Un ennemi en moins... [Dante]

Tahiro, IVeme ennéade de Karfias, An XIX, Cycle XI
Palais Irohivrah, Les soieries, Thaar, Ithri’Vaan

Les pas résonnèrent contre le marbre, trahissant son pas assuré, son excitation. Ses cheveux virevoltaient derrière elle, suivirent de la soie de sa robe qui dansait en cœur avec cet empressement. Cela faisait si longtemps qu’elle attendait ce moment, et sa patience serait finalement récompensée. Elle traversa rapidement son aile personnelle avant d’atteindre la sortie de son palais. Traversant rapidement la route qui menait aux quartiers de sa milice. Le tout prit quelques minutes, mais elle s’arrêta rapidement devant une porte de fer. Ses points se resserraient alors que l’un des miliciens enlevait rapidement l’énorme cadenas qui retenait la porte alors que la Princesse Marchande. Cela ne prit que quelques secondes avant qu’elle ne puisse s’y engouffrer. Descendant doucement les marches qui la menaient sous terres, rejoignant rapidement ses geôles. Elle s’engouffrant rapidement dans l’un des couloirs, jetant un coup d’œil à un corps en décomposition. Maralina eut un léger sourire, se rappelant que c’était la sœur de sa prédécesseur qui pourrissait avant de continuer plus loin. Cela prit quelques minutes, traversant d’innombrables portes de fer avant d’arriver finalement là ou un cadeau bien spécial l’attendait.


« Tu en as mis du temps… » Dit-elle, un sourire mauvais aux lèvres. Pas besoin de dire quoi que ce soit à l’ombre qui se trouvait plus loin. Il la connaissait assez pour savoir exactement ce qu’elle pensait. Les miliciens mirent doucement leurs mains sur le pommeau de leurs épées, prêt à toute éventualité, mais l’ancien Prince des arènes avait l’air beaucoup trop amoché pour dire quoi que ce soit. Son corps était devenu étrangement frêle, son regard autrefois si foudroyant était maintenant figé sur le sol. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. Le voilà finalement au stade qu’il aurait dû rester. De la vermine. Rien de plus, rien de moins. La Princesse Marchande se mit à tourner autour de sa nouvelle victime, telle une lionne devant sa prochaine victime. Le doeb était enchaîné. Son cou, ses mains, ses pieds. Tous étaient liés à un anneau à même le sol, qui restreignait tous ses mouvements. Le bougre ne pouvait pas se lever sans s’étrangler. Un sourire mauvais aux lèvres, la Vaanie observait son supposé adversaire politique. Elle s’arrêta devant ce dernier avant de prendre à nouveau la parole; « Tu as complètement brisé son esprit… Que lui as-tu fait? » Maralina releva les yeux vers Dante, attendant patiemment sa réponse. Il était vivant certes, mais elle aurait voulu le briser complètement…

Dante est ennuyé. Pas de cette ennui qui est de l'irritation, mais de l'ennui pur et simple causé par l'attente. Les colis ont été livré en toute discrétion et il ne reste plus que Maralina pour la finale. La mère de Diolando est dans une autre cellule et bien incapable de se plaindre, les sévices physiques lui ayant été administrés avec art, mthode et délectation. Il lui manque bien quelques morceaux, mais elle est encore en vie... Du moins pour le moment... L'Ombre ayant envie d'user de ce jouet à la corde et dans un tout autre registre qu'elle quand elle a usé de lui sans vergogne lors de son infiltration....

Sa fille? Elle est là aussi... mais nous en parlerons plus tard.

Quand au demi sang, entravé, le regard terne et au sol... Il lui a bien fallu quelques leçons, mais il a compris. Il ne pose plus de problèmes et, en ce moment, c'est ennuyeux. D'un ennui mortel.

Aussi Dante est il adossé dans le coin le plus sombre de la pièce, en train de se curer les ongles assis sur un coffre de marin quand les bruits de pas annoncent l'arrivée de la semi-elfe. Il reconnaitrait ce claquement de talons décidé entre milles. Manifestement, la princesse marchande a repris tout son entrain. Aussi rengaine t'il son arme et attend patiemment, les mains sur les genoux, quelle entre.

Les prunelles dépareillées couvent d'un regard attentif Maralina pendant qu'elle tourne autour de sa proie. Son teint de porcelaine a repris sa luminosité naturelle. La lueur vive de l'oeil bleu, la couleur carmine des lèvres qu'il devine probablement peintes se le dispute à la teinte délicate de ses pommettes que l'exultation lui donne. La brillance de ses cheveux, signe de santé.  Elle bouge avec sa grâce et son aplomb usuel. Bien... Elle s'est bien remise de son accouchement. Rarement le chaos n'aura t'il eu aussi fière allure.

Aussi l'assassin se lève t'il et s'approche de la patronne quand elle a fini le tour de propriétaire de son nouveau jouet. Il se tient à ses côtés pendant qu'elle dévisage le captif.

-Moi? Oh, rien... ou presque c'est ça le pire. Tout les morceaux essentiels sont là. L'esprit est là aussi, dompté mais pas brisé encore. Il essaye juste de te berner parce que Diolando Vega n'a pas peur de la mort...

Dit il de ce ton usuel, comme si il parlait d'un citron.

-Je me trompe mec?

Demande t'il aimablement au prince déchu qui daigne lui répondre d'un simple regard haineux qui s'éteint vite...

-Bon garçon... Vois tu, c'est un petit fils à maman alors le punir par où il a péché n'a pas été trop difficile. Je l'ai vaincu à la loyale, imagine l'humiliation, moi, un simple homme de l'ombre qui bat le prince du Bae'd.... La perte de poid que tu vois là est sa tentative de mourir d'inanition les premiers jours de sa capture avec l'énergie requise pour essayer d'échapper à ton ire. Comme je t'ai déjà dit, il n'a pas peur de la mort. Il a donc fallu... Le motiver un peu à rester en vie jusqu'à l'échafaud.  

Dante a un léger rire. Bas et grincant, méprisant.

-Comment se porte nos petiots?

Demande t'il à brûle pourpoint et à dessein. Amenant un relèvement de tête incrédule de la bête de foire devant eux. Ils n'ont jamais couchés ensemble, mais il a mis ces petites graines de Destruction au monde, donc, il peut exceptionnellement dire "nos" non?. La fine mouche qu'est la princesse a sûrement saisit l'allusion. Nouvelle torture psychologique. Lui laisser penser qu'il est le père des gamins. Il n'y a aucune raison précise, c'est à but purement ludique pour préparer la suite et la finale, celle qui brisera irrémédiablement l'esprit déjà fêlé de cet homme.  

La Princesse resta silencieuse alors que l’assassin s’informait des jumeaux. Elle le regarda, longuement, sans dire un mot. À quoi bon répondre? Ce n’était pas les siens après tout, et la jeune femme devait avouer qu’elle n’appréciait guère le sous-entendu de Dante, chose qu’il devait comprendre à voir son expression. Elle n’avait jamais apprécié que les gens s’approchent un peu trop de ses enfants, et Maralina était bien au courant de déboires que Dante avait eu avec l’ancien Karliik Glenn. Les deux prunelles azurées se retournèrent finalement vers son nouveau prisonnier qui lui lançait un nouveau regard haineux, ce qui amusa particulièrement la Princesse Marchande. Elle se remit à marcher doucement, faisant doucement le tour de son ennemi, observant le pathétique être qui se trouvait enchaîné devant elle. « Curieux à quel point tu demandais de l’attention. Tu devais être le plus grand, le plus fort, le plus puissant… et regardes ou tu es maintenant. » La Princesse Marchande attrapa la longue crinière blonde du doeb avant de le forcer à lever la tête, l’étranglant au passage. Son sourire s’agrandit alors qu’elle voyait le pathétique être chercher son air. «  Mais au final ce n’est qu’un écran de fumée. Une pathétique image et aucune substance. » Elle relâcha violemment le doeb avant de se remettre à marcher. Il fallait dire qu’elle appréciait ce moment. Elle l’avait finalement que pour elle, maintenant prisonnier de sa pire ennemie, cela devait être particulièrement déplaisant pour l’être insipide et centré sur lui-même qu’était Diolando Vega.


La Princesse Marchande s’arrêta de nouveau devant sa nouvelle proie, les yeux brillant d’une lueur quelque peu malsaine. Ce n’était pas la première fois qu’un autre Prince Marchand finissait dans ses geôles, et il fallait dire que la dernière qui s’y était arrêtée n’avait guère passé un moment agréable. Le cliquetis de clés se fit à nouveau entendre, avant que l’énorme porte ne s’ouvre, laissant entrer un géant qui avait l’air peu agréable. « Il faut dire que dans ton cas ton intelligence est non-existenste. Tout ce que tu faisais était de demander de l’attention et de penser à ta médiocre petite personne. » Maralina eut un sourire, avant de glisser doucement un doigt sous le menton de Diolando, le forçant à la regarder. « Mon attention, tu l’as maintenant. Tu es un obstacle à mon progrès. Il était temps de te mettre en laisse. » Elle eut un ricanement avant de relâcher son prisonnier, faisant quelques pas de reculons. « Rappelle-toi, Diolando. La fortune favorise les puissants. Ton sort a toujours été dans mes mains, et aujourd’hui je peux t’assurer que plus personne n’osera prononcer ton nom. Tout le monde te déteste maintenant, tout le monde sait que tu as fui devant moi. » Ce n’était pas faux, après tout, ce dernier avait fui en bateau avant que la Vaanie n’arrive à Qiryah. «  Ton nom sera effacé des mémoires, plus personne ne se souviendra de toi. Tu n’es plus rien. » Elle entendit les chaînes se crisper alors que le Prince des arènes semblait grondé de colère, ce qui fit rire à nouveau la Princesse Marchande. Cette vengeance lui paraissait particulièrement plaisante.


Maralina se tourna de nouveau vers Dante; « Quelconques informations à m’annoncer avant que je commence à m’amuser? »

Un léger sourire vint orner le visage délicat de la demie-elfe alors qu’elle entend le rugissement de la bête résonner dans la cellule. Elle baissa doucement son menton, son regard dans le sien alors que ce dernier semble pris d’un élan de colère devant le reste des ossements. « Je te comprends. Même si l’on a des visions très différentes des autres, je te comprends parfaitement. » Elle fit un pas vers ce dernier, se mettant à la hauteur de l’animal enchaîné avant de reprendre; « La peur de perdre un enfant est la plus terrifiante, frustrante pour un parent. » Elle souffla doucement avant de reprendre; «On fait tous nos choix, et  tu as décidé de t’attaquer aux miens… À mes enfants… » Le visage de la Vaanie sembla se refermer, perdant l’air amusé qui avait orné ses lèvres un peu plus tôt. « Oh ne t’inquiète pas… Nous ne tuerons pas tout de suite, cela serait trop bien pour l’insecte pathétique que tu es… » Elle fit un pas de reculons, avant de pousser l’un des os vers le vaani, juste assez loin pour que ce dernier ne puisse atteindre les restants de sa fille, avant de continuer; « Chaque jour, tu devras contempler les erreurs que tu as commises, chaque jour je me ferais le plaisir de te rappeler que tu n’es rien. Si tu tentes de te laisser mourir, nous te forcerons à manger, et pour le restant de ta misérable vie tu souffriras, regardant le restant de ta fille  pourrir… contemplant les mauvaises décisions que tu as prises. »


Maralina eut un sourire en coin, regardant intensément son prisonnier, avant de tourner les talons, laissant son ancien ennemi contempler ses mauvaises décisions. Du moins, sa première mauvaise décision, car la pauvre âme n’était pas sortie du bois, elle avait une longue liste de torture à lui faire subir, mais elle prendrait son temps, après tout, la vengeance était meilleure si l’on brisait complètement son ennemi. Et les dieux savaient que Diolando Vega avait la tête dure… il prendrait un certain temps à briser. S’arrêtant un moment devant Dante, elle reprit finalement la parole; « Ramène-moi ses autres bâtards… morts. Mieux vaut se débarrasser de la pourriture qui court sur ses terres. » Sans attendre, elle contourna l’assassin pour sortir des donjons, savourant sa première séance de torture… La suite serait définitivement intéressante.

