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| Au détour des chemins [Louise] | |
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Flourens
Humain
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| Sujet: Au détour des chemins [Louise] Jeu 27 Aoû 2020 - 13:14 | |
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Un léger courant d’air vint lui rafraîchir l’esprit. Non pas qu’il ait spécialement chaud.
Dernière édition par Flourens le Mer 24 Fév 2021 - 0:33, édité 2 fois |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Ven 28 Aoû 2020 - 6:17 | |
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Quatre jours.
Cela fait désormais quatre jours que Louise a quitté Fernel, galopant à bride abattue quand le sol enneigé le permet. Quatre petits jours d’introspection silencieuse, de moments de doute, de moments de joie aussi. Elle a laissé derrière elle son château, sous la garde de son père et désormais intendant, Elazar Redinem. Elle sait que ses biens seront sous excellente garde, Elazar est méticuleux, précis, ordonné, et surtout elle a en lui une totale confiance. La défense du bourg et du château a été confiée au capitaine Atréis, un homme brave et digne qui fera tout pour défendre Fernel. Les améliorations de ces défenses sont toujours sous la direction du jeune Efren Kolhe, restant au château malgré le départ inopiné de son père. Louise a fait en sorte que ce départ ne change rien à la vie de ce garçon, il n’a pas, après tout, à en subir les conséquences. C’est déjà bien assez que la châtelaine en supporte le poids, un poids lourd et terrible qui semble pourtant s’estomper au fur et à mesure qu’elle s’éloigne de cet endroit qui lui rappelle tout ce qu’elle a eu et tout ce qu’elle n’aura plus.
Ce voyage long et périlleux à travers toute la Péninsule, ce mariage lointain dans une contrée dont elle ignore tout, tout cela est en soi une bénédiction. Elle en a besoin, elle a besoin de chevaucher librement, elle a besoin de contrôler quelque chose, de ne pas subir les décisions des autres, de prendre, comme le lui a enseigné son frère. Alors, elle chevauche, elle découvre, elle observe et prend des notes, tous les jours. Trois choses nouvelles par jour, a demandé son père. Il s’agit de petits riens, pour l’instant, car la route du Nord menant à Serramire, dans un état pitoyable aggravé par le rude hiver, ne lui rappelle que des souvenirs difficiles : la mort de sa mère, la duperie du Duc, la rencontre avec celui qui est désormais parti et qui ne reviendra jamais. Oui…Elle a d’ailleurs préféré quitter la route, coupant à travers les plaines, dormant dans les granges et mangeant sur le pouce plutôt que de s’arrêter dans les auberges qui ont vu la triste demoiselle qu’elle était il y a de cela quelques ennéades.
Cela lui a au moins permis de tisser des liens bien plus étroits avec sa garde personnelle. Les hommes de Fernel connaissent le caractère impétueux et vif de leur châtelaine et sont loin de s’en formaliser. Certains sont de sa génération, d’autres sont plus âgés et plus sages, tel Enguerrand qui la suit comme son ombre, et qui lui apprend à se battre, pratiquement tous les jours depuis son départ du château. Quelque part, même s’il n’en montre absolument rien, il est intrigué par ce petit bout de femme dont le sang bouillonne si vite. Il a compris, bien avant tous les autres, qu’elle a besoin de dépenser une énergie terrible, qu’elle a besoin de cela pour s’apaiser et donc a cédé volontiers à une demande pour le moins inhabituelle provenant d’une noble demoiselle. A sa grande surprise, il a constaté que Louise porte une arme, une arme qui ne vient pas de la région, pour ce qu’il a pu en voir et en juger. Une lame fine et tranchante, une dague mince, à la poignée légère, parfaitement équilibrée, plus adaptée aux coups perfides qu’aux attaques pleines de force d’une épée. Ces dernières sont bien trop lourdes pour la débutante qu’elle est de toute façon. Alors, tous les soirs, depuis quatre jours, en dépit de la fatigue, en dépit du chagrin, en dépit des convenances, Louise s’entraîne.
Les débuts ont été rudes, évidemment. Les mouvements, les statures à adopter, les trucs et astuces, tout cela est difficile, demande une souplesse et une fluidité de mouvements que ne possède pas encore la châtelaine, mais elle est assidue et travaille fort. Et en ce quatrième jour de chevauchée à travers les campagnes, la dague que porte Louise à son côté est devenue probablement sa plus fidèle alliée. D’ici à ce qu’elle arrive à Papincourt, elle saura, sans nul doute, utiliser son arme plus que correctement.
- Dame Louise, regardez là bas.
