Sujet: [Mare noire] L'Appel Mar 6 Aoû 2019 - 15:18
5e jour de la 7e ennéade de Karfias ~ été 17e année du XIe Cycle Clairière d'Elvaëran
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. Comme un rondo, une danse loin des murs.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. De loin en loin, elle divague et s'assure que les oreilles des elfes les plus sûrs se dressent au vent et qu'à grande allure, ils viennent protéger le futur.
De branche en bourgeons le message est passé. Par l'air même ils ont été appelés. Chacun selon sa mission s'est reconnu dans les mots de l'Aînée. Ceux qui ne pouvaient venir ont été pardonnés. Mais aujourd'hui, si la Symphonie a propagé l'Appel, c'est sans conteste pour lutter contre un danger.
D’où qu'ils viennent les druides ont été poussés à se rassembler. Poussés les uns vers les autres pour former de petits groupes en des lieux cachés. Pour échanger. Pour s'accorder. Certains n'agiront pas cette fois, mais ils doivent être informés. Certains auraient voulus mais sont trop loin pour pouvoir y participer. Ce qui étaient dans le sud de la Prime Oeuvre, au contraire, n'ont pas d'autre choix que de s'impliquer.
Dans la clairière d'Elvaëran, connue des Hérauts de la sylve pour abriter le corps rompu d'un Golem, plusieurs silhouettes se profilent à l'horizon tandis que le soleil décline. L'atmosphère se teinte de rouge, tirant les ombres des morceaux éparts du Gardien brisé.
La première des invités est déjà là, assise sur un roc couvert de lierre qui était autrefois une immense main. Grande, musculeuse, son œil de prédateur cherchaient ce que personne d'autre ne pouvait voir dans l'ombre des fourrés. Toute se cuir vêtue, un collier de crocs pendait lâchement sur sa poitrine couverte de tatouages bruns sur sa peau halée. A sa taille, de nombreux couteaux et fioles en os pendaient. En travers de ses genoux, un glaive de belle taille était lui aussi fait d'os, de ligaments et de cuir. Sur sa main droite, un gant de cuir supportait huit énormes griffes.
La femme entre deux âges attendait...
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Le Maître du Jeu s'adressant à son audience... Vous étiez dans le Sud de l'Anaëh lorsque vous avez ressentit l'appel qui devait vous guider vers ce lieu de rassemblement. Pourtant, vous ne savez pas encore exactement pourquoi l'Anaëh a besoin de vous. Vous savez seulement qu'elle en a besoin et toute votre nature vous enjoins à répondre à ce besoin. La Symphonie est fébrile, même si rien n'indique un danger immédiat. Mis à par vous et la femme dans la clairière, vous n'avez croiser aucune trace d'un autre druide dans les environs.
Libre à vous de présenter la façon dont vous avez ressentit l'Appel et le voyage qui vous a mené jusqu'à la clairière ou d'embrayer tout de suite sur votre arrivée.
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Ombre fugace Maître de ton destin
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Lareless Phiren
Elfe
Nombre de messages : 116 Âge : 45 Date d'inscription : 13/03/2019
Étendue dans les herbes longues d'un petit pré, Lareless médite tranquillement. Une mante religieuse lui monte sur la joue tandis qu'un papillon se repose sur la corne de son masque. Un sourire serein est posé sur les traits de la végétaliste.
Un frisson passe dans l'air. Mante, ennuyée, décide d'aller ailleurs tandis que Papillon, effrayé, retourne dans les airs pour aller se poser plus loin. L'oreille droite de la druidesse frémit imperceptiblement. Mais elle ne bouge pas… Immobile, en transe, elle écoute. Le vent dans les herbes, le bzzz grave du taon qui agresse une fleur sans délicatesse, la faisant ployer sous le poid de son corp velu. Le pépiement soudainement effaré des oiseaux.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. Comme un rondo, une danse loin des murs.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. De loin en loin, elle divague et s'assure que les oreilles des elfes les plus sûrs se dressent au vent et qu'à grande allure, ils viennent protéger le futur.
Les prunelles vertes s'ouvrent tandis que la druidesse lève le nez, hume l'odeur du vent et de l'air… Elle sait où elle doit aller. Et ce n'est pas la porte à côté. Si elle veut arriver à temps, il y a du chemin à faire…
Lareless se met en route… Trois pas et c'est Leomenis qui finit de traverser le pré à toute vapeur, les plantes semblant s'écarter sur son passage. Avec ses grandes pattes de velours, il peut couvrir de grandes distances rapidement.
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Dans l'atmosphère irréelle de la clairière, où les membres du colosse tombé gisent tels de funestes monuments dédiés aux sacrifices des temps passés et à venir, résonne le coeur de cet appel… Léomenis, avant d'entrer dans els limites sacrées, marque un temps de pause, où il reprend son souffle et se permet de se lécher les babines, allant même jusqu'à faire un brin de toilette pour remettre de l'ordre dans sa fourrure.
Les Sœurs l'annoncent par contre. Et ce n'est pas comme si il se cachant non plus remarque. émergeant des sous bois, le félin finit par entrer dans cet espace. La tête basse, il hume le sol, avant de relever la tête pour humer l'air. Les yeux du félin, d'un vert de mousse, se posent alors sur la dame assise. C'est alors que Leomenis se rappelle qu'elle a une forme humaine aussi. Parfois, elle s'oublie.
Trois pas de velours, et c'est un pied bronzé qui se pose au sol tandis que, dans un bruit de breloques d'os, la végétaliste s'ébroue pour dénouer ses muscles. Posant la main sur son front en signe de salutation, elle remonte son masque d'os sur sa tête tandis qu'elle regarde l'elfe sur son rocher.
Bonsoir, c'est un temps propice pour les rencontres. Je suis Lareless.
Varnan
Elfe
Nombre de messages : 23 Âge : 34 Date d'inscription : 13/01/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 240 ans Taille : 1m89 Niveau Magique : Arcaniste.
An 17 du Cycle XI, Karfïas, Aruisa de la septième ennéadeArdamir, quelque part dans la forêt
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure.
Au couvert de la sylve, aux abords d'un sentier fréquenté, un groupe d'elfe s'est arrêté pour un moment. Prenant joyeusement leur repas au son mélodieux d'une lyre, les voyageurs profitent d'un instant de repos. Apparaissent un, deux, trois, six valaos curieux, sans doute atirés par le son de l'instrument à corde. Ravie d'attirer l'attention de si mignonnes créatures la joueuse de Lyre chante de plus belle, en parcourant des ses doigts les cordes tendues de son instrument. Les valaos curieux approchent, d'abord méfiants. Et puis l'un d'eux renifle le sol, l'autre observe avec de grands yeux ronds la source de la mélodie. Un autre, plus vigoureux, sautille en poussant de petits cris.
Un valao au pelage brun et blanc surgit soudain d'un fourré, pour s'étaler lamentablement devant l'un des elfes. Il se relève, montre les crocs, pousse un cri suraigu et repart aussitôt d'où il est venu. Un autre, d'une quarantaine de centimètres au plus, saute furtivement sur la table improvisée par les voyageurs, et avant qu'aucun d'entre eux n'ait réagit l'animal renverse la corbeille de fruits. L'elfe le plus proche se lève d'un bond, effrayant les valaos de par son mouvement brusque, pour faire partir le petit fourbe. Ce dernier lâche un cri furieux avant de s'enfuir, chapardant au passage une pêche bien mûre. Comme pour l'imiter les autres valaos retournent dans la végétation protectrice, effrayés par le grand animal brusque.
A présent dans la forêt le petit valao chapardeur grimpe dans un arbre, son trophée solidement maintenu par sa patte. L'un de ses compagnons s'approche pour tenter de le lui dérober mais le petit chapardeur ne se laisse pas faire. Les deux valaos s'affrontent du regard et de petits cris, et tandis que son rival est pris d'une brève distraction le chapardeur en profite pour sauter sur une autre branche et s'en aller.
Comme un rondo, une danse loin des murs.
Le petit chapardeur se déplace ainsi dans la sylve d'Ardamir jusqu'à retrouver une colonie de valaos, installée autour d'un arbre noueux. Le petit chapardeur traverse les premiers du groupe en évitant de perdre son fruit juteux jusqu'au tronc, où un autre rival vient lui bloquer le passage. Plus volumineux que le petit chapardeur, ce valao est aussi marqué de plusieurs cicatrices. Le bagarreur et le chapardeur se chamaillent pendant quelques minutes, se bousculant, poussant des cris, se frappant, et finalement le chapardeur est le premier à se fatiguer. De dépit, le chapardeur abandonne sa pêche au bagarreur. Le bagarreur jubile et s'empare du beau fruit.
Le valao bagarreur grimpe alors sur le tronc noueux, tout au sommet, et y rejoint un valao se prélassant. Le bagarreur annonce sa présence par de petits sons, mais le paresseux bouge à peine. Le bagarrer recommence, et le paresseux lève à demi, assez pour tourner vers lui des yeux bleus. D'une fourrure toute blanche, seule une tache noire en forme de demi-lune marque son front. Le bagarreur tend alors la pêche à Demi-lune qui la renifle, la touche, la prends et goûte. Le fruit est bon et sucré, Demi-lune est content. Satisfait, le bagarreur redescend de deux branches pour y monter la garde.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure.
Chasseur impitoyable, protecteur territoriale ou joueurs cruels ; Les phishs oura sont de redoutables prédateurs. Un mètre soixante-treize au garrot, près de cinq cent kilos de muscles toniques sous une fourrure rousse striée de noir, le félin aux pierres vertes d'eau surgit de la forêt sans que les valaos ne l'aient repéré assez tôt. Les petits singes s'affolent et se pressent dans tous les sens. Un premier malheureux se fait happer la patte griffue du chasseur, se débat et ne parvient lui échappé que grâce à la négligence volontaire du félin. Des cris stridents raisonnent de partout, couverts par le rugissement sonore du phish oura. De courageux valaos descendent de la cime, montrant leurs dents et s'unissant pour dissuader ce prédateur qui pourrait, s'il l'envie lui en prenait, décimer la moitié au moins de leur petite colonie. Des grognements, un rugissement, le grand félin n'est pas intimidé.
Arrive alors le valao Demi-lune, et d'un cri il tait ses compagnons. Le félin s'ébroue et renifle le valao blanc. Peu à peu le félin se calme puis donne de petits coups de tête au valao qui grommelle et semble rechigner. Le phish oura pousse un son entre grondement et ronronnement, et Demi-lune finit par lui caresser le museau. Il se tourne alors vers la colonie et seul le bagarreur aux cicatrices ose s'approcher. "Hiiik hii hihuuuu hikuuu." Dit Demi-lune. "Hiîî Hou hihu hiik." Répond le bagarreur, contrarié. "Hiiik hii hihuuuu hak hiîak haa hikuuu !" Insiste Demi-lune avec fermeté. "Hi hou houu hou." Se ravise Bagarreur en passant sa tête sous son aisselle en signe de soumission. "Hâk hihou Kihiî hakikû !" "Hahi hahi hihouhû ?" "Hâk huhû Kihiî, Hak hihou Kihiî hik houhii !" "Hiî hiî hou !" Puis le bagarreur recule et pousse un cri. En écho la colonie pousse à son tour le même cri, et Demi-lune grimpe sur le dos du phish-oura. Le félin rugit puis s'élance dans la sylve, s'éloignant rapidement d'une colonie rassurée. Qaund ils furent certain qe le prédateur ne reviendrait pas, le valao bagarreur grimpe en haut de l'arbre pour prendre la place qui, quelques dizaines de minutes plus tôt, était occupée par Demi-lune.
De loin en loin, elle divague et s'assure que les oreilles des elfes les plus sûrs se dressent au vent et qu'à grande allure, ils viennent protéger le futur.
Le phish oura cesse sa course, attiré par le son de l'eau qui ruisselle. Son cavalier, Demi-lune le valao, commençait à s'agiter d'ennui sur son dos. Le félin s'arrête au bord du ruisseau pour laper de bonnes gorgées d'eau tandis que le valao se laisse paresseusement retomber sur le sol herbagé. Le petit singe roule ensuite jusqu'à à demi s'immerger dans l'eau, et avec sa bouche provoque de petites bulles dans l'eau. Soudain le chasseur dresse l'oreille et dresse la tête. Il hume l'air et tourne ses pupilles en fente dans la direction d'où vient l'odeur. Une belle proie se trouve quelque part, non loin. Un léger ronronnement joueur sort de sa gorge j'uste avant que le prédateur se lance en chasse, laissant là un Demi-lune désintéressé.
Un poisson saute et le clapotis de l'eau fait se dresser demi-lune. Ses yeux curieux scrutent le ruisseau jusqu'à percevoir une libellule. Elle est belle la libellule, cintillante de vives couleurs hypnotiques. Demi-lune se met lui aussi en chasse, et court derrière la libellule pour essayer de l'attraper. Demi-lune poursuit, Demi-lune saute, mais Demi-lune n'attrape pas la libellule. Et Demi se lasse, intrigué par un son qui l'a distrait. La libellule s'échappe.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. Comme un rondo, une danse loin des murs.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. De loin en loin, elle divague et s'assure que les oreilles des elfes les plus sûrs se dressent au vent et qu'à grande allure, ils viennent protéger le futur.
D'animaux en émerveillement, de jeux en distraction, Demi-lune s'enfonce dans la forêt. Et au déclin du soleil dans le ciel le valao atteint une clairière baignée de senteurs. Des fleurs, des bourgeons, et... Des animaux. Des animaux, oui, mais parmi eux des bipèdes, des elfes. Demi-lune s'arrête et se dresse sur sa branche. Combien ? Il l'ignore. Il faut se méfier des bipèdes. Pourtant, étrangement, ces odeurs là lui paraissent comme familières, ou plutôt non menaçantes. Demi-lune sors timidement la tête du feuillage pour observer : Il voit une elfe, de dos, assise sur un rocher. Puis il voit un leomenis qui approche... Non, l'animal se mue en elfe lui aussi. Demi-lune rentre la tête et se fait une rapide toilette. Puis demi-lune saute et descend de son perchoir.
Le valao blanc au yeux bleus se retrouve tout en haut de ce qui, un temps passé, fut un fabuleux golem. Gardien imperturbable d'Elvaëran, sa mission pris fin lorsque dans ses derniers instants il repoussa les assauts d'un envahisseur quelconque. Demi-lune descend lentement et s'approche prudemment de la druidesse vigilante. A plusieurs reprises le valao s'arête pour renifler l'air et s'assurer qu'aucun danger ne le menace. Puis le petit singe vient se frotter à la druidesse, grimper sur son épaule, jouer dans ses cheveux et redescendre sur le roc. Le valao bâille et s'installe confortablement contre la druidesse en faisant mine defaire une petite sieste.
Haldren
Ancien
Nombre de messages : 1234 Date d'inscription : 19/12/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~1050 ans Taille : 2m Niveau Magique : Archimage.
Accroupi sur la rive d'un petit ruisseau, un elfe à la chevelure aile-de-corbeau accomplissait un rituel ancestral remontant aux premiers Âges du monde, lorsque les Dieux parcouraient encore Miradelphia de leur foulée puissante et s'émerveillaient des créations qu'ils y apportaient selon leurs caprices du moment. Cycle éternel de la vie, ce rituel symbolisait le retour à la Nature, l'offrande à la forêt d'une promesse de renouveau par l’épandage dans les eaux d'un engrais qui viendrait ensemencer les rives boueuses où fleuriraient bientôt tout un aréopage d'espèce végétales comme animales. Et pour célébrer son union avec le cycle, sa communion avec la Nature, l'elfe entonna de sa voix suave et chaude une chansonnette de circonstances :
Ah que c'est beau, De chier dans l'eau, On voit sa merde qui nage ! Si j'avais su que c'était si beau, J'en aurais fait davantage !
Oui, je vous sens quelque peu déçu, mais que voulez-vous ? C'est Haldren ! S'étant torché de quelques feuilles et après avoir remonté son pantalon, l'archimage reprit tranquillement sa route vers Alëandir lorsque soudain tout se figea dans sa tête. Un Appel... un Appel bruissait tout autour de lui, dans l'air, dans le vent, dans les feuilles et dans le tronc des arbres, dans les pas du scarabée qui trottait vers le bronze coulé un peu plus tôt, dans le frémissement de la fourrure du lapin qui l'observait en se grattant les oreilles, dans la danse d'une feuille morte qui voletait langoureusement jusqu'au sol après s'être détaché de son arbre. L'Appel se fondait tout autour de lui et se fondait en lui, murmurant dans son esprit des paroles annonciatrices de nuages encore lointains mais qui déjà s’amoncelaient à l'horizon.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. Comme un rondo, une danse loin des murs.
Surpris, Haldren regarda tout autour de lui pour vérifier si personne ne lui faisait une farce, puis il se tourna mentalement vers la Voix intérieure qui l'accompagnait souvent.
Ohé ? Oh, y'a quelqu'un ? Il se passe quoi ?
Rien, que dalle, pas la moindre réponse, la Voix restait cette fois-ci muette et ne réagissait pas à sa tentative de conversation, Haldren ne parvenait même pas à sentir sa présence. Décidément tout cela devenait bien trouble et l'archimage fit une pause pour écouter la suite de l'Appel qui continuait à se répandre à travers tout le Sud de l'Anaëh afin d'atteindre les Souffles qui pourraient le percevoir.
Murmures. Murmures. La Symphonie Murmure. De loin en loin, elle divague et s'assure que les oreilles des elfes les plus sûrs se dressent au vent et qu'à grande allure, ils viennent protéger le futur.
Protéger le futur ? Les elfes les plus sûrs ? Décidément les messages sybillins n'étaient pas son fort et l'elfe gratta son menton imberbe tout en réfléchissant. Quelle que soit la source de ce message, le simple fait qu'il puisse se répandre à travers le Symphonie indiquait la nécessité de le prendre au sérieux. Les esprits des Bois ou la Mère n'étaient en effet guère connus pour leur sens de la blague, encore fallait-il décider que faire désormais. L'existence d'un danger pour l'Anaëh n'était pas en soit spécialement nouveau, Haldren lui-même en avait longtemps été un (certains affirmaient d'ailleurs qu'il l'était encore), et les menaces drows sur la frontière perduraient malgré la chute de Yutar. Son instinct lui dictait toutefois que cet appel ne faisait pas référence à l'approche d'un nouvel ost du Puy ou à tout problème de ce type, mais qu'il se référait à autre chose de profondément différent, de plus ancestral et de plus récent à la fois. Mais à quoi précisément ? Cela restait à découvrir.
Sans trop savoir pourquoi, l'archimage sentit qu'il devait se rendre dans la clairière d'Elvaëran. Qu'il faille mettre cela sur le compte de son instinct ou sur une bride d'information du message s'étant implanté de manière subliminale dans son esprit ne comptait guère, seule comptait la nécessité de répondre à l'Appel. Haussant les épaules pour signifier que certaines questions resteraient sans réponses dans l'immédiat, l'elfe reprit sa route avec cette fois-ci une destination bien précise en tête.
~~~~~ quelques heures plus tard ~~~~~
La clairière, enfin ! Et il n'était pas le premier arrivé, loin s'en fallait. Plusieurs elfes, des druides apparemment, se trouvaient déjà sur place avec leurs compagnons à quatre pattes qui faisaient posément leurs toilettes ou s'offraient de petites siestes affalés près des arbres. Se sentant quelque peu un intrus dans cette assemblée car lui-même ne connaissait que peu de chose au savoir mystérieux des change-forme Noss, Haldren eut un sourire un peu penaud et demanda :
Euh... bonjour ? C'est ici pour protéger le futur ?
Entité
Modérateur
Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008
Les étrangers arrivent et la druidesse respire a fond pour ne pas se lever, armes à la main. Les murmures de la Symphonie courent sur son dos comme l’électricité dans un ciel d’orage. Elle regarde la leomenis s’approcher. Sans bouger. Toujours en tailleur sur son morceau de paume granitique. Ses sens sont déjà ailleurs et lui demandent une nouvelle fois de prendre sur sa nature profonde.
Elle est prédateur. Elle est brutalité. Elle est furie et soif de sang. Elle est ce qui retire ce que encombre. Celle qui élague les branches mortes et les bêtes malades pour que l’œuvre en ressorte plus vive. Elle le porte sur elle et ses frères de sang peuvent le sentir aussi précisément que ses frères de sèves.
Pourtant elle ne frappe pas, et ferme les yeux à l’approche du petit animal qui vient se glisser jusqu’à elle, se contentant de le chasser d’un geste de la main et d’un grondement mécontent lorsqu’il lui grimpe sur le tête. Alors l’insignifiante boule de poil se pelotonne contre elle. Elle renifle, mais son dos se tend légèrement pour être sûr de ne pas bouger, de ne pas déranger la frêle créature.
« Gingal. » Gronde-t-elle à l’intention de Lareless d’une voix qui n’a visiblement pas été utilisée depuis longtemps juste quand un nouveaux venu à la peau pâle et aux vêtements de citadins fait irruption.
La druidesse se lève d’un bond, mais les mots de l’homme lui font serrés les dents. Autour d’eux, la Symphonie s’apaise. Ils sont là où ils le doivent. Les esprits et la sylve écoutent fébrilement.
Sous le crâne d’Haldren, la présence de l’étrange voix se fait de nouveau sentir.
Fils. Jure leur sur Hwestalindë que tu n’es pas le danger, et écoute.
Écouter… Les vieilles pierres qui grincent.
Les vieilles pierres qui avaient protégées l’Anaëh, comme les Murs l’avaient fait un temps. Les vieilles pierres qui aurait dues s’effriter sous la végétation qui s’y est accrochée le long des Cylces… mais Turmambal ne renonce pas. Et c’est aujourd’hui sa force de protection et de résilience qui investie ces lieux. Une force chtonienne de terre et de roche. Un sentiment de sécurité à toute épreuve envahit les êtres à proximité. Des fondations qui soutiennent tous les êtres vivants. Qui peuvent tout supporter… Et qui se fissurent soudain, créant en tous les êtres présent un sentiment de danger, de vide, de risque immédiat et dramatique. Les respirations se cristallisent douloureusement, suspendues au bord de l’abime qui vient de s’ouvrir sous leurs pieds.
Ainsi, nait le besoin compulsif d’éviter qu’une brèche ne se forme. D’éviter qu’un danger ne brise ces fondations. Un bref instant, ce besoin est impérieux, violent, avant que l’emprise ne s’évanouisse.
Seul reste un message très clair, gravé en lettre de feux dans l’esprit des hérauts de la Sylve comme dans celui du Fils Prodigue.
« Les enfants des pierres ne doivent pas atteindre les frondaisons des Gémissants. »
Gingal, les yeux plissés de tension, ressert la main sur le manche de son glaive d’os.
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Le Maître du jeu s’adressant à Varnan et Lareless… La sylve sibylline pourrait laisser planer le doute, mais aujourd’hui, la compréhension se fait dans vos cœurs. Vous savez que Gingal a compris la même chose tant l’évidence vous saute aux yeux.
Les citadins cherchent à entrer en Aduram. La région encore Gémissante vous est difficilement supportable et vous ne savez pas quelles séquelles pourraient être les vôtres si vous vous aventuriez là-bas. Mais vous êtes sûrs que les citadins voudront y accéder dans les ennéades à venir. Et vous savez tout aussi sûrement qu’il ne faut pas les laisser arriver à leur fins. Anaëh ne peut vous obliger, elle peut seulement vous orienter. Aujourd’hui, elle vous a fait très clairement comprendre que si les citadins atteignent l’Aduram, s’ils accomplissent ce voyage et reviennent dans leur foyer, la brèche que vous avez ressenti aura lieu. Quelque chose bouleversera l’équilibre de la forêt.
Vous pouvez débriefer de ce qui vient de se passer.
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Le Maître du jeu s’adressant à Haldren… La voix ne dit rien et ne te répond pas, mais elle est présente. Tu as le sentiment d’être observé tout au long de la scène. Les mêmes évidences et les mêmes sentiments que ceux des deux druides te prennent, mais tu te sens confusément étranger à tout ça. Comme si tu entendait un message qui ne t’étais pas vraiment destiner.
Pour l’instant la voix reste muette, mais elle guette tes réactions. Tes émotions. Tes résolutions. Et tu la sens… curieusement paisible par rapport à ce que tu as pu déjà ressentir. Proche de ce que tu pouvait sentir dans les tout premiers temps de ton changement, sans chercher à cacher l’existence et la force de la Dame Sauvage.
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Lareless Phiren
Elfe
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Là où Gingal est prédation, Lareless est Equilibre. Donner la Vie aux jeunes pousses, les guider, soigner quelques bêtes occasionnellement. Extirper les parasites d'un arbre sain, les guider vers un arbre malade… hâter quelques trépas végétaux et animaux afin que la vie puisse en germer et suivre son cours immémorial. Semer une graine de Vie dans une Mort… Surveiller, regarder, protéger cet équilibre séculaire mais ô combien fragile.
La druidesse s'arrête, s'immobilise totalement, regardant en haut… sa consoeur, de travers légèrement, comme Leomenis le fait. Elle voit la petite boule de fourrure aller l'embêter un peu avant de se blottir tout contre elle. Et ca la fait légèrement sourire. C'est alors que l'elfe tout en haut se lève d'un bond, yeux plissés.
S'accroupissant, prenant son couteau d'os à sa taille, Lareless fait face à ce qui trouble sa consoeur. Biasse son masque d'os sur son visage, ce qui lui donne l'air inquiétant. Ses breloques d'os cliquètent de façon inquiétantes tandis que, le dos rond, elle observe l'individu qui vient d'arriver. Grand, pâle, noir de cheveux… Des yeux verts… Une moue dédaigneuse. Sous le masque, la druidesse lève le nez et hume doucement l'air, cherchant l'odeur de l'intrus, incertaine.
Euh... bonjour ? C'est ici pour protéger le futur ?
