Faut juste trouver le X rouge sur la carte.

Au début de la septième ennéade de Bàrkios de l’an 17 : XI.
Le matin au palais royal.

Face à l’Estel tu te demandes si c’est une bonne idée. L’arbre est magnifique et son chant l’est tout autant, si bien qu’à chaque fois que tu rentres dans le sanctuaire un frisson te remonte le long de la colonne vertébrale et finit dans les pointes de tes oreilles, les faisant frémir. C’est donc sans surprise que tu comprends pourquoi l’enfant sauvé par le roi se réfugie ici, c’est réconfortant et si une personne a besoin de réconfort, c’est bien lui. Mais tout ça ne répond pas à ta question et le fait de se trouver ici n’aide en rien. Cependant tu avances tout de même d’un pas lent, t’appuyant sur ton sceptre pour faire chaque pas, ce dernier laisse une trace dans la terre qui permettrait de te suivre mais tu t’en moques. Avançant entre les arbres tu vois quelques personnes que tu salues sans un mot pour ne pas briser le silence serein du lieu ; certes les oiseaux et certains animaux n’avaient pas cette préoccupation mais peux-tu seulement le leur reprocher ? Tu décides que non et, lorsque tu arrives devant l’Estel, tu t’assois en tailleur à l’ombre de ses feuilles. Tu places ton sceptre dans le creux de tes hanches formé par l’angle pris par ton dos et tes jambes puis tu fermes les yeux.

Penser à une arme ici te met mal à l’aise. Pourtant y’a-t-il meilleur endroit pour penser à celle-ci? Tu fronces les sourcils, n’arrivant décidemment pas à te débarrasser de cette gêne. Finalement tu pousses un soupir et tu rouvres les yeux. Alors que tu allais te relever tu vois approcher l’enfant que le roi avait sauvé. Enfin tu l’entends avant de le voir, une de tes oreilles se dresse et tu demandes même si ce n’est pas ce qui a mis un terme à ta réflexion. Non, ça serait injuste de dire ça mais tu dois admettre que ça n’a pas aidé.

Un sourire commence à illuminer ton visage tandis qu’il s’approche à petits pas entre les arbres et tu décides de refermer les yeux pour te laisser surprendre. Tes oreilles bougent légèrement jusqu’à ce que finalement tu l’entendes faire un pas près de toi et tu feins un sursaut ; un peu comme si on venait de te réveiller.

« Tu m’as fait peur. » Tu lui glisses ces mots avant de les regretter. Ta mâchoire se crispe lorsqu’il recule, la culpabilité se lisant aisément sur son visage expressif. Ça peut paraître stupide mais tu ne peux t’empêcher de le traiter comme tous les autres enfants et pourtant tu sais que tous les autres enfants n’ont pas vécu la même chose que celui-ci.

« Je plaisantais. »

Ses sourcils se haussent et tu le vois reposer son autre pied à côté du premier et devant son hésitation tu l’enjoins à te rejoindre d’un geste de la tête. Finalement il s’approche à nouveau et tu prends ton sceptre pour le déposer à côté de toi afin qu’il puisse s’asseoir à tes côtés. Tu passes un bras sur son épaule pour l’attirer contre toi. Peut-être a-t-il envie d’être seul devant l’Estel mais de toute façon tu ne vas pas rester bien longtemps.

« Je vais bientôt voir Artiön, tu te souviens de lui n’est-ce pas ? » Un hochement de tête vigoureux te répond. Comment aurait-il pu en être autrement ? « Tu veux venir avec moi ? » Son enthousiasme à l’évocation du roi fut modéré par la proposition et après une brève période de réflexion il tapota le sol sur lequel vous étiez assis. Il te faut quelques instants pour comprendre mais alors qui’l allait recommencer son geste tu secoues la tête. « Je ne penses pas. » Avant que la déception ne puisse s’installer sur les traits de l’enfants tu reprends la parole. « Mais je peux lui demander de venir quand il aura le temps. » Le compromis semble lui convenir et il hocha la tête. « Très bien, je lui dirais. » Un sourire aussi rare et précieux qu’il est timide en provoques un plus franc chez toi. « Bon, il faut que je parte sinon je vais être en retards. » Tu l’attires une nouvelle fois contre toi pour déposer un baiser sur son front avant de finalement te lever.

« Je reviendrais sûrement plus tard. »

Tu ne préférais pas t’avancer sur le plus tard car même si tu aimerais beaucoup passer plus de temps ici tes responsabilités t’en empêchent souvent. Alors après un salut timide de la main de la part de l’enfant tu t’en va et une fois que t’es éloigné, tu te retournes et jettes un coup d’œil derrière toi avant de ne plus pouvoir apercevoir l’Estel. Un sourire teinté de tristesse apparait sur ton visage alors que tu vois que l’enfant s’est déjà lové contre une racine. Tu espères qu’un jour la présence rassurante de l’arbre ne lui soit plus nécessaire mais une part de toi craint que ce jour n’arrive jamais.

Avant de rejoindre le palais royal tu rentres d’abord chez toi et même si tu sais très bien qu’Eryvïnn ne sera pas là tu l’espères tout de même. C’est une maison de taille finalement bien modeste, qui contrastes avec l’importance du rôle que tu occupes mais ton époux et toi n’avez jamais eu besoin de plus grand de plus c’est la maison qu’on vous a offert pour votre mariage et en changer t’es impossible. Dans ta chambre tu déposes ta couronne pour arranger ta chevelure, tu resserres ta tresse et tu remets ta robe en ordre. Tu hésites d’ailleurs prendre une tenue plus cérémonielle mais bien que le rendez-vous soit officiel il ne s’agit pas d’une cérémonie que tu dois présider alors tu n’en fais rien. En effet tu avais adressé un courrier au Trône Blanc pour demander au roi un peu de son temps afin de t’entretenir avec lui d’un sujet qui, tu n’en doutes pas, l’intéressera, ne serait-ce que de par sa nature guerrière. Tu finis rapidement de te préparer et après avoir remis ta couronne tu prends ton sceptre et tu te hâtes en direction du palais.

Entre les murs de celui-ci, le son de ton sceptre s’abattant sur le sol ponctue chacun de tes pas. Tu salues les diverses personnes que tu croises, parfois d’une parole mais le plus souvent d’un geste. Une fois arrivé au lieu de rendez-vous fixé par le roi tu préviens ses intendants de ton arrivée.

L'empressement de l'Aran dans son énonciation laissait facilement entendre que les convocations destinées au Mainyth d'Alëandir auraient dû être plus régulières, mais sa responsabilité principale étant au Protectorat lui-même, Aegden n'aurait pas souffert de retirer son service personnel sous prétexte d'une intervention non seulement extérieure, mais seulement potentielle. Malgré son absence cependant, les choses semblaient avoir bien avancé.

-Tiens. les copies des divers croquis et cartes reçues des deux elfes envoyés sur place sont dépliés sur la table Si les combats arrivent jusqu'à la forteresse, dans une Cité à étages pareille nos archers ne devraient pas manquer d'angles de tir possibles. le roi plisse les sourcils Et si seulement j'arrivais à obtenir le soutien d'Ardamir...

Un soupir difficile à interpréter comme autre chose que de la frustration échappa d'entre les lèvres d'Artiön. Avec la récente visite des humains, il y avait soudain non seulement beaucoup de choses à gérer, mais d'autant plus de solutions possibles à exploiter avant de se décider définitivement.

Daenor et Anorndellon sont d'accord pour me prêter des hommes. Les marins d'Akhoraril nous ont aussi accordé leur soutien. Malereg ne souhaite pas risquer de leurs hommes à l'heure actuelle, et les fantassins d'Eteniril ne nous seraient d'aucune utilité là-bas. le visage sévère du Roi se détend quelques peu, se rendant compte que les choses étaient finalement un peu mieux engagées qu'elles n'en avaient l'air Maintenant il faut juste que j'ose arracher Ardamir à son silence.

Si le mainyth Lëandrin avait l’air totalement absorbé par les documents présentés par l’Aran, il ne l’écoutait pas moins attentivement.

Ardamir allait visiblement être difficile à convaincre…C’était pourtant un atout majeur au vus de la stratégie qui semblait se profiler quand bien même quelques autres protectorat semblaient bien plus prompt à s’impliquer.

-tant que nous en somme aux effectifs, j’ai fait envoyer la liste des volontaires il y a quelques jours, j’espère que tu as réussis à la récupérer.

Il n’avait évidemment pas eu le temps de traverser la moitié de la ville pour livrer un simple document, aussi important pouvait-il être et avait donc demandé à un souffle charitable de le faire passer au roi. Jusqu’ici il n’avait pas eu l’occasion de demander si tout était en ordre, même s’il ne doutait pas de son messager improvisé.

L’elfe aux cheveux cuivrés finit enfin par relever la tête, ne laissant au passage pas le temps à son interlocuteur de répondre.

-Est-ce que nous avons une idée de comment peut se comporter une armée Naëlisienne au juste ? 

- Quasiment à l'identique d'une armée Péninsulaire... l'index droit du Roi se pointe en direction de l'un des rapports ramenés de la Cité Vaanie ...mais en plus petit effectif. Il nous faudra réussir à tirer parti de bataillons plus serrés que ceux auxquels nous avons l'habitude. entre autres... Mais dans tous les cas, il faut que l'on fasse en sorte de conserver notre autonomie. Le mot-clef étant tirer parti. Nous ne pouvons pas nous permettre de dépendre des Naélisiens. 

L’Aran ne put probablement pas manquer le soupir qu’Aegden ne put s’empêcher de lâcher. Une armée péninsulaire, en moins nombreuse. Autant dire qu’il ne faudrait effectivement pas trop compter là-dessus…

-Et bien il faut espérer que tu réussisses effectivement à convaincre Ardamir dans ce cas…

Le discutions dura encore un peu, il y avait encore beaucoup à voir si les elfes voulaient être prêts, et comme cette fois Aegden avait pu lâcher la milice, c’était l’occasion de rattraper quelques retards. 

Le temps fila cependant et bientôt les deux elfes n’eurent d’autre choix que de se séparer. L’Aran avait probablement d’autres entrevues de prévu ce matin, le mainyth d’autres choses à régler et des volontaires à mettre au courant des avancées.

Un haussement de sourcil surpris s’afficha sur son visage lorsqu’il ouvrit la porte sur une auguste personne. 

-Bienveillante Main. La salua-t-il.

Un sourire plus tard, il fit mine de vouloir continuer son chemin.

Avec la patience que requiert ton rang, née par un apprentissage et nourrie par presque un cycle de vie, tu attends que le roi ait enfin fini de s’entretenir avec… tu ne sais pas trop qui d’ailleurs. En réalité est-ce que cela a une quelconque importance ? Pas réellement, décides-tu assez arbitrairement et, finalement, peut-être trop rapidement. Ainsi, assise sur un des sièges pourvu à cet effet, tu te reposes la question. Après tout ce n’est pas comme si tu as beaucoup d’autres choses à faire. Alors, certes, tu pourrais discuter avec les autres elfes venus demander l’attention de votre monarque pour une raison ou une autre. Tu n’as de toute façon pas la prétention de croire que ta requête est plus importante, dans les personnes présentes tu vois des soldats, des messagers, des mages même mais ne sachant pas quels problèmes ils vont apporter à Artiön peux-tu seulement dire que ton message est le plus important ? Sans pouvoir l’affirmer tu peux toujours le penser, l’espérer. Peut-être même que ce sera utile pour les projets de ton roi-guerrier même si, en réalité, lesdits projets ne t’inspirent rien de bon, loin de là.

Le son de la porte s’ouvrant te sort de ta réflexion et c’est une personne que tu n’avais pas vu depuis… moins d’une dizaine d’années qui en sort. Tu as beau ne pas l’avoir vu souvent, c’est un peu comme si tu le connaissais avec tout ce que ton époux t’a raconté.

« Mainyth. » Tu le salues à ton tour d’un hochement de tête alors que tu te lèves, t’appuyant sur ton sceptre. Le fait que tu t’appuies dessus pour te lever te fais te dire qu’il faudrait sûrement que tu te mettes à faire un peu plus d’exercice mais alors que tu te diriges vers la salle du trône ; au lieu de poursuivre ton chemin, tu te retournes et lance un rapide regard au dos du soldat qui s’en va. « Heru Aegden, si vous avez un moment, je pense que ce que j’ai à dire au roi vous concerne ou du moins vous intéressera. En réalité il n’est pas impossible que j’ai besoin de votre aide. » Devant son hésitation, et son incompréhension, au demeurant légitime, tu lui souris. « Si vous n’avez pas le temps je ne doutes pas que tout cela arrivera à vos oreilles en temps voulu, je ne veux pas vous retenir dans vos fonctions mais votre présence sera appréciée. »

Pour ne pas perdre plus de temps tu te retournes pour entrer dans la salle où t’attends le roi que tu ne peux pas manquer. Le bruit que fait ton sceptre rythmant ta marche t’annonces avant que tu n’aies à parler.

« Heru Aran, je sais votre temps précieux et afin de l’économiser je me dois de laisser de côté les formules de politesse. Si j’ai aujourd’hui demandé une audience c’est pour vous parler d’un projet que j’ai depuis un certain temps. » Ton regard vagabonde sur la table mais tu ne cherches pas à comprendre ce qui s’y trouve. Cela ne t’intéresse pas vraiment et puis ce n’est le sujet, tu finiras bien par parler au roi à ce propos, pour lui exposer ton point de vue sur son intervention en dehors de la Prime Œuvre mais pas aujourd’hui. Car aujourd’hui c’est justement au sein de l’Anaëh que ton regard est tourné. « En effet je voudrais retrouver l’Arc de Kÿria et il se trouve qu’il fut pour la dernière fois aperçu sur les terres du protectorat de Daranovar, protectorat que, je n’en doute pas, vous connaissez très bien. Toutefois les documents que j’ai pu lire à son propos ne m’ont rien révélé de plus quant à sa position actuelle. Tout au plus en ai-je appris davantage sur ses capacités et son fonctionnement ; des capacités qui, je dois le dire, sont impresionnantes. »

Machinalement, lorsque vint le moment pour Aegden de te quitter, tu commenças à réorganiser les documents dépliés durant votre entrevue. Tu doutes fort que La Main ait de quelconques conseils à te prodiguer en terme de stratégie militaire. Tant qu’à faire alors, tu préférais faire table rase, aider par la même occasion tes pensées à aller autre part, et donner, tant physiquement que psychologiquement, autant d’espace que possible à sa requête.

Tu n’aurais cependant pas le temps d’aller jusqu’au bout des choses. Les documents relatifs à Naélis maladroitement empilés dans un coin de la table, tu te retournais en direction de là où le bois claquait contre la pierre, pour accueillir d’un respectueux hochement de tête La Main. La suite cependant, tu ne t’y serais pas attendu une seule seconde. Déjà tu n'avais pas anticipé la présence du Mainyth en tant que témoin de cette entrevue, mais surtout, le modèle de patience qu’était habituellement La Main semblait cette fois-ci bien pressée, et tu ne pus t’empêcher de craindre avant qu’elle ne prenne la parole qu’elle ne vienne vous rapporter de graves événéments.

- L’Arc de Kÿria vous dites…

Au cours de son entrée en matière tu as quelques peu repris contenance, tes appuis se sont réaffirmés, et maintenant que tu réponds, les bras croisés sous ta poitrine, une main venant à l’occasion marquer ta réflexion en se posant contre ton menton, te voilà finalement à nouveau en pleine possession de tes moyens. En pleine possession de tes moyens, mais surpris malgré tout. La Main n’avait jamais dissimulé son lien passé avec les armées. Elle n’avait d’ailleurs jamais cherché à le rompre. Mais de là à… tu n’aurais jamais imaginé que d’entre toutes les préoccupations annexes à son devoir envers les Citadins en ces temps de changements, retrouver l’Arc de La Dame Sauvage en soit une.

- Du peu que j’en sais, il aurait été en possession d’une elfe que l’on pense être l’ancienne conseillère de feu la Reine Orëlindë. Une certaine Taurë, ayant fui le Palais le jour où le Trône apprit le décès de la Reine. tu fermes les yeux un instant, dans une pensée pour celle qui réchappa de peu au poison d’Uraal Qu’elle ait été vue pour la dernière fois à Daranovar est une chose, mais qui sait où elle a bien pu aller ensuite ? Quoique… tu claques de la langue, et t’éloignes un instant Elle avait un frère dans l’armée royale. tu fouilles des registres, et en tires un Un certain Aranos. Réputation controversée. Il aurait soudainement fui la milice aux alentours de l’an 6. tu déroules un portrait de l’elfe en question Mais si vous vous tentez à explorer cette piste, je pense que ceux qui l’ont connu plus personnellement vous seront plus utiles que moi.

Une fois le moment de la déclaration passé tu te calmes, tu prends quelques instants pour reprendre ton souffle. Passant une main dans tes cheveux, tu laisses le roi prendre note de ce que tu as dit, tu le laisses en prendre compte. Tu sais pertinemment que ce n’est pas anodin, après tout il s’agit d’un artéfact sacré, et pas n’importe lequel vu qu’il appartient à Kÿria. Alors pendant qu’Artiön réfléchit tu raffermis ton emprise sur ton sceptre et tu adresses une prière muette à I Mîngely pour qu’elle aide le souverain dans sa réflexion. Tu sais cependant que ce n’est probablement pas cet aspect de la déesse que tu devrais solliciter car ce n’est pas cet aspect qui vous a donné cette arme. Lorsqu’il répond enfin tu hoches la tête, bien que ce ne soit sans doute pas nécessaire, et alors qu’il se plonge dans sa mémoire tu lances un regard à Aegden puis tu lui fais signe d’entrer d’un mouvement de tête.

Mais cette fois le roi est plus prompt à la parole et tes oreilles se dressent lorsqu’il parle à nouveau. Pour parler davantage et ce qu’il raconte ne te plaît pas vraiment et tu fais la moue. Cependant tu ne peux t’empêcher d’espérer qu’il sait autre chose. Bien que tu aurais aimé en apprendre davantage de sa part, ce qu’il dit est déjà très bien. En réalité en venant ici tu n’avais qu’une crainte : ne rien apprendre. Or ce n’est pas le cas et tu adresses une nouvelle prière à la Très Sage dans l’espoir qu’elle continue à vous faire part de bribes de son omniscience.

« Merci beaucoup pour ces réponses. Puis-je savoir pourquoi Aranos a fui l’armée royale et savez-vous où il se trouve actuellement ? Je sais que ces questions peuvent surprendre, surtout maintenant, je sais d’ailleurs qu’il en sera de même pour ma prochaine requête : pouvez-vous m’aider dans la recherche de l’artéfact ? Je crains que le danger ne nous guette à un moment ou un autre et votre protection serait la bienvenue, que ce soit de ma personne ou des autres prêtres qui accepteraient de m’aider dans ma tâche. »

Il avait obtempéré lorsque la Main lui avait proposé de la suivre. Cependant l’incompréhension n’avait pas quitté son visage. Le roi ne lui avait rien dit sur ce que la haute prêtresse pouvait bien vouloir, a vrai dire il ne savait même pas qu’elle serait ici. Avait-il le droit de participer à une entrevue qui ne lui était de prime abord pas destiné ?

D’un autre côté, c’était la Main. Si elle partageait ne serait-ce qu’un millième de la sagesse d’I Mingely elle savait ce qu’elle faisait…

Il resta silencieux. Se tenant légèrement en retrait. La pointe de ses oreilles se releva cependant à l'évocation de l’Arc de Kyriä. Dernière fois aperçut sur les terres de Daranovar disait-elle. Le reste de la conversation il l’écouta donc avec une attention redoublée avant de finir par intervenir, s’avançant d’un pas ou deux.

-Si je puis me permettre, il semblerait que l’armée royale soit plutôt occupée ces derniers temps. Si vous avez besoin d’une protection au sein du protectorat, votre Bienveillance, il est de ma responsabilité de m’en assurer. Fit-il, poing fermé sur le cœur.

Pourquoi la fuite d’Aranos ? Pourquoi la fuite d’Aranos… tu ne pourrais jamais plus en dire que ce qu’il y avait écrit sur les archives de son dossier. Aranos n’était déjà plus là quand tu fus fait Roi, et avant d’occuper cette place, tu dois bien avouer que l’Armée Royale, tu ne l’auras jamais côtoyée qu’au combat, sans t’intéresser plus personnellement à ses membres. Tu avais tes propres bataillons à gérer après tout.

- Pourquoi il a fui… je ne peux rien affirmer avec certitude. tu tournes les pages de l’archive à toute vitesse à la recherche d’informations Mais il l’a quittée juste après la prise d’Eraïson. Pendant la retraite des quelques rescapés de là-bas. tu baisses les yeux Peut-être la honte d’avoir échoué dans la protection de Cité. Peut-être la colère. tu offres un sourire mélancolique Vous savez comme moi, Votre Bienveillance, comment nos cœurs ont vite fait de nous prendre de court.

Tu continues un peu plus distraitement de feuilleter l’archive, tes yeux voguant entre le papier et les yeux de la Haute-Prêtresse. Puis soudainement tu t’arrêtes, et l’un de tes sourcils se lève.

- Il semblerait qu’Aranos ait été Prêtre de Calimenthar. tu soupires, ton visage reprenant son expression neutre au même moment C’est une potentielle piste de plus à explorer.

Tu t’écartes finalement de la table, croisant les bras sous ta poitrine, pour te rapprocher de tes deux congénères.

- Comme le disait le Mainyth, l’armée royale jongle déjà avec beaucoup de problématiques actuellement, mais nul doute que les armées protectorales puissent à chaque étape vous offrir leur assistance. Pour ce qui est du reste, Votre parole a au moins autant de poids que la mienne auprès de nos frères et sœurs. Je crains de ne pouvoir vous offrir plus que ce que vous n’avez déjà. tu te tournes vers Aegden avant de sourir Il semblerait que la Main soit entre les tiennes maintenant Aegden.

Tu souris à Aegden lorsqu’il se propose et tu hoches la tête.

« Merci beaucoup. »

Puis tu te tournes à nouveau vers le roi lorsque ce dernier reprends la parole. Pourquoi avait-il fui ? C’était bien là toute la question. Au fur et à mesure qu’Artiön parlait de lui tu arrives à faire ressurgir un vague visage de ta mémoire qui s’affinerait sans doute si tu y réfléchissais davantage mais pour le moment tu ne peux qu’acquiescer. Tu es bien placée pour savoir que votre nature sensible peut être un fléau, même pour ceux qui ont voués leur vie au métier des armes. En réalité il n’est pas impossible que ce soit plus dur pour eux que pour d’autres mais c’est une discussion, un débat, que tu devras reporter à plus tard bien qu’il soit intéressant. Une fois de plus tu acquiesce et le portrait d’Aranos es fait un peu plus clair en apprenant qu’il était prêtre.

« Intéressant... » tu le dis distraitement, en réfléchissant à comment exploiter cette information. Comment le trouver pour faire avancer l’enquête. Toutefois tu auras le temps d’y réfléchir un peu plus tard, pour le moment tu hoches une énième fois la tête. « Vous êtes déjà allé au-delà de mes espérances. Quant à vous heru Aegden, c’est avec plaisir que j’accepte. » Tu te demandes si Eryvïnn fera partie de ton escorte et une partie de toi n’en a pas envie, tu préférerais l’éloigner de tout danger potentiel malgré sa profession qui tends à l’en rapprocher. « Je pense que nous partirons dans peu de temps, je dois passer voir ma sœur avant et... » tu dis ça plus pour toi que pour eux, tu penses un peu à voix haute et tu déglutis, pressentant que ce que tu vas demander à Uru ne passera peut-être pas très bien. « Vous pouvez m’accompagner si vous le désirez, si vos responsabilités vous retiennent je vous communiquerais à l’avance l’heure et le jour de notre départ.. »

Il avait hoché la tête à son tour en réponse à celle de l’Aran et aux remerciement de la Main, satisfait de pouvoir se savoir utile dans cette mission. Peux être même se sentait-il honoré de mener à bien ,au moins un temps, une telle quête aux coté de l'elfe la plus proche d'I Emël.

-J’ai bien peur de ne pas pouvoir m’attarder plus longtemps.Fit-il cependant. Un rictus amusé apparut aux coins de ses lèvres et l'un de ses sourcil se haussa d'étonnement. Je crois que c’est mieux pour tout le monde que vous vous chargiez seule de parler à votre sœur…

Ne connaissant que la personne publique, il ne savait jusque là même pas que la Main avait une sœur à vrai dire et ça lui paraissait normal de laisser la grande femme s’occuper seule de ses propres affaires. Il trouvait même relativement surprenant cette nouvelle proposition.

De toute façon, n’ayant déja pas prévu d’assister à cette brève entrevue, il se retrouvais presque en retard sur ce qu’il avait à faire… Alors il ne pouvait que décliner et s'en retourner à la caserne en attendant le lancement de tout cela.

-Vous savez tout les deux où me joindre au cas où de toute façon.