L'ennemi de mon ennemi est mon ami [PV Charles]

Bien aidé par son épouse qui avait entreprit plusieurs correspondances avec le Comte d'Arétria en son nom, Charles de Prademont se trouvait être à l'aube de changements d'importance dans sa vie toute confortable au sein du Palais de Diantra. Aurait-il entreprit de trahir son cousin et même entrevoir la perspective de sacrifier de proches parents si sa Muse, la Dame d'Escault ne lui avait pas souffler et conseiller au creux de son oreille ? Rien n'était moins sure. Mais voilà, il était aise de constater que Solange, aussi jeune soit-elle, possédait bien des aspirations. D'ailleurs, n'avait-elle pas par le passé exprimer une certaine forme de déception de n'avoir été marié à meilleur parti ? Déterminée à retrouver une place bien plus convenable à ce qu'elle avait toujours espérer, la jolie poupée de soie avait donc fortement influencer l'Intendant Royal à la Justice afin d'entreprendre le renversement du cousin de son époux et ce en profitant d'une situation qui laissait place à l'opportunité de bouleversé l'échiquier du pouvoir.

La Dame d'Escaut avait soigneusement préparé la rencontre entre son mari et l'un des principaux détracteur du Comte d'Odélian en la personne du Comte d'Arétria. Une rencontre un terrain neutre où Charles ne pourrait compter sur sa présence car sa Dame devait éviter les longs voyages, faute à sa grossesse. Seulement, fort des perspectives qui s'affichaient à son horizon jusque la tout tracé à la Course Péninsulaire et déjà l'amorce de tractations avec cette Princesse marchande d'esclave, Charles ne pouvait résolument plus faire machine arrière, il devait donc suivre le plan mûrement réfléchis en accord avec sa bien aimée.

Ainsi, comme indiqué dans la dernière missive portée jusqu'au château de Ser Magnus de Terresang, l'Officier Royal se rendit, sous couvert d'anonymat, à la frontière entre Serramire et Arétria. Il gagna petite auberge nommée "L'estomac bien rempli" la veille au soir, laissant au bon soin de son épouse de rendre son absence au Palais crédible. On le croyait donc malade et cloué au lit, femme à son chevet, ceci prouvé par une fausse attestation délivré par un médecin que le couple avait su corrompre là aussi sous couvert d'une royale mission. Jouissant donc d'une nuit reposante après avoir parcours des lieux, seul, sans la moindre escorte, Prademont avait au matin, revêtu la tenue qui y avait été fait référence dans la dernière missive parvenu à Arétria. Il se distingua donc de la masse populeuse de clients de l'auberge par une plume verte et rouge fichée sur son chapeau de voyage, et par un pourpoint de laine rouge brodé de cerfs.

C'est durant son petit déjeuner, perdues dans ses pensées qu'il releva soudain le menton à l'évocation du nom de sa couverture. Que ne fut pas sa surprise de voir un barbue fort grisonnant vêtu d'une plate complète bien abîmée venir s’asseoir à sa tablée. D'un rapide coup d'oeil il constata que l'homme était venue avec escorte et après avoir considérer des différents éléments de l'échiquier, il semblait clair que la couverture du Comte d'Arétria n'était ni plus ni moins de porter le rôle d'un chef d'une quelconque compagnie de mercenaire. Sa réputation d'homme austère ne lui faisait pas défaut en tout cas.

- Messire Bennevin lui même. Déclara-t-il en retour avant que son noble interlocuteur en armure rapiécé n'engage séance tenante le motif de cette rencontre en terrain neutre. Il fallait donc se montrer prudent et expliquer ces intentions de manières à ce que personne ne puisse en comprendre le sens réel à part son futur allié. Un contrat qui devrait en effet attirer tout l'intérêt de votre compagnie. Croyez bien que je n'oserais vous duper, d'ailleurs, je suis venu seul, vous avez dû constater cela en arrivant dans cette auberge.

Il commanda volontiers un pichet et quelques tranches de pains ainsi que des œufs cuit si d'aventure le faux mercenaire souhaitait se restaurer, à l'inverse, il ne commanderait que de quoi étancher leur soif sans que cela n'altère leur esprit.

- Certains événements sont en passe de changer l'ordre des chose au sein de ma Famille. Les Bennevin possèdent quelques brebis galeuses qui sont en passe de regagner... un pâturage de divine quiétude... Ce qui engendrera de fait quelques troubles internes et également quelque remises en question de liens... bon ou mauvais. J'en appel donc à votre compagnie, dont la réputation n'est plus à faire, pour me soutenir durant cette difficile... mauvaise passe que je vais devoir surmonter. Il va de fait que votre engagement sera récompenser à la hauteur du résultat que j'escompte...

Ce Magnus de Terresang ne manquait pas d'arrogance et en certains aspects de sa personnalité il pouvait même s'en trouver détestable. Seulement le couple Prademont qui vivait à la capitale Diantra avait indéniablement besoin du concours de cet individu afin de que leur dessein ne se réalise. Observant longuement son acolyte qui soit manquait cruellement de manière soit jouait son rôle d'acteur à la perfection. Le couperet tomba rapidement et Charles avait en effet bien conscience que ce complot pouvait ne pas être sans risque. Acquiescant en s'interdisant d'interrompre l'homme qui s'affichait comme le chef d'une compagnie de mercenaire, le noble laissa le vieil homme croquer dans un oignon avant de répondre sans la moindre hésitation.

- Si nous sommes là aujourd'hui, il est naturel que j'en mesure les risques et que je ne suis pas en position de force pour arriver à un accord. Mais je ne suis nullement prêt à tout sacrifier pour autant. Si vos conditions s'en trouvent inacceptable, j'irais frapper à la porte d'une autre compagnie plus... réceptive.

Magnus devait avoir une haleine à faire fuir le bétails de quelque nature qu'il soit. Sans attendre, ce dernier se fit servir un papier de vélin conservé jusque là par l'un de ces hommes d'arme. Le déroulant devant les yeux de Messire Bennevin, Charles releva le menton pour toiser ce sourire arrogant qui s'affichait sur les lèvres de ce rustre Comte d'Arétria. Se faisant, il reporta son attention sur la missive préalablement rempli, considérant chacune des exigences exposées. Certains conditions semblaient bien extravagantes en effet tandis que d'autres semblait acceptable si l'on cherchait à en réviser légèrement a la baisse les prétentions.

Perplexe, se frottant le menton en arborant un air sérieux mais songeur, l'officier royal n'était pourtant pas petit de cours car lui et Solange avait anticiper le fait de devoir âprement négocier, ce qui en soit était logique au vu de la situation. Reposant finalement son attention sur Magnus qui l'interpella, Charles hoche de la tête de gauche à droit avant de répliquer séance tenante.

- Je ne vais pas vous faire croire que nous n'avions pas prévu que vos conditions seraient inacceptable. Alors je ne vais point vous faire attendre pour exposer notre contre-proposition.

Il reposa son sur le parchemin avant de relire dans un murmure inaudible chaque proposition, posant un index enfin sur chaque élément avant de répliquer en sortant du revers de son pourpoint un parchemin qu'il déroula au dessus de celui se son interlocuteur.

Citation :

- Union de notre maison et votre compagnie avec soutien bilatéral :
Dans, ce cadre, nous proposons 350 souverains si l'objet de l'union se concrétise par la cession d'un mâle, 400 s'il s'agit d'une douce colombe et 25 à sa naissance.

Il laissa Magnus consulter le contenu de la missive avant de lui murmurer avec assurance et détermination.

- Nous ne sommes point disposé à vous céder un avant poste, comprenez l'inconfort et la réticence du peuple face à une telle présence qui serait vu comme un acte d'invasion, même s'il n'en sera rien dans les faits. Il est indispensable que nous nous installions dans un siège sûr et confortable et non aux pieds bancales et à l'assise irritante comme de la paille.

Il prit le temps d'une courte pause pour reposer son regard émeraude sur son potentiel allié avant d'achever.

- Je gage que vous avez prévu que l'accord serait plus compliqué que cela à signer. Je gage que vous ne me ferez point patienter comme j'ai eu la délicatesse de le faire à votre endroit... Messire Vagemar d'Arétria.

Il lui adressa un léger sourire entendu à la commissure de ses lèvres. Si Charles cherchait à conserver toute son assurance, il était fébrile intérieurement car il devait à tout prix trouver un juste compromis et ne pas trop céder de terrain car il n'avait, contrairement à ses dires, aucune autre Maison à solliciter pour obtenir quelconque soutien dans ce complot pour renverser le pouvoir en place en Odelian.

Mais avant que Magnus n'eut le temps d'ouvrir sa gueule puant l'oignon, Charles le coupa, comme s'il venait soudainement de se rappeler de quelque chose. Evidemment, il n'en était rien, ayant subtilement attendu ce moment pour tirer alors une seconde lettre.

- J'allais oublier, il y a également ceci. Evidemment par soucis de discrétion... ceci se trouve sous pli séparé. Vous comprenez que nous prenons soin d'éviter de toute imprudence.

Sur ce second pli, y était écrit avec soin mais dont l'écriture semblait fort différente de celle de la première missive.

Citation :

- Il sera conclu en sus de notre accord que nous laisserons toute place à la Compagnie de venir laver son honneur, précédemment bafoué. Les soupçons seront à faire peser sur l'aîné de l'aspirant que vous soutenez par le dit accord.

C'était la gorge quelque peu nouée que Charles laissa au Comte le soin de lire qu'il sacrifiait son propre frère pour obtenir la tête du Comté d'Odélian. Il fut persuadé de devoir agir ainsi par les insistants murmure de son épouse Solange, une intrigante qui semblait ne reculer devant rien pour obtenir ce qu'elle avait toujours désiré.

Magnus a écrit:

- En cas de douce colombe, la compagnie s'engage à octroyer une volière à celle-ci et son pigeon. Les œufs seront réparties comme suit : 50 % pour la compagnie, 40 % pour Bennevin et 10 % pour les oiseaux qu'ils couveront lorsqu'ils en auront l'âge. La colombe s'engage néanmoins à garder ses plumes dans la volière de la compagnie.

- Après exécution du contrat, Messire Bennevin et la compagnie s'engagent à conclure un accord commercial, qui dans les grandes lignes se résumera à : de la nourriture et de l'or en échange de minerai d'exception pouvant servir à la création d'armes.

Le sourire que lui adressa Magnus de Terresang n'avait rien pour rassurer l'Intendant à la Justice Royale. Ce personnage était à craindre très certainement, loin des codes conventionnels de la bonne société. S'il endossait parfaitement sa couverture de chef d'une compagnie de mercenaire il était non moins un homme rustre aux manières et au verbiage inconvenant. Mais soit, Charles n'allait certainement pas se forger un avis uniquement sur des apparences et il espérait que ces tractations aillent à bon terme.

Après d'âpre négociations où l'extravagance avait été poussé à l'excès, l'homme qui se faisait appeler Messire Bonnevin semblait enfin pouvoir entrevoir une issue favorable. Le Comte d'Arétria semblait avoir sérieusement préparé l'entrevue et sous assistance d'un de ces homme d'arme, il fini par rédiger un complément d'accord si l'on pouvait le définir ainsi. Charles consulta sans attendre le papier de vélin, pesant chaque mot et chaque conséquence qui en découlait.

Prenant le temps de peser le pour et le contre, il finit par ce décider à relever le menton pour toiser cet homme dont le sourire énigmatique persistait sur son visage. Du bout des doigts il glissa la missive devant son propriété puis reprit une stature droite et déterminée.

- Je pourrais volontiers réajuster certains chiffres, seulement... par égard pour vos efforts, je ne me laisserai nullement tenter à prendre plus de risque, même s'il fut fort plaisant de négocier avec vous. J'en dis donc que l'affaire est conclu en ces termes. Les gains nous seront profitable et je puis espérer donc que votre participation s'en montre à la hauteur de vos désidératas.

Il fallait bien dans toutes négociations faire quelques concessions surtout dans la position où se trouvait l'officier royal. Apres tout cette affaire était hautement a risque et Solange et Charles partaient de très loin ! Obtenir la tête du Comte Gaubert de Prademont, évincer les prétendants directs et légitime à sa succession, s'asseoir sur le trône d'Odelian. Les difficultés étaient nombreuses mais le couple était déterminé à tirer son épingle du jeu. Magnus de Terresang etait ce qu'il était mais sans son concours les chances d'accession au pouvoir étaient faible. Ce vaste complot semblait donc pouvoir enfin se décider, mais Charles restait encore prudent, ce vieux fou aux manières désinvolte pouvait se montrer lésé. Prademont espérait qu'il n'en serait rien et qu'enfin soit gravé discrètement dans le marbre cette alliance de circonstance qui satisferait chacune des deux parties en présence.