[Mare Noire] Le repos des guerriers |Thorgrel & Konghrim

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Remercier un Gromtrommi
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La venue d'une obscurité

Nous conseillons aux participants des autres introductions aux mares noires de ne pas lire plus loin que ce premier poste pour garder le mystère entier !

Règles spécifiques à ce RP :
Pas de longueur de poste minimale
Double posts acceptés après 48h d'attente
Pas de tour de parole

Les joueurs participant à l’événement sont priés de ne pas ouvrir de RP se déroulant après la date du présent RP jusqu'à la clôture de celui-ci.

Sujet HRP de l’événement

Clôture au plus tard : Dimanche 7 novembre à 23h

9e jour de la 9e ennéade de Karfias
Deux jours après le Grondement de la pierre, plus tard ~ été
17e année du XIe Cycle
Almis

Deux jours s'étaient écoulés depuis la destruction de la créature de roche. Si le silence était revenu au cœur de la pierre, je vois toujours défiler les conséquences des coups sur les entrailles de la montagne. Plusieurs tunnels s'étaient effondrés, blessant des nains, sans en tuer à nouveau, du moins. De nombreuses cérémonies avaient eu lieu pour saluer les défunts, morts sous les coups du géant de pierre. Des gardes demeuraient devant le boyau maudit... La cité, néanmoins, poursuivait son activité, et j'étais penchée depuis un certains temps sur les rapports, quand un messager vint me prévenir : les guerriers étrangers se réveillaient. Ceux-ci se trouvaient depuis deux jours dans une petit bâtisse abandonnée, aménagée pour les accueillir, eux et les rares almiens à avoir survécu. Deux étrangers, s'étant trouvés en ce sombre-jour à Almis, pour lutter contre une créature sans nom. Ils s'en étaient sortis avec moult ecchymoses, une jambe cassée pour l'un, des côtes et des doigts cassées pour l'autre. Les scriberunes s'étaient affairés autour d'eux pendant leur inconscience, prolongée afin de leur épargner la douleur. Les blessures ne seraient pas soignées loin de là, mais qu'ils se réveillent et je devais les voir. Leur présence avait compté, et ce qu'il avait vu...

Remerciant le dawi, je quittais la bâtisse.

____________Maison de soin improvisée__________

Vêtue d'un pantalon et d'une chemise, mon bras encore en écharpe, mes mèches dorées tenues en respect par un bandeau et des tresses, je saluais les soigneurs. Ceux-ci, les traits tirés, s'occupaient des nains étendus dans les multiples lits, rassemblés dans la pièce principale de l'ancienne demeure, que des braises réchauffaient depuis l'âtre. Parmi les rares almiens étendus, deux discutaient à voix basse. Je vis que Rilbur n'était pas réveillé, la figure du scriberune penché sur lui n'annonçant rien de bon. Puisse le Scribe soulager son être brisé... Mes pas me menèrent vers deux lits, aux barbes peu familières. Je reconnus la simplicité des vêtements qui leur avait été donnés, facilitant les soins et l'accès aux plaies. Ils avaient été lavés et défaits de leurs possessions, entreposées dans un coffre proche. Les doigts blessés du Forte-Poigne étaient entourés de bandages, au même titre que la jambe du Poing-de-Fer, qui avait été stabilisée avec une attelle en bois.

J'attendis qu'ils prennent conscience de ma présence, avant de m'avancer, les saluant d'un poing sur le cœur.

"Je vous salue, Thorgrel Poing-de-Fer, et Konghrim Forte-Poigne. Ma mine était stoïque, ma voix douce et froide, comme à l'ordinaire, à la différence qu'une note de respect s'y faisait entendre. Cela fait deux jours que la créature de pierre est tombée, et que les scriberunes d'Almis soignent vos blessures. Vous pouvez demeurer aussi longtemps que nécessaire afin de vous remettre. C'est la moindre des choses, pour avoir combattue le géant de pierre en cette cité qui n'est pas la vôtre. Je courbais la tête un court instant, avant de me redresser. J'hésitais, ne sachant soudainement quoi leur dire, avant d'ajouter. Comment vous sentez-vous ?"

_________________

Le Maître du Jeu s'adressant à Thorgrel... Les os de ta jambe ont été remis en place, mais la route de la guérison s'annonce encore longue. Hors de question de poser le pieds. Ta jambe de fait mal, mais à un niveau tolérable, de même que le reste de ton corps. Les soins t'ont fatigué.

Le Maître du Jeu s'adressant à Konghrim... Tu ne craches plus de sang et tu respires mieux, mais la fatigue te tient le corps. Tes doigts redressés sont encore douloureux, et il ne vaut mieux pas que tu tentes de les bouger pour l'heure. Ta blessure a la tête est en partie refermée, mais te lance encore. Libre à toi de placer Tahrm dans un lit voisin, sur la voie de la guérison lui aussi.

D’abord la hargne, puis les coups de la pointe métallique, enfin une explosion de lumière, suivit par le réconfort du repos. Ainsi furent les derniers instants du Forte-Poigne, avant qu’il ne sombre totalement dans l’inconscience, avant même avoir pu redonner la pioche à son propriétaire. Pauvre malheureux désormais démunis de son bien si injustement volé pour défaire une créature unique et atypique. Après cela, il ne se souvenait de rien, mise à part peut-être de la douleur qui vint le chercher jusque dans ses songes. Alors incapable de lutter par ses propres forces, c’est dans son esprit qu’il dû se débattre pour lutter contre les flots tumultueux qui saccageaient ses poumons. Une noyade à l’air libre, dans un état d’inconscience profonde. Il n’y eu nul réconfort, pas plus que de pensées heureuse pour le Thane torturé qu’il était. Dans la cité où jadis il avait perdu son père, revivant la scène encore et encore, jusqu’à ce que les gouttelettes sur son front soient assez imposantes pour s’y mêler entre elles.

Il se réveilla en milieu de journée, tandis que l’astre céleste dominait le ciel de sa présence et que les rayons chauffaient sa cicatrice faciale. Un grognement, puis un deuxième, et il avait tenté de se retourner. Mais là, un éclair dans le thorax le rappela à la réalité des choses et il fut totalement réveillé. Alors les scriberunes s’attelèrent à lui expliquer les dégâts qu’il avait reçu et la manière dont ils l’avaient soignés. Alors constata-t-il que ses membres blessés étaient attachés et entourés de tissus dont le pourpre de ses fluides avait totalement souillés. Tout le temps, il ne parla pas, ni ne commenta et encore moins de fit la grimace. Lui, il voulait partir. Mais incapable de bouger, il attendit une journée de plus. Journée pendant laquelle il remarqua la tignasse rougeâtre à côté de lui, dont la jambe était totalement paralysée. Le Gormisson était là, vivant et semblait dormir paisiblement. Pour lui non plus, le réveil n’allait pas être facile. A l’aube du deuxième jour, on vint leur rendre visite. Boucle d’or, de son surnom désormais définitivement adopté, se présenta à eux, également un bras dans les bandages.

Konghrim chercha alors à se lever pour la saluer, bandant ses muscles pour tenter de se redresser. Mais de nouveau, un éclair de douleur lui transperça le thorax, et un scriberune accourut vers lui en lui ordonnant de ne pas bouger. Le Thane grogna à son encore mais obtempéra. De toute manière, il était cloué par la volonté des choses.

«Salut à vous Narundi. Ma hache appartient au Dawi du Zagazorn, fussent-il d’Almis ou de Lante. »

Sa voix était légèrement écrasée par le silence imposé et il sentit une gêne à chaque vibration.

«Dans mon cas, j’ai l’impression d’avoir joué à saute-mouton avec une montagne. Mais je suis sûr que la réalité ne devait pas en être trop différente. »

Il tenta de ricaner, en vain.

«Sait-on qui a lancé cette créature dans les souterrains ? »

Les flammes tremblottantes d'une torchère l'avait réveillé bien avant l'aube, ses songes troublaient d'étranges rêveries ne lui avait guère apporté repos.
Depuis, le Gormisson scrutait au delà de la meurtrière, la morne cité d'Almis.
Il ne connaissait ni le niveau, ni l'endroit précis de la Loge abandonné dans laquelle on l'avait placé lui et d'autres ; à vrai dire, il n'en avait cure.
Tentant de s'intéresser aux détails de chacune des coursives et autres recoins afin de se distraire, il fut rapidement gagné par la lassitude propre à celui qui blessé, ne peut se mouvoir. Dans sa caboche tournait de sombre idée : Serait t'il à jamais boitârd ? Cela il ne pouvait l'accepter. Qu'était donc cette exactement cette chose qui c'était éveillé dans les boyaux de la Perle ? Les Almiens étaient t'ils responsables de leurs propres malheurs ou était-ce la primaire et terrible magie ?
Des questions nombreuses, des questions sans réponses.

Alors que d'autres nains se mouvaient maintenant aux recoins de sa mire, le Gormisson décida de profiter de ce moment, choisissant de rendre hommage au Puissant par une méditation dévotique. L'espace d'un moment, son esprit se sépara de son corps et sembla flotter au dessus de la pièce. Dans un coin de celle ci, le Thane des Haralfar se remettait lui aussi de ses blessures, dans un autres, se trouvait un malheureux d'ont le nom lui échappait mais qui avait subit épreuves identiques aux leurs. Moult braises qui, même si elles l'ignoraient, étaient soumises aux regards et aux jugements du Père des Haches.
Récitant litaniquement les paroles sacrés, le Gormisson tenta de rentrer en contact avec son titulaire patron, sans grands succès. Ikthor n'était peut être pas matinal après tout ?

Sa médidation stoppa net au moment ou Fozud entra dans la pièce. Appartenant au clan Doigt-de-Charbon, il comptait parmis ceux ayant rejoint Almis après les évènements de l'Insoumise. Originaire de Lante, son nom n'était pas inconnu de Thorgrel, les deux nains se lièrent vite de sympathie, partageant des souvenirs commun.
Le runiste porté avec lui un plateau composé de tranche de viande séchée, d'une choppe de bière brunâtre et d'une fiole au liquide répugnant. A peine l'avait t'il lorgnait que déjà le Gormisson en eu la nausée.

« Par ma barbe Fozud, le Puissant Père m'en est témoin, je n'avalerai pas plus de ton mélange. Ca poque plus que la fiente de cul-vert et ça à moins bon goût.»
« Croit moi que même le Puissant en laperait de ma mixture, il existe rien de mieux contre la fatigue, enfin, sauf le repos peut être...Mais qui à le temps de ce reposer aujourd'hui hein ? Boit Gormisson et jusqu'à la dernière goutte.»
Sans se faire prier, il avala d'un trait la fiole, se bouchant le nez de sa paluche gauche pour tenter d'en étouffer le goût, sans succès. Le regard du runiste en disait long, maternisant à souhait.
«Alors, c'était pas si terrible hein ? Tient gose moi cette mousse maintenant, ça te remettra d'équerre, on s'occupera des soins en suite.»
Thorgrel enfourna la bière presque aussi vite tandis que le Scriberune se munissait de son barda à tracer. S'il ressentait toujours la douleur, c'était la fatigue qui le faisait plus souffrir, Fozud avait bien fait son travail.
« Combien de temps avant de pouvoir reposer la guibolle ? » s'enquit t'il.
« Vous êtes tous pareil les cognards, on dirait que c'est le seul mot qui vous vient à l'esprit quand vous arrivez plus à tortiller droit. Si tu veux savoir quand tu pourras soutenir ton poids à nouveau, si on continue comme ça, ça sera l’ennéade prochaine, mais faudra la jouer prudence. Si tu veux savoir quand tu pourras redanser la gigue en tournoyant du hachoir, je préfère pas te le dire, parce que tu risquerais de vriller Gormisson, et ça, c'est pas bon pour ta jambe.»
Un rire gras s'échappa de son glissoir, mais Thorgrel n'avait pas vraiment envie de rire. Il était reconnaissant de son état, mais le temps lui semblait déjà long, alors qu'il n'avait passé que deux jours en couche.

Alors qu'il mâchonnait maintenant un morceau de salaison mis à disposition, on pénétra dans la pièce. Une avalanche de boucles blonde, stricte, une mine pas vraiment jouasse et un regard froid, pas de doute sur l’identité de l’arrivante. Inga Chante-Roche.
Celle ci vint les saluer avec stoïcisme. Thorgrel rendit le salut après que Konghrim est fait le sien.

« Baruk Narundi. Comme le dit avec sagesse le Thane des Haralfar, nous avons combattus pour la sécurité des nôtres, nous nains qui ne formons qu'une seule et même cotte de mailles issus du même creuset. Toi et les tiens, auraient fait la même chose. »

A vrai dire, il n'en était pas sur, mais il l’espérait vraiment.

« Aye. As tu découvert plus sur l'origine du golem ? Je ne saurais le dire avec précision, mais mon instinct, l'instinct du Puissant, me dicte que cet ennemi, nous vient d'un autre temps. Pourquoi ce trouvait t'il dans les souterrains d'Almis, je l'ignore, mais nous devons aller plus amont, il en va de notre sécurité. Si d'autres de ces choses se sont relevés à travers le Grand-Royaume, les morts ne se compteront plus par dizaine, mais par millier. »

Un simple hochement de tête répondis aux déclarations des deux dawis. Ainsi étaient les Enfants de la Pierre... Pourtant, à la suggestion d'assistance mutuel du Gormisson, la Narundi ne dit rien. De même, la plaisanterie du Forte-Poigne ne tira rien de sa figure stoïque, comme si la dawi n'avait que peu d'attraits pour l'humour. En revanche, ses boucles s'agitèrent dans un signe de déni à la question sur la créature. Là, une once de contrariété se devina dans les plis de sa bouche, alors que ses mires froides se baissaient, aveu de son ignorance.

"Les runistes d'Almis n'ont pas reconnu ces créatures. Ainsi, ils n'ont pas su expliquer son apparition dans le Temple, ni le pourquoi, ni le comment. Un temps, où son regard dévia encore, avant de revenir se poser sur les deux nains alités. Une troisième pierre fut trouvée dans les murs, derrière des corps. Un mysticiste sut mettre un terme à la magie qui l'animait. Ainsi, j'ai pu confier la pierre à Yggdar Frappe-Rune. Gormisson, peut-être l'aurez-vous rencontré à l'Althinkalan ? Il fut des vôtres durant l'attaque. Les affaires de la cité ne monopolisent pas sa personne, j'ai jugé qu'il pourrait en faire bon escient, et en apprendre plus sur la pierre."

Pourquoi le dire à des étrangers ? Car ils avaient été présents dans un moment difficile, et leurs haches avaient compté. Ainsi, ils avaient gagné une certaine estime auprès de la Narundi, mais des précautions n'en restaient pas moins de mise. Jetant un regard alentours, elle ne vit que des dawis inconscients et des soigneurs. De quelques mots respectueux, elle congédia ces derniers. Puis, elle s'avanca davantage auprès des de lit, changeant tout de go de sujet, dévisageant le Gormisson avec une franche attention.

"Gormisson, puis-je vous demander la raison de votre présence à Almis ? Je n'ai pas eu connaissance de celle-ci. Le sujet n'était pas confortable pour les dawis, mais la Narundi ne montra pas le moindre hésitation. Écoutant consciencieusement sa réponse, Inga se tourna vers le Forte-Poigne pour reprendre, sur un ton grave, n'admettant aucune esquive. Je dois vous demandé un serment. Vous rappelez vous la caverne, où la galerie s'est effondrée ? Les mots qui suivirent furent fermes et sans appel. Jurez sur votre honneur que vous n'en parlerez pas, à nul autres que moi, où des dawis dors et déjà dans la confidence."

Du haut de son second siècle à peine entamé, de sa petite stature au bras en écharpe, la Narundi faisait face, exigeant cela d'un Thane, avec une franchise que certains auraient qualifié d'irrespect. Consciente ou non de cela, la figure ronde aux mires bleutées ne cilla pas.

Le Thane écouta sans mot dire, avec la vague impression de ne pas être à sa place. A côté de lui, le fils du Puissant, en face, la dirigeante d’une cité. Des personnalités importantes et reconnues dans tout le royaume pour leurs hauts faits. Lui n’était personne dans le Zagazorn et n’avait pas la prétention de vouloir changer cela. Aussi resta-t-il interdit et concentré sur l’échange entre boucle d’or et le Gormisson. Pas de réponse ne fut donné sur l’apparition de ces pierres, pas de conclusion pour le moment. Seulement des morts, des blessés, et un caillou qui faisait de la lumière. L’ancien, c’était visiblement lui la clé pour obtenir des réponses. Konghrim fut également à l’Althinkalan, et bien qu’il se rappelait avoir aperçu le fils du puissant, Frappe-Rune quant à lui fut dans ses souvenirs noyés dans la vague de barbes blanches. De plus, le Thane était bien présent avec les siens dans l’attaque d’Almis, pour sa reprise. De nouveau, sa hache fut mise au service du Grand Roi contre les rebelles de la cité insoumise. Mais la tâche qui l’avait conduit là par deux fois ne fut jamais remplie et sa mission intérieure avait continué. C’était de nouveau cette même raison qui l’avait conduit en ces murs.

Alors fait étonnant, la Narundi congédia tous les nains restant pour ne rester qu’avec les deux blessés. Konghrim jeta des regards aux derniers partis et se redressa lentement sur le bord de son oreiller de plume. Il se retourna vers le Gormisson quand il lui demanda le sujet de sa présence. Pour lui, il n’eut droit qu’au regard fusillant de la cheffe de la ville. Les yeux bleus dans les yeux bleus, le Thane la défia à ce petit jeu pendant plusieurs longues secondes. Après quoi il demanda simplement :

«Je ne comprends pas le but de cette démarche, Narundi. »

Ce à quoi elle éluda en entrant sa responsabilité dans l’équation. Le Thane resta de nouveau interdit, pensif, les yeux fixés et pourtant vides de tous mouvements. Il était parti dans son esprit et cherchait explication à ce secret. Ce n’était pas la manière dont ils procédaient habituellement et cela le laissant pantois. Quel aurait été le risque que cela soit d’ailleurs connus ? Pourquoi ce serment ne concernait que lui et pas le Gormisson ? Peut-être n’avait-elle tout simplement pas confiance en lui, comme il était de l’air du temps actuellement. Même les Dawi ne pouvaient plus compter sur les autres, et ce depuis que la fracture dans le ciel l’eut noircit pendant de longs mois.

«Je jure sur mon honneur que je n’en parlerai pas. »

Un secret de plus ou de moins, cela ne l’embêtait pas. En revanche, savoir que même après avoir risqué sa peau pour une cité qui avait vu mourir son père, elle doutait de lui, cela lui faisait le plus mal au cœur. Alors il ne dit plus rien et s’enferma dans son for intérieur.

Thorgrel avait rarement scruté telle froideur chez une naine aussi jeune. Il semblait que rien ne pouvait pénétrer la croûte de couenne du Narundi, son sang semblait fait de gravier, son palpitant, un roc de granit.
Ainsi il l'écouta parler, jugeant chacune de ses paroles, chacune de ses réactions. Elle semblait plein de bonne volonté et ouvertement investit dans la cause de la Perle du Nord, voila qui était déjà un bon point.

