Nombre de messages : 1516 Âge : 129 Date d'inscription : 13/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans Taille : 171 cm Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Jeu 2 Jan 2020 - 18:48
Automne, Oglicos, première ennéade de Barkios, an dix-sept, onzième cycle.
Voilà quelques jours que la rumeur enflait aux alentours de la Grande Bibliothèque et des milieux rassemblant érudits et historiens se penchèrent sur la question. Nombre d’entre eux ne furent pas réellement convaincus du projet qui, pour leur plus grand malheur, semblait se monter avec le minimum et des ambitions trop imprécises au goût de ces messieurs. Toutes ces ambiguïtés se voulaient être une barrière aux financements des puissants thaaris. Là résidait tout le problème de sa situation : Ce genre d’escapade coutait relativement cher et pouvait durer longtemps comme ne jamais porter ses fruits. Des monceaux d’or auraient évidemment été les biens venus, si cela ne lui aurait pas coûté le contrôle de l’expédition. Ainsi, la daedhelle avait élu domicile dans une petite auberge sans prétention située à quelques rues de la Grande Bibliothèque.
Depuis le début de l’ennéade, à chaque jour son lot d’incongrus imbéciles. Des ivrognes prêts à faire n’importe quoi pour une somme ridicule, des types à la morale particulièrement souple, des bourgeois se proposant de financer une partie de l’expédition en échange de l’appropriation de toutes les découvertes, des compagnies de mercenaires entières plus aptes à combattre sur un champ de bataille qu’autre part… T’sisra en avait vu de tous les âges, de toutes les races et de tous les métiers. Seulement, la noiraude ne roulait pas sur l’or quand bien même elle avait largement tapé dans les économies familiales avant de quitter le Zagazorn. Jusque-là, elle s’était procuré le païm et pas des plus jeunes et fougueux, non, celui-ci vivait les dernières années de sa vie après deux décennies de bons et loyaux services et son éleveur avait accepté de s’en débarrasser pour une somme raisonnable. Du reste, la nécromancienne n’avait eu d’autre choix que monnayer ses compétences, comme elle l’avait fait pour obtenir les services des frères Sarim. Ces deux là serviraient de gros bras, l’un comme l’autre avaient loué leurs épées des années durant, connaissaient Thaar et ses environs, savaient à qui se fier et jouissaient de valeurs dénotant fortement de celles du reste des thaaris. Ces dernières années, les deux bougres travaillèrent et s’occupèrent de leur sœur malade à tour de rôle, T’sisra en avait profité pour louer leurs services en l’échange d’une guérison. Pour l’heure, le seul qu’elle se devait de réellement payer se prénommait Doromos. Ce vieil homme grassouillet s’était présenté comme un homme à tout faire, veillant à la gestion des provisions, l’entretien des tentes et des couches, cependant son plus grand savoir-faire se trouvait être la maîtrise du marmiton. Et la daedhelle eut tôt fait de le reconnaître, ses talents de cuisinier impressionneraient à peu près n’importe qui, même l’un des princes marchands.
En ce début d’après-midi, la noirelfe se trouvait en compagnie de ses trois camarades de route, tous attablés au fond de la grande salle de l’auberge. Et comme chaque jour, quelques badauds faisaient la queue afin de prêter leurs compétences moyennant salaire, pour le plus grand bonheur de l’aubergiste qui vendait plus de pintes qu’à l’accoutumée.
- J’suis un dur, M’dame. Pouvez m’croire, j’en ai fait mordre la poussière plus d’un et hurlé plus d’une. Même que j’ai d’jà étripé un félin à pointe ! J’vous jure c’est vrai ! C’tait un soir d’été, loin dans l’désert et tout…
- Désolé mais…
- J’ai même pas peur des dragons !
- Je veux bien l’entendre mais…
- P’is j’ai coupé la tête d’un géant une fois !
Levant les bras et complètement démunie face à au « guerrier » dont seuls les yeux dépassait la table, la drow haussa le ton pour l’interrompre.
- Vous avez à peine dix ans !
- Mais…
- Suivant ! Trancha la drow en retenant un rire.
- Si j’avais su, y aurait pas v’nu. Souffla le gosse en tournant les talons et en traînant son épée de bois sur le parquet de l’auberge. C'pô juste...
T’sisra fit signe au suivant d’approcher, mais se rendit bien compte que ça n’en valait pas la peine. Ce vieillard devait au moins avoir quatre-vingt ans, épais comme un fétu de paille dans ses bouts d’armures rouillés il ne faisait pas un pli de son inutilité. Roulant des yeux et s’apprêtant à le congédier d’un geste de la main, le vieil homme intervint :
- Attend donc la jeunette !
- Faites seulement, lâcha-t-elle avec perplexité, je vais au moins vous écouter.
- Bien aimable, des choses qui s’perdent ça. Le respect ! Beugla-t-il en brandissant un index aussi fébrile que tremblant. Le respect !
La noirelfe ne l'interrompit pas, s’attendant à ce qu’il continue, cependant un silence particulièrement gênant s’installa. L’ancêtre s’en rendit compte lui aussi, tant et si bien qu’il se pencha sur la table pour exposer les raisons de sa venue.
- J’ai vu des guerres, des batailles. Des escarmouches.
- Comme beaucoup de ceux qui sont venus me voir.
- J’ai survécu aux coups d’épées, de lances et a des pluies de flèches. Et pourtant... Souffla-t-il en agitant toujours l’index. J’ai longtemps attendu la mort. Et avec impatience ! Sauf qu’elle est jamais v’nue. Nan. Jamais.
- Je… Commença la drow en jetant un œil à ses comparses. N’est-ce pas là une bonne chose ?
- Une malédiction vous voulez dire. J’ai enterré ma femme, mon fils puis sa femme. Mes petits-enfants, et hier encore mon arrière-petite-fille. R’gardez-moi, je n'pleure même plus. Je suis vidé, exténué, desséché à l’intérieur. Je suis fatigué de vivre. Je ne veux pas d’argent, non. J’en aurais pas besoin là où j’vais, plaisanta-t-il dans rire franc et assuré, j’vous servirai sûrement à rien. Mais si je peux claquer au cours d'un combat, ça m’ira très bien.
La main de l’un des deux frères vint se poser sur l’épaule de T’sisra. Dans un regard vers l’arrière, elle lut dans ces yeux tout le respect que ce guerrier avait pour le vieillard désespéré. Alors certes, elle pouvait comprendre ces choses-là, d’un autre côté revanche, ce serait une bouche de plus à nourrir. Revenant alors au vieil homme, la daedhelle ne put se résigner à l’envoyer paître.
- Bon… C'est entendu. Conclut-elle en lui faisant signe de s’asseoir à la table. Vous êtes des nôtres.
