement sa plus proche description. Les nains qui ont fuit devaient sûrement avoir raison ! Néanmoins, je ne voulais pas fuir, malgré la peur. Je m'étais engagé dans ce voyage, je m'étais engagé devant Tromglod, le Groman-Rik, Damdill. Je ne pouvais fuir après toutes ces promesses. Après ce discours d'introduction, le Thane commença à parler de sa stratégie. Il raconta comment il pensait la chose. Piéger le ver dans un endroit où il était susceptible d'arriver, et l'attaquer par surprise jusqu'à sa mort. Un peu bourrin, mais je ne m'y connaissais pas, en combat. Tout ça, ça va être le Dum dans l'Drazh ! Trois coureurs, ou plutôt appâts, étaient nécessaire pour attirer le Holwerm vers les guerriers tapis dans l'ombre. Sakùr annonça le nom des coureurs.

« Bon, les coureurs dont nous aurons besoin seront au nombre de trois. Thordril Hargrund, Sàkur Frappefort et Sàrf Lance-Légère. Je vous invite à venir près de nous nous allons vous donner les indications à suivre. »

M-moi ? Pour ne pas hésiter, j'allais droit vers le jeune nain. Personne ne verrait ainsi que je suis mort de trouille. Pourquoi moi ? J'étais assez imposant, avec mes bras. Courir vite dans une mine ne serait pas chose aisée, je ne peux pas défoncer les parois avec mes épaules ! Néanmoins, les barbes n'en avaient pas fini avec les instructions. Lisant la carte, Tromglod annonça que de Kirgan à la mine, on en avait pour sept jours de trajet, et qu'il ne serait pas aisé. Il énumérera le contenu des sacs, et je frémis à l'idée d'avoir un tonneau de bière sur le dos de mon bélier. Ah, ça ! D'la bonne gorog pour baisser la mesure du trouillomètre ! Tromglod m'ordonna d'être au cœur du convoi, pour assurer à toute urgence. Je fus étonné qu'il ne mentionne pas Damdill, mais je n'eus pas le temps de demander. Très vite, chaque dawi fit l'inventaire de son sac, et je dus faire de même.

L'agitation était à son comble. Il n'y avait pas une barbe qui restait en place. Moi même je n'eus pas un temps de repos. J'avais en charge de revérifier une nouvelle fois l'armurerie, seul. Je compris que Damdill s'en était allé. Malgré tout, je n'eus pas le temps d'y songer. Courir après les nains qui tenaient encore coûte que coûte leur bouclier n'était pas chose aisée.

Finalement, la troupe fut prête. Elle s'engagea, en hurlant, tapant des boucliers, assez de bruit pour monter que les nains étaient prêt au combat. Nerveux, je ne fis aucun bruit. J'attendis juste que quelques dawis me dépassent avec leur monture avant d'engager Uzkular dans la descente.

« Soldats nains ! Aujourd’hui est un grand jour pour nous ! Alors pour l’honneur de nos frères ! Préparer la formation Baruk Kirgan ! Et en coeur pour le Groman-Rik ! » hurla Tromglod, avant d'entonner un chant, que tout les combattants connaissaient. Je pus me laisser emporter par les notes et les cris, ce qui rendait le départ vers l'inconnu et la peur plus simple.

Les mines se rapprochaient, et l'environnement éclairé par les torches était plein de surprise. Les nains avaient laissé leur marque sur la terre, en lui rendant hommage. Nous marchâmes encore quelques heures avant que le Thane Brûle-Hache ordonne de mettre le camp pour la nuit. Il donna un tour de garde à tour le monde. Je pris le dernier « quart », comme on dit. Cela m'arrangeait, je n'avais pas encore l'habitude de dormir puis de me re réveiller. Surtout dans ces conditions. Pas très rassuré sur mon lit de fortune, j'essayais de trouver le sommeil.

Deuxième jour


Une main me secoua vigoureusement. Je clignais des yeux, encore étourdi, alors qu'une voix grave chuchotait mon nom.

« Thordril ! C'est à ton tour de monter la garde ! Réveille toi dawi ! »

Je me roulais sur le dos en tentant de comprendre, et j'ouvrais les yeux. Le nain ne se fit pas prier. Dès qu'il me vit à peu près éveillé, il retourna se coucher. Tandis que moi, j'étais encore dans le brouillard. Je vis deux nains près du feu, qui devaient sûrement m'attendre. Je me redressais, et avant d'aller voir les deux dawis, je me pris le nécessaire pour fumer un peu d'herbe à pipe.

Dardan, nain de grande stature, surtout large, avec un petit ventre, se trouvait ici, en train de rire avec un autre nain que je ne connaissais pas, un peu plus jeune.

« Rináin ! On va accueillir notre dawi qui va affronter not' ver! »

Je fis un geste de la main pour saluer les deux nains, et je pris place non loin des braises. Les ombres dansaient sur les parois, et les flammes n'éclairaient que très peu, finalement. Les limites du camp établi par la troupe se perdait dans le noir. Le moindre bruit devenait inquiétant. Un ronflement, un coup de sabot rageur. Mon imagination me jouait des tours, à me faire regarder au loin, là où mon regard ne pouvait percer.

Soudain, je reçus un coup à l'épaule. Surpris, je sursautais.

« T'es silencieux, t'aurai peur du Drazh ? »

Les deux nains se mirent à rire. Mon excuse pour ne pas faire de même était ma pipe. Dardan s'en voulut un peu, de rire de moi, et de mon malaise.

« Tu t'en fais pour le ver ? Bah, 'vec un peu d'chance, tu lui fera peur et il se tuera lui même ! »

«J'suis pas un combattant comme toi, j'suis un Okri. J'crée les armes, j'les use pas ! »

« Allons, qu'est que ça t'change ? Au lieu d'taper l'enclume, tu tapes du vivant et voilà ! »

Je préférais en sourire, plutôt que de répondre. Ils étaient des combattants confirmés, ils avaient moins peur, ou alors ils savaient ne pas le montrer.

Rináin se leva et étira ses bras.

« Thordril, faut réveiller les dormeurs ! »

« Je vais plutôt réveiller not' feu. »

« T'casse pas trop la tête, on partira bientôt. »

J'eus quand même mon plaisir à faire renaître les flammes et à me couvrir les doigts de cendre pendant que la compagnie s'affairait avec efficacité. Pendant que je rangeais mon couchage et que je m'apprêtais à sortir une petite rasade de bière, un dawi m'apporta une lame.

« Dawi ! Pendant que le Haraz est brûlant et présent, tu pourrai réparer mon tranchoir ? Il est un peu usé sur l'bord, ça prendra pas beaucoup de temps. »

Je pris entre mes mains la petite lame, qui aurait pu être un poignard, et je me dirigeais vers le feu avec un petit marteau, au grand dam de mon bélier qui fit un petit cri de protestation. Réchauffant la lame avec patience, je la détaillais sous tout les angles. Peu soignée sur le manche, elle semblait avoir été passé au feu, le tranchant n'était pas égal sur toute la lame. Encore un boulot d'Umgli ça, ils devraient plus faire l'moindre tranchoir.

Lorsque je rendis au nain son maudit tranchoir, la troupe était déjà prête à se remettre en route. Les chariots finissaient d'être chargés, et certains nains impatients piétinaient le sol, avec leurs pieds ou sur leurs montures, pressés de lever le camp.

En flanc de procession, je tentais de rester alerte sur le chemin qui continuait de descendre. De temps en temps, il se stabilisait et ne descendait plus. Mais on se sentait s'enfoncer peu à peu dans les profondeurs. La lumière du soleil manquait un peu, mais les torches régulièrement disposés rapportaient une source de lumière suffisante pour ne pas se sentir trop inquiéter par l'ambiance caverneuse qui régnait. On voyait de ci de là les traces des mineurs qui étaient passés par là pour creuser ces boyaux. Quelques éclats qui rayonnaient dans le noir, sur les murs ou sur le sol, des minerais trop petits pour être ramassés, mais qui donnaient un scintillement particulier à la grotte. Au détour d'un croisement, je crus même voir un rail et un wagon. Mais ce chemin n'était pas éclairé par des torches allumés. Aussi, je fus content de passer mon chemin, au rythme du chariot. 275

Peu de temps après, le convoi s'immobilisa, et un son commença à résonner dans le vide de la caverne. Je n'eus pas besoin de bouger pour voir une fumée verdâtre s'élever de quelque chose de monstrueux, que je ne pus voir. Je n'entendais que le cri de Sakùr, qui s'élevait en un cri de guerre.

« Kroak, dawi, à l'attaque ! »

Chacun connaissait son rôle, lors d'une attaque de n'importe quel être agressif. Le mien, c'était de ne pas bouger. De toute façon, je ne pouvais pas vraiment bouger, même si on me le demandait. Tétanisé, je regardais le combat. A la faible lumière des torches, je vis une grande créature, sur des pattes fines et géantes, balader ses filaments au dessus des nains. Un bras bouscula une torche, qui tomba au sol brûler un nain. Néanmoins, il fut vengé rapidement par Sakùr qui administra un coup de hache qui blessa la créature sur ce filament.

« Il faut attaquer les flagelles, vite ! »

Les nains ne reculèrent pas, même si ils étaient bousculés et envoyés contre le mur. Je vis furtivement Tromglod saisir une torche et la brandir, prêt à brûler. Le Kroak gémit et recula, il cessa d'attaquer. Ce fut l’occasion à saisir pour les Azdamnzans, qui foncèrent avec leurs épieux pour transpercer la bestiole. Comme aveuglé par la lumière, il ne pouvait se défendre, ses flagelles s'agitaient sans atteindre son ennemi. Finalement, il s'effondra au sol, le calme revint, avant que les nains célèbrent leur victoire.

« La hache vaincra toujours ! »

« Vive les Azdamnazans »

« Or ! Or ! »

Il fallait maintenant déblayer le chemin, car le chariot ne passerait pas. Cela fit perdre un temps considérable, que Grimdal fit souligner.

« Nous avons perdu du temps à cause d'c'maudit Kroak, avançons encore un peu, mais nous tarderons pas à monter l'camp. »

Tromglod approuva et nous nous préparâmes à manger peu de temps plus tard, chacun avec sa viande, qui me rappelait les plaines du Brissalion. Cette fois ci, Grimdal donna les tours de garde de chacun, et cette fois, je fus l'un des premiers à monter la garde. Pas encore remis de l'attaque de la journée, je regardais nerveusement les alentours, avant d'avoir la chance de pouvoir essayer de dormir.
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Tromglod Brûle-Hache
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MessageSujet: Re: Un holwerm pour le roi   Un holwerm pour le roi I_icon_minitimeDim 24 Fév 2019 - 20:45


Deuxième journée

Le réveil ne fut pas de tout repos pour toi, tu étais plongée dans ce doux rêve encore qu’une fois, prêt à éteindre la mort comme à ton habitude. En te réveillant, cette fois-ci tu te retrouvas face à un drow qui eut jouissance à t’éteindre de sa lame, bien sûr empoisonnée c’est un drow. Le réveil fut difficile, tout comme ton sommeil, il faut dire que dormir sur un sac de couchage dans une impasse qui commence doucement à être cabossé, ça fait mal dormir. C’est ainsi que rêvassant doucement tu ouvris les yeux haïssant le décor sombre qui t’entourait, mais aimant les gens qui t’entouraient. Le camp se réorganisa, tandis qu’un éclaireur revenait en trombe vers vous, son allure ne laissait présager rien de bon, surtout quand ce dernier courait en brandissant ses armes de chaque côté, tu le sentais, tu le voyais qu’il n’était pas à l’aise. Sans l’ombre d’un doute tu te relevas, en caleçon, comme tu avais dormis, attrapant Joyeuse et Trancheuse tu avanças doucement. Les Azdamnazans te regardaient, tu avais un peu l’air bête dans cette tenue. Bête, telle était le terme, un Kroak cette bête aux bras fins comme des ficelles et à une grandeur énorme fonçait droit sur vous, prêt à vous déchiqueter de ses mâchoires.


« Kroak, dawi, à l'attaque ! » Cria Sakùr à votre encontre, la bête faisait plus de deux mètres cinquante de haut, et vous un mètre trente. Elle faisait le double de votre taille, mais vous étiez bien plus nombreux. C’est ainsi que vous ruinèrent sa vie à cette pauvre bête. Un filament du Kroak fit tomber une torche sur un nain qui s’en trouva brûler au deuxième degré, le pauvre en hurla de douleur, mais il devait être venger. Sakùr de son bras lourd fit comme un forgeron en rut, prenant de l’élan il s’élance sur le dit filament et lui asséna un violent qui scinda la sorte de filament deux.
« Kroak, dawi, à l'attaque ! »  Cria-t-il de nouveau, voulant en finir une fois pour toute avec cette bestiole qui lui faisait de l’ombre. Tu la vis cette torche, abandonnait sur le sol par ton compagnon qui se fit brûler, tel un héros du Zagazorn tu avanças, comme dominer par Ikthor et Heidum en même temps. Tu récupéras cette torche, toi le chef des Azdamnazans qui devait de nouveau faire face à une épreuve, prouver ta crédulité au sein du groupe. Trancheuse tomba lourdement au sol tandis que la torche prenait sa place. Brandissant la torche vers le Kroak, tu regardas la bête, fébrilement se retourner dans sa peur, elle évitait la lumière. Cette lumière même, tu étais comme l’un de ses elfes dont on te racontait l’histoire qui mena son peuple au Puy d’Elda, le nain qui guidait à travers la tempête. Trois nains en profitèrent et attaquèrent leurs cibles qui tomba face à ses redoutables ennemis, les nains.

l’ensemble des mercenaires reprirent leurs tâches. Grimdal ordonna la création d’une barrière qui servirait à protéger l’impasse avec les restes du Kroak. Pendant ce temps, Helda, administrait les premiers soins au nain tombait au combat et en déduisit son état de santé, qui était très bon. Rien de bien méchant, mais ce dernier ne pourrait pas combattre avant quelques jours. De l’autre côté Sakùr renvoya les éclaireurs à l’avant du conflit pour les guider dans la noirceur. Et toi, toi tu revêtis ton armure et toi, tu déchiqueta la tête du Kroak et tu la plaça sur un chariot, elle aussi te servirait de trophée auprès du roi, il fallait désormais avancer, la nuit n’était pas très loin. Après avoir tout préparé, Tes nains continuèrent leurs chemins vers les mines, prêt à en découdre, il le fallait pour le bien de votre communauté.

« Sakùr et Grimdal, dites aux haches de reprendre la route, Helda a dit que l’état du nain était stable et que les autres n’ont que des petits maux de dos rien de bien grave. Dites leurs aussi qu’au prochain campement on s’organisera et on campera une journée entière pour établir une sorte d’avant-poste, les chariots ne pourront plus avancer, on en profitera aussi pour laisser les béliers et les cavaliers à ce point d’accroche. Grimdal, tu resteras avec eux afin d’établir le campement, nous aurons besoin d’Helda et de Thordril pour tout ce qui est soin et réparation rapide du matériel. Quant-aux-autres tu pourras les garder avec toi. Nous allons nous trouver dans une rue et on devra bloquer les deux issues, je t’en parlerai plus en détail quand on y sera. » Donnas-tu comme consigne à tes amis.

La route reprit de plus belle et il était vrai que les chariots avait de plus en plus de mal, s’embourbant de-ci et de-là il fallait arrêter ce massacre et trouver une solution. Avançant jusqu’aux prochaines avant-poste qui s’ouvrait à vous, vous y retrouvèrent de nouveaux les éclaireurs, dont un qui était blessé, Helda lui fit un diagnostic et ce fut une mauvaise nouvelle, il n’en mourrait pas, mais son état incapacitant pour une voire deux ennéades, il était préférable pour lui de le laisser à ce poste de commandement sommaire que tu avais parlé à tes deux officiers. En arrivant au camp Sakùr donna l’ordre des quarts et tu en profitas pour passer une bonne nuit de sommeil, comme convenu, l’endroit était une petite rue qui serait renforcé de tous les côtés le lendemain.

Troisième journée

La rue pouvait assez aisément devenir une sorte de place fortifiée, très vite tu ordonnas aux nains de décharger la totalité des chariots. Pouvant profiter des quelques chariots de l’expédition tu bloquas les deux issues afin de ne pas être déranger par une bête ou autre. Dans cette même ruelle se trouvait une forge, tu ordonnas à Thordril d’y récupérer les armes et les armures nécessaires pour rafistoler les nains qui auraient cassés leurs armures et surtout, tu admiras la forge de Kirgan. Autant son mobilier que ses créations, la beauté n’avait d’égale sur tout le continent, tout du moins tout ce que tu avais pu en parcourir. En second point, tu ordonnas à tes frères de piéger les extérieurs afin qu’aucun ennemi ne puisse essayer de franchir les barrières. C’était ainsi que se déroulait tes plans, et jusque là tout ce que tu avais prévu s’était déroulé sans aucun encombre.

Tu en profitas pour passer un peu de temps avec quelques-uns de tes nains, afin de discuter de choses et d’autres et de vérifier leur trouillomètre. Il commençait déjà à se faire tard, et les gens commençaient à vouloir dormir. Tu avanças vers cette naine qui faisait les soins, cette fameuse Helda qui était une resplendissante naine et ses charmes t’avaient beaucoup de fois fait rêvasser, oh oui tu rêvassais de l’éteindre sur cette neige blanche. Elle rangeait son matériel de soin qu’elle avait utilisé sur l’éclaireur de nouveau, il lui fallait un soin constant à ce nain, pour éviter que sa blessure faite par un gobelin ne se gangrène ou pire encore.

« ‘lors Helda … Not’ éclaireur s’port’ mieux ? Dis-tu rougissant, face au seul être qui pouvait te faire flancher et t’abattre d’un seul coup. »

« Oh … L’va pou’l’miu’ aprè’ faudra d’tem’ pou’qui’puiss’ r’veni’ su’patt.
Te répondit-elle, à toi qui ne pouvait lui cacher ses sentiments, mais tu vis qu’elle rougissait aussi. »

« C’bien ça … Faudra qu’tu viennes av’c nou’ dans l’mine pou’ taper l’holw’rm. »
Et ainsi elle te gratifia d’un sourire qui était une approbation.

Tu te baladas après ça, pensant à elle, à comment tu l’imaginais avec toi, dans une chaumière avec cinq enfants dorlotaient et bien éduquaient, représentant fièrement les nains Brûles-Haches. C’est ainsi que te vint une idée, celle de recueillir dans ta famille à un seul membre, l’ensemble des nains Azdamnazans qui ne possèdent pas de clans. Encore faudrait-il qu’ils acceptent, mais tu savais quand tu le ferais, au moment où tu ramèneras la tête du Holwerm au GromanRik. Par la suite tu tombas sur Thordril qui semblait-il vérifier le stock de la forge comme convenu.

« Baruk Thordril … Tout s’passe pou’l’mieux ici d’dans ?
Lui demandas-tu, il n’était pas habitué à tout ces combats, ce nain était un forgeron pas un combattant émérite comme les Azdamnazans. Comment s’portent tout c’t’équip’ment dis-moi. »
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MessageSujet: Re: Un holwerm pour le roi   Un holwerm pour le roi I_icon_minitimeSam 9 Mar 2019 - 19:12

Troisième journée

Ce fut une journée très particulière pour moi. Alors que je pensais qu'une expédition se limitait à avancer et à éradiquer les dangers, ma vision fut complètement changée. Tromglod, voyant la difficile avancée des chariots dans les tunnels étroits, décida de profiter d'un plus ou moins grand espace, repéré par des éclaireurs, pour poser une sorte de camp permanent, du moins permanent pour l'expédition. A mon grand regret, il avait été décidé que les montures resteraient sur place également, et qu'il faudrait continuer à pied.

La veille, dans la nuit noire et la fatigue, je n'avais pas osé regarder aux alentours, j'avais dormi, et exceptionnellement, je n'avais pas eu à prendre de tour de garde. Aussi, lorsque je me réveillais, les nains étaient déjà au travail. Je n'étais pas très réactif, aussi je me dirigeais vers le rassemblement, encore un peu ensommeillé. Tout de suite, Tromglod me mena vers une activité bien plus excitante. Dans un coin plus sombre, que les torches éclairaient peu, se trouvait une forge. Je levais les yeux vers la plus grande forge que j'avais vu de ma vie. Une cheminée décorée, plus grande que quatre nains réunis. L'âtre était si grand qu'il était presque impossible de l'encadrer avec les bras. Assurément, cette forge avait été utilisé par une ribambelle de nain. De plus, le mobilier de travail, les multiples enclumes, tout était resté en place. J'avais scruté les bases du mobilier, en regardant leur décoration. A peine de la poussière. L'endroit était surnaturel.

Ma contemplation fut interrompue par le travail qui pressait. Déjà les guerriers entassaient leur matériel, déjà abîmés par le Kroak. Je partais de ce pas chercher mes outils, puis raviver le feu. Je voulais simplement allumer une petite flamme, pour rafistoler une armure cabossée. Mais la forge était affamée, impatiente de fonctionner à nouveau. Malgré ma délicatesse, le feu naquit d'un bond, je me brûlai le bout des doigts, même à travers mes gants. La lumière et la chaleur envahit la grotte, et lui donnait un air beaucoup plus chaleureux, rassurant. Pour une fois, j'oubliais la situation, notre but, je me concentrais sur le fer, et le cuir, au sein d'une montagne sacrée. Je profitais du moment présent, car c'était un moment très important, qui ne se reproduirait pas deux fois.

Néanmoins, je n'avais pas l'habitude d'avoir autant de travail. Damdill devait faire être très efficace pour inspecter l'équipement de tout un Clan en une journée. D'épée en hache, en tranchoir obscure, les casques, les jambières, les canons d'avant-bras. Mes compétences encore débutantes sur certains points, je devais quand même me dépêcher. Tour rapide du matériel, solidité, réparation si besoin, refaire des lanières, aiguiser les haches, parfois refaire fondre un peu d'acier pour remplacer des éclats partis au combat. J'ai même dû refaire une jambière qui avait brûlée, à l'identique. Pas très doué dans la fabrication à base de cuir, j'espérais que le nain qui avait perdu sa jambière ne sera pas surpris par ma création !

La fatigue commençait à me prendre, mais je voulais encore laisser le feu un petit moment. Laisser un peu de confort. Après tout, nous étions en sécurité ici, pourquoi éteindre ? Je scrutais néanmoins les stocks de charbon qui restaient, car rien n'excluait que je puisse rester ici à gérer l'arrière, comme je le faisais au dehors. Je tournais la tête. Tromglod se dirigeait vers moi. Je me redressais.

« Baruk Thordril … Tout s’passe pou’l’mieux ici d’dans ? Comment s’portent tout c’t’équip’ment dis-moi. »

« Baruk ! Et bien, pas trop mal. J'ai r'fais le tour de tout l'monde, en rafistolant un peu de tout. Juste un dawi qui a dû s'brûler la jambe ou j'sais pas, j'ai dû lui r'faire une jambière ! Mais n'me remercie pas. »

Je lui tournais le dos et je levais les bras vers la cheminée.

« Remercie l'Angaz de Kirgan ! »

Après ces mots plutôt sacrés, qui résonnèrent dans la grotte au haut plafond, le Thane me laissa pour le dîner, et la nuit. Le feu diminua, pour permettre aux dawis de dormir. Cette fois, j'avais hérité d'un tour de garde en pleine nuit.

Ce fut Sakùr qui me réveilla, sans ménagement. Un bon coup sur la barbe, qui me fit grogner.

« Debout l'forgeron, de toute façon t'aura d'quoi bavarder, prends ta pipe ! »


Embrouillé, j'obéis au nain, pris ma pipe et rejoignait les deux nains. La garde était plus confortable que ces dernières nuits. Le feu était bien alimenté, bien encadré, de quoi s'asseoir de manière agréable dans ces vieilles grottes. Cela me fit oublier quelque peu nos aventures, avant que le guerrier nain prenne la parole.

« Avec cette journée, j'nai point eu l'temps de discuter avec vous de notre stratégie face à notre future proie ! C'est pour ça que j'ai demandé à Tromglod de faire de nous un groupe de veilleurs ce soir, aucun dawi ne pourra nous interrompre. »

Je devinais sans peine que l'autre dawi, un peu fin, mais au regard sûr, était Sàrf Lance-Légère. Je n'avais pas envie d'aborder le sujet, ce n'était pas encore le moment. Le nain ouvrit une carte devant nous et nous invita à nous rapprocher. Je scrutais l'amas de chemins qui étaient tracés, sans comprendre.

« Nous devons chercher à mener le ver dans une embuscade où le reste des nains pourra attendre avant d'attaquer. Il y a beaucoup d'endroits possibles, mais nous avons pensé à celui là, ou celui là. »

Il montra tour à tour les lieux avec le doigt sur la carte, qui semblaient proches l'un de l'autre.

« Le Holwerm se cache près de la chaleur, aussi il ne restera que quelques tunnels à explorer pour le trouver. C'est notre rôle. »


« -Et comment on saura qu'on l'a trouvé, c'te ver ? J'en ai jamais vu d'mes yeux moi. »

« -Quand tu le verra tu le saura ! En tout cas, celui qui aura trouvé l'ennemi se chargera de le conduire jusqu'à l'embuscade. »

Je n'avais pas envie de rester tout seul face à ce vandiar ! Et si je me perdais, que je ne retrouvais jamais la grotte ? J'essayais de prendre la parole en hésitant.

« Euh, est-ce qu'on va convenir d'un code ? A crier pour celui qui trouvera le verre ? »

Sàkur me sourit, comprenant visiblement mes motifs.

« Pourquoi pas gorm ? »

Sàrf, occupé à bourrer sa pipe, grogna.

« On l'entendra jamais dans l'tunnel, faut un grand mot ! »

Le silence se fit, dans une grotte où le crépitement du feu résonnait.

« Pourquoi pas crier Anu ? C'est une bonne information sur la situation. »

Sàkur y songea, avant de hocher la tête pour approuver. Il me fit un clin d'oeil.

« En tout cas, j'espère que si la bête est pour toi, tu l'oubliera pas ! »


Quatrième journée

Après une nuit coupée par les 2h de gardes, j'eus du mal à me réveiller. Une gorog pour m'lever ! Et il en fallait, pour continuer à rentrer dans la montagne à pied. Torches à la main, sacs sur le dos, nous partîmes en rang serrés rejoindre les éclaireurs qui étaient partis bien avant nous.

Je marchais calmement vers la fin de la file de nains, le feu agitant les ombres en rythme sur les parois, qui brillaient toujours un peu. Elles étaient tout de même moins décorés qu'au début, signe que la montagne de Kirgan se montrait sous un autre jour, plus sombre. Le rythme inlassable de la marche régulière, sans chanson. Visiblement, le cœur des Azdamnazans n'était pas au rendez-vous.

Les éclaireurs vinrent à nous plus rapidement que prévu, semble-t-il, car le groupe s'arrêta un petit moment. Une voix s'éleva du silence, résonnant à l'infini dans le tunnel.

« Makz, dawis ! Des gobelins rôdent non loin d'ici, soyez prêt à attaquer. »


Avec la déformation, je ne pus savoir qui prononçait les ordres. Malgré ma position arrière, je serrais dans ma poche ma hache de combat, pour me rassurer. Les nains ne se cachaient pas, mais accéléraient le pas, sûrement pour ne pas se faire surprendre eux même.

Le combat se fit dans une plus grande pièce. Je vis l'éclat jaune des yeux mauvais des Grobis. La première ligne se détacha du convoi pour foncer, les autres restaient en arrière, aux aguets, mais l'affrontement ne dura pas. Bien vite, le calme se fit, et les corps des gobelins étaient étalés sur le sol. Quelques Og retentirent, avant un rappel à l'ordre. Des éclaireurs furent envoyés pour vérifier les environs, au cas où d'autres gobelins nous tendraient un piège, mais il fut finalement décidé que la pièce était spacieuse et qu'il n'y en aurait peut être pas d'aussi spacieuse avant quelques heures de marches.

Pour ma part, je ne trouvais pas la pièce très accueillante. Basse de plafond, sans torche accrochée au mur, le feu était bel et bien notre seul source de lumière. Un dîner qui devenait moins savoureux, car la conservation n'était pas idéale. Déjà, l'arrière camp me manquait, mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir énormément, je ne voulais pas. J'étais ici, j'avais une mission, plus rapidement elle était accomplie, plus rapidement je sortirai de là, et j'aurai de l'or. Ce fut la motivation qui m'emmena dans mon sac de couchage, sans penser à mon tour de garde, encore une fois en pleine nuit.
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MessageSujet: Re: Un holwerm pour le roi   Un holwerm pour le roi I_icon_minitimeJeu 21 Mar 2019 - 21:47


L’aurore se levait à peine dès lors que les haches présents afin de garder la place fortifiée firent lever leurs frères dans le plus grand des courages, en réalité leur avançait leur avait permis de bien avancé. Les plans avaient estimés une dégradation du sol plutôt très rapide dans les décombres de la cité alors que le début des mines s’offrait à eux dans une journée et demi de marche, selon les plans encore une fois. Gobelins, toxeuroves ou toutes autres bestioles des catacombes n’aurait pus emmenés les haches de Tromglod au-delà de leur désir, encore une fois ils répondaient à l’appel de leurs frères, mais le défi avait-il réellement commencé pour ses barbes. Lors de la grande bataille d’Almis qui conduisit ce mercenaire dans l’une des cités naines, ils rencontrèrent bien des choses ignobles et certainement plus défaillante les unes que les autres. À l’instar de cette grande cité qui accueillit malgré elle le nom d’insoumise, Kirgan quant-à-elle avait coulé sous la lave, elle était enseveli des bêtes les plus ignobles et les plus dangereuses que Miradelphia ne connaissaient que dans des contes et légendes.

Parlons-en de ses contes, le temps que les nains dorment nous en avons le temps, c’est pour cette raison et croyez-en mon expérience, pensait à un nain qui ronfle avec sa barbe emplit de mousse et de fromage. La bouche béante prêt à accueillir multiples choses partant de moustiques à d’autres insectes autant dégueulasses les uns que les autres, le nain dort bien, il est bras ballant du lit avec sa choppe ne tenant que par deux malheureux doigts qui n’ont, ô grand Iktor rien demandé. Imaginez-vous quelques secondes, La véritable Kirgan, celle que tout le monde n’ose rencontrer de nouveau depuis l’effusion de lave. L’endroit est totalement vide de sa chair la plus tendre, les nains n’ayant pas désertés l’endroit se retrouver emmurer vivant dans la pierre, ne laissant qu’une simple digestion au volcan. Cabossés de toute part l’endroit en devient quasiment impraticable à cause de la roche volcanique, qui quant-à-elle, ne s’est pas encore exactement éteint et laisse émerger quelques souffles de vies. Seul le jaune de la lave permet un éclairage assez persévérant pour que les nains puissent avancer dans cet endroit lugubre, l’espace qui se jaunit autour de cet endroit permet bien des choses et de là mon imagination en découle.

Imaginer donc les bruits sourds d’une lave chaude qui évapore ses derniers souffles de vies POC ! POC ! POC ! Et ça à longueur de nuit, pouvez-vous réellement bien dormir. Avec toute ceci, pensez à ce chemin cabossés qui donne un mal de dos ou un mal de jambe tellement le chemin est impraticable à cause de la lave qui a cabossé Kirgan. L’avenir est plus qu’incertain pour les Azdamnazans, surtout quand on s’imagine que les êtres qui peuplent ces bas-fonds n’ont pas once de nourriture, l’endroit bien trop en profondeur ne laisse apparaître aucunes chauves-souris, sauf quelques-unes bien trop téméraire à tout danger. Les araignées et toutes autres superbes insectes eux ont bel et bien migré plus à la surface ou l’espace laisse encore entrer quelques copines qu’elles se délecteront de savourer allégrement sur leur fil de soie. Ils ne restent donc plus beaucoup de choix, en réalité et à cet profondeur seul un chaos sans nom règne et là n’intervient plus le monde que l’on connaît à la surface.

Nous entrons alors dans ce que l’on appel un monde souterrain, un monde où le noir complet règne en compagnie de son amie, l’eau, où la puissance de cette dernière, salvatrice, découle depuis des milliers d’années creusant des galeries tellement grandes qu’il ne resta plus qu’au nain à les tailler à  leur grandeur. On peut imaginer ce scénario pour bien des cités et même Kirgan, elle-même a dû en être ainsi, qui peut réellement le dire mise-à-part son fondateur, feu, Jormin Souffle-Dragon, le grand-roi qui vit la destruction de la majestueuse Ankorong, détruite par des créatures. Enfin, dans ce monde où l’obscurité est la maîtresse des lieux, le chaos règne en maître, si la nourriture n’est pas assez abondante pour les créatures qui y vivent, il est nécessaire, à  ces vils créatures en question, qu’elles se mangent entre elles. Imaginons donc un scénario ou l’apocalypse amena des gobelins a tuer des Toxeuroves, des kerkands, ou d’autres bestioles dont la noirceur et le froid ne dérange cherchant à se grignoter l’un l’autre afin d’éponger une soif, la faim.

C’est ainsi, qu’après cette narration sorti des tréfonds de l’oubli pour remettre les choses aux clairs concernant le bestiaire qui pouvait s’offrir aux nains au sein des catacombes de leur magnifique cité. Tromglod se réveilla tendrement, sans avoir la once de l’heure qu’il était ou qu’il est ou qu’il sera, le réveil fut douloureux dans ceux qui pouvaient s’apparenter à une rue marchande de la grande cité. Vêtu de son plus simple apparat, il admira par la fenêtre, le nain pouvait admirer encore une fois ce chaos qui prendrait certainement des siècles à pouvoir réhabiliter la cité pour pouvoir y vivre convenablement. La rue était en ligne droite et aucunes embouchures ou presque séparait les nains d’une potentielle mésaventure apportant sur son chemin une scène apocalyptique, très facilement les barricades furent levés comme décrit dans la journée précédente. L’avantage de cette rue était qu’il y avait assez de lits pour pouvoir y faire dormir le contingent de mercenaire et c’est ceux qui s’était passé.

Tromglod après avoir admiré cette ruelle aménagée se décida à revêtir doucement son armure et a allait becter un délicieux morceau de fromage et une pinte de bière afin de partir à la rencontre du Holwerm. Le temps était désormais au départ, et très rapidement Tromglod s’avança vers Sàkur, son ami, qui attendait le départ, prenant les devants, le sous-chef avait déjà réveillé l’équipe et dépêchait les éclaireurs jusqu’au prochain bivouac, qui espérons-le. Sera rapidement accessible, le prochain lieu de sommeil n’était pas forcément éloigné, et des renseignements de la veille il ne serait pas forcément semer d’embûche, mis-à-part si l’une des engeances avait décidés de migrer. Le chef des mercenaires ordonna donc à son équipe de se mobiliser de nouveau, le défi leur tendait les mains et il fallait l’atteindre le plus rapidement possible si on voulait passer une bonne nuit.

« Aller les bavettes ... On y va, on devrait être arriver dans pas longtemps, si on a un peu de chance on aura des peaux-vertes sur la route, ce qui permettra de se réchauffer un peu.
Prononça-t-il sans crier, afin de ne pas attirer l’attention des bêtes aux alentours il fallait préférer parler, sinon le chemin serait un vrai périple, et il l’est déjà assez comme ça. On est parti pour affronter le holwerm, et ça sera pas de tout repos, faites comme d’habitude, faites-moi confiance et on y arrivera. Pour ma part mes amis, je vous fais confiance. »

Les nains répondirent à l’unisson que eux aussi faisait confiance à leur chef, beaucoup d’entre eux faisaient confiance à Tromglod, mais il ne va pas sans dire que la peur commence doucement à émerger. Bienheureusement pour eux, leur plus gros défi fût de croiser le Toxeurove dans les ruines, ce qui représente en réalité rien de bien méchants, Le groupe réduit à un nombre d’une trentaine de haches se mit en route. Escaladant la muraille, leurs frères les saluèrent de la main pour leur signifier bien du courage et qu’Ikthor leur soit garant de leur hargne au combat, passant de-ci et de -là par difficulté et bien d’autres choses. Les cognars semblaient confiants dans leur avancée et ne risquaient pour l’instant de croiser personne, bien sûr, ils sont tout de même prêt au combat et ont prêt d’eux la hache qui leur servira à décapiter l’ennemi.

Passant après un douloureux passage rampant à travers les pierres effondraient et le sol envahis de lave rocheuse, les nains virent un campement de fortune devant eux. Ce dernier était emplie de la vermine verdâtre qui se délectait d’un succulent repas à base de Kerkand tué par un coup de chance plus qu’autre chose. Les corps mutilés des gobelins jonchés le sol sur leur droite tout comme le sang de leur victime, les peaux-vertes savouraient la bestiole un peu plus reculé, malheureusement, les torches sommaires crées par les gobelins se voyaient vite remarquer, tout comme celle des cognars. Les deux côtés se mirent à crier et se préparaient à une lutte acharnée, On pouvaient compter d’ici et de là, une petite quarantaine de gobelins, ce qui ne représenteraient par un réel défi pour les nains, juste une perte de temps.

Par un réel réflexe présent au sein des Azdamnazans, un mur de bouclier se prépara ce qui évita de justesse la première volée de javelots gobelins qui vint heurter les targes rondes. Suite à cela, les cognars chargèrent les gobelins et la véritable lutte commença, Tromglod parcouru la route, le chef gobelin l’attendait, accompagné de deux autres peaux-vertes ce dernier voyait le chef des mercenaires courir en sa direction et se prépara. Si le nain continuait sa course il se ferait empaler aussi vite qu’il pourrait en déchiqueter le chef, il stoppa donc sa course attendant la réaction de ses nouveaux jouets qui ne tarda pas à arriver. Le premier gobelin, légèrement sur la droite du dawi s’élança et tenta d’asséner un coup violent prêt à atteindre le poumon du guerrier, esquivant de justesse il jeta sa proie au sol, le gobelin tituba sur quelques mètres et chuta.

Le deuxième avança prudemment, détournant le regard de Tromglod du chef qui en profita pour courir sur ce dernier, mais le nain est réactif et vint planter Joyeuse tenu dans sa main gauche dans le cou du chef qui mourut sur le coup. Les deux gobelins, énervaient de la mort de leur maître, courut vers le Thane qui para un coup, malheureusement l’autre effleura son épaule, quand bien même. Le guerrier se reprit et s’élança sur la gobelin lui arrachant la jugulaire d’un coup de hache très vif, le sang gicla de tout part et inonda le nain, laissant vraiment faire apparaître la hargne guerrière de Tromglod. Le dernier verdâtre s’élanca sur le nain et se vit interrompre par un coup de poing en plein nez, le chef Azdamnazan continua à le ruée de coup au sol. Les minutes passèrent alors que le combat se finit.

« Trom’ ! On devrait trouver un coin où se pieuter ! Après c’combat j’sais pas si beaucoup s’ront ‘core debout dans trois s’condes ! Demande Sàkur s’inquiétant de l’état de la troupe. Y a un bercail assez chaud pour nous accueillir dans l’prochain quartier autant en profiter ! »

« T’as bien raison … c’est un peu lourd tout ce barda ! Pis, si on est en forme l’Holwerm dura trois minutes ! » Surenchérit Ulfrok.

« Où tu dureras trois minutes Ulfrok, très bien, Aller les bavettes ! Encore un quartier et vous aurez l’temps d’vous boire une bière ! Répondit Tromglod remplie du sang des peaux-vertes. Si on continue à c’te marche on atteint les grottes dans pas longtemps, alors demain on se magne ! »

Sur ces belles paroles, les nains reprirent la route afin d’atteindre leur prochain quartier qui serait bien plus douillé espérons-le. Beaucoup de nains semblaient tirailler par la fatigue du trajet, ça faisait déjà quatre jours qu’ils étaient dans les bas-fonds de Kirgan et tout esprit s’en trouverait affaibli par ce voyage incroyable au sein des ruines d’une capitale. Les cognars rejoignirent très vite le quartier où il devait loger et le camp s’installa doucement prenant sommeil et laissant place au tour de garde.

Cinquième journée.

La nuit était calme en cette cinquième journée et l’ensemble des haches dormaient à point nommés sur le sol de ce fameux quartier. Seulement trois unités étaient encore éveillés et prenaient patiemment leurs tours de gardes autour du feu, près de l’entrée de cette impasse. Pour la continuité des fameux tours de gardes, les trois traînes-poussières à avoir pris le fardeau du tour de garde était trois compères qui avaient l’habitude de  s’étripailler ensemble. Kormdal, était l’un des éclaireurs des Azdamnazans, son teint et son apparence physiques pouvaient laisser les trois quarts des bavettes qu’ils croisaient enviaient que ce queutar aille toucher leur jouflu et elle voulait très certainement toucher son pieutard, cet caboche avait dans les soixante dix ans. S’en venait ensuite Balkaag, véritable poilu, ce nain avait récemment rejoints les Haches-à-vendre, il connaissait bien Kormdal, tout deux étaient originaires du même quartier. La dernière personne présente durant ce tour de garde n’était autres que Ulfrok Mainforte, véritable cognar des Azdamnazans, il avait pour réputation d’être l’un de ces nains prêts à calancher pour sauver ses amis.

L’ensemble de ces courtes-pattes étaient assis autour du fumeux se partageant délicatement l’herbe à pipe de main en main afin d’animer un peu à l’ennui à discuter tranquillement. Pendant ce temps, il fallait dire que les barbes poquaient énormément et un viandar pouvait sentir la présence d’un nain à trois kilomètres à la ronde très certainement. C’est ainsi qu’une maman Kerkand, alléchait par l’odeur et l’envie de nourrir ses Chiars, ou sa horde ravageuse, peut-être n’était elle pas seule, se mit en route vers les puants.

« Arrête un peu tes marmouseries espèce de Grimpe-vieille et ouvre tes esgourdes, plutôt que d’ouvrir ton gueuloir. Un Holwerm c’est un viandar long comme vingt nains, si il est libre de mouvement aucuns tranchoirs ne pourra l’atteindre, sa peau c’est comme des écailles de dragon noir. Sermonna Ulfrok vers Balkaag, sans le disputailler, Après tu fais ce que tu veux, j’suis sur qu’en tisant bien la veille, le lendemain ton tranchoir finira tout seul et le viandar aura ouvert son gueuloir et plus rien de toi … Il fit de grands gestes, levant grand ses bras, Tentant d’impressionner son collègue. Pouf ! Plus de Balkaag, et crois-moi que je compte encore sentir ta poque longtemps, pisseuse. »

« Mais comment tu veux affronter un viandar de vingt nains si t’as pas un peu tiser avant. J’suis désolé Ulfrok, mais moi, j’ai pas envie d’avancer en brandissant mon tranchoir si je sais que je vais calancher J’v-... » Répliqua Balkaag, inquiet de l’état dans lequel il finira.

« Mais t’vas pas calancher espèce d’idiot arrête tes carabistouilleries ! T’as vu l’équipe de pistars qu’on a ! C’te Vianda- » Ajouta Ulfrok.

« Vous allez fermer vos Gueuloirs ! J’aimerai ronfler sans avoir mes esgourdes de déranger avec vos Carabistouilleries ! Disputailla Sàkur qui dormait paisiblement. »

La nuit ce calma par la suite et les nains se rendormirent paisiblement dans cette pénombre. Ulfrok et Balkaag continuèrent leur débat tendrement comme deux bourriques qui ne voulait pas lâcher l’affaire. Le viandar s’approchait doucement du camp, sentant chaque seconde son renifloir s’émoustiller et son gueuloir salivait. Plus le Kerkand s’approchait et plus l’odeur semblait forte, ils pouvaient à peu près imaginer le nombre de nains présents dans le quartier. Le pistar passa la dernière rue et fut désormais à portée de vision, la bête mesurait bien trois mètres soixante de hauteur et avaient préparer ses crocs. Ouvrant délicatement son gueuloir, son souffle s’accentua et elle semblait prêt à éviscérer n’importe qui se mettant sur son passage. Sur les trois nains présents sur le camp seulement un avait remarqué la présence du viandar et bizarrement c’était le seul à pas avoir ouvert son gueuloir, ou quasiment pas de la nuit. Ses globes oculaires grand comme des billes admirèrent la bête quelques secondes.

« Mais tu vas arrêter deux minutes avec tes conneries on dirait un furet- » S’énerva Ulfrok en chuchotant à Balkaag, rapidement coupé par Kormdal.

« Viandar ... » Paniqua Kormdal en regardant la bestiasse, certainement audible juste autour du feu.

« Viandar ? » Prononça Balkaag inquiet du sujet.

« Mais vous allez arrêter de me couper ! J’aimerai pouvoir parler ! Hurla Ulfrok à ses amis. Donc t’es un vrai furet- »

« VIANDAR !!! » Hurlèrent en coeur Kormdal et Balkaag

Ulfrok s’arrêta quelques instants et admira le pistar qui avaient remarqué la bestiole « VIANDAR !!! Faut réveiller tout le monde ! »

Très rapidement, Ulfrok se saisit de ses armes pour contrer le viandar qui commençait à charger l’un des courtes-jambes qui sommeillait paisiblement. Pendant ce temps les deux autres hurlaient comme des malades pour réveiller la troupe qui peinait à se réveiller, durant les quelques secondes. Le cognar d’Ulfrok chargea avec tout son attirail et s’interposa entre le nain et le pistar. Le kerkand avait préparé son coup, il voulait faire voler le nain sur quelques mètres. Ceci arriva sur le bouclier du nain qui tituba quelques instants, le combat était lancé et les nains se réveillaient. Était-ce qu’un seul Kerkand ? Bien sûr que non, le Kerkand hurla comme un véritable ours et son cri puissant fit apparaître trois Kerkands en sa compagnie. Ce combat en laisserait des traces.
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MessageSujet: Re: Un holwerm pour le roi   Un holwerm pour le roi I_icon_minitimeSam 30 Mar 2019 - 18:46

Il existait deux types de noir, de sombre. Le noir où on pouvait y voir encore un peu, et le noir lugubre, qui semblait vivant, physique, inquiétant. J'avais été inquiété en entrant dans la mine, mais au moins les vestiges nains pouvaient encore me rassurer, me dire qu'ici était un lieu de nain. Mais ici, avec des parois dévastés, un sol inégal, des tunnels plus étroits. Les bruits étaient eux aussi, moins rassurants. Les pas des nains devenaient presque inaudibles, devant le bruit de l'eau qui coulait, et le bruit des créatures qui se mouvaient. Si on tendait l'oreille, on pouvait entendre, semble-t-il, des cris, des sortes de combats entre êtres vivants sous la terre, qui se disputaient leur nourriture sans doute. La légende disait que Almis avait été englouti, non pas par l'eau mais par la lave, et que certains nains n'avaient pas pu en réchapper.  Après ce bastion, c'était l'inconnu, le chaos, la survie, où la moindre flamme pouvait apporter l'espoir.

Le réveil fut rude, entouré par tout ces nains qui rangeaient déjà leurs affaires, mais j'eus le temps de manger un petit peu, l'estomac noué. Je sentais la tension malgré moi. La discussion d'il y a une nuit me restait dans la tête. Heureusement, je ne l'avais pas abordé pendant mon tour de garde. L'endroit respirait une certaine sécurité, aussi je fus moins aux aguets pendant ces funestes heures de garde. Néanmoins, il fallait avancer.

Pendant que je rangeais un petit nécessaire de forge dans mon sac, pour aiguiser une hache émoussée, Tromglod se faufila parmi sa troupe.

« Aller les bavettes ... On y va, on devrait être arriver dans pas longtemps, si on a un peu de chance on aura des peaux-vertes sur la route, ce qui permettra de se réchauffer un peu. On est parti pour affronter le holwerm, et ça sera pas de tout repos, faites comme d’habitude, faites-moi confiance et on y arrivera. Pour ma part mes amis, je vous fais confiance. »

Les Azdamnazans répondirent comme à leur habitude, mais je sentais une tension que je n'avais jamais ressenti, jusqu'à maintenant. Cela me convainquit que j'avais raison d'avoir le trouillomètre à fond.

Une poignée de nains resta en arrière, pour maintenir le camp, tandis que la petite troupe s'engagea dans le noir complet. Un pas après l'autre, un pas après l'autre. J'étais obligé d'y songer pour suivre, sinon je craignais de rester complément immobile. Néanmoins, ce fut bientôt coude en avant qu'il fallait avancer, raclant la barbe à la poussière, et le casque qui me tombait sur les yeux, dans un mouvement brusque de ma part. A la sortie de ce tunnel, le flot ralentit, et cela n'arrangea pas ma tension. Je voulais me tenir debout ! Il se trouvait qu'un camp improvisé de Culs-Verts se trouvait à l'embouchure du trou, et qu'ils repérèrent bien vite la lueur de nos flammes. Au moment de la charge, le nain devant moi accéléra, ce qui m’entraîna aussi, dans un flot d'adrénaline inédit. Je me remettais debout tandis qu'une nuée de javelot venait d'être parée par les boucliers dawis. Un peu perdu, je tenais ma hache de poing tandis que le groupe se dispersait, se mêlait aux gobelins. Bien vite, sans trop réfléchir, je dus me défendre face à une peau verte qui fonça vers moi, m'acculant vers le mur du fond. Il m'asséna un coup de dague sur le bras, ce à quoi je répondis avec un furieux coup de hache dans le coup, de matière horizontale. Sa tête sauta. Le corps s'effondra. Le sang coula. Je ne me rendis pas compte du reste de mes coups, qui faisaient plus fuir les autres ennemis à proximité, qui avait vu leur camarade s'effondrer.

Lorsque le combat cessa, le calme revint, mais il fut trouble pour moi. Je rangeais mon arme encore poisseuse, tenant mon bras. Je retirai ma main, le sang saignait. J'avais déjà vu du sang, bien entendu. Mais le fait qu'il vienne de moi, comment il était venu, me troublait. Je ne m'étais pas réellement vu combattre, j'avais été mû par une sorte d'instinct, je ne savais pas. Pendant que je surveillais ma plaie, Tromglod raviva les troupes.

« Où tu dureras trois minutes Ulfrok, très bien, Aller les bavettes ! Encore un quartier et vous aurez l’temps d’vous boire une bière ! Si on continue à c’te marche on atteint les grottes dans pas longtemps, alors demain on se magne ! »


Sur ces mots, la cohorte se rassembla et se mis en mouvement. N'ayant pas eu le temps de me prendre un bout de tissu, je dus effectuer le trajet en appuyant son bras, jusqu'à que la plaie ne saigne plus. La fatigue prenait les nains, la route jusqu'au quartier d'après fut longue, dans la faible lueur des flammes.

Une naine qui connaissait les rudiments des soins vint m'inspecter, une fois le camp à peu près posé. Elle pansa ma plaie calmement et elle posa une sorte de bandage, en me recommandant d'y faire attention et de l'appeler si j'avais mal au bras. Personnellement, j'avais juste envie de me glisser au lit et d'y rester. L'épuisement me gagnait. Physique, ou mental ? La journée de demain viendrait malheureusement trop vite.

Cinquième journée

Malheureusement, la nuit fut encore plus courte qu'espéré. Des hurlements me réveillèrent dans une panique sans nom. Ouvrir les yeux ne m'aida pas à évaluer la situation. Des dawis couraient dans tout les sens, d'autres se réveillaient, d'autres encore arrivaient à dormir dans ce vacarme. Lorsque je me mis debout, à peu près en ordre dans ma tête, un hurlement de mort retentit dans la caverne, et encore plus de bruit se fit. Une..chose, d'une taille de deux nains en hauteur, avec de grands bras et une bouche à crocs. Trois autres créatures de sa race arrivèrent, et les nains n'étaient pas prêt. Un cognar avait tenté la charge, seul. Il fallait absolument le rejoindre. Mais, je ne pouvais pas moi ? Je pouvais à peine me battre contre un Cul-Vert !

Je restais un peu amorphe, à regarder le combat se dérouler. Un monstrueux viandar au poil sombre se précipita vers des nains encore à chercher leurs armes. La troupe tenta de se disperser, mais il balança ses longs bras pour rattraper ses proies. Sur ses courtes jambes, Sàkur était déjà près à charger, mais il préférait attendre avant de se mettre en première ligne. Je le vis courir pour éloigner un autre viandar.  La cohorte à peine réveillée se mettait en mouvement pour prendre possession de la grotte. Trois groupes de combattants furent constitués, Sàkur en menait un, je le voyais en tête de ligne, Tromglod devait sûrement en mener un autre. Soudain, un cri s'éleva de nouveau, mais il venait des nains cette fois. Un cri de guerre contre l'ennemi. Les nains devant moi chargèrent, je suivis instinctivement, en étant toutefois trop loin pour frapper.
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MessageSujet: Re: Un holwerm pour le roi   Un holwerm pour le roi I_icon_minitimeDim 26 Mai 2019 - 17:53

L'un des ennemis fut surpris par la charge soudaine d'un groupe de nain. Les lances fusèrent, et il s'effondra en peu de temps. Néanmoins, le viandar devant mon groupe fut moins idiot. Il hurla, ainsi que ses compagnons et les lances se heurtèrent à la résistance des prédateurs. Je vis un bras énorme, les ombres de griffe se projeter sur le mur de la grotte avant de frapper devant moi. Quelqu'un avait sans doute essayé de se protéger avec son bouclier, mais il reçut tout de même le coup. Je gardais la main agrippée contre mon tranchoir.

Nécessairement, devant la férocité des nains, leur bravoure, les viandars tombèrent. De plus en plus vite. Les lances pleines de sang se précipitaient pour trancher la gorge de l'un, avant de courir vers l'autre, avec des cris qui résonnaient dans l'espace cloisonné. Finalement, le dernier prédateur poussa un râle d'agonie, et s'effondra dans un bruit sourd. Le silence se fit. Je m'attendais à une explosion de cris de joie, mais il n'en fut rien. Les nains, encore choqués par cette intrusion nocturne, ne bougeaient pas. Seule Helda avait pris son matériel, et commençait à aller de nain en nain pour s'occuper des blessures les plus importantes. Sakùr, soucieux, s'approcha d'un corps et observa l'animal :

« C'était quatre Kerkands. Je n'en n'avais jamais vu autant d'un coup. Je n'en avais jamais vu plus d'un d'ailleurs. »

Je vis de l'autre coté Tromglod se dresser, et regarder Sakùr. Il avait l'air un peu fatigué, il était peut être blessé.

« Peu importe. Ils sont morts. C'est le principal. »

Il regarda l'assemblée de nains réunis.

« Suite à cet imprévu nocturne, nous resterons ici une journée de plus afin de soigner les blessés.. »

Il jeta un regard soucieux à Ulfrok, qui avait chargé courageusement les bêtes en premier. Il était allongé, et ronflait sans soucis.

« Et de nous préparer au mieux à notre quête. Aucun ennemi n'arrêtera les Azdamnazans ! »

Un petit Og !  Se fit entendre. Quoiqu'il en soit, la nuit était fini. Tant mieux, je n'arrivais pas à dormir. Mon ventre était noué, je n'avais pas envie de manger. Heureusement, j'avais du travail. Les lances érodées, brisées, les boucliers dans le même état, et certaines armures abîmées par des coups de griffe. Ces dernières ne furent pas facile à récupérer, avec le matériel que j'avais. « Saleté d'cuir » grognais-je en faisant un énième petit trou dans une protection de main. Je n'avais pas beaucoup de chute à leur consacrer, aussi je fis de mon mieux pour les solidifier. Les lances elles, furent un peu plus simple pour moi à réparer. En tant que forgeron, j'avais ma place privilégiée sur le feu, bien que la flamme soit pauvre pour faire fondre du métal. Aussi, en attendant patiemment que le métal soit à température ambiante, j’affûtais celles qui n'étaient pas brisées. Le sang coulait encore sur certaines. Cela ne me fit rien. Le sang sur une arme, j'avais l'habitude. Néanmoins, le sang au combat me laissait encore de mauvais souvenirs.

Avec la maigre flamme, le travail sur le feu était très long, et j'en avais bien pour tout une journée de travail. Sans rien à faire pendant que le feu réchauffait patiemment un bouclier pour que je puisse lui ressouder l'éclat de cuivre qui était parti, je somnolais doucement, assis, les mains collées entre elles.
Je sentis un coup dans mes pieds. Surpris, je m'éveillais en marmonnant dans ma barbe.

« Alors, tu laisses le feu te prendre, dawi ? »

Mal réveillé, je levais la tête vers Sakùr. Il s'assit à coté de moi. Je n'avais pas vraiment envie de discuter. Je faisais mon travail. Néanmoins, le nain n'était pas fatigué. Il semblait vouloir discuter. Mais pour mon bien, il ne passa pas par du blabla pas intéressant, auquel je n'aurai pas prêté attention.

« Bon, on a pas parlé plus longtemps de comment on gère le holwerm, la nuit d'avant. »


Je grognais. C'était vraiment la dernière chose dont je voulais parler, si j'avais envie de parler ! Un coup sur mon épaule me fit revenir à la réalité. Le nain était en train d'étaler la carte abîmée sur les genoux. Je m'étais engagé. Corps et âme. Même si ce n'était pas mon travail, j'imaginais que je n'avais pas le choix.

« On avait dit qu'on occuperait ces tunnels, mais je pense qu'il faudrait occuper ce tunnel plutôt. J'ai étudié la carte et il me semble que les sources de chaleurs soient plutôt situées ici, de ce coté. Il faudra demander aux éclaireurs pour avoir plus d'information, mais ce soir ils partiront déjà tôt pour sécuriser les alentours et voir les chemins. »

Je hochais la tête, tout en surveillant d'un œil le feu. Le métal commençait à fondre sur le bouclier. Je le saisis entre mes mains pour en évaluer l'état actuel. Je ne vis pas Sakùr se lever. La journée passa assez vite, dans la forge invisible que je m'étais construite. Néanmoins vint le temps de la réalité, du voyage, de l'expédition, et après un dîner léger, le temps de dormir se faisait.

Sixième journée


Le temps se faisait long, à marcher entre les parois d'une grotte. Si je tendais les bras, les pierres m'écorchaient les mains. Les torches commençaient à manquer, nous en utilisions désormais un nombre limité. On y voyait à peine, juste l'épaule et la chevelure du nain de devant, cela suffisait pour se déplacer. Heureusement, d'après les éclaireurs, il n'y avait rien de dangereux. Les kerkands avaient dû tout nettoyer sur leur passage. J'en avais parlé avec l'un d'eux, il ne m'avait pas rassuré pour autant. Il m'avait dit que nous nous rapprochions de notre destination. A peine une journée de marche, même moins selon eux, et leur expertise de la carte.

Le holwerm, nous voilà ! Enfin presque. Je commençais à perdre mon calme. J'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer, que le plafond se rapprochait de ma tête, et me toucher. Brusquement, je m'arrêtais et je tentais prudemment de me toucher le haut de la tête. Je constatais que le haut de la voûte était beaucoup plus loin que je l'imaginais.

« Et ho ! Dawi, presse toi un peu, qu'est ce qui se passe ?! »


Je sentis un coup de poing dans mon épaule. Il me fit tressaillir sur mes pieds. Mais, de manière automatique, je redémarrais dans la marche, je pressais même le pas pour rattraper la troupe.

Le bruit des pas résonnait dans les boyaux, qui ne semblaient jamais se terminer. Même l'air qui passait, comme une brise, était tiède et âcre. Il était répugnant à respirer, il semblait rester coincer dans la gorge. Mais je semblais le seul à être gêné. Le nain devant moi ne bougeait pas sa tête d'un poil. Il restait déterminé. La troupe elle même s'élançait comme un seul nain, vers un avenir incertain. Néanmoins je devais être le seul à ressentir une certaine tension.

Mes jambes me firent mal, lorsqu'un arrêt fut prononcé. Je n'entendais rien de ce qu'il se passait, j'entendais des chuchotements. On ne parlait plus à voix haute. L'absence de bruit était terrifiante. Je me rendis compte de la chaleur qui régnait dans le tunnel. Je ne savais pas que cela était dû à notre position au sein de la montagne. Pour moi, j'avais l'impression d'exacerber toutes mes sensations, tout les bruits, tout les ressentis. Je piétinais, je voulais avancer, reprendre la marche, oublier tout ça.

Finalement, le mouvement repris, mais pour très peu de temps. L'espace se fit un peu plus dégagé. Je le sentais, car j'avais l'impression d'avoir plus d'air pour respirer. Je voyais aussi les deux torches, auparavant devant moi, projeter leur flamme sur les parois de la petite grotte où nous avions pénétrer. Ce n'était bien sûr, pas de l'ordre de notre « avant-poste », où nous avions laissé une partie des mercenaires, mais l'espace semblait immense. Le groupe se rejoignait au centre. En avançant, je vis quelques morceaux de rails carbonisés sortant de certains boyaux, et d'autres éléments sur le sol, que je ne pouvais identifier. Tromglod s'exprima doucement.

« Selon la carte et nos dernières informations, le Holwerm ne se trouverait pas loin d'ici. Mais nous n'attaquerons pas maintenant. Nous avons besoin de plus d'information. Je vais envoyer les éclaireurs pour connaître un peu mieux le terrain. Sàkur FrappeFort, Sàrf Lance-Légère et Thordril Hargrund, je veux vous voir immédiatement. Mais avant. »

Le Thane se dressa devant sa troupe. Malgré ses yeux rentrés dans son visage, une blessure qui descendait dans la barbe, ses yeux brillaient.

« La folie dans laquelle nous allons nous lancer n'a pas de nom, mais elle est bien réelle. Nos noms seront connus de multiples générations de nains, les Azdamnazans seront connus de tout le Zagazorn ! »

« Og ! Og ! »

Il semblait que les murs tremblaient, poussés par le cri des nains.

« Je ne vous ai pas obligé à venir jusqu'ici, pourtant, avec courage, vous être venu jusque dans les entrailles de cette montagne sacrée. »

Ici, Tromglod marqua une pause, mais il reprit aussitôt.

« Il est probable que nous combattions ici. Aussi, ne perdons pas de temps à installer un vrai camp. Installez seulement votre sac de couchage. Je veux quatre nains pendant chaque tour de garde. Nous devons être vigilant. Il est hors de question de se faire surprendre par la bête. »

Sur ces nobles paroles, il s'éloigna vers le chef des éclaireurs. Je sentis quelqu'un appuyer sur mon sac de cuir.

« Tu viens ? »

Je me retournais. C'était Sàrf Lance-Légère, nullement inquiet d'après son regard. Je braquais mes yeux vers le Thane des Brûle-Hache et j'avançais machinalement. De toute façon, Sàkur était déjà présent près de lui, il sortait la carte qu'il m'avait montré la veille. Il fit toute l'explication de notre stratégie. Nous allions explorer les tunnels choisis, avec une ou deux torches, de manière à attirer le ver. Celui qui trouvera l'ennemi devra rebrousser chemin en criant « Anu » jusqu'à la grotte où le reste de la troupe prendra par surprise le holwerm. Sàkur accompagna son discours en pointant du doigt les tunnels dont il parlait, puis en retournant sur sa carte. Je suivais son doigt vers les boyaux sombres et inconnus.

Lorsque Sàkur termina son explication en repliant la carte, Tromglod prit la parole.

« Très bien. Selon le rapport des éclaireurs, nous verrons si nous attaquons demain ou pas. Reposez vous bien cette nuit, vous ne prendrez pas de tour de garde. »

Puis, d'un mouvement de main, il sembla congédier le groupe.

« Thordril, attends. »

Le nain attendit que les deux autres dawis se soient éloignés avant de me parler d'une voix plus basse.

« Tu viens à peine d'intégrer notre compagnie. Même si j'ai dit que je voulais tester ta loyauté, tu as prouvé que tu pouvais faire face au danger et rester avec la troupe même dans ces conditions. Je ne t'obligerai pas à déterrer le holwerm. »

Je lui coupais la parole aussitôt, ne supportant pas d'être pris pour un trouillard.

« Non, je tiens à le faire. Je le dois. La gloire sera sur ta tête, et le roi t'honorera à notre retour. »

La bouche ouverte, Tromglod ne sut quoi répondre. Finalement, il me fit un léger sourire. Il avait compris.

« Tu as pris ta décision, et je la respecte. Prépare toi pour demain. »

Un peu dérouté par cet attitude, je restais circonspect. J'aurai bien voulu me reposer, mais chaque nain, sûrement préoccupé par les futurs événements, vint me demander l'inspection d'une hache, d'un bouclier ou d'un casque. Grimdal me chargea de réviser l'ensemble des lances. Il avait argumenté que ça serait notre principale arme de défense, à cause de la grandeur de l'ennemi, de sa longueur, de ses dents acérées. Il continua ainsi à décrire le holwerm pendant que j'inspectais le bout de chaque lance, jusqu'à ce qu'un autre dawi lui demande conseil. Lorsqu'il se fut détourné de moi, je soufflais, la nausée jusqu'à la gorge. Je commençais à voir trouble. Néanmoins, je devais terminer mon travail. Que pensa-t-on de moi, si je ne fais même pas ce qui est demandé dans mon rôle de forgeron ?  On ne me confiera pas une tâche aussi grande qu'aller chercher un holwerm ! Ou au contraire....Peut être qu'au contraire, Tromglod voulait me tester. Savoir si j'étais assez fort. Après tout, il m'avait recruté assez rapidement. Dans une troupe de mercenaires, un forgeron était bien suffisant, surtout un vétéran comme Damdill ! De plus, j'avais montré à plusieurs reprises que le combat, ce n'était pas mon truc. Quelqu'un avait bien dû le remarquer. Pourquoi ne m'avaient-ils pas abandonné sur le chemin ? Bien des nains de la troupe pouvaient aller déterrer ce holwerm, à l'instar de Sàkur Frappefort. Pourquoi moi ? Attendaient-ils que je prouve ma résistance à l'épreuve de la chance ? Débusquer un dangereux monstre et tenter d'y survivre, en tête à tête ? L'épreuve du feu..version guerrier.

Pas rassuré, le ventre noué, je ne pouvais manger. Résolu à m'endormir, je m'allongeais dans mon sac de couchage. Je me tournais, retournais, je sortais mes bras, je les rentrais. Je ne trouvais pas le sommeil. Le sommeil me fuyait, tel mes pensées qui me représentaient paniqué dans les tunnels, ne trouvant plus mon chemin, dans le noir complet, avec pour seule lumière les yeux rouges du holwerm. Plusieurs fois, je pris des gorgées d'eau depuis ma gourde, pensant que cela était la cause de mon insomnie, mais la nuit fut longue.


Je continuais de tourner dans mon sac, éveillé après un sommeil en dents de scie, lorsque j'entendis des bruits de pas. Surpris, je levais la tête. Le groupe d'éclaireurs se scindait en plusieurs petits groupes, afin de repérer les lieux, ou des éventuelles traces du ver. Au moins, si ils le trouvaient directement, je n'aurais pas à tenter de le débusquer ! Pendant les longues heures qui suivirent, je tentais de me rendormir, de prendre encore des forces, en vain. Finalement, avec l'agitation des nains, je me levais. Je me passais un peu d'eau sur le visage, pour tenter de me réveiller. J'étais fatigué mais, paradoxalement, alerte. La vie sur ce camp improvisée était également tendue. Pas de préparatif de voyage, pas de préparation de repas. Le calme plat cachait une certaine inquiétude. Certains faisaient les cents pas, d'autres affûtaient leurs armes. En petits groupes, les dawis chuchotaient entre eux. L'ambiance n'était pas à la fête.

Un peu perdu, je cherchais Sàkur, qui attendait justement Sàrf. Il voulait revoir le plan pour la dernière fois.

« Bon, comme convenu, et si les éclaireurs sont de notre avis, il faudra prendre 3 de ces 5 tunnels. Ces 4 là sont beaucoup plus proche du centre de la montagne, donc potentiellement, le holwerm se sera réfugié par là. Il faudra guetter les signes d'un environnement propice au Holwerm. Beaucoup de chaleur, voir de la lave. Il se nourrit de lave. Des tremblements très forts doivent vous alerter, mais ils peuvent être aussi causés par la montagne, car on est proche du centre. »


Il se tourna soudain.

« Tiens, les éclaireurs sont revenus ! Voyons voir ce qu'ils en pensent. »

Le chef des éclaireurs pensaient se diriger vers Tromglod, mais Sàkur lui fit un bref appel tout en tenant la carte en l'air. Aussitôt, il vint vers nous.

« Baruk dawis. Concernant la situation, nous avons exploré les 3 tunnels que vous avez ciblé, mais nous avons également fait un tour sur le quatrième, et je le pense très intéressant. Quelqu'un m'a rapporté que les sources de lave étaient présentes, et des fissures sur le sol. Il ne menace pas de s'effondrer, mais il témoigne que quelque chose de lourd est passé par là. »

« Alors quel tunnel est le moins intéressant ? »

Le nain toucha du doigt un emplacement de tunnel sur la carte.

« Dans celui là, il n'y avait rien pour un holwerm. Il doit être trop proche du tunnel d'où nous sommes venus, il ne s'enfonce pas autant que les autres. »

Sàkur le remercia, puis se tourna vers nous.

« Il est temps de choisir nos destins ! Je pense que je vais prendre ce tunnel d'office. »

Il désigna le tunnel précédemment décrit comme idéal pour un holwerm. Cela ne me dérangeait pas.

« Il ne reste plus qu'à vous départager » dit-il en souriant.

Je regardais Sàrf, sans trop savoir quoi faire. Lui non plus n'était pas pressé de se choisir un tunnel. Il fouilla dans sa poche et sortit une pièce d'or. Je compris immédiatement son jeu.

« Pile »

« D'accord. Celui qui gagne choisit son tunnel.»

Il fit sauter la pièce en l'air, et la laissa atterrir sur sa main. C'était pile. Bon, au moins j'avais gagné ça. Je pouvais choisir mon destin. Je laissais mes yeux errer sur la carte, remplie de gribouillis, pleine de plis. Trois croix étaient apposées, sûrement les tunnels à prendre. Je mis mon doigt sur le tunnel du milieu.

« Je prends celui là. »


Sàrf hocha la tête, ayant son tunnel.

« Bon, préparez vous, il faut ramasser vos affaires et les mettre à l'arrière. Allez chercher des torches à allumer, je vais aller voir Tromglod pour savoir si on est prêt. »


Je n'avais jamais été aussi près de la mort. Mais je n'ai pas aussi tendu que je ne le pensais.


Combat


Trois lumières erraient seules, seules les ombres permettaient de distinguer les formes des nains collés contre les murs. J'étais au milieu de mes deux camarades, la torche à la main. Tromglod était devant nous. Solennel, il nous souhaita bonne chance pour trouver le holwerm. Je jetais un coup d'oeil à ma gauche et à ma droite. Sàkur semblait résigné, déterminé dans sa mission. Sàrf était un peu plus tendu, mais ne le montrait pas dans son regard. Moi, je ne savais pas trop. Mais je voulais le faire. De manière synchronisé, nous tournâmes le dos à la troupe de nain, et nous nous arrêtâmes chacun devant notre tunnel. Un dernier regard, puis nous franchisâmes les tunnels, éclairant les tréfonds.


Prudent, je marchais dans le tunnel, tenant ma torche vers l'avant. Pour le moment, rien ne différenciait ce tunnel d'un autre. Mis à part qu'il faisait encore plus chaud. Il n'y avait pas d'embranchement, pas de salle. Rien qu'un chemin à suivre. Et à priori, pas de possibilité qu'un monstre puisse vivre ici. Il fallait continuer. J'espérais que personne n'était encore tombé sur le holwerm ! Néanmoins, je l'aurai entendu. Nous avions prévu avec Tromglod que si le holwerm était trouvé, quelqu'un viendrait nous chercher si nous n'entendions rien. Je ne savais pas quel scénario me réjouissait le plus.

Pendant ce temps, du coté de Sàrf Lance-Légère

A force de marcher, rapidement mais avec réflexion, je tombais dans une sorte de salle. Le tunnel, qui s'était d'abord étréci, me laissait désormais me redresser. La chaleur était étouffante, mais cela ne m'empêchait pas de me mouvoir. J'avais pourtant l'impression que la chaleur était tangible. J'apposais la lumière sur les murs. Il y avait des marques dessus ! Des sortes de runes anciennes. J'approchais, lorsque soudain, j'entendis un bruit sourd. Surpris, je tournais, mes yeux étaient partout. Je restais immobile quelques instants. Il n'y avait rien. Moins curieux, je tournais quand même mon attention sur les murs. Malheureusement, je n'étais pas très calé en transcription de runes. Dommage qu'aucun mobilier n'est survécu ici. Cela devait être une salle aménagée pour les nains, pour miner, voire même traiter le minerai sur place. Mais pas de holwerm.

Je restais là à m'attarder, dans un endroit sacré pour les nains. J'imaginais fouler du pied une pierre que bien des générations avant moi avait foulé. C'était troublant. Tout en reculant dans le passé, un passé où les nains étaient rois, je cherchais une issue à cette salle. Il fallait bien continuer les recherches. En longeant un mur, j'entendis soudain un autre bruit sourd. Je reculais. Le bruit ne cessait pas. Je m'attendais à ce qu'un ver géant sorte du sol, et je repérais déjà la sortie connue. Rien. Très prudemment, je fis quelques pas. Le bruit devenait nettement plus fort. En tendant l'oreille, je finis par me coller contre le mur. Il était chaud. La lave coulait juste derrière ! Craignant qu'elle puisse défoncer le mur, je m'éloignais prudemment, avant de remarquer une cavité à quelques pas, sur le mur d'en face. Elle était large et haute, peut être une sorte de passage très emprunté. Ou un petit tunnel qui s'est élargi. J'en observais les contours. Non, c'était taillé très proprement. Les nains avaient creusé cela. D'un pas déterminé, je m'avançais dans le nouvel orifice.

Chez Sàkur Frappefort

Effectivement, les éclaireurs n'avaient pas tort. Ce chemin menait peut être aux chambres magmatiques. Peut être que la lave s'était écoulée par ici. J'avais tenté d'observer le sol, sans succès. Pour l'instant, les fissures dans le mur étaient très petites, je ne pouvais rien observer à travers. Je voyais mon boyau se séparer en plusieurs tunnels, à droite, à gauche, parfois plus ou moins abouti. Lorsque je tendais la torche à l'intérieur, la lumière pouvait me revenir immédiatement, ou se perdre dans l'obscurité. Je décidais de continuer sur le tunnel principal. Il était plus large. Et pour rebrousser chemin, ça serait plus simple. De plus, si quelqu'un devait aller me chercher, il n'irait pas visiter tout les tunnels. Ce serait une perte de temps.

Peu à peu, le tunnel s'agrandit. En largeur. Je ne comprenais pas qui avait pu creuser de tels tunnels, petit au début et grand à la fin. Néanmoins, plus je progressais, plus l'état des murs se dégradaient. Soudain, je vis une petite source de lumière, au fond. Nullement surpris, j'approchais à pas léger pour y découvrir une source de lave. Pas de doute, un holwerm devait se cacher là. C'était sur moi que c'était tombé. Maintenant, il me fallait le débusquer. Un peu plus loin, une partie du tunnel s'était effondrée. On voyait, à travers les pierres, qu'il y avait un chemin, et de la lumière. De la lave, assurément. Mais je ne pouvais pas passer par ici. Il fallait aller sur la droite, là où un tunnel était praticable. Il était peu rassurant. Je prêtais attention à où je marchais, le sol était parsemé de fissures étranges. Est-ce que les éclaireurs étaient allés jusque là ?

Avec un coup de pied mal placé sur un petit caillou, il se balada sur ma route, devant moi. Mais il ne parvint pas à s'arrêter. La terre tremblait, le plafond, les murs. Je reculais doucement, tandis que quelque chose arrivait doucement devant moi. Une gueule béante, se terminant par des tentacules. Un corps immense, qui ne se terminait pas. Pendant quelques instants, le temps s'arrêta. A la lueur de la torche. Tout était immobile. Mais bien vite, le temps se remis en marche. En m'accrochant le plus possible à ma torche, je fis volte face et je courrais. J'avais du chemin à tenir, mais je voulais prendre mon avantage sur le virage pour retourner sur mes pas. J'avais berné la bête, avec mon départ arrêté, mais elle reprit rapidement ses esprits. Elle s'élança de son corps visqueux dépourvu de pattes, avançant ses tentacules vers moi. Pas la peine de s’égosiller maintenant, personne ne m’entendrait.

Face au tunnel effondré, je ne ralentis pas. La bête se rapprochait, le sol vibrait de plus en plus, et j'avais l'impression que ses tentacules pouvaient toucher mon dos. Heureusement, le fait de tourner me fit gagner du temps. Le virage se fit tellement vite que le holwerm ne put anticiper la démarche. Il s'encastra dans le mur de pierre. Je m'arrêtais, sûrement trop curieux. Le ver était passé à travers l’éboulis. Peut être était-il assommé ? Néanmoins, lorsque je vis un muscle remuer, je ne me posais pas plus de question. Je fonçais vers la sortie. Je pris beaucoup d'avance. Je comprenais que ça avait été la raison de ma survie. Pendant de longs instants à courir, je n'entendis rien derrière moi. J'avais peur de devoir rebrousser chemin et aller le chercher, mais les tremblements me firent comprendre que la chasse n'était pas terminée. Il ne m'avait pas oublié. Je criais « Anu » de toute mes forces, j'estimais être assez proche de la grotte principale. En réalité je n'en avais aucune idée.

Le tunnel commençait à rétrécir en largeur. Est-ce que le holwerm allait forcer le passage ? Il était tellement déterminé qu'il le pourrait. Je me contentais de crier à intervalle régulier. Peu après, des bruits monstrueux d'éboulements me firent comprendre qu'il avait bien mordu à l'hameçon. Au moins, si le groupe n'avait pas entendu ma voix, au moins ils comprendront désormais le danger. Finalement, la lumière vint à mes yeux. Ils avaient sûrement allumé des torches après notre départ pour nous guider vers un salut funeste. Mes jambes brûlaient, je me devais de m'élancer une dernière fois pour survivre. Et sinon, je devais au moins arriver à la grotte.

Je sentis l'espace s'agrandir brusquement, la lumière se faire, et la bête non loin de moi. Je bondis en avant, en lâchant ma torche, une sorte de cordon de nain se referma sur moi, comme pour me protéger. Puis l'entrée du holwerm se fit.

Vue générale

Le mur explosa, les nains brandirent leurs boucliers en l'air pour protéger leur visage et ceux des nains derrière. Se dressant jusqu'à la voûte de la grotte, le ver fut surpris, enfin je crois, de trouver un groupe de nain entier, armé jusqu'au dents. Certains livres disaient que le holwerm était très intelligent, il comprenait même des stratégies d'attaque.

Tromglod se dressa parmi la foule, et donna le signal. Aussitôt les lances se dressèrent, et elles avancèrent pour transpercer à l'unisson le ver, qui poussa un cri de douleur. Mais il en fallait bien plus pour le tuer. Il s'agita vers le coté, emportant un ou deux nains qui n'avaient pas eu la présence d'esprit de lâcher leur lance, et qui n'étaient pas assez gros pour la retenir.  Ils valdinguèrent contre une paroi de la grotte. Les lances restantes et encore en forme repartirent à l'assaut tandis que les nains à la hache s'écartait de la foule pour attaquer le corps de la bête. Le holwerm avança sa tête vers le groupe et en saisi un avec sa tentacule. Personne n'eut le temps d'atteindre sa bouche qu'il se redressa. Nous vîmes alors le pauvre compagnon glisser sans ménagement vers son système digestif. Le combat s'arrêta quelques instants, comme si le ver donnait un avertissement, mais les nains reprirent la charge. Ils reculèrent, puis, anticipant le mouvement de l'ennemi, fonça sur le coté, tandis que le holwerm s'avançait une nouvelle fois. Quelques nains se firent renverser, un autre fut pris par une tentacule. In extremis, il se délogea en coupant à la hache le membre visqueux. Il semblait que c'était un organe sensible du holwerm, car il poussa un cri de douleur. Cette fois, il ne rigolait plus.

Il décida de faire usage de sa force pour bousculer les nains. Pour se protéger, ils firent appel aux boucliers, mais la première ligne fut fortement déséquilibrée. Quant aux guerriers plutôt sur le coté, comme Tromglod, ils furent bousculés par l'ondulation. Néanmoins, ils se relevèrent assez vite. Le holwerm reprit ensuite ses charges pour essayer de prendre un nain avec ses tentacules. Cette fois, les nains s'écartèrent dans toutes les directions pour se protéger. Des cris de colère fusèrent de la grotte. Ils demandaient de se recentrer, de se regrouper. Dans la panique, ce recentrage se fit difficilement, le holwerm faisant son possible pour diviser le groupe. Quelques nains étaient isolés coté tunnel, tandis que le gros se situait de l'autre coté, en face de la tête du ver. Pour les rejoindre, ils tentèrent d'escalader ce qui s'apparentait à la queue de la bête. Au début, elle ne réagit pas. Elle se laissait même toucher par les armes. Elle attendait simplement que plusieurs nains soient sur sa queue pour les envoyer valser d'une contraction musculaire bien placée. Elle fit ensuite retomber son corps sur ses assaillants, afin d'avoir la paix. Malheureux pour leurs camarades, qui peinaient à se remettre, ils déchargèrent leur frustration dans les coups. Le ver commençait à saigner, mais il ne semblait pas affaibli le moins du monde.

Au contraire, il devint orange. Abasourdis par ce changement, les nains relâchèrent les armes momentanément. Puis ils reculèrent très vite, car de la bouche du lombric commença à s'échapper la lave. Un jet terrible sortit de la bouche, et visa les quelques nains de la première ligne. Des cris de souffrances retentirent alors, car la lave était brûlante, et elle arrachait la peau plus vite que les crocs ou les griffes. Le liquide se répandit sur le sol, ce qui réduisait la surface de combat pour les nains. Sur son territoire, le holwerm était bien plus à l'aise. Il naviguait sur la lave comme un requin dans l'océan. Collés aux murs, la troupe ne voulait rien lâcher, elle ne pouvait pas. Ils essayèrent de contourner le flot de lave et d'attaquer la bête, qui semblait reprendre des forces après son attaque fulgurante. Peut être allait-elle en lancer une nouvelle. Cela ne fit pas peur aux nains, malgré les brûlures et les cris. Cette fois, plus de dispersion inutile, tout le monde restait à se soutenir mutuellement. Le holwerm en profita pour jeter sa tête dans la masse. Les boucliers essayèrent de protéger le centre, tandis que la périphérie se fit écraser. Néanmoins, c'était toujours moins dangereux que de se faire attraper par ses tentacules. Pour déstabiliser les nains, il recommença cette attaque plusieurs fois.  Le seul avantage était l'exposition de son point faible, sa tête. Les tentacules de la bête saignaient, car elle souffrait également des chocs. Elle s'arrêtait de temps en temps, pour gémir ou crier, et les nains en profiter pour se relever, se regrouper, ou s'écarter du combat, trop blessé pour être utile.

Les coups continuèrent, la lave séchait, mais dégoulinait toujours de la gueule du lombric, les casques se trouaient au contact des gouttes brûlantes. La fatigue gagnait les deux camps. Des égarements du coté nains donnaient des blessures plus ou moins grave, coté holwerm, il prenait plus de lances. Son cou avait été entamé, il saignait, mais très peu. Il semblait plus souffrir de fatigue physique lié à l'effort. Bientôt, les nains engagés dans le combat seraient moins nombreux que ceux qui devaient se cacher pour se reposer, ou ceux qui ne parvenaient plus à bouger. Par décence, leurs camarades les avaient écarté du combat. Les blessés étaient souvent conscients, mais incapables de se déplacer convenablement. Des cris s'élevaient des meneurs nains, Tromglod en tête. Saignant de la joue et du front, brûlé à un bras, il restait derrière les boucliers tandis qu'il attendait une ouverture pour attaquer. Le holwerm cria et fonça vers les nains avec sa tête, ce à quoi les nains répondirent par les lances encore droites et hautes. Une tentacule fut coupée, mais deux autres prirent Tromglod en otage. Abasourdis, les nains levèrent la tête. Certains se cachaient déjà les yeux, conscient de son destin. Mais Tromglod possédait encore une main de libre. D'un coup de Joyeuse, il coupa la tentacule qui retenait son autre bras. Il bascula à l'envers et pendait vers le bas, tandis que la bête poussa un cri. Tromglod se balançait vers le coup du holwerm, il précipita ses haches dans la blessure la plus importante. Le sang gicla sur le sol de la grotte. Le holwerm devint fou d'agitation. Sa tête bougea dans tout les sens, avant de lâcher Tromglod, qui tomba à terre dans un bruit sourd. Il n'y avait pas de temps à perdre. Un regain d'espoir envahi les nains, qui attaquèrent sans relâche le lombric ensanglanté. Sa défense fut tout de même importante, mais elle s'amenuisait au fur et à mesure que les armes trouaient sa peau. Les combattants avaient compris qu'il fallait viser un point, et le toucher sans relâche. Le cou, déjà entamé, était une cible idéale. L'artère principale étant touchée, celle qui menait au cerveau, le holwerm finit par s'effondrer. Ses tentacules bougeaient toujours et tentaient toujours d'attraper les nains. Aussi, personne ne prit du répit jusqu'à la mort de la bête. Un cri de guerre, faible, retenti. Mais personne n'avait envie de suivre. Une ambiance sombre régnait une victoire difficilement acquise.

Retour sur Thordril

Je continuais patiemment mon exploration, mais j'étais tout de même très angoissé au fur et à mesure que j'avançais seul, de plus en plus loin. Bien que mon chemin fut linéaire, je me retournais tout le temps, pour anticiper quelque chose d'invisible. Soudain, un tremblement de terre se fit. Paniqué, je fis demi tour mais dans la panique, je glissais et je tombais. Ma torche roula dans la grotte. Sans regarder en arrière, je pris la torche et je rebroussais chemin. Lorsque les vibrations et le son s'atténuèrent, je me rendis compte que rien ne me poursuivait. D'où venait ce bruit alors ? Et pourquoi s'était-il arrêté ? Soudain, les vibrations reprirent, mais plus loin. Peut être que cela venait d'un autre tunnel. Un bruit sourd, de pierres qui s'effondraient, retentit dans le tunnel. Cela suffisait à me convaincre qu'il fallait rebrousser chemin, et vite. Et si c'était mon tunnel qui s'était effondré ? Et si je ne pouvais plus sortir ? Mes camarades délogeraient les pierres, j'en étais presque convaincu. Mais pour le moment, j'étais plus inquiet de la cause de ce tremblement de montagne plutôt que de ces conséquences. Seul le holwerm pouvait causer un tel tremblement ! A moins que le volcan soit réveillé, et qu'il nous engloutisse à nouveau, comme les nains jadis qui travaillaient ici. En tout cas, je serai bientôt fixé.

Lorsque je perçus d'un œil fatigué la lumière de la cavité principale, un rugissement retentit. Terrifié, je lâchais ma torche. Elle s'éloignait de moi, tandis que je ne savais plus quoi faire. Pas après pas, je forçais mes pieds à avancer dans le noir, tandis que j'entendais les bruits d'un combat difficile. Gémissements, cris de douleurs, bruits de métal, tout se mélangeait à mes oreilles. Au moment où je pouvais voir le combat proprement dit, je tremblais, et je ne me sentais pas capable de faire un pas de plus. Pendant quelques instants, j'observais, comme si j'étais loin, le combat se déroulait. J'étais à la fois dans une sorte de bulle, mais également au cœur du combat. Soudain, une main vint me secouer. J'essayais d'émerger de mon état, mais c'était trop pour mon interlocuteur. Une claque me brûla la joue.

« Thordril, bouge toi le cul ! Viens aider, on a déjà des blessés ! »


Un camarade, dont j'avais oublié le nom, courait déjà vers deux corps allongés au sol. Je m'empressais de le suivre, sans pouvoir détacher mon regard de la bête monstrueuse qui s'agitait. Ses tentacules me donnaient des frissons, ils étaient plus long que dans mon imagination. Je pris par les épaules le nain qui était allongé par terre, quand mon camarade secoua la tête.

« Inutile de te fouler, ils sont morts sur le coup. »


Déjà des morts ! Mais le combat venait à peine de commencer ! Les yeux dans le vague, je tournais ma tête vers le blessé, encore les yeux ouverts, cramponné à sa hache que j'avais aiguisé le matin même. Soudain, quelque chose me percuta et me fit rouler en arrière.

« Ne reste pas là, on a d'autres choses à faire ! »

S'occuper des blessés, protéger le matériel, aider les nains estropiés à s'abriter, autant de tâches qui occupèrent peu à peu mon esprit pendant le combat, qui passait dans une sorte de second plan, bien que chaque cri me faisait sursauter.

Finalement, j'assistais à la mise à mort de la bête, qui fut suivi d'un grand silence. Tout le monde avait vu Tromglod tomber à terre, et ne pas se relever. Tout le monde craignait le pire, mais n'osait le confirmer. Helda vint l'ausculter.

« Il est vivant ! Seulement inconscient. »

La deuxième phrase se perdit dans un flot de joie. Tant que le chef n'était pas mort, il y avait encore de l'espoir. Grimdal, un coté du visage brûlé, prit les commandes.

« Le temps que Tromglod se remette de ses blessures, je serai au commandement. Tout les combattants, faites la queue pour aller voir Helda. Elle jugera de la gravité de vos blessures. Si vous n'êtes pas gravement blessé, il y aura des tâches pour tout le monde. Les plus courageux à la vue du sang sur vos camarades, vous irez assister Helda. Chaque nain aura le droit à ses affaires, et vous aiderez à étendre les sacs de couchage pour la nuit. »


A ces mots, le nain expérimenté se rendit compte qu'il ne savait même plus quel jour nous étions, et quel moment de la journée. Il passa sur ce détail.

« Rassemblez les armes qui traînent ici et là. Thordril, je te charge de les inspecter, d'écarter celles qui sont beaucoup trop endommagées, et de rafistoler celles qui peuvent encore l'être. Nous avons du chemin avant de revoir la cité royale. Il faudra également regrouper les corps de nos camarades tués au combat. Nous leur devons une sépulture digne de ce nom, je refuse de les laisser dans l'ancienne demeure du holwerm. Enfin, il nous faudra un feu. Je monterai la garde moi même, avec d'autres volontaires. »


Personne ne s'occupa du holwerm. La grotte fourmillait de vie, et s'organisa rapidement. Le camp des nains se centrait autour d'un grand feu conçu avec presque tout le stock de bois que nous avions. Je m'étais installé d'un coté. Des armes à droites, à gauche. Savamment organisés. Tout près, Helda avait monté une clinique, les blessés étendus ou assis, et d'autres nains qui s'en occupaient. Tromglod reposait à une place toute particulière, sur un brancard improvisé. La plus grande prudence avait été prise pour le mettre sur le tissu. Il buvait si on l'aidait, mais nous n'avions rien de liquide comme nourriture, ce qui était problématique. Grimdal se résolut à envoyer un éclaireur vers notre camp arrière improvisé, afin de sortir très rapidement et de faire parvenir de la soupe en urgence. Il décida également que nous ne resterons pas surplace très longtemps, car l'état de Tromglod était préoccupant.

Au soir, nous avions le bilan. Sur 31 nains, 5 morts. Des nains que je connaissais peu. Nous avions 10 nains gravement blessés. Tromglod était inclus là dedans. Parmi les autres, nous avions un nain avec un bras en moins, complètement écrasé. Des grands brûlés, dont Dardan, qui était désormais borgne, brûlé au visage. Il avait perdu la moitié de ses cheveux, et toute sa barbe. Son œil vivant était dans le vague, comme si il ne se rendait pas compte de la réalité. Je devrai aller le voir. Il y avait également un nain avec une jambe cassée, qui s'estimait heureux de ne pas être mort écrasé par le ver. Les autres nains n'étaient qu'éraflés, ou n'avaient qu'un poignet cassé. Sakùr en faisait parti. A peine revenu, courant devant le holwerm, il avait reprit ses esprits et avait participé au combat. Sàrf et moi, nous étions revenu tard. Enfin moi c'était ma raison.

Le lendemain, nous sentions nos muscles endoloris se mouvoir difficilement, surtout devant le chemin qui nous attendait. 8 nains à porter, dont Tromglod et deux brûlés aux jambes, qui souffraient trop pour avancer seul. Il fut décidé que l'un deux pourrait simplement se faire épauler par un camarade et marcher, tandis que l'autre blessé reposait dans un brancard. Les morts devront être porté à dos de nains, à tour de rôle, ou pas. Enfin, Grimdal et Sakùr ne pouvaient se résoudre à laisser ainsi le cadavre du holwerm. Tromglod avait toujours souhaité ramener sa tête au Gorman Rik. C'était la moindre des choses à faire pour lui. La tête découpée fut portée en tête de cortège, juste après les éclaireurs, tandis que tout ce qui pouvait sembler utile avait été réparti entre les nains qui n'avaient aucune charge supplémentaire. Les torches de voyage s'allumèrent.

« Le combat qui fut mené ici, au cœur de la montagne sacré, ne sera pas oublié. Ni par nous, ni par nos frères. Rendons hommage aux guerriers, morts en vaillant. Rendons hommage aux estropiés, qui ont donné leur corps. Enfin, remercions Tromglod Brûle-Hache, Thane du Clan Brûle-Hache, d'avoir trouvé la force de nous conduire jusqu'ici. »

Le silence se fit, avant le départ de la procession. Je portais sur mon dos un mort, en plus de mon matériel, mais tout comme l'aller, je fixais simplement l'épaule du nain devant, espérant trouver l'énergie d'avancer. Les blessés ainsi que Tromglod avait été mis à l'arrière, afin que toute la troupe les protège. Rien ne pouvait nous surprendre à l'arrière. Sinon, ils l'auraient fait plus tôt.

Nous fîmes des pauses régulières, dès qu'une salle plus grande que le boyau s'offrait à nous. Nous reposions nos fardeaux, buvions, mangions, le temps que les éclaireurs inspectent les lieux en amont. Quelques goblins furent tués rapidement par ces derniers avant de revenir afin de donner le signal du départ. Grimdal refusait de donner un repos plus conséquent. Il avait déclaré que nous trouverons le sommeil une fois auprès de la dizaine de camarade restés en arrière. Néanmoins, nous fument forcés de marquer un arrêt prolongé, après la chute de Rináin, qui portait un camarade. Helda, au chevet de Tromglod, peinait à dormir. Elle surveillait sans arrêt sa respiration, son cœur, de peur qu'il s'arrête soudainement. Moi non plus, je me sentais pas bien. Je m'approchais.

« Je vais le veiller. Prends du repos. »

Elle allait protester, quand je rétorquais.

« Nous avons besoin de toi, alors va dormir. »

Je m'assis près du brancard improvisé, ce qui l'obligea à aller s'étendre dans un sac de couchage. Pensif, je restais près de Tromglod. Tout le monde avait eu les yeux sur lui lorsque le holwerm l'avait saisi, puis qu'il s'était dégagé de justesse avant de lui plonger une hache dans la gorge. Je l'avais mise de coté, cette hache ensanglantée, elle deviendra probablement une arme sacrée. De toute façon, il n'y avait que Tromglod qui pourrait la toucher. Je savais à quel point ses deux haches étaient importantes pour lui. M'occupant avec le reste d'herbe à pipe qui me restait, je passais de temps en temps ma main devant son nez. Je sentais l'air chaud qui s'échappait régulièrement de ses narines, tandis que la fumée s'échappait des miennes. Alors que les nains dormaient encore, Helda revint me solliciter.

« Tu as les yeux rouges, je t'ordonne d'aller dormir. »


Effectivement, le sommeil me prenait, et je partis m'étendre dans mon sac. La fatigue me fit dormir comme une bûche, mais donna un réveil aussi lourd qu'une pierre. Nous ne prîmes que peu de temps après le réveil. A peine un peu d'eau, un bout de fromage et nous reprîmes le chemin, les pieds endoloris.

Quelque chose nous réveilla, réveilla notre conscience. La lumière que l'on voyait au loin. Nous savions que ce n'était qu'une lumière de torche, mais c'était déjà une porte de salut, pour nous. Sakùr fit accélérer la marche, pressé de retrouver nos camarades. L'entrée des éclaireurs, puis de la tête du holwerm, fit se retourner les foules, qui applaudirent, avec cris de joies. Ces derniers se turent lorsque les blessés entrèrent dans la grotte, un cortège qui se terminait par les brancards. Les dizaines de nains restés en arrière s'activaient afin que le repos puisse se prendre très vite. Moi même, je m'effondrais, sans énergie. Mon sac de couchage posé, je dormis quelques heures directement dessus, sans lutter contre la fatigue.

Je sentis quelqu'un me bouger. Pendant un instant, je perdis la notion du temps et de l'espace. Mes yeux s'ouvrirent lentement sur le plafond de la grotte, puis je sentis mes jambes me tirailler.

« Alors, bien dormi ? Heureusement qu'on a pas besoin d'un forgeron souvent ! »

Je me tournais vers la voix. Dardan souriait, son œil ouvert brillant d'humour. Surpris, confus, et un peu honteux, je me relevais sur mes pieds, et je commençais à replier mon lit improvisé.

« Allons, prends ton temps. Va dire bonjour à ta monture, elle t'a sûrement manqué. »

Je restais pensif. Uzkular n'avait pas occupé mon esprit. En même temps, ce n'était qu'une bête de somme. Je hochais de la tête négativement. Le nain y répondit par une tape sur mon épaule. Il arriva tout de même à me déstabiliser.

« Tu n'as pas encore cheminé assez avec elle alors ! Je te laisse, moi aussi, je participe aux préparatifs. »

« Tu ne devrais pas te reposer, à cause de ton... »

Je n'osais pas énoncer sa blessure à haute voix. Physiquement, il avait complètement changé, c'était troublant. Mais mentalement, il n'avait pas eu une once de changement. Il bougonnait.

«Tu t'y mets aussi Thordril !? Tu es quoi, un infirmer ? J'me sens bien, et je supporterai pas mes camarades travailler pour moi, mêle toi de tes affaires. »

Il s'en alla en grognant dans...son absence de moustache. Je savais qu'il ne fallait pas prendre ces mots trop au sérieux.

Je pris mon sac et je me dirigeais vers l'amas des bêtes, qui se nourrissait de fourrages, peu impacté par les événements. Je reconnus Uzkular à sa fourrure gris/blanc, et lui aussi me reconnut aussitôt. Il vint fourrer son nez dans mes bras, et ne voulait pas bouger. Je caressais longuement la tête de l'animal.

Une fois encore, la tension était à son comble en sortie de grotte, avec les bêtes, les chariots. C'était comme si notre quête était terminée, alors qu'il restait un long chemin. Grimdal psalmodia un chant nain ancien, avant de se mettre en marche. J'étais juste devant le chariot de blessés, au milieu de la troupe. La progression était plus rapide qu'à l'aller, encore une fois, car Tromglod n'avait toujours pas mangé de nourriture depuis le combat. Helda espérait que les nains envoyés à Kirgian soient déjà sur le chemin du retour. A poney, la montagne n'était qu'à 2 jours de marche. Au trot ou au galop, il était possible de mettre une journée, mais il fallait trouver la nourriture, et aussi prendre du repos. Le chef inconscient cheminait avec Helda dans un chariot, accompagné de l'autre blessé, qui assistait la naine avec ses mains libres. Les morts résidaient dans un autre chariot, tandis que le trophée résidait dans le dernier chariot. Les vivres restantes avaient dû être réparti entre les nains les moins gourmands, car il était bien trop facile de grignoter au fond de sa selle.

Nous nous arrêtâmes deux fois durant notre remontée à la lumière. Durant notre premier arrêt, une alerte se fit. Une fausse. C'était un éclaireur qui revenait, écorché par la pierre, son poney dans le même état, mais qui sauvait Tromglod avec de la nourriture liquide, de la soupe principalement. Helda fut heureuse de voir le blessé respirer plus facilement, avec un peu plus de nourriture dans l'estomac. Elle s'attendait à le voir se réveiller d'un jour à l'autre, mais nos yeux virent la lumière du jour avant de voir les pupilles du Thane.

Avant même de passer l'entrée, la lumière du soleil inondait le tunnel, et faisait mal aux yeux. Même les bêtes marquaient des hésitations, désormais aveugles à leur environnement naturel. La troupe marqua également un temps d'arrêt, à la sortie. Nous regardâmes tous la vallée sous le soleil, le ciel bleu, les nuages, le fort au loin. Peu à peu, nos yeux s'ouvrirent à la nature coloré, en contraste avec l'obscurité de la montagne. Nous étions presque à oublier le déroulement de ces derniers jours. Des jours ? Peut être que nous étions ici depuis des mois.

[FIN]
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