Konghrim Forte-Poigne [Terminé]

Identité

Nom/Prénom : Konghrim Forte-Poigne
Âge/Date de naissance : 110 ans
Sexe : Masculin
Race : Nain
Faction : Zagazorn
Alignement : Neutre bon
Liens notables : Aucun

Particularité :

Des tatouages arborent son crane dénués de cheveux et de poiles. Des mouvements ondulants sans vague, des runes héritages, ces derniers n'ont aucune signification si ce n'est l'aspect esthétique qu'ils imposent. Pour Konghrim et son clan cependant, elles sont la marque du respect, de la gouvernance et de l'ordre. Elles sont la représentation la plus pure et honnête de son statut au sein des siens.

Le nain est également un solitaire, avide de silence et du confort qu'offre les contrés sauvages du Zagazorn. Le bruit, loin de l'insupporter est pour lui l'obstacle à la progression et à l'évolution intérieure. Loin d'être un philosophe pour autant, il n'a pour l'instant pas trouvé meilleure compagnie que Kathkar, son sanglier. Même s'il attache une importance toute particulière au bonheur de son clan.

Métier : Thane du clan des Haralfar

Classe d'arme : Corps à corps

Possessions & Equipements :

Konghrim ne porte sur lui que d’épaisses peaux qu’il récupère pendant ses pérégrinations. Ces dernières lui promettent protection contre le froid et double sa largeur d’épaule à épaule. En dessous, une simple côte de maille en mauvaise état, portant les marques de crocs de ses adversaires passés. La vie dans les montagnes ayant son lot de tumultes et les bêtes qui y résidant surplombant ses semblables de plus de trois fois sa taille. C’est pour cela qu’il ne se sépare jamais de sa hache de guerre, héritage de sa famille. Cette dernière ayant été portée pour la dernière fois pendant la fuite de Almis, quelques seize ans auparavant, par son propre père.

Cette Az-Drengi est le symbole de ce que fut la richesse de la forge d'Almis pendant des années, acquise il y a des centaines d'hivers par les premiers du clan. Incrustée de pierre runique sur le haut du manche, elle se termine en deux épaisses lames de part et d’autre. Loin d’être des symboles de pouvoirs, ce sont des runes qui énoncent les préceptes fort de leur famille. Honneur, courage et rage principalement sont les plus marquante. L’alliage n’a rien à envier à ses sœurs, mais sa résistance n’a aucun égal quand il s’agit de taillader la chaire et le cuir épais. Le manche de la lame se termine en divers enluminure incrustés à travers le bois de pins qui la recouvre. Elle est lourde et imposante, dominant presque Konghrim de toute sa taille. Elle n’en reste pas moins maniée avec deux bonnes mains solides qui sont les siennes et s’abat sur les bêtes aussi surement qu’elle pourrait le faire sur des troupes adverses. Bien qu’elle fût forgée dans cette optique, les fins à laquelle elle est utilisée reste la même : tuer.


Konghrim laisse sa longue barbe se balader sous son visage au grès du vent, mais il ne sera pas rare de le voir porter en leur terme des anneaux de fer grisâtre. Ces derniers permettront alors de tenir l’épaisse fourrure correctement droite afin d’y paraître plus présentable. Artifice qu'il n'hésitera pas à accrocher également à son sanglier. Ce dernier le suivant par mont et par vaux à travers le territoire des Haralfar. Il possède également à cet endroit une petite maison simple avec une grognerie à sanglier où sont élevés les plus petits. Quand il s'absente pendant de trop longue période, ces derniers sont alors pris en charge par les autres éleveurs du clan.

Apparence :

• Taille : 1,5 mètres, des tatouages bleutés sur le crane, terni par le temps. Soit chauve, soit portant une raie chevelue au centre, tombante derrière les épaules. Les côtés quant à eux restent vierge de toutes marques. Il porte également quelques cicatrices sur le visage. Dans son dos cependant, plusieurs passages de griffes et de crocs y sont visibles. Notamment celle du Bearog qui de sa patte fendit le nain de l'épaule droit jusqu'à l'extrémité inverse. Blessure de chasse qu'il porte comme totem à sa victoire ce jour là ...
  
