Ils sont de ceux dont l’on ne sait que peu de choses. Ils sont de ceux que l’on sait blessés, méfiants et craintifs. Ils sont de ceux que l’on connait pour leur isolement, que l’on mésestime pour leur abandon. Ils sont les exilés des Monts Telion. Ils sont les réfugiés des monts brumeux du Nord des forêts de l’Anaëh, les bâtards solitaires de la Mère. Les terres de la Quatrième Saison se souviennent de leurs enfants perdus, accusés de traîtrise par leurs frères et sœurs des cités en des temps reculés, lorsque les premiers grands affrontements entre Anëdhels naquirent. Ils abandonnèrent la pierre, se tinrent loin guerres de ce monde et fuirent les conflits opposant Taledhels et Ornedhels.
Malgré les siècles passant, de mémoire d’elfe, jamais d’étranger au Menelroval ne fût autorisé à pénétrer leurs monts. Tous ceux qui s'y essayèrent se virent refuser le chemin vers les pics et furent reconduits vers les forêts. L’on ne connaît pas d’échauffourées quant à ce sujet car l’avertissement est sans appel. Déjà loin des dans les hauteurs, peu avant la gorge où se situe le passage s'ouvrant sur le chemin de la longue ascension menant à leurs terres, une stèle gravée ordonne aux voyageurs ne pas emprunter ce chemin qui n’en est pas un : « I imradsan tafnen. I imradsollen anedledhron. I dedlennir tirar. I imradsan tafnen. » Le passage est clos. Le passage fut fermé par les exilés. Les exilés le gardent. Le passage est clos.
Eux, en revanche, sont en de rares occasions redescendus des leurs cimes. Ils auraient eu des contacts avec certaines noss, en plus des quelques voyages au sein des cités elfiques. C’est ainsi qu’on en apprit un peu plus sur leur lieu de vie : « Orodriss », la montagne fendue. Ville perdue dans les monts Telion ou simple village ? Nul ne peut l’affirmer en dehors du Menelroval, c’est pour cette raison qu’au fil des cycles, la légende d’Orodriss fut bâtie dans l’imaginaire des habitants de la Quatrième Daison par les rumeurs et histoires contées de générations en générations, puis se répandit dans les protectorats bordant la chaîne de montagnes du Telion. Simple village niché dans les cavernes ou même caché au creux d’un vallon ? Ou tout ceci n'est que pur fantasme et ces elfes sont peut-être retournés à l'état sauvage ? Les contes diffèrent selon les régions bordant les pics du Telion.
I.2 De la Vérité.
Les elfes de la Harde sont les héritiers de deux modes de vie qui, encore aujourd’hui, opposent les taledhels aux ornedhels. Deux visions d’un même monde qui pourtant pourraient s’entremêler et cohabiter sans heurts. Ce qu’eux parvinrent à faire dans la tourmente, la douleur et la mort neuf cycles auparavant. Orodriss est en conséquence loin de ressembler aux contes de la Quatrième Saison, dépeignant des elfes rendus à l'état sauvage, nichés dans des cavernes à flancs des montagnes ou creusées dans les falaises du Telion. En vérité, les aegedhels ont conservés des valeurs taledhelles et adoptés certaines coutumes des noss, prônant ainsi plus l’utilitaire que la beauté, leurs demeures de pierres sont construites à l’abri de renfoncement rocheux et leurs maisonnées de bois épousent les arbres et leurs racines, et aucune d’entre elles ne souffrent d’une architecture travaillée à la manière des grandes cités elfiques. Et le lien qu'ils entretiennent à l'égard du monde animalier n'est, à leur yeux pas différent de celui qui lie les aegedhels entre eux.
I.3 Mémoires de la Menelroval.
Second Cycle. An 14 Les tous premiers conflits entre taledhels et les ornedhels ont éclatés. Si ces échauffourées ont fait relativement peu de morts, elles furent néanmoins très impactantes et lourdes de symboliques. En ces temps troubles de tourmentes et de malheurs, une poignée de taledhels originaires de la Quatrième Saison et des survivants d’une noss finissent par se rapprocher. Ensemble, ils décident de d’abandonner leurs terres natales et migrent dans les Monts Telion.
An 188 Ce groupe de migrateurs, jugés comme étant des traîtres depuis leur départ vécu comme un abandon par leurs factions originelles, se sont enfoncés dans les Monts Telion jusqu’à s’installer dans un vallon, tout proche de la source d’une rivière allant se jeter bien des lieues plus loin dans le Lac Uraal.
An 800 Ces exilés n’existent plus désormais que dans les souvenirs et histoires, les rumeurs allant bon train quant à leurs devenir, l’on se demande s’ils ont fini par s’établir et construire un village, ou s’ils sont retourné à l’état sauvage au point qu’un retour en arrière est impossible. Ces rumeurs autour des exilés grandissent et s’étendent dans les régions aux alentours des Monts Telion dans les terres de la Quatrième Saison, d’Alëandir, d’Eteniril ainsi que dans les Terres Ancestrales d’Holimion.
Troisième Cycle. Ans 500 à 510 Durant le Premier Siège d’Aléandir, les Aigles Géants font leur première apparition au cours d’une guerre, certains d’entre eux sont montés par des elfes. Suite à la fin du conflit, les Aigles Géants, comme leurs cavaliers, disparaissent dans les cieux sans avoir eu de contact avec les autres elfes. La légende est née.
Cinquième Cycle. Ans 48 à 100 Presque deux mille ans plus tard, au cours de la Guerre des Traîtres les Aigles Géants réapparaissent de manière très sporadique lors de batailles particulièrement sanglantes, bien souvent pour couvrir des retraites elfiques. La légende les concernant est ravivée et, dans les esprits des elfes, ces aigles deviennent un symbole d’espoir et de salvation.
Sixième Cycle. Ans 801 à 805 La Harde d’Orodriss fait de nouveau son apparition aux abords des frontières de l’Anaëh lors des Guerres des Wandres. La Menelroval à ses premiers véritables contacts avec leurs pairs depuis plusieurs cycles. Le nom d’Orodriss fait surface à cette époque.
Neuvième Cycle. Ans 898 à 912 Sous l’impulsion des décisions du roi Findarato naissent des violents affrontements entre ornedhels et taledhels. Les Aigles Géants se font plus discrets que jamais.
Dixième Cycle. An 700 La Menelroval ne se montre pas à la bataille d’Uraal, en revanche les Aigles fonderont sur les drows se dirigeant vers la cité d'Alëandir.
An 999 La Harde d’Orodriss participe à l’évacuation des elfes lors de la Débâcle d’Ellyrion.
Onzième Cycle. An 8 Le Menelroval apporte son soutien aux elfes lors de la bataille des Cendres qui se déroule le long de la frontière, tandis qu'un peu plus loin, Eraison est le théâtre d'un affrontement sans précédent. Ils disparaissent peu avant la création du Nœud Magique.
II. La Harde.
II.1. Les aegedhels.
La Harde compte une cinquantaine de ces individus, jeunes et enfants compris. Ces elfes reclus, qui se nomment eux-mêmes « aegedhel », les elfes des cimes, vivent, depuis des générations, nichés aux creux des plus hauts sommets des Monts Telion et ils en gardent l’accès. Car si d’une part ils ne souhaitent recevoir aucun étranger à leur clan, qu’ils appellent « harde », c’est aussi parce que la route menant au sein de leurs territoires n’en est pas une. « Imrad » en elfique ancien, ne signifie pas simplement ‘route’ mais décrit plutôt un chemin qui n’est pas tracé, une voie entre les collines qui n’en est pas une. Car ce chemin n’est qu’une suite d’escarpements à flanc de collines et de falaises, perdus dans des bois de pins et de traîtres dénivelés de roches. Il est aussi aisé de s’y perdre tout comme y laisser sa vie. Quelques rarissimes chanceux un peu trop téméraire, alors égarés et coincés dans les hauteurs des Monts Telion, furent sauvés par les dolwen rainadion d’une mort lente et peu enviable.
Ainsi ces elfes vivant loin des cités et des grandes forêts de l’Anaëh développèrent leurs propres société et culture. S’adaptant au fil des siècles et des cycles à leur environnement, et de par une partie de leur ascendance noss, ils restèrent bien plus petits et légers que leurs cousins de pierre et devinrent un peu plus trapus et galbés que leurs ancêtres noss. Leur mode de vie sédentaire épousant l’environnement montagneux, ils sont devenus d’excellents grimpeurs, aussi précautionneux qu’agiles dans leurs déplacements. Le terrain difficile les a rendus endurants, a développé leur musculature et aiguisé leurs connaissances des plateaux, des falaises et des pics. De même, la montagne a forgé leurs esprits d’implacables solitaires. Il n’est pas rare que certains d’entre eux ne se décrochent pas un regard ni même un mot dans une journée, parfois certains s’enfoncent dans les cimes à la recherche de solitude et de réponses quant à l’avenir des leurs, de l’Anaëh et des étrangers à leur harde. Pourtant, cela ne les empêche pas de venir en aide à ceux qui en ont réellement le besoin, de se protéger les uns les autres et de s’entraider quelles que soient les circonstances. Très loin de les avoir anesthésiés sentimentalement, la vie des montagnes fut créatrice d'un lien indéfectible qu'ils partagent entre eux.
II.2. Culture et mode de vie.
Ils sont ce que l’on appelle des chasseurs-cueilleurs, vivants des proies qu’ils traquent dans les montagnes ainsi que des plantes d’altitudes. Il n’existe aucune agriculture ni élevage durable, la harde estimant que l’Anaëh leur permet de trouver ce dont ils ont besoin pour survivre. En revanche, ils pratiquent la pêche au harpon régulièrement dans les lacs et sous la glace. C’est une pratique qu’ils n’adoptent que lors des saisons hivernales, plus longues et plus froides qu’au pied des montagnes. S’ils se vêtissent d’habits très simples, fait de peaux, de plumes ou de fourrures, ils ont en revanche conservé quelques-unes des traditions des taledhels, en ce qui concerne l’outillage et l’armement en particulier. Pour les premiers, cela reste assez sommaire quoiqu'un peu moins pour les outils de forge, quant à la guerre c’est une autre histoire. Leurs armures de cuir, de tissu et de peau sont ouvragées et leurs armes élaborées. Il n’existe que peu de sacrifices qu’ils ne feraient pas pour la Prime Œuvre et pensent que les guerriers sont les derniers émissaires des terres elfiques, se devant ainsi d’être aussi préparés qu’intimidants.
Le vallon abrite aussi une autre ethnie, plus discrète, plus secrète. Ce peuple ailé régnait sur les tous les cieux bien avant l’apparition des premiers anëdhels. L’apparition des arïns marquèrent le déclin de leur race, dès lors chassés et abattus plus pour les trophées qu’ils représentaient que pour leurs chairs. Les dolwen rainadion, ou aigles géants pour le commun des mortels, vivent en harmonie avec ces elfes des cimes. Si bien qu’ils partagent avec ces derniers les falaises et dans les cavernes dans lesquelles se trouvent les demeures elfiques. Leurs nids sont par ailleurs protégés et entretenus tant par les aegedhels que les aigles eux-mêmes. Ensemble, ils forment la Harde d’Orodriss et c’est la raison qui poussa les elfes des cimes à prendre le nom de « Menelroval », L’Aile des Cieux. Ces animalistes partagent un lien fort et très particulier avec les aigles géants et avec lesquels ils vivent en harmonie depuis des cycles. Un aigle est considéré comme faisant partie intégrante de la société et leurs petits sont protégés becs et ongles au même titres que les enfants des elfes. Cette relation tiendrait presque du mystique pour un étranger, un regard, un cri, un mouvement ou une parole suffit pour que les oreilles-pointues et les rapaces se comprennent, tout spécifiquement au sein des « Gwaeren Maethor », les Guerriers des Vents.
En effet, ces elfes reclus et observés d’un œil étrange par leurs cousins des forêts, tout du moins pour les très rares ayant pu les côtoyer, ne sont pas, comme le veut l’idée communément admise et répandue par la Quatrième Saison en ces temps anciens, des « traîtres d’une époque lointaine s’étant retirés de tous conflits ». Bien au contraire, la Harde d’Orodriss est belliqueuse et est, certes sporadiquement, intervenue au cours de grands conflits dans l’Histoire. Assez peu pour que leur présence soit négligée et que naissent les légendes, cependant ils n’ont jamais manqué à l’appel lorsque l’Anaëh fut mise en péril. Les apparitions d’aigles géants sont assez rares, et celles des aegedhels le sont tout autant. La vision qu’ont d’eux leurs pairs des cités et des clans noss leur convient donc parfaitement, d’autant que la Menelroval estime n’avoir de comptes à rendre qu’à la Prime Œuvre, Hwestalindë, Minuìthond et la Mère elle-même.
II.3. La société.
Si toute la société fonctionne de la même manière et chacun s’occupe généralement des mêmes tâches qu’un autre, on pourrait tout de même distinguer trois « castes » se dégageant assez naturellement. Car en réalité il ne s'agit pas d'un carcan dans lequel les aegedhels sont coincés tout au long de leur vie, il n'existe pas de castes rigides dans leur conception de la société, ainsi point de vie civile par opposition à une vie militaire ou religieuse. Au contraire, certains gwaeren maethor finissent par ne plus quitter Orodriss, devenant ainsi des aegwanuri. L'inverse étant tout aussi possible. Seuls les iarwanin ne peuvent aller au gré de leurs envies, car ils ont hérité du don et du poids de la Mère.
Les « aegwanuri », la fratrie des pics. Ceux qui ne quittent que rarement, voire jamais, Orodriss. Ils vouent leurs vies à s’occuper du vallon et de ses habitants, ils sont souvent des chasseurs-cueilleurs, des tisserands ou des travailleurs du cuir voire des forgerons, bien que ces derniers ne soient qu’un tout petit nombre. La plupart d’entre eux passent une grande partie de leur temps à s’occuper des aigles et aiglons, nettoyant les alentours des nids et apportant soins et médications à ceux d'entre eux qui en ont besoin.
Les « iarwanin », les anciens impérissables. Ils jouissent d’un respect à nul autre pareil car ils sont le passé et l’avenir, la colère et la sagesse. Ils se souviennent, ils tirent les enseignements des mémoires comme de la terre et des cieux. Ils écoutent la Prime Œuvre, l’entendent susurrer à leurs oreilles. Ces êtres d’exception sont aussi rares que précieux, de par leur sensibilité au Chant de la Mère, qui n'est autre que la Symphonie, mais aussi et surtout pour leurs sages conseils. Ils se comptent sur les doigts d’une seule main et la plus grande crainte de la harde est de les voir dépérir.
Les « gwaeren maethor », les guerriers du vent. Ce sont ceux qui quittent les monts du Telion le plus souvent. Ils écoutent aussi bien les iarwanin que Minuìthond et ne transgressent jamais leurs interdits. Ils sont ceux qui mènent les batailles aux côtés des dolwen rainadion, se faisant l’arme de la Prime Œuvre lorsque nécessité fait loi. Loin d’être des combattants de la première ligne, ils sont vêtus d’armures de cuir très légères, de tissu ou de peau, et sont équipés principalement d’arcs et de flèches. Ils possèdent aussi des lames, dagues ou épées courtes dont les manches sont généralement faits d’os, dont ils ne se servent que rarement. Leur champ de bataille est celui des cieux, évoluant à dos d’aigles géants, ils sont de véritables acrobates des chutes libres et des attaques en piquée. Au sol en revanche, ils feraient de piètres soldats. Sans leurs compagnons ailés, ils se sentent démunis, sans compter que leur stature et leur taille leur serait vite désavantageuse face à des combattants plus grands, mieux équipés et habitués aux lignes de front.
Ces guerriers des cieux passent plus de temps auprès de leurs frères et sœurs à plumes qu'avec les aegedhels, entretenant le lien sacré qui les unis à ce peuple ailé. La confiance devient foi et l'amour qu'ils se portent un langage.
II.4. Personnalités importantes de la Harde.
Gwestor
Iarwanin
« Celui qui prête serment »
Il est la voix des ancêtres, la mémoire de la Harde et un sage conseiller. C'est le plus anciens des aegedhels et le plus respecté des iarwanin. Gwestor n'a jamais quitté Orodriss malgré les siècles qu'il y a passé. Aujourd'hui, son rôle est de guider et conseiller la Harde, ainsi que d'accompagner ceux qui entendent le Chant de la Mère.
Mîwel
Aegwanuri
« La frêle »
Elle est celle qui donne sa vie pour les autres, celle qui pansent les plaies et guérit les afflictions des aigles comme des aegedhels. Mîwel s'est aussi faite l'émissaire de la joie et l'allégresse et par ses mots elle soigne les esprits meurtris.
Eithon
Aegwanuri
« Celui qui aide »
Il est celui qui entretient la seule et unique forge d'Orodriss, située dans un renfoncement de la roche. Il connait les secrets de l'acier et les transmet à deux apprentis, ceux qui prendront sa suite lorsque l'heure sera venue. Il n'y a que peu de métal chez les aegedhels, ainsi les lames et les outils sont considérés comme des objets extrêmement précieux.
Cugiel
Aegwanuri
« Fille de la Colombe »
Elle est celle qui a donné son œil pour en ouvrir un nouveau, celle qui sonde les esprits, décèle le mensonge et discerne la vérité. Elle est l'une des gardiennes du passage et son ire est à la hauteur des simulacres et impostures.
Gwilithiel
Gwaeren Maethor
« Fille de l'air »
Elle fait partie de ceux qui accomplissent la volonté de la Prime Œuvre, de ceux qui se joignent aux guerres et au combats pour protéger ses frontières. Gwilithiel transmet la parole aux autres gwaeren maethor et les mène à la bataille.
III. Traditions.
III.1. Spiritualité et croyances- Le Panthéon.
La Mère. Elle est l’Ainée, celle qui les pousse et les porte, les protège et les aime. Ils sont ceux qui protégeront son Œuvre, celle dans laquelle ils vivent en harmonie.
Kÿria a façonné ce qui est, façonnera ce qui sera. C’est autour de ces principes que leur mode de vie s’est développé, et pour cette raison que la magie et notamment le façonnage sont perçus comme étant des dons accordés par la Mère en personne. En vertu de ses aspects, ils estiment ne pas avoir à prendre part aux conflits opposant les noss et les elfes de cités, tout comme ils se font un devoir de protéger les frontières de l’étranger lorsqu’il s’y présente en tant qu’agresseur.
Concernant les autres peuples de Miradelphia, les aegedhels considèrent que la Mère ne leur veut aucun mal car ils foulent les terres de ce monde depuis des siècles. Ainsi, contrairement aux autres elfes, ils ne portent aucune haine ni rancune envers les ondurs, les daedhels ou les arïns, espérant simplement qu’un jour ils verront et comprendront l’étendue de son indulgence, de sa justice et de sa volonté à préserver l’équilibre.
La Paisible. Elle est l’ultime présent de leur Mère, celle qui les a rapprochés et qui les unis. Ils sont ceux qui écoutent les murmures des vents et suivent leurs sages paroles.
Hwestalindë les a guidés, elle les guidera. C’est un héritage qui leur vient des croyances noss, un leg qui façonné leurs esprits rusés et créé les liens entre eux et les dolwen rainadion. Avant chaque combat, la Harde invoque l’Ëala afin de suivre les vents. Paradoxalement, sa nature paisible et la raison qu’elle incarne a aussi créé chez eux le besoin de solitude, qui ne sont en réalité que de longs monologues intérieurs, des réflexions bien souvent complexes et de profondes introspections.
L’Arbre Clair. Il chante pour eux, celui qui les conseille et veille sur la Prime Œuvre. Ils sont ceux qui fredonnent pour lui, accomplissent sa volonté et protège l’Œuvre.
