Noss Lirfelû & Lantaluïme
~ Les forteresses jumelles des Norn ~
Sommaire :
- Histoire
- Mode de vie
- Secret d'Anaëh
Aux temps des premiers jours du calendrier, avant que la première Cité ne voie le jour, c'était en premier lieu aux elfes ayant été bénis du don des arcanes que revenait la lourde tâche qu'est la protection de leurs congénères. Avant que les flèches ne soient destinées à d'autres qu'aux proies, et avant que les couteaux ne deviennent des épées, c'étaient aux mages que revenait le devoir de chasser les bêtes sauvages et de livrer les guerres.
Si la première guerre leur fut l'occasion de se rassembler, c'est au cours de la Guerre des Deux Trônes que se cimentèrent nombre de clans, dont ceux que l'ont viendrait à connaître comme les
Lirefelû. Groupe de sorciers venus des Hauts-Plateaux du Norn, c'est la sombre mélopée les entourant durant le théâtre des batailles qui leur valut leur nom. Signifiant "
Chants Incantatoires " dans la langue elfique ancienne, le nom des Lirfelû devint rapidement source de craintes auprès des partisans de Tinùviel et de respect parmi les alliés de Lyra'Suan.
Les mains et les consciences salies par le sang des leurs, les Lirfelû d'antan se retirèrent au sein des montagnes qui les avaient vu naître, s'étant fait la promesse de ne pas céder à la même folie que les premiers Citadins.
Seulement de l'extérieur cette fois, la guerre vint une seconde fois. Les hordes humaines que les elfes fous parvinrent aisément à déjouer seuls une fois se creusèrent, transformées, un chemin à travers la forêt. Par le feu, par le fer, et par le sang. Face à cette menace les Lirfelû n'eurent d'autre choix que de s'allier aux Citadins qu'ils avaient en dégoût, de chercher la protection de leurs murs, de s'attacher à cette protection...
C'est au cours de la guerre contre les hordes humaines qu'elle naquit, la Cité Jumelle de Daranovar. Au départ bastion d'Ornedhels refusant de se mêler aux guerriers venus d'Alëandir, elle se vit lentement ensevelir sous la pierre, au fur et à mesure que les batailles prirent en ampleur... puis au fur et à mesure qu'une fois les douloureuses cendres retombées, la crainte des elfes de voir une telle tragédie se répéter grandit.
Cependant, ce n'est pas le nom des Lirfelû qu'adopta la nouvelle forteresse. Plutôt que le nom des mages, elle prit celui des guerriers. Plutôt que celui des sorciers, elle fut baptisée du noms de leurs frères ne maniant pas les arcanes, les
Lantaluïme –
ou " paisible chute d’eau " – car là où les sorciers représentaient la fureur des combats, ils étaient symboles d'une vie paisible.
Ainsi les Lantaluïme restés derrière les murs devinrent Lanthalorans, et comme les Lirfelû avant eux, les puissants Laergûls turent leurs mortels chants, en attendant qu'une nouvelle fois, le danger les force à psalmodier.
II.1. HiérarchieExclusivement composée de mages et de leurs apprentis, le Lirfelû n'est en réalité que peu de chose, sans son symbiote et clan jumeau : le Lantaluïme. Ainsi s'il existe un semblant d'indépendance lors de la prise de décisions mineures, la vie des deux clans est régie par de complexes relations entre les grandes Entités de chaque.
- Le Prime Sorcier : est responsable des mouvements des sorciers du Lirfelû. Il choisit les batailles dignes de l'attention du clan, et les combattants apte à y prendre part. En compagnie du Shaman, il conduit les rites décidant de si un nouveau-né sera recueilli par les Lirfelû ou les Lantaluïme. Un prétendant au titre de Prime Sorcier devra tout d'abord traverser le Labyrinthe, puis vaincre en duel son prédécesseur. Un tel événement est cependant d'une extrême rareté, les Chefs du Lirfelû ayant à travers les Cycles su s'incliner devant leurs héritiers une fois le temps venu.
- La Première Lame : est responsable des mouvements des chasseurs, et par extension du reste du Lantaluïme. Il se doit de guider les deux clans à travers leurs territoires au fur et à mesure des saisons, et se fait leur voix lors de rencontres avec d'autres Noss. Ce n'est qu'une décision combinée de la Première Lame et du Prime Sorcier qui permet d'accueillir ou de bannir un membre de n'importe lequel des deux clans. Tenu comme le Prime Sorcier d'avoir traversé le Labyrinthe, la Première Lame elle, ne peut cependant se payer le luxe de s'incliner devant son héritier sans l'avoir affronté au cours d'une longue série d'épreuves.
- Le Shaman : est unique pour les deux clans. Mémoire des Noss jumelles, guide personnel et spirituel, le Shaman est toujours un mysticiste. En effet, l'une de ses plus importantes prérogatives consiste en la surveillance des mouvements dans la trame, extrêmement importante dans son rôle de conseiller au Prime-Sorcier, et pour la réalisation du rituel de la Marque des Arcanes. Si le Shaman choisit ses apprentis, ce n'est que parmi ceux d'entre eux ayant passé l'épreuve du Labyrinthe qu'il choisit un successeur.
- Le Conseil des Maîtres : Composé d'un côté des plus Grands Maîtres en magie des Lirfelû - un pour chaque voie ; et de l'autre des plus talentueux représentant de chaque corps de métier pratiqué par les Lantaluïme, il est le premier représentant de la justice au sein des deux Clans. Seulement, la rudesse de la vie au sein des Monts Norn rendant les elfes dissidents peu nombreux, c'est surtout en tant que responsable de l'éducation des jeunes qu'il trouve son rôle.
Chaque membre du Conseil des Maîtres peut être provoqué en duel dans son domaine par un potentiel successeur.
II.2. Vie quotidienne – Nomadisme PartielSi les territoires des Clans Jumeaux du Norn sont larges, s'étendant sur une grande part des terres entre Daranovar et Linaëh, leur mode de vie
relève d'un certain sédentarisme. La majorité des membres des deux clans vivent leur vie au sein de deux larges campements. L'un regroupant mages enseignants et apprentis, l'autre regroupant les artisans, les deux se trouvant liés par la tente du Shaman.
Plus mobiles, les chasseurs, cueilleurs, herboristes, ainsi que les guerriers aux armes comme aux arcanes couvrent de larges zones autour des campements. Les uns à la recherche de nourriture et d'essences précieuse à la vie du clan, les autres maintenant de potentielles menaces loin du plus fragile noyau.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer d'un clan dont les campements ne bougent que très peu, Lantaluïme et Lirfelû ne transportent pas d'autre tente que celle abritant le Shaman et ses apprentis. En effet, c'est fort de la topographie des Monts Norns et du talent de leurs élémentalistes qu'ils forment leurs
Sanctuaires, aux mêmes endroits depuis des Cycles,
au sein des formations rocheuses.
C'est n'est que sous un
ordre conjoint du Prime Sorcier et de la Première Lame que les clans quitteront leur actuel Sanctuaire pour en rejoindre un autre, généralement suivant le gibier et les cycles de frutaison au fil des saisons.
III.1. Croyances – Le combat qui forgea le mondePentiens comme le sont les elfes des Cités, et partageant avec eux à peu de choses près la même Cosmogonie, Lantaluïme et Lirfelû se sont attachés aux Cinq d'une manière bien différente.
En effet, plutôt que Tari, c'est
Calimenthar le second grand pôle de leur monde. La Mère est Créatrice. Le Guerrier est destructeur. De leur premier affrontement est né le Cycle de la Vie. De leur premier affrontement résulte la force de la Prime Œuvre. Ainsi si La Mère ne s'est jamais donnée à Calimenthar, de son désir pour elle est né La Dame Sauvage, et en tous ses enfants depuis ce jour, réside une part de l'ardeur du Guerrier.
Si Calimenthar est un père illégitime qu'il ne fait pas bon invoquer, c'est une puissante figure qu'il faut savoir, à la manière de Kÿria, défier. Ainsi plutôt que d'en appeler à la clémence de La Mère ou au soutien de La Dame Sauvage,
face à une situation difficile,
Lantaluïme et Lirfelû provoqueront L'Aveugle à haute voix, car il ne peut qu'entendre.
Ne lui offrant qu'une troisième place, ils gardent cependant un profond respect pour Tari. Impitoyable Gardienne des profondeurs et des Souffles qui les traversent, la Voilée n'est pas une déesse dont il est sage d'enfreindre les lois. Seulement la terre foulée par les elfes n'étant pas son domaine, il ne fait pas bon l'appeler avant qu'un Souffle ne lui soit rendu, sans quoi elle pourrait y prendre rancune, et obtenir de son Aînée qu'il lui en soit offert un avant l'heure.
Arcamenel, lui, est symbole d'intelligence et de créativité... pour le meilleur et pour le pire. Reconnue pour ce qu'il est : souvent au centre des intrigues entre ses comparses, et père d'autant de merveilles que de catastrophes, il est remercié pour ses bénédictions, mais craint pour son caractère lunatique.
Elenwë quant à elle ne trouve pas plus de faveurs à leurs yeux qu'auprès des autres elfes. Irresponsable ayant succombé à son propre pouvoir, elle est responsable de la naissance du plus grand fléau ayant posé pied sur Miradelphia : la race humaine.
• Les Lirfelû ont un respect particulier pour Carpaceleva et Elenmàr, les Ëalas de la Chasse et de la Magie
• Les Lantaluïme eux sont particulièrement attachés à Turmàmbal et Marquimëlle, le Protecteur et l'Inspiratrice
• Contrairement à la majorité des elfes,
les nécromanciens de Vie sont perçus très positivement par les Lirfelû, car ils sont à la fois de puissantes armes en temps de conflit, et une part importante de leurs rites funéraires.
III.2. Opinion sur les autres culturesDe par leur histoire particulière, Lantaluïme et Liferlû connaissent des liens complexes avec le reste de Miradelphia. Conditionnée par leurs croyances et par la guerre, leur vision du monde est loin d'être aussi tranchée que celle de beaucoup d'autres elfes.
- Elfe des Cités : Nécessaires à la protection de la forêt, les Cités ont cependant tendance à se complaire dans le confort. De cette complaisance découle l'abomination qu'est la perte de la précieuse Ouïe.
- Autres Noss : Généralement neutres envers les autres clans. Ils entretiennent cependant une relation extrêmement compétitrice avec les Tava'Mëar avec qui ils partagent certaines parts de leurs territoires
- Nains : Dernier défi de Calimenthar, les nains sont comme les criquets. Une part de l’équilibre tant qu’il ne leur est pas offert trop de pouvoir mais un véritable fléau lorsqu’ils en ont trop accumulé.
- Humains : Créatures imprévisibles et destructrices. Ils sont la seule véritable erreur commise par les dieux
- Sang-Mêlés elfes : Abâtardissement d’une race ayant du mal à procréer et source de honte pour leurs parents ; les sang-mêlés ont cependant l’opportunité de prouver leur attachement à la forêt et de trouver leur place au sein de la Noss. Il leur est par contre interdit d’engendrer une descendance.
- Drows : Elfes profondément corrompus lors de la chute du Linoïn, les drows ne peuvent plus être libérés de leur triste condition que par la mort.
III.3. Rites sociauxNaissance : La marque des arcanes
À l'aube de leur troisième année, tous les jeunes enfants des deux clans sont amenés face au Prime Sorcier et au Shaman des deux clans. Là commence le début d'un complexe rituel, mêlant appel aux arcanes et à la Symphonie. Parfois durant quelques minutes à peine, parfois pendant plusieurs heures, les trois elfes restent isolés ensemble.
Lorsque vient la fin du rituel, l'enfant est marqué de son tout premier tatouage, lequel décidera de s'il doit rejoindre les Lirfelû ou les Lantaluïme.
Apprentissage : les duels
Régulièrement au cours de son enseignement, les apprentis des Lirfelû et Lantaluïme
se verront imposer des épreuves - tenant de leur domaine d'expertise - par leurs tuteurs. Duels pour les mages et les guerriers. Epreuves de pistages pour les chasseurs. Mise au défi de l'inventivité des artisans... seuls les maîtres savent réellement la forme que prendront les challenges imputés à leurs pupilles. Et seuls les maîtres savent exactement ce qu'ils attendent d'eux.
Devant ces épreuves, il n'y a
ni échec ni réussite, simplement le témoignage d'un chemin parcouru, et de potentiel encore inexploré. C'est ce témoignage d'ailleurs, qui à la fin de chaque épreuve, sera inscrit dans la peau de celui qui fut jaugé. Ainsi lorsque vient le jour où le maître juge sa pupille prête à se détacher de lui, cette dernière sera à jamais marquée de l'
histoire de son apprentissage.Funérailles : La Terre ou L’Eau
Au sein des clans à la tradition guerrière comme les frères Lantaluïme et Lirfelû, il n'est pas rare que la mort soit synonyme d'extrême violence et que par la même occasion, de la disparition des corps. C'est donc avec d'autant plus de respect que sont inhumés les défunts dont les chairs auront pu être sauvegardées.
C'est quand est venu leur dernier jour que les marques couvrant la peau des elfes des clans frères prennent l'entièreté de leur sens. Relatant d'importants pans de leur histoire, échecs comme réussites, missions et ambitions, ce sont elles qui permettront de décider de ce qu'il sera fait des corps.
Soigneusement ramenés par les vitalistes à l'image la plus proche possible du fort de leurs derniers moments,
les défunts feront marche, transportés par leurs proches dans une solennelle procession funéraire
aux pieds de la montagne. Là ils s'y trouveront soit faits le premier repas d'un nouvel arbre, soit offerts à des racines plantées dans les chairs d'ancêtres, l'histoire contée sur leur peau guidant le choix de l'essence qui les représentera après la mort.
Aujourd'hui, l’œil averti remarquera la perfection du cercle végétal entourant le plateau de Lanthaloran. Aux yeux des deux clans, il représente une première barrière, symbole d'une protection offerte par les leurs même par-delà la mort.
Certains membres des clans ne seront cependant pas soumis à ce rituel.
Forts d'un tout autre devoir,
les elfes ayant bravé l'épreuve du Labyrinthe, plutôt que d'être rendus à la terre dans l'espoir qu'ils trouvent leur chemin vers les Terres d'Emeraude verront leurs Souffles confiés à Tari d'une manière toute particulière.
Ainsi ceux-là se verront
confiés au lac du Labyrinthe, leurs êtres faits à jamais une part du clan, guides et juges de leurs futurs héritiers.
Dans tous les cas, il est à noter que souvent,
lorsque meurt un maître,
sont conservées et confiés à la pupille qu'il aura choisi pour héritière une part de ses ossements. Ces ossements une fois traités seront généralement sculptés afin de servir d'outil à l'ancien apprenti, en mémoire de son maître. Ainsi il n'est pas rare que les focaliseurs de mages soient taillés dans les os de tuteurs partis trop tôt.
Creusée quelque part dans les flancs des falaises des Norn s'ouvre la gueule d'une
profonde caverne d'apparence aussi envoûtante qu'austère. Si sa position la rend difficile d'accès pour qui n'est pas doté d'ailes, rien à première vue ne saurait expliquer la totale absence de formes de vies autres que les champignons, lichens, algues et herbes d'eau partagés entre ses murs et le profond lac souterrain sur lequel elle s'ouvre.
Les elfes des Lantaluïme et Lirfelû cependant savent que si les bêtes s'en tiennent écartées, c'est parce que le Labyrinthe est une épreuve dont ne ressortent que ceux possédant un esprit assez fort, et un Souffle assez pur.
Peu d'elfes parmi les nombreux qui en sont ressortis sauraient réellement expliquer ce qu'ils ont vécu durant leur traversée du Labyrinthe. Beaucoup confient s'être perdus dans une ligne droite. Beaucoup confient avoir eu peur. Certains parlent d'une profonde colère. D'autres d'un grand chagrin. Seulement
tous peuvent attester en être ressortis changés, transformés jusque dans les profondeurs de leur âme. Tous attestent en être ressortis grandis, forts d'un nouveau regard sur le monde.
Tous en effet en réchappant du Labyrinthe ont perdus leurs anciens yeux, à la faveur de prunelles plus sages, brillant d'étranges couleurs, témoignage de leur nouvelle clairvoyance.
Miradelphia
Ecrit par Artiön
Template par Ungwë, Alcariël et Faelwën