La Vie, la vie en elle-même est une maladie contagieuse que les parents transmettent à leur enfants. que l'on soit nain ou humain, elfe des bois ou eldéen, demi quart de sang, sang teinté des quatre origines, les bipèdes n'en restent pas moins que des sacs à viande pourrissant sur pieds de ce que leur parents leur ont injectés et qui s'appelle éducation.

*Loué sois-tu, Zhak'Bar. Je ne serai jamais père.* pense t'il avec un soulagement certain derrière son regard inhumain.

Immobile derrière la princesse, inexpressif, Dante assiste à la démonstration de force, à la victoire de Maralina sur son adversaire, témoin encore une fois du pouvoir de la famille comme levier sur une proie.


Bien sûr, il faut des prédateurs et des chiens de bergers... Ceux qui vivent selon leur propre lumière, aussi lumineuse ou obscure soit elle.  Quand elle revient vers lui, il y a un dialogue muet. Quand elle le regarde ainsi, c'est toujours prémice à un truc chouette.  Le frisson annonciateur de la chasse à venir et qui lui monte le long de l'échine, L'Ombre ne fait pas de distinction, mâle ou femelle, adulte ou gamin tétant encore le sein de leur mère. D'aucun pense qu'il fonctionne à l'argent. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent.


« Ramène-moi ses autres bâtards… morts. Mieux vaut se débarrasser de la pourriture qui court sur ses terres. »

L'immobilité la plus pure lui répond. Nul besoin d'en rajouter. Dans les yeux marines, l'assassin sait parfaitement qu'elle voit plus loin que son visage inexpressif... Elle lui offre des victimes... Des proies, des gamins à la chair attendrie par la terreur la plus pure et des mères de tout acabit, de la putain qui vendra son rejeton à la campagnarde exemplaire. Il en baverait presque comme la bête qu'il est. Une petite rafle Estreventine peinarde, histoire de se garder en forme et de se relaxer de ces gros contrats.

Il la laisse sortir, et rajoute simplement avant que la porte ne se referme, histoire de torturer encore plus le fou furieux dans la cage.

-Gayle est déjà sur le coup.

Et l'Ombre sur son coffre perché regarde le crocodile verser des larmes. Regardez moic commentje suis triste. Et en cage... Et c'est ta faute. Tu m'a fait pleurer, semble dire l'écaillu du fond de ses chaînes, dans le fond de sa cage.

Et c'est là que l'Ombre lui répondrait. Mais c'est que tu l'a cherché mon vieux. La Destruction amène la Destruction. peu importe les intentions.

Est ce que ça serait constructif et pertinent? Assurément pas, regardez le, le vieux crocodile qui marmonne dans sa barbe, pensant prendre une bonne mordée de l'imprudent qui lui dévoilerait sa tendre jugulaire en approchant l'oreille. Pourquoi il le voit venir? C'est exactement ce qu'il aurait fait en premier lieu, et il faudrait être vraiment naïf pour ne pas y penser.  

Quand même, Dante descend du coffre et s'avance vers le gris. Il s'arrête juste à la limite des chaînes et s'accroupit pour être au même niveau que l'ancien gladiateur. La tête toujours penchée de côté, il regarde le Quyriote comme un scientifique regarde un insecte se débattre sous une épingle, frappé à mort mais encore combatif.

* Diolando... Pourquoi as t'il fallu que tu viole? Tes autres tares, on aurait pu faire avec... mais celle-là...* Susurre la Bête avec délectation dans sa tête.

-Raté. Sourit l'assassin, son sourire aussi froid que le nOrd du Zagazorn.