Minuìthond est l'expression de sa volonté, et elle est leur mission. Il est la Première Racine, blanches est son écorce, fortes sont ses ramures, sans fin sont ses racines, rousses sont ses feuilles, infinie est sa sagesse. Cet Ëala est le secret le mieux gardé de la Menelroval, il s’agit d’un arbre et dans son écorce l’on distingue les contours d’un visage.
III.2. « I echedinir », les façonnés.
Ils sont les cinq personnalités autorisées à approcher l’Arbre Clair. Devenir un « echedi » ne peut se faire que lorsque l’un des « echedinir » meurt. Dès lors, c’est une épreuve de volonté et de foi de qui se met en place, « alagauth ». Les volontaires sont invités à prendre tous les risques afin de gravir Perce Cieux, le pic le plus haut des montagnes du Telion, puis de prouver sa ferveur quant aux coutumes et aux liens unissant la Harde dans un saut de la foi. Hwestalindë, dans sa grande sagesse, jugera les méritants et ils survivront grâce aux aigles.
Les « echedinir » sont au nombre de cinq, dont Gwestor et Gwilithiel, et sont reconnaissables par l'anneau en akar qu'ils arborent. Ces anneaux se transmettent de génération en génération et sont considérés comme de véritables artefacts par la Menelroval.
III.3. Le dernier voyage.
Lorsqu'un membre de la Harde trépasse, les aegedhels croient que son Souffle se mêle aux vents de La Paisible, et renvoient corps renvoyé à la Prime Œuvre par les « Dantir Dadamar », les Chutes vers la Terre. Ces rivières de montagnes mènent jusqu'au lac Uraal.
La cérémonie se déroule au couchant, tous les membres de la Harde, aegedhels comme aigles, sont invités à s'y présenter. Les pleurs et la tristesse ne durent qu'un temps, car ceux qui ne sont plus continueront à guider la Menelroval durant les siècles et les cycles à venir, dispensant leurs sages conseils entre les murmures des vents.
III.4. L'héritage.
Contrairement aux autres anëdhels, l'idée de possession existe en ce qui concerne les objets totalement ou en partie métalliques, considérés comme des objets extrêmement précieux. Ainsi, afin de donner une dimension de possession à un objet il est de coutume d'y ajouter une partie en acier. Dès lors, ils deviennent ce que les aegedhels appellent des « mîrgornir », des artefacts qui seront légués aux générations futures. Seule exception à la règle, les armures de guerre des gwaeren maethor avec lesquelles ils sont rendus à la Prime Œuvre.
IV. Secrets d'Anaëh.
IV.1. La Légende des Aigles Géants.
Cette légende s'est construite au cours des grandes guerres de la Prime Œuvre. La toute première apparition des aigles géants à la guerre remonte au troisième cycle, lors du Premier Siège d'Alëandir. S'en suivirent quelques apparitions au cours d'autres conflits, comme la Guerre des Traîtres, les Guerres des Wandres ou encore les batailles d'Uraal et d'Ellyrion. Plusieurs cycles s'écoulent entre leurs venues, ils sont ainsi devenus un symbole d'espoir et de salvation.
Cependant, ayant été aperçu lors de la chute d'Eraison, moins d'une dizaine d'années après la débâcle d'Ellyrion, certains murmurent que les temps ont changé depuis le Voile.
IV.2. Minuìthond et la Harde.
Cet Ëala est le secret le mieux gardé de la Menelroval, il s’agit d’un arbre blanc et aux feuilles rousses, dans son écorce l’on distingue les contours d’un visage. Il se trouve juché au sommet d'un des pic rocheux sur le territoire de la Harde. Aucun étranger n'a jamais eu vent de son existence et les aegedhels comptent bien faire en sorte que cela reste ainsi.
Aucun habitant d'Orodriss n'est autorisé à s'en approcher, mis à part les héritiers des cinq anneaux d'akar. Gwestor et Gwilithiel sont deux des cinq echedinir.