La voix d’Enguerrand la sort de sa rêverie. Il fait froid, la nuit est tombée et il est temps de rejoindre l’auberge du carrefour de Versmilia pour la nuit. Les hommes ont besoin d’un repas et de sommeil, les chevaux ont besoin de chaleur, elle a besoin de se détendre dans un lit chaud et propre, après avoir pris un bain. Laver les vêtements est également indispensable. Louise relève donc la tête et aperçoit plus loin une lueur entre les sapins.
- Des voyageurs égarés sans doute. Personne ne voudrait décemment dormir dehors avec un froid pareil. Allons voir.
Elle n’évoque pas les loups. Le souvenir de cette meute hurlante tournoyant autour du refuge près des Monts d’Or la fait sourire. Un premier sourire tardif alors qu’elle avance, à la tête de son escorte, pas craintive, pas effarouchée pour un sou, sous les sapins, suivant un chemin à peine visible sous la lune. Est-ce un homme qui chante là bas ? Et…de la musique ?
- Je crains que nous ne troublions un bivouac, Enguerrand.
Enguerrand, lui, ne sourit pas. Il a entendu le bruit caractéristique d’une épée dégainée et, par réflexe, ne peut s’empêcher de dégainer la sienne. Un geste imité par toute l’escorte. Louise, elle, garde un air tout à fait tranquille, en débouchant dans la clairière pour voir un spectacle assez singulier. Un homme en chemise en train de se frotter. Un autre plus loin, près du feu, l’épée à la main. Un petit silence s’installe. La châtelaine n’a rien à craindre, elle le sait. Ces deux hommes voudraient-ils même s’en prendre à elle qu’ils seraient occis dans la minute. D’un petit coup de talons sur les flancs de Lasgalen, elle se démarque du groupe et avance un peu, défaisant le tissu qui protège son visage du froid. Un visage pâle orné d’un doux sourire. L’homme en chemise ne la fait pas rougir. Elle regarde même de la façon la plus naturelle du monde, comme s’il s’agissait d’un de ses tableaux.
- Tous beaux, Messieurs. Nous sommes en route vers l’auberge du carrefour de Versmilia. Mon escorte et moi-même avons vu votre feu. Nous nous sommes interrogés…Avez-vous besoin d’assistance ?
Drapée dans une épaisse cape de laine doublée de fourrure, les mains protégées par des gants fourrés, et vêtue comme un homme, Louise attend, patiemment, une réponse. S’ils ont besoin d’une aide quelconque, elle les aidera. Sinon, elle s’en ira.
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| | | Flourens
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Sam 5 Sep 2020 - 14:11 | |
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Quelle ne fut pas la stupeur du Flourens lorsque, dans son dos se fit entendre le bruit des hommes et des chevaux débouchant dans la clairière en émergeant d’un brouillard épaissi par le crépuscule.
Dernière édition par Flourens le Mer 24 Fév 2021 - 0:32, édité 1 fois |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Sam 5 Sep 2020 - 19:13 | |
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Elle chevauche avec une vingtaine d’hommes. Cela laisse extrêmement peu de place pour la pudeur et les minauderies. Voir un homme en tenue légère ou en petit habit ne la choque plus. Son escorte veille tout de même à la bienséance évidemment, mais là où elle aurait rougi il y a encore quelques ennéades, il n’y a plus sur ce visage pâle aux grands yeux noisette qu’un sourire espiègle et presque moqueur.
- Les naïades n’ont probablement pas l’idée incongrue de prendre un bain de nuit en plein hiver dans un bassin perdu en forêt, messire. Vous devriez vous sécher et vous couvrir, vous allez attraper la mort.
Louise sourit plus largement, prenant le compliment pour ce qu’il était et observant ce corps parfaitement visible sous la chemise, sans la moindre retenue. Oui. Et alors ? Quand on vous envoie un agréable spectacle à regarder, il serait dommage de ne pas en profiter. La châtelaine se retourne pourtant vers ses hommes, effectue un mouvement de la tête et toutes les épées regagnent leurs fourreaux. Si les épées sont rangées, il n’en va pas de même des regards et un grand homme, juste derrière Louise, le toise d’un air totalement désapprobateur.
Lasgalen, le cheval de Louise, redresse les oreilles, tout en regardant de biais ce drôle d’humain perdu qui approche. Et qui pose sa main sur lui. Il renâcle bruyamment, des volutes de vapeur s’exhalant de ses larges naseaux inquiets. Louise se penche alors à son oreille et dit quelques mots totalement incompréhensibles pour l’inconnu même si tout à fait audibles, d’une voