Les décisions du Roi | Au jour des transhumances [PV Ainaestel]

Eté - Julas de la 1ère ennéade de Karfias
Quinzième année du Onzième Cycle
Quartiers militaires d’Alëandir ; au matin

Les Cités s’étaient décidées beaucoup plus vite que tu ne l’avais espéré. Peut-être malgré la douleur de l’abandon s’étaient-elles attendues à ce qu’un moment pareil finisse par arriver tôt ou tard. Après tout, depuis le Voile, la vie dans les forteresses de Pierre n’était plus ce qu’elle avait été par le passé. Vos traditions perduraient, vos savoirs perduraient, vos cultures perduraient, mais il ne fallait pas se voiler la face, votre logistique périclitait. Dans de nombreuses Cités vous n’étiez plus assez nombreux pour assumer l’occupation d’aussi grandes étendues de terre. Sans vouloir se l’avouer à haute voix, les Seigneurs-Protecteurs et leurs populations devaient eux-aussi l’avoir vu.

Mais actuellement, là n’était plus la question. Maintenant il s’agissait de déployer les forces nécessaires pour que le changement décidé puisse avoir lieu, et il devrait bientôt avoir lieu. Les migrations commenceraient bientôt. Les Citadins, certains ne s’étant jamais éloignés plus de quelques miles en dehors des murailles de leur forteresse… certains n’ayant peut-être même jamais quitté les murailles de leurs forteresses se retrouveraient sur les routes. Et il vous faudrait assurer leur sécurité.
L’armée se devait d’être au mieux de sa forme, et en tant que Roi – et ancien Commandant – c’était ton rôle que de t’assurer que tes forces soient prêtes à prendre au corps le travail titanesque qui les attendait.

C’est pour cette raison que ce matin, dans un habit bien plus modeste qu’à ton habitude, tu erres à travers les couloirs des établissements militaires de la ville. Et ce que tu y vois est tout sauf pour te déplaire. Les entraînements avec la milice d’Alëandir, tu en as déjà partagé, et tu sais leur rigueur, mais même aujourd’hui alors que les tensions s’empilent, l’organisation en est toujours on ne peut plus rigoureuse. Tu fais plus confiances aux forgerons et aux cordonniers pour attester de l’état de l’équipement des hommes, mais pour ce que tu en constates – et tu es loin d’être un œil inaverti – la qualité du travail des artisans reste encore et toujours digne de l’excellence elfique.

Maintenant de toutes les formalités qu’avaient été ces « vérifications » il ne t’en restait plus qu’une, et une à laquelle tu tenais tout particulièrement. Il te fallait jeter à nouveau un œil à comment se passait la formation des jeunes recrues. Les migrations après tout étaient l’occasion parfaite de leur offrir un peu d’expérience du terrain. La surveillance des transects serait un travail peu dangereux, mais qui demanderait beaucoup d’attention, l’idéal pour que les vétérans puissent enseigner les ficelles du métier à leurs pupilles.

Et puis… voir les jeunes elfes pour certains sortant à peine de la Cérémonie du Choix se démener avec leurs tuteurs avait à tes quelque chose de profondément attendrissant.

Tu t'approches au hasard d'un duo, une toute jeune elfe rousse, lancée en compagnie de son tuteur dans ce qui te paraissait être un cours particulier d'anatomie. Une guérisseuse. Et au vu de la dureté des instructions de son Maître, probablement se destinant à la médecine de guerre. Il y a quelques six siècles de là tu avais été à sa place.

- Salutations heru. tu offres une courte révérence, te permettant de les interrompre pendant un semblant de pause De même, heri. tu souris en direction de l'élève Médecine de guerre si j'ai bien compris ? Alors, quel est l'exercice du jour ?

La tenue d'Artiön: