(camp sud) Pic-nic vers le futur (Shyn)

La Phord'ur avait beau ne pas être bien vêtue, elle était en sueur. Elle dansait, yeux clos, concentrée. Sa chevelure et sa jupe ondoyaient dans l'air aussi légères que si elle évoluait sous l'eau. Mais pourtant, c'était à coté du feu, dans la nuit de Sol'dorn, qu'elle dansait. Son corps vif et souple, ses pieds nus effleuraint à peine le sol pour soulever des nuages de poussière qui restaient ainsi, comme si le temps était suspendu .

Devant elle, au dessus du feu, une lame flottait, encore rougeoyante sous la chaleur. Des éclats, comme autant de poussières d'étoiles, s'en détachaient et voletaient lentement autour de la danseuse sans jamais la toucher.

Combien de temps s'était écoulé? Quelques minutes? Quelques heures? Une seule chose comptait: Elle avait bientôt terminé.

***

Shyn'tae avait un doigt sur le sommet de la dague, sa pointe à peine enfoncée dans le bois de son bureau entre deux piles de velins. C'était une arme magnifique, elle en connaissait maintenant les moindres caractéristiques, les moindres imperfections. Lorsque les flammes s'étaient finalement éteintes au sein du temple de Kiel, on lui avait rapporter Eveil et cette lame, déformées et usées par le feu.

Le forgeron avait fait du bon travail, et la dynamiste s'était chargée d'achever l'œuvre, pour lui rendre en tout point son aspect original. Elle connaissait cette lame, elle devait la rendre à son propriétaire.

On avait prévenu la daedhelle que le messager quitterait aujourd'hui le camps Sud pour reprendre ses missions. Dernière occasion pour revoir quelqu'un sans qui elle aurait certainement perdu la vie. Elle avait longuement hésité. Les évènements qui s'étaient déroulés ce soir là la hantaient parfois. La drow n'avait aucune envie d'en parler, alors elle avait retardé cette rencontre bien trop longtemps.

Ses doigts fins saisirent la poignée, et elle se leva soudainement en emportant l'arme.

***

Cela faisait quelques instants qu'elle était appuyée sur un pilier de l'écurie à observer le drow préparer son cheval, et l'esclave déguerpir. Il ne l'avait pas encore vue.

- Yelahitr?" La drow à l'allure si jeune avait hoché la tête en guise de salut sitôt qu'il s'était retourné vers elle.
- Je n'aurais pas voulu vous voir repartir sans vous avoir d'abord rendu ceci." A sa main pendait un fourreau de cuir juste assez long pour contenir une dague, qu'elle tendit vers lui après s'être approché avec une démarche féline. Un sourire malicieux ornait son beau visage.

La jeune magicienne observe le messager alors qu'il contemple la lame, puis la range dans son fourreau. Elle est curieuse de ses réactions, et lorsque finalement, il ouvre la bouche pour prononcer quelques mots de sa voix rauque et usée, elle grimace légèrement. S'en est-elle mieux sortie, ou a-t-elle bénéficié de meilleurs soins? Elle se rend compte, comme souvent, de la chance qu'elle a d'avoir Na'ri comme amie, et espère qu'il retrouvera bientôt sa voix.

Lorsque le X'Ianxin lui indique la direction de la cantine, elle hoche la tête, et ouvre le chemin. Comme elle occupe le rôle d'un officier de haut rang, elle n'a aucunement l'obligation d'y manger, mais l'a déjà fait plusieurs fois lorsqu'elle voulait prendre le temps de s'entretenir avec d'autres soldats. Ce n'est pas pour autant un endroit où elle se sent à l'aise, mais Shyn'tae n'ait pas du genre à se faire imposer ses faits et gestes par le regard des autres.

Lorsque les deux drows entrent sous le large chapiteau, quelques têtes se tournent vers eux, des regards les suivent lorsqu'ils déambulent entre les tables pour rejoindre les grands tréteaux qui supportent d'imposantes marmites de ragoût. Ils se font servir sans un mot, sous le regard des soldats, puis s'installent à l'écart avec leurs assiettes.

- Voilà, on sera tranquille," finit-elle par murmurer avec douceur à son vis à vis, la cuillère à la main.
- C'était necessaire… C'est une belle lame, je n'aurais pas voulu la laisser mourir après ce combat. Elle s'est battue à tes cotés devant le regard d'Uriz une fois, je veux seulement qu'elle le fasse à nouveau."
Elle s'interrompit un instant pour porter la cuillère pleine de ragoût à la bouche. Il n'était vraiment pas exceptionnel. Heureusement, le piment masquait le goût.
- Et je connais déjà de telles lames. La Triumvir X'Ianxin en a une." C'était une constatation. "Cela ne t'aurait pas dérangé de la perdre?"

La cuillere du drow dansait devant ses yeux, et la Phord'ur la suivait du regard. Lire sur les lévres n'était pas un talent qu'elle avait développé récemment, donc comprendre le messager avait été difficile. Et par là elle voulait dire qu'elle n'avait absolument pas compris ce qu'il attendait d'elle. Quelle ironie, pensa-t-elle d'ailleurs.Un messager qui ne parvenait plus à s'exprimer....

Peut-être aurait-elle pu suggérer ses hypothèses et le laisser hocher ou secouer la tête en espérant trouver la bonne réponse, mais cela pourrait durer longtemps.

Il avait été inquiété lorsqu'elle avait évoque la famille X'Ianxin, et c'est pourquoi elle haussa les épaules, souriantes, avant de continuer à voix basse.

- J'ai choisi une table à l'écart. Je doute qu'on puisse nous écoute." Elle aurait certainement pu ajouter qu'elle doutait qu'on l'entende lui, vu son état, mais cela aurait été trop mesquin.

Puis la daedhelle l'observa silencieusement dévorer sa soupe, l'air amusée, le coude sur la table, la main soutenant son menton. Manifestement, il avait faim. Au contraire, la jeune drow ne se sentait pas forcément d'humeur à manger, et faisait volontiers traîner son repas dans l'espoir que cela change. Manifestement, il n'était guère enthousiasmé par le retour de sa lame. Shyn'tae se dit que si elle lui demandait si elle pouvait la garder, il la lui laisserait. C'était la raison pour laquelle elle écarta l'idée de lui faire cette blague.

Le drow était donc une sorte d’énigme. Que sa lame soit un outil ou pas, c'était un objet fabriqué par un artisan talentueux, et il convenait de la traiter avec le respect qui lui était du. Shyn'tae avait du mal à déterminer d'où venait l'attitude du X'Ianxin. Elle soupira, puis se redressa en s'étirant félinement, comme l'aurait fait un grand chat. Il la regardait. Et ne venait-il pas de sourire? Il était mignon lorsqu'il faisait cela, décida-t-elle, en lui rendant l'attention.

L'instant d'après, elle écartait délicatement son assiette, souriait malicieusement puis, s'appuyant sur son bras, grimpait à quatre pattes sur la table avec une dextérité rare. L'extrémité de sa tresse reposait sur le bois. Face à face avec lui, elle planta un baiser sur ses lèvres.

- Je ne sais pas ce que tu dis, mais je vais supposer que c'est ça que tu voulais." Elle savait pertinament que ce n'était pas le cas, et son regard rieur le démontrait largement. Queqlues regards s'étaient tournés pour regarder ce qu'il se passait.

La surprise grandit dans son regard. Elle l'a surpris, c'est quelque chose qu'elle aime susciter chez les autres, que ce soient des amis ou des ennemis. Il se relève de sa chaise, alors qu'elle reste sur ses positions, malicieuse, oscillant lentement comme un félin. Elle lève la tête pour le suivre des yeux, le regard pétillant. Autour d'eux, des drows s'intéressent à la scène. Elle s'en fiche. Va-t-il mordre à l'hameçon?

Saisissant la nuque, il l'attire à elle et l'embrasse. Elle s'y attendait, mais n'en est pas moins assaillie par le désir. Il se bat bien, il a du courage, il a envie d'elle… Ses lèvres se sont ouvertes, et elle partage avec abandon ce baiser. Ses yeux se ferme, elle se laisse guider, son cœur bat la chamade.