« L'Ancien Frappe-Rune, c'était donc lui. Il me semblait avoir reconnu le forgeruniste.» commenta t'il simplement aux souvenirs de la vieille barbe qu'il avait croisé dans les boyaux du Temple de Mogar.
Il le connaissait plus de réputation que de personne, mais son clan était ancestrale et moultement reconnu pour leurs prouesses techniques concernant les arts runiques. L'avoir comme allié dans cet épreuve ou l'ether était sans conteste en cause, était plus que bénéfique.

Puis, quand il pensait que la sévérité des traits de Ingar ne pouvait être pis, elle accentua encore du fronçoir, le surprenant une seconde fois. Les soigneurs quittèrent alors la pièces et les paroles qu'il ouït ensuite, lui firent à son tour perdre tout goût à la rondeur.

« Nai.» La négative khuzdulique claque sèchement dans l'air. « Si mes pas m'ont menés à la Perle du Nord, c'est pour une bonne raison Narundi. Le Puissant lui même m'envoya une vision me montrant les pins de la Nérania, les murs d'Almis et les loges du Khaton, son message était clair comme de l'eau qui vient de la roche, un danger approchait. Tu l'as constaté, nous l'avons tous constaté et affronté il y a deux jours. Mais le serment que tu nous demandes maintenant, je ne peux te l'accorder.»

Roulant dans sur sa paillasse, il déplaça son atèle avec difficulté, éructant et pestant sur la douleur qui se réveillait. Se tenant presque assis, un poing serré sur sa hanche sauve, il continua.

« Tu n'es pas sans savoir que la cité est peuplé de plus de Lantais et de Thanorien que d'Almien. Nous ne sommes pas des bavards par essence, mais toutes les barbes jactes, surtout quand la menace gronde. Et quelle menace ! Ce danger ne peut être gardé secret par la Perle du Nord, notre peuple à le droit de savoir et nous avons le devoir de l'en informer. Je ne doute pas de la sagacité des runistes d'Almis, ni du savoir du vieux Yggdar, mais nous aurons besoin de plus de caboches, de plus de gratte-plumes pour comprendre l'origine de cette menace que personne pour l'instant ne sait expliquer. »

Il scruta alors le Thane des Haralfar qui lui, avait acquise à la demande du Narundi.

« Konghrim est seul maître de sa parole, mais je ne tairai pas ce que mes yeux ont vu. J'informerai le Grand-Roi et lui seul jugera en suite. Que crains tu donc Narundi à souhaiter éclipser ainsi telle nouvelle ? Un esprit retord pourrait croire à un aveux de culpabilité, bien sûr, ce n'est pas mon cas. »

Sachant bien qu'il défiait ouvertement et avec sévérité la jeune dirigeante, Thorgrel ne pouvait passer outre son instinct et ne s'excuserais pas de sa franchise, car il en était ainsi chez les dawis.

Du Forte-Poigne, elle entendit la perplexité, mais obtint son assentiment. Du Gormisson en revanche... Attentive, la Narundi semblait figée, à l'écoute du dawi à la jambe brisée par la pierre vivante d'Almis. Ainsi, le Puissant était derrière la venue de son héraut. Que faire, de pareille information ? Cela, elle le déterminerait ensuite, car il y avait encore beaucoup à entendre. Beaucoup, qui firent frémir les lignes sombres sur la figure douce de la bavette, bien qu'elle acquiesça simplement à son premier refus, demeurant hermétique à toute expression. Peut-être son timbre s'arma-t-il davantage de douceur et de prudence pour répondre, le velours glacé se parant de reflets métalliques.