- Forgas l’Increvable. ‘Chanté les gars. Lança-t-il au cuisinier et aux deux combattants.
Devant la noirelfe s’avançait le ventripotent marchand qui, à tous les coups, allait lui proposer un financement. Un de plus. Et encore un refus à venir.
- Je n’accepte aucun financement, d’où qu’il vienne.
L’homme, richement habillé, se fendit d’un sourire presque mauvais. Il n’était pas là pour ça, non. Il proposait d’autres services, des loisirs que les expéditions de ce genre se refusaient rarement. Car le moral des troupes est d’une importance capitale, c'est bien connu !
- Rien de cet ordre, très chère. Archibald, heureux propriétaire du Palais des Poupées. À qui ai-je l’honneur ?
- T’sisra Do’ath, simple voyageuse.
- Intrépide exploratrice à mon humble avis. Corrigea-t-il avec un sourire tout en se frottant les mains.
- Soit, que puis-je pour vous ?
- Voyez, voyez très chère, reprit le marchand en tirant sur sa laisse pour faire sortir de derrière lui une personne à l’apparence agréable, de quoi garder le moral de vos guerriers au plus haut.
Archibald présentait son produit, le détaillait et le faisait tourner et retourner. Une jolie brune d'un bon mètre quatre-vint aux yeux bleus qui, selon toute vraisemblance, n’avait pas du tout envie d’être là. Découvrant les oreilles en pointes de sa marchandise, il conclut son plaidoyer qui laissa de marbre les deux frères et n’avait fait qu’agacer le vieillard.
- Vous me prenez pour quoi ? Une esclavagiste ? L’interrogea la drow en mettant tout en œuvre pour rester calme.
- Plutôt une cliente potentielle à vrai dire, rétorqua-t-il, un air fantasque sur le visage, regardez-la, n’est-elle pas magnifique ? Pour cent cinquante souverains elle à vous ! Les boucles d’oreilles et la parure sont offertes !
- C’est une elfe, elle n’a guère l’envie d’être ici.
- Comme beaucoup ! Plaisanta le marchand dans un rire tonitruant tout en s’installant à la table. Aubergiste, un SangDragon !
- Le désespoir tue les elfes plus vite qu’une maladie vous faucherait, baissez vos prix. Et que sont ces tatouages ?
- Un embellissement qui vaut bien son pesant d’or. Que diriez-vous de cent quarante cinq souverains ?
Cet immonde tas de chair et la noirelfe se fixaient sans ciller. S’il souhaitait négocier âprement et en tirer une bonne somme à la drow, elle luttait pour ne pas mettre fin à sa misérable vie ici et maintenant. Son cœur battait fort, rien que venir jusque-là l’avait fatigué. Toutes ces artères et ces veines à irriguer, toutes ces chairs à maintenir en vie, il ne faudrait qu’une seconde pour faire cesser de battre ce cœur de glace.
- Je vous remercie aubergiste. Lança-t-il en s'emparant de son verre. Mettez donc cela sur la note de mon amie ici présente !
T’sisra ouvrit la bouche puis la referma, étonnée des manières de l’esclavagiste. Finalement, elle opina du chef en direction du patron.
- Allons, quel idiot s’en va loin des villes sans penser au loisir de ses hommes ? Les mutineries sont si vite arrivées…
- Cent souverains, pas un de plus.
- Cent souv… Archibald manqua de s’étouffer de rire avec son cocktail. Vous avez de l’humour, je vous reconnais ça, et en quel honneur devrais-je vendre cette beauté à perte ? Elle est encore vierge.
- C’est une elfe, la dépression la tuera en peu de temps. Qui plus est, je suis assez aimable pour vous en donner cent souverains et vous laissez repartir d’ici en vie.
- Vous me menacez ? Le bonhomme n'en revenait pas, bien qu'il était habitué. Moi ?
- Vous m’insultez.
- Avez-vous une idée de qui je suis ? Demanda-t-il en affichant tout le dédain possible. Je ne pense pas.
- Aucune idée, en effet. En revanche, le SangDragon est le Zat’kyr du con. Et ça me donne déjà une bonne idée de ce que vous êtes.
Une veine vint barrer le front du marchand, cependant il était un fin négociateur et savait ne pas s’emporter pour si peu. Des menaces ? Il en avait essuyé des centaines, peut-être des milliers. Cette drow, elle n’était personne, au vu de ses manières, une puysarde peut-être ? Et alors ? Certes il avait légèrement insulté son intelligence et commander sa boisson à ses dépens, mais tout de même… Il était Archibald, propriétaire du Palais des Poupées, un fameux bordel du quartier fréquenté par de hauts dignitaires vaanis ! Et cette noirelfe… Qui était-elle ? Vraiment, qui était-ce pour menacer quelqu’un de sa stature d’une mort imminente aussi ouvertement ? Le doute venait tout juste de l'étreindre.
- Bien. Je vous l’accorde, nous avons pris un mauvais départ. Disons… Cent trente souverains.
- Cent dix.
- Cent vingt.
- Marché conclu.
- À la bonne heure ! S’écria-t-il en brandissant son verre avant de le terminer d’une traite. Elle est à vous !
- Retirez-lui cette ignoble laisse, répondit T’sisra en tirant une épaisse bourse de son sac, nous ferons sans.
La daedhelle se mit alors à sortir les pièces une par une et les étaler sur la table sous les petits yeux porcins et pétillants du marchand. L’affaire était conclue, son contentement sans égal, car sur ce point la noiraude n’avait pas tort : la dépression aurait très certainement eu raison de cette petite. Empochant son dû, Archibald fit demi-tour et quitta l’établissement, laissant la nécromancienne avec la moitié de son budget en moins.
- Doromos ? Vous voulez bien prendre soin d’elle ?
- Bien sûr patronne ! Viens voir p’tiote ! 'fin... T'es gigantesque, mais bon...
Et l’elfe vint s’asseoir aux côtés du cuisinier qui entreprit de communiquer avec elle. Malheureusement, à part hocher la tête ou regarder le sol, elle ne pipait mot. À croire qu’elle ne parlait pas du tout l’oliyan. Ce qui n’aurait pas été surprenant puisqu’elle n’était pas destinée à tenir une conversation.
- Suivant !
Doromos, l'elfe, Forgas, Nasser et Ungas.
_________________
T'sisra en bikini :
Dernière édition par T'sisra Do'ath le Mer 22 Jan 2020 - 23:21, édité 2 fois
Brohan Wulfekiin
Ancien
Nombre de messages : 507 Âge : 35 Date d'inscription : 23/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Ven 3 Jan 2020 - 17:18
Une bande de bras cassésUne intrigue de T'sisra Do'ath.
An 17 du Cycle XI, Bàrkios, Arkuisa de la première ennéadeBibliothèque de Thaar
Du haut de son âge vénérable, le vieil homme se penche sur le vieux grimoire. Ses lunettes posées sur son nez, l'homme de lettres parcoures les lignes qui suit de son doigt noueux. Des lanternes éclairent le bureau, faisant danser les ombres sur les murs, conçues de manière à ce que les flammes ne puissent échapper à leur prison ; Il ne faudrait pas que les flammes ne s'emparent de ces si précieux ouvrages. Et des ouvrages, les étagères en sont pleines. Du sol au plafond, du pupitre au plancher, et même sur les deux chaises sensément être là pour accueillir les visiteurs. C'est que l'archiviste est avare en connaissances et, n'étant pas le plus célèbre de la bibliothèque, ne dispose que de la plus petites des pièces allouées aux chercheurs. Un jour, peut-être, ira-t-il tenter de convaincre cette Milynéa de lui allouer plus d'espace. Peut-être... En attendant, le vieux chercheur s'accommode de celle-ci.
Les portes s'ouvrent, et les traverse un sang-mêlé en robe brune. "Mestre Fan'Baern ! Cela fait un mom" "Tututu tu tu !" L'interrompe le vieil homme, sans lever les yeux, pointant cependant son noueux index droit vers le plafond. S'écoulent une seconde, deux secondes, dix secondes, trente secondes... "Mestre F" "Tut tut !" Deux minutes, trois minutes... Et enfin, après près de cinq minutes, le vieil homme lève les yeux de son grimoire. "Mest" Le grommellement de l'ancien fait taire le jeune pressé. D'un geste lent mais précis, l'archiviste note un chiffre et quelques lettres sur le parchemin disposé à son coté, pose délicatement la plume sur son support, place un bâtonnet en guise de marque-page et referme soigneusement le grimoire qu'il était en train de lire. Puis il pose ses yeux sur le pauvre homme toujours fixé devant la porte, en silence. "Alors ? Parle, je n'ai pas tout mon temps !" Grommelle le vieil homme après quinze bonnes secondes de silence. Tout en sursautant, le messager répond. "Mestre Fan'Baern, euh... Oui. Il y a une rumeure, Mestre Jamal pense que cela peut vous intéresser. Il semble que quelqu'un cherche à monter une expédition pour explorer des ruines, dans le désert." "Des ruine ?" Le vieil homme se caresse sa longue barbe blanche. "Je n'en ai pas entendu parler, quel Prince Marchand le finance ?" "Aucun à notre connaissance." "Quel marchand alors ?" "Non plus." "Un investisseur étranger ?" "Nous l'ignorons." "Alors qui ?" "On ne sait pas trop, une inconnue. Le recrutement se fait depuis quelques jours dans l'auberge de..." "Peuh ! Encore des fous, une illuminée, ou des idiots qui croient avoir trouvé une carte au trésor sur un vieux bout de tapisserie." Conclue le vieil homme. "Va voir mon assistant, qu'il y aille si cela lui chante. J'ai mieux à faire avec ces recherches. Pour la Princesse d'Uldal'Rhiz, tout de même ! Allez, va !" Le vieux grincheux secoue sa main ridée pour faire signe au jeune métis de s'en aller, et reprend ce qu'il était en train de faire sans même savoir s'il a été bien entendu.
Deux jours plus tard, au cours de l'après-midiUne taverne de Thaar
Dans la file des candidats en tout genre, un homme paraît mal à l'aise. Bien que vêtu comme paré pour le voyage, il détonne de tous ces ivrognes malodorant ou de ces mercenaires armés jusqu'aux dents. D'arme il n'a qu'une épée courte ceinte à son flanc, dont il n'a pas l'air de savoir se servir. D'armure il n'a qu'un gilet de cuir, qui n'arrêterait probablement pas les crocs d'un loup. De réel équipement, il n'a avec lui qu'une sacoche remplis de bric, de brocs et de rouleaux à parchemins. L'homme semble tendu, méfiant, sur ses gardes, comme s'il ne voulait pas se mêler aux rustres qui l'entourent. Et quand il parvient enfin devant la table de ceux qu'il devine comme les recruteurs de cette mystérieuse quête, c'est pour lui un soulagement.
Dans un premier temps. Dans un second, c'est une surprise. Cette femme, qu'est-elle ? Une drow ? Une demi-sang ? Non pas que ce soit réellement important, mais un peu quand même. S'il se retrouvait enfermé au puy à cause de cette histoire, ce serait vraiment un mauvais coup du sort. Lui qui espérait être libre en fuyant sur ces terres... Mais pourquoi ce vieillard lui a ordonné de s'occuper de cette affaire ? Il est évident que ces gens ne savent pas ce qu'ils font ! Ce vieux pâteux, il doit être tout juste bon à savoir différencier lune bonne pintade d'un vieux poulet. Et celui-là, il est si vieux qu'il pourrait rendre son Souffle en grimpant sur un païm. Et l'autre, là, l'elfe, elle est là pour quoi ? Quant aux deux autres... Non, il y en a certainement d'autres qui attendent, avec du matériel, de l'équipement, et de quoi se protéger des dangers du désert. Bon... De toute façon, il n'a pas vraiment le choix. "Bonjour, je me nomme Iind Yanhajonn." Se présente l'assistant de l'archiviste. Et devant l'air dubitatif de ses vis à vis, qui se demandent probablement à quoi il pourait bien servir dans leur projet, quel qu'il soit, l'érudit poursuit. "J'ai cru comprendre que votre projet concerne des ruines, et je m'y connaît bien en ruines. Surtout celles du désert. Je parle aussi plusieurs langues, dont au moins trois dialectes zurthans, cela peut vous être utile. Et vous y avez probablement déjà pensé, mais il n'est pas aisé de savoir se repérer dans le désert. Or, cela fait partie de mes compétences."
T'sisra Do'ath
Modérateur
Nombre de messages : 1516 Âge : 129 Date d'inscription : 13/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans Taille : 171 cm Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Ven 3 Jan 2020 - 21:59
Automne, Oglicos, première ennéade de Barkios, an dix-sept, onzième cycle.
Celui-ci dénotait du lot au premier regard. D’une part, il portait plus de parchemins que d’armes, et d’autre part, ledit armement semblait avoir été équipé uniquement pour les circonstances. Et voilà qu’en plus il présentait des compétences dont manquait cruellement son expédition. Le hic, c’était Thaar. Au sein de la cité des maîtres marchands, toute aubaine se doit d’être scrupuleusement étudiée.
- Vos informations sont exactes. Je m’intéresse à certaines ruines du désert Zurthan. Vous comprendrez que je préfère ne pas m’étaler plus que cela sur le sujet ici. Expliqua T’sisra d’emblée afin de couper court à la moindre curiosité tout désignant les environs d’un vague geste de la main. Vos compétences linguistiques seraient très appréciées, d’autant que je comptais nous trouver un guide zurthan, mais si vous savez vous diriger dans le désert… J’imagine que nous en n’aurons pas besoin ?
La daedhelle leva l’index en direction de l’épée de l’archiviste.
- Vous n’avez pas fait mention de vos capacités combatives, vous est-elle utile ou est-ce simplement de l’esbroufe ? Demanda-t-elle dans un haussement d’épaules. Les deux me vont, simple curiosité.
Forgas plissait les yeux en observant le jeune homme, la vérité était que le bougre ne voyait plus les détails depuis bien des années déjà.
- M’avez l’air d’un type bien sympathique, et malin ! C’t’une sacrée veine qu’on a là. Vous causeriez pas l’zurthan vous autres ?
Les deux frères secouèrent négativement la tête, bien que la noiraude ait juré entendre un « non » être marmonné par l’un d’eux. S'ils se montraient peu loquaces en public, ces deux là n'arrêtaient pas loin des regards.
- Alors… On a d’la veine. Conclut le vieillard en révélant quelques dents manquantes dans un sourire. M'appelle Forgas, Forgas l'Increvable !
- Justement, et c’est le point le plus important, cette « veine ». Je ne connais pas d’érudit travaillant sur son propre compte. Où avez-vous été formé ? Pour qui travaillez-vous ? Je vous préviens de suite, je n’accepte aucun financement de la part de qui que ce soit. Les découvertes de cette expédition, s’il y en a, seront à moi. Et si j’estime que certaines découvertes ne doivent pas être ébruitées je dois pouvoir compter sur votre discrétion, dans le cas contraire nous aurions un problème. Vous me comprenez Iind Yanhajon ? La noirelfe avait planté son regard dans celui du jeune homme, elle écoutait son cœur et attendait sagement d’entendre sa réponse.
Si l'attitude de la drow pouvait sembler être de l'intimidation pure et dure, il s'agissait en vérité plus de méfiance qu'autre chose. Thaar était retorse et elle préférait prendre plus de précautions que pas assez.
_________________
T'sisra en bikini :
Brohan Wulfekiin
Ancien
Nombre de messages : 507 Âge : 35 Date d'inscription : 23/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Sam 4 Jan 2020 - 0:24
L'apprenti archiviste a fait mouche, il semble que les compétences qu'il a mentionné semblent bel et bien intéresser les organisateurs de l'expédition ! Il a donc ses chances d'être accepté dans l'expédition, et ainsi de suivre les ordres de son supérieur. Et avec un peu de chance, faire une découverte intéressante. L'apprenti espère ainsi obtenir une rôle plus intéressant qu sein de la bibliothèque, car traduire des livres de recettes ou copier les mémoires d'un vieux marchand gâteux, ce n'est pas franchement passionnant. Quant à supplanter le rôle d'un guide Zurthan... "Euh..." Par les mémoires d'Horace le sage, ils ne savent pas dans quoi ils mettent les pieds ! S'aventurer dans le désert, sans guide... Savent-il au moins où sont les ruines dont a parlé la grisotte ? Ces ruines existent-elles au moins ? Bah... Il le verra bien. Si Mestre Fan'Baern lui a demandé de participer à cette expédition, c'est qu'il doit bien y avoir une raison.
Au moins la dame a de bons yeux, pour remarquer son épée et le corréler à l'absence d'une mention de combat dans sa présentation. D'un air gêné, se massant l'arrère du cou avec la main, l'érudit regarde autour de lui avant de murmurer. "Et bien... en fait..." Le vieillard lui coupe la parole, s'exclamant qu'il le trouve sympathique. Ne le pensant pas spécialement mal élevé, le scribe en déduis que le vieillard est à demi sourd en plus d'être atteint de cataracte. Ah... Cela promet ! Songe l'homme de lettres, tandis que les gros bras avouent ne pas parler zurthan. Ce qui n'est pas surprenant, en soit, tant ces dialectes sont négligés par les vaanis. Et l'apprenti archiviste ne manque pas de lâcher un hoquet amusé en apprenant le surnom du vieillard. L'Increvable, et bien voyons !
S'en suivent alors un certain nombre de questions, bien que légitimes, auxquelles l'érudit aurait préféré éviter de répondre. Mais bon, elle auraient bien fini par se poser à un moment, alors autant en finir maintenant. Avec un peu de la gêne de celui qui doit faire trop tôt un aveu, l'homme répond. "Je suis, actuellement, un apprenti archiviste de la bibliothèque de Thaar. Je suivais autrefois mes études en Péninsule (ou presque), mais après un certain incident j'ai dû suivre l'archimage Nakor (ou presque) en Ithri'Vaan. N'ayant que trop peut d'affinité à la magie, je me suis retrouvé à suivre l'enseignement de Mestre Fan'Baern, ici, à Thaar. J'ignore quelles ruines vous comptez explorer, cependant je me suis spécialisé sur les... civilisations... hum... du désert. Et si je pouvais seulement trouver quelques pistes pour mes recherches, j'espère que cela pourrait me permettre d'avancer." Quelque peu intimidé par la sombrelfe (ou demi-sombre, il n'est pas trop sûr), le lettré se frotte nerveusement l'avant bras. "A vrai dire, je ne suis pas très bon bretteur... Plutôt mauvais, même. Et si c'est un lieux précis que vous cherchez dans le désert, il serait préférable de trouver un guide. Et je sais où l'on peut en trouver un."
T'sisra Do'ath
Modérateur
Nombre de messages : 1516 Âge : 129 Date d'inscription : 13/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans Taille : 171 cm Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Sam 4 Jan 2020 - 18:32
Automne, Oglicos, première ennéade de Barkios, an dix-sept, onzième cycle.
Une histoire particulièrement intéressante, que l’érudit venait tout juste de lui servir. Croisant les bras en détaillant le jeune homme de pied en cap, la daedhelle fronça légèrement les sourcils. Ainsi il aurait appris, au moins un peu, la magie ? Et possiblement vécu à l’Aurore durant un temps ? Il semblait, pour couronner le tout, qu’il connaisse ce bon vieux Nakor. Voilà qui titillait sa curiosité.
- Quel genre de magie avez-vous étudié ? Demanda la drow sans le lâcher du regard. Vous savez la pratiquer encore aujourd’hui ? Vous connaissez donc l'archimage ?
La noirelfe jeta un œil aux deux frères qui se contentèrent d’hausser les épaules. Doromos lui, bien trop occupé à tenter de communiquer avec l’elfe silencieuse, n’accordait aucune attention au recrutement. Seul Forgas débordait d’enthousiasme à l’idée de rempiler une fois de plus pour une aventure qu’il espérait aussi dangereuse que possible.
- Soit. T’sisra Do’ath, fit la daedhelle inclinant légèrement la tête en guise de salutation, je ne suis pas originaire de Thaar mais je connais un peu les mœurs de décadentes en vogue au sein de cette ville. Aussi vais-je réitérer mes conditions. Les découvertes seront à moi, de même, si j’estime que certaines informations doivent être tues, je dois pouvoir compter sur votre discrétion. Répéta-t-elle avec insistance en prenant bien le temps de détacher chacun des mots. Si vous nous trompez ou nous trahissez pendant ou après l’expédition, je vous donne ma parole qu’il y aura des conséquences. Et je ne mens jamais.
Laissant planer quelques secondes de silence afin de laisser à l’érudit le temps de bien réfléchir à sa décision, la daedhelle reprit dès qu’elle eut le sentiment que le jeune homme allait parler.
- Si tout ceci vous convient, votre salaire journalier sera de vingt-cinq écus. Il va de soi qu’un tel périple puisse comporter des dangers pouvant entraîner la perte partielle ou totale de certaines de vos capacités physiques comme cognitives, ou dans le pire des cas, la mort. Vous en êtes bien conscient ? Demanda-t-elle sur un ton aussi plat qu’à l’accoutumé. Concernant notre destination, je sais déjà dans quelle direction il faut nous orienter, si vous ne pensez pas être capable de nous guider par vous-même dans le désert, dans ce cas, j’ai hâte que vous nous présentiez le guide dont vous parlez.
_________________
T'sisra en bikini :
Brohan Wulfekiin
Ancien
Nombre de messages : 507 Âge : 35 Date d'inscription : 23/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Dim 5 Jan 2020 - 1:45
Les réponses amènent plus de questions, à croire que l'assistant archiviste se trouve devant les gardes de la ville pour une vérification d'identité. Drôle d'idée de penser à cela, mauvaise idée. Et en même temps, parler de magie n'était peut-être pas la meilleure des idées non plus. "Eh bien, comme je l'ai dit, mon affinité à la magie n'est pas fameuse. Eu point que j'ai dû renoncer à la pratiquer. Je ne connais pas l'archimagie personnellement, non, je n'étais alors qu'un simple apprenti (En quelques sortes). Quand à ce que j'ai étudier... Hum..." L'homme regarde à nouveau autour de lui, tendu. C'est ensuite en murmurant, s'étant rapproché de la table jusqu'à s'y coller, qu'il répond. "Je préfère ne pas en parler ici. Voyez-vous, c'est quelque peu délicat." Et la grisâtre, comme ses compagnons, semble comprendre car elle enchaîne sur sa présentation.
T'sisra Do'ath, un nom à priori à consonance eldéenne. Il s'agit sans doute d'une ressortissante, une ancienne esclave, une doeben, une demi-sang, ou qu'en sait-il ? Les possibilités sont nombreuses. Quoi que, esclave, elle n'en na pas le comportement. Il semble important en tout cas pour la dame de contrôler les découvertes qui ressortirons de l'entreprise, et l'archiviste comprend que ce point n'est pas négociable. Un frisson glacial traverse par ailleurs le corps du vaani en entendant la menace, suffisamment pour qu'il soit sûr de ne pas avoir envie de contrarier la... Noirelfe. Elle n'a pas besoin de mentionner les conséquences pour que l'humain devuine ce dont son peuple est capable, et il n'a pas envie de le découvrir avec certitude.
L'homme reste muet, déglutissant en fixant droit devant lui. Plus gêné encore que quelques secondes plus tôt, l'érudit allait répondre quand la noirelfe reprend sur un ton plus détendu. Attendez, quoi ? L'apprenti archiviste déglutit de plus belle. La perte partielle ou totale de capacité physique ou cognitive ? La mort ? C'est quoi cette histoire ? Le bibliothécaire observe une fois de plus la fine équipe, s'apprêtant à refuser sur le champ, quand il repense à ses recherches et à l'ordre de son maître d'apprentissage. Bon, si le mestre Fan'Baern pense que ces ruines peuvent cacher des choses intéressantes, ça peut bien valoir le coup de risquer sa vie. Allez mon vieux, un peu de cran ! "C'est d'accord !" Déclare l'érudit, avec conviction, tout en tendant la main devant lui. "J'accepte vos conditions, vous pouvez compter sur ma discrétion. Et pour le guide, eh bien... Si nous avons de la chance, il se trouve encore dans le quartier portuaire. Sinon, il va nous falloir aller jusqu'à Uldal'Rhiz, ou trouver un autre guide."
T'sisra Do'ath
Modérateur
Nombre de messages : 1516 Âge : 129 Date d'inscription : 13/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans Taille : 171 cm Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Dim 5 Jan 2020 - 18:13
Automne, Oglicos, première ennéade de Barkios, an dix-sept, onzième cycle.
T’sisra se fendit d’un sourire avenant et serra la main tendue par le jeune homme. Il semblait que la chance soit de leur côté, pour le moment en tout cas. Se redressant, elle s’écarta de la table pour désigner ses compères les uns après les autres d’un geste de la main :
- J’estime notre compagnie complète. Faisons donc les présentations comme il se doit. Doromos, notre aide de camp et cuisinier. On peut compter sur lui nuit et jour et ses talents de cuisinier… Sont hors concours, je peux vous l’assurer. Affirma la drow dans un sourire. J'ai déjà goûté.
- J’y pense ! S'exclama l'intéressé en portant un index boudiné contre sa tempe. Pour les provisions, comment est-ce qu’on fait ?
- Tenez, répondit la noirelfe en tirant de son sac une bourse plus petite que la première, mais… Pas de dépenses inutiles, nous sommes d’accord ?
- Qu’est-ce que vous entendez par « inutile » ? En cuisine, tout peut-être utile ! Tout ! De la moindre épice, au bourbon le plus travaillé ! Les arômes et les senteurs sont faits de tout petits rien, souvent de condiments qui nous paraîtraient inutiles, mais dès lors que votre palais en profite… Soupira-t-il en fermant les yeux comme s’il essayait de se remémorer le gout d’un plat. Plus rien ne vous paraît inutile ! Rien !
La jeune elfe, qui observait le petit bonhomme grassouillet du coin de l’œil, eut du mal à réprimer un sourire en coin. Et si Forgas acquiesçait quant aux dires du maître de la marmitte, les deux combattants n’en avaient très clairement rien à cirer.
- Dites-vous que notre voyage pourrait durer six ennéades comme sept ou huit. J’imagine que cela devrait vous aider dans le choix de vos achats ?
- Mh… Bien sûr, bien sûr ! Vous allez chasser aussi ? Non ? Son regard allait de la noirelfe aux frères Sarim. Dites-moi que oui, s’il vous plaît.
T’sisra opina du chef en même temps que les deux vaanis. Évidemment qu’ils chasseraient pour se nourrir, le désert n’est pas sans ressources après tout. Tout du moins pour ceux qui le connaissaient.
- Je vous fais confiance Doromos. Ensuite… Et sa main vint désigner l’elfe assise aux côtés du cuisinier qui n’osait pas regarder sa nouvelle propriétaire droit dans les yeux. Vous avez un nom ?
Le silence qui suivit devenait pesant, si bien que Doromos donna un petit coup de coude à sa voisine, l’enjoignant de se présenter. Sans succès, visiblement.
- C’est qu’elle est timide la donzelle, railla l’ancien en lui tapant gentiment dans le dos, on va pas t’manger !
- Vous êtes libre de vous lever et quitter cette auberge si ne souhaitez pas nous accompagner. Personne ne vous empêchera. Je ne suis, en revanche, pas certaine que ça soit la meilleure des solutions pour vous. Avertit la noiraude en cherchant le regard de l’elfe. Mais nous pourrons certainement faire un détour par l’Annon sur le chemin du retour. Qu’en dites-vous ?
- Si le voyage est plus long de quelques jours, je m’en plains pas !
- Je ne compte pas être là pour le retour alors vous savez… Souffla l’Increvable dans haussement d’épaules. Mais vous v'nez pas de vous délester de plus d'cents souverains pour elle ?
- Si, mais je suis une idiote. Et vous deux… Commença la noiraude en constatant l’impassibilité des deux combattants. Rien à foutre ? Très bien. Alors nous ferons ainsi.
Le cuisinier grassouillet se pencha pour mieux entendre ce que soufflait l’elfe, désormais plus désemparée qu’effrayée par la situation.
- Haradwen, qu’elle a dit la p’tiote.
- Haradwen, très bien. Ensuite, Forgas l’Increvable, bien décidé à mourir en faisant ce qu’il a toujours fait au mieux.
- ‘xactement, guerrier dans l’âme et jusqu’à ma mort !
- Et enfin, les frères Sarim. Nasser et Ungas. Ils ne sont pas très loquaces, mais je vous assure qu’ils sont très sympathiques malgré les apparences.
Dans un regard l’un pour l’autre, les deux hommes lâchèrent un léger rire avant de saluer le nouveau venu dans l’équipe.
- Iind, que diriez-vous de…
Un sifflement retentit dans l’auberge, interrompant la discussion. Trois hommes à la peau sombre et aux cheveux blancs venaient de pénétrer dans l’établissement. Des eldéens à n’en point douter, deux d’entre eux semblaient être des gardes du corps tandis que le dernier, plus richement habillé, portait une petite cagette de bois contenant divers bouquins et objets de collection.
- Vhukiir.Fit la noirelfe en saluant le puysard d’un signe de tête.Dos serus dosst xan'ss. Vhukiir. ~ Tu as tenu parole.
- Lu'Usstan noriam pholor dos ulu mir dossta.Répondit-il sèchement en venant déposer la cagette de bois sur la table.Dal yallt, Usstan inbal nau mzild n'belaern. Et je compte sur toi pour tenir la tienne. ~ À partir d’aujourd’hui, nous sommes quittes.
- Usstan neitar ulnar, dos zhal'la zhaun. Lu'unsty's, dosst dro qua'laen natha stath asdf'gvert… Dos ph'y'sik natha nez'rell a l'thir'ku, xuat dos talinth? Je ne mens jamais, tu devrais le savoir. Et honnêtement, ta vie contre quelques souvenirs… Tu es plutôt gagnant au change tu ne crois pas ?
Vhukiir se contenta d’un sourire mauvais pour toute réponse. Son regard passa rapidement au crible la troupe et l’on pouvait y lire le profond mépris qu’il portait à chacun de ses membres. Par ailleurs, les deux gardes du corps semblaient aussi débectés que leur maître, surtout par l’elfe.
- Ori'gato’s morfeth zhaunus udos neitar thalra 'sohna. Faisons en sorte de ne plus nous croiser si tu le veux bien.
- Xuil ssrigg'tul. Avec plaisir.
Les trois puysards tournèrent les talons et quittèrent l’auberge sans plus de cérémonie. Laissant un vague silence s’installer à la table, rapidement rompu par Forgas.
- Pas l’air commode ceux-là. Les connaissez d’puis longtemps ?
- C’est mon cousin. Il venait régler sa dette.
- Sympathique vot’ famille.
- Les eeldéens sont ainsi. Mieux vaut s’en tenir éloigné. Bien ! Enchaîna T’sisra en frappant des mains. Doromos, emmenez Haradwen avec vous et veillez à nous approvisionner correctement. Pour les autres, vous avez quartier libre jusqu’à ce soir. Nous nous retrouverons ici au crépuscule pour le souper, deux chambres sont déjà louées à mon nom à l’étage. L’une pour vous mes sires, l’autre nous autres les dames. Pour ma part j’accompagne Iind au quartier portuaire afin de rencontrer son guide.
Le cuisinier se redressa dans un sourire, invitant l’elfe à l’accompagner, tous deux quittèrent l’auberge alors que le petit bonhomme rondouillard s’épanchait déjà sur des trivialités culinaires.
- Aubergsite, mettez nous trois bières !
- On va bien s’entendre. On garde un œil sur vos affaires.
- Tant mieux, vous avez de quoi vous occuper pendant le voyage ? Demanda la drow qui, face au silence des uns et des autres, eut sa réponse rapidement. Non. Très bien, je vais me procurer un jeu de dés et un paquet de cartes sur le chemin. Iin ? Je vous suis. Si votre guide n’est plus là, ce n’est pas grave. Nous irons à Essalia pour en trouver un. C’est une petite ville de voleurs et d’arnaqueurs, je veux bien vous le concéder, mais j’ai plus confiance en ces gens là qu’en n’importe quel prince marchand. Au moins eux, n'ont pas la loi de leur côté.
_________________
T'sisra en bikini :
Brohan Wulfekiin
Ancien
Nombre de messages : 507 Âge : 35 Date d'inscription : 23/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Jeu 9 Jan 2020 - 17:36
La noirelfe serre la main de l'archiviste, l'accord est validé. Tandis que le bien en chair Doromos vante les bienfaits des arômes dans la cuisine de tous les jours, l'érudit observe nerveusement autour de lui. Désormais que le groupe d'expédition s'est formé les autres candidats, pour certains déçus, repartent d'où ils sont venus. Et cela rassure l'homme de lettre qui se sent décidément très mal à l'aise au milieu de tous ces sans le sou dont certains, il en est certain, seraient prêts à vendre père et mère pour trois piécettes. L'idée de voyager sous les ordres d'une de ces elfes sombres ne rassure déjà pas l'archiviste, et devoir composer avec plus de gens louches encore lui serait difficilement supportable. Encore que le bonhomme reste persuadé que quelques hommes d'armes de plus ne seraient pas superflu afin de traverser le désert.
Les pensées du nouveau membre de l'équipe reviennent à son entourage alors que le vieillard prononce ce qui semble être le nom de l'elfe. Haradwen, un nom elfe typique, dont la signification pourrait être révélatrice. Puis vient la présentation du vieux Forgas, dont l'objectif ne rassure pas l'archiviste. Et enfin restent les deux frères silence, qui n'inspirent pas nécessairement plus de tranquillité à l'érudit. A priori c'est là la composition complète du groupe d'exploration des ruines, le futur guide mis à part. "Iind, que diriez-vous de…" De quoi ?
L'humain tressaille en voyant approcher les eldéens, se pressant de sortir de leur passage. Et bien que parlant couramment plusieurs langues, le polyglotte ne capte rien de l'échange qu'il y a entre l'eldéen et la chef d'exploration. Encore qu'il lui semble avoir reconnu le mot signifiant "vie", sans vraiment qu'il n'en soit certain. La respiration de l'érudit ne revient à la normale que lorsque les trois impressionnants eldéens disparaissent par les portes de la taverne, et il écoute avec une certaine attention la conversation de ses nouveaux compagnons d'aventure. Que la dénommée T'sisra parle ainsi de ses semblables, sa famille qui plus est, est étonnant. Et à la fois, c'est peut-être cela que l'archiviste trouve le plus inquiétant à propos de cette race : les relations à la fois amicales et conflictuelles qu'ils entretiennent entre eux. "Merci bien, répond l'érudit à l'énonciation des chambres, cependant j'ai ma chambre près d'ici. Je vous retrouverai demain, à l'heure du départ." Quant à savoir si l'apprenti a de quoi s'occuper, eh bien ses livres et parchemins lui seront grandement suffisant. Invité par son nouvel employeur à prendre le chemin du port, l'érudit salue alors ses futurs compagnons de voyage. "A demain, pour le départ."
Port de Thaar
Dès lors qu'Iind s'approche du quartier portuaire, son malaise face aux plus démunis refait surface. La noirelfe sur ses pas, l'érudit se dirige malgré tout vers une taverne de la rue principale, l'une des premières que les nouveaux visiteurs peuvent découvrir en arrivant par les mers. L'établissement ne sort pas de la norme, plutôt commun selon les standards thaari. Les clients, majoritairement des marins, sont déjà bien imbibés en cette heure avancée. Pour qui cherche un guide ou un traducteur en Ithri'Vaan, c'est aussi le lieu idéal : en effet, ces gens de service ont pris l'habitude de s'y retrouver. De petites à moyennes bourses, ces autochtones louent leurs savoirs de la région aux nouveaux venus lorsque nécessaire. "Par ici." Déclare l'apprenti archiviste, menant sont employeur vers une seconde salle de l'établissement.
Plus petite que la salle principale, l'arrière-salle est aussi plus cossue et moins peuplée que celle qu'ils ont traversé. Des séparations de toiles pendent du plafond, par dessus lesquelles planent une fumée aux multiples odeurs. Parcourant le "couloir" comme s'il en avait l'habitude, l'apprenti archiviste s'arrête devant l'un des cocons. "Nous avons de la chance, il est là." Dans le cocon sont disposés des coussins, autour d'un étrange outil duquel sortent plusieurs tuyaux. A coté, tenant en main l'embout de l'un des tuyaux, un homme est a demi allongé sur les coussins. "Je te salue, Marcheur du désert." Interpèle l'érudit en un dialecte zurthan. L'homme se retourne, révélant son visage fin au teint hâlé. Deux grands yeux hypnotiques, un nez aquilin et un sourire malicieux, son visage lui donne un drôle d'air de rapace. Une chevelure argentée bien fournie encadre son viasge, descendant en longues boucles jusque plus bas que son cou. Et en même temps qu'il se tourne vers son interlocuteur, l'homme avachi laisse découvrir le hibou qu'il est en train de caresser de sa main libre. "Je te salue, Manieur des mots." Désignant la noirelfe l'érudit reprend, en oliyan cette fois-ci. "Je te présente T'sisa Do'ath, une voyageuse qui a besoin d'un guide." Les lèvres fines de l'homme du désert s'étirent un large sourire. "Je te salue, T'sisa Do'ath. Je suis Zoran, un Marcheur du Désert." Se présente l'homme-rapace, sur un ton doucereux. "C'est le guide dont je vous ai parlé." Désigne l'érudit à la noirelfe. "Prenez place et discutons. En quoi mes services peuvent-ils vous être utiles ?"
T'sisra Do'ath
Modérateur
Nombre de messages : 1516 Âge : 129 Date d'inscription : 13/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans Taille : 171 cm Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Ven 10 Jan 2020 - 1:54
Automne, Oglicos, première ennéade de Barkios, an dix-sept, onzième cycle.
La noirelfe emboita le pas de l’érudit avec un large sourire sur le visage et les yeux rieurs. Si tout ne se déroulait pas comme prévu, au moins l’expédition prenait forme. Si ses membres ne ressemblaient pas réellement à ce qu’on attendrait d’une véritable équipe de choc, tous lui paraissaient assez sympathiques et surtout moralement bons. Elle pouvait se tromper, bien sûr, mais pour l’heure, la drow semblait particulièrement satisfaite. Et elle suivit le thaari au travers des venelles aux odeurs exotiques et des rues colorées, l’animation allait bon train nuit et jour à Thaar. Il y avait quelque chose ne presque fascinant en cela, la cité-État ne dormait jamais vraiment. Sans cesse, elle pulsait, comme un cœur faisant vivre toutes les régions environnantes.
Enfin, lorsqu’ils pénétrèrent le quartier portuaire et atteignirent leur destination, la noirelfe effaça son sourire pour reprendre son air habituel. L’odeur de cette taverne vous agressait les narines sans même avoir franchi la porte. L’air marin emprunt de transpiration mêlée à l’alcool, il fallait le sentir par soi-même pour y croire. Mais les odeurs de ce genre ne l'insupportaient pas pour non plus autant. La nécromancienne avait connu bien pire. Leur passage dans la salle principale fut bref, Iind la mena à l’arrière. Une pièce beaucoup plus calme et moins peuplée, où les esprits se détendent en fumant des épices ou des mixtures dont elle ignorait la composition.
Les présentations faites, dans un dialecte qu’elle ne comprenait pas le moins du monde, elle prit place, suite à l’invitation, sur l’un des coussins. Le guide avait tout l’air d’un ahuri complet, mais… Après tout, les membres de son expédition n'avaient pas tous l'air fiables au premier abord. Alors pourquoi pas ?
- Iind affirme que vous connaissez le désert zurthan mieux que quiconque ici à Thaar. Aussi vais-je le croire sur parole. Commença la noirelfe en tirant une carte de son sac pour la déplier et la montrer à l’étrange hurluberlu. Je veux atteindre cette région du désert, ce que j’ai à y faire ne regarde que moi pour l’heure. Le problème étant que survivre dans le désert n’est pas toujours une mince affaire. Je ne connais pas les tribus zurthanes que nous pourrions croiser en chemin et je suis incapable de discuter avec les autochtones. Il nous faut un connaisseur, quelqu’un qui puisse nous mener au travers des territoires hostiles et nous éviter les dangers les plus mortels. Expliqua-t-elle en fixant le guide droit dans les yeux avant de se pencher sur la carte. Pensez-vous être l’homme de la situation ?
Spoiler:
_________________
T'sisra en bikini :
Brohan Wulfekiin
Ancien
Nombre de messages : 507 Âge : 35 Date d'inscription : 23/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 37 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Jeu 16 Jan 2020 - 0:04
L'étrange guide aspire une bonne bouffée de son instrument puis expire une blanche fumée à l'odeur d'épices. Ses grands yeux passent ensuite des toiles à la noirelfe, et de la noirelfe à la carte tandis que l'homme s'y penche. Le hibou lâche une sifflement de mécontentement alors que la main de son maître cesse de le caresser pour rejoindre la carte. La manche remonte légèrement jusque son poigner, révélant une main décorées d'entrelacs noirs, au moment où le doigt du guide dessine le parcourt indiqué par la comandataire. Tirant sur son tube à fumée pour crée un autre nuage de fumée, l'homme réfléchit à demi-voix. "D'abord passer par guet de Mezo'Rhabil, beaucoup de passage, ravitaillement possible. Ensuite, passage des Pierres levées, mais attention pas trop au sud... Mhmh, ndiyo..." Un volute de fumée plus tard, le guide se tourne vers la sombrelfe. "Oui, assurément. Je peux guider jusque là. Il faudra bon équipement pour le désert." Le zurthan reporte son regard sur la carte en pointant tour à tour plusieurs zones sans repère. "Jusqu'ici, pas de problème. Après, grands dangers. Ici dunes maudites, surtout pas approcher. Ici territoire zurthan, pas de problème si respecter les tradition. Mais ici bloqué par Jardin des Cent milles êtres, grand malheur si nous traversons. Seule solution, passer par grande mer des sables puis Crevasses Suintantes." Reportant son regard sur la noirelfe, un large sourire aux lèvres, le guide conclue son analyse. "Cette traversée sera dangereuse, nécessité est d'être bien préparé. Mais, si les facéties des djinns ne vous font pas peur, alors nous aurons une belle aventure."
D'abord rassuré, le visage de l'apprenti archiviste devient de plus en plus livide à mesure que le zurthan énonce les difficultés du voyage à venir. Presque machinalement l'érudit saisit la cruche posée sur la table basse devant le guide pour en boire quelques gorgées du contenu, ce afin de calmer sa nervosité. Mal lui en pris, la boisson âcre lui tire une grimace qui ne manque pas de faire rire le zurthan. "Tiens, mange pour aller mieux." Conseille le guide en lui tendant une sorte de petite galette sur laquelle est étalée une confiture pâteuse. L'érudit ne se fait pas prier, mais sitôt le goût amer de l'aliment imprègne ses papilles que l'homme recrache ce qu'il n'a pas avalé. Le zurthan hausse les épaules et avale d'une seule bouchée tout une galette, avant de s'essuyer les doigts sur une serviette et reprendre les caresses du hibou. "Alors, T'sisa Do'ath, quand prenons-nous la route ?"
Légende:
Dialogue en dialect zurthan.
T'sisra Do'ath
Modérateur
Nombre de messages : 1516 Âge : 129 Date d'inscription : 13/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 124 ans Taille : 171 cm Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro') Lun 20 Jan 2020 - 16:01
Automne, Oglicos, première ennéade de Barkios, an dix-sept, onzième cycle.
Il parlait et elle écoutait. Il expliquait, assez succinctement plus poue lui-même que pour les autres, le détail de la route à prendre, sans s’épancher outre mesure sur les possibles dangers à rencontrer. Quoi de plus normal après tout ? Il était un guide, pas un informateur. Iind, lui, n’en mènait pas large, cependant la daedhelle n’en fut pas particulièrement étonnée. Il ne semblait pas être le genre d’homme à s’aventurer où que ce soit, mis à part entre les rayons poussiéreux des bibliothèques vaanies.
- Nous partons demain matin. Retrouvez-nous devant la Grande Bibliothèque de Thaar à la première heure. Répondit la daedhelle en tapotant doucement le dos de l’érudit n’étant pas parvenu à avaler ce qui lui avait été offert. Nous irons vers l’Est dans un premier temps, jusqu’à Ulda’Rhiz, sans aller jusqu’à s’y arrêter. Après quoi, toujours plus à l’Est, nous longerons les Plaines Brulées par le Nord avant d’arriver aux portes du désert Zurthan. Et à partir de là… Nous compterons sur vous.
T’sisra se redressa en invitant Iind à faire de même. Tout était réglé, ou presque, puisqu’il restait un dernier point à éclaircir.
- J’imagine ne rien vous apprendre concernant les risques du voyage, aussi j’estime que vous savez d’ores et déjà dans quoi vous vous aventurez. Votre salaire sera de vingt écus journaliers tant que vous resterez à notre service. Et, évidemment, si vous nous trahissez vous le payerez. Mais je suppose que je ne vous apprends toujours rien. Conclut la noirelfe en inclinant légèrement le buste. Si ces conditions vous conviennent, soyez là à l’heure demain matin.
Et elle tourna les talons pour sortir du « cocon », Iind sur ses talons. Précisant qu’il devra lui aussi se présenter à l’heure le lendemain, elle prit la direction de l’auberge où les autres séjournaient, non sans faire un détour par le marché afin de trouver de quoi passer le temps lors de leurs futures soirées au milieu de nulle part.
_________________
T'sisra en bikini :
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: [Terminé] Une bande de bras cassés. (Brobro')