• Couleur des yeux : Bleu
  

Personnalité :

Konghrim Forte-Poigne, fils de Krath, dit « le Bearog », emprunte toutes les caractéristiques de l’animal dont il hérite le nom. Il est bourru, même pour un nain. C’est-à-dire qu’il n’accepte que très peu le contact avec les autres. Ce qui est assez transcendant avec les responsabilités qu’il occupe au sein de son clan. Cela le présente comme un nain aux deux personnalités, tantôt vagabond, véritable hère dans les montagnes à la recherche d’une bête à occire. Tantôt meneur de troupe. Bien qu’il ne porte en définitif que très peu d’affinité de l’excès qui fait la caractéristique de son peuple. Ces deux traits opposés rejoignent la même ligne de pensée qui est celle de donner à son peuple tout ce dont il a besoin. Nourriture pour les festins, peaux pour les habits et histoire à raconter autour des foyers. C’est une vie calme et paisible qui ne manque cependant pas de situation où verser le sang devient une nécessité.

En tant qu’unique fils de son père, les responsabilités lui sont tombées très tôt sur les épaules. La maturité lui fut imposée dès son plus jeune âge et il fut élevée avec cette seule idée en tête. Naître fils de Thane portait alors le regard de son père à un très haut niveau d'exigence. Pour son titre, et pour ce qu'il voulait qu'il soit, son descendant. Pour le pousser toujours plus loin, à se dépasser et ainsi montrer au clan qu'il en était le digne successeur. Peut-être était-ce le déclencheur de ses exils volontaires vers le danger. Pour se convaincre qu’il était capable d’être ce qu’on lui demandait. Ou alors de refuser cet héritage en se confrontant volontairement à l’hostilité du monde. Lui-même l’ignore et ne se pose plus ce genre de question. Le temps a passé et les glaciers n’ont eu de cesse de déverser leurs eaux dans les rivières vers l’arrière-pays. Aujourd’hui, bien qu’il voue à son roi, comme tout nain, une adhésion sans faille, il ne se mêle que très rarement aux cités qui sont les leurs. Son serment reste éternel mais il considère l’élevage de sanglier plus utile que de servir dans l’armée, pour des guerres dont il ne comprend pas grand-chose.

Les sangliers restent alors sa plus grande fierté. Élevés dans un territoire à mi-chemin entre les sommets enneigés et les hautes forêts des landes, ils sont une race robuste et non moins hargneuse. Fou est celui qui se moque impunément des bêtes géantes car ils ne feront pas de différence entre l’ami et l’ennemi. Mais une fois le lien créé avec le cavalier, les bêtes des Haralfar se révèlent comme des fidèles compagnons qui n’hésiteront pas à charger l’ennemi, même les plus gros et les plus menaçants. Ce sont des animaux qui sont vendus à tout le royaume et permettent au clan de ne pas être totalement en autarcie. Population alors originaire du Sud du royaume, ils sont choisis pour leur taille équivalente à celle des nains. On notera alors dans certains cas des spécimens de sangliers retirés spécialement de l'élevage pour leur musculature développé servant entre autre à faire la guerre. C'est également ce commerce qui apporte les souverains nécessaires pour des achats de matière qui ne seraient pas directement exploitables dans les montagnes.

Capacités magiques :
Aucune.

Histoire

Du commencement jusqu'au Voile

Le clan des Hautes-Virnée, de fiers éleveurs de sangliers depuis l’aube des siècles, se situe à l’extrémité Nord des plaines du Brissalion. Là où la terre se charge en humidité et que la terre se change en pierre. A quelques lieux à l’Ouest de l’unique court d’eau, dans un renfoncement naturel couvert par les épais monts célestes. Fondé par Haralfar, premier du nom, et illustre père des générations suivantes. Ce dernier n’était autre qu’un monteur de sanglier, qu’il jugeait « plus combatifs que les moutons à cornes ». Son élevage, il en fit sa passion et de sa passion naquit quelques décennies plus tard les monteurs Haralfar. Des bêtes, il en faisait un commerce et ne gardait alors que les meilleurs, les plus robustes, les plus brutales et les plus endurcies pour la guerre. Soit en commande par les Thanes, soit pour la propre cavalerie spécialisée qu’ils étaient. Depuis les premiers âges, la coutume n’a cessé de se poursuivre. Si bien qu’encore aujourd’hui, presque rien n’a changé. Presque. Haralfar a été succédé par de nombreux autres Thane, et le clan n’a cessé de croître dans ce renfoncement de montagne.

Dans les premiers temps de Konghrim, c’était son père, Krath l’Ancien, qui guidait la communauté. Et qui, secrètement, prévoyait un futur à son unique fils. Celui de le remplacer quand le moment serait venu. Dans son jeune âge, le nain n’avait pourtant que très peu de contact avec le père. On lui préférait une proximité avec les autres garçons de son âge. Ce fut une enfance des plus banales, jusqu’à ce que les rouages s’enclenchent un à un. L’épreuve du Kummenouth marqua la fin de cette période idyllique loin des songes. Le garçon dû prétendre à porter les couleurs de son clan, dans une lutte avec un sanglier hargneux. L’épreuve était simple. Un sanglier sauvage était capturé quelques jours avant l’épreuve. On le plaçait alors dans un enclos fermé avec le prétendant, armé d’une seule ficelle. L’objectif de ce dernier étant de capturer la bête et de l’immobiliser. Ce fut réellement ce combat qui donna à Konghrim la passion des bêtes. De longs moments s’étaient-ils regardés, lui et elle, seuls dans cet espace restreint. Il l’avait forcé à charger et profiter de son agilité pour se faufiler jusqu’à son arrière. Là, il la força à se casser le bassin en se retournant. Une longue manœuvre qui permit au garçon de se hisser sur le dos de l’animal. Celle-ci s’ébroua quand les deux mains du nain se posèrent sur les défenses. Mais il tint bon. De toutes ses forces, il l’avait forcé à piquer du groin vers le sol, jusqu’à ce qu’elle ne tombe sur elle-même, et sur lui par la même occasion. De sa corde, il entoura rapidement les pattes opposées et l’accrocha à la tête de l’animal, incapable de se relever dans cette position. Il en ressortie vainqueur, avec plusieurs côtes cassées et ses premières marques de chasse.

Désormais apte à débuter son apprentissage, Konghrim était jeune et impétueux. Son désir de chasse n’avait d’égale que sa passion pour le combat. Sans l’ombre d’une hésitation et avec quelques paroles bien placées de son père, il fut admis dans la célèbre cavalerie. Dans ces années-là, il apprit la monte, la charge mais également les longues sorties dans les plaines, les plateaux ou encore les montagnes avec son sanglier. Se laissant porter quand la bête le pouvait, mais l’accompagnant quand cette dernière en était incapable. Il forgea un lien unique avec ces sangliers et les accompagna tous jusqu’à ce que la vieillesse ne les accable. Sans désintérêt ni dédain, pour leur offrir tout le repos nécessaire dans leur dernière demeure qu’il espérait être de vert pâturages à perte de vue. C’est dans cette même époque qu’on le forma à l’art du combat. Et comme la monte de sangliers, pour la guerre était un des préceptes des Haralfar, il est évident que l’entraînement à la guerre à pied en était un second. Avec ou sans de lourdes armures, les épreuves de maniement des armes furent diverses et variés. Allant de la simple échauffourée avec un tierce, à la demande expresse de récolte d’un trophée, souvent utile pour le clan, en réalité. Il n’était pas rare pour eux de s’entraîner aux armes, plutôt contre des gros animaux, que contre d’autres nains. Ils vivaient des temps de paix. Le vieil instructeur Corne-de-Bronze, militaire de métier ne le laissait jamais se reposer. Là où les autres pouvaient se garder du doute et de la fatigue, Konghrim fut toujours poussé dans ses retranchements. Il ne comprit que plusieurs décennies plus tard que l’œil de son père ne cessait de l’observer. Il le comprit quand Corne-de-Bronze périt dans les ruines d’Almis.

Dans les années qui suivirent son soixante-dixième anniversaire, le nain désormais entraîné fut consigné à des tâches moins guerrières. Il s’occupa de l’élevage des bêtes les plus récalcitrantes, celles destinées à devenir les engins de guerres nains. Quelques commerces à l’autre bout de la Virnée avec Thanor, ou plus simplement, de l’autre côté des frontières, vers Lante. Tout cela fut ponctué également par de nombreuses chasses. La plus connue dans son clan étant celle du Bearog blanc des hauts sommets. Ce dernier avait rodé trop proche des frontières, dans des conditions qui jamais ne furent élucidés. Plusieurs sangliers avaient été retrouvé tué. Le fils du Thane n’eut pas besoin de beaucoup de motivation de ses paires que déjà s’était-il allé à sa poursuite. Plusieurs ennéades durant, il traqua la bête jusque dans son antre, pour l’occire définitivement.

De vieux souvenirs ...

Ainsi était-il venu. D’abord dans le silence le plus complet, sous une nuit étoilée. Almis endormit dans cette longue nuit. Les convois étaient alors arrêtés et le clan voisin de la grande cité ne recevait plus rien. Alors Krath le Vieux décida de s’enquérir lui-même des nouvelles de la cité. Il parti avec ses meilleurs guerriers, craignant le pire. Dont Konghrim, meneur en second de leur petite détachement armé. Ils étaient dix. Et la cité s’était présentée à eux dans un silence de tombe. Aussi avaient-ils posé le pied sur la pierre de la montagne endormit. Nul n’aurait su décrire ce qu’il se passait là-bas et nul n’en parla jamais. Les nains étaient là, mais … fatigués ? Désemparé ou peut-être l’absence de leur astre avait-il tout simplement ramolli leurs esprits. Pire encore, c’était la peur qui dans leur cœur s’était immiscée, car les sombres prophéties étaient claires. Elles prenaient essence maintenant, dans la réalité. Bien vite, la troupe se rendit compte des rumeurs qui circulaient. Mogar était mécontent. Quelque malheureux avaient-ils provoqués sa colère ? Non. Tout le peuple nain était victime de son courroux. Mais pourquoi ? Nul ne le su jamais. Kirgan ne donnait plus de nouvelle depuis déjà quelques jours. La troupe Haralfar avait entendu et écouté les bruits qui circulait. Le sol s’était mis à gronder et la terre elle-même, si chère à leur peuple, c’était retournée contre eux. Les runistes étaient déjà au travail pour tenter d’apaiser la divinité. La peur se lisait partout. Ils ne restèrent qu’une seule journée dans l’antique cité. Une seule journée qui se termina par le grondement de Mogar. Ses yeux divins s’étaient posés sur eux et avaient pénétré l’âme de chacun. La colère du dieu avait raisonné dans la roche et jusque dans leur cœur. Elle s’était fendue de toute part creusant d’énorme sillon. Beaucoup périrent dans les premières minutes.

Konghrim avait aperçu un énorme pilier se briser à sa base et se précipiter contre tout un quartier. Il avait alors ressenti en son cœur le choc de cette disparition si soudaine, si … banale ? Un battement de cil que rien ne pouvait enlever.

«Regroupez-vous, nom de nom ! Il pleut de la roche ! »

Le père avait parlé et ils avaient alors obéit comme un seul. Les civils courraient ça et là dans toutes les directions. Certains cherchant la sortie, d’autres leurs amis, leurs familles, perdus dans les décombres. Et c’est là qu’il les avait entendus. De petits rires narquois venant des profondeurs de la roche. Des hoquets de malice résonnant dans la montagne. Comme le pue qui suppure d’une plaie ouverte, à vif. Une vague s’était alors déversée sur la capitale, raz de marré de lance et d’épée rouillées. Les cris redoublèrent, la stupeur tout autant que la surprise. Ils étaient pris comme des rats ? Les rares soldats encore regroupés n’hésitèrent pas et ils chargèrent un ennemi bien trop nombreux. Quant à eux …

«Les gars, on va pas fuir devant ces sales bestioles. Haralfar, êtes-vous avec moi ? »

Il leva bien haut la hache à double tranchant et ses acolytes répondirent de concert. Ils étaient des nains et ne pouvaient pas se laisser aller face à ce répugnants ennemis. Konghrim récupéra ses deux haches et emboita le pas à ses frères d’armes. A travers la foule en panique, le feu qui éclataient çà et là, les roches qui leur tombaient dessus… Ils ne se démontèrent pas et avec courage ou folie épaulèrent les forces en défense de la ville. Les haches du jeune prétendant tailladaient dans la chaire bien trop facilement. Un simple mouvement qui n’offrait aucune résistance à ses haches métalliques. Mais c’était comme se battre contre le vent. Pour chaque mort, dix prenaient la place. Bon grès, mal grés, ils reculèrent face à cette horde décérébrée. Ils furent séparés pendant cette bataille du désespoir, reculant encore et toujours. Les alliés tombaient petit à petit, les cris n’étaient que des râles. Un des groupes se fit totalement engloutir. Ils perdirent en quelques secondes six de ses amis. De l’autre côté, luttant côte à côte, père et fils versèrent le sang. Ils n’étaient plus que quatre. Ils allaient mourir. Un nouvel effondrement craqua de la voute et s’effondra devant eux. Une accalmie trop courte. Le Thane se retourna alors vers son fils, et de sa barbe blanche esquissa un léger sourire. De son flanc était parcouru une lance cassée et le sang s’y déversait en grosses gouttes.

«Si tu meures ici, alors notre ligné s’éteindra et le clan n’aura plus de chef. Prends cette hache et va-t-en.»

«Père, je ne peux … »

«Va-t-en je te dis. »

La hache lui fut précipitée dans les bras. Il avait voulu protester, il avait voulu dire quelques mots. Mais ce fut impossible, car déjà ordre était donné.

«Emmenez mon fils loin de ce carnage. Protégez-le comme votre nouveau Thane. Ainsi son mes dernières volontés. »

Le garçon fut alors saisi au niveau des épaules. Il se débattait de toutes ses forces, luttait pour se sortir de l’étreinte de ses comparses. Les rires reprirent de plus belles et plusieurs bêtes firent leur apparition.

«Père ! Non ! Lachez moi ! »

Et la marée recouvra Krath, Thane des Haralfar sous les hurlements d’un fils désemparé. Les ricanements, moquerie des dieux s’en suivirent alors et l’assaillirent de toute parte. Des milliers de regards perçant qui jetaient sur lui leur opprobre. Les ricanements de la honte, de la défaite … Et malgré son tumulte, il continuait de hurler.

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Konghrim se réveilla en sursaut dans un cri étouffé. Le sanglier à côté de lui releva la tête et poussa quelques grouique sonores. La lourde main du nouveau Thane se posa sur son museau, sans regarder la bête.

« Ca va aller Kathkar, ça va aller. »

Sur ces mots, il frappa plusieurs fois l’encolure de la bête qui posa de nouveau la tête au sol et souffla bruyamment. Le feu de l’âtre projetait ses ombres sur les alentours et donnaient aux pins des allures fantomatiques. Seize ans avaient passé depuis ce jour. Seize ans de cauchemars. L’aube était toute proche et la fraîcheur était à son paroxysme. La neige tombait en quelques flocons ça et là, comme les pierres d’autrefois. Mais il n’avait pas froid, car son cœur était déjà gelé. Terni par ces immondices ricanant. Il leva la tête vers les monts célestes et grogna face au ciel quelques paroles profanes.

«Pourquoi nous as-tu abandonné ? Quels sont nos péchés ? »

Il hocha négativement la tête et prit une grande inspiration. Tout cela ne rimait plus à rien. Il y avait dans cet au-delà des entités qui ne valaient pas la peine que l’on s’intéresse à elle. Le nain se leva et ajusta sa grande hache dans son dos. L’avenir était au sol, sur la pierre sûre, à humer l’air frais d’une bourrasque hasardeuse qui projetaient à elle des odeurs âcres d’une forêt de pins endormis. Un sourire se dessina alors sur son visage, serein.

Une histoire de chasse

La route était longue jusqu’au village de l’orée. Quelques cols à franchir, des ravins à éviter … Tout cela en portant les animaux chassés la veille. Quelques menus fretins à longue oreille ou encore au pelage ardent. Rien qui ne soit digne d’intérêt. Le gibier n’était pourtant pas rare, mais chaque chasse ne pouvait être la marque du succès. Les lourdes portes l’accueillir et sans qu’il n’eût à se présenter, son titre fut crié et elles s’ouvrirent. On le salua, commenta sa chasse et fut suivi quelques instants. Il échangea quelques banalités avec les guerriers qui l’accompagnait pendant un bout du voyage. Puis avec les enfants qui trottinaient autour de lui. Une odeur de fumet de sanglier avait empli l’atmosphère du village et une fumée blanchâtre s’élevait de l’âtre principale. Le soleil était déjà haut dans le ciel, signe que le retour avait pris plus de temps qu’il ne l’avait escompté. Avec sa bête de monte, il fit quelques mouvements de main et s’arrêta devant l’atelier sanguinolant du charcutier.

«Salut Thane. Qu’est ce que tu nous ramènes cette fois ? »

«Salut Kral. Pas grand-chose. Les bêtes se terrent dans leurs antres où chassent en meute en ce moment. »

Il déchargea sa marchandise qu’il posa sur l’étalage de l’expert.

«T’en fais pas, ça nous fera assez. Les gars ont vendu tout un troupeau le jour dernier. On a de quoi tenir tout l’hiver qui vient. »

Le Thane hocha la tête et sans plus de mot abandonna le charcutier à son œuvre. Marmonnant pour lui-même, il attrapa les animaux par leurs queues et jugea de leur grosseur et de l’épaisseur des prises. Les peaux, elles seront envoyées au tanneur pour quelques dessous de plat, de chaise ou de menue fabrication. Rien de très impressionnant. Tenant son sanglier par la sangle, il avança à travers le village et promena son regard ça et là. En hauteur, il entendit un fracas du tonnerre. En haut des collines, par-delà les murailles, l’on voyait la cavalerie des Haralfar qui s’entraînaient. Nains guerriers lourdement protégés, tout autant que les sangliers de guerre sur lesquels ils montaient. Des unités très spécialisées qui chargeait, projetant toute la hargne naine dans les lignes adverses. C’était particulièrement beau à voir et surtout à entendre. Le ronronnement des sabots contre la pierre, semblable à un roulement de tambours. Le croisement du tonnerre qui explosait dans l’atmosphère tandis que le grommellement des bêtes et leur souffle rauque rythmait la charge. Pendant quelques secondes, il les regarda passer et disparaître derrière la montagne.