Se redressant un peu, Less penche la tête de côté, la corne de son masque bat l'air, ses breloques semblent résonner interrogativement. Par réflexe, elle écoute ce que ses sœurs ont à lui dire sur cet elfe. Le sentiment de paix qui l'envahit achève de la faire se redresser. Elle fait bien un pas ou deux en direction d'Haldren dans L'intention manifeste de l'acceuillir, mais la druidesse est coupée dans son élan…
Le danger. Soudainement, ses pupilles se dilatent, la druidesses se recroqueville soudainement sur elle-même. Les oreilles couchées, la Noss feule doucement… Le vide…
Plus de sœur, plus d'elfes, plus rien… Un gouffre sans fond s'ouvre dans sa poitrine. Désorientée, souffrant de cette perte, Lareless recule…
Leomenis tombe sur le dos, au sol, dans un craquement sourd, faisant trembler les végétaux autour. Se débattant, le grand félin se redresse humant, cherchant…. Cherchant un contact. Il n'y a que le danger et le vide. Il feule sourdement, tournant en rond, battant le sol d'un air menaçant de ses pattes. S'ébrouant, il finit par pousser un énorme rugissement adressé à personne en particulier.
Et l'Impression s'efface, laissant Leomenis désorienté. Nerveux, il gratte le sol, toutes griffes sorties, il balance son énorme corne restante à gauche et à droite. Il faut empêcher cela… à tout prix. Même au prix de sa vie. Un tel déséquilibre, il ne l'avait jamais ressenti. Ne veut pas le ressentir…
Les enfants des pierres ne doivent pas atteindre les frondaisons des Gémissants.
Posant la tête directement sur le sol, Leomenis semble se calmer lentement, mais, il souffre manifestement. L'Equilibre est fragile… Un rugissement se terminant en feulement sourd traverse la clairière. L'Equilibre est facilement perturbé…
Haldren
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~1050 ans Taille : 2m Niveau Magique : Archimage.
L'ambiance paraissait s'être un peu tendue suite à l'arrivée de l'archimage qui sentit rapidement ne pas être le bienvenue parmi ces druides quelque peu odorants. "Cet étranger est un intrus à notre communauté", voici ce qui pouvait se lire dans les regards des elfes comme de leurs compagnons animaux, un intrus qui ne peut amener que des problèmes en ce lieu sacré et qui n'aurait même pas du y venir. Comme en réaction à cette tension latente pouvant aisément se muer en hostilité manifeste si aucun remède n'y était appliqué prestement, la Voix s'éveilla sous le crâne d'Haldren et lui dicta quelques paroles à prononcer, ce qu'il fit immédiatement.
Frères et sœurs, je jure sur Hwestalindë ne pas être le danger.
Cela eut-il un effet apaisant ? Difficile d'y répondre car un nouveau message leur parvint, un message issu des pierres elles-mêmes, un message issu de la chair (de la roche, mais c'est une métaphore) des Gardiens de l'Anaëh. La barrière éternelle qu'ils constituaient pouvait se fendre, l'armure qui protégeait la Nature pouvait se révéler faillible, l'équilibre qui perdurait depuis tant de Cycle pouvait choir de son socle. Pourquoi ? Comment ? Ce ne fut à nouveau une sensation sibylline, parcellaire, incomplète, qui leur parvint et qui s'inscrivit en lettres de feu quelques paroles dans leurs âmes pour les mettre en garde.
« Les enfants des pierres ne doivent pas atteindre les frondaisons des Gémissants. »
Des sentiments étranges parcouraient l'ancien Triuvmir Eldéen. L'incompréhension face à ces révélations qui annonçaient un danger mais n'expliquaient pas en quoi il consistait précisément. La crainte face au risque que courait l'Anaëh, quand bien même la nature de ce risque demeurait floue. La certitude qu'il fallait agir, que la Mère attendait de ses enfants qu'ils ne restent pas inactifs face à l'orage qui approchait. Et l'agacement de ne pas savoir par où prendre le problème, par où commencer la lourde tâche que l'on mettait sur leurs épaules. Se tournant mentalement vers la Voix, il la sentit présente mais muette, comme si elle l'observait avec attention sans chercher à intervenir ou à l'influencer.
L'Aduram ? Les elfes des cités ? A sa connaissance aucun mouvement de population n'avait lieu dans cette direction, ce serait même... illogique, pour un citadin de s'y rendre. Bien qu'étant par son histoire différent de son nouveau peuple, Haldren ne voyait pas de raison pouvant amener un elfe de Malereg, d'Alëandir ou d'ailleurs à se rendre en Aduram. Et quand bien même cela arriverait, en quoi cela constituerait-il un risque pour l'équilibre de la forêt ? Par ailleurs, pourquoi se trouvait-il ici, pourquoi la Mère souhaitait-elle qu'il entende ce message aux côtés des druides alors qu'il n'était manifestement pas l'un d'entre eux ? Un sentiment plus fort que tous les autres s'imposait à l'archimage : il lui fallait comprendre la nature exacte du danger, faute de quoi toute tentative de l'en empêcher serait vouée à l'échec.
Se tournant vers les druides qui semblaient réfléchir eux aussi, Haldren prit la parole pour exprimer à haute voix ses incompréhensions :
L'équilibre sera brisé si les elfes des cités se rendent en Aduram... mais ils n'ont actuellement aucune raison de s'y rendre, qu'est-ce qui les y pousserait ? Et en quoi leur venue est-elle un danger pour l'équilibre de la forêt ? Le risque vient-il de ce que les citadins pourraient amener en Aduram, ou de ce qu'ils pourraient y trouver ?
Trop de questions, trop peu de réponses. Mais le point qui titillait Haldren tournait toujours autour de sa présence. Pourquoi lui ? A cause de son lien avec Elle ? A moins que ce ne soit ce qu'il était intimement qui constituait une des clés de la compréhension ? Peu à peu, une sensation naquit dans l'esprit de l'archimage, une sensation qui lui rappelait ses premières ennéades en Anaëh lorsqu'ils apprenait à devenir un elfe, à abandonner sa nature de drow et à accepter l'amour qu'Elle lui offrait. Mais cette fois-ci, il ressentait plus fortement la nature de la Dame Sauvage, qui à l'époque de son arrivée demeurait apaisée pour ne pas troubler la fragile évolution de l'Exilé encore soumis aux traumatismes des longs siècles d'endoctrinement par les prêtres d'Uriz le Mille-Fois-Maudit.
Hiril Lothren, la Dame Sauvage, l'aspects de Kÿria dont Haldren se sentait instinctivement le plus proche mais également l'aspect de Kÿria dont pouvait naître les pulsions les plus violentes si les deux autres faces de la déesse ne l'équilibraient pas... ne...
l'équilibraient...
pas...
Kÿria...
A voix basse, que seules les druides les plus proches de lui purent entendre, Haldren murmura :
I Emël... Hiril Lothren... I Mîngely... Elle est trois, Elle est une. L'équilibre est en chacun de nous, dans la nature même de notre amour envers Elle.
Les véritables natifs d'Anaëh ne pouvaient surement pas l'admettre aisément mais l'archimage n'ignorait pas qu'ils possédaient au plus profond de leur cœur les germes de la violence que les eldéens cultivaient passionnément comme la source de leur force. Il lui suffisait de se souvenir du carnage sanglant quelques années auparavant lors de la reprise de la forteresse de Yutar par les clans Noss pour voir que ces excès propres à tout elfe existaient encore. Sans même aller aussi loin, il savait qu'au fond de lui-même les pulsions perduraient et que seul un contrôle constant les tiendraient enchaînées. En tout elfe se cache un drow, en tout drow se cache un elfe... mais que se passerait-il si un stimulus extérieur brisait ces chaines ?
Mentalement, car ces paroles auraient pu être vues comme blasphématoires par les druides, Haldren tenta d'interroger la Voix : L'équilibre a été rompu en Aduram voilà bien des cycles, et de cette rupture sont nés les drows. Et-ce une rupture similaire qui guette les citadins s'ils s'y rendent ?Lui répondrait-elle ? Apaiserait-elle ses doutes ? Le laisserait-elle dans le brouillard ?
Varnan
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 240 ans Taille : 1m89 Niveau Magique : Arcaniste.
Le petit valao à la demi-lune ne bronche pas à l'arrivée de l'incongru elfe de pierre, et ne fait que se rouler en boule lorsque se lève la sauvage druidesse. Le nouvel arrivé comme celles déjà présentes ne semblent pas intéresser le petit singe paresseux qui s'étire. Un bâillement pour seule présentation, l'animal n'ouvre même pas les yeux pour s'intéresser à ce qu'il se passe autour de lui. Le bruit du vent caressant les frondaisons est une douce berceuse aux oreilles de demi-lune, le parfum des fleurs mêlés à celui des vieux troncs lui est apaisant. Même l'odeur acidulé du bipède des nids de pierre n'est pas suffisant pour l'inquiéter. Après tout il y en a deux autres à proximité auprès de qui son instinct lui fait ressentir une certaine protection.
La sécurité. Le valao la ressent tout au fond de lui, de l'extrémité des poils de sa queue jusqu'au fond de ses os. Une sécurité paisible apportée par ce lieu, par ce vieux protecteur endormi et par les grands arbres tout autour. Quand tout à coup la sensation de paix se change en danger, le valao bondit. La sécurité s'effrite. Mais sauter sur la paume comporte aussi un risque, et c'est par réflexe que le petit singe s'agrippe au lierre qui retient sa chute. Une chute, un gouffre. Sous les pattes du petit acrobate, mais aussi et surtout dans son coeur, dans son esprit. Un gouffre profond d'où pulsent main dangers, maintes terreurs. L'animal est tétanisé, la queue dressés, les poils hérissés, les muscles contractés. Cet abîme le terrifie et pour rien au monde le valao ne veut y tomber, pas même pour le fruit le plus juteux et le plus savoureux de la forêt. Le valao est si effrayer qu'il laisse son esprit rejoindre le seul être qui puisse réellement l'apaiser, le protéger.
Depuis combien de temps, cette fois, lui ai-je laissé le contrôle ? Je ne sais plus exactement, pas si longtemps il me semble. D'ordinaire il ne m'appelle à lui que lorsqu'il souhaite me rendre mon corps, plus rarement lorsque le danger est trop grand. D'ordinaire je n'a pas à m'inquiéter de ce qu'il se passe, et je peux reposer mon esprit autant qu'il est libre. D'ordinaire les fluctuations de la symphonie ne m'atteigne pas avec autant d'intensité. La seul fois où mon esprit s'est ainsi éveillé a été lors de ce songe, mais cette fois-là je communiait avec les Eälas.
Aujourd'hui je l'entend, je la ressens, la détresse d'Isilcù. Il m'appelle et je laisse nos esprits fraternels se rejoindre au fond de cet être que nous partageons tous les deux. Le danger qu'il a si profondément ressenti, je l'ai ressenti moi aussi. L'abîme des sombres destinées m'est apparu aussi intensément qu'il lui est transparu. Et à mes yeux le message s'éclaircit, mes soupçons se confirment : Un grand danger approche. Plus que jamais, nous devons protéger la Prime Création d'I Emël. Mais pour l'heure, je dois apaiser mon esprit-jumeau.
Toujours accroché à son lierre, le valao commence doucement se détendre. Un halo d'un bleu translucide recouvre le petit animal d'un banc pur, à peine perceptible pour l'oeil non exercé d'un non mage. Le souffle léger d'un vent inexistant fait courber les poils de sa tête, ses antérieurs, son dos, ses postérieurs et sa queue. En quelques secondes le valao se calme, se détend et reprend de la vigueur. Bien que le message soit toujours ancré en lui, la terreur ressentie, elle, s'est considérablement estompée. Le halo cesse alors, et sitôt ses esprits retrouvés le valao remonte lierre pour filer prestement se percher sur un branche.
Les enfants des pierres ne doivent pas atteindre les frondaisons des Gémissants.
Il est rare qu'Isilcù et moi partagions notre esprit sous cette forme, car d'ordinaire je lui en laisse seul maître. Cette fois, pourtant, nous y convenons. Ca il l'a compris, lui aussi, l'enjeu ici est bien trop grand. Ce message ancré en nos deux esprits jumeaux est bien trop important pour qu'aucun de nous ne puisse se permettre de l'ignorer. Pour la Grande Oeuvre de Kÿria et toutes les autres, pour l'équilibre naturel, pour que les damnées ne puissent s'échapper d la Tourmente, et pour que tout ce qui est et sera demeure à la place qui lui est destinée. Alors, pour cette fois, je me fais observateur sous les traits de mon esprit-jumeau.
Ainsi je découvre ceux que je n'avais pu que vaguement ressentir au travers du lien qui unit nos esprit-jumeaux. Je reconnaît aux sens qui me sont prêtés celle que j'ai déjà rencontré par le passé, la végétaliste aux allures félines, une soeur. Je découvre une autre soeur, druidesse si j'en crois les signes, mais d'un autre tempérament que le mien. Et enfin, dernier venu et premier à prendre la parole, un taledhel dont les murmures me sont étranges. L'instinct d'Isilcù y est peut-être pour quelque chose.
Du haut de son perchoir, le valao grimace. Il se lèche la patte avant droite puis se frotte le haut de l'oreille, jusqu'à ne plus être gêné par la feuille qui s'y trouvait. La peur ressentie plus tôt n'est presque plus qu'un souvenir désagréable grâce à l'intervention son autre, et il n'a plus qu'à rester là pour l'en remercier. Se calmer, regarder grands bipèdes, ne pas s'enfuir, ça n'a pas l'air très amusant. Demi-lune remarque alors une feuille jaunâtre tachée de points verts, accrochée à une petite branche qui pousse. Le valao n'a qu'à tendre le bras pour atteindre la petite branche et la secouer. C'est joli, cette couleur jaune qui bouge.
Entité
Modérateur
Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008
Le cœur de Gingal ratte un battement. Le gouffre. L'échec. L'horreur. Elle ne peut rester impassible ou même immobile face à une menace si grande. En elle, le Kerkand rugit et elle cri avec lui. Là ou elle aurait voulu se plier pour supplier, l'animal la pousse une fois de plus à la rage. Mais il n'y a pas de cible. Pas d'ennemis. Pas de proie si ce n'est celles qu'il n'a pas le droit de toucher. Son glaive se plante dans la terre couverte de plantes diverses avec un grondement effroyable avant que l'animal n'apparaisse. Près de quatre mètre, la fourrure blanche striée de noir.
Le message est clair, mais elle ne le prend pas mieux que les autres. Elle a déjà du mal à contrôler sa propre moitié sauvage pour qu'il ne s'acharne que sur un rocher et non sur le corps des autres créatures présentes. Après quelques minutes, le géant simiesque arrêta de frapper des poings sur le doigts du géant de pierre, soufflant et grondant, et la toison se résorbe pour laisser réapparaitre l'elfe sous la bête.
La voix de l'elfe de pierre l'atteint à peine.
- On se fiche de savoir pourquoi ! " rugit-elle en se redressant " Ils ne l'atteindront pas ! C'est tout ! "
Il est si simple de voir ce que la druidesse prévoit. Il est si simple de sentir qu'elle se demande déjà quelles Noss pourront l'aider à faire barrage aux citadins.
Mais loin de s'en préoccuper, la voix dans l'esprit de l'elfe de pierre lui répond d'une façon qu'il n'attendait sûrement pas. Une tendresse et une certaine fierté émanent d'elle, mais elle sait que ses mots ne le satisferont pas.
" ... "
La Dame Sauvage n'existe que pour protéger ce que la Mère a créer. La Mère n'a créé que ce que la Très-Sage a trouvé bon. La Mère veut trop donner. La Chasseresse veut trop prendre. La Très-Sage sait et malgré le libre arbitre, elle compose.
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Lareless Phiren
Elfe
Nombre de messages : 116 Âge : 45 Date d'inscription : 13/03/2019
Leomenis s'ébroue encore… N'a pas le désir de redevenir elfe… Mais ils ont besoin de Lareless, pas d'une bête perdue.
Une patte se pose au sol… Un pied se pose au sol. La druidesse, sous son masque d'os, s'ébroue nerveusement, chassant les bribes de ces sensations de sur sa peau lumineuse et douce. En elle-même, elle se demande ce qu'elle peut faire. Elle est solitaire, ne côtoie que peu les autres elfes. Autour d'elle, un bruissement végétal se fait entendre, caressant. Rassurant. Elle n'est pas seule et Leomenis non plus.
Le souvenir de la Bataille des Druides l'assaille soudain, finit de la faire frissonner. Faire couler le sang est toujours une tragédie. Mais parfois, pour éviter une tragédie encore plus grande, il faut sacrifier.
Je…
I Emël... Hiril Lothren... I Mîngely... Elle est trois, Elle est une. L'équilibre est en chacun de nous, dans la nature même de notre amour envers Elle.
Je…
Lareless tourne la tête et regarde intensément Haldren… Ce qui donne un résultat particulier sous ce masque d'os. Les pupilles dilatées lui donnent l'air d'un fauve prêt à passer à l'attaque. La peau bronzée de l'elfe parait particulièrement lumineuse dans la lumière tamisée de la clairière, à l'ombre du colosse
Je…
D'une main, elle pointe Haldren. Puis le Calao.
Je peux…
Elle se racle la gorge, se force à essayer d'aligner une pensée plus cohérente.
Je... peux fermer les sentiers… Leur couper le chemin avec des ronces et des taillis épais. Des bosquets… Toi, elfe de pierre. Que vas tu faire? Toi, calao? Que va tu faire d'autre que de secouer cette branche? Nous avons besoin de toi…
La colère monte chez la druidesse perturbée… C'est audible dans le grondement latent de Leomenis dans la voix habituellement égale de la Noss. Ses breloques cliquètent sombrement, son regard de mousse étincelle. Sa peau nue frissonne… Elle n'est pas bien, ne se remet pas aussi bien. Elle voit la bataille venir. Une bataille dont elle ne veut pas mais qu'elle engagera férocement si obligée. Elle a déjà tué. Des ennemis de l'Anaëh. Ils sont morts sous els crocs de Leomenis, et elle n'en a aucun remord. Mais des elfes? Pourquoi aller briser l'Equilibre en Aduram et ramener ce fléau dans leur cité de pierre.
Et contaminer, tel un cancer, le reste, bien à l'abrit derrière leur cité de pierre… En elle, Leomenis gronde. Il plongera sans hésiter. Lareless se demande si ils peuvent se raisonner. Sans grand espoir cependant, voilà longtemps qu'elle sait qu'ils ne se résonnent pas, qu'ils n'entendent plus les voix. Le dernier exemple en date étant un certain Akhoraril.
Lâche cette branche et répond!!!!
Haldren
Ancien
Nombre de messages : 1234 Date d'inscription : 19/12/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~1050 ans Taille : 2m Niveau Magique : Archimage.
La dénommée Gingal semblait avoir les capacités de diplomatie d'un kraken en rut et la pondération d'un vieux rhinocéros mâle sous mauvais acide. Sa réaction violente et passionnée ne surprit guère l'archimage qui avait déjà remarqué non sans inquiétude cette capacité parmi les noss à laisser libre des émotions puissantes qui pouvaient entraîner de pire maux encore. Leur nature sauvage demeurait incontrôlée, et ils représentaient un danger terrifiant quoi qu'ils en pensent : la brutalité de l'animal alliée à l'intelligence de l'elfe. Une alchimie à tout le moins instable qui pouvait se révéler le remède dont l'Anaëh à besoin... ou le poison qui la détruirait.
La Voix réagit alors, mais ses paroles ne sont pas destinées aux druide. Ils ne peuvent l'entendre, ils ne peuvent être conscients de sa présence.
'Ce que la Voix dit à Haldren':
'Nan mais c'est privé, tu n'as pas à le savoir !':
'Par Kÿria ta curiosité est donc infinie ?':
'Penses à me vénérer comme ton Dieu sur le Discord':
'J'aime courir dans la prairie avec les licornes au petit matin':
'Ok, ta détermination va payer, voilà ce que dit la Voix :':
Ta mission n'est pas la leur, Fils. Tu devais savoir, car je ne veux pas qu'un seul de mes enfants ne meurt dans cette entreprise. A eux de défendre l’Équilibre. A toi de les défendre, eux. Quelles que soient leurs fautes.
Quelles que soient leurs fautes... cela pouvait-il aboutir à ce qu'il faudrait bien appeler une guerre ? Une guerre ouverte entre noss et citadins ? Cette chimère terrifiante pouvait prendre forme si les deux factions qui vivaient en Anaëh se confrontaient sur un sujet mettant leurs existences en jeu. Haldren comprenait bien que les druides qui l'entouraient se trouvaient prêt à tout pour empêcher la sinistre prophétie de se réaliser, mais de leur côté seul un danger tout aussi terrifiant pouvait amener les elfes de pierre à quitter leurs demeures pour un voyage vers l'Aduram. L'ancien Triumvir ne put retenir un frisson au plus profond de son esprit en voyant ces druides prêt à prendre les armes sans même chercher à comprendre la source du danger... sans même se donner le temps de réfléchir et d'étudier toutes les options entre leurs mains.
Des drows n'auraient pas agit différemment.
Par la Mère, regardez-vous ! Gingal, entends-tu tes paroles ? Votre seule réponse au danger est-elle de vous braquer dans une hostilité haineuse envers les elfes des cités ? N'oubliez pas une chose, quand bien même cela vous déplairait : les elfes de pierre aiment l'Anaëh tout autant que vous et aucun d'eux ne souhaite sciemment briser l'équilibre. Sont-ils manipulés ? Sont-ils aveuglés ? Ne comprennent-ils pas l'impact de leurs choix ? Je l'ignore mais compte bien le découvrir.
L'archimage doutait fort de pouvoir calmer le bouillonnement qui brûlait dans les esprits, d'empêcher ces druides de réagir comme des animaux pris au piège, mais il fallait essayer de faire appel à leurs sentiments purement elfiques. La métamorphose d'une des druides en un kerkand furieux représentait tout ce qu'il fallait éviter dans la situation présente.
La haine et la colère ne sont pas des réponses, Gingal ! Nous avons reçu le message, nous sommes prévenus et nous devons agir. Mais nous ne devons pas pour autant nous laisser aller à des pulsions violentes, faute de quoi nous deviendrons nous-même un danger pour l'Anaëh.
Impossible d'aller plus loin, impossible d'être plus clair que ces quelques mots qui cherchaient à éveiller la sagesse des druides envers les ombres entourant chaque elfe. Des ombres qui avaient longtemps accompagné le natif d'Elda et qui continueraient à l'accompagner, prêtes à saisir toute faiblesse de sa part. La vie d'un elfe constitue un combat parfois plus malaisé à mener que celui d'un drow, car là où le sombre peut se vautrer avec délice dans la part obscure de son esprit, l'elfe doit résister à l'arôme de ce mortel nectar.
Se tournant vers Lareless, Haldren vint se placer devant elle.
Ta proposition est sage, druidesse. Fermer les sentiers ralentira une marche des citadins à défaut de pouvoir la stopper. Faites en créer de nouveaux qui seront des leurres menant loin de l'Aduram. Si parmi les clans certains manient les illusions, qu'ils préparent les sortilèges afin de dérouter les voyageurs, qu'ils leur fasse croire que l'Est est l'Ouest, que le Sud est le Nord.
Du temps, voilà tout ce que de telles mesures pourraient leur gagner. Du temps. Si les elfes de pierre se rendaient en masse vers l'Aduram, ils viendraient avec des armes et des mages aptes à dénouer les illusions et à rouvrir les chemins bloqués. Mais gagner du temps constituait la première étape de leur riposte, une étape extrêmement précieuse car permettant de préparer les suivantes autrement que dans un affolement total.
Quand à moi... tu veux savoir ce que vais-je faire ? Tout d'abord je vais me rendre à Alëandir afin de comprendre ce pourrait pousser les citadins vers l'Aduram. Un tel voyage est totalement illogique pour un elfe de pierre, un événement nouveau s'est donc produit ou va se produire prochainement.
Revenant vers la druidesse qui s'était un temps transformée en kerkand, il reprit :
Ne doutes pas de ma détermination, Gingal. Elle est aussi forte que la tienne, mais je ne me résoudrai à la violence qu'en désespoir de cause et après avoir essayé toutes les autres possibilités.
Il avait parlé, présenté ses arguments. Les avait-il convaincu de chercher la source de cette migration avant de chercher à l'anéantir ? Seules leurs réponses le révéleraient.
Entité
Modérateur
Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008
Gingal regarde l'elfe de pierre, sombre, mais elle ne dit rien. Elle n'a pas à se justifier. Ce n'est pas son rôle. Elle est celle qui retire ce qui est pourrit. Elle est une arme tirée de son fourreau quand l'Anaëh le décide. Elle n'a pas à savoir pourquoi. D'autres sont là pour ça. Elle est un Kerkand qui chasse dans le noir et c'est ainsi que l'Anaëh l'a faite. La seule chose qu'elle lui offre comme parcelle de sagesse, est une courte phrase de sa voix rauque . On ne donne pas d'eau à un âne qui n'a pas soif, et de l'eau elle en a fort peu à perdre.
- Dans ta bouche, la colère est associé à la haine. Je te plains.
L'étranger leur parle comme à des elfes. Non à des druides. Il leur fait la leçon au lieu d'écouter les hérauts de la Sylve. Comme tant d'autres fils de la pierre. Peut importe pourquoi les Ëalas l'ont amené ici, ça ne la concerne visiblement pas. Il donne son avis comme s'ils étaient ses apprentis, ou ses sujets. Lorsqu'il revient vers elle, elle le regarde sans détour.
- Fait selon ta pensée et ne te met pas sur notre chemin. "
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Ombre fugace Maître de ton destin
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Varnan
Elfe
Nombre de messages : 23 Âge : 34 Date d'inscription : 13/01/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 240 ans Taille : 1m89 Niveau Magique : Arcaniste.
Les druidesses se sont changées, la colère et le danger imminent réveillent chez elles leurs instincts les plus sauvages. La Kerkand autant que la Leoménis, toutes deux représentent des aspects féroces de la Grande Oeuvre. Le Valao, lui, est plus doux et plus tempéré. Là où le message éveille la fureur et la hargne du combat chez ses soeurs, il éveille chez lui l'empressement et la préoccupation. L'animal lui, bien que calmé, demeure effrayé. Alors quand la druidesse redevenue dhelle lui hurle dessus, le valao reprend peur. Le petit singe pousse un cri de colère à l'encontre de la furieuse puis, en trois bonds, change de perchoir.
Comment ose-t-elle ? Je la reconnaît, Lareless. Nous nous étions rencontré il y a quelques ennéades, au bord d'une rivière, avec la petite Ungwë... Comment ose-t-elle ainsi s'adresser à un de ses frères, s'adresser à nous ? Un aînée... Et maintenant mon esprit-jumeau veut s'en aller, elle l'a effrayé. Mais il est trop tôt, nous ne pouvons pas. A nouveau je calme Isilcù, plutôt que de fuir je lui convainc de se cacher. Cet arbre-ci est bien feuillu, il est parfait. Notre présence n'a certes pas disparu aux sens de nos soeurs, mais nous avons disparu à leur vue et cela suffit à calmer mon esprit-jumeau. Quant à moi eh bien...
J'écoute, et j'observe. Reprendre ma forme à cet instant contrarierait Isilcù plus qu'il ne l'est, et ce n'est pas ce que je désir. Nous devons rester unis, nous devons demeurer un. Et pour cela, il doit être apaisé. Je ne puis dans ces conditions qu'observer, et cela m'est suffisant. Après tout, n'est-ce pas là la mission qui m'a été confiée ? Depuis ce jour, depuis toujours... Le Songe, le réveil... Et le chemin parcouru. Maurquimellë, est-ce là ta réponse ou ton épreuve ? L'un comme l'autre, vous le savez, j'y consent.
Mon aînée a demandé ce que nous allions faire ? La réponse est pourtant évidente : Chacun fera ce que la grande oeuvre, les ëalas et I Mîngely attendent d'eux. Du moins c'est ce qu'il en est de nous, druides. Car c'est pour cela que nous avons été réuni en ce lieux, au coté d'Elvaëran, symbole de protection inconditionnel de la Prime Oeuvre. Gingal, le croc implacable. Lareless, l'impétueuse fleur sauvage au épines tranchantes. Et Moi, le messager. Nous sommes chacun une partie du grand équilibre, nous sommes chacun une part de l'Anaëh, nous avons chacun notre rôle à jouer dans ce récit qui se forme... Même lui. Lui, le taledhel aux paroles troubles.
Qui est-il ? Quel est son rôle . Je l'ignore encore. Mes soeurs s'expriment sans détour et leurs intentions sont claires. Le taledhel quant à lui est plus retord, plus orgueilleux, plus sermonneur. Ce qu'il dit paraît sensé, et pourtant ses pensées sont aussi figées que la pierre immobile dont les taledhels se sont servi pour bâtir ces cités qui les coupent de la douce symphonie. Il parle comme eux, il pense comme eux. Coupés ou presque de l'oeuvre d'Ir Iarwin, leur esprit s'est peu à peu éloigné de notre nature première et des grandes vérités. Peuvent-ils seulement comprendre les enjeux et les conséquences de leurs égarements ? En sont-ils seulement conscients ?
A entendre ce taledhel au discours citadin, je n'en suis pas certain. Pourtant la symphonie l'a mené ici, tout comme nous. Est-ce là son rôle, dans notre histoire ? Je mémorise son apparence et son discours, faute de connaître son nom. S'il est un personnage important de cette il ne doit pas être oublié. Tout comme Gingal, tout comme Lareless. Ce qu'ils feront à présent ne dépend que d'eux. Ce que je ferais ? Ce que je fais de mieux : transmettre les histoires, transmettre les messages.
Lareless Phiren
Elfe
Nombre de messages : 116 Âge : 45 Date d'inscription : 13/03/2019
Le nez levé sur Valao qui va se cacher, Lareless sent la moutarde lui monter au nez, avant qu,un sentiment de culpabilité ne l'envahisse. Lui, il ne bougera pas pour le moment et c'est un peu de sa faute. Reportant son attention sur Gingal un moment, il y a un échange de regard qu'Haldren ne peut voir.
Donner du temps, lui donner le temps. Le temps de rassembler les Noss pour fermer hermétiquement la Frontière d'Aduram. Si l'elfe de pierre les trahis, il mourra sous ses crocs. Elle y veillera. Si il réussit, ils vont éviter un drame. Sinon, gagner du temps. Les sœurs bruissent de façon fort encourageante pour elle. L'Equilibre… Essayer d'éviter le pire. Si elle est la seule à y périr, soit.
Elfe de pierre… Langue agile aux yeux émeraudes… Ne nous manque pas de respect… Nous t'avons entendu et écouté. Maintenant c'est à toi d'entendre et d'écouter. Tu as raison et tort à la fois. Nous ne nous dirigeons pas comme tes sujets, si tu en as. Nous n'avons que faire de remontrances et de circolocutions. Et nous ne somme pas des enfants de 10 ans, ignorants de la vie non plus. Je te demande respectueusement un petit moment de consultation avec mes frères et soeurs.
La façon dont il a de leur parler est hérissante, certes. Si lareless est capable de passer outre, ca ne semble pas le cas de Gingal.
Attends et sois patient je te prie… Il n'y a pas que les sangs chaud, il y a la sève à consulter. Il y a pas mal plus de Vie dans cette clairière que nous quatre… Il n'y en aura pas pour longtemps et nous te revenons.
S'approchant de la druidesse au glaive d'une démarche féline, elle s'arrête près d'elle. Et lui murmure.
Je ne lui fais pas confiance, mais il a été appelé comme nous. J'irai le mener à Aëlandir ensuite, avec mes sœurs, nous gagnerons le plus de temps possible, pour que vous puissiez rassembler les Noss... Préparer le tout pour sceller les Gémissants. Préparer le terrain... Si, par miracle nous réussissons, je demanderai à mes sœurs de te l'annoncer. Je crois que pour le moment, c'est le plus sage.
Haldren
Ancien
Nombre de messages : 1234 Date d'inscription : 19/12/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~1050 ans Taille : 2m Niveau Magique : Archimage.
Enfants... que connaissez-vous de la haine ? Avez-vous seulement sondé vos cœurs pour y admirer la germe noirâtre de vos passions malsaines ? Avez-vous jamais goûté au nectar de la cruauté lorsque vos ennemis se tordent de douleur à vos pieds ? Avez-vous contemplé avec extase le cataclysme d'une cité détruire, de milliers de vies adverses ou alliées aspirées dans une quête égoïste de pouvoir ? Votre colère est une arme empoisonnée qui vous détruira inexorablement, sans même que vous vous en rendiez compte jusqu'au moment où il sera trop tard pour faire demi-tour. La nature sauvage des noss, et en particulier celle des druides, constituait le chemin pouvant les conduire vers des abysses similaires à celui où chutèrent les drows bien des cycles auparavant. Et en même temps, cette sauvagerie pouvait également constituer la corde par laquelle les Exilés reviendraient un jour dans le giron de la Mère et abandonneraient enfin la corruption de la maison d'Uriz.
Vous êtes la promesse de destruction ou de rédemption. Voilà pourquoi il fallait les défendre quelles que soient leurs fautes. La tâche qui incombait à l'archimage pesait lourd sur ses épaules et intérieurement il se demanda si Kÿria ne le mettait pas également à l'épreuve en lui ordonnant d'agir ainsi. Haldren Baenfere fut un destructeur qui ne pardonnait pas l'échec et laissait chuter les faibles sans la moindre once de pitié ; Haldren Umbarion devait protéger ses frères et sœurs même contre eux-mêmes s'il le fallait et fusse au prix de leur incompréhension, de leur mépris ou de leur rancœur. Plus déçu par lui-même que par eux, Haldren s'apprêta à accepter l'échec et à quitter la clairière pour emprunter son chemin vers Alëandir lorsqu'une des druidesse reprit la parole.
Il s'agissait de celle dont l'animal totem était un leomenis, celle qui semblait la plus raisonnable et la plus pondérée du groupe. Elle demande de la patience, d'attendre qu'elle puisse se consulter en privé loin des oreilles indiscrètes d'un elfe de pierre. La requête était polie, logique, et seul un grossier personnage n'y aurait pas donné suite. S'inclinant légèrement, l'ancien Exilé répondit courtoisement :
Faites, je vous en prie. J'attendrai.
S'écartant suffisamment du groupe pour ne pas les gêner, Haldren s'assit contre le tronc d'un arbre et patienta en réfléchissant à la raison qui pousserait les citadins à rejoindre l'Aduram. Mais rien ne lui venait, cette idée demeurait aussi aberrante que demander à un poisson de quitter l'océan, ou à un oiseau d'abandonner ses plumes. Ni l'envie ni le désir ne justifierait une telle aventure, pas plus que le désir de revanche ou tout autre sentiment égoïste. La curiosité ? Non, ridicule, nul ne prendrait de telle risque pour la satisfaire. La manipulation ? Mais par qui, et pourquoi ? Les sages d'Alëandir ne seraient pas aussi aisés à duper sans faire appel à des sentiments plus profonds. Il ne restait que... que...
La peur ?
De quoi les citadins avaient-ils peur ?
Lareless Phiren
Elfe
Nombre de messages : 116 Âge : 45 Date d'inscription : 13/03/2019
Gingal hoche la tête pour marquer son assentiement et Lareless s'isole un court moment, évoluant le long des arbres, les laissant résonner en elle. Les caressant, leur murmurant un moment, se cherchant du courage. Est ce la bonne voie à suivre? Combien de vies cela coûtera t'il?
Il n'y en n'a pas d'autre.
Elle ne voit pas d'autres issues. Peut-être qu'une fois là-bas, tout s'éclairera de lui-même. Sur une dernière caresse, un dernier murmure, la druidesse se détourne des plantes et va droit sur Haldren, bondissant le long du chemin comme un fauve. Le mousse rencontre le vert sans fard, sans peur ni reproche. Ses longs cheveux de bronze coulent dans son dos.
Allons y, Langue Agile. Chaque minute compte. Je te conduis à Alëandir. Monte…
Un pied nu se pose sur le sol, une patte de velours se pose sur le sol. Leomenis arrive droit sur Haldren, en fait le tour en le reniflant consciencieusement, la grosse truffe humide farfouillant le long de ses robes. La belle corne du félin frôle l'elfe sans y toucher tandis que les yeux de mousses se posent encore dans les yeux d'Haldren. Il faut se hâter semble t'il dire en lui prêtant le flanc pour qu'il monte. Les muscles roulent sous la peau lumineuse et douce. La crinière, fournie et luxuriante lui donnera une bonne prise s'il fait le moins du monde attention.
Si l'archimage veut bien monter, Leomenis partira aussitôt qu'il sera installé vers la cité de Pierre. Sinon, il partira seul.
Haldren
Ancien
Nombre de messages : 1234 Date d'inscription : 19/12/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~1050 ans Taille : 2m Niveau Magique : Archimage.
Être ou ne pas être ? Violer les biquettes ou violer les bergères ? Thé ou café ? Tant de questions qui traversent l'esprit du narrateur alors qu'il s'interroge sur la meilleure manière de remplir un post où ; je vous l'annonce tout de suite ; Haldren va se contenter d'une très brève réponse dont le seul intérêt sera de permettre la suite de cette intrigue passionnante. Passionnantes, mes élucubrations ne le seront sans doute pas mais à tout le moins elle rempliront le quota nécessaire à assurer un productivisme forcené dans cette belle faction elfique rappelant par moments le goulag stalinien et par d'autres le camp de vacances des boy-scouts. Je m'égare, j'erre, je divague... les lignes se suivent dans ce post comme autant de fourmis trottinant dans l'herbe verbe animées de mouvements browniens à la recherche de quelques pitances qu'elles ramèneront à leur reine pour permettre l'éclosion d'une nouvelle génération d'ouvrières.
Mais pouvons-nous tolérer moins ? Céder à la facilité de ne rien écrire, de ne rien "décrire" ? Nos personnages ne sont certes que des émanations de nos psychés, des constructions arbitraires destinées à une libération de l'esprit dans les méandres de l'imagination. Pour autant, ils méritent le respect et les efforts pour ne pas recevoir qu'une maigre pitance de quelques mots jetés à la va-vite, telle la portion congrue qui assaillait le bas clergé breton tout autant que la vérole les dévorait. Non ! Non ! Non camarades, ne cédons ni à l'ivresse ni à la facilité, luttons et offrons à nos créations des récits dignes d'eux, ou à tout le moins des dissertations philosophiques qui malheureusement n'obtiendraient pas la moyenne au bac. Nos écrits émanent de nous tout autant qu'ils nous pénètrent, les mépriser ou les abandonner équivaudrait à cracher sur sa propre image dans le miroir.
Désormais il nous est enfin permis de clore ce chapitre sans grand intérêt et d'en revenir à la réaction d'Haldren face à la proposition de chevaucher la druidesse d'une manière en tout plein conforme aux bonnes mœurs. Cette précision ne me paraissait pas inutile lorsqu'il s'agit de notre héros favori qui parfois tend à confondre cavalcade d’alcôves et chevauchées au grand air. Non, rien de sexuel cette fois-ci dans la chevauchée, simplement une offre de se rendre plus rapidement à Alëandir où mener son enquête sur les inextricables causes de l'exil des elfes de pierre en direction de l'Aduram.
Grimpant sur le dos de l'animal, Haldren eut alors cette phrase aussi célèbre que laconique.
Je reviendrai.
Tout ça pour ça, comme disait l'autre ?
Varnan
Elfe
Nombre de messages : 23 Âge : 34 Date d'inscription : 13/01/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 240 ans Taille : 1m89 Niveau Magique : Arcaniste.
L'esprit d'Isilcù s'apaise alors que la druidesse estoniel s'enfonce dans la forêt, accompagnée du taledhel. Leur décision est ainsi prise de s'en aller enquêter dans la grande cité d'Aleandir pour l'un, et de fermer les setiers menant vers l'Ardamir pour l'autre. Quand à la druidesse Nieläv, cette dernière compte sans aucun doute stopper par la force toute approche de la lisière ouest par leurs cousins des cités ou d'ailleurs. Une solution trop radicale pour être unique à mon goût, et pourtant nécessaire. La discussion d'un coté, l'implacabilité de l'autre : deux facettes d'Ir Iarwin qui n'ont de cesse de me fasciner. Pour ma part je n'exclue aucune de ces deux solutions, à la fois opposées et complémentaires. Pourtant je suis convaincu d'une chose : Nous n'y parviendront pas seuls. Ainsi je vois très clairement mon rôle, et la raison de m présence ici malgré les réticences de mon esprit jumeau.
Un chaud liquide goutte sur le pelage de notre entrecuisse et nous ressentons une sensation de grande joie, nous sommes comme libéré. Nos muscles se décrispent et nous lâchons un léger souffle de satisfaction. Alors, c'était cela. Isilcù était si apeuré, si tendu par la situation qu'il n'avait pu se laisser aller au besoin primaire de vider notre corps de ses toxines. C'est sans doute pour cette raison, entre autres, que mon esprit jumeau a tant résisté. Par ailleurs, à ce pendant que l'odeur de Lareless et du dhel sans nom disparaissent, l'esprit d'Isilcù est apaisé. Il va pouvoir se reposer, à son tour.
Nous sautons sur la branche d'en bas, puis sur le rocher qui fut autrefois l'épaule d'un honorable ëala. De quatre pattes nous nous dressons sur deux, et à mesure que nous nous relevons nous grandissons, notre queue se rétracte, et notre corps se mue. Notre fourrure fait place à ma belle peau au teint hâlé, ma chevelure se nuance de blond et d'argent, et mes oreilles reprennent leur forme élégante et virile. La métamorphose terminée je remue mes oreilles en passant une main nonchalante dans mes cheveux pour les recoiffer.
"Qu'Hiril Lothren accompagne tes pas, Gingal, je ne manquerait pas de mentionner ton nom dans cette musique qui s'écrit. Et tu ne seras pas seule, je te l'assure. Ce message que nous avons reçu est important, et j'irai le porter aux Noss d'Ardamir, du Linaëh et d'autres régions, ainsi qu'aux ëalas que je rencontrerais." Je gratifie ma soeur sauvage d'un sourire autant rassurant que sûr de moi. Alors je m'assied en tailleurs et joints mes mains devant ma poitrine. Fermant les yeux, je laisse mon esprit vagabonder dans la sylve, transporté par les flots de la symphonie. Je sais qu'il n'est pas loin, je sais qu'il n'est jamais loin. Son esprit je le connaît mieux que personne, je pourrais l'identifier parmi des milliers : mon compagnon, Atsa. Et alors que je l'ai trouvé, je demande aux murmures la direction à prendre et écoute. Mon objectif trouvé, j'ouvre enfin mes yeux et me relève. "La prochaine fois que nous nous verrons, racontes-moi ton couplet." Déclare-je, à l'adresse de ma soeur encore présente. Puis je m'élance avec souplesse et file entre les arbres. D'abord je vais retrouver Atsa, puis j'irai trouver les noss. Hwesta, j'en suis sur, nous retrouvera en chemin. Toutes doivent entendre, toutes doivent être prévenues. Mais il y en a une en particulier que je dois trouver, si l'Aïnée m'y mène, et ce sont les Iarin'Dath. Petite Ungy, j'espère que tu auras une belle histoire à me conter.
Varnan quitte les lieux.
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Sujet: Re: [Mare noire] L'Appel
[Mare noire] L'Appel
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