Sans nulle part où verser le sang [PV Uthred]

Oglicos de la 2e ennéade de Bàrkios ~ automne
17e année du XIe Cycle
Quartier des artisans de Thaar

Tu détestais avoir à faire tout ça par toi-même. Tu étais riche maintenant. Riche ! Alors pourquoi est-ce qu’il fallait que tu t’occupes de corvées auxquelles on n’aurait même pas demandé au pauvre Sagoram de s’abaisser !? C’est décidé, tu détestes le commerce. Tu aimes l’argent, mais tu détestes le commerce. Amadouer les uns, exciter les autres, entretenir la compétition pour obtenir le meilleur prix, se démarquer des autres par quelque artifice n’ayant rien à voir avec la réalité de ce qui te distingue – tout ça parce que tous ces imbéciles d’acheteurs sont trop bêtes pour voir une véritable différence, une véritable valeur ajoutée là où il y en a une… Ce n’est pas ton truc. Tu n’y es pas particulièrement mauvais. On aura vu meilleur, on aura vu pire. Mais tu détestes ça. Tu préférerais passer une heure les mains dans la gueule d’un félin à pointes qu’une minute à tracter avec ces torche-grognards de forgerons.

Mais malheureusement, la corporation verrait d’un bien mauvais œil un client sans visage.

Restait maintenant à espérer qu’en voir cinq leur passerait l’envie de te forcer à refaire le déplacement personnellement. Et que tu te trouves au passage enfin un sous-fifre capable de distinguer une pièce d’armure digne de ce nom d’un morceau de mauvais métal à fondre. Hors de question que tu traces la moindre rune sur du mauvais matériau. Passer des jours à graver des symboles destinés à perdre effet en quelques jours à peine tout ça à cause d’une mauvaise qualité de pièce réceptacle… tu n’étais plus Sagoram. Tu méritais mieux que ça.

Juché sur Skree dans un effort de te grandir, ton avancée ouverte par Barag et Drendgal, Fafnir accroché à une corne du Morgal et…

- Yinvezz… tu grommèles dans ta barbe saleté de Grum’Kath, tu as de la chance d’être plus précieux vivant que mort.

Voir cette saleté de pipumia albinos mourir de vieillesse et t’en faire un manteau, tu n’attendais que ça. Le jour où tu serais enfin libéré du report d’affection que la bête a fait sur toi depuis la mort de Vel Do’Hel, et que tes deux chiens pourront enfin marcher droit sans qu’elle ne vienne leur voleter entre les pattes dans de soudains sursauts de jalousie. Heureusement que tes Gazan’Grom sont bien dressés.

- Fafnir.

Tu te contentes d’appeler le nom du gobelin rouge, et la bête dans un cri aigu de ses mains ouvertes conjure un feu-follet, dont la course viendra mourir juste en face d’un visage que tu n’as presque jamais vu que tâché du sang de bêtes que tu lui as toi-même livré. Triste destin pour l’idole des foules, réduit au larcin et à la mendicité par la mainmise d’Elda sur Sol’Dorn… et donc sur le Bae’d.

- C’est de la camelote. tu marmonnes à peine assez haut pour que l’intéressé t’entende Quitte à voler des armes, autant voler du bon matériel. puis tu lèves les sourcils Et quand on sait aligner deux coups, autant gagner son pain « honnêtement ».

Les chiens ne grognent pas encore, mais déjà leurs mâchoires se tendent. Skree et Fafnir eux font preuve de la plus grande des tranquillités, tandis que cette horreur de pipumia – décidé à ne pas mourir de sitôt – se sera rapidement caché dans ton dos.

Après plusieurs jours à repérer les venelles sombres de Thaar, Uthred avait enfin repéré une réserve d'armes prêt d'un bazar, non loin des forges. C'est Moamar qui l'avait trouvé au fil de ses patrouilles et le Rhétule avait emmené son Capitaine jusqu'à l'endroit évoqué. Petit à petit, le wandrais commençait à repérer les différents quartiers de la ville et les différents chemins qui menaient directement vers la palmeraie où la Compagnie avait élu domicile. Cette fois, c'était dans le quartier des Artisans, où échoppes et étales s'agglutinaient les uns contre les autres et où les marchands rivalisaient de cris pour attirer les clients. Les éclats de voix et le bruissement de la foule qui parcouraient les rues pouvaient couvrir les bruits d'un larcin et tant qu'Uthred et ses frères demeuraient dans leur situation précaire, le vol répondait à leurs besoins primaires.

Le cadenas qui maintenait la chaîne céda sans que personne ne détourna le regard vers eux. Le Zurthaan avait fait preuve d'une dextérité incroyable pour crocheter la grosse serrure avec deux lamelles de métal et avait reçu les félicitations de l'Ours et une tape franche sur le dos. Moamar s'était glissé à l'intérieur de la cache tandis que le wandrais restait au dehors en se plantant devant la porte, mimant l'attitude d'un garde.

Il y a lances, épées et haches.

La voix du Rhétule était accompagné de bruit de métal tandis qu'il fouillait l'endroit. Uthred le laissa continuer son investigation en observant les extrémités de la rue par-dessus la foule qui arpentait la rue sans leur prêter la moindre attention.

Il y a boucliers aussi. Et casques. Et maille.

Uthred dénoua le pan de tissu qui servirait de sac pour récolter le fruit de leur larcin et passa son large bras dans l'ouverture, quittant pour quelques instants sa surveillance.

Tiens ! Prends des armes surtout. On reviendra prendre des boucliers plus tard.

Karhusen tourna de nouveau son regard vers la rue et remarqua au bout de celle-ci une véritable ménagerie qui approchait. La silhouette ondulante d'un Morgal fendait la foule, portant un cavalier large aux cheveux évoquant le feu autour duquel tournoyait une grosse chouette. Il fronça les sourcils, un lointain souvenir sembla rejaillir dans son esprit. Un belluaire nain qu'il avait déjà croisé au Bae'd. Impossible rencontre dans les ruelles de la Cité des Plaisirs. Il risqua de nouveau un regard vers l'intérieur.

Dépêche-toi, Mo'. On reviendra plus tard.

Le Zurtaan sortit avec le sac de fortune gonflé de glaives et de hachettes. Un lueur vive, comme un luciole surexcité, se mit à zigzaguer devant les yeux d'Uthred. L'étrange bestiole s'approcha puis recula de son nez et sembla émettre un petit ricanement aigü en tournoyant autour de sa tête. Une voix légèrement enrouée retentit dans leur dos. La ménagerie les avait rejoint bien plus rapidement que le wandrais ne l'avait escompté.

C’est de la camelote. Quitte à voler des armes, autant voler du bon matériel.  Et quand on sait aligner deux coups, autant gagner son pain "honnêtement".

Uthred jeta un regard vers son frère à la peau d'ébène en tendant une main vers lui, l'invitant à ne rien tenter de stupide. Dans le souvenir du wandrais, le nain était souvent accompagné d'une paire de molosse aux mâchoires puissantes et capable de les prendre en chasse sans qu'ils aient la moindre chance de s'enfuir. Il se tourna vers le nain, juché sur son étrange lézard bipède et cuirassé, flanqué d'un petit être à la peau doré et passablement excité, qui couinait en montrant les dents. La chouette n'en était pas une, plutôt une sorte de belette ailée, étrange animal qui semblait avoir été maudit par les Esprits.

Salut Telchar. Je ne pensais pas te recroiser un jour. Surtout pas à Thaar.

Il leva les mains et se plaça devant Moamar. Le feu follet continuait de virevolter autour du visage d'Uthred, qui voulu le chasser d'un geste vif.

Tu peux rappeler ton luciole, s'il te plaît ?

Le nain était entouré de sa clique animale, charriant bruits et odeur, et pire que tout pour Uthred et son compagnon, attirant les regards des badauds qui les avaient ignorés jusque là.

Difficile de trouver des employeurs qui veulent d'un Zurthaan et d'un Wandrais, même ici. Toi aussi, tu évites Sol Dorn ?

Il préférait tourner la question dans ce sens et ne pas évoquer son évasion qui avait profité du siège qu'avaient établis les eldéens. D'un oeil, il inspectait un peu les alentours, cherchant déjà une route pour fuir le nain et ses chiens-ours.

- Fafnir.

La petite créature claque des mains avec entrain, éteignant dans une minuscule détonation la petite flamme bleue tenant en joue le mastodonte Wandrais. Drendgal par contre se déplace, s’éloignant de son compère pour mieux se poster à la perpendiculaire des regards des voleurs. Puis à ton tour d’un léger coup aux étriers tu appelles ta monture à reprendre le pas, terminant de former le demi-cercle incomplet qui séparerait le reste de la rue de tes chers camarades ex-gladiateurs. Ton regard les scrutait de cette manière dont tu avais le secret. Froid, condescendant, sans compassion ni empathie, te contentant d’analyser les personne en face de toi d’une manière si machinale qu’elle en était déshumanisante. Les quelques rares combats que tu auras pu livrer en compagnie de tes bêtes au Bae’d, suite à la mort de Do’Hel, et avant que le siège Eldéen ne rende l’arène inaccessible, c’est ainsi que tu les auras remporté, toi qui étais tout sauf un maître d’arme.

- Pas étonnant qu’aucun Sans-Couilles ne veuille rien confier à vos deux sales races... et cela tu le prononces avec le plus grand détachement du monde mais vous auriez pu faire comme moi et aller chercher vos sous dans une autre arène. C’est pas ce qui manque en Ithri’Vaan.

Ton bras s’étend et direction du gobelin sans pouvoir l’atteindre, et la bête quitte son perchoir sur la tête de Skree pour venir trouver ton giron. Tes ongles abîmés raclent la peau jaunâtre du crâne de la créature, puis son cou, dans une machinale démonstration d’affection que ton regard sur les ex-gladiateurs rendait tout sauf attendrissante.

- Les culs-de-suie paient pas assez bien pour que j’aille vendre au milieu d’une guerre. tu roules des yeux J’ai déjà assez de problèmes à gérer sans Elda.

Des marchés à reconstruire, des sympathies à essayer d’engranger, des alliances à conserver et des protections à maintenir. Bref, des choses nécessitant un contact humain que tu aurais préféré pouvoir te permettre d’éviter. Quoiqu’aussi austère que celui-là pouvait être, peut-être pourrait-il t’être plus utile que tu ne le pensais.

- En attendant, si tu tiens vraiment à te faire de l’argent, j’aurais peut-être un job pour toi. tes yeux se posent sur le médiocre butin du duo Et de meilleures armes que ces bouses de ferraille.

Sur un coup de tête, tu jouais un pari risqué. Mais peut-être n’y avait-il pas mieux partenaire en crime que l’un des anciens grands noms du Bae’d pour ce que tu voulais réaliser… pour peu qu’il accepte de te suivre dans tes ambitions. Mais un peu d’efforts, un peu de chance, et l’arène de Sol’Dorn serait vite oubliée. L’arène de Thaar prendrait vite sa place. Et en tant que l’un des piliers de son ascension, ta réputation serait définitivement cimentée… et les affaires seraient meilleures que jamais.

Telchar gronda le nom du petit lutin à la peau de bronze et le feu follet qui tournait autour d'Uthred disparut en un clin d'oeil. La créature se déplaça avec vivacité jusqu'au nain qui lui gratta le crâne avec détachement. La bestiole émit malgré tout une sorte de ronronnement ravi en fermant les yeux.

Pas étonnant qu’aucun Sans-Couilles ne veuille rien confier à vos deux sales races... mais vous auriez pu faire comme moi et aller chercher vos sous dans une autre arène. C’est pas ce qui manque en Ithri’Vaan.

En entendant le langage fleuri et imagé du Courtes-Jambes, le wandrais sourit doucement. Tout était une histoire de cul et de couilles avec lui, à croire que tout se passait sous la ceinture pour lui. Au niveau de son champ de vision après tout. Il poursuivait.

Les culs-de-suie paient pas assez bien pour que j’aille vendre au milieu d’une guerre. J’ai déjà assez de problèmes à gérer sans Elda.

Uthred hocha la tête. Pourtant, il aurait volontiers voulu que Telchar y soit au lieu d'être planté face à lui à l'empêcher de mener sa mission à bien. Le wandrais jeta un oeil aux diverses bêtes qui entouraient le nain d'un oeil méfiant, sachant pertinnement qu'au premier ordre un peu vindicatif, ils se jetteraient sur Moamar et lui.

En attendant, si tu tiens vraiment à te faire de l’argent, j’aurais peut-être un job pour toi. Et de meilleures armes que ces bouses de ferraille.

Les yeux d'Uthred plongèrent vers le sac de fortune d'où dépassait les lames émoussées et rouillées qu'ils venaient d'embarquer. Il était, en effet, difficile de trouver pire. La cache d'armes était plus un débarras pour des armes qui attendaient d'être refondues et reforgées qu'autre chose. Redressant la tête, le wandrais haussa les épaules.

Dis toujours !

Il se méfiait. Le nain n'était pas réputé pour sa générosité, encore moins pour son honnêteté. S'il avait quelque chose à proposer, il y avait de grandes chances que ce soit un coup tordu, qui impliquerait sûrement du sang et de la magouille. Pourtant, si Telchar entamait une telle discussion, c'est qu'il n'avait aucune idée de l'évasion d'Uthred et de ses compagnons, un point positif, au moins il ne faisait pas parti des trop nombreux chasseurs qui étaient à sa recherche et qu'ils avaient déjà croisés dans les rues de la Cité des Plaisirs. L'Ours tenta de deviner la proposition du nain.

Tu as besoin d'une escorte pour tes bestioles ?

Il posa ses yeux sur l'étrange fouine volante qui tournoyait au-dessus d'eux, puis vers les molosses qui attendaient, couchés au pied du gros lézard qui servait de destrier au dawi.

- Mes bêtes s’escortent très bien toutes seules.

Ou du moins entre serviteurs hérités en même temps que la villa de Vel Do’Hel, et intermédiaires de commerce, tu avais largement ce qu’il faut de ce côté-là. Non, ce qu’il te fallait, c’était un champion pensant pour t’octroyer une place légitime en tant que Ponte aux Sablons.

- J’ai besoin d’une tête d’affiche.

Tu te penches sur le côté, et tapote de la main sur le bouclier pendu au flanc de ta monture. En réponse au son métallique, tes deux chiens se détendent et s’assoient, les oreilles dressées, mais les muscles relaxés.

- Avec les drows qui ont fait main basse sur Sol’Dorn, j’ai été obligé de lâcher mes parts au Bae’d. tu claques de la langue Et maintenant qu’ils ont rouvert les portes, je tiens pas pour autant à faire affaire avec de la noirerie. J’ai réussi à choper quelques deals avec les petites arènes des principautés mais les petites frappes ça rapporte pas. disais-tu entouré de bêtes équipées et habillées d’essences qui coûteraient bien trois vies de travail à certains Thaaris Mais vu ce qui a été investi aux Sablons pendant les jeux y’a sûrement moyen qu’elle devienne bientôt l’arène la plus côtée d’Ithri’Vaan. Et avec mes bêtes et un champion, j’pense pouvoir m’y creuser une place avant que tout le monde ait craché leur argent dessus et qu’il soit trop tard.

Tu fronces les sourcils, et réfléchis un instant. C’est qu’Uthred doit bien être le seul gladiateur du Bae’s que tu aies revu depuis le passage des drows… sauf que vu le peu d’activité qu’il y a là-bas, ils devraient être bien plus nombreux à chercher l’asile un peu partout à travers les Principautés. À moins qu’ils ne se soient retrouvés pris entre les Dorniens et les Eldéens. Effectivement… il devait y avoir de grandes chances qu’ils se soient presque tous retrouvés pris entre les Dorniens et les Eldéens. Et ça… ça voulait soit dire qu’Uthred avait eu beaucoup de chance, soit qu’il s’était enfui.

- Si tout se passe bien, j’peux t’en tirer un excellent deal. tu croises les bras sous ta poitrine Et au pire si ça marche pas tu retournes voler des épées rouillées.

Le nain grommela, chafouin.

Mes bêtes s’escortent très bien toutes seules. J’ai besoin d’une tête d’affiche. Avec les drows qui ont fait main basse sur Sol’Dorn, j’ai été obligé de lâcher mes parts au Bae’d. Et maintenant qu’ils ont rouvert les portes, je tiens pas pour autant à faire affaire avec de la noirerie. J’ai réussi à choper quelques deals avec les petites arènes des principautés mais les petites frappes ça rapporte pas. Mais vu ce qui a été investi aux Sablons pendant les jeux y’a sûrement moyen qu’elle devienne bientôt l’arène la plus côtée d’Ithri’Vaan. Et avec mes bêtes et un champion, j’pense pouvoir m’y creuser une place avant que tout le monde ait craché leur argent dessus et qu’il soit trop tard.

Uthred sentit Telchar le jauger en réfléchissant. Le regard dur du nain semblait l'inspecter de bas en haut. Du haut de son perchoir, il croisait les bras sur son ventre, puis poursuivit finalement.

Si tout se passe bien, j’peux t’en tirer un excellent deal. Et au pire si ça marche pas tu retournes voler des épées rouillées.

Le wandrais tourna le regard vers son camarade. Le Rhétule haussa les épaules, jugeant la proposition pas trop malhonnête. Uthred posa les yeux vers le sac de toile d'où dépassait les quelques fruits de son larcin et revint vers la petite, mais riche, silhouette du nain à la barbe rousse et blanche. Il prit une grande inspiration avant de donner sa réponse.

Deux conditions pour que j'accepte.

Il leva le pouce.

Pas de chaînes, pas de colliers, pas de cages. Je suis un combattant libre. Je te représente mais je ne suis pas à toi !

L'index se tendit à son tour, signifiant le deuxième terme de l'accord.

J'arrête quand j'en ai envie. Je suis loin de ma terre natale et j'ai besoin d'argent pour remonter loin au nord. Une fois que j'aurai assez, je pars.

Il ne révèlerait pas les vraies raisons de cette exigence à ce fourbe de dawi, tout ceci était bien plus complexe que ce qu'il voulait bien dire. Uthred leva le menton, croisant le regard dur de Telchar.

Qu'en dis-tu ?

Prévisible, cliché et irréaliste… mais il aura eu le mérite d’essayer. Sauf que si le Wandrais pensait qu’un nain comme toi accepterait un quelconque contrat exclusivement selon les termes d’un autre, en plus avoir passé plusieurs décennies à servir un Doeben ventripotent trop exigeant pour son propre bien, il se trompait lourdement.

- Tu t’fous de moi là ? tu lèves un sourcil, et les chiens perdent un peu de leur tranquillité Alors soit, que t’aies pas envie de passer le restant de tes jours attaché à un colisée, je veux bien comprendre ça. Mais si c’est pour que tu te tires dès que t’as la petite monnaie qui te ramènera chez les sauvage, pendant que j’reste le bec dans l’eau à saigner l’argent de mes investissements, autant que je me trouve un autre poulain.

Celui-là, tu savais ce qu’il valait, et tu savais que son ancienne côte de popularité te garantissais une rapide entrée en fonds. Mais si c’était pour qu’il te retire les fondations de ce que tu construirais de sous les pieds avant que tu n’aies consolidé quoi que ce soit… tu es un dawi, il te reste bien un siècle et demi à vivre. Tu prendrais la route la plus longue et tenterait de te trouver un jeune talent s’il le fallait.

- Si j’te propose un deal, c’est bien pour avoir quelque chose à y gagner aussi, et pour y gagner quelque chose, faudrait que je sois certain que tu me laisses le temps de faire ce que j’ai à faire avant de prendre ta retraite chez tes ancêtres les sauvages.

Ta main se pose contre l’encolure de Skree, qui fait un pas en avant, excitant d’autant plus les deux chiens, que tu te retrouves forcé de siffler pour qu’ils retrouvent un peu de calme. Ton regard se pose sur le Wandrais et son compagnon, les jaugeant sévèrement, avant que ton bras ne se saisisse du bouclier pendant au flanc de ta monture, que tu ne l’enfiles, et que tu ne sautes à terre.
Là tu continues d’approcher du combattant, sans la moindre hésitation malgré ta minuscule stature, à peine élargie par les fourrures reposant sur tes épaules. Tu t’approches jusqu’à ce que ton menton soit forcé de se lever pour regarder l’homme qui faisait bien deux têtes de plus que toi.

- Soit tu restes jusqu’à ce que mon écurie n’ait plus besoin de toi. tu penches légèrement la tête sur le côté Soit je me trouve quelqu’un d’autre et je te laisse à ta glorieuse liberté. Pas de chaînes, pas de colliers, pas de cages, je peux te promettre ça. J’peux te donner droit de regard sur ton contrat, mais c’est moi qui décide à partir de quand tu peux le briser. tu tends une main en sa direction Plus tu m'rapportes, plus tu t'casses vite. T’en dis quoi ?

La réponse du nain cingla.

Tu t’fous de moi là ? Alors soit, que t’aies pas envie de passer le restant de tes jours attaché à un colisée, je veux bien comprendre ça. Mais si c’est pour que tu te tires dès que t’as la petite monnaie qui te ramènera chez les sauvage, pendant que j’reste le bec dans l’eau à saigner l’argent de mes investissements, autant que je me trouve un autre poulain. Si j’te propose un deal, c’est bien pour avoir quelque chose à y gagner aussi, et pour y gagner quelque chose, faudrait que je sois certain que tu me laisses le temps de faire ce que j’ai à faire avant de prendre ta retraite chez tes ancêtres les sauvages.

Les sourcils froncés, il caressait la tête de son reptile à deux pattes, puis il sauta au bas de sa monture. Ses deux bêtes grognèrent et il siffla pour les calmer immédiatement. Il avança vers Uthred, culimnant difficilement au-dessus du nombril de l'Ours qui baissa le menton pour garder le nain dans son champ de vision. Telchar leva les yeux vers le wandrais, ni impressionné, ni déstabilisé par la différence de taille avant de poursuivre ses exigences.

Soit tu restes jusqu’à ce que mon écurie n’ait plus besoin de toi. Soit je me trouve quelqu’un d’autre et je te laisse à ta glorieuse liberté. Pas de chaînes, pas de colliers, pas de cages, je peux te promettre ça. J’peux te donner droit de regard sur ton contrat, mais c’est moi qui décide à partir de quand tu peux le briser. Plus tu m'rapportes, plus tu t'casses vite. T’en dis quoi ?

Il tendait déjà la main, prêt à sceller ce pacte de mort, de sang et de gloire. L'Ours toisait le dawi à la barbe parsemée de feu, stoïque. Ses biceps frémirent sous sa peau tandis qu'il pesait le pour et le contre. Après quelques secondes d'hésitation, il croisa les bras sur sa poitrine et tenta de changer une fois encore les termes du contrat.

Je n'ai pas dit que je partirai demain ou l'ennéade prochaine. Et que dirais-tu si, en plus d'être ton champion pendant les premiers combats, je formais tes recrues. Je serais ton Dottore, le temps de former correctement un gladiateur qui pourra prendre ma place et te rapporter plus d'argent encore. Tu pourrais avoir un nouvel atout, un nouveau champion et des gladiateurs formés par le meilleur du Bae'd, même après que je te demande à partir. Tu veux utiliser mon nom ... Je t'offre mon savoir-faire. À mon tour de te demander ce que tu en dis.

Il décroisa les bras et ouvrit la main mais ne l'approcha pas de celle du nain immédiatement. Une fois, les deux mains jointes, ce contrat d'honneur serait presque officiel. Uthred savait très bien que le nain pouvait refuser en bloc sa proposition et se contenter de le vouloir combattre dans l'arène, peut-être même y mourir, tant que son trépas lui rapporterait assez d'or. Il gardait ses yeux bleus plongés dans ceux du dawi, attendant sa décision.

Tu souris. Tu redécouvres des muscles faciaux que tu n’as pas utilisé depuis bien longtemps, et c’est pour toi comme si ton visage se transformait en un véritable morceau de papier froissé. Maintenant tu te souviens pourquoi tu souris si peu. Mais l’occasion le mérite bien. Tu as eu ce que tu voulais. Exactement ce que tu voulais. L’assurance d’avoir un Champion quoi qu’il arrive, et de pouvoir maintenir ton écurie en vie jusqu’à ta mort. Du moins en théorie.

- Tant que j’ai quelqu’un à qui je peux au moins construire une réput’ digne de ce nom ça m’va.

Ta main claque avec une vigueur toute caractéristique du peuple des montagnes dans celle du Wandrais, et ta poigne, tout chétif que tu sois serre énergiquement la sienne. Puis ton sourire retombe, tu finis par lâcher la patte du Wandrais et tu retournes auprès de ta monture. Un pied à l’étrier puis un bond, et tu es en selle, et de là, maintenant que ton visage est un peu plus haut que celui de ton vis-à-vis, tu te permets de secouer la tienne de patte, dans un inconscient aveu de faiblesse. Un coup de pied au flanc du Morgal, et tu t’approches à nouveau de ton gladiateur.

- Bon, maintenant que tu as un employeur. tu lèves un sourcil Qu’est-ce que tu dirais de lâcher tout ça et d’acheter du vrai matériel ?

Au moins là-dessus l’Ours pouvait s’estimer heureux. On ne prendrait pas un nain digne de ce nom entouré de quincaillerie. Les armures que portaient tes bêtes – pour celles qui en portaient – étaient toutes des chefs d’œuvres, alors quitte à avoir des gladiateurs qui n’étaient même pas des esclaves… autant que ceux-là non plus n’aillent pas te faire honte en brandissant quelque pic à glace en fer rouillé.

- Et tu pourras en profiter pour m’expliquer comment ça se fait que t’aies pas servi de nourriture aux Dorniens tiens.

Ah, tu les plains les combattants du Bae’d, piégés entre deux camps de Sombres. Maintenant cependant, tu aimerais tout de même savoir si en récupérant l’un de ceux qui avait – apparemment – réussi à en réchapper, tu ne venais pas de t’inscrire sur la liste des gens à plaindre.

La main du nain claqua dans celle, plus large, du wandrais en tordant ses lèvres dans un sourire ravi.

Tant que j’ai quelqu’un à qui je peux au moins construire une réput’ digne de ce nom ça m’va.

Il se détourna d'Uthred pour se jucher à nouveau sur son Morgal avant de saisir les rênes à nouveau. Leurs regards se rencontrèrent une nouvelle fois et Telchar poursuivit.

Bon, maintenant que tu as un employeur. Qu’est-ce que tu dirais de lâcher tout ça et d’acheter du vrai matériel ? Et tu pourras en profiter pour m’expliquer comment ça se fait que t’aies pas servi de nourriture aux Dorniens tiens.

Le mot "employeur" fit légèrement froncer à Uthred. Ce mot sonnait dans la bouche du nain comme s'il avait prononcé le mot "maître". Il tourna la tête vers le sac, puis releva les yeux vers Moamar. Le Rhétule n'avait pas joui de la même réputation que lui dans le Bae'd, ce qui expliquait sûrement pourquoi le nain ne l'avait pas reconnu. Tant mieux, le frère à la peau d'ébène pourrait rentrer auprès des autres pour avertir de la rencontre du jour les autres membres de la Compagnie. Le wandrais hocha rapidement la tête vers le Zurthaan, lui assurant en silence que tout irait bien pour lui. Il posa de nouveau ses yeux sur le nain et sa ménagerie, laissant le soin à Moamar de partager le butin entre les anciens esclaves qui s'entassaient aux abords de la ville et qui en avaient besoin pour commencer leur entraînement.

Je te suis, tu connais sûrement mieux la ville que moi.

Le wandrais s'approcha de la monture écailleuse de Telchar et lança, nonchalament à son frère par-dessus son épaule.

Je te retrouve plus tard, mon frère.

Il crispa légèrement ses lèvres en un petit sourire à l'attention du nain, et tandis qu'ils se mettaient en marche, il entreprit de répondre à la curiosité du nain.

J'ai juste eu beaucoup de chance. J'ai gagné mon gladius et ma liberté à peine quelques jours avant que les puysards posent le siège devant la cité. J'ai juste eu le temps de dire au revoir à mes quelques amis au ludus et j'étais sur les routes. Je suis arrivé à Thaar récemment, à force de petits boulots et d'errance. Les drows ont mis une sacré pagaille à l'est.

Un mensonge bien entendu, mais crédible. La cité avait été coupé du reste de l'Ithri'Vaan et hormis quelques affcionados, les nouvelles sur les arènes du Bae'd ne franchissaient que peu les murailles de la cité, encore moins depuis que les drows l'assiégeaient. Et il poursuivit la conversation, amenant le sujet favori du nain, lui-même.

Et toi ? Comment as-tu échoué ici ?

- Tu sais déjà tout. tu lèves les sourcils Le Bae’d rapportait plus alors j’suis allé chercher de l’argent ailleurs.

Sauf que malheureusement « ailleurs » était pour l’instant bien moins lucratif que le Bae’d, et sans pouvoir te payer le luxe de commerces complémentaires comme le faisait Do’Hel, tes tractations avec les braconniers – base à la fois de ton commerce et de tes activités récréatives – risqueraient de se trouver ralenties… et le retour à la surface en deviendrait chaque jour qui passe un peu plus difficile. Mais maintenant que tu avais ton champion, les choses ne pouvaient que s’améliorer.

Votre petite procession avance en silence, sans plus de considération pour le butin qu’avait tout de même emporté le Zurthan. Au pire, le propriétaire de la camelote viendrait faire réclamation auprès de toi, et tu lui paierais les clopinettes que valaient ses poubelles. Pour la suite par contre, Uthred et sa suite, tu les suivrais d’un peu plus près. Ou tu les ferais surveiller. Mieux vaut ne pas avoir de champion plutôt que de s’en traîner un qui vous fait une mauvaise réputation. Que ton employé mange dans les poubelles et on aurait vite fait de te voir comme un mauvais payeur – que tu n’es pas – ce qui risquerait de se prouver fort délétère à tes affaires.

- Par contre, si tu pouvais ralentir sur le raclage de fonds de poubelles. tu grognes À partir du moment où on saura que t’es avec moi, ça me coûtera probablement moins cher de te filer de l’argent de poche que de me taper une sale réput’ parce que t’as des goûts de chiotte.

Tu scrutes le décor comme une véritable fouine, tes petits yeux perçant au travers des étals et ton nez reniflant l’odeur des feux de forge à la recherche de la perle rare… de la perle rare la moins chère que tu puisses trouver. Tu inspectes autant les bourses passant de mains en mains que la qualité des armes contre lesquelles elles sont échangées. Tu jettes un œil à ce qu’il reste sur les râteliers et à l’argent visible chez les marchands. Tu cherches à quel artisan sera ta loyauté aujourd’hui… et quel concurrent redoublera d’efforts la prochaine fois pour te dérober à lui.

- Uthred ? tu sautes de selle, vite suivi par Fafnir Viens voir par ici.

Ton regard se pose sur le reste de ta ménagerie, qui s’immobilise sur place, à l’exception du pipumia albinos, qui à grands coups d’ailes revient te houspiller. Tu soupires, forcé de faire avec l’animal ailé sur ton épaule. Tu finirais vraiment par faire un manteau de cette bête…

- Alors tu vois, ça c’est une forge décente.

Des matériaux et des réalisations d’une qualité incroyable vous entourent, et un peu en retrait, les forgerons battent le métal avec une grande application. Le vendeur n’aura pas tardé à vous repérer… et à se vexer de ta remarque sans oser plus le montrer que par un froncement de nez. Mais tu es un dawi, et même si les Thaaris ne croisent pas beaucoup de dawis, ils savent très bien votre race avoir le nez bien trop fin pour votre propre bien sur tout ce qui concerne l’artisanat du métal.

- C’est quoi ton genre d’arme ?

Tu sais déjà tout. Le Bae’d rapportait plus alors j’suis allé chercher de l’argent ailleurs.

Aussi simple que cela. Uthred avait encore parfois du mal à se souvenir de ce que c'était de pouvoir se déplacer librement et aller où les Esprits jugeaient bon de l'envoyer. Même reconquise, il réapprenait la liberté petit à petit, même s'il lui semblait déjà avoir replonger dans les affres du service. Au moins, cette fois, sa solde serait fixe et il en jouirait et ce ne serait pas ce que veut bien lui laisser le maître. Telchar ajouta sur un ton presque professoral.

Par contre, si tu pouvais ralentir sur le raclage de fonds de poubelles. À partir du moment où on saura que t’es avec moi, ça me coûtera probablement moins cher de te filer de l’argent de poche que de me taper une sale réput’ parce que t’as des goûts de chiotte.
C'est plus par manque d'argent que par manque de goût ...

La réponse avait sifflé entre les mâchoires serrées du wandrais. Le nain avait un certain don pour se montrer cassant et Uthred avait déjà du mal à ne pas lui retourner une paire de claques pour le ton qu'il utilisait face à lui. Même s'il était désormais son patron et son mécène, le nabot se ferait balayer dans un face-à-face, sans ces chiens, son Morgal ou cette irritante fouine volante qui lui tourné autour. Le regard du wandrais se perdit dans la foule qui arpentaient la rue d'où s'échappaient l'odeur du métal en fusion et le bruit des enclumes qui tintaient. La voix de Telchar le sortit de sa contemplation.

Uthred ? Viens voir par ici. Alors tu vois, ça c’est une forge décente.

Le dawi désignait une large forge ouverte, où était exposé des armures ouvragées, finement ciselée et gravée à l'acide. Même la doublure en cuir était décoré de dessins sineux ou anguleux. Les quelques armes étaient de même facture, avec des gemmes semi-précieuses incrustées dans la garde et des pommeaux sculptés avec virtuosité. Décente n'aurait pas était le terme qu'aurait employé le wandrais. Tout ceci était un armement de princes et de rois, des oeuvres dont le maître-artisan qui tenaient le lieu devaient être particulièrement fier.

C’est quoi ton genre d’arme ?

Les billes bleues d'Uthred étaient déjà rivés sur une hache d'armes à double tranchants et à la hampe octogonale. Sur les lames, on pouvait voir une gravure complexe qui s'entremêlaient dans une sorte de fractale tourbillonante et hypnotisante. Le wandrais tourna le regard vers Telchar et désigna l'arme de son index.

Là !

Le wandrais reposa de nouveau ses yeux sur l'arme magnifique. La hache, aussi haute que le nain, paraissait être hors de prix, le genre d'armes qu'il ne pourrait jamais avoir si un nain aux poches bourrés d'or n'était pas son mécène. Quelque part, c'était aussi un test qui lui permettrait d'évaluer la fortune de Telchar. Même si le nain venait à marchander, comme tout les membres de son peuple, il serait probablement obligé de déposer une bourse bien dodue dans la paume du forgeron pour obtenir ce genre de chef d'oeuvre. Le wandrais renchérit, un petit sourire au coin des lèvres.

Tu dis me vouloir comme champion et tu ne sais pas que je ne combats qu'avec des haches ?

Une hache à deux mains ou deux haches à une main, peu importait. Mais pourtant, il était vrai que l'Ours wandrais s'était fait connaître par l'usage de cette arme. Etonnant pour un spécialiste du Bae'd d'avoir oublié ce genre de détail. Tant qu'il ne lui proposait pas d'épée ... C'était Caspian qui excellait à l'épée.

- Disons que j’ai passé plus de temps en coulisses qu’à m’enjailler face aux combats.

Et même en coulisses, tu n’avais jamais eu particulièrement le temps d’analyser les combattants eux-mêmes. L’élevage des animaux prenait du temps, la gestion des animaux prenait du temps, et après avoir enfin pu quitter le giron de Vel Do’Hel, le temps qui t’avait été libéré, tu t’étais trouvé forcé de le mettre dans la sauvegarde de ce que tu avais hérité de son empire financier. Donc oui, tu connaissais les combattants à travers les sommes d’argents qui leur étaient attachées, et les sommaires descriptions qu’il était fait d’eux plus qu’autre chose. Tu n’aurais même pas su le visage d’Uthred si seulement il n’était pas à ce point renommé.

- Mais t’es là et t’as une bouche pour parler alors autant que j’en profite. tu te retournes enfin vers le vendeur Hey ! Y’a moyen de mettre la main sur cette hache ?

- Et bien…

- C’est bon, on vous la volera pas, je veux juste savoir ce qu’il donne mon gus avec ça entre les mains.

Le vendeur claque la langue et fronce les sourcils, et à la manière dont sa main s’apprêtait à se lever, il était facile de deviner qu’il comptait vous renvoyer de son établissement… alors tu as détaché une bourse de sous le manteau qui te donnait l’air un peu moins rachitique pour la poser sur le comptoir. La réponse aura été immédiate.

- Si vous voulez bien me suivre.

Tu reprends ton argent pour l’heure, et roule ostentatoirement des yeux. Le vendeur, mâchoire serrée et sourire forcé au visage vous guide jusqu’à une grande salle, où des mannequins de bois et de laine, certains nus, d’autres vêtus d’acier ou de cuir se dressent face à vous, couverts des stigmates que tu attribuerais aux précédents essayages. Tu soupires à défaut d’autre chose, tes doigts allant machinalement gratter le haut du crâne de ton gobelin de familier.
D’une manière beaucoup trop cérémonieuse, le vendeur vous laisse face au spectacle, libres de contempler le petit rassemblement de miliciens se faisant autour des issues de la forge, au cas où vous ayez envie de faire parler de vous. Ce n’est qu’une fois l’arme convoitée par ton champion en mains qu’il revint, pour la lui tendre, toujours avec beaucoup trop de respect à ton goût.

- Fafnir, recule. tu lèves la tête vers Uthred À toi de jouer Champion.

Et tu fais quelques pas en arrière, laissant à l’Ours toute la place de faire démonstration de ses talents.

Uthred avait réussi une fois de plus à faire grommeler le nain.

Disons que j’ai passé plus de temps en coulisses qu’à m’enjailler face aux combats. Mais t’es là et t’as une bouche pour parler alors autant que j’en profite. Hey ! Y’a moyen de mettre la main sur cette hache ?

Le vendeur observa l'étrange duo composé du nain et de son camarade deux fois plus grand et large avec un regard méfiant. Il fronça le nez.

Et bien…
C’est bon, on vous la volera pas, je veux juste savoir ce qu’il donne mon gus avec ça entre les mains.

Telchar sortit une bourse bien remplie de sous son manteau pour que le bonhomme se ravise.

Si vous voulez bien me suivre.

Uthred emboîta le pas du vendeur et du nain et ils arrivèrent dans une petite arène où plusieurs mannequins étaient plantés dans le sable. L'espace d'un instant, le wandrais se retrouva seul avec Telchar et ses futurs adversaires de chiffons et de bois. Il était là, à portée de main et se n'était pas l'immonde petite créature jaunâtre grimaçante qui se pendait à sa ceinture qui aurait pu arrêter l'Ours. Il pouvait le tuer à mains nues, s'emparer de l'or et fuir. Mais ce genre d'action le condamnerait à fuir la ville, sans avoir pu libérer des frères et honorer son serment. Il attendit donc que l'homme revienne avec la hache à deux mains et lui tenden cérémonieusement. Le nain fit quelques pas en arrière et s'écria en levant les yeux vers le wandrais.

Fafnir, recule. À toi de jouer Champion.

Uthred soupesa l'arme, les yeux détaillant la hampe gravée avec attnetion. Elle était plus légère qu'il l'avait escompté au premier coup d'oeil. Il tendit le bras, testant rapidement l'équilibre de l'arme en déserrant les doigts, il était parfait. Le contrepoids au bout de la hampe maintenait en équilibre l'arme qui ne vacilla pas une seconde. Il saisit de nouveau l'arme à deux mains et fit un moulinet lent face à lui, faisant siffler les lames dans l'air. Le wandrais mit un pied en retrait, pliant légèrement les genoux, toujurs lentement, cherchant à s'habituer traqnuillement à la taille et à l'allonge de l'arme. Puis il se mit en garde, un coude levé au niveau de ses pectoraux et l'autre bras tendu en arrière, la hampe effleurant sa cuisse.

Uthred prit une grande respiration et murmura une prière au Grand Aigle, avant de souffler lentement. Le cérémoniel pouvait paraître long pour les spectateurs, mais c'est ainsi qu'on se préparait au combat dans son clan et c'était ainsi qu'il avait préparait chacun de ses affrontements au Bae'd. Il avança alors et commença ses attaques, frappant de bas en haut puis de haut en bas, cognant les mannequins qui tremblaient sur leur pied à chaque impact.

Les coups étaient d'abord francs et simples, une fois à droite, puis à gauche. Puis, une fois entraîné par la vitesse qu'avait prise l'arme, il commença à faire des voltes, déplaçant ses pieds juste au-dessus du sol, gardant toujours la maîtrise de son équilibre. Il tourna, se baissa, faisant tournoyer l'arme entre ses mains qui devenaient un cercle mortel au fur et à mesure des coups. Un premier mannequin fut éventrer par un coup en oblique alors qu'Uthred continuait de tourbillonner autour de ses proies. Il donna un coup du plat de sa hache sur la gauche d'un mannequin pour volter immédiatement et lancer son arme de l'autre côté en assénant un coup horizontale de tout son poids, décapitant un second adversaire fantoche. Il plia les jambes et fit glisser l'arme d'une main à l'autre en la passant dans son dos avant de sauter pour attaquer un mannequin qu'il trancha à moitié en deux, mordant profondemment dans le bois qui maintenant la silhouette en place. Gonflant ses muscles, il retira l'arme du bois avant de la poser sur son épaule et de se tourner vers le nain et le vendeur qui l'observait les yeux ronds.

Je l'aime bien. C'est une bonne arme !

Le wandrais se dirigea vers son nouvel employeur, le pas confiant, reprenant son souffle après sa petite démonstration. Il avait presque oublié à quel point le maniement d'une arme pouvait être grisant et encore, les adversaires du jour n'avaient même pas cherchés à le tuer, diminuant l'adrénaline que procurait un vrai combat. Le wandrais souriait lorsqu'il s'arrêta au niveau des deux spectateurs. Il baissa les yeux vers l'humain avant d'ajouter.

Et les armures, vous en faites d'aussi bonnes ?

Le nain paierait, il n'en doutait pas.

- Pas d’aussi bonnes que le voisin.

Tu interviens avant que le vendeur n’ait pu le faire, tes yeux solidement accrochés au Wandrais. Fafnir quant à lui avait les mains qui tremblaient légèrement, tout excité qu’il était par le niveau d’adrénaline ambiant. Il faut dire que le petit sorcier avait déjà dû intervenir pour moins que ça.

- Attendez-moi ici.

Vous deux, les deux petits êtres, vous éloignez du responsable de l’échoppe et du combattant sans laisser à aucun des deux l’occasion de rétorquer quoi que ce soit. Les miliciens se crispent sur ton passage, mais ne lèvent pas la main sur toi. Le gobelin est ta seule arme, et voilà que se dessinait le genre de situation où cela jouait à ton avantage. Tu n’es à première vue pas bien menaçant. À seconde vue non plus d’ailleurs. Et mine de rien, c’était une situation qui te permettait de t’en tirer avec des comportements qui pour d’autres auraient vite été mortels.

- Vous auriez de quoi griffonner ? ton regard finit par se poser sur un fusain et de vieux morceaux de toile qu’utilisaient les forgerons pour faire leurs croquis Ah, c’est bon j’ai trouvé.

Tu te sers sans demander, et commence dès lors à griffonner. Ton trait est précis. Extrêmement précis. Digne du runiste que tu es. Rapidement la silhouette d’une arme presque en tout point semblable à la hache que venait d’utiliser Uthred se dessine, agrémentée de quelques notes, précisions, mesures et requêtes. La première étant : pas d’ornements.

- Voilà ce qu’il me faut. tu reviens auprès de ceux que tu venais d’abandonner, et refourgues ton dessin au responsable Votre hache est pas mal, mais en déséquilibrant légèrement le manche, en en courbant juste un peu plus le bout, et en épaississant un peu la tête de la hache, elle sera plus confortable pour Monsieur l’Ours. tu jettes un regard de biais en direction d’Uthred, puis retourne au vendeur En combien de temps vous pouvez nous faire ça ?

- D’ici… le pauvre hère ne sait s’il doit être agacé ou pas une ennéade environ, peut-être un peu plus.

- Bien. tu lèves les sourcils, puis fouilles dans ton manteau Voici un acompte en signe de bonne foi. On revient dans une ennéade.


Tu tournes le regard vers Uthred, espérant qu’il comprenne à ton attitude qu’il était temps de partir sans se retourner. Ton acompte est relativement conséquent, mais ce n’est que partie remise. Ceux-là sont habitués à traiter les commandes de gens capricieux. Les gestes des miliciens, la fausse contenance du responsable et les schémas que tu as pu voir des forgerons le hurlent à pleins poumons. Et les gens capricieux en Ithri’Vaan sont des gens dangereux et puissants. Et les gens dangereux et puissants à Thaar sont des gens qui peuvent se permettre de dépenser sans compter. Et si tu donnes l’air de pouvoir dépenser sans compter, tu sais que venue l’heure de récupérer ton dû, ils seront moins résistants au marchandage. À moins qu’ils ne veuillent prendre le risque que tu ne ternisses leur réputation auprès d’une clientèle capricieuse…

- Uthred ! Dépêche-toi un peu ! Fafnir s’excite à ta suite, comme voulant faire écho à tes mots Tu veux une armure ou pas ?

Toi tu es déjà dehors, tu as déjà sauté sur le dos de Skree, et tu es prêt à prendre la direction d’autres forges.

- Maintenant je comprends mieux les marques avec lesquelles mes bêtes reviennent.

Tu lâches au passage quand le Wandrais finit par arriver à portée de voix, pour faire la conversation avant le prochain arrêt.

Pas d’aussi bonnes que le voisin. Attendez-moi ici.

Comme à chaque fois, le nain faisait claquer les mots dans l'air, comme s'il était constamment mécontent. Il s'éloigna du vendeur et d'Uthred, fendant la foule des quelques curieux qui avaient assistés à la démonstration du wandrais. Il grogna à nouveau, cherchant quelque chose.

Vous auriez de quoi griffonner ? Ah, c’est bon j’ai trouvé.

Et il se lança dans son dessin, griffonant le vélin avec un certain entrain, concentré sur sa tâche. Le vendeur leva son regard vers Uthred qui haussa les épaules sans comprendre ce que pouvait faire Telchar. Il revint vers eux au bout de quelques instants et tendit le papier à l'homme qui les recevait ce jour-là.

Voilà ce qu’il me faut. Votre hache est pas mal, mais en déséquilibrant légèrement le manche, en en courbant juste un peu plus le bout, et en épaississant un peu la tête de la hache, elle sera plus confortable pour Monsieur l’Ours. En combien de temps vous pouvez nous faire ça ?
D’ici une ennéade environ, peut-être un peu plus.
Bien. Voici un acompte en signe de bonne foi. On revient dans une ennéade.

Telchar sortit une bourse, plus petite que celle qu'il avait montré pour se faire accepter par le marchand, et la colla dans la main de l'humain. Le regard du wandrais s'attarda alors sur le croquis qu'avait fait le nain, tandis que le vendeur ne bronchait pas en empochant l'or que venait de lui tendre le dawi. Le gaillard semblait rompu aux exigences de riches clients, qui avait bien souvent la fantaisie de penser qu'il savait mieux que les autres ce qu'était une bonne arme. Il essayait d'imaginer ce que donnerait l'arme ainsi modifié, étrangement courbe pour une arme de cette taille. La voix du nain le sortit de ses réflexions.

Uthred ! Dépêche-toi un peu ! Tu veux une armure ou pas ?

Il tendit l'arme avec moins délicatesse que le marchand avait usé en lui confiant. Après tout, une arme était supposé souffrir les affres du combat et de la guerre et ne pas être traiter comme un nouveau-né. Toute la cérémonie dont avait usé le vaanie était de trop. Une fois, l'arme rendu, le wandrais s'écria en rejoignant le nain qui avait retrouvé son perchoir.

J'arrive.

Arborant toujours un air chafouin, Telchar grommela de nouveau. Le nain semblait ne connaître qu'un visage, celui du renfrognement.

Maintenant je comprends mieux les marques avec lesquelles mes bêtes reviennent.

Un sourire ourla les lèvres du wandrais qui marchait à côté de la monture reptilienne de son nouveau patron. Il lui répondit en haussant les épaules.

Tout le monde ressort de l'arène avec des cicatrices, Telchar. Certains ne ressortent même jamais. On m'a fait combattre un groupe de ces bêtes-là.

Il désignait le Morgal du pouce et poursuivait.

On en avait tué quatre avec mes compagnons ce jour-là ... C'étaient les tiens ?

Ils n'avançèrent pas bien loin et s'arrêtèrent devant une autre forge, où un nain à la tête tatoué remuait le soufflet qui alimentait les braises du fourneau. Uthred se tourna vers Telchar, le sourire toujours accroché à ses lèvres.

C'est à cause de lui que tu trouves les armures meilleures ?

Il savait que les nains juraient souvent uniquement par leur peuple et cette question, qui pouvait sembler anodine, pourrait donner quelques informations à Uthred sur ce qu'était réellement Telchar, hors de l'image de rude et riche nain entouré d'animaux.

- C’étaient probablement les miens ouais. tu roules des yeux Presque toutes les grosses bêtes du Bae’d venaient de mes écuries.

Vel Do’Hel s’en était assuré, et tant que l’arène de Sol’Dorn était encore accessible, ça t’avait rendu la tâche facile. Mais malheureusement le siège drow avait fini par venir, quelques années seulement après que tu aies gagné ta liberté, et voilà qu’il fallait que tu reprennes tout à zéro. Du moins, s’il on pouvait dire d’un zoo personnel, d’une immense villa,  d’une arène souterraine et de précieux contacts déjà en poche qu’il s’agissait de zéro.
Ton visage se détend quelques peu. C’est que tu oubliais parfois qu’elle n’était pas si peu enviable ta situation. Force de solitude et de rage de réussir, tu en oubliais parfois que le « maintenant » pouvait ne pas avoir vocation qu’à être transcendé, dépassé et dominé. Parfois, le « maintenant » valait qu’on en soit fier et qu’on en profite. Parfois mais pas aujourd’hui. Ton « maintenant », tu en profiterais quand la fourrure autour de tes épaules seraient du même blanc immaculé que celle de la satanée fouine volante qui refusait de sortir de ton champ de vision.

- Qui ? tu pousses le pipumia de devant toi pour voir un de tes congénères Ah lui, effectivement.

Tes sourcils se lèvent et tu croises les bras sous ta poitrine. Tes pupilles glissent sur les travaux du dawi sans briller le moins du monde. Et c’est toujours cette même mine renfrognée au regard presque éteint qui s’opposa à celle souriante d’Uthred.

- J’ai connu mieux, mais malheureusement c’est plus un marché auquel j’ai accès.

Tu sautes à nouveau de ta monture, pour partir à la rencontre du forgeron au crâne tatoué. Vos regards se croisent, aucun salut n’est échangé, les sourcils se froncent, l’atmosphère se tend. Tu penches la tête vers la gauche, soulevant le même sourcil. Lui grommèle dans sa barbe, sans vraiment savoir quoi répondre. Et enfin tu finis par ouvrir la bouche.

- Tu m’dois un service.

- J’ai des commandes urgentes Telchar.

- Tu m’dois un service.

- Et je dois leur commande aux gens qui me paient.

- C’est bien parce que des gens te paient que tu m’dois un service. tu poses violemment les mains sur son comptoir Ou alors tu veux que Sagoram aille en toucher deux mots à tes précieux clients ?

Les fronts se plissent, les barbes se hérissent, et le forgeron finit par laisser échapper un bruyant soupir. Naturellement ses yeux se portent sur le grand gaillard qui te suis, et le ton redescend tout de suite, devenant presque murmuré, lorsqu’il reprend la conversation.

- Tu veux quoi ?

- Une armure pour lui. tu te retournes vers le Wandrais et lui fais signe d’approcher Dis au bonhomme c’est quoi ton style Uthred. Enfin, la version la moins couverte de ton style si possible. Parce que non seulement j’ai pas engagé un Wandrais pour le déguiser en chevalier, mais en plus ça m’arrangerait de pas perdre le public de petites minettes qui viennent lorgner ton cul. tu lances un regard en coin au-dit cul avant de rendre tes yeux à ceux du Wandrais Mine de rien les donzelles ont les bourses vachement généreuses.

Telchar chassa le rongeur volant qui voletait autour de sa tête avant de s'écrier.

Qui ? Ah lui, effectivement.  J’ai connu mieux, mais malheureusement c’est plus un marché auquel j’ai accès.

D'un bond, le nain retrouva le sol et se dirigea vers son compatriote. Au final, le wandrais n'obtenait que peu d'informations supplémentaires. Telchar était égal à lui-même, semblant de mauvais poil, même en parlant de ses semblables. Les dawis s'observèrent en silence pendant un temps, puis leur échange débuta, la tension entre les deux alourdissant l'air ambiant.

Tu m’dois un service.
J’ai des commandes urgentes Telchar.
Tu m’dois un service.
Et je dois leur commande aux gens qui me paient.
C’est bien parce que des gens te paient que tu m’dois un service. Ou alors tu veux que Sagoram aille en toucher deux mots à tes précieux clients ?

Les deux mains de Telchar s'abattirent violemment sur le petit comptoir en bois et la joute verbale s'interrompit. Le duel reprit en silence, dans un nouvel échange de regard intense. Le forgeron au crâne tatoué fini par expirer longuement en secouant la tête. Pendant ce temps, le mammifère volant au pelage blanc commençait à tournoyer autour de la tête d'Uthred en faisant de petits couinements agaçants.

Tu veux quoi ?
Une armure pour lui. Dis au bonhomme c’est quoi ton style Uthred. Enfin, la version la moins couverte de ton style si possible. Parce que non seulement j’ai pas engagé un Wandrais pour le déguiser en chevalier, mais en plus ça m’arrangerait de pas perdre le public de petites minettes qui viennent lorgner ton cul. Mine de rien les donzelles ont les bourses vachement généreuses.

D'un revers de la main, le wandrais fit voleter le rat ailé un peu plus loin et avança d'un pas avant de baisser les yeux vers le forgeron. Telchar avait presque dit les mots de Zerk lorsqu'il combattait à Sol Dorn. Qu'est-ce que pouvait bien avoir son corps et son cul de si exceptionnel pour que veuille absolument que les spectateurs les voient ? Ils avaient un physique de wandrais, certes plus musclé que nombre d'humains mais rien de bien remarquable à ses yeux. Eiki, lui, était une montagne de muscles gigantesque et pourtant lors de ses combats on l'affublait d'énormes plaques d'acier, augmentant sa largeur et son aspect menaçant, mais Uthred, lui, avait toujours eu droit à des pièces moins couvrantes et plus légères, dévoilant ses abdominaux et ses cuisses. Ne souhaitant pas se perdre trop longtemps dans ses interrogations, il s'adressa au nain.

Quelque chose qui n'entravera pas mes mouvements ! Jambières, épaulières avec généralement une plaque qui protège mon coeur. J'ai déjà combattu avec un casque mais pas intégral, on respire moins bien. Généralement, on m'a fait combattre dos nu, pour qu'on voit le tatouage mais si c'est mon cul qui intéresse les spectatrices ...

Il haussa les épaules, chassant une nouvelle fois le volatile poilu qui revenait faire des circonvolutions autour de sa tête.

Je pourrais porter un plastron intégral.

Il envoya sa main plus vivement vers la fouine, l'effleurant du bout des doigts. Les mâchoires serrées, Uthred baissa les yeux vers Telchar, de moins en moins amusé par la bestiole.

Rappelles ton rat ou j'en fais une paire de bottes.

- Ce serait pas pour me déplaire tu sais. tu bougonnes, alors que le pipumia vient chercher refuge autour de ton cou, bousculant Fafnir sur le passage M’enfin. Revenons à nos bouzons. tu inspectes sommairement ton champion J’avais totalement oublié pour le tatouage. Ce s’rait dommage de le recouvrir, c’est un signe distinctif. tes yeux retrouvent ceux d’Uthred À moins que tu veuilles changer d’image. C’est pas vraiment intéressant pour moi si tu comptes pas rester longtemps, mais pour peu que tu décides de rester dans le paysage en tant que maître d’arme, une allure un peu plus réservée pourrait être jouable.

Tu t’affales contre le comptoir sans la moindre honte, parti dans une intense réflexion quant à l’image avec laquelle il serait le plus convenable de proposer à nouveau l’ancien Loup de Givre. Parce qu’effectivement, il n’était plus un Loup de Givre, et il ne comptait pas – du moins il ne t’en donnait pas l’air – rester dans le circuit en quête de gloire et de fortune. Lui donner une apparence un peu plus propre sur lui ne serait peut-être pas un mauvais coup à jouer. L’envoyer prendre sa retraite et le remplacer par le second en lice ne serait que plus facile au final.

- Hey ! tu te redresses en sursaut, pour rejouer une scène bien trop commune File-moi un parchemin, une toile, ‘fin de quoi griffonner.

- D’accord c’est bon, va pas t’énerver.

Encore une fois tu prends la toile et le fuseau pour tenter de communiquer ce que tu n’arrives pas à exprimer avec de mots, ou que tu as peur que tes interlocuteurs ne comprennent pas. Les gens ne comprennent jamais rien. Ça la vie te l’a bien appris. Aucune description, même la plus précise du monde, ne vaut un dessin. Parce que faire une description, c’est confier à l’imagination – trop souvent limitée – de quelqu’un d’autre ce que tu veux représenter.

- C’est classique, mais c’est une forme solide qui me donnerait un canevas facile pour faire de l’ornementation. des runes, pour dessiner des runes, mais ça Uthred n’avait pas besoin de le savoir Sinon pour les grandes occasions, tu peux toujours faire sans le plastron, et prendre une ceinture plus large. tu te tournes vers ton champion T’en dis quoi ?

La proposition:

Ce serait pas pour me déplaire tu sais.

Information intéressante. Si la fouine venait à trop chercher le trouble, il avait dorénavant la permission tacite de tuer l'animal agaçant. La bestiole sentit la menace que représentait le wandrais et se posa sur les épaules de son maître de nain, qui déclara.

M’enfin. Revenons à nos bouzons. J’avais totalement oublié pour le tatouage. Ce s’rait dommage de le recouvrir, c’est un signe distinctif. À moins que tu veuilles changer d’image. C’est pas vraiment intéressant pour moi si tu comptes pas rester longtemps, mais pour peu que tu décides de rester dans le paysage en tant que maître d’arme, une allure un peu plus réservée pourrait être jouable.
Peu importe.

Uthred haussa une nouvelle fois les épaules, ne sachant pas encore ce que donnerait leur association dans le temps. Dans son esprit, il avait la possibilité de côtoyer plusieurs esclaves qui savaient se battre et qui pourraient peut-être se joindre à lui et à ses compagnons. Le plan était encore flou, une esquisse, un schéma, il y avait encore beaucoup à faire avant de mettre quoique ce soit à exécution. Pour le moment, il devait jouer le jeu et saisir l'opportunité que lui donnait Telchar, rien de plus. Le nain se tourna vers son compatriote et recommença le même jeu que chez le forgeron précédent.

Hey ! File-moi un parchemin, une toile, ‘fin de quoi griffonner.
D’accord c’est bon, va pas t’énerver.

Le fusain noircit le vélin et il se mit à tracer une silhouette massive, vêtue d'une armure mêmant cuir et métal. Petit à petit, les plaques de métal apparurent, couvrant le torse et un bras de la silhouette. Après quelques minutes, le croquis fut achevé et Telchar le tendit vers Uthred, les sourcils redressés.

C’est classique, mais c’est une forme solide qui me donnerait un canevas facile pour faire de l’ornementation. Sinon pour les grandes occasions, tu peux toujours faire sans le plastron, et prendre une ceinture plus large. T’en dis quoi ?

Le wandrais détailla le dessin, se grattant le menton sous la barbe en réfléchissant. Le nain avait une sacré griffe et il savait de quoi il parlait lorsqu'il se mettait à représenter armes et armure. Uthred arqua un sourcil avant de répondre.

C'est une armure de mirmillion, ça ! Faites pour le combat avec épée et bouclier. La manche de plates est trop encombrante pour combattre à deux mains. Et le plastron là ... Il me paraît trop lourd et limiterai mes déplacements. Avec une arme à deux mains, il faut être mobile pour ne pas être débordé par un adversaire avec deux armes, ou par le filet d'un rétiaire. Personnellement, je dirais qu'il faudrait un demi -plastron et une autre épaulière, sans la manchette là.

Il leva les yeux vers le forgeron au crâne tatoué. C'était lui l'artisan, lui qui savait ce qui serait le plus faisable. Telchar paierait, il l'avait déjà prouvé avant, l'or n'était pas sa préoccupation.

Tu penses que c'est possible à faire ?

- Non. ton regard foudroie purement et simplement le Wandrais La manche de plate, c’est le grand minimum d’équipement défensif. C’est bien beau de faire le spectacle, mais si c’est pour se faire écraser par le premier poltron venu juste parce qu’il porte un bouclier ce serait pas très glorieux. tu te repenches sur ton dessin, pensif Surtout qu’un forgeron digne de ce nom peut facilement t’adapter des plaques qui t’encombreront à peine. tu lances un regard en coin à ton collègue dawi Si c’est la mobilité qui t’inquiète ça devrait pas poser problème.

Tu ratures quelques peu, fais de grossières réadaptations, et prends en compte celles de remarques que tu considérais comme étant valides. La manche de plaques était toujours là, mais la proposition d’articulation était différente, des plaques individuellement plus petites laissant au bras les portant plus de mobilité, tout en gardant une protection digne de ce nom. Le plastron quant à lui…

- Le demi-plastron ça me va par contre. J’avoue que ça devrait te laisser plus de liberté pour bouger. tu lâches un soupir rieur Par contre, que tu me dises que c’est trop lourd, j’avoue que ça me déçoit un peu.

Tu lâches le fusain et t’éloignes du comptoir pour t’engouffrer, toujours suivi des deux petits compagnons qui ne te quittent jamais, à l’intérieur de l’atelier de ton compère. Ce dernier te suit en traînant de la patte, et c’est finalement après l’avoir presque poussé à l’intérieur que tu te retournes vers Uthred.

- C’est qu’on t’a vraiment fichu de grandes guiboles pour rien à toi dis-donc !

Tu tapes du pied sur le sol un moment, et puis tu finis par te calmer. S’énerver ne sert à rien. À rien. Tout ça ne fera que provoquer une déperdition inutile d’énergie, pour ne finalement rien obtenir de plus de la part des deux lambins qui étaient finalement les deux protagonistes de cette page de ton histoire. Tout vient à point à qui sait attendre, et pour ce que tu en vois, la cuisson t’a jusque-là l’air de plutôt bien se passer.

- Déshabille-toi.

L’ordre malgré l’effrayante monotonie avec laquelle il est prononcé pourrait aisément mener au quiproquo. Vous vous étiez déplacés jusqu’aux recoins les plus reculés de l’atelier après tout. Ici séparés du reste de l’établissement par de larges rideaux censés garantir un minimum de pudeur à ceux qui se changeaient, l’on aurait pu vous penser vous préparer à de tout autres activités si ton collègue n’était pas en train de revenir avec une multitude d’outils de mesure en main.

Pour ne pas changer, le nain râla.

Non. La manche de plate, c’est le grand minimum d’équipement défensif. C’est bien beau de faire le spectacle, mais si c’est pour se faire écraser par le premier poltron venu juste parce qu’il porte un bouclier ce serait pas très glorieux. Surtout qu’un forgeron digne de ce nom peut facilement t’adapter des plaques qui t’encombreront à peine. Si c’est la mobilité qui t’inquiète ça devrait pas poser problème. Le demi-plastron ça me va par contre. J’avoue que ça devrait te laisser plus de liberté pour bouger. Par contre, que tu me dises que c’est trop lourd, j’avoue que ça me déçoit un peu.

Les sourcils du wandrais se fronçèrent. Le nain avait beau avoir traîné ses guêtres pendant plusieurs années autour des arènes, il semblait mal connaître les besoins d'un guerrier de l'arène. Il persistait avec cette manchette de plaques plus esthétique que pratique alors que le wandrais, lui, savait de quoi il parlait. Telchar avait raturé son premier croquis et regriffoné par-dessus de nouvelles pièces d'armures. il ne laissa pas le temps à Uthred de signifier son désaccord que le nain partit plus loin dans l'atelier avant de le houspiller une nouvelle fois.

C’est qu’on t’a vraiment fichu de grandes guiboles pour rien à toi dis-donc !

Lentement, le ton de Telchar commençait à irriter de plus en plus Uthred, qui n'appréciait pas qu'il le considère comme sa chose, lui parlant avec une autorité qu'il avait juré de combattre. Même si tout ceci était pour se voir entrer en contact avec toujours plus de ses frères gladiateurs avant de les faire rejoindre sa cause, le nain allait devoir tempérer son discours sous peu où encourir la colère de l'Ours. Il rejoignit, le visage crispé et froid.

Déshabille-toi.

Il tourna le regard vers les deux nains, puis regarda la tunique couverte de poussière qu'il portait, avant de rediriger ses yeux couleur de glace vers les dawis. Il toisa Telchar, levant légèrement le menton, avant d'ôter le vêtement, gardant son pantalon large autour des hanches pour l'instant. Ainsi torse nu, sa puissante musculature se déployait sous le regard des nains. Il commenta pourtant une nouvelle, en pliant le bras.

Cette manchette va m'empêcher de plier le bras correctement pour manier mon arme. Les spectateurs des arènes veulent voir du sang, même chez le vainqueur, pas des grosses armures qui se cabossent et qui renvoient les coups. Une arme à deux mains et aussi défensive qu'offensive, je maintiens que ta manche là, sera moins efficace que des épaulières et des canons d'avant-bras. C'est qui paye, d'accord ... Mais c'est moi qui combat et qui connaît ce qui fait crier la foule. Tu es sûr de ne pas vouloir m'écouter ?

Il n'avait pas levé les yeux du regard de Telchar, ne serait-ce qu'une seconde. Le regard du wandrais était dur, déterminé, sûr de son fait. Plus il l'observait, plus il avait envie de lui frapper la tête avec un des marteaux de forgeron qui était à portée de main. Il fallait qu'il se contrôle. Un jour, il le tuerait, mais pas aujourd'hui ...

- Oui j’en suis sûr. ton ton reste égal, plat, bien loin des envolées colériques que l’on aurait pu attendre de toi un peu plus tôt La seule raison pour laquelle tu es convaincu que ça t’empêchera de plier le bras, c’est parce que tu es habitué à la camelote qu’on refourgue aux gladiateurs de bas étage. Entre épaulière et canon et ce que je te propose, la seule différence, pour peu que tu sois assez costaud pour porter une pauvre livre de métal, c’est que la manche te protégera mieux. ton regard parcourt le corps de ton nouveau champion, s’essayant à le comprendre, à savoir avec quoi tes runes interagiront le jour où ses équipements en seront marqués Ce n’est pas parce que je ne combats pas moi-même que je suis un imbécile. Les Arts de la Guerre et de la Forge sont la base de ma culture. Fais-moi juste confiance deux secondes d’accord ?

Du spectaculaire. Tu sais très bien que les spectateurs veulent voir du spectaculaire. Mais du spectaculaire ne veut pas dire du sang. Au contraire. Tu pourrais faire en sorte que le sang d’Uthred ne coule jamais. Entre la protection du métal et celle de tes runes, tu pourrais faire de lui un duelliste d’exception parmi les duellistes d’exception. Tu pourrais faire de lui la cible à abattre, lui bâtir la réputation d’un monstre invaincu et invincible. Et l’écurie qu’il laisserait derrière lui n’en serait que plus renommée.

- Regarde…

Alors que ton collègue passait la ficelle autour du torse du gladiateur, tu t’approchais, prenant place à table de manière légèrement intrusive. Le forgeron s’en trouverait probablement quelque peu dérangé dans son travail, mais le moment était parfait pour toi de prouver à l’autre qu’il était entre de bonnes mains. Les hommes ne sont jamais que des bêtes un peu plus intelligentes que la moyenne, et en bêtes, tu t’y connais.

- Tu sais Uthred, si t’as un cul pareil, tu baisses les yeux vers le-dit cul avant de les relever vers ceux de son possesseur c’est parce que t’es encore légèrement plus bas sur tes appuis que la majorité des autres gladiateurs. Ça te permet des mouvements plutôt explosifs, mais c’est un équilibre dangereux à tenir face à un adversaire qui le remarquerait. le bout de ton doigt s’écrase contre son pectoral droit Et je ne penses pas que tu te sois un jour posé la question, mais c’est la différence de taille entre tes deux pectoraux tu retires ton doigt du droit pour le poser plus délicatement sur le gauche, laissant entendre que c’était celui-ci le plus faible qui fait que tes coups perdent autant en accélération en fin de mouvement.

L’asymétrie de son torse était infime. L’expérience que tu décrivais de ses mouvements ne devait même pas lui être perceptible, mais tu avais vu trop de corps de bêtes pour être aveugle à ces choses-là.

- Et c’est pour ça que je veux que tu portes une manche. tu lèves un sourcil Ton côté droit est largement assez fort pour que tu puisses te permettre de gérer ta hache avec une main sur un coup vers l’extérieur. La manche te permettrait d’utiliser ton côté gauche libéré pour trouver une défense durant ce genre d’ouvertures. tu recules de quelques pas, et hausses enfin à nouveau le ton Et puisque je te dis que ça n’encombrera pas tes mouvements !

Le nain arqua un sourcil, et là où Uthred s'attendit à l'entendre l'houspiller une fois de plus, il se montra plus explicatif et calme.

Oui j’en suis sûr. La seule raison pour laquelle tu es convaincu que ça t’empêchera de plier le bras, c’est parce que tu es habitué à la camelote qu’on refourgue aux gladiateurs de bas étage. Entre épaulière et canon et ce que je te propose, la seule différence, pour peu que tu sois assez costaud pour porter une pauvre livre de métal, c’est que la manche te protégera mieux. Ce n’est pas parce que je ne combats pas moi-même que je suis un imbécile. Les Arts de la Guerre et de la Forge sont la base de ma culture. Fais-moi juste confiance deux secondes d’accord ?

Sacrée ironie de faire confiance à un nain qui ne vous fait pas confiance. Telchar s'approcha du wandrais qui se faisait mesurer le torse par le forgeron au crâne décoré. Il se planta à ses côtés, la mine renfrognée.

Regarde… Tu sais Uthred, si t’as un cul pareil, c’est parce que t’es encore légèrement plus bas sur tes appuis que la majorité des autres gladiateurs. Ça te permet des mouvements plutôt explosifs, mais c’est un équilibre dangereux à tenir face à un adversaire qui le remarquerait. Et je ne penses pas que tu te sois un jour posé la question, mais c’est la différence de taille entre tes deux pectoraux qui fait que tes coups perdent autant en accélération en fin de mouvement.

Les sourcils du wandrais s'étaient relevés tandis que le nain lui tâtait les pectoraux du bout de l'index. Par moment, il donnait l'impression d'être un boucher qui palpait la viande d'un boeuf qu'il allait découer avant d'en vendre la viande. Un sourire crispant la commissure de ses lèvres lorsque le dawi s'appliqua à remarquer la différence entre ses pectoraux. Le côté fort de l'Ours était le droit, il était donc normal que la dysymétrie de son corps avantagea plus le côté droit, mais jamais personne ne l'avait remarqué. Le nain n'était peut-être pas si incompétent que cela finalement. Il poursuivait, sûr de son propos.

Et c’est pour ça que je veux que tu portes une manche. Ton côté droit est largement assez fort pour que tu puisses te permettre de gérer ta hache avec une main sur un coup vers l’extérieur. La manche te permettrait d’utiliser ton côté gauche libéré pour trouver une défense durant ce genre d’ouvertures. Et puisque je te dis que ça n’encombrera pas tes mouvements !

Il avait finalement retrouvé son ton autoritaire qui le caractérisait. Le wandrais fronça les sourcils, toujours peu convaincu par cette manche de plaques d'acier qui semblait plus fait pour l'apparât que pour le combat en arène. Uthred toisa un long moment le nain sans dire un mot, réfléchissant aux arguments qui pourraient faire plier le nain. Il serra les mâchoires pour finalement souffler.

J'essaierai. Mais si après le premier combat, j'estime que ça ne sert à rien, je l'enlèverai ... Que ça te plaise ou non, Telchar.

Il tendit les bras à l'horizontale pour faciliter la prise des mesures et redressa la tête, son regard fixant un point imaginaire sur le mur de l'atelier. Ses termes étaient posés et le nain pourrait râler tout son saoul pendant des jours entiers, lui aussi savait être opiniâtre. Toujours immobile, il lança vers le nain, froidement.

Je combats quand ? Et contre qui ?

Tout cet habillage était bien beau et coûteux, mais ils n'avaient toujours pas abordés ce qu'il y avait de plus intéressant aux yeux d'Uthred, la gloire du combat.

- Après que tu aies reçu ton équipement déjà. tu chasses de l’avant-bras un pipumia devenant trop insistant On en saura plus une fois que tu auras été présenté aux Sablons.

Tu te retiens de répondre à son énième commentaire sur cette satanée manche, non seulement sachant pertinemment qu’une fois qu’il l’aurait enfilée il se rendrait compte à quel point son à-priori était faux, mais en plus parce que cette manche, elle pourrait bien lui immobiliser totalement le bras qu’avec tes runes elle lui serait toujours un avantage. Tu soupires, et grattes le menton de Fafnir pour passer le temps, trouvant tout de même un peu de paix dans ces moments d’affection. Cette journée serait bientôt terminée… tu l’espérais.

- D’ailleurs il faudrait que…

- Tu lui diras ça dehors !

Tu te penches vers la gauche, évitant de justesse un instrument de mesure volant, lancé par un forgeron excédé. Tes sourcils se lèvent en réponse, et pour cette fois tu te contentes de te taire et d’attendre que ton Champion se rhabille. Cette journée était sur sa fin. Heureusement. Restait encore à espérer qu’elle se termine sur une bonne note.
Rendu à l’extérieur, c’est de manière quasi machinale que tu sautes à nouveau sur le dos de Skree, accueille Fafnir avec toi, et fait des pieds et des mains pour ne pas avoir la vue obstruée par cette créature albinos de Yinvezz. Tu siffles les chiens, qui en se levant te rendent un râle légèrement agacé, signe qu’il sera bientôt temps l’heure de les nourrir, et prenant garde qu’Uthred soit encore à tes côtés, tu relances la marche.

- Maintenant il ne reste plus qu’à passer par l’arène. tu enfiles le bouclier pendu au col du Morgal et en joue un peu, laissant comprendre qu’il t’était déjà arrivé de l’utiliser Une fois que ton nom sera sur les registre, notre pacte sera vraiment scellé. Et toi tu sauras exactement ce qui t’attend de ce côté du cirque.

Et toi, tu auras une idée de ce qu’attendent les pontes de là-bas, de ce qu’il en coûte pour démarrer sa propre écurie, et des avantages que tu pourrais avoir à ouvrir la tienne en même temps que tu leur offrais la primeur sur tes bêtes.