«Thane ! Thane ! Vous avez chassé des gros monstres ? »

Les deux enfants s’accoururent vers lui et le regardèrent d’en bas, suivit de leur mère désemparée qui n’avait pas réussi à les retenir. Elle lui lança un regard d’excuse et hocha la tête en signe de compréhension, avant de tourner la tête vers les petits.

«Non. Mais vous savez ce que c’est ? »

Il s’agenouilla et montra la griffe qu’il portait autour du cou, une griffe de Bearoge. Aussi grosse que la tête des enfants. Blanche au bout qui se ternissait à la base. Les deux petits rigolèrent et regardèrent avec contemplation l’artefact.

«C’était une énorme bête. Six fois votre taille. Sa tête était armée de dents aussi grosse que vos poings, capable de vous déchiqueter d’un seul cou. Comme ça ! »

Sur ces mots, il grimaça et fit quelques mouvements d’attaques vers les enfants ricannant.

«La bête géante s’est dressé devant moi et de toute sa hauteur se tenait. Il faisait froid, la neige tombait en cascade des sommets comme une rivière gelée. Le vent fouettait mes entrailles. Je savais que de la bête ou moi, il n’y aurait qu’un survivant. Le bearog chargea le premier et j’ai attendu. Attendu, attendu … Dès qu’il fut à quelques mètres de moi, j’ai sauté sur le côté et abattu ma hache contre son flanc, si profondément dans ses entrailles que je fus emportée avec elle. Elle rugit, grogna, se débattit tandis que je fus accroché à épais pelage. Impossible de bouger. J’ai alors escaladé la créature jusqu’à son cou, là où ses pattes ne pouvaient pas m’atteindre. Elle se roulait dans la neige, m’écrasait de tout son poing, me cognait contre les murs, mais je tins bon. Alors j’enroula mes bras autour de son cou et je serrais très fort jusqu’à la calmer. De toute mes forces, je serrais, encore et encore. Je ne pensais à rien d’autres que cela et la douleur dans mon cœur n’existait plus. »

«Et après, on vous a appelé le Bearog ? »

«Oui, Forte-Poigne, Bearog, deux surnoms pour cette chasse. Vous aussi vous aurez des surnoms, mais uniquement si vous obéissez à votre mère. Allez, partez maintenant. »

Les deux enfants s’en retournèrent en imitant un combat imaginaire vers leur mère qui portait un sourire sur le bord des lèvres. Elle le remercia sans mot dire et fit de même. La réalité des choses avait été tout autre. Ce jour-là, il avait failli mourir. Seul dans la montagne, il fut retrouvé inconscient avec la bête morte à ses côtés. Son sang mélangé au sien lui avait tenu chaud pendant les quelques heures dans cette montagne sans pitié. Le combat qui plus est avait laissé des marques qu’aucun n’osait demander. La victoire méritait son lot de sacrifice à ce que l’on disait. Depuis, il se parait de la peau de l’animal pendant des cérémonies spéciales. Sa tête gisait comme un trophée parmi la liste qu’il avait accumulé dans sa petite maison. Des bêtes, beaucoup avaient connu le sort de l’animal blanc, mais peu pouvaient se vanter de l’avoir ainsi blessé. Ce fut un beau combat qui lui avait valu le respect du peuple et leur allégeance absolue …

L'après Voile

Dès que le Voile passa, la terreur de la nuit sans fin vit la fin de tout le commerce avec les autres cités. Les portes furent fermées, à tout le monde. Dawi et non Dawi, sauf si le sceau d’une des grandes Loges fut présentées. Le moindre artisan fut armé, on prépara la défense du clan, contre toutes les hordes qui s’essayaient à les envahir. Lors de l’excursion loin au Nord pour la sauvegarde d’Almis, les Haralfar perdirent leur Thane et la plupart de leurs anciens. Ceux encore aptes à porter arme et prodiguer conseils. Konghrim n’eut pas le luxe de porter aucun deuil, car son devoir passa avant tout. Il organisa la défense, il organisa la milice, la cavalerie, les guerriers … Les patrouilles furent incessantes, tout comme la mort et la maladie. Dans leur renfoncement montagneux, ils ne parlèrent à personne, n’entendirent aucun contact extérieur. Terrés tels des souris attendant que l’orage passent. Et l’orage se matérialisa par des hordes de gobelins à leurs frontières. Par des incursions de leurs frères devenus fous. La cavalerie à chaque fois fondit les rangs comme une lame dans un crane. A chaque fois, ce fut efficace. A chaque fois, cela leur offrit une journée de plus à vivre tandis que montait la haine du peuple ricanant. Jusqu’à ce que le glas de leur souffrance ne soit sonné quelques années plus tard.

L'Althinkalan fut scandé à travers le royaume pour marquer la fin de l'isolement. Les survivants avaient parlé et élu un nouveau chef, un Grand-Roi qui porterait hautes les valeurs des leurs. Konghrim en tant que nouveau Thane participa à cette assemblée. Le clan s’était rangé derrière lui pendant les heures du Voile et considérait qu’il le ferait de même pendant les jours heureux qui se profilaient. C’est dans la même année qu’il leva l’étendant des Haralfar et réunit sa cavalerie pour assister le Grand-roi dans la reconquête de la cité. Il fit alors un objectif double dans cette reconquête. En plus de suivre les ordres et mater le feu de la rébellion, il chercha dans la cité la dépouille de son défunt père. Malheureusement, il ne retrouva rien et jura sur sa lignée d’occire les gobelins pour la mort de ce dernier. C'est à ce moment là qu'il apprit l'existence d'un dragon noir, et d'une expédition pour le détruire. Mais, il ne fit pas parti de cette dernière et ne s'en préoccupa pas outre mesure.

Il passa les années qui suivirent à des renégociations commerciales, de banquets ou encore des batailles avec d'autres clans. Dans le même temps, il raffermit ses positions sur ce que devait être la cavalerie et promit aux siens que malgré leur nombre limité, ils seraient l’élite du Zagazorn en matière de sanglier. Non pas en commerce, mais bien en guerre, pour ne laisser aucune chance à ses ennemis de toujours, les gobelins. C’est donc quelques cinq années plus tard qu’il galopa à travers les plaines pour détruire chaque nid de gobelins à sa portée, chaque têtes verdâtres et effacer pour toujours le rire qui le hante depuis cette journée-là à Almis. Si sa volonté est de vivre en paix avec les siens, il ne se soucie que très peu des autres races intelligentes et fera tout pour annihiler la menace corruptrice qui se balade librement dans leurs terres.

HRP:

Bienvenue sur Mira' Konghrim ! Si tu as la moindre question, n'hésite pas à MP le staff comme à venir discuter sur la Chatbox et/ou le Discord.

Harald, merci de ne pas poster dans les fiches, seuls les membres du staff et le parrain/la marraine du membre y sont autorisés, afin que ce ne soit pas le fouillis avec les potentiels retours pour la fiche. Y a ce qu'il faut d'hydromel sur le Discord pour accueillir un nouveau nain

Tu as bien fait de poster pour nous prévenir Alors...

Fiche agréable à lire. Cela dit, même pour un clan isolé dans les montagnes, je pense que certains évènements n'auront pas échappé à ton personnage. Aussi, pourrais-tu préciser où demeure ton clan ? Que je puisse préciser par rapport à quels évènements il serait bienvenu que tu définisses sa réaction/son vécu

Pour son 'métier', ajoute 'Thane du clan Haralfing', cela n'est pas négligeable.

Tu emplois le terme 'ranch'. C'est peut-être du chipotage, mais cela te dérangerait-il de le remplacer par 'ferme' ? En ce sens que 'ranch' me parait très actuel, faisant écho à de l'exploitation intensive et industrielle.

Voilà pour le moment. Je te précise le reste dès que je sais où les Haralfing sont installés o/

Citation :

Nom/Prénom : Konghrim Forte-poigne

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Métier : Trappeur, tanneur et éleveur de sanglier

Citation :

Cette dernière ayant été portée pour la dernière fois pendant la fuite de Lamia, quelques seize ans auparavant, par son propre père.

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Cette Az-Drengi est le symbole de ce que fut la richesse de la forge pendant des années.

Citation :

Ce dernier le suivant par mont et par vaux à travers le territoire des Haralfings. Il possède également à cet endroit une petite maison simple avec un ranch à sanglier où sont élevés les plus petits. Quand il s'absente pendant de trop longue période, ces derniers sont alors pris en charge par les autres éleveurs du clan.

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Taille : 1,55 mètres

Citation :

Tantôt administrateur et organisateur de la vie des Haralfings, n’hésitant pas à se mélanger avec son peuple.

Citation :

En tant qu’unique fils de son père, les responsabilités lui sont tombées très tôt sur les épaules. La maturité lui fut imposée dès son plus jeune âge et il fut élevée avec cette seule idée en tête. Peut-être était-ce le déclencheur de ses exils volontaires vers le danger. Pour se convaincre qu’il était capable d’être ce qu’on lui demandait. Ou alors de refuser cet héritage en se confrontant volontairement à l’hostilité du monde.

Citation :

Le clan en lui même fut jadis situé en périphérie de la grande cité d'Almis, pendant les belles années de vie où le commerce était assez fleurissant. Mais faute au cataclysme qui ravagea les terres, ils durent quitter la leur pour s'enfoncer plus bas. Une défaite, une rancune, qui se verrait soldé un jour.

Citation :

Aujourd’hui, bien qu’il voue à son roi, comme tout nain, une adhésion sans faille, il ne se mêle que très rarement aux villes royaumes qui sont les leurs.

Citation :

Soit en commande par les grands seigneurs, soit pour la propre cavalerie spécialisée qu’ils étaient.

Citation :

Un sanglier sauvage était capturé quelques jours avant l’épreuve.

Citation :

Désormais adulte du clan, Konghrim était jeune et impétueux. Son désir de chasse n’avait d’égale que sa passion pour le combat.

Citation :

Le clan n’était vu par les grands seigneurs que comme une caste de paysans et commerçants, mais sans réellement se préoccuper des mœurs qu’ils perpétuaient.

Citation :

Dont Konghrim, premier lieutenant de leur petite détachement armé

Citation :

Kirgan ne donnait plus de nouvelle depuis déjà quelques mois.

Citation :

Thane des Halafings sous les hurlements d’un fils désemparé.

Citation :

Althinkalan fut scandé à travers le royaume, en même temps que le Soleil souverain reprit sa place dans le ciel. Les survivants avaient parlé et élu un nouveau chef, un Haut Roi qui porterait hautes les valeurs des leurs.

Citation :

L’élection de Konghrim au rang de Thane se déroula dans le même temps. Le clan s’était rangé derrière lui pendant les heures du Voile et considérait qu’il le ferait de même pendant les jours heureux qui se profilaient. Il fut alors invité à se présenter à Thanor et prêta allégeance au nouveau haut-roi, rétablissant ainsi le commerce entre leurs clans du Nord et les deux cités. C’est dans la même année qu’il leva l’étendant des Haralfar et réunit sa cavalerie pour assister le Haut-roi dans la reconquête de la cité.

Citation :

Il passa les années qui suivirent à renégocier des traités, parler diplomatie avec les clans voisins et assurer au peuple d’avoir tout ce dont ils avaient besoin.

Bonsoir Konghrim, on en voit le bout !

Citation :

Le clan des hautes-terres, de fiers éleveurs de sangliers depuis l’aube des siècles, se situe à l’extrémité Nord des plaines du Brissalion.

Ne voulais-tu pas dire 'Haute-Virnée' ?  

Carte actuelle:

Citation :

C’est pour cela qu’il ne se sépare jamais de sa hache de guerre, héritage de sa famille. Cette dernière ayant été portée pour la dernière fois pendant la fuite de Almis, quelques seize ans auparavant, par son propre père.

Cette Az-Drengi est le symbole de ce que fut la richesse de la forge d'Almis pendant des années, acquise il y a des centaines d'hivers par les premiers du clan.

Le 1er point est un reste de l'origine d'Almis des versions antérieures, je suppose, le second sous-entend aussi que le clan vient d'Almis. Or, il est désormais installée en Haute-Virnée, si j'ai bien compris ?

Citation :

Dès que le Voile passa, la terreur de la nuit sans fin vit la fin de tout le commerce avec les autres cités. Les portes furent fermées, à tout le monde. [...] Jusqu’à ce que le glas de leur souffrance ne soit sonné.

L'Althinkalan fut scandé à travers le royaume, en même temps que le Soleil souverain reprit sa place dans le ciel. [...] En plus de suivre les ordres et mater le feu de la rébellion, il chercha dans la cité la dépouille de son défunt père.

- Le Voile a lieu en l'an 1.
- L'Althinkalan puis la reprise d'Almis en l'an 9.

Or, dans ce passage, il semble que l'Althinkalan succède à la fin du Voile, ce qui permet à Korghrim de rechercher la dépouille de son père.

Voilà, ces petites retouches/précisions et ce sera bon

Autant pour moi pour Almis ! Sur ce, bienvenue au Zagazorn !  

Code:

[Métier] : Thane du clan Haralfar

[Sexe] : Masculin

[Classe d'arme] : Corps-à-corps

[Alignement] : Neutre Bon

Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.