Lui continue à se redresser en retenant sa tête, son corps suit avec fluidité, comme une danse élégante qui l'amène à genoux sur le bois dur. Elle aime tant sentir le désir couler en elle comme un feu liquide, lui souffler ses idées et relever chaque sensation d'un relief tout particulier. Ses oreilles frémissent, elle s'offrirait bien à lui, là, tout de suite, mais quelque chose l'arrête alors même que leurs langues dansent avec passion. Sa main vient se poser sur la taille du male, qu'elle effleure. Puis le doux toucher descend sur sa hanche. Elle est maintenant certaine que tous les regards sont sur eux. L'ardeur brille dans ses yeux carmins.

- Je crois que je vais te retenir encore un peu… Mon premier cadeau t'avait laissé bien froid, j'ai l'impression qu'une petite panthère te convient bien mieux... Ses lèvres glissent sur la peau de son visage, effleurent son oreille, sa voix un murmure sensuel. Elle sait qu'elle suscite son désir et cela lui plait, cela la rassure.

Et tu ne veux pas démarrer une orgie dans cette cantine, tu as trop de travail pour te permettre de faire la sieste après ca. Mais ce serait peut-être drôle, souffle le désir. Un frisson la parcourt, mais la raison prend le dessus. Et peut-être Isten mérite-t-elle mieux lorsqu'on peut le lui offrir.

-  Emmène ta panthère où tu veux, qu'on soit tranquilles." finit-elle par miauler à son oreille, féline. Elle aime observer les Eldéens prendre des initiatives. Cela les surprend souvent, mais c'est si efficace pour trier le bon grain de l'ivraie. Pendant ce temps, sa main a progressivement glissé vers l'espace entre ses jambes, qu'elle effleure avec douceur.

Les drows sont pleins de surprise, qu'il vente ou qu'il pleuve, en intérieur ou en extérieur.  Si admirer une jeune mage du C'nros jouer au chat avec grand talent sur une table de la cantine du premier Ost était déjà étonnant, la suite ne le fut pas moins.

Le soldat observe la svelte panthère agenouillée et malicieusement souriante quelques instants en la saluant d'un salut fort militaire. Les spectateurs, envieux ou simplement curieux ont interrompu leur repas en attente d'un spectacle qui vaudrait le détour.  

Et soudain, il se penche sur elle, la saisit et la fait basculer sur son épaule, comme il embarquerait un sac de courrier. Sans un autre mot, il se retourne, et s'en va.

Le silence s'empare des lieux, tous aussi surpris que la demoiselle par la tournure des évènements, puis des rires et quelques applaudissements fusent. La daedhelle , un bras et la tresse pendant contre le dos du mâle, a le temps de redresser la tête pour adresser un regard félin et pétillant à l'assemblée avant de disparaitre par l'entrée. Elle ne s'y était pas attendue, à celle là. Particulièrement audacieux, ou fait d'une matière brute? Elle décide que ce drow est les deux.

Où l'amène-t-il? Elle a quelques idées, et surtout une hypothèse, qui est d'abord sa préférée avant de devenir une certitude. Les écuries. Si elle n'était pas la tête en bas, elle éclaterait de rire. La drow n'est pas encore certaine de ce qui se produira aujourd'hui, mais elle sait déjà qu'elle s'en souviendrait. Et si elle en croit les regards ahuris des passants, elle n'est pas la seule. Peut-être risque-t-elle d'en entendre parler. Que les médisants aillent se faire mâchonner par des bagrons.

Les esclaves ne pipent mot en voyant Yelàhitr passer devant les stales avec sa charge. Ils savent qu'il vaut mieux ne pas poser de questions dans ces cas là. Ils dépassent Noisette.

Elle le salue de la main, lui tire la langue. Il plisse les yeux, et la suit de son regard d'acier en mâchonnant elle ne sait quoi. Cela n'a aucun sens, mais elle est sûr qu'il vient de l'informer qu'elle ferait mieux de se tenir à carreau.

Brusquement, il la depose par terre sur une paillasse, puis referme ce qui fait office de porte à ce pittoresque espace. Quelques brins de paille s'accrochent à ses cheveux, elle soupçonne que ce ne seront pas les derniers. C'est un peu plus privé que la cantine, mais de peu. Cela ne déplait aucunement à la demoiselle, au contraire. Après tout,  les esclaves font déjà comme s'ils avaient mieux à faire ailleurs.

Le creux de son ventre bouillonnant de désir, elle se hisse d'un bond sur ses jambes en lui évoquant un félin, et se redresse. La daedhelle s'amuse à miauler,  il saisit sa nuque et la guide ainsi contre lui, dans un nouveau baiser flamboyant auquel elle répond avec flamme. Il est décidemment très brut. Elle peut s'en accommoder, la drow sait apprécier la douceur comme l'animalité. Lui est sauvage, elle veut être panthère. Ses dents mordillent ses lévres, elle tire un peu de sang qu'elle suce aussitôt.

Sa main gauche, hésitante, tremblante, maladroite, glisse sur son ventre nu. La droite descendent le long de ses propres courbes. Deux doigts s'agrippent à la ceinture de cuir qui ceint sa taille. Elle s'ouvre. Par respect pour sa lame, la Phord'ur la retient un instant, l'abaisse puis finalement doit la laisser tomber dans un claquement métallique.  

La panthère revient poser sa patte sur le torse du mâle, et, pendant que leurs langues dansent un ballet sauvage, elle y appuie ses griffes pour apposer sa marque.

Un peu brutal, c'était-elle dit d'abord. La panthère l'avait légèrement griffé, et en retour, il avait saisi sa patte, fermement. Un regard interrogatif, un sourire malicieux… Puis il l'avait caressée… Son sourire avait grandit. L'autre main du soldat frôle sa tunique courte, un vêtement simple et pratique à l'étoffe si légère que le vent pourrait la faire danser. Il la saisit soudainement, l'autre main se join à la premiere, un craquement retentit lorsqu'il l'ouvre, dévoilant sa poitrine gracieuse, bloque ses mains dans l'étoffe, et la plaque contre le pilier au point de lui couper le souffle un instant.

L'idée l'effleure de lui donner un coup de genoux dans les parties, mais… Il est brutal, mais elle a tant d'énergie, de colère à évacuer… Elle hésite, que penserait-on d'elle si on la voyait ainsi? Frisson d'excitation. Elle a une petite idée, et cela la fait rire. Un miaulement, et ses lèvres viennent retrouver celles du mâle en un baiser plus sauvage encore. Il est brutal, Elle peut être animale en retour. Pourquoi retenir la merveilleuse bête qui rode en elle? Elle a tant besoin d'être sauvage, d'être libre.

Elle voudrait n'être que sens et passion, flamme et désir. Il n'est pas de son unité, ils sont des regards, des responsabilités.  Il n'y a à cet instant ni Phord'ur, ni messager, seulement deux noirelfes et leurs désirs, deux drows et leurs pulsions.

Elle se tortille pour libérer sa main, elle voudrait le griffer, le caresser, le toucher, en être incapable la frustre et la galvanise en même temps. Prise entre la rêche fraicheur du bois et la douce et dure chaleur de son torse musclé, elle subit ses baisers.

Ses lèvres trouvent l'oreille de la magicienne, la caresse, la mordille. Elle ferme les yeux et miaule, le souffle coupé. Elle se cambre de désir, sa posture sans équivoque. Elle s'offre à ses mains calleuses et enthousiastes. Sa bouche s'entrouvre en un soupir sensuel, elle incline la tête pour offrir son oreille, et cesse de chercher à s'échapper.

Alors il continue de flatter sa docile proie, avant d'abandonner finalement le lobe si sensible pour poursuivre le long de sa mâchoire, de son cou, chaque baiser un marche de plus sur la voie du désir. Ses lèvres rejoignent ses mains sur les collines de son buste, leurs pointes dressées les accueillent avec joie, elle sourit et ferme les yeux, finalement, que ses bras soient prisonniers n'a guère d'importance, qu'il continue juste ce qu'il fait, et ce sera parfait.

Puis il la prend en étaux entre lui et le pilier, remonte pour l'embrasser à nouveau… Elle est sauvage, pressée, enthousiaste même. Le regard indompté de l'Eldéenne croise celui du mâle, elle danse contre lui, il s'abat à nouveau sur son oreille si effilée , elle soupire de contentement, ses jambes faiblissent.

Dans son monde de désir, elle ne prête pas attention à la froideur du cuir autour de son cou… Du moins jusqu'à ce qu'il la raccroche au plafond. Il tire, la lanière se resserre, satisfait, il abandonne ses flatteries, sans lui laisser le temps de prendre la mesure de la situation. maintenue entre lui et le pilier, elle comprend bien vite et se hisse sur la pointe des pieds pour détendre le cuir. Sa main droite travaille à se dégager, mais il la saisit sans peine.

La panthère tente alors de le mordre, mais l'entrave la retient, un instant étouffée, elle se plaque à nouveau contre le pilier, belle, fière et droite. Devrait-elle lui faire confiance? La drow n'a pas le temps d'hésiter, car il entrave déjà ses bras autour du pilier.

Le risque, sa vulnérabilité, les caresses, l'attente, tous se mêlent en elle pour rehausser la moindre de ses sensations. Le touché rêche du bois contre lequel elle est bientôt solidement maintenue, la fraicheur de la moindre brise, la tension du cuir contre con cou.. Elle voudrait se jeter sur lui, mais il faudrait briser ses liens, et si physiquement elle en serait capable… le désire-t-elle vraiment?

Il a tellement de chance. Elle connait de si séduisantes demoiselles qui le tueraient pour faire une chose pareille. Le désir grandit encore lorsqu'elle y pense. Peut-être a-t-il compris en la voyant sur la table que ce genre de surprises pouvaient la faire vibrer?

Il s'éloigne pour admirer son oeuvre. La daedhelle lui offre un miaulement de frustration à le voir si loin d'elle, et incapable de le rejoindre, puis elle se déhanche, se cambre, son corps si svelte selon les idéaux drows offerts à son regard. A cet instant, elle n'a absolument rien d'une officier… Cela lui plait.

Derriere la porte, Noisette a quitté sa stale pour se poster devant une fissure dans le bois. Il observe jalousement sa propriétaire. Evidemment, elle était incapable de se tenir. Exactement comme il l'avait pensé.

Plaisir, délectation, volupté… Attachée au pilier qui frotte parfois douloureusement contre son dos nu, la tête maintenue bien haute par le lacet qui cercle son cou, la jeune drow est déjà aguichée par sa situation. Ses cuisses sur les épaules du mâle, le visage de ce dernier contre son intimité brûlante de passion, c'était tout un univers d'extase qui s'ouvre à elle. Elle se cambre, se contorsionne au grès des merveilleuses attentions que le messager  lui apporte. Elle gémit, miaule, jouant volontiers sa part avec fébrilité.

Elle l'avait trouvé brutal. Elle avait aimé ca il fallait le reconnaitre, mais cela l'avait aussi un peu inquiétée pour la suite. Maintenant Shyn'tae est rassurée, il ne compte pas aller trop vite. Enfin… devant son expertise, elle n'est pas certaine de resister bien longtemps à ses assauts.

Ses jambes se croisent autour de sa tête, elle pousse son bassin contre sa bouche vorace, et finalement, la jouissance l'emporte, son corps tendu comme un arc, magnifique dans l'obscurité de la pièce. Finalement… elle ne regrette en rien l'experience, tout au contraire.

Quelques instants plus tard, encore étourdie par le plaisir, il la libère, elle vacille un peu sur ses jambes, l'observe, séduisante dans sa confusion, ses liens ont marqué sa peau couleur de nuit. Il lui tend les lanières, l'arme, les haillons que sont devenus ses vêtements, puis l'embrasse avec férocité.

Un frisson la parcourt, sa poitrine chaude s'appuie sur son torse, elle se cambre pour que leurs hanches viennent s'effleurer, et la drow répond au baiser avec la même férocité animale, comme si elle voulait lui confirmer qu'elle n'en avait pas fini avec lui. C'est alors qu'il tombe à genoux devant elle. Le cœur toujours battant, son ventre vibrant du plaisir qu'il vient de lui donner, elle l'admire en souriant. C'est donc cela qu'il veut aussi?

Lentement, sur la pointe des pieds, elle tourne autour de lui comme un prédateur. Ses doigts caressent ses épaules, puis sa nuque… La daedhelle pose délicatement la dague au sol, puis les lanières et une partie de l'étoffe. L'instant d'après, devant ses yeux, elle prend un morceau de ses vêtements ruinés entre ses dents, et tire pour, d'un craquement, en tirer une nouvelle lanière.

Shyn'tae l'observe, carnassière.

Soudainement, comme un grand félin, elle le projette au sol, sa main saisit ses bras pour les placer au dessus de la tête du messager. Sauvage, vive, elle se penche sur ses poignets pour les attacher l'un à l'autre d'une main, la lanière tendue par ses dents. Satisfaite, la daedhelle attache solidement l'autre extrémité, avant de revenir vers le drow couché, sur ses quatre pattes.

Ses lèvres viennent caresser une oreille effilée, sa langue la parcourt brièvement. "J'espère que tu as encore… du temps devant toi." Elle se redresse à genoux. Dans un craquement, elle déchire des dents un autre morceau d'étoffe. Sa longue tresse ondoie dans son dos , puis sombre par dessus son épaule lorsqu'elle se penche vers son visage et l'embrasse à son tour brutalement. Ses doigts caressent sa tempe, ses joues, sa nuque… et bientôt, ses yeux sont bandés.

Lorsque finalement leurs lèvres se séparent de son initiative, elle caresse tendrement ses lèvres d'un doigt, joueuse… Le doigts se retire finalement, et elle insère dans sa bouche une boule d'étoffe comme bâillon. "Ne t'en fais pas, ca ne devrait pas t'empêcher de gémir joliment…"

Puis le silence, quelques longs instants… Et finalement, des baisers, des griffures sur sa peau… des morsures bientôt. Elles alternent, parcourent ses membres, son torse, son ventre. Il serait bien en peine de savoir où elle attaquera ensuite. Douleur et plaisir s'enchainent, elle cherche ses reactions, elle apprend à le connaitre, attise les feux de son excitation.

Puis elle l'abandonne. Il entend le bruit du metal. Plus rien. Les sensations reprennent. un courant d'air? Des caresses sur son corps le parcourent. Son amante est partout. Les caresses effleurent sa virilité, puis la masse d'une manière délicieuse qu'il ne comprend pas.

Son amante joue avec ses sensations, en une douce torture. Combien de temps s'est-il écoulé? Quelques minutes, des heures? Peut-être pas à ce point…

Finalement tout s'arrête, et il sent son souffle chaud et rapide contre son oreille. "Hmm… J'ai l'impression que tu veux plus…" Elle a saisit le membre. "C'est vrai?

Entièrement nu devant elle, frémissant de désir au moindre contact de sa peau sur la sienne... Shyn'tae admirait le messager. Il était beau ainsi. Ses cicatrices, fruit de ses batailles et de son courage, ne faisaient que renforcer cette beauté sauvage. Elle avait rendu Eveil à son fourreau, et s'était agenouillée à coté de lui pour lui parler, sa virilité roide entre ses doigts fins.

La Phord'ur avait aimé la réponse qu'il lui avait donnée. Ce gémissement, ce mouvement infime et sensuel à la fois.... Elle avait beau avoir fait l’expérience de la jouissance si peu longtemps auparavant, le jeu qu'elle lui avait offert, cette lente montée vers le désir, l'avait laissée fébrile d'excitation, avide de plus de plaisir licencieux et de luxure.

Lui faire ce qu'elle aurait aimé subir lui avait ai moins tout autant donné envie de lui que lui avait envie d'elle.

La drow avait une petite idée de ce qu'il ressentait. L'inconnue, l'attente, la surprise, l'imagination et les fantasme. Le touché et l’ouïe comme sens principaux, amplifiés par l'absence de la vue. La vulnérabilité si excitante. L'impossibilité d'assouvir ses désir, les gémissements, la lascivité comme seuls moyens de révéler à sa partenaire l'étendue de ses désirs.

Sa langue l'effleura, ici, et là, seul contact hormis celui de la paille rêche contre son dos et ses fesses nues. Puis plus rien, pas un bruit.

