Ourdir ou faillir • Harald

Athbor Barbedrue, Thane

Qu'en était-il donc de ce fameux Athbor, digne successeur du terrible et claudiquant Ancien Barbedrue ? Il allait. Il allait comme peut aller un nain que la vie et les Dieux ont décidé de bousculer. Ah c'est que cela nous le savions d'ores et déjà, le dawi par trop casanier aimait à se complaire dans la stabilité qui lui avait été offerte quelques années après la Malenuit. Oh il avait certes cumulé de hautes responsabilités dès lors que son oncle lui avait malgré lui légué les rênes du clan et celles de Haut-Conseiller de Thanor. Jonglant avec les deux responsabilités acquises simultanément il avait tant bien que mal su mener à bien plusieurs années durant ce pourquoi il se battait, ils se battaient, participer au renouveau d'un Zagazorn par Mogar blessé, et par bien d'autres fatalités torpillé.

Il s'était forgé. Il avait grandi. Le nain n'était ni très triste ni fort maussade, seulement empreint du sérieux que son oncle semblait avoir laissé choir quelque part, dans le Nord profond dans quelque folie par lui entreprise.
Heureux père d'un jeune mioche prometteur, il avait néanmoins décidé en compagnie de Glumtol Barbe-de-Fer et d'autres, de se rendre avant l'hiver en terres Umgis afin d'assister à une grande foire oësgardienne, une première me direz-vous fins politiciens ; l'expédition n'avait pas été des moindres mais avait ouvert de cordiaux échanges commerciaux – timides et circonspects. Ceux-là n'ouvraient cependant pas les portes aux familiarités douteuses risque encouru par la souvenance de fâcheux stigmates, entre deux peuples par acquis froissés. Une chose était certaine, Athbor avait vécu une expérience inoubliable, qui l'avait changé. Il avait même gagné le concours de la plus belle bête !

Le rouquin savait qu'il se tramait pour les dawis un futur mouvementé, et c'est fort de ses nouvelles expériences acquises en terres Umgis, qu'il était prêt à changer, tout comme les changements opéraient depuis peu partout ailleurs. Il était prêt à côtoyer quelques longues-jambes dans le plan de l'élevage et des questions de croisements d'espèces, de commerce d'animaux et caetera, sans toutefois se laisser séduire ni berner par les perfides humains, son oncle en savait quelque chose !

Pendant que s'opérait une ouverture d'esprit plutôt bénigne, de retour en terres naines, les choses s'étaient précipitées et il s'était retrouvé à suivre un Harald Barbe-Sanglante déchaîné, en direction de Kirgan où les choses allaient mauvais train. Dans un tourbillon d'événements qui s'enchaînent, on vit le Petit-Peuple changer de Groman-Rik, le précédent ayant subitement rendu sa Braise-Vie après tant d'efforts conçus, tant de dévotion patriotique affirmée. A ce moment précis son oncle Haldin perdit probablement un peu plus son bon sens suite au nouveau décès d'un cher ami, il n'était d'ailleurs guère resté à Kirgan afin d'honorer le mort, quittant la capitale comme l'on quitte en automne le beau temps, du jour au lendemain sans prévenir. Quant à leur relation déjà bancale et distancée par bien des kilomètres de plaines et de montagnes, il ne s'étaient pas vraiment vus.

Pour continuer, les nains avaient quelque peu changé de politique également – tout en respectant une ligne conductrice emplie d'évidence –, et il n'y était pas pour rien non plus. C'est en effet après avoir suivi Harald Barbe-Sanglante dès son retour de Péninsule, après le tragique décès d'un glorieux dawi et après l'élection du premier nommé en tant que nouveau Grand-Roi, que le Barbedrue pressentit au plus profond de lui comme une boule au ventre, le début d'un nouvel essor, pour le moins perturbant.

Présent à la capitale en qualité de Thane, Athbor comptait prochainement tirer sa révérence suite à l'Althinkalan du mois de Verimios de la dix-septième année, rejoindre sa ville et ses responsabilités, son quotidien chamboulé, il était bien décidé à étudier les éventuels accords commerciaux à venir bien au chaud à Thanor, se préparer à fricoter avec les longuets en somme. Il y aurait beaucoup de préparation et de circonspection en jeu. Cependant, avant de partir il fût solennellement convoqué par le nouveau Grand-Roi, et c'est qu'avant de franchir la porte il était bien loin de deviner la teneur, de leur future conversation. Les paroles furent lourdes et les tensions palpables, mais jamais au grand jamais il n'avait osé contredire ouvertement sans arguments tangibles, les ordres d'un supérieur, d'un Grand-Roi. Adonc le nouveau suzerain voulait de lui chose bien drastique, le voir quitter sans rechigner sa situation et son rôle même au sein de Thanor, afin de le projeter au devant de la scène en tant que médiateur, dirons-nous chargé de diplomatie. De diplomatie !? Oh, il était certainement davantage diplomate que son oncle, mais l'était-il vraiment, diplomate ? Serait-il à la hauteur d'une telle tâche, d'une telle mission, lui qui n'avait jamais vraiment voyagé, et de ce monde si peu connu ? Il ne parlait pas Olyian et aurait à fricoter de près avec d'anciens ennemis ? Lui qui ne voulait pas pousser le bouchon trop loin ? Il n'avait demandé qu'à vendre quelques bestioles, rien de plus ! Soit, il avait vraisemblablement montré de quel aplomb et de quelle sagesse il était fait et maître, lors de son séjour à Oësgard et ultérieurement lors de ses dernières interventions concernant la contexture et les nouvelles dispositions dawies. Il en avait la trempe, lui avait-on dit. Pour sûr c'est de son oncle que l'on tirait cette idiotie s'inspirant de son parcours, comme s'il lui ressemblait. Vraisemblablement Harald y decelait la ressemblance, il n'en n'eût cure et s'il n'accepta point par respect mais après une mûre réflexion de plusieurs jours, il maudit ce nouveau Roi qui un jour aurait des comptes à lui rendre. Tout comme Haldin. Quelle prétention !

De retour à Thanor, il avait entamé sa cessation d'activité, en l'occurrence afin de le remplacer avait-il porté son choix sur un lointain cousin, membre honorable du Clan d'éleveurs – dont il resterait bien évidemment le Thane –, Gorin Barbedrue. Oui, il serait indubitablement à la hauteur d'un tel poste, conseiller de la cité état des terres d'Arkan. Oui, il saurait couvrir d'honneur le Clan homonyme, possiblement mieux que lui... Il fit convoquer le Haut-Conseil quelques jours après son arrivée, qui quelque peu désolé par les évènements qui secouaient leur assemblée, ce dernier n'eût cependant pas le choix d'accepter le départ de leur homologue et ami, et de voir intégrer un prometteur Langktrommi Barbedrue – le troisième – au sein du décisionnaire thanorite, représentant de l'élevage et de l'agriculture de la région. Quant à sa naine et à leur progéniture, ils le suivraient pour commencer, car bien que Thanor demeure leur réel foyer, Athbor n'aurait de cesse de vivoter autour du négoce et de l'élevage. À Molgrunn auprès du vieux fou et surtout de Mirza, ils seraient plus en sûreté pendant ses absences.

18° Année - XIe Cycle
Karfias•Hiver
IIIème ennéade

La petite troupe était des plus simples... Un petit groupe de nains engoncés dans leurs fourrures, accompagnés d'animaux de bât, de quelques dix autres dawis – ceux-là cognards – sur leurs martiales montures. Le vent soufflait, l'hiver était rude ; ils en avaient vus des plus coriaces malgré tout, la montagne ne pardonnait guère lorsqu'elle fricotait avec les éléments, éleveurs et guerriers l'acceptaient docilement, nonobstant, sans relâche.
Le Thane Barbedrue se rendait à Kirgan accompagné de sa compagne et de leur petit Gühnir – âgé de sept années – l'enfant sellé au plus fiable galioth qui soit voyageait au chaud sans se soucier du climat hostile qui l'entourait, ni de quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, seule la nourriture à intervalles incroyablement courts, le sortait de son cocon. Par sa gloutonnerie le petit rivalisait déjà avec l'ami Glumtol, qui lui aussi avait été assigné à d'autres tâches plus prestigieuses pour ainsi dire. Outre les guerriers Brise-Étoile, Clan guerrier de leur amie Valya – elle avait insisté afin qu'ils les accompagnent pour leur sécurité, franchir certains cols restait risqué –, quelques jeunes barbes décidées à suivre leur Thane, iraient probablement rejoindre après une première visite à Kirgan, l'ancien Bouc de Thanor à Molgrunn afin de s'y implanter, éventuellement. De facto, il était parvenu à leurs oreilles que l'élevage de petits rongeurs y allait bon train, et décidés à honorer leur Clan ancestral, les jeunes hardis déployaient leurs ailes suivant le couloir qu'empruntait vraisemblablement Athbor également, celui du changement.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin à Kirgan après maints jours et rudes nuits, Athbor ne sut point que faire l'espace d'un accès de conscience ; sa vie était en train de changer, et cela prenait tout son sens aujourd'hui.

Une fois attablés dans une sympathique et accueillante auberge, il envoya un Altrommi Barbedrue se perdre dans les ruelles probablement avant de, porter un message au Groman-Rik l'informant de leur arrivée. Derrière ce geste décidément peu anodin pour un nain aussi courtois que le rouquin, pourtant empreint de respect ; il n'osait déranger Harald pour si peu, or la réalité était tout autre. Athbor était un peu troublé, il n'avait d'ailleurs prévenu ni Harald de son arrivée imminente afin de préparer le printemps et avec cela prendre en main sa nouvelle fonction, ni Haldin qu'avec les quelques jeunes Barbedrue décidés à d'installer, sa compagne et leur petit resteraient à Molgrunn. Ah si, il avait peut-être envoyé un corbeau, bref...

Un mois de règne. Un esprit critique – ou factuel – dirait qu’il s’agit là d’un des règnes les plus longs des dernières décennies, étant donné les évènements du Voile, et ceux qui arrivèrent avant. Un mois, neuf ennéades, étaient suffisants pour faire un rapide regard en arrière, et admirer tout le chemin parcouru.

Nait d’un clan de guerrier – les Brise-Os – éduqué dans le but d’intégrer un régiment d’infanterie lourde, d’en devenir un chef de groupe, puis de le diriger, il était devenu Ongaraz à l’orée de ses 160 ans, un poste déjà obtenu par le passé par plusieurs naines et nains du clan Brise-Os, mais point de manière courante. La plupart des thanes et anciens, étaient rester capitaine de régiment lourd toute leur vie – aussi courte soit-elle. Car chez les Brise-Os, l’on ne vit pas bien vieux. Il faut dire qu’une vie de guerrier, dans un régiment d’élite toujours placée en tête de ligne et en fer de lance, n'aidait point à vivre vieux. D’ailleurs, bien que des chiffres de furent jamais calculés, Harald ne se souvenait que très rarement d’un ancien âgé de plus de 210 années. Son propre père était décédé à l’âge de 179 ans, au cours d’un combat sanglant. Son petit frère d’ailleurs, avait d’ores-et-déjà trouvé la mort par le passé.

Deux années après être devenu Ongaraz, la première hache de Lante, il en devint le Gazanundi, succédant à Thorgrel Poing-De-Fer, à partir de l’an 12. S’assurant de la fin des travaux de l’Hunzrung-Langk, des avancées de l’Ungordrinin, et des affaires politiques. Puis, il devint en l’an 17 le soixante-huitième Grand-Roi du Zagazorn.

Dès lors, il s’était adonné à la politique et la justice de Kirgan et de sa région. Il surveillait les chantiers – combattant un Kroak au passage voilà plusieurs ennéades aux côtés de Braähm Main-Ferme – et préparait les projets de la couronne. L’un d’entre eux était, notamment, la quête du Mogarium, portée sur les épaules du jeune forgeron Thordril Hargrund, aidé et soutenu qu’il était par Braähm le courageux mineur.

Autre projet, la sécurisation de Molgrunn et les travaux liés aux savoirs runiques du Zagazorn. Les runistes de Molgrunn voulaient reconstruire une Grandsalle des Scriberunes et la remplir de vélins et de tablettes dédiées au savoir runique, les runes, les patois, les sortilèges, étant compilés par les clans volontaires sur des étagères, dans le but de relancer la voix du Mentor. Et d’ailleurs, les premières nouvelles étaient encourageantes : plusieurs apprentis avaient trouvé un maître au cœur de Molgrunn, assurant un peu plus encore la survie du savoir runique en Zagazorn.

Et enfin, il y avait ce fameux projet de reconquête du Septentrion, de la Nérania, de l’Almion et du Nivor. Ces régions – toutes perdues ou en grande partie – devaient revenir aux Nains du Zagazorn, cela signifiait détruire les engeances et les berserkers, et faire face aux sauvageons. Harald ne voulait point y faire face encore, mais ce projet nécessitait de se poser une question importante : que faire des sauvageons ? Les combattre ? Les réintégrer au sein du royaume ? Les expulser de ce même royaume ? Ces questions trouveraient leurs réponses en temps voulu. Pour le moment, Harald avait beaucoup à faire.

C’est d’ailleurs au cours d’un temps de travail dans son bureau que lui parvint la nouvelle : Athbor Barbedrue était arrivé à Kirgan, et se trouvait dans une auberge, correctement attablé. Bien ! Laissons-lui le temps de se repaître, et ainsi bien plein, il se présenterait devant Harald.

C’est ainsi que la réponse fut donnée au jeune Altrommi Barbedrue qui fut envoyé jusqu’au palais. Dès lors qu’Athbor était repu, celui-ci était attendu dans la salle du trône.

Athbor Barbedrue, Thane de son Clan

Le voyage avait duré un peu plus d'une ennéade, pour lui cela n'avait été qu'un parcours de santé, ça oui il n'était point cognard mais il restait tout de même une force de la nature taillée dans le roc, comme tout nain digne de ce nom.

Lorsque le jeune Barbedrue revint après presque deux heures d'absence – il avait peiné à trouver le palais avait-il précisé –, la petite tablée avait après moultes bières entamé la ripaille sans plus attendre. Essoufflé, il avait transmit l'information au Thane, tout en se joignant à ses compagnons de voyage avec soulagement.

« Soit, Altrommi, je te remercie pour ton empressement, laisse moi goûter une deuxième fois à ce délicieux plat ahm miam, pour t'accompagner bien-sûr, c'est que tu en as mis du temps bourdiou ! Tout cela il le déglutit en machant le contenu de ce qui était véritablement sa deuxième assiette. Il finit une bière, s'en fit resservir une autre à l'instar d'autres assoiffés, trinqua, bu, mangea une troisième portion donc, avant de se lever à la dernière gorgée qui quant à elle faisait passer la dernière bouchée. Il respira un bon coup en se massant la panse, bien remis. Tout en s'essuyant la bouche d'un revers de la main, il dit tout simplement. Bon ! J'y cours. Reposez-vous, nous resterons une ennéade à Kirgan avant de continuer nôtre ascension, rejoindre ce vieux Grommtrommi exilé ! Eheh. Oh, les jeunes, pas de bêtises, restez groupés, que l'on ne me fasse pas remarquer que mes barbes sont de vilaines cabres fougueuses ! Allez ! Zou ! » Et il quitta l'auberge perdu dans ses réflexions.

Somptueusement vêtu, il avait endossé une magnifique fourrure d'ours brun que lui avait offert son oncle quelques années auparavant, ainsi que de rares anneaux ou perles venant parfaire son discret mais pas moins imposant apparat ; Athbor se dirigea vers le palais. Ses petits pas rapides attestaient de son agilité, surtout lorsqu'il grimpa les quelques marches qui le séparaient des quartiers royaux. Pour parvenir jusque-là il avait dû traverser de nombreuses ruelles creusées à même la roche, éclairées et chaleureusement bondées elles rendirent Athbor quelque peu guilleret. Il était certain que si Kirgan n'était plus que l'ombre d'elle même, les niveaux supérieurs prouvaient que les dawis étaient synonyme d'opiniâtreté. Dès lors, le Petit-Peuple n'aurait de cesse de reconquérir, de rebâtir, de redorer leur nation. Il se gonfla de fierté.

Quelques instant plus tard, quittant l'effervescence citadine, il se retrouva plongé dans des couloirs légèrement plus sombre et décorés avec plus de panache si l'on puis oser qualifier ainsi la décoration dawie. L'air ambiant était agréable à humer, la pierre semblait parler en silence à mesure que lui et les ombres filaient se présenter devant Harald. Il arriva enfin devant une porte majestueuse, celle de la Salle du Trône, il ne prit pas même le temps d'observer la porte tout en se présentant à l'entrée puis en s'engouffrant précipitamment à la suite des gardes, comme s'il avait voulu fuir les ombres qui le suivaient. Dans la salle, ces dernières étaient maîtrisées, regroupées sagement autour de chandelles, elles inspiraient la quiétude. Il s'en conditionna. Les cognards de faction l'introduisirent au Grand-Roi. Puis il parla.

« Salutations, Grand-Roi ! Je sais ma visite impromptue... » Un port stoïque doublé de son poing accolé à son buste non loin du cœur, le rouquin se tint prêt à assumer les conséquences de sa bévue.

Aussitôt le jeune Altrommi reparti, Harald reprit sa besogne royale, se plongeant à l’envie dans les vélins aux runes écrites dans une encre bleutée, déchiffrant les mots encapsulés dans ces symboles uniques au monde. Comme souvent, il se perdit dans ses pensées et ses lectures, et ce n’est que très tardivement ensuite qu’il se rendit compte qu’il était temps de se rendre dans la salle du trône.

Et cependant, l’attente de Athbor fut encore quelque peu longue, aux goûts de Harald. Au moins avait-il son royal fessier assis sur un trône agréable, mais il avait attendu, ses yeux rivés sur la porte, que le thane se présente, puisqu’il était le seul Dawi attendu en ces lieux. Lorsqu’il arriva, Harald avait sa tête posée contre son poing ganté de plate, dans une position d’attente. Il se redressa quelque-peu ensuite, se plaçant dans une position d’attente.

- Baruk, Athbor Barbedrue ! Ta visite est impromptue, mais tu es néanmoins attendu, comme tu le vois. Dit-il, son ton se faisant grondant sur la fin de sa phrase. Néanmoins, je te remercie de t’être déplacé jusqu’au cœur de Kirgan. Cela démontre bien de l’étendue de la force de ton cœur, chose propre à ton clan, et c’est pourquoi tu étais tout désigné pour cette aventure, à mon sens. Comme tu le sais, les Umgis et les fiers Dawis rendus en Oësgard, dont tu faisais partis, ont conclus des accords commerciaux intéressants, qu’il nous faut entretenir. Cet entretiens passe par une visite de ces umgis sur notre territoire, et par, espérons-le, la créations de comptoirs commerciaux au sein de Lante, et de Thanor… Mais aussi d’Oësgard. Et je compte te laisser la responsabilité de ce comptoir, à toi, Athbor. Ce rôle sera d’avantage économique que politique, mais tu dois t’en douter, tu seras les yeux et les oreilles du trône en ces contrées, et un interlocuteur privilégié. Il prend une pause, car autre chose lui vient en tête, une autre mission, moins officielle cette fois-ci. Il y a également autre chose que je souhaites te demander, si tu y consens.

Il s’était fait plus grave, plus dur aussi, son regard s’étant affirmé, et ses prunelles, vissées dans celles de son interlocuteur, suffisant à elles-seules à faire comprendre au thane devant lui, que cet autre fardeau qu’il s’apprêtait à placer sur les épaules du Barbedrue, n’était point à prendre à la légère.