[Foire d'Oesgard]Il y a du nouveau (Helena)

Panahos, fin 2e jour de la 5e ennéades de Bàrkios, An 17, Cycle 11
chapelle de Néera, Oësgard

Du monde partout… Peu importe vers où il se tourne, il y a des gens. Dans la demeure de Maralina, au château , aux cuisines, aux chiottes, dans les cours, dans les rues populeuses. Les tavernes sont bondées, les auberges aussi. A Thaar, c'est toujours grouillant et populeux, mais les îlots de calme abondent un peu partout pour qui sait les trouver… Ici, Halewyn ne les connait pas encore. Et il espère sincèrement ne pas passer l'hivers dans ce bled parce que l'automne commence à peine et il est déjà frigorifié. Le Vaani est content qu'aucun contrat précédent ne l'ait amené ici. Et il comprend maintenant pourquoi le vieux a toujours évité d'Aller si au Nord.  

En ce moment, l'endroit calme qu'il a trouvé pour se reposer est le temple de Néera d'Oësgard. Les prunelles dépareillées parcourent les images sacrées sans aucune émotion. La statue de la damedieu ne l'émeut pas le moins du monde… Perdu dans ses pensées, l'homme pense à un autre temple, un autre lieu… D'autre moment… Il laisse ses pensées vagabonder sans but, au son du brouhaha atténué de la rue et des prières de quelques fidèles s'élevant en quelques psalmodies soporifiques. Il connait les grandes lignes du culte, au moins pour donner le change, mais il n'adhère pas du tout a ces préceptes qu'ils trouve hypocrites.  

Et pourtant, quelque chose lui dit que, peut-être, il trouverait la réponse à son problème ici, en ces lieux. La magie chamanique des Zurthans ne lui a été d'aucun secours, jadis. Aujourd'hui, il tient la Bête encagée, mais de peine et de misère… Sa rage gronde sourdement, elle n'apprécie pas le traitement offert, son manque de liberté.  De peine et de misère Dante tient ce foutu dieu en laisse. Mais il n'a pas grand espoir, un jour ou l'autre il reviendra et emportera sa raison, il ne restera qu'une coquille vide comme le grand gris.

Peut-être la réponse se tient elle ici, chez cette déesse? Ne dit on pas que La Dame Dieu a toute les réponses? Il est seul dans sa recherche, il est seul pour trouver ses réponses. Personne ne les donnera pour lui, et il ne veut pas non plus.

Parfois, il est fatigué. Fatigué de lutter contre ce qui grandit toujours en lui. Cette rage de la Bête, omniprésente, infatigable, qui le gruge petit à petit, affadissant lentement l'éclat de ses souvenirs et ca ne lui plait pas.

Dante ferme les yeux, faisant semblant de prier, sous les marmonnements assommants des fidèles présents.

Spoiler:

Le prêtre regarda un moment la Damedieu, il resta un moment silencieux. Oui, la Damedieu était bellle et elle était une personne fascinante. De cette façon, il aspirait à ressembler à cette femme tout en n’oubliant pas que les hommes pouvaient être destructeur. Il aspirait comme sa déesse à faire du bien dans un monde qui oublie trop souvent la notion de bien commun. Il aspirait à la paix quant à sa sœur ainée aspirait à l’adversité et au combat. Mikael restait un petit moment silencieux. Il posa son regard sur l’homme venant surement des terres du sud. De plus, il confirmait lorsqu’il parla de sa terre lointaine.

« Pas la peine de vous pardonner » dit-il en souriant « quant à la déesse. Elle est altruiste, oui. Mais, l’homme, mon fils, l’Homme est beaucoup moins altruiste.  Je pense que dans votre région et dans la mienne, l’Homme n’a pas changé. La déesse tend toujours la main mais l’homme ne tend pas toujours la sienne. »

Il porta son attention sur les gens damné et perdu. Un instant, il se mit à réfléchir. Après tout, tout le monde pouvait avoir une rédemption. Il avait bien vue ses confrères avoir sauvés les gens damnés de leur vie jusqu’à leur rédemption. Il savait aussi que les gens ne pouvaient plus se sauver de leur propre destruction. C’était frustrant. C’était rageant de voir un homme se détruire par lui-même avec l’incapacité d’aider.  Son attention s’attarda sur l’estréventin en question. Cette question était en lien avec lui ? Avait-il un réel besoin d’avoir un conseil ou un véritable aide. Son attention se porta les autres fidèles dont un ou deux guerriers. Dans cette assemblée de fidèle, Mikael savait qu’il avait à faire à des gens ravagés. Et, lorsque l’esprit fut rongé de l’intérieur, il était difficile de les soigner. Encore une fois, il croyait fidèlement la Damedieu et il était fidèle à ses préceptes. Mais, il représentait en tant qu’Homme et il était faillible. Si, il était faillible, les congénères en étaient aussi.

« La Déesse seule aide les Damnés. Mais, les hommes qui porte ma tenue sont il aussi bonne que la Déesse ? Ça, je ne peux pas dire. Votre région, je ne connais pas, mon fils. Mais, je peux vous dire que dans cette région, les gens sont beaucoup damnés à cause de toutes ces guerres et de violence. Je me force toujours de tendre la main, de les aider mais la réalité est que parfois une partie décide réellement d’avoir une rédemption. Quant aux autres, ils sont soit totalement rongés qui recule ou préfère rester dans le noir. Je peux les aides de tout mon être, mais je ne pourrais pas les sauver s’il n’accepte pas main. Ainsi, le Choix a toute son importance lorsqu’on est confronté au destin. »

Il resta silencieux et calme. Il savait pertinemment que ces propos n’étaient pas du tout l’avis de ses frères. Mais, la réalité était vraie et il avait retiré en partie sa vision idéaliste du monde. Il savait qu’il avait une limite…

Il y a un paradoxe ici… Non, tu crois au choix ou au destin, pas les deux mon père, avec tout le respect que je vous dois. Le Destin fait que les damnés qui marchent n'ont pas le choix. Le Destin est le Fatalité et ça je m'y refuse…

Le prêtre repensa un instant à sa phrase. Il c’était trompé le mot adéquat. Oui, il n’avait faux que son discours était paradoxal. Mais, son idée était assez claire. Le choix est lié à chacun de nos actes. Puis, la deuxième question du prieur était beaucoup plus intéressante.

Le Choix… Est ce qu'on a vraiment le choix devant les dieux ? Les affronter et mourir consumés ou s'agenouiller et les laisser… nous bouffer…[/color] nous guider?

Il se frotta le menton avec ses doigts. C’était une question intéressante et difficile. Mais, il sent que l’étranger n’était pas un homme véritablement pieux ou avoir les dieux dans son cœur. Il regarda un moment la déesse en question. Les dieux ont créé l’univers. Oui, ils ont créé le monde et toute la complexité de son monde. Et, si, ils n’existaient pas, les deux dieux primordiaux ont crée la création. Après tout, il y avait toujours une entité supérieure. Et, pour le coup, les hommes étaient le fruit de leur création. Et pour le coup, il fallait accepter qu’une partie de no vie était dirigé par les dieux. Pour le coup, l’homme s’engageait dans une question dont la vérité était là. Le choix de choisir de le suivre ou non. Mais, l’impossibilité de se soustraire d’eux.

« Vous avez le choix de les choisir. Ce choix convient qu’à vous. Oui, il y a une partie qu’on n’aura jamais le contrôle de ce que j’appelle la Création de ce monde. S’agenouiller ou affronter. C’est votre choix. Pour le guide, c’est vous encore qui choisissez. Le seul chose que vous ne pouvez pas faire est de pouvoir créer le même monde que nous vivions ou de se prétendre être une divinité. C’est le plafond que nous ne pouvions jamais atteindre qu’on soit immortel ou non.  Une nouvelle fois, votre liberté dicte votre avenir. Mettez vous la confiance envers vous-même ou suivre une divinité ? Est-ce que votre confiance en vous-même permet de résoudre vos soucis ? Ce sont des questions qu’on se pose souvent. J’ai décidé de suivre Nééra car j’aspire à faire le bien autour de moi. D’autre, préfère choisir le Dieu guerrier pour des aspiration tout autre. » repensant indirectement à son ainée.

« Quant à la Déesse. » il le regarda un moment. Ne connaissait-il vraiment pas la Déeesse ? Les estréventins étaient bien des personnes étranges. « La Déesse a créé les hommes laissant à nous les humains la liberté de choisir la vie qu’ils entendent tout en nous guidant dans la vie. Car, l’homme a toujours besoin d’être guidé comme un enfant a besoin au début de ses parents pour vivre. La Déesse nous enseigne à vivre en communauté, à faire le bien pour le bien de tous contre les difficultés de la vie comme une véritable conseillère. Elle ne laisse jamais tomber les siens, tendant toujours la main. » il termina avec une réalité parfois véridique « Mais, comme vous avez peut-être vue, une partie des hommes font des choix avec des terribles conséquences. »

Cependant, l’homme préféra prendre l’initiative. Si, on lui pose des questions sur la notion de spiritualité. Il était certain que l’homme en question devait combattre quelque chose à l’intérieur. Ce n’était pas la première fois qu’il avait eu affaire à des gens tourmentés. Ces questions et les indices du prieur confirmait ses observations. Il ne tourna pas autour du pot. Après tout, il avait pris le même comportement que sa famille : le franc parlé.

« Mon fils, vous n’êtes pas le seul à poser ces questions et vos questions montrent bien des choses. Qu’est qu’il vous tourmente autant ? Si vous me tendez la main, je pourrais vous y aider. »

Le prêtre écouta attentivement. Il se calla bien contre le dossier du banc. Il analysa les propos du croyant. Enchanteresse de Missède…..Cette fameuse enchanteresse de Missède, une sorcière et une femme maléfique. L’homme en question était il corrompue par cette femme ? Surement, le charme de certaine femme était aussi redoutable que la magie. Combien de femmes ont fait déchoir des hommes avec les charmes dignes d’une putain d’arcam. Mais, en dehors de cette enchanteresse de malheur, Mikael avait eu affaire des hommes qui ont tellement errer dans les plus obscures des chemins. Tot ou tard, ils allaient voir la mort en face…. Et de prier d’avoir une vie dans l’Autre-Monde.

Le néant…quelle idiotie ! L’au-delà ne pouvait qu’exister. Combien de fois, il avait eu affaire à ses confrères de Tyra ou d’avoir eu une discussion avec l’un d’entre eux à propos des souffles qui guider les souffles dans le Royaume de Tyra. La mort et la vie étaient étroitement et toujours lié. L’un ne pouvait marcher sans l’autre. Nier l’au-delà, ca reviendrait aussi à nier le souffle que nous disposons à l’intérieur de notre être.

« Le néant après la mort …C’est bien la prétention de nous mortel de croire qu’il n’y a rien. » disait-il « Mes confrères de Tyra ont déjà eu affaire aux souffles perdues et aux esprits. Dire qu’il n’y a rien, ça reviendrait à nier tous ses faits surnaturels que le culte de la Voilé gère. On ne peut pas dire qu’il n’y a rien après la mort. C’est d’être aveugle ou être prétentieux. »

Oui, nier cet état de fait était à ses yeux purement idiot et illogique. Il était surprenant de voir une fraction de la population de nier l’au-delà. Est-ce qu’il était possible de le sauver ? Tout le monde pouvait être sauver et même le pire des crapules. Mais, encore une fois, la première personne qui devrait faire le pas en avant était le damné lui-même. Cela étant, ça revenait au prêtre de le guider à la rédemption.


« Pour que le damné soit sauvé. Il faut que le damné soit en face de soi, qu’il accepte ce qu’il est et qui décide d’avoir la rédemption. Puis, il doit décider de changer. De là, ce sont des gens comme nous qui aideront ces damnés à retrouver une vie meilleure. » il réfléchissait un moment « Je comprends l’envie de prier. Peut être que cette discussion que nous avons est la première pierre pour sauver la personne. Indirectement, la Déesse vous a suggérer d’être ici par l’instinct ou autre. »
Il s’arrêta un moment puis il allait droit à l’essentiel.

« Raisonnez votre frère, percevez-le. Tendez-lui la main pour changer son avenir. Il y a que deux choix continuez le chemin de l’obscurité ou acceptez de suivre une nouvelle voie. Je risque d’être franc et brutal mon fils. Mais, le chemin qu’il prend l’amènera à sa propre mort et je prie que sa mort soit rapide et peu douloureuse car j’ai vue des gens souffrir de manière horrible sur ses terres. Si, il veut s’en sortir, je lui tends la main pour s’en sortir. Il suffit juste d’essayer. Il n’y a rien à perdre quand on connait déjà le résultat de l’autre chemin. Une nouvelle fois, on revient à la question du choix. Mais, »il soupira « On ne peut pas sauver les gens quand ils ne font aucune démarche pour changer. Je vous parle d’expérience. »

C’était un état de fait. Peut être que ce n’était pas la meilleure des pensées. Mais, il savait faire la part des choses entre l’idéale de sauver tout le monde et la vérité cru de la réalité. Peut être que son frère mériter d’être sauvé. Oui, tout le monde mérite d’être sauvé. Peut être que ce n’était pas son frère mais lui qui voulait être sauver. Il pouvait bien mentir. C’était une éventualité. Les gens n’osaient pas avouer ce qu’ils étaient. Au sein du culte, on lui avait appris que les gens mentait toujours légèrement pour voiler une partie de la vérité par la peur d’être jugé, critiquer ou avoir un mauvais regard. Mais, Mikael se tut, écoutant juste l’homme et dire sa réalité.

Le prieur reste immobile, écoutant plus qu'il ne le voit le prêtre s'adosser sur le banc. Il y a de ces choses qu'il a apprise sur le tard et dont il est fier. Il l'écoute dans le silence dubitatif qui s'ensuit. Il l'entend dans le second sermont qui lui sert, lui assenant les platitudes et les certitudes de son dogme. Un vrai mouton, il ne remet rien en cause. Un autre qui pense tout savoir tout sur tout et qui ne se remet jamais en question. Il n'y est jamais allé aux portes de la Mort, il n'en est jamais revenu non plus. Dante y est allé mais n'a pas traversé, ayant préféré un pacte avec Zhak'Bar… Cécilie y est allée et est revenue. Personne ne sait les cauchemars que ca lui donne… La terreur dans laquelle elle vit. Lui il le sait.

Silencieux, le prieur est recroquevillé sur ses mains, son expression du visage caché au prêtre.

« Pour que le damné soit sauvé. Il faut que le damné soit en face de soi, qu’il accepte ce qu’il est et qui décide d’avoir la rédemption. Puis, il doit décider de changer. De là, ce sont des gens comme nous qui aideront ces damnés à retrouver une vie meilleure. » L'Estreventin se redresse tournant toujours le dos à l'homme, les prunelles dépareillées se lèvent de nouveau vers la divinité et il penche la tête légèrement de côté, tendant l'oreille à des murmures que lui seul peut entendre. Sans chercher à briser le silence, il toise la Damedieu d'un air étrange. « Je comprends l’envie de prier. Peut être que cette discussion que nous avons est la première pierre pour sauver la personne. Indirectement, la Déesse vous a suggérer d’être ici par l’instinct ou autre. »

Dante lui rirait à la gueule. S'il savait…


« Raisonnez votre frère, percevez-le. Tendez-lui la main pour changer son avenir. Il y a que deux choix continuez le chemin de l’obscurité ou acceptez de suivre une nouvelle voie. Je risque d’être franc et brutal mon fils. Mais, le chemin qu’il prend l’amènera à sa propre mort et je prie que sa mort soit rapide et peu douloureuse car j’ai vue des gens souffrir de manière horrible sur ses terres. Si, il veut s’en sortir, je lui tends la main pour s’en sortir. Il suffit juste d’essayer. Il n’y a rien à perdre quand on connait déjà le résultat de l’autre chemin. Une nouvelle fois, on revient à la question du choix. Mais, »il soupira « On ne peut pas sauver les gens quand ils ne font aucune démarche pour changer. Je vous parle d’expérience. »


L'assassin tourne la tête et envisage Mikael du même air qu'il le faisait avec la statue. Perdre la Bête… C'est tentant être seul dans sa tête. Le Silence. Il avait eu un choix à faire avec Cécilie, ce même choix lui est représenté d'une autre façon avec cet énergumène. Il suffit d'essayer.

Essayer d'être humble, essayer d'accepter de changer de chemin. Essayer d'arrêter de tuer, ce pour quoi il est fait, il a été dressé, ce qu'il aime… Accepter d'arrêter d'être enragé. Accepter son sort, se soumettre…
Il sait que la théologie n'a jamais été son fort… Quel animal a besoin de rédemption?

Le désire t'il seulement…

Vivre longuement les yeux fermés et à genoux devant les bergers, ou se précipiter droit sur le mur les yeux grand ouverts, la rage au coeur et le sang à la gueule.

Les prunelles dépareillées se plissent soudainement, les yeux étranges pâlissant brièvement avant de reprendre leur teinte normale… Se soumettre, ils en reviennent toujours à ca. "Je peux te sauver, je peux t'aider mais il faut que tu le veuille. Je te tend la main… Si tu veux sortir de ce trou à rat, prend -là et suis-moi. Je t'enseignerai tout ce que je sais.", oui, on l'a lui a déjà faite celle-là… La figure sombre ne laisse rien paraître, mais en cet instant précis, il lui cracherait au visage. Un sourire éclaire cette figure abîmée. Un sourire à faire froid dans le dos, qui ne lui monte pas aux yeux…

Merci mon père. Vous m'avez bien aidé…

Sur une profonde révérence, Dante tourne le dos à toutes ces foutaises et quitte les lieux de sa démarche souple, encore plus confus qu'en arrivant.