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 [DC] Fímbor Main d'Or - Terminé

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Ilm’ryn Mlezziir
Drow
Ilm’ryn Mlezziir


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Date d'inscription : 09/01/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 522 ans
Taille
: 210 cm
Niveau Magique : Maître.
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MessageSujet: [DC] Fímbor Main d'Or - Terminé   [DC] Fímbor Main d'Or - Terminé I_icon_minitimeJeu 9 Jan 2020 - 17:24

Identité
Nom/Prénom : Fímbor Main d'Or
Âge/Date de naissance : 738 :X soit 281 ans
Sexe : Masculin
Race : Dawi
Faction : Zagazorn
Alignement : Loyal Bon
Liens notables :
° Grimeldha Long-Nez - Compagne
° Alanya de Broissieux - Relation amicale
° Pénélope de Broissieux  - Relation très amicale
° Yggddar Frappe-Rune - Connaissance de nom

Particularité :
° un gros accent quelle que soit la langue parlée
° un bidou à nul autre pareille
° fume beaucoup
° mange énormément
° boit comme un trou
° a une fâcheuse tendance à critiquer tout et n’importe qui


Métier : Forgeruniste
Classe d'arme : LA HACHE (Corps à corps)


Possessions & Equipements :

Equipement personnel :
-une hache à deux mains
-un bouclier dans le dos
-une hache à la ceinture
-un heaume
-une cotte de maille
-des vêtements en tout genre
-un sac de cuir dans lequel on retrouve les principaux outils de forgeage

Possessions du Clan à Alonna :
-une forge
-une ferme
-quelques poneys
-quelques bœufs, poules et moutons

Apparence :

  • Taille : Un mètre et quarante-deux centimètres
  • Couleur des yeux : Bruns sombres


Jadis, Fimbor arborait une crinière rouge comme la braise et tous s’accordaient pour le trouver beau. Bien que peu porté sur la plastique, il n’en était pas moins robuste et costaud. Nul abdos pourtant ne semblait jaillir des alentours de son nombril mais bien au contraire une belle bedaine caractéristique de son clan. Oh évidemment nous sommes loin de l’obésité qui effraie tant les Hommes et qui est inconnue aux Elfes mais ce ventre bien que rond allait de pair avec des bras et des jambes forts, dodus et musclés. Les bras parlons-en ! Imposants à force de battre le fer, ils sont recouverts de poils bruns qui néanmoins disparaissent de la main au coude. L’ardent brasier qui représente le quotidien de Fimbor n’est sans aucun doute point étranger à cette disparition. Comme tout Nain masculin qui se respecte, le forgeron arborait une toison pectorale presque aussi rougeoyante que sa barbe !

Mais décennies après décennies, les couleurs quittèrent le Dawi. Le blanc et le gris remplacèrent le roux et le brun. Sa vision commençât à diminuer et son ouïe à défaillir… Mais ses muscles, bien que déclinants, tinrent bon. Aujourd’hui, plus de quinze ans après les catastrophes de Kirgan, le quotidien de Fimbor est plus athlétique et il garde une certaine vigueur physique.
Mais si jadis on lui reconnaissait une certaine beauté selon les canons du Petit-Peuple, il en est autrement aujourd’hui. Les traits creusés par les ans et les épreuves de la Vie l’ont profondément marqué. Ses rides nombreuses lui font ressortir un nez imposant et ses cheveux, désormais fins et tombants, l’obligent souvent à se raser le crâne. Tandis que ses cheveux s’effritent, sa barbe quant à elle est plus soyeuse qu’elle ne l’a jamais été. Même les chats viennent parfois se blottir entre sa barbe et son torse blanchissant.
Personnalité :

Si Fimbor vivait dans un Disney, il serait sans aucun doute Grincheux. Il lui ressemble en tout point. Quand il parle c’est pour critiquer tout et n’importe quoi. Nulle chose dans ce bas monde ne trouve grâce à ses yeux. Cela commence par un racisme primaire. Il n’aime ni les Hommes, ni les Elfes, ni leurs cousins sombres. Pourquoi ? Parce que son père n’aimait pas les oreilles pointues, quelle que soit leur couleur. Déjà. Et la haine de l’Elfe ça s’entretien. Quant aux Hommes… Faut-il vraiment faire une liste ? Querelleurs, petites natures, brailleurs, incapables de s’entendre et bons à rien. Autant les Elfes ont des atouts, c’est dur de l’admettre mais c’est ainsi. Mais alors les Hommes… C’est simple, ils font tout moins bien. Leurs armes sont d’une qualité médiocre, leurs constructions sont faites avec une partie de leur anatomie destinée aux basses besognes et même pour choisir un Roi il faille qu’ils s’entretuent. Estréventains, Wandrais ou Péninsulaires, de toute façon ils veulent l’or des Nains et le secret de leurs alliages. Tous des rats.

Mais ce vieux Nain a aussi des qualités, elles sont si rares qu’il faut au moins lui accorder ça. Premièrement c’est un père poule et tout ce que ça implique. Il prend l’éducation de ses enfants et petit-enfants très à cœur et a toujours été présent pour eux. Ensuite il est d’un naturel bon, certes cela ne se voit pas au premier abord mais Fimbor hait plus que tout le mensonge et les dessous de table. Il se considère comme loyal envers ses idées et son peuple et méprise les menteurs, les traîtres et les assassins.

Enfin il est bon de s’attarder sur les rapports qu’entretien le vieux nain avec ses pairs. Etant donné qu’il s’est « exilé » dans le Royaume humain de la Péninsule en compagnie des quelques survivants de Kirgan, il n’a aucune raison de porter un jugement envers le nouveau roi du Zagazorn et accessoirement il s’en fiche allègrement. Il faut un roi. Cela aurait pu être lui ou un autre, le nom importait peu à Fimbor.

Concernant la communauté naine à Alonna, le vieux Nain la dirige d’une main de fer dans un gant de velours en tant que Vieille-Barbe. En effet, son âge avancé, son expertise dans l’art de la forge et surtout son aura en tant que chef d’une myriade de clans décimés, l’a propulsé en quelques années à un des rangs les plus élevés de la hiérarchie naine en Alonna.

Pour terminer, quelques mots envers sa tendre sont de rigueur. Persuadé de sa mort et dévasté par les récits que lui ont fait ses descendants, le vieux forgeron s’est muré dans le silence depuis bien longtemps, n’entrouvrant ses lèvres qu’à de rares occasions. Il ignore que cette vieille bique écume ce vaste monde et respire bel et bien.


Capacités magiques :

Il est important de noter qu’au commencement, Fimbor n’était pas le plus éveillé des Nains, bien au contraire. Les runes, l’Art, toutes ces choses abstraites cela ne l’intéressait pas. Non pas qu’il y était opposé ou qu’il manquait de considération pour ces choses étranges, disons plutôt que cela ne l’intéressait pas. Son Art à lui c’était la forge, sentir la chaleur ardente des flammes lui griller les poils de la barbe, humer cette odeur de fer forgé et surtout entendre le son mélodieux du marteau heurtant le métal rougeoyant. Voilà sa passion, son métier, sa vie. Pourtant Mogar en décida autrement puisqu’il partagea sa vie avec une runiste au talent initialement douteux mais qui s’affirma avec les ans. Dès lors, Fimbor dût accepter d’évoquer cette magie spéciale autour d’un bon gigot saignant et entre deux gorgées de bière. Au début (sous-entendu les vingt premières années) il n’écoutait que d’une oreille distraite les affabulations de sa compagne. Mais avec le temps et prenant en compte le travail faramineux de Grimeldha, il en vînt à s’intéresser à l’Art des runes. Et alors forgeron et runiste se mirent à travailler ensemble çà et là. Lui forgeait, elle enchantait, en soi rien de bien méchant. Le Nain apprit malgré lui les bases des runes auprès de sa tendre. Evidemment l’apprentissage fût plus long qu’un initié car il apprenait sur le tas et par brides mais année après année, décennie après décennie, ses connaissances devinrent de plus en plus complètes.

Et puis vînt un jour durant lequel Fimbor demanda au clan de sa compagne la permission d’apprendre officiellement cet Art dans le but de le conjuguer avec sa maitrise de la forge. Ils acceptèrent. Et durant les décennies qui suivirent, il écouta, travailla et tenta moult créations. Mais là encore l’apprentissage fût long car le Dawi devait se spécialiser à la fois dans la forge pour faire honneur à son Clan et dans l’Art de forger des runes à même les métaux. Il étudiait et travaillait à Kirgan quand le Voile s’abattit sur la ville. Il perdit ses outils et ses maîtres mais sa vie fut préservée. Depuis la Malenuit, Fimbor n’a plus forgé une seule rune par manque d’outil et d’envie, sans pratique son doigté diminua allègrement, mais ses connaissances elles, restèrent intactes.

Spécialisation : Forgerune élémentaire [++Air / + Eau / +/- Feu]
Runes simples/complexe : A perdu la main, sera réapprit inRP






Histoire

738:X _ Naissance.
750:X _ Débute son apprentissage auprès des forgerons de son clan.
802:X _ A 64 ans, scelle un Pacte de fidélité avec Grimeldha Long-Nez
803:X _ Devient Altrommi forgeron
807:X _ Premier enfant à 69 ans
844:X _ Dernier enfant à 106 ans
865.X _ Devient Langktrommi forgeron et débute son apprentissage de la forgerune
938:X _ Devient Gnomtrommi du clan Long Nez
996-997:X _ Guerre contre les Drows
Fin du Xe _ Est à Kigran lors du Voile
An 4 _ Arrivée des rescapés à Alonna


Prologue


Tout débuta, il y a plus de deux siècles, presque trois. A cette époque le monde était foutrement plus simple. Les contrées du Septentrion étaient alors gouvernées par de riches et puissants Thanes, eux-mêmes soumis à Kirgan la Magnifique. Une ville taillée à même la montagne, s’enfonçant dans ses entrailles sur des distances que vous ne puissiez imaginer. Ses salles étaient immenses, d’une hauteur à rendre risibles les donjons humains, décorées avec plus de richesses que vous n’en verrez jamais et peuplées par d’innombrables artistes en tout genre. Au-delà de la cité en elle-même, c’est son emplacement qui le rendait tout aussi exceptionnel. Elle se trouve aux abords de la Haute Virnée, territoire d’une richesse infinie en métaux de tout genre. Les légendes racontent qu’il en coule des cascades d’or et de diamants. C’est aussi là-bas que l’on extrait le métal le plus pur pour la fabrication d’armes et d’armures en tout genre.

C’est dans cet environnement que je naquis en l’an 738 dans le clan Main d’Or. Ses membres étaient partout, dans chaque cité du Grand Royaume une forge de notre clan tournait à plein régime. Nous étions alors des forgerons désirés et respectés. Main d’Or, quel nom. Que voulez-vous dire de plus ? De là à dire que nous étions les meilleurs, le doute est trop grand. Néanmoins je l’affirme, nous étions les plus exigeants de Kirgan.

Je suis né dans une famille aimante, troisième et dernier enfant d’une fratrie composée de deux filles et un garçon. Quelle surprise ! Comme quoi la nature peut parfois vous sourire. Et de vous à moi, grandir au près d’une sœur de dix-huit ans votre aînée, ça vous marque. Je me souviens qu’elle me taillait la barbe pendant mon sommeil cette enflure ! Mais bon, en y repensant… Qu’est-ce qu’on s’amusait…
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Chapitre Premier – La nostalgie du passé
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En tant que membre du clan Main d’Or, mon destin était tout tracé. Je serais forgeron, comme mon père avant moi et son père avant lui. « Le meilleur des forgerons » que je disais. C’est à l’âge de douze ans que je fusse prit comme apprenti par mes pairs. A cette époque, il n’était pas question de forgeage, je devais débuter par les tâches ingrates mais ô combien importantes tel que le nettoyage de la forge, les courses à travers Kirgan pour ramener outils et matériaux à mes maîtres ou même le maintien du brasier. Des tâches peu intéressantes, parfois simples mais nécessaires pour le bon fonctionnement du lieu. Mes tâches permettaient à mes maîtres de travailler sans se soucier des broutilles du quotidien, ils n’avaient qu’à se concentrer sur leurs créations et je me chargeais du reste.

Je peux vous le dire sans détour, mon enfance fût joyeuse et même si mon travail à la forge lui prenait l’essentiel de ses journées, mon père a toujours su trouver du temps pour moi. C’est lui qui m’initia aux armes, à la tactique et au dressage. Tout forgeron que j’étais censé être, je devais toutefois savoir me défendre si je voulais être en capacité de défendre une famille. Mon art de la guerre n’a jamais été très poussé je le reconnais et je n’ai jamais été très bon dans ce domaine d’ailleurs. Cela dit je connaissais un garnement qui brillait dans cette voie ! Dorin qu’il s’appelait. Issu d’un petit clan d’éleveurs, il se voua corps et âme au combat, à la tactique ainsi qu’à la grande tactique. Nous étions de bons amis qui jouions -comme tout Dawi barbu qui se valait- régulièrement à la guerre. Nous formions des groupes de cinq ou six qui s’affrontaient pour prendre possession d’un rocher dans les vertes plaines autour de la cité. Comme je vous l’ai dit, je n’étais pas le meilleur, loin de là… Alors je m’arrangeais pour être dans l’équipe de Dorin… Quel meneur ce Dorin ! Nous étions prêts à prendre un sale coup pour le défendre, c’est dire le charisme du bougre ! C’est avec lui que je m’entraînais à manier la lance et la hache pour ensuite reproduire ses coups devant mon paternel. Je pense que sans le concours de ces deux forces de la nature, je n’aurai jamais pu progresser.

C’est aussi grâce à lui que j’ai pu pratiquer le dressage. Enfin, ‘dressage’ est un bien grand mot, disons plutôt que j’ai appris à monter grâce à sa famille qui élevaient de belles et forts bêtes qu’ils vendaient à l’armée de Kirgan. Là encore, le but n’était pas tant de devenir un cavalier d’élite. Selon père, ‘un Dawi sachant monter une telle horreur sera capable de monter n’importe quoi’. Autant vous dire qu’entre la forge, les arts martiaux et le dressage je ne dormais presque plus !

Vînt cependant le temps de choisir, si on pouvait appeler cela un choix. A vingt-cinq ans, les exigences de mes maîtres s’accrurent et je dû délaisser le dressage, me contentant alors de monter çà et là quelques bêtes considérées comme calmes. Toutefois les armes ne m’abandonnèrent point. Tout Dawi qui se respecte doit pouvoir se battre et même si je ne m’entraînais pas avec la même rigueur que lors des années précédentes, nous prîmes père et moi une journée dans l’ennéade pour se consacrer à ce devoir.

Je vous parle beaucoup de père mais mère a été d’une toute aussi grande importance. Déjà parce que c’est elle la force tranquille de la famille et je peux vous dire que quand elle veut quelque chose, elle l’obtient. C’est elle qui m’enseigna le respect des Dieux, l’art de la négociation mais aussi le calme et la maîtrise de soi. Si père était un extraverti sans filtre de premier ordre, mère observait, jugeait, puis parlait. Je pense que malgré mon caractère de sanglier hérité du paternel, mon esprit et mes habitudes ont quant à elles, été initiées par ma mère. Grande commerçante, c’est également elle qui m’apprit le langage des hommes de la Péninsule. Et pour être tout à fait honnête, je crois que j’étais bien meilleur pour apprendre une langue que pour me battre ou chevaucher.
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Chapitre Second – De l’Art des Main d’Or
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L’année 802 fut à mon sens l’une des plus importantes de mon existence. Je me souviens que je n’avais pas fermé l’œil de la nuit et que je m’étais changé des dizaines de fois tellement je suais. Quelle pression mais aïeuls ! Ce jour-ci l’air était frais dans les montagnes et l’astre lumineux brillait de toute sa puissance dans un ciel sans nuage. Mon père m’avait bien dit qu’il était de mon devoir d’assurer l’honneur du clan tandis que ma mère me fit jurer de ne jamais me détourner d’elle. Elle, c’est Grimeldha du clan runiste des Long-Nez. C’est son caractère qui fit mouche, elle était capable de me faire sourire et ma froideur ne l’a jamais fait fuir. Mais surtout, alors que je ne m’y attendais absolument pas, elle semblait comprendre mon attachement pour l’art de mes ancêtres tout comme je compris le sien. Nous nous sommes mutuellement acceptés et en cette deuxième année du huitième siècle, nous avons scellé un Pacte de Fidélité. Dès lors, nous avons habité ensemble et l’année qui suivi, je devinsse Altrommi forgeron. Un Maître dans mon art, désormais capable d’enseigner. Aussi, je me mis en quête d’élèves. Deux furent trouvés, un neveu et un cousin qui me rejoignirent dans la forge de mes Maîtres. Le fait de rester auprès de ceux-ci était important à mes yeux, un bon moyen d’éviter de prendre trop de responsabilités d’un seul coup. Avec ces forgerons d’un âge mûr à mes côtés, je pus poursuivre ma progression autant dans l’art de forger que dans celui de l’apprentissage.

Quelle joie de pouvoir prendre mes premières commandes indépendamment de mes Maîtres et garder la majorité des recettes ! Ceci dit, il y eût une petite déception dans mon cœur quand je découvris que mes premières demandes consistaient en la forge d’outils aussi basiques que des clous ou des marteaux… M’enfin, il faut un début à tout n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, j’ai quitté l’ombre protectrice de mes Maîtres pour ouvrir ma propre forge en 807, l’année de naissance de mon premier rejeton.

A cette époque je travaillais beaucoup, un peu trop si l’on s’en réfère au rythme des Péninsulaires. C’est -à mon sens- l’un des maux de notre peuple, une passion réelle et profonde envers notre profession, nos réalisations qui aspire notre temps et notre concentration plus que de raison. Nous venons à en négliger notre propre famille, voire notre santé. Je ne vous raconte pas le nombre de brûlures et sur-brûlures que j’ai aligné à force d’enchaîner les heures à la forge. En un sens, je regrette aujourd’hui de ne pas avoir passé plus de temps aux côtés des miens, mais tout ce temps passé au plus près des flammes ardentes a fait de moi le forgeron que je suis aujourd’hui. Il est facile de lister ses regrets mais n’oublions pas qui nous sommes aujourd’hui et comment nous en sommes arrivés là.
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Chapitre Troisième – Foutues runes
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844. J’ai dépassé le siècle malgré une foutue grippe ! Mais surtout, me voici de nouveau père. Tout ce petit monde commençait à s’accumuler dans les pièces de la petite maisonnée et le calme tout relatif qui y régnait il y a encore quelques décades s’est mué en une succession de cris, de pleurs, de bêtises et autres joyeusetés que seuls les parents connaissent. Avec tant d’enfants à s’occuper, Grimeldha et moi-même devions délaisser une partie de notre travail respectif pour pouvoir subvenir aux besoins de notre progéniture. C’est aux alentours de cette date que j’ai commencé à m’intéresser aux runes des Long-Nez.

42 ans de vie commune avec cette bonne Dawi ont été nécessaires avant que je ne commence à me questionner sur son Art à elle. L’art de graver les runes. Toutes ces choses arcanistes en lien avec les runes ne m’avaient jamais intéressé jusqu’alors. Je trouvais cette façon de faire trop complexe, incertaine et à l’image des Nordiens péninsulaires, je n’ai jamais eu une très grande considération envers ces choses-là. Nous en parlions peu. Parfois je forgeais pour ses besoins de runiste mais une fois ma création achevée, je la laissais bien volontiers à Grimeldha sans chercher à savoir ce qu’elle en faisait. Année après année, nous avons commencé à en discuter au détour d’un sanglier rôti. Je lui posais quelques questions, elle m’expliqua bien volontiers et se mit à former certains de nos enfants. Dès lors, je devais en tant que père, comprendre un minimum la mécanique afin de ne pas être lésé lors des conversations qu’ils tenaient.

C’est au détour d’une conversation en 850 que l’aîné étudiant les runes et le benjamin étudiant la forge se mirent à évoquer la forgerune. Les deux lancèrent sur le ton de la plaisanterie qu’aucune forge ne pouvait résister à leur bon vieux père, même pas la forge de runes à même un alliage. Bien que la remarque me fasse rire, elle ne resta pas bien longtemps dans mon esprit. Ce n’est que bien des années plus tard qu’elle réémergea.

En 865, j’obtins par je ne sais quelle règle ancienne, le titre de Langktrommi ou Longue-Barbe. Dès lors ma parole prit une importance particulière au sein du clan. Je profitais de cette cérémonie pour annoncer ma décision, celle de me tourner vers la forgerune. Vous pouvez vous en douter, bon nombre de mes pairs me regardèrent de travers. Quelle idée avais-je eu là ? Moi-même je n’en revenais pas. Il y a encore trente ans, je fuyais toute conversation magique et je me forçais à écouter et soutenir ma bien aimée plus par soutien que par réel intérêt pour la chose. Et en cette année-là, me voici en train de demander l’autorisation d’embrasser cet autre monde bien étrange. Mes arguments furent tout trouvés : l’objectif était bel et bien d’allier deux clans, deux mondes pour l’intérêt de tous. De poursuivre la voie de la forge au-delà de l’art de manier les alliages mais bel et bien d’insérer un souffle magique dans ces créations métalliques. Mais l’argument suprême restait le prestige. Aucun Main d’Or n’avait osé se tourner vers le forgerune et pourtant ces êtres d’un grand talent bénéficiaient d’une aura certaine. Mais il fallait souffrir de sacrifices, celui de revenir à l’état de simple Gnutrommi à l’âge de 127 ans. C’est pour le moins douloureux pour mon propre ego. Toutefois mon aisance en forgeage me permettrait de me concentrer pleinement sur la nature des runes et ainsi économiser un temps précieux.

Toutefois entre l’accord du clan et la trouvaille d’un mentor, un ravin se creuse.
Un bon gros ravin.

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Chapitre Quatrième – Un choix ? Quel choix ?
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Plusieurs choix s’offraient à moi et grâce à Grimeldha et au clan Long-Nez, les portes n’étaient point ardues à ouvrir. Son clan était respecté dans tout Kirgan, des runistes de talent sortaient de ses rangs à chaque nouvelle génération. Avec le soutien des Main d’Or et des Long-Nez, je pus rejoindre la Gransalle des Scriberunes pour présenter mes humbles compétences et demander l’autorisation de suivre l’enseignement d’un maître forgeruniste. Encore fallait-il choisir quoi étudier. L’Elémentaire ? La Vie ? L’Immatériel ? Qu’en savais-je ? Je devais déjà faire un choix, preuve de la complexité des runes et de la magie en général. A peine commençais-je qu’un choix cornélien s’offrait à moi. Ma bien aimée étudia la Vie dans toutes ses facettes, rien ne lui échappait et je peux vous dire que ses runes nous offrirent de bons remèdes aux brûlures et aux fractures. Mais je saisissais mal la pleine utilité de cette magie. Une lame coupe aisément avec ou sans rune et la voie de guérisseur n’était pas faite pour moi, je peux vous le garantir. L’Immatériel est pour le moins… abstrait. Vous imaginez bien que pour un pauvre forgeron tel que moi, évoquer lumière, ombre et protection magique ne rimait pas à grand-chose. En écoutant les maîtres de ce domaine l’évoquer avec précision, je fus prit de vertiges ! Ce fut un ‘non’ définitif ! Restèrent les éléments. Certainement les arcanes les plus simples à comprendre et à travailler. Les plus simples en théorie cela dit. Toute la complexité des éléments tenait en leur dosage, leurs alliances et le maintien de leur puissance. Les maîtres des éléments m’expliquèrent qu’il était difficile pour un Dawi de maîtriser parfaitement tous les éléments. Difficile, voire impossible. En revanche il était possible d’en appréhender deux parfaitement, ou, en par choix, les quatre succinctement.

Je choisissais donc les éléments mais il était encore trop tôt pour choisir lequel deviendrait ma marque de fabrique. Je devais les appréhender un par un, les comprendre, les envisager. Une sorte de formation théorique me permettant ensuite de faire mon choix sur celui qui aurait l’honneur d’être mon premier. Et c’est sur l’Air que mon choix s’arrêta. Dès lors, mon travail à la forge se réduisit à peau de chagrin. Ce furent mes associés et mes élèves qui firent tourner la boutique. Pourtant, quelques matins par ennéade je m’appliquais à réaliser quelques objets afin de maintenir un revenu modeste. Grimeldha me soutînt durant tout mon ré-apprentissage. C’est elle qui faisait vivre le foyer. Plus j’y repense plus je me dis que sans elle, je n’aurai pas eu autant de libertés… Mais à mes yeux ce choix valait le coup. Une fois forgeruniste, je ramènerai suffisamment d’or pour que nous ayons plus de temps à consacrer à notre famille. J’en étais persuadé.

L’apprentissage fut plus long que prévu. Si les premières années étaient tenables, il en fut rapidement autrement et je devais retrouver mon rôle de forgeron quatre jours par ennéade, passant le reste de mon temps à étudier la forgerune. En réalité, je pense pouvoir dire avoir bien plus travaillé sur les runes en elle-même que sur la forge. J’ai été à bonne école après tout !

938. Deux siècles passés à fouler cette terre.
Voilà soixante-treize ans que j’ai débuté ma formation de runiste. A l’âge qui fut le mien, le clan Long Nez me conféra le titre de Gnomtrommi. J’étais devenu un ancien. Pourtant, je venais tout juste d’achever ma formation. Enfin, si l’on pouvait achever un tel travail. Durant toutes ces années je me suis attelé à comprendre tous les éléments et les étudier chacun en rapport avec les autres. On pouvait donc dire que je les comprenais tous et aucun à la fois. Nul d’entre eux n’avait le moindre secret mais paradoxalement, il y en avait des centaines. En l’état, je ne pouvais prétendre au rang de Maître de la Forgerune. Je savais forger des runes de Feu, d’Eau et d’Air à même une lame, une plaque d’armure ou même une enclume mais il y avait toujours un Maître du Feu qui forgeait les runes de cet élément mieux que quiconque, un Maître de l’Eau dont la matière aqueuse lui était acquise ou encore un Maître de l’Air domptant le vent comme personne. Moi, je n’étais qu’un bâtard maniant trois éléments sur quatre mais n’en domptant aucun.

Et j’en étais satisfait.