"Informer le Grand-Roi est naturel et bienvenu. Sitôt après l'attaque, un corbeau fut envoyé pour lui faire part des événements, de leurs conséquences, ainsi que quérir de l'aide. Ce qu'il survint laisse à penser que les protections mises en place auparavant sont insuffisantes, de même que les recherches réalisées jusqu'alors. Mais là n'est pas ma crainte. Un battement de paupière voilà un bref instant le regard statique, dirigé vers le Poing-de-Fer. Vos pas vous menèrent dors et déjà au sein de la caverne et de ce qui y fut découvert. Ce que vous, vous comme vos hommes, dîmes par la suite, et à qui, ne dépend que de vous. A présent, ce que je vous demande, c'est de ne pas ébruiter plus que de raison l'existence de cette caverne. Oui, cela n'est pas dans nos mœurs que de taire l'important à nos semblables. Cependant. Un vacillement vers le bas. La Perle du Nord fait face depuis des années au chaos, aux conflits, à la rage du Père comme à la vermine grobis, à l'insurrection comme à son châtiment. Les Almiens luttent depuis bientôt deux décennies. Les Lantais et les Thanorien, depuis quelques années. La cité est pourtant loin de s'être relevée. Les fissures sont nombreuses dans la pierre. La Narundi releva les yeux. Évoquer cette caverne, Gormisson, c'est évoquer les dispositions prises, par prudence, faute de comprendre ce que nous avons découvert. Néanmoins, j'ai considéré qu'informer les miens qu'une partie de la Perle pourrait s'effondrer, pour nous préserver d'une menace encore inconnue, ne serait pas adéquat."

Une expiration plus profonde tut un instant le flot constant et stoïque. A un frémissement de la bavette, les lourds entrelacs dorés ornant ses oreilles oscillèrent sur ses épaules, la dawi sembla absente. Cela était beaucoup à dire à ces étrangers, et pourtant, ce n'était pas tout. Mais, pour leurs blessures comme leur présence, ils y avaient droit. L'avenir seul dirait si cela serait à raison... Ou à tort. Un claquement d'une godasse, et la Chante-Roche reprit, à un rythme plus lent, sur un ton plus bas, portant encore moins sous le plafond de pierre.

"Sans doute ne l'ignorez-vous pas, mais il demeure des Enfants de la Pierre, pour qui le nom de leur Père importe encore. Pareillement, à ceux-ci, j'espère que la rumeur ne parviendra pas que son Temple pourrait être englouti par la pierre. Cela leur déplairait sans doute. Était-ce un trait d'humour, quelque peu pince-sans-rire ? Rien n'avait changé chez la dawi qui l'indiqua, et elle tourna sans attendre sa figure vers le Forte-Poigne, ajoutant, non sans une inclinaison de tête. Ma demande n'est pas commune, mais je vous remercie d'y avoir consenti."

Il l'écouta jacter tout du long. Si certaines de ses paroles se révélaient pleines de vérité, il n'en restait pas moins que celles-ci laissaient un goût amer dans le claquoir de Thorgrel. La Narundi semblait surestimer en tout point l'opacité des murs de cette cité. Pensait t'elle réellement qu'un tel fait serait rester ainsi cacher ? C'était peine croyable car dans l'Almis relevé de ses cendres, peu était aujourd'hui les Almiens de souche. Trop d'esgourdes, trop de palabres, trop d'origines et de croyances différentes.
Alors, se contentant de continuer à mâchonner sa viande salée, le Gormisson grogna du groin, balayant les supplications de la jeune tête-blonde d'un revers des paluches.

« Narundi, la situation à changé depuis la prime découverte. Quand pour la première fois mes pas me menèrent ici, jusqu'aux bords de cette marre aqueuse et noirâtre, nous n'avions aucunes idées du danger qui se préparait dans les boyaux. A ce moment, l'on pouvait justifier tenir tel secret, car nos savants et runistes se devaient de creuser plus profondément la question, le temps ne les pressaient point. » Il déglutit bruyamment avant de continuer à enfourner tout du long. « Aujourd'hui, nous avons fait face à un danger plus pernicieux, plus ancien et semblerait t'il, plus puissant encore que le Grand Ver qui arpente nos cieux. Nous ne pourrons nous permettre d'affronter ces deux menaces ensembles, il nous faut en supprimer l'une d'elle au plus vite et mon instinct me dit que ce maléfice souterrain sera plus facile à percer avec moult caboches travaillant d'arrache-guibolle sur la question. » Une gouloche de mousseuse lui teinta le glissoir, laissant un long filet de blanchâtre dans sa moustache.
«Néanmoins, je comprends quelques unes de tes réticences. J'admets donc que tu veuilles en savoir plus sur les origines de ce mal avant de te t’avancer, ainsi, si comme tu le dis, l'Ancien Frappe-Rune se met en quête de ce savoir, je serais prêt à garder un temps de veille avant d'agir. Mais en suite, il faudra avertir les nôtres. Tout les nôtres. »

Sa décision était prise, il se ferait le porteur de cette nouvelle une fois le temps venu. Son regard c'était adoucit mais il se permit un dernier commentaire.

« Sache enfin Narundi, que le sort des prêtres de Mogar m'importe peu, comme tout ceux qui pensent encore pouvoir quémander une quelconque once de gratitude venu du Père-Créateur. Si nous découvrons qu'un seul de ses fidèles se révèlent être à l'origine de l'abomination qui naquit dans ce temple, il n'existera aucunes barbes et aucunes tresses capable de m'empêcher de détruite pour de bon, roc après roc, pierre après pierre, j'en fais la le serment. La Perle du Nord s'en remettra, comme toujours. »

Son iris mordorée sembla luire d'un reflet rageur. Proféré de telles paroles étaient dangereuses
dans un tel endroit, mais Thorgrel n'avait jamais reculé face au danger. Quel qu'il soit.

« Maintenant, que comptes tu faire Narundi ? »

Les propos du Langktrommi laissèrent la bavette pensive, songeant à ces années de précautions, voyant peut-être leur terme venir. De rapport de force, sur un tel sujet, il n'y en aurait pas, quand bien même une certaine tension en évoquait la possibilité. Une inspiration plus profonde, pour relâcher ce qui était né de ces propos pour le moins alarmistes. Quels dangers ? Quels liens entre ceux-ci ? La Narundi faisait avec la connaissance de son ignorance mais, l'avouer ensuite n'étant pas plaisant, d'autant plus en tentant de prendre en compte comment cela serait reçu... Elle n'en savait rien, et ne pouvait qu'espérer. Aviser, en temps voulu.

A cette préoccupation familière s'ajouta celle du serment du Gormisson. Son rejet du Père-Créateur, de même que sa piètre estime pour ceux s'en référant encore à lui, vibraient dans ses mots, comme chez bien des nains, pour qui le Voile avait été une trahison, une perte de repères. Une fois encore, la Narundi ne pourrait qu'aviser si le pire venait à advenir : que des nains soient responsables du chaos, et des morts engendrées. Encore une fois.

"Faire ce que j'ai toujours fais, Gormisson : œuvrer pour le bien d'Almis. répondit-elle après un temps, posée. Suite au corbeau, des renforts viendront sans doute. Ils pourront joindre leurs efforts aux runistes déjà présents afin de comprendre quelle magie et à l'oeuvre, et ce qui se cache derrière-elle. A ceux-ci, je donnerai mon soutien en tout point, mais pour l'heure je veille sur l'organisation de la cité. La créature de pierre, de part son activité, a endommagé nombre de structures, fait s'effondrer certains tunnels. Les clans de mineurs s'occupent des profondeurs, là où les architectes et quelques scriberunes arpentent les niveaux habités. Pour ma part je prend connaissance des nouvelles, je les transmets à qui de droit et j'organise les efforts là où ils sont requis. J'écoute, et je reste attentive."

Courir à droite et à gauche eut été une réponse juste, en un sens, mais manquant de détails.

"Je vais vous laisser à présent. Ma porte vous est ouverte. Un départ... Puis un dernier regard vers le Forte-Poigne. Vos bêtes se trouvent à la 'Pinte Brûlante'. J'ai fais savoir à la naine dirigeant l'établissement d'en prendre soin jusqu'à votre rétablissement."

Une inclinaison de tête respectueuse aux deux dawis, et la Narundi s'en fut, saluant les soigneurs au moment de quitter les lieux. Ceux-ci revinrent bientôt vérifier l'état de leurs patients.

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