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 Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]

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Harald Barbe-Sanglante
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Harald Barbe-Sanglante


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MessageSujet: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeJeu 16 Jan 2020 - 13:22

8ème ennéade de Bàrkios – Deuxième mois d’Automne – 17ème année du Xième cycle.

En ces temps bénis, pleins d’espoirs et de projets grandioses, où les Nains dépassent les sombres évènements du Voile et se relèvent avec courage et fierté, l’heure est dorénavant à l’ouverture des frontières. Si les ordres et édits royaux interdisent toujours aux Non Dawis d’aller et venir sans laisser passer, si les notions de diplomatie et de politique extérieur sont toujours prohibées du vocabulaire Khuzdul, l’ouverture économique, elle, est dorénavant à l’ordre du jour. Car le Grand Roi, clairvoyant et prompt à prendre les décisions les plus lourdes pour le bien du royaume, autorisa les cités de Lante et de Thanor, et, par extension, les commerçants du Zagazorn, à ouvrir de nouvelles voies et à négocier de nouveaux accords financiers et économiques, largement encadrés cependant. Aussi, il était formel interdit de donner l’accès, sous quelque forme que ce soit, aux savoirs en matière d’ingénierie, de forge, de guerre et de runes, à quiconque n’était pas un Nain. Il était également interdit d’allouer des soldats autres que des mercenaires engageant leur propre responsabilité, sans que lesdits mercenaires soient recommandés par un dirigeant. Il était interdit de vendre des armes et des armures, de fournir des matériaux de qualité dignes du Zagazorn et de vendre quoi que ce soit qui ait été graveruné ou forgeruné. Pas même une pipe en bois gravée d’une rune d’ignition !

Harald, rodé dorénavant à la gestion de Lante, sa sauvegarde et sa prospérité, décida de saisir cette opportunité et de rouvrir un peu plus, les possibilités commerciales de sa ville. S’il autorisa un groupe de commerçants à se rendre à la foire d’Oësgard, nouer officiellement des liens commerciaux avec les Umgis était encore très difficilement envisageable. Imparfaits, impétueux, impatients, insolents, imbus d’eux-mêmes, la nature de leur existence, non désirée par le Père des Batailles lorsqu’il évacua les scori produits lors de la création des Premiers Fils de la Première Forge, se révélait dans chacun des aspects des Umgis. De plus, des informations gênantes et inquiétantes étaient parvenues jusqu’aux oreilles des Nains : les trois années faites de guerres totales, l’instabilité politique après la mort d’un Roy dont le nom avait échappé à la plupart des Nains, et l’avancée Drow dans les terres de l’Est, n’étaient pas pour plaire aux Nains désireux de vivre en paix. Aussi viendrait le temps du commerce et de la restauration des comptoirs, comme c’était le cas jadis, où Dawis, Elgis et Umgis commerçaient ensemble dans les Faubourgs de Lante. Mais pas tout de suite.

Considérant ses possibilités, et après maints conseils avec la Première Hache de Lante et certains anciens de la cité, Harald décida qu’en matière d’ouverture économique, œuvrer vers les Elgis était la possibilité la plus sûre. Eux aussi vivaient des temps difficiles depuis le Voile, l’existence entre Citadins et Noss n’étant pas des plus calmes, la menace Drow étant toujours présente, et l’autarcie étant également la politique des cités. Cependant, la fierté des Elgis, leur sagesse – connue du monde entier mais peu démontrée face aux Nains – et la tendance de ce peuple à éviter la guerre et promouvoir la paix, faisaient de ce peuple frontalier, un des plus sûrs pour le commerce. Bien que beaucoup de sang ait coulé jadis dans cette forêt du Lörn, où la Bataille des Mille-Souches fut meurtrière et source de grands maux pour les deux peuples, dont les derniers vestiges sont visibles par la vigueur amoindrie des arbres depuis lors, il fut décidé d’ériger, à cheval sur la frontière, une grande tenture confortable, renfermant fauteuils, tables et mobilier, afin d’accueillir les Elgis qui, espérons-le, accepteraient cette rencontre à l’initiative des Nains. La grande tente, aux couleurs de Lante, se dressait au même endroit où, deux années plus tôt, Harald et un groupe de cognard vinrent à la rencontre de deux Elgis, dont le plus illustre n’était autre qu’Artiön, Roi des cités d’Anaëh. Dawis et Elgis œuvrèrent ensemble pour lever le mystère sur la destruction d’une pierre gardienne, avant de disparaître tous deux de leur côté de la frontière. En signe de paix, la hache et le heaume d’Harald trônaient en dehors de la tente, du côté Nain de la frontière.

Le messager qui avait pris la direction de l’Anaëh quelques jours plus tôt, et revenu sain et sauf et avait effectivement délivré son message et les conditions des Nains, et celles-ci étaient simples : les Nains désiraient rouvrir le commerce entre l’Anaëh et le Zagazorn, et proposaient un concile pacifique, à la frontière, comme le firent les Dawis et les Elgis de jadis, avant la guerre du Vème cycle.

Les Elfes allaient-ils venir ?


Dernière édition par Harald Barbe-Sanglante le Jeu 27 Fév 2020 - 16:18, édité 1 fois
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Aparuivë Mornaìra
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeDim 2 Fév 2020 - 14:01


C’est toujours aux frontières que tout se jouait, depuis le temps tu le savais bien. Et même si tu ne le savais pas, les récents événements ayant entouré les migrations Maleregeoises en disaient bien assez. La Cité du Trône d’Ebène plus que beaucoup d’autres aurait besoin de toi, des durs enseignements que tu emmènes avec toi, et de la force qu’emmènent ces enseignements. C’est pour cela que tu y avais pris domicile temporaire, quitte à devoir à l’occasion subit les accrochages avec les prêtres du Poing de Kÿria. Du moins c’était là le premier prétexte que tu t’étais choisi. Car si tu es à Malereg, c’est aussi pour des raisons plus personnelles, mais faire passer avant toute chose la quête du Maererun avait tout de suite quelque chose de beaucoup moins… noble. Surtout que des affaires plus nobles, Malereg ne serait pas sans l’occasion pour toi d’en connaître.

- Heru Aparuivë ?

Interrompu par la voix, tu coupes court à tes mouvements, et brises avec attention le rythme de respiration précédemment installé. Les lances de givre qui t’entourent s’évaporent dans le néant, et tu te retournes dans la plus grande des déférences pour faire révérence à celui qui venait de t’appeler.

- En quoi puis-je me rendre utile, Conseiller ?

C’est ainsi que tu formules tes salutations, car ne sachant que trop bien ce que tu représentes aux yeux de tes pairs, l’idée d’être sollicité pour autre chose qu’un service t’est tout à fait étrangère. Mais tel est ton devoir après tout. Servir l’Œuvre de la manière dont d’autres n’en sont pas capables.

- Et bien, le Conseiller semble chercher ses mots les Ondur nous ont récemment recontacté. Et ils souhaitent établir un dialogue avec nous à la frontière.

- Ne serait-ce pas là une mission seyant plus à un diplomate qu’à un combattant ? ton visage se fait provocateur

- Vous savez très bien que les choses sont bien moins simples. les sourcils de l’elfe se froncent Le petit peuple est fait de guerriers dont l’idéologie est bien éloignée de la nôtre. Nos diplomates ne sauraient probablement pas aborder des tractations avec eux aussi efficacement qu’ils le font à l’intérieur de l’Œuvre. son faciès se détend finalement C’est l’Aran en personne qui les a accueilli la fois précédente. Et l’Aran est non seulement un Homme de Guerre, mais aussi un elfe ayant une véritable appréciation pour la culture du petit peuple.

- Mais dans ce cas, pourquoi moi ?

La réponse tu la connais. Tu veux seulement l’entendre dire par l’un des Grands Conseillers de Malereg. Que l’un des représentants du Bastion de traditionnalisme et d’excessif protectionnisme qu’est cette Cité reconnaisse l’utilité du culte que tu voues au Guerrier

- Vous rendez culte à leur Dieu-Père. le Maleregeois paraît presque dégoûté de prononcer ces mots Probablement n’y a-t-il pas mieux placé que vous ou l’un de vos confrères pour instaurer un dialogue efficace avec le Petit-Peuple.

- Dans ce cas… tu t’approches de l’elfe, pour poser une main sur ta poitrine, et lui faire revancharde révérence …je me sentirais honoré de représenter la Prime-Œuvre.



___________________________________________________________



Vous ne seriez qu’un petit groupe de personnalités et d’occupations éclectiques. Artisans curieux, explorateurs en manque de nouveauté, professionnels de l’étude du fait social, diplomates en quête d’une nouvelle corde à leur arc, soldats ayant véritablement l’arc au dos, et toi, mage de guerre portant les valeurs de leur Père.
Vous ne seriez qu’un petit groupe de volontaires, et c’est probablement pour cela que l’excitation avait chez vous de loin dépassé l’appréhension. Seules proies faciles à la nervosité : la poignée de soldats chargée d’assurer votre sécurité, et c’était leur devoir et leur métier que d’être capables de conserver leur calme même dans les situations les plus désespérées.

Vous arriveriez donc à la frontière, au point de rendez-vous, pour constater la présence du campement nain où se jouerait potentiellement un tournant pour vos deux mondes.

- Nos respects, dawis. ta voix tonne en langue commune en direction de leur tente Nous venons répondre à votre invitation. tu marques une courte pause Si tant est que vous désirez toujours nous entendre.

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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeDim 2 Fév 2020 - 16:48

Plusieurs jours s’étaient passés depuis l’arrivée de la caravane officielle du Gazanundi, dûment escortée par une cohorte de cognards lourds. Soucieux de mener à bien cette rencontre, Harald s’était présenté en avance sur la temporalité indiquée dans la missive. Conscient qu’il fallait préparer au mieux en amont une telle rencontre afin d’éviter tout esclandre, il voulait aussi rendre au Roi des Elfes le respect dont il avait fait preuve voilà maintenant deux années, alors qu’il avait aidé les Nains à lever le doute concernant le mystère d’une pierre frontalière détruite. Pacifique, et visiblement intéressé par la culture des Nains, le Roi Elfe avait été étonnamment utile et patient, chose qu’Harald n’avait alors pas prévu. Se souvenant de cela, et soucieux de rendre le respect reçu ce jour-là, comme les traditions et l’honneur Nain le recommande, Harald avait tout préparé.

Le long de la frontière, sur une bande d’environs 50 mètres, les cognards lourds de Lante s’étaient disposés en binôme et montaient la garde afin de s’assurer de la sécurité des lieux. Un grand et confortable chapiteau avait été dressé pour l’occasion, avec deux entrées : l’une était disposée côté de Nain de la frontière, et une seconde, côté Elfe. L’intérieur était doté de tout le nécessaire comme expliqué plus tôt, afin de pouvoir réaliser ce concile par tous les temps, et de manière sécurisée. Patients, les nains attendirent qu’enfin les Elfes montrent le bout de leurs grandes oreilles. Ce qu’ils firent, enfin.
Nos respects, dawis. Nous venons répondre à votre invitation. Si tant est que vous désirez toujours nous entendre.

Entendant cela, cette voix qui résonnait en langue commune, Harald, qui attendait à l’intérieur du chapiteau, se leva soudainement et sortir de telle sorte qu’il ne passe pas la frontière, par respect, afin de débuter ce concile sous les meilleurs hospices. Quelle fut sa surprise lorsque, sortant à toute hâte, il découvrit que l’Elfe accompagné d’une cohorte militaire, n’était pas le Roi attendu. Pensant le personnage courageux et vivant avec honneur, il s’attendait à le voir lui et non un émissaire quelconque. Il garda l’espoir de voir le Roi, pensant tout de même qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’un émissaire qui était envoyé en tête, afin de s’assurer que tout ceci n’était ni un piège, ni un mensonge. Ravalant sa fierté – exercice ô combien difficile pour un Nain et surtout pour un guerrier – Harald prit une posture neutre et s’adressa à l’émissaire, dans une dialectique commune qui laissait sans doute à désirer :
- Barruk, Elgi ! Nous sommes aise d’vous voirrr ici, rrrépondant à notle invitation. Mes guerrrriers n’sont là qu’pourr notle sécurrité. Venez sans crrainte, j’vous attendait.

Faisant un signe de la main indiquant l’entrée du chapiteau côté Elfique de la frontière, Harald inclina également très légèrement le buste et le visage, en signe, encore une fois, de respect. Il attendait maintenant que l’Elfe dispose ses soldats à sa guise, et entre dans la tenture, afin de prendre place et, s’il était lieu, de poser ses questions.
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Aparuivë Mornaìra
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeLun 3 Fév 2020 - 23:23


Tes mains se joignirent dans ton dos, et ton visage s’inclina quelques peu à l’écoute de l’émissaire Dawi. Ton regard se porta sur tes convives, s’appesantit sur les soldats en particulier. Tes petits yeux de martre jouèrent des pupilles pour les diriger silencieusement, dans un langage que presque tous les combattants en ce monde connaissent. Confidence en est le maître mot. Méfiance en est l’aspirant. Ainsi lorsque vient le moment de poser pied dans la tente aménagée pour ce petit concile, tu es celui qui ouvre la marche, tes camarades civils juste derrière toi, et deux de vos soldats en éventail autour d’eux.

- Merci.

Tu ne dis rien de plus rien de moins, tes décisions parlant déjà pour toi. Tu n’as pas peur des nains. Tu ne leurs penses pas – pas à première vue en tout cas – d’intentions malveillantes. Mais bien idiot est celui qui n’assure pas le moins du monde ses arrières, et en tant que Chef de Guerre – si ce que tu as compris de ses quelques mots est juste – tu es certain qu’il le sait lui aussi. Ses hommes ne seraient pas postés de cette manière autour de l’endroit si ce n’était pas le cas.

- Le plaisir est partagé. tu ajoutes, avant de faire le pas marquant ton entrée dans la tente

Toujours les bras dans ton dos, ton visage se contrit. Non pas que ce que tu voie te déplaise, mais parce que tu ne t’y serais pas attendu. La grande tente n’était pour ainsi dire pas ce que tu aurais imaginé d’un campement nain. Il faut dire que l’endroit vous accommodait relativement aisément, vous, le plus grand peuple de ce monde. Mais cela était finalement tout à leur honneur. En fins commerçants, parce que pour ce que tu en savais, c’est de cela qu’il s’agissait pour l’instant, commercer, les dawis s’étaient donnés la peine de correctement appâter le poisson.

- Mon nom est Aparuivë. tu confies, lorsqu’arrivé à ce qui semblait être votre place désignée Je serai votre interlocuteur privilégié le temps de nos échanges, tu te retournes en direction de tes frères et sœurs mes frères et sœurs n’étant pour la plupart pas familiers de la langue commune. Mais dans le cas où vous voudriez vous adresser plus directement à eux… l’artisan joailler, l’explorateur, l’anthropologue et les diplomates, tu présentes un à un ceux que tu sais ne pas maîtriser la langue d’échange …je serais heureux de leur transmettre directement vos paroles.

Ton visage revient au petit-peuple, et tes bras quittent tes lombaires, pour autoriser tes mains à se rejoindre devant ton sternum. Le geste, loin d’être inconscient, est totalement calculé. Là est ta manière de dire que tes prochains mots sont le fruit d’une passablement gênante réflexion. Tu n’as pas pour but d’offenser. Tu te sais en grande partie ignorant de leur culture, comme tu t’attends à ce qu’ils le soient de la tienne.

- Cependant… ton front se plisse pardonnez-moi la franchise de la question, tu baisses légèrement le regard mais qu’attendez-vous obtenir d’Anaëh, exactement ?


Dernière édition par Aparuivë Mornaìra le Sam 8 Fév 2020 - 1:16, édité 1 fois
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeMar 4 Fév 2020 - 8:23

Le plafond du chapiteau était anormalement haut pour les Dawis. Pensé pour accueillir les hôtes dépassant parfois très largement les deux mètres de haut, le chapiteau avait été aménagé en conséquence, à un ou deux détails près : le mobilier, notamment les fauteuils et les canapés, ne sauraient satisfaire qu’un seul Elfe à la fois, pour les canapés surtout, là où deux nains pouvaient s’y asseoir confortablement. Si la différence physique avait été prévue et pensée, hélas, le mobilier en Zagazorn n’était pas le plus adapté, aussi, Harald espérait que l’effort soit aperçu à sa juste valeur. Et bien qu’il ne sache pas analyser les gestes et les expressions faciales des Elfes, ces êtres qui se disent supérieurs et qui regardent parfois avec dédain les autres peuples, surtout celui du Nord, le fait que l’émissaire ne soit pas avare en parole était – sans doute – une bonne nouvelle. L’invitant à s’asseoir, Harald écouta attentivement les informations distillées par l’Elfe concernant ceux qui ne maîtrisaient pas le langage commun. Aux informations transmises, et parfois péniblement comprises, Harald répondit sobrement :
- J’vous rr’mercie d’avance d’vous faire interrprrète, messirrre Elfe. un abaissement du visage, en signe de respect, suit cette phrase prononcée avec un accent à trancher au couteau.

Son popotin confortablement assis dans un fauteuil plus grand qu’à l’accoutumé – mais qui serait sans doute juste suffisant pour le séant de l’Elfe – Harald fit venir, à grands renforts de claquements de doigts, deux Nains en armure apportant des plateaux de nourritures et des breuvages. Etant peu familier des coutumes des Elfes, Harald se remémorait cependant une certaine différence entre les mets appréciés et les breuvages distillés. Aussi proposa-t-il aux Elfes une bière, considérée comme peu forte, mais qui, il l’espérait, plairait aux Elfes, tandis que lui gardait sa puissante bière si appréciée par le peuple montagnard. Pour ce qui est des repas, ceux-ci sont faits de viande, évidemment, pour les Nains, mais ceux dédiés aux Elfes contiennent également quelques verdures. Bien loin, en effet, des palais Elfiques. Cependant, l’émissaire semble quelque peu curieux, et alors que la table se garnit, il pose une question qui, visiblement, indique la volonté des Elfes de, sinon vouloir régler cette histoire rapidement, au moins comprendre tout de suite les attentes des peuples du Nord. D’une certaine manière, Harald devina une certaine différence entre cet Aparuivë et Artiön, le Roi des Elfes. Ce dernier semblait être doté d’une patience à toute épreuve, en plus d’un intérêt non feint pour la culture et l’histoire du peuple Nordique. Harald, quelque peu déçu par cette comparaison faite en un éclair, se renfrogna quelque peu, dans une mince typiquement Dawi.
- Nous n’possédons qu’des espoirrs, mais point d’attentes. Dit-il dans un premier temps, dans une forme de sagesse au ton quelque peu désappointé. Il reprit. V’n’êtes pas sans savoir qu’nos deux peuple s’sont rencontrés ici, v’la deux années tout juste. Point d’lames furent entrechoquées, point d’insultes furent échangées. Nos runistes et vos gens ont travaillés d’telle sorte qu’cette pierre runée-ci… Il pointe du doigt une pierre plus blanche que les autres.… Et surtout l’mystère autour d’sa destruction, puissent être levés et réparés. C’t’entrevue impromptue était la première d’puis bien des années, Ip ! Mon peuple vit dans les plaines d’Brissalion d’puis des cycles, et moi-même, j’ai connu les périodes d’ententes avec nos voisins des forêts. L’Ire du Père aura détruit beaucoup d’choses et d’gens chez nous, et par Ikthor, nous nous r’levons. Et not’ Grand Roi, clairvoyant, est désireux d’r’ouvrir l’commerce avec nos voisins. En tant qu’gardien d’ces plaines, il est d’mon devoir d’prendre soin d’mon peuple et d’assurer sa sécurité, et s’prospérité. Aussi Lante désire apaiser d’manière pérenne les r’lations entre nos deux nations. L’Enclave d’Lante a subie d’travaux d’rénovations, et d’comptoirs sont à disposition. Il fut une époque où nos deux peuples étaient les plus puissant d’tout l’continent. En c’souv’nir, n’sommes désireux d’construire l’av’nir.

D’aucun pourrait trouver cette diatribe présomptueuse, peu réfléchie, utopique. Venant des Nains cela devait être d’autant plus surprenant, mais Harald avait connaissance de la situation de sa cité. Les frontières Sud étaient gardées grâce à l’Hunzrung Langk, ce qui garantissait une sécurité non négligeable dans le Lörn et les plaines du Brissalion. Cette sécurité avait cependant un coût : le mur, chef d’œuvre de construction, nécessitait d’être régulièrement contrôlé et renforcé. Les travaux à Lante, notamment pour rénover l’Enclave et pour les futures ambassades, et surtout, les Grandes Voies, l’Ungordrinin, pompaient beaucoup de main d’œuvres et de matières premières, la plupart disponibles au sein du Zagazorn, mais parfois, il fallait les faire importer ou les créer via le travail des forgerons, notamment. Bien s’entendre et bien commercer avec les voisins de l’Anaëh semblait de plus en plus bénéfique aux yeux de Harald, qui, il fallait l’avouer, avait une petite idée en tête, à terme.
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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeVen 7 Fév 2020 - 17:05



L’adepte de Calimenthar ayant pris la parole, ses compagnons s’en étaient retrouvés un peu plus silencieux. L’un d’eux pourtant semblait se retenir à grand peine d’intervenir, se tortillant presque sur son siège.  Un visage fin comme ceux de son peuple et de long cheveux blonds angéliques, il avait la carrure de ces nouveau adultes qui, sans être tout à fait enfants, n'ont pas encore terminé de grandir et dardait de ses grand yeux clairs les étranges bonshommes à peine étaient-il apparu dans son champs de vision.

Qu’ils étaient différent d’eux…

Evidemment il ne parlait pas un mot du langage Ondur, mais heureusement les mots étaient tous traduits pour que personne ne se retrouve perdu.

Polis, il ne fit aucune remarque, que ce fut sur les chaises trop petites ou la boisson qu’on lui avait tendue qu'il n’aimait pas. Son palais habitué au mets elfiques avait bien du mal à s’accommoder à ce genre de saveur, mais il n’en montra rien et se força à l'avaler comme s'il avait s'agit de leoras.

Si, rares étaient les elfes ravis de faire face aux nains, Filingin lui faisait partie des exceptions.
Dès qu’il avait entendue des on-dit à propos du peuple des montagnes, il n’avait eu de cesse de tenter de convaincre l’elfe qui lui apprenait encore les rudiments de son art de le laisser partir à leur rencontre.

Après tout quoi de mieux pour un artisan du métal en devenir que de rencontrer les seuls êtres à égaler, voir surpasser l’art elfique en ce domaine ?

Et finalement il avait gagné, son maître avait cédé, peux être tout simplement séduit par l'idée de ne plus avoir son apprenti dans les pattes pour quelques temps, et c’était animé de la fierté des combattants victorieux qu’il avait rejoint le groupe d’elfe dépêchés.

D’ailleurs lorsque que le nain parla de commerce, le jeune artisan sentit ses oreilles se relever de curiosité. C’était là une occasion inespérée. Pourtant il se força à rester silencieux et laisser son aîné mener la discutions.

Pour l'instant.
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Aparuivë Mornaìra
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeSam 8 Fév 2020 - 1:15


L’assise était basse, mais elle était bienvenue. Tes camarades se seront probablement tous fait la même réflexion. Les fesses beaucoup trop bas, et les genoux beaucoup trop haut, c’est cependant sans sourciller que tu acceptas la boisson offerte par vos hôtes. Et tu en apprécias la légère amertume – c’était déjà ça – mais le goût de fermenté qui y était rattaché ne t’était pas particulièrement agréable au palais. Encore une fois, tu te refuses à jouer les invités ingrats, mais le fait que ton visage ne s’illumine pas le moins du monde après ta première gorgée en disait bien assez. Le peuple des Montagnes était le dernier que tu aurais imaginé inventer une boisson dont le ferment n’ait pas de chaleur… mais là n’était pas la question du jour. Ils auraient tout aussi bien pu ne pas prendre la peine de vous offrir le moindre en-cas.

- L’histoire a retenu le temps de notre amitié comme une grande époque, il est vrai. tu réponds, daignant au moins décorer ton visage du plus timide des sourires Et je pense qu’ils seraient nombreux ceux parmi les miens qui aimeraient retrouver un jour de pareils temps de faste. ton sourire s’étiole, et c’est une mine concernée qui le remplace Cependant, l’Anaëh d’aujourd’hui a beaucoup perdu de son innocence. Notre peuple connait en ce moment un temps de grands changements, et j’ai bien peur qu’il ne s’en montre jamais que plus précautionneux. tu déposes ce qu’il te reste de bière à tes pieds pour croiser les doigts face à ton visage Il est fort à parier que les ressources parmi les nôtres dans lesquelles vous trouveriez un intérêt soient aussi celles que nous avons des scrupules à voir quitter nos frontières… et réciproquement.

Qu’auriez-vous en réalité à mettre en jeu dans une relation purement commerciale ? Ce genre de relations, l’Anaëh n’en avait que trop peu besoin. Vous vous suffisiez déjà à vous-mêmes. Vous n’auriez jamais d’appétence – si ce n’est que pour des commodités et des biens de luxe – que pour des savoirs que tu ne penses pas les nains prêts à vendre de sitôt. Après tout, vous aussi, vous auriez des scrupules à partager vos secrets d’artisanat aujourd’hui que vous n’étiez pas garantis de les savoir entre de bonnes mains.

- Je ne suis pas elfe à se complaire dans ses limites, mais même moi j’ai bien peur que l’Anaëh ne soit pas encore prête à s’ouvrir à un commerce qui dépasse ses frontières, tes mains se séparent du moins pas à un commerce sous sa forme traditionnelle.

Pour qu’un commerce comme l’entendent les races possédant la monnaie puisse s’ouvrir, il faudrait d’abord que s’installe une confiance que seules de longues années de communication – ou un nouveau trauma commun – ne pourraient bâtir. En attendant, vous n’aviez peut-être rien de mieux à offrir que votre expertise en tant que peuple ayant construit leur monde sur une symbiose avec la nature telle que même face à la catastrophe, tout n’était jamais qu’une question de temps avant qu’invariablement vous ne vous releviez. Vivre avec l’Œuvre. Tout transformer sans ne jamais rien perdre. La retenue et l’efficacité Sylvaines. C’étaient là finalement des savoirs extrêmement précieux. Des savoirs que vous pouviez monnayer sans remords. La part de la Prime-Œuvre sur laquelle sont assises les montagnes du Septentrion n’en renaîtrait jamais que plus forte.

- Mais bien qu’il n’appartienne qu’aux Protecteurs et à notre Aran de donner le dernier mot, je pense tout de même pouvoir affirmer avec certitude que non seulement cette main tendue est la bienvenue, mais qu’à défaut de ressources matérielles, nous avons une expertise à offrir qui, en tant que peuple renaissant, pourrait vous être précieuse.
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeLun 10 Fév 2020 - 8:56

Une chose qui apaisa quelque peu l’esprit du Gazanundi, fut le fait que tous les Elfes se soient assis, sans mimiques ni gesticulation d’aucune sorte, ni hautaine, ni dédaigneuse, et la façon avec laquelle ils accueillirent la bière, sans démontrer la moindre mimique de dégoût ou de dépaysement. Bien qu’il ne connaisse rien des mœurs alimentaires et des goûts des Elfes, Harald savait qu’ils possédaient un palais aux papilles surdéveloppés, chose qui expliquaient ce que d’aucun appelait le raffinement des plats et des nectar d’Anaeh – les graines, l’eau et la pisse selon les Nains. Attentif à tout cela, Harald pensait – sincèrement cette fois – avoir fait le bon choix avec la bière. Si lui la trouvait fade, ô combien fade d’ailleurs, il pensait que la faible amertume, que la faible teneur en houblon et le faible degré en alcool, suffirait à ne pas trop agresser les goûts de ses hôtes et à créer une atmosphère de bonne entente, au lieu de fratrie. Pour le moment, et toujours selon Harald, le concile commençait bien.

L’Elfe en charge, dénommé Aparuivë, était loquace pour un longue-oreille, et ses arguments et son analyse de la situation de sa contrée, comme de son histoire, était aussi intéressante que critique. Cela, Harald s’y était préparé. Les Elfes étaient toujours les meilleurs, le peuple le plus autosuffisant, le peuple le plus grand, le peuple le plus fort… Encore et encore, leurs mines, leurs propos et leurs attitudes transpiraient un certain dédain à l’encontre des autres peuplades, qui, selon eux, et quoi qu’il arrive, n’atteindraient jamais ni leur perfection, ni leur intelligence, ni leurs aptitudes. Cependant, Aparuivë n’était critique qu’à l’encontre des siens, et étonnamment respectueux des intentions du peuple du Nord. Quelque peu désarçonné, Harald se renfrogna durant les dernières phrases de la diatribe de l’Elfe, non par colère, mais simplement par stupeur. Etant un Nain fier et rustre, élevé par et pour la guerre, ayant connu une partie de l’époque où, en symbiose, Elfes, Hommes et Nains commerçaient à Lante, il demeurait quelque peu baigné dans les représentations raciales, et ce comportement de la part du représentant Elfe était une sorte de revirement, auquel il ne s’attendait pas. Faire un geste à l’encontre des Elfes demandait un certain effort – facilité par la rencontre fortuite avec le Roi des Elfes – et faire face à un Elfe qui n’était pas le même que deux années auparavant, fut mal vécu par Harald qui prenait cela comme une insulte. Et voilà que d’une insulte, l’Elfe devenait un émissaire respectueux et conscient des enjeux. Harald s’attendait à une attitude détestable, une rencontre emprunte de dédain et qui pourrait potentiellement mal finir. Au lieu de cela, l’Elfe semblait prompt à proposer aux Nains des accords et des informations pour une entente durable – comme seules les races immortelles savent le faire – dans le but de maintenir la paix entre les deux contrées, et de renforcer les peuples, sans qu’aucun ne faiblisse. Ainsi, au lieu de simplement refuser tout commerce, qui, apparemment, et de ce que comprenait Harald, ne servirait à rien pour l’Anaeh qui semble autosuffisante ou presque, Aparuivë propose un échange de bons procédés et de connaissances et savoir. Après avoir pris quelques secondes pour réfléchir, avachi quelque peu sur son assise et grondant sourdement dans sa barbe, Harald se redressa, et prit la parole :
- Messire Elfe, je n’puis qu’être d’accord avec vous, quand vous parlez d’relation d’confiance. Seul l’temps permet d’faire les choses, et la patience doit être vertu commune. Il marque une pause, baissant son regard sur la table devant lui, cherchant ses mots afin que sa pensée puisse être clairement explicitée par les mots, chose parfois si difficile. Si point d’commerce n’est possible entre nous pour l’instant, j’en comprends les raisons et n’en tient point rigueur. Vot’ expertise, c’pendant, est intéressante. Que ces mots sont difficiles à dire, qu’Ikthor lui vienne en aide. L’Zagazorn fait effectiv’ment face à d’grands enjeux, et l’expertise d’nos voisins s’rait chose intéressante, p’t’être même indispensable, en c’moment. Avez-vous des idées ? Des d’mandes ? Des r’vendications ?

Harald voulait laisser encore l’initiative aux Elfes, car Aparuivë semblait aussi prédisposé à travailler que le Gazanundi l’était. Aussi valait-il mieux le laisser mener la danse pour l’instant.

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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeDim 16 Fév 2020 - 20:40


Des demandes ? Des revendications ? Pas pour l’instant. Pour l’instant tu n’avais de désir que d’observer l’évolution du renouveau de cette ancienne relation. Ici, tout près de vos terres, les dawis s’étaient pliés en quatre, mais qu’en serait-il si certains d’entre vous venaient à les suivre jusqu’à l’intérieur du Zagazorn ? Qui parmi vous serait prêt à se risquer à un tel voyage ? Qu’étiez-vous prêts à entreprendre s’il s’agissait là du plus grossier des pièges ? La guerre contre le Peuple des Montagnes avait débuté si soudainement après tout. Rien ne pouvait prouver qu’ils n’étaient pas simplement venus en rallumer les cendres. Rien sinon l’évidence de leur détresse depuis le Voile.

Le petit peuple n’a rien à gagner à s’attirer votre ire.

- Pas de revendications particulières. tu sirotes une gorgée de bière de plus, et là tu n’arrives pas à réprimer un plissement du front Seulement quelques propositions. tu reposes le gobelet au sol J’imagine qu’avec les conséquences du dernier Voile, la gestion de vos ressources naturelles doit actuellement être l’une de vos plus grandes problématiques. tu poses la main à ton menton S’il est un domaine dans lequel je peux affirmer les miens être de bon conseil, c’est justement celui-ci. Peut-être est-ce une conviction présomptueuse de ma part de dire cela, mais je suis certain que des méthodes plus efficientes et plus efficaces pourraient vous faire beaucoup... économiser.

Il suffisait de regarder la quantité écœurante de viande sur les plateaux dawis pour pouvoir l’affirmer. Il suffisait de constater la quasi absence d’autres formes d’aliments sur les plateaux dawis pour pouvoir l’affirmer. Les montagnes du Septentrion ne pouvaient pas être à ce point plus austères que les vôtres. Un peuple possédant sur ses territoires une ancien bras d’Anaëh ne pouvait pas à ce point être ignorant de l’immense source alimentaire que représentait des végétaux déjà présents sur leurs terres. Nul doute que leur reconstruction soit difficile s’ils géraient la pierre et les gemmes de la même manière qu’ils géraient leurs repas.

- Pour le reste, j’avoue avoir des scrupules à faire la moindre demande en retour. tu baisses un brin la tête, et ferme les yeux un instant Je crains n’être que trop ignorant de votre culture pour me permettre de faire une demande qui vous semble raisonnable. et tes yeux se rouvrent, sur un visage sincère dans son humilité J’ai trop peur d’être offensant dans mes requêtes pour me le permettre sur l’instant. Mais probablement avec le temps – et une multiplication des échanges et des rencontres entre nos peuples – pourrais-je, moi ou celui qui prendra ma place lorsqu’en viendra le temps, articuler une requête adaptée.

En apprendre sur leurs manière d’aborder la magie, sur leur manière d’aborder l’existence, en apprendre sur les techniques de leur artisanat, sur les technologies dont elles ont autorisé la naissance… il y avait tant de chose à apprendre des nains, mais c’était là autant de choses auxquelles la volonté de limiter ce pacte à un échange économique était certainement censées restreindre l’accès. Les nains étaient aussi secrets que vous, et aussi fiers que vous. Voilà qui pimenterait sans doute vos échanges. Voilà qui ferait de la confiance des dawis un précieux terrain à conquérir.

Te voilà lancé dans une nouvelle croisade.

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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeMar 18 Fév 2020 - 12:48

Ainsi les Elfes ne possédaient point de revendications, point de demandes, mais plus d’idées qu’ils ne laissaient transparaître. Harald savait les Elfes méfiants, en proie à des conflits internes entre ce que d’aucun nommait les « Elfes des cités » et les « Elfes des Bois », une différence à peu près semblable à ce que les Nains subissent entre les Nains des cités, les Nains ayant prêté serment au Roi et au Royaume, et les Nains sauvageons vivant dans les montagnes. Mais si Harald connaissait parfaitement les tenants et les aboutissants des problématiques Naines, il ne connaissait rien, absolument rien, aux enjeux qui secouaient l’Anaëh et qui, presque jamais, ne transpiraient de l’autre côté de la frontière. Aussi, ce qui se passait de ce côté de la frontière était inconnu du Gazanundi, et s’il pouvait observer, déduire, analyser les comportements, mimiques et non-dits de ses interlocuteurs, il ne savait rien de leurs caractères, de leurs enjeux personnels, de leurs histoires. Une méfiance devait donc rester de mise, non pour pouvoir prendre les armes ensuite, renverser le peu de confiance et relancer ce qui fut, des cycles jadis, un évènement débutant une guerre ô combien sanglante et qui vit la mort de nombreux Dawis. Le Lörn demeure aujourd’hui un témoin silencieux de cette époque trouble. Harald, bien que Nain fier et rustre, connaissait aussi ses contemporains : il n’était pas plus butor qu’un Nain, et pas plus fier qu’un Elfe. Sans concéder que ce triste évènement du 5ème cycle fut provoqué par les Nains, il n’en n’exclut pas la possibilité que ceux-ci, à l’époque, n’aient rien fait pour éviter cet affrontement.

Et l’Elfe nommé Aparuivë étonna encore le vieux Nain par sa posture et ses paroles. Ne pouvant cette fois-ci réprimer sa surprise, les sourcils broussailleux du Nain s’élevèrent, manquant de quitter son front qui se plissait en approfondissant ses rides. Sans irriter la fierté des Nains – en parlant du Voile et en spéculant sur la faiblesse du peuple du Nord suite à ces évènement tragiques – l’Elfe est plein de propositions qu’il sait amener finement sur le terrain de la discussion. Si, encore une fois, Harald devinait entre les lignes un intérêt curieux pour ce que les Nains possédaient secrètement, l’Elfe avait eu la dignité et le respect de ne jamais demander quoi que ce soit, et de démontrer – au grand étonnement de Harald – une prudence tant dans les mots que dans l’attitude, quelque chose contrastait cruellement avec les représentations du peuple des forêts qui étaient partagées par les Nains. Il ne voulait pas blesser, il ne voulait pas heurter, il ne voulait pas manquer d’un quelconque respect. Il ne voulait pas être offensant. Que de curiosité, que de surprise en cet échange, alors qu’Harald s’attendait à être envoyé sur les roses étant donné que les Nains aient introduit cette rencontre sans pour autant ouvrir leurs portes, dans une dichotomie peu palpable.
- Messire Elfe. Son accent est toujours aussi prononcé et rend son phrasé difficilement compréhensible, pourtant, l’Elfe face à lui semble faire son maximum pour le déchiffrer. Notre peuple renaît de ses cendres, sur le cataclysme du Père. Nos projets sont florissants, nos idées sont grandes, l’avenir est de nouveau radieux. Les frontières Sud que nous partageons avec les sauvages des Wandres sont sûres, ce qui nous aide à nous concentrer sur nous. Nous avons b’soin d’cette paix avec nos voisins Elfes, pour perpétuer c’t’avenir prometteur. Nous commençons par l’commerce, et j’nourris l’espoir qu’notre Roi puisse un jour autoriser l’ouverture diplomatique. C’qu’il advient c’pendant du Lörn, ne r’garde qu’moi. Il prend un air grave, se levant en prenant appui sur ses poings serrés sur l’épaisse table en bois. J’suis parfait’ment au courant de l’importance qu’le Lörn possède pour certains d’vos concitoyens. J’apprécie vot’ solennité, et vot’ respect qui démontent les préjugés qui naquirent jadis et qui perdurent depuis. Sachez ceci : si vot’ Roi consent à m’rencontrer dans un prochain concile, ou d’une quelconque manière qu’ce soit – sachez qu’il est le bienvenu à Lante – je consens à mon tour à vous autoriser vous et vos pairs, à traverser sa frontière afin de vous recueillir dans les forêts du Lörn. En signe de respect, et d’confiance en l’av’nir.

Conscient de la portée de cette annonce, et de l’importance d’autoriser le passage des Elfes à travers la frontière, Harald resta debout cette fois-ci, se redressant afin que ses poings quittent la table, avant de se tenir droit comme un « i », attendant de voir la réaction de son interlocuteur.
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeVen 21 Fév 2020 - 21:44


Tes yeux s’écarquillent et tes pupilles se rétrécissent, ton cœur manque un battement et ton souffle se coupe. Tu n’aurais pas imaginé une seule seconde entendre le dawi prononcer ces mots. Tu n’aurais pas une seule seconde imaginé qu’il puisse accepter de vous offrir tant. Pas si tôt. Pas si vite. Pas avant que vous ne leur ayez offert plus que le geste ne le méritait. Alors tu t’es retrouvé pantois. Toi qui voulais faire une bataille personnelle, une joute du verbe et un affrontement des idées des tractations avec le petit peuple, voilà que tu te retrouvais estomaqué, et incapable d’ajouter quoi que ce soit à la déclaration. Tu avais été défait. Ridiculisé. Privé de ta rhétorique et blessé dans ton égo. Mais ta défaite… oh ta défaite était une immense victoire pour les tiens.

Tu t’es levé d’un trait, l’œil brillant, le visage ferméet les lèvres toujours closes. Ton regard s’est fiché dans celui de ton interlocuteur, et tes paupières ont retenu tant bien que mal les quelques gouttes d’eau s’étant tenté à leur échapper. Ton menton s’abaisse, ta main s’ouvre sur ton cœur, et tu fais une bien basse révérence à ton interlocuteur.

- Votre confiance sera honorée, je vous en fais la promesse. tu te relèves Votre geste est plus qu’apprécié. Sachez-le. tu hoches de la tête comme pour appuyer ton propos Je ne peux qu’espérer que notre Aran trouvera le temps de vous faire part de ses remerciements en personne.

Ce ne serait pas aujourd’hui. Ni aujourd’hui ni demain. L’Anaëh était bien trop agitée pour cela, mais un jour viendrait pour les elfes marcher à nouveau à travers les corridors rocheux des Monts du Spetentrion. Un jour viendrait où elfes et nains se regarderaient à nouveau en face. Un jour viendrait, peut-être plus tôt que tu ne le pensais, où les mains des Rois des deux peuples se serreraient, et où grandies dans leur sagesse par les conseils des dawis, vos forgerons tailleraient des alliages plus nobles encore que ceux des anciens. Un jour viendrait, peut-être plus tôt que tu ne le pensais, où les cavernes naines porteraient la marque de vos ciseaux. Un jour viendrait, peut-être plus tôt que tu ne le pensais, où vos deux peuples deviendraient à nouveau force l’un de l’autre.

Il avait fallu bien peu pour t’en faire renaître l’espérance.

Tu te retournes vers tes camarades, prononce quelques mots dans votre langage. Quelques mots dont le seul que ton compère aux courtes jambes aura probablement compris est le nom du Lörn. Et parmi tes camarades, beaucoup sont aussi estomaqués que toi. Les oreilles ses soulèvent, et les poumons s’emplissent de surprise. Mais à leur tour, ils auront été plusieurs à s’incliner, dans un geste de remerciement.

Une victoire pour Anaëh. Une première victoire pour Anaëh.
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MessageSujet: Re: Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé]   Un concile frontalier [ouvert aux Elfes] [Terminé] I_icon_minitimeJeu 27 Fév 2020 - 16:18

Harald savait que ce qu’il venait de faire était un immense pari sur l’avenir. Un pari qui, s’il n’était ni correctement amené aux oreilles de ses frères et sœurs, ni correctement encadré, ni correctement surveillé, pourrait attirer les foudres du Roi, ceux de Thanor, deux de Molgrunn… Ceux du Zagazorn tout entier ? Peut-être pas tout entier, mais sans aucun doute ceux du Roi. Car autoriser les Elfes, dans un futur proche, à traverser les frontières pour se recueillir dans le Lörn et échanger, à terme, leurs savoirs sur la gestion d’un écosystème florissant, relevait plus de la diplomatie et de la religion que du commerce. En son âme et conscience, Harald savait qu’il jouait sur une corde raide et fine qui céderait au moindre mouvement de travers.

Pourtant, une partie de lui était satisfaite par cette décision, ou plutôt, cette ouverture proposée aux Elfes. Lui qui se souvenait de la grande époque du Zagazorn, et des bénéfices réalisés grâce au commerce et aux partages avec les voisins frontaliers, rêvait de retrouver des temps semblables, où les Nains pouvaient rêver en grand et déplacer des montagnes. Non pas qu’ils ne puissent plus le faire aujourd’hui, seulement, soulever des montagnes demandait autrement plus de temps, plus de sacrifice et plus de travail que par le passé.

Les propos de l’Elfe, et les réactions de ses semblables, firent naître en Harald la sensation du travail accompli et la fierté du changement opéré. Sans aucun doute avait-il envoyé un message fort, dont il ne mesurait pas encore les potentielles répercussions, positives ou négatives. En geste de respect, il inclina légèrement le buste – moins que les Elfes – et afficha une attitude et une mine fière, satisfaite. De tous les mots prononcés par l’émissaire, seul le mot « Lörn » fut compris par Harald, mais les réactions qui s’en suivirent étaient plus éloquentes que tous les discours et toutes les phrases échangés jusqu’alors.

Mais Harald avait beau être prompt à faire des efforts et des sacrifices, et à ravaler cette fierté légendaire qui donne au peuple du Nord sa réputation auprès du reste du monde, dans le seul but de faire avancer son pays, il n’en demeurait pas moins un Nain. Et les savoirs détenus par son peuple, ne sauraient être partagés aussi facilement. L’artisanat Nain était d’une telle qualité, que le plus riche des nobles Humain, le plus puissant des mages Elfes, le plus vicieux des avatars Drows, seraient tous capable de dilapider fortune, pouvoirs et puissance, juste pour percer ne serait-ce qu’un seul des secrets artisanaux des Nains. Ce jour-là n’était pas encore arrivé. Et maintenant qu’un énorme pas avait été fait dans le sens des Elfes, Harald en attendait au moins autant de la part de ses voisins à longues oreilles.

Le concile était terminé. Les politesses d’usages furent échangées. Il fut offert aux Elfes de passer la nuit sous les tentures déployées pour l’occasion, étant donné l’heure avancée de la journée. Qu’ils acceptent ou pas, les Nains, eux, resteraient une nuit de plus avant de démonter ce qui avait nécessité toute une journée à être installer, afin de rentrer chez eux, forts de cette nouvelle expérience.

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