Les années qui suivirent furent bien plus simples que ce dernier siècle. Sans le titre de Maître, je n’en restais pas moins respecté et je poursuivis mon travail de forgeruniste avec mes Maîtres, laissant la forge à mes fils. Si mes compétences de runiste restaient convenables sans n’épater quiconque, ma maîtrise de la forge, elle, laissa sans voix ceux qui se targuaient de maîtriser Vents et Marées. Il n’y avait qu’un seul maître des Flammes et ce n’était pas le runiste braisé. Mes supports étaient bien plus solides, tranchants et élégants que mes confrères et très vite, ceux-ci forgèrent moins, se contentant de finir mon premier jet. Je forgeais le morceau initial, greffant en lui ses atouts physiques ainsi que les runes initiales à toutes créations. Mes confrères se chargèrent alors de le compléter, de jouer avec son physique et les quatre éléments primordiaux. Nous apprenions beaucoup au contact de chacun et les années qui nous rapprochaient du XIe cycle étaient synonymes d’entente et de progrès insoupçonnés.  
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Chapitre Cinquième – L’Alliance de la Lumière
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Si mes débuts furent fébriles et que mon choix de non spécialisation pu paraître stupide, je devinsse enfin Maître en Forgerune, un Altrommi du Vent. Après des décennies à chercher l’équilibre entre les éléments, je finis par me résoudre à accentuer mon travail sur celui-ci sans pour autant oublier les trois autres. Dès le milieu des ans neuf cent, je pu reprendre mon travail à ma forge et décupler les revenus de celle-ci. Je n’étais plus Fimbor, le Maître forgeron mais Fimbor le Maître de la Forgerune. Si père et mère était encore de ce monde, pour sûr qu’ils auraient été fiers de leur petit gnome !

Parfois, des événements vous rappellent que la Vie est faite de hauts et de bas. En 996, un drame survînt. Sans que nul ne parvienne à l’expliquer, le peuple sombre est entré dans la Magnifique. Kirgan fut infectée et le marteau de la guerre s’abattit sans prévenir. J’étais avec mes rejetons quand le cor de la ville résonna, faisant trembler la pierre. J’appris sur la situation sur le tas et, par réflexe ou excès d’orgueil, je me saisis de ma hache pour rejoindre notre bon roi Yordin. Hélas, celui-ci fut empoisonné par l’ennemi et le palais fut capturé. C’est donc Bromar Sansoif, l’héritier désigné par Yordin qui organisa la défense de la cité. Bien que je ne fusse qu’un artisan, je ne pouvais laisser ma ville aux mains de ces foutus Elfes. Bien des Dawis prirent les armes ce jour-ci pour reconquérir ce qui leur fut arraché et venger la mort de notre bon roi.

N’étant as un guerrier affûté, on me mit en réserve, avec les dernières lignes. En théorie je n’aurai pas eu à abattre ma hache mais le combat fut plus ardu que prévu. Une fois les portes du palais enfoncées, je me suis élancé dans la gueule du loup. La bataille ressemblait à un vaste brouillon, à une explosion de couleurs et de mouvements sur la toile d’un artiste. Mais au cœur du combat, la Mort pesait sur chacun d’entre nous. La plupart des Drows maniaient une magie ténébreuse et infâme faisant se relever les morts. Les preux et courageux Dawis tombés s’élevèrent sous les ordres de ces immondes créatures. A la vue de ce spectacle, nous fûmes prit d’une rage folle. Comment osèrent-ils ?

Nous les massacrâmes tous. Absolument tous. Puis nous avons jeté leurs restes aux porcs. La bataille fut sanglante et de nombreux guerriers périrent. Le nouveau roi également. Dès lors, ce fut Garmin le Vengeur qui devînt notre nouveau roi. La guerre fut engagée contre ce peuple putride et nous autres forgerons, nous lançâmes dans une course effrénée à l’armement afin d’équiper au plus vite un maximum de soldats.

L’année qui suivit, l’armée marcha en direction du sud pour affronter l’engeance maléfique. Malgré mon rang, je tenais à faire partie de la colonne. Hélas mes pairs en décidèrent autrement. Ils m’interdirent de me battre en revanche, suite à mes revendications toujours plus… comment dire… exigeantes, ils en vinrent à m’envoyer à la frontière Naine dans un fortin depuis lequel je pus forger armes et armures.

Le combat final s’est déroulé à Alonna. C’est autour de cette ville du Nord de la Péninsule que le bataille s’engagea. Une bataille à laquelle le gros des forces du Septentrion ne put prendre part. Belegar nous raconta tout à son retour. Il a vu les légions sombres poser le siège devant les murs de la Perle de défense nordienne. Mais ils étaient prêts. Belegar était un fin tacticien et son charisme certain en fit l’un des organisateurs de la défense d’Alonna-les-Trois-Murs.

J’ai toujours regretté de ne point y avoir participé. En un sens, j’y étais. Ou du moins quelques armes et armures forgées en amont par mon humble personne y étaient. Cela reste une partie de moi. Quand les éclaireurs suivis de l’armée repassèrent la frontière, ils furent unanimes. C’était une journée de merde.

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Chapitre Sixième – La Désolation de Kirgan
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Cette journée n’était pas la seule à puer la merde. En trois ans nous connurent des batailles, des morts et d’importants dégâts à Kirgan. Trois années de merde en réalité bien que les affaires marchassent de plus belle. Trois putains d’années qui n’étaient là que pour nous préparer au plus grand mal de notre temps. Le changement de Cycle. La Malenuit.

Si le chaos avait un visage, ce serait celui-ci. Un bruit sourd, des vibrations véhémentes et une explosion de lave… Quand on est directement touché, il est impossible de comprendre ce qui vous arrive. Je battais du fer encore chaud quand les outils accrochés au mur se mirent à frétiller. Ce n’était qu’un léger spasme au début, puis le mouvement s’est amplifié, le sol a commencé à gronder et les outils se cassèrent la gueule. Je suis sorti de mon atelier pour contempler l’effondrement successif des colonnes, des murs et des maisonnées. Prit de panique, j’ai d’abord couru en direction de ma propre maisonnée mais en y repensant, mes outils runés se trouvaient toujours dans la forge. Je fis demi-tour. Pour rien. Celle-ci avait prit feu, de lourds rochers tombèrent. Je me décidais à les abandonner, courant et hurlant qu’il fallait évacuer la cité. De tels tremblements n’étaient annonciateurs que d’une seule chose : l’éruption du volcan. Après tous ces cycles silencieux, le voici s’éveillant, grondant sa colère. Mogar frappa la Terre de son marteau et la lave jaillit, projetant son liquide mortel sur des mètres et des mètres. J’étais seul, sans rien. Et que pouvais-je faire ? Je n’avais la force de résister à la fureur de notre Père. Alors comme un foutu trousse-pet, je pris mes jambes à mon cou, fuyant vers les grandes portes.

Partout le chaos, la désolation. Les flammes s’élevèrent, la lave se déversa, les roches furent projetées et le sol s’ouvrit sous nos pieds. Tant ma fuite, je hurlais le nom de mes proches mais nul ne répondit. J’ai pu voir une femme et son fils se faire engloutir par les tréfond du volcan, un barbu prendre feu sous mes yeux et bien d’autres écrasés par des projectiles. Une abomination. Mogar me prit ma maison, mes fils, ma bien aimée, en un mot ma vie.

Une fois à l’extérieur, bien à distance de l’événement, je m’assis à même le sol. Mes yeux déversèrent plus de larmes que durant l’entièreté de mon existence. Finalement, les portes s’effondrèrent, bloquant la sortie principale de la cité. Depuis le petit promontoire, je pouvais entendre les cris et les pleurs de mes frères et mes sœurs coincés dans les entrailles de la montagne.

Les jours suivants, nous tentions avec quelques survivants, de retrouver les sorties possibles afin de venir au secours de ceux qui auraient pu échapper au carnage. Mais nos sauvetages furent bien maigres. Nous restâmes une ennéade sur les contreforts de la montagne. Nous ne savions ni où aller, ni quoi faire. Tels des spectres nous errions la journée et pleurions la nuit. Ce n’est qu’au matin du dixième jour que nous prîmes la route du Sud. Sur le chemin, nous rencontrâmes de nombreuses âmes égarées cherchant à fuir le Zagazorn. Ils parlèrent de Nains fous, de berserks, de tremblements de terre et de champs de cadavres. Notre groupe composé de dizaines de Dawis de clans différents marcha en direction de Thanor pour rechercher l’hospitalité. Hélas la cité connue elle aussi ses troubles et avait fermé ses portes quelques jours plus tôt. Nous restâmes sur son palier trois jours durant. On ne nous jeta ni nourriture ni eau et face à la douloureuse vérité, nous décidâmes de traverser les Wandres pour nous réfugier en Péninsule mais… Le trajet ne se passa pas comme prévu. Nous fûmes attaqués par des cohortes de Gobelins et des berserkers Dawis. Le monde sombrait peu à peu dans le chaos, nous en étions certains.
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Chapitre Septième – La fin d’un monde… et la naissance d’un nouveau
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Le monde tel que nous l’avions connu s’acheva d’une bien piètre façon. Notre petit groupe quitta les terres du Septentrion pour se diriger vers la Péninsule, hélas les Wandres furent plus âpres que ce à quoi nous nous attendions. Nous restâmes trois années dans les montagnes bordants le Landnöstre. Chaque tentative de le traverser nous rapprochait un peu plus de l’extinction. Nous perdîmes un grand nombre de guerriers lors de nos tentatives de traversées. Dans ces conditions, nous avons prit d’assaut une grotte occupée par un clan que nous avons décimé puis nous nous y sommes installé.

Chasses et raids étaient notre quotidien. Nous ne valions pas mieux que les berseks rôdant autour de Kirgan. Trois années à nous battre avec des bêtes sauvages, des clans entiers de barbares assoiffés de sang mais aussi contre le froid, la maladie et la faim. Il nous est arrivé, je le confesse, de nous nourrir de restes humains pour pouvoir survivre. Après trois ans de souffrances et d’avancée progressive vers le Sud, nous avons finalement traversé la frontière. Nous partîmes une centaine et nous n’étions plus qu’une vingtaine. Vingt-trois âmes égarées cherchant l’hospitalité. La Péninsule non plus ne fût point épargnée, les paysans nous regardèrent comme de nouvelles bouches à nourrir. Ces Nains cupides comme ils nous appelaient, descendaient du Nord demander du pain alors que des cascades d’argent coulaient dans leurs cités.

Ce fût de nouveau de longues ennéades éprouvantes durant lesquelles nous avons errés sous le vent, mangeant des racines et chassant le cerf. La Longue Nuit avait cessé il et vrai mais ce qu’elle offrait à nos yeux n’était que néant. Nous étions des vagabonds, marchants de ville en ville pour mendier, parfois voler. Voler… Quelle infamie…

Un jour, nos pas nous menèrent jusqu’au Trois-Murs. Là, les quelques forgerons et artisans qui m’accompagnèrent, prirent l’initiative d’offrir leurs services à leurs homologues humains. Ceux-ci acceptèrent mais ils nous payèrent une misère. C’était un pas de plus vers la survie. Peu à peu, nous purent nous remettre de nos maux et quand les seigneurs de la ville prirent conscience que des Dawis vivaient entre leurs murs, ceux-ci firent preuve d’une générosité insoupçonnée en nous logeant et en nous offrons de la nourriture. Ils acceptèrent que nous restions aux Trois-Murs pourvu que nous participions à l’activité de la ville. Une aubaine pour nous tous.

Notre communauté s’est donc mise au travail. Le baron nous offrit un morceau de terre à l’extérieur des murs dont nous devions nous occuper. Une forge naquit bien évidemment mais également un élevage de poneys et moutons ainsi qu’une tannerie. Une nouvelle vie commença. Et celle-ci ne fit que s’enrichir de l’arrivée de nouveaux Dawis venus chercher le même réconfort que nous. Parmi cette troupe d’une dizaine d’individus, se trouvait un de mes fils ainsi que ces trois pisse-lait. Quelle ne fut pas ma joie de revoir enfin un membre de mon clan, de ma famille. Dès lors, malgré la perte du reste de mes proches, je pus débuter pleinement cette vie dans le sud. Nous avons recréé un semblant d’ordre clanique avec les survivants. Il y avait de tout. Quelques forgerons, deux orfèvres, des fermiers, des éleveurs et même un ingénieur. Aucun de nous n’a jamais su ce qu’il est advenu de nos clans respectifs et même si nous gardons en nous un certain attachement à nos glorieux patronymes, nous les mirent de côté afin de travailler de concert pour la survie et la prospérité de ce nouveau regroupement sans nom. La fameuse « Communauté naine » de laquelle je suis le plus âgé

Je pris part aux guerres du Nord aux côtés de mon nouveau seigneur et en l’an huit, un nouveau couple accéda à la baronnie. Les de Broissieux ou ‘Brwassilleux’ comme je le prononçais fièrement. Au fil des ans, je développai une relation que d’aucuns qualifieraient d’amicale avec la baronne. Etant souvent au palais pour m’occuper de l’équipement militaire, il n’était pas rare que nous nous croisions au détour d’un couloir, entamant une conversation quelconque. Au fil de ces conversations et des années, une affection naquit. Nos caractères en tout point différents, ne manquaient pourtant pas d’humour. Tandis que la noble dame maniait les mots comme je maniais ton marteau, les miens étaient plus rudes, plus crus à l’image de ce que j’ai toujours connu en plus de deux cents ans d’existence. Cela la faisait rire. C’était bien là l’essentiel.

Un beau jour, un petit chiar pointa le bout de son nez dans le palais baronnial. Un ? Non, une petite ! Bien que ses tuteurs n’appréciassent pas qu’une noble descendante s’approche d’un vieux Nain grisonnant la Broissieux accepta que je puisse poser les yeux sur le petit être. Je me souviens encore de ses petites mains tentant d’agripper ma barbe grisonnante et son sourire innocent aux mille émotions. D’année en année il grandit, je l’ai vu faire ses premiers pas, dire ses premiers mots, faire ses premières chutes aussi ! Mais entre ses deux ans et ses six ans, la gamine alternait entre Sainte Berthilde et Alonna, se mouvant d’un castel à l’autre de façon régulière. Ce n’est qu’à son retour plein et entier que la marmousette vînt régulièrement me trouver dans la cour du palais pour que je lui racontasse les histoires de mon peuple. Je dois bien l’avouer, au fur et à mesure, la pisseuse était devenue franchement emmerdante à m’appeler à travers les fenêtres de sa tour à tout bout de champs ! Mais c’est aussi ce genre de choses qui me rappelle Kirgan et mes propres marmouses.

_ Dis Papy Grincheux, ça veut dire quoi emm.. eur.. dante ?
_ Ola ! Ferme donc tes esgourdes gamine ! Ton oncle va m’refaire le casque s’il t’entend t’égosiller comme ça ! Quoi qu’il en soit, mon histoire s’achève ici.


A peine la phrase achevée qu’une silhouette reconnaissable entre mille vînt se ficher sur les marches menant au palais. D’une voix sûre et à l’accent soutenu, l’homme en appelait à sa tendre nièce.

_ Pénélope ! Reviens-t-en céans, il est l’heure de déjeuner.

L’infatigable oncle s’avance dans la lumière, les bras croisés et l’air dur. Il hausse un sourcil à la vue du Dawi mais ne dit mot. Le silence ne dura pas puisque l’enfant se mit à souffler bruyamment. Dans un râle à peine étouffé, le vieux Nain se redresse pour poser sa main sur l’épaule de l’enfant.

_ File espèce de tire au flanc, je te retrouverai demain pour te parler des Oreilles Pointues.
_ Bon très bien… A demain Papy Grincheux !


La voici courant vers son oncle en libérant un rire enfantin propre à son âge. Elle pénètre dans le palais, passe la porte et lui fait un dernier signe de la main avant que la porte ne se referme sur le visage on ne peut plus sérieux de l’oncle. Une goutte tombe sur le gros pif du vieux forgeron. Il est grand temps de rentrer.


HRP:


Dernière édition par Fímbor Main d'Or le Mar 21 Jan 2020 - 10:25, édité 2 fois
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Inga Chante-Roche
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MessageSujet: Re: [DC] Fímbor Main d'Or - Terminé   [DC] Fímbor Main d'Or - Terminé I_icon_minitimeVen 17 Jan 2020 - 16:15


Bien le bonjour Fímbor ! Retour de fiche en approche - agréable à la lecture, cela dit en passant -, navrée de t'avoir fait attendre.

Tout d'abord, d'un point de vue HRP : au sein du staff, ton avatar animé dérange certains à la lecture (le fait d'avoir quelque chose qui bouge en boucle à côte du texte), d'autres non, en conséquence nous le laissons 'à l'essai'. Nous verrons, à l'usage, s'il dérange trop, ou non.

Concernant la fiche :

Du fait de son âge très avancé pour un nain, prend en compte que les efforts les plus extrêmes seront difficilement à sa portée.

Citation :
938:X _ Devient Gnomtrommi du clan Main d’Or

A mon sens, il y a un point nébuleux au niveau de l'organisation des nains, au moment des Pactes de Fidélité. Dans le cadre d'un Pacte où les liés vont vivre ensemble, l'un vivra sans doute loin de son clan, et se verra dissocié de son organisation. En conséquence, au moment de prendre de l'âge, il ne serait pas Gnomtrommi de son clan d'origine, où il n'est plus présent, mais de celui d'accueil.


Citation :
Etant donné qu’il s’est « exilé » dans le Royaume humain de la Péninsule avec son clan, il n’a aucune raison de porter un jugement envers le nouveau roi du Zagazorn et accessoirement il s’en fiche allègrement. Il faut un roi. Cela aurait pu être lui ou un autre, le nom importait peu à Fimbor. Néanmoins il envisage d’aller lui rendre hommage au nom de son clan… un jour… si possible prochain.
Concernant ce dernier, le vieux Nain le dirige d’une main de fer dans un gant de velours. Tant et si bien qu’il parvînt à s’imposer comme un des décisionnaires de la communauté naine d’Alonna. En effet, son âge avancé, son expertise dans l’art de la forge et surtout son aura en tant que chef d’un clan quasi décimé, l’a propulsé en quelques années à un des rangs les plus élevés de la hiérarchie naine en Alonna.

Des éclaircissements seraient bienvenus. De quel clan est-il le thane ? Il n'a pas fui Kirgan ni avec les Long-Nez ni les Main d'Or si j'ai bien compris. A-t-il appris, via l'arrivée de son fils, ce qu'il était advenu des deux clans auxquels il est lié ? A-t-il fondé un nouveau clan avec les nains survivants ayant fui avec lui ?


Citation :
L’année qui suivit, nous marchâmes en direction du sud pour affronter l’engeance maléfique. Malgré mon rang, je tenais à faire partie des éclaireurs afin de prévenir les attaques ennemies sur le gros de nos forces. Peut-être aurais-je dû m’abstenir…

Cela se passa à Alonna. C’est autour de cette ville du Nord de la Péninsule que le bataille s’engagea. Une bataille à laquelle le gros des forces du Septentrion ne pu prendre part. Pourtant, j’y étais. J’ai vu les légions sombres poser le siège devant les murs de la Perle de défense nordienne. Mais nous étions prêts. Belegar était un fin tacticien et son charisme certain en fit l’un des organisateurs de la défenses d’Alonna-les-Trois-Murs. Par manque d’armement, il me confia la tâche d’organiser les forges de la cité afin d’accroître leur productivité.

A titre de forgeron, c'eut été possible. Cependant, du fait de son âge et de la préciosité de son savoir en tant que forgerune, il ne lui aura sans doute pas été permis de quitter le Zagazorn dans ces conditions : aller à la guerre aurait mis en danger des connaissances bien trop précieuses.