Un contact au sommet de sa virilité, Une caresse, puis une pression, puis la chaleur qui l'enserre délicieusement à chaque instant un peu plus. Un soupir sensuel parvient à ses oreilles. Elle le prend en elle, si facilement, yeux clos, lèvres pincées, chaque mouvement une symphonie de plaisir dans son ventre. Puis finalement leurs bassins s'unissent.

Elle danse sur lui, souplement, impudique, indécente.

Elle se penche sur lui pour dénouer son bandeau, qu'il puisse l'admirer, et se redresse alors pour lui offrir le spectacle de son corps qui danse félinement au dessus de lui, en prise à d’envoûtantes sensations. Elle caresse sa poitrine, son ventre, son bouton de plaisir, pour lui, pour elle, pour eux deux? La panthère miaule, joueuse.

Et soudain, elle se couche sur lui, retire le bâillon, et le remplace par sa langue sauvage.

Son bassin danse souplement contre le sien en d'amples et sensuels mouvements dédiés à leurs plaisirs à tous les deux. Lui est sauvage, la fait rebondir à chaque fois qu'elle l'accueille tout entier. Elle est fougueuse, elle laisse échapper une vocalise sensuelle à chaque fois qu'il la fait rebondir. Elle n'aurait pas cru qu'il soit ainsi avant de lui avoir enlevé son pantalon, mais cela lui convient parfaitement. Après tout, en toute chose l'important n'est pas l'outil, mais la manière dont on s'en sert. Et elle était plutôt satisfaite d'elle, des sensations, du plaisir qui rayonnait de son bas ventre à chacun de leurs mouvements respectifs.

Le mâle s'appuie sur ses liens pour danser plus fort, l'entrainent, la forçant à abandonner ses baisers, à poser les mains sur son torse pour se retenir, son corps si léger devant sa force. Elle s'agrippe, le griffe, cambrée, yeux mi clos bouche entrouverte devant le plaisir que sa chevauchée lui apporte. Son corps exposé à son regard est ballotté par ses mouvements brutaux. Déterminée, elle se maintient sur lui, et le maintient en elle mieux qu'il n'aurait cru possible. Elle anticipe, elle suit ses mouvements avec une facilité et une souplesse envoutante, et permet au captif de mener leur danse de plaisir.

Il saisit soudain le bout de sa tresse entre ses dents, elle ne le remarque pas. L'instant d'après, l'extrémité cède, les magnifiques cheveux de neige se dénouent un peu plus à chacune de leur ondulation, aussi sauvages que leur propriétaire.

Elle s'en aperçoit finalement, son regard rendu absent par le plaisir. Un gémissement de contentement accueille cette découverte et le corps de la drow va à la rencontre de son amant. Une fois, deux fois, puis elle danse avec lui, aussi brutale et sauvage que lui, son rythme en harmonie avec le sien.

Un miaulement, puis des cris lorsqu'elle chante son plaisir sans aucune retenue, comme s'ils étaient seuls au monde, ses longs cheveux comme une crinière sauvage autour de Shyn'tae. La panthère s'abandonne à l'instant présent avec bonheur, avec passion, comme si sa survit en dépendait, et l'extase rugit en elle comme un torrent qui emporterait tout le reste sur son passage.

La drow retombe sur son torse. Elle entend le cœur du mâle battre fort dans sa poitrine, sa virilité encore pulsante en elle. Elle sent son propre sang courir en elle vite et fort en battements puissants et rapides, les entêtantes répliques de son plaisir prolongent cet instant. L'intensité laisse place à la douceur alors qu'elle profite de l'instant.

Sa main fine glisse contre la peau chaude. L'endroit n'est pas le plus luxueux, ni le plus confortable, mais aux yeux de Shyn'tae, cela n'a aucune importance. L'important est ailleurs, dans les sensations, dans les efforts qu'ils ont tous deux fait pour entraîner l'autre dans les sommets de l'extase. A cet instant, elle se sent épuisée et euphorique.

Il plie les jambes, son corps léger glisse contre le sien, elle sourit et l'aide, jusqu'à se que ses yeux joueurs trouvent les siens, et que leurs lèvres viennent encore une fois à la rencontre l'une de l'autre. Il est toujours aussi passionné, aussi sauvage. Elle ferme les yeux et met toute son énergie à lui répondre, son corps en sueur appuyé contre le sien alors qu'il la porte.

Sa main droite trouve la lame qu'elle avait laissé à son coté, elle l'attrape avec dextérité sans même jeter un œil, la brandit...

Les poignets de Yelàhitr sont soudain libérés lorsque l’étoffe qui les retenaient liés cède sous le tranchant aiguisé. Elle repose aussitôt la lame pour caresser son oreille et s’abîmer dans ce long baiser dans lequel il l’entraîne. C'est finalement elle qui le brise, haletante, en sueur et joueuse.

- Pas épuisé? Tu est déjà en retard de... hmm... quelques jours au moins.

Peut-être aurait-il fallu s'arrêter là. "Les deux daedhels avaient tous deux des tâches à accomplir" , avait murmuré la voix de la raison lovée, magnifique, au fond de sa conscience. Des tâches de la plus haute importance, comme affecter des mages à des unités qui prenaient ce qu'elle faisait pour acquis et dont certaines demandes tenaient du caprice et du test. Ils se plaindraient à coup sur si elle venait à ne pas satisfaire leurs exigences. L'obok Senger du second ost en premier sans aucun doute. C'était la seule raison pour laquelle il passait souvent en dernier.

Mais Shyn'tae avait-elle envie d'être raisonnable? Couverte de sueur et de brins de paille, elle hésite, alors le soldat décide pour elle et l'embrasse. Un début de protestation se transforme en gémissement, leurs lèvres à nouveau unies dans un baiser électrisant. Au diable Kerath et ces enfants assoiffés de preuves de leur pouvoir: Elle a mieux à faire, un amant apparemment insatiable, attentif et sauvage ne se rencontre pas tous les jours.

Un racle ment, un coup violent secoue la porte. Shyn'tae aimerait les ignorer, ses doigts parcourent le torse du mâle, y laissant de fines marques rougie ses oreilles s'applatissent, elle réalise ce qui est en train de se produire, la drow serre les dents.
-Foutu cana...

Ils se relèvent tous deux, et lorsque Yelàhitr ouvre, il découvre un cheval blanc qui le toise. Le juge même. Il jette un regard critique sur sa Maitresse. Le sabot claque sur la pierre, puissant. La bête fait un pas vers le messager, incline la tête, les oreilles tendues, comme s'il évaluait le mâle qui se permettait non seulement de voler sa drow, mais aussi et surtout sa tranquillité.

Il s'agit de Noisette, le cheval de la Phord'ur. Une créature démoniaque, y compris pour des drows, mais surtout excessivement utile à sa maitresse lorsqu'elle n'était pas insupportable.

Le soldat éclate alors de rire, un grand rire qui pousse la jeune daedhelle à ses côtés à se tourner vers lui, les oreilles tendues. Le cheval, lui, observait attentivement, impassible. Il n'aimait décidément pas ce plaisantin et rival.  

Noisette le poussa.
Yelàhitr riposta, poussant sa propriétaire à intervenir, bien que probablement un peu tard.
-Attend! Tu ne devrais pas, Noisette est suscep…

Noisette lui donna un coup de sabot dans le tibia pour le faire taire. Il avait appris que d'autres localisations étaient plus efficaces encore, mais le cheval était une créature  magnanime. Lorsque Shyn'tae se pencha vers son amant, il mordit dans sa chevelure et tira pour sortir la daedhelle prise par surprise de ce lieu de débauche.

-Hé! Hé! Arrête ca!

Il la lâch finalement arrivés devant sa stalle, et lui montrait la selle. La mage se frottait le cuir chevelu. Shyn'tae se demandait parfois pourquoi elle l'arnachait: il n'en faisaitt toujours qu'à sa tête.

-Non, je ne peux pas. J'ai du travail.

Noisette la regarda dans les yeux, puis tourna lentement la tête vers yelàhitr. Difficile de dire comment il s'y prenait, mais n'importe qui aurait compris à son attitude qu'il était convaincu que quelqu'un se moquait de lui. Quelqu'un de petite, noire, dotée de longues oreilles, de formes ridicules et présentement entièrement nue.