Citation :
Ce n’est qu’au matin du dixième jour que nous prîmes la route du Sud. Sur le chemin, nous rencontrâmes de nombreuses âmes égarées cherchant à fuir le Zagazorn. Ils parlèrent de Nains fous, de berserks, de tremblements de terre et de champs de cadavres. Nous décidâmes dans ces conditions de traverser les Wandres pour nous réfugier en Péninsule mais… Le trajet ne se passa pas comme prévu. Nous fûmes attaqués par des cohortes de Gobelins et des commandos de Dawis. Le monde sombrait peu à peu dans le chaos, nous en étions certains.

Pour les réfugiés de Kirgan, la première étape au Sud est Thanor. Cependant, la ville a rapidement fermé ses portes au flot de réfugiés.


Voilà pour les retouches, je reste à ta disposition si tu as la moindre question o7

EDIT : Après un peu de relecture et quelques discussions, je reviens vers toi.

Citation :
Et puis vînt un jour durant lequel Fimbor demanda au clan de sa compagne la permission d’apprendre officiellement cet Art dans le but de le conjuguer avec sa maitrise de la forge. Ils acceptèrent.

Cette phrase porte quelque peu à confusion, bien que ce soit éclairci dans ton histoire. Fimbor n'aura pas appris les runes auprès des Long-Nez, runistes de la magie de la Vie, mais au sein de la Grandsalle, s'il voulut devenir runistes élémentaires. Il sera familier avec les runes Long-Nez, sans savoir en créer lui-même.

Citation :
Nous étions de bons amis qui jouions -comme tout Dawi barbu qui se valait- régulièrement à la guerre. Nous formions des groupes de cinq ou six qui s’affrontaient pour prendre possession d’un rocher dans les vertes plaines autour de la cité. Comme je vous l’ai dit, je n’étais pas le meilleur, loin de là… Alors je m’arrangeais pour être dans l’équipe de Dorin… Quel meneur ce Dorin ! Nous étions prêts à prendre un sale coup pour le défendre, c’est dire le charisme du bougre ! C’est avec lui que je m’entraînais à manier la lance et la hache pour ensuite reproduire ses coups devant mon paternel. Je pense que sans le concours de ces deux forces de la nature, je n’aurai jamais pu progresser.

C’est aussi grâce à lui que j’ai pu pratiquer le dressage. Enfin, ‘dressage’ est un bien grand mot, disons plutôt que j’ai appris à monter grâce à sa famille qui élevaient de belles et forts bêtes qu’ils vendaient à l’armée de Kirgan. Là encore, le but n’était pas tant de devenir un cavalier d’élite. Selon père, ‘un Dawi sachant monter une telle horreur sera capable de monter n’importe quoi’. Autant vous dire qu’entre la forge, les arts martiaux et le dressage je ne dormais presque plus !

Vînt cependant le temps de choisir, si on pouvait appeler cela un choix. A vingt-cinq ans, les exigences de mes maîtres s’accrurent et je dû délaisser le dressage, me contentant alors de monter çà et là quelques bêtes considérées comme calmes. Toutefois les armes ne m’abandonnèrent point. Tout Dawi qui se respecte doit pouvoir se battre et même si je ne m’entraînais pas avec la même rigueur que lors des années précédentes, nous prîmes père et moi une journée dans l’ennéade pour se consacrer à ce devoir.

Que ce soit dans l'art du combat comme de la monte, le savoir de Fimbor restera très limité, car y aillant consacré peu d'années, en étant déjà occupé avec son début d'apprentissage de l'art de son clan.

Citation :
Forgerune élémentaire [+++Air / ++ Eau / + Feu / +/- Terre]

Du fait d'un apprentissage sur le tard, Fimbor n'aura sans doute pas autant de connaissances que les forgerunistes dont se fut la vocation toute leur vie. Pour faire cette distinction, il serait bon qu'un élément sur quatre, au moins, ne lui soit pas connu.
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MessageSujet: Re: [DC] Fímbor Main d'Or - Terminé   [DC] Fímbor Main d'Or - Terminé I_icon_minitimeMar 21 Jan 2020 - 10:25

Et bonjour !

J'ai réalisé les changements demandés, je pense que j'ai été plus clair.

_ Avatar -> comme convenue par MP, j'ai modifié les flocons pour qu'ils soient plus petit et ne durent que quelques secondes avant qu'ils ne se figent.
_ Âge avancé -> c'était prévu ^^
_ "938:X _ Devient Gnomtrommi du clan Main d’Or" -> nébuleux est le mot. J'ai donc changé pour le clan Long-Nez (si vraiment ça pose un souci, je supprimerai simplement la ligne).
_ A propos des éclaircissements sur l'après Kirgan -> j'ai expliqué dans l'Histoire qu'un clan a été reformé en rassemblant tous les survivants venant de différents clans. Ce qui fait que tout le monde travaille et prend des décisions de concert pour le bien de la communauté. Si le mot "clan" gêne, ce sera communauté. Dans les faits c'est plus ou moins la même chose. Il n'a cependant rien apprit de plus sur ce qui est advenu des Long Nez ou des Main d'Or.

Citation :
A titre de forgeron, c'eut été possible. Cependant, du fait de son âge et de la préciosité de son savoir en tant que forgerune, il ne lui aura sans doute pas été permis de quitter le Zagazorn dans ces conditions : aller à la guerre aurait mis en danger des connaissances bien trop précieuses.

-> J'ai modifié de sorte qu'il reste en arrière en tant que civil de soutien.

Citation :
Pour les réfugiés de Kirgan, la première étape au Sud est Thanor. Cependant, la ville a rapidement fermé ses portes au flot de réfugiés.

-> Kirgan a été ajouté

Citation :
Cette phrase porte quelque peu à confusion, bien que ce soit éclairci dans ton histoire. Fimbor n'aura pas appris les runes auprès des Long-Nez, runistes de la magie de la Vie, mais au sein de la Grandsalle, s'il voulut devenir runistes élémentaires. Il sera familier avec les runes Long-Nez, sans savoir en créer lui-même.


C'était expliqué dans l'Histoire ^^
Mais j'ai précisé la situation.
Citation :

Que ce soit dans l'art du combat comme de la monte, le savoir de Fimbor restera très limité, car y aillant consacré peu d'années, en étant déjà occupé avec son début d'apprentissage de l'art de son clan.

-> Cela va de soi. Ce passage était simplement là pour justifier le maniement sommaire de la hache et sa capacité à monter à l'endroit sur un poney.

Citation :
Forgerune élémentaire [+++Air / ++ Eau / + Feu / +/- Terre]


-> Suppression de la Terre et diminution des trois autres.

Dans l'attente de ton retour je te souhaite une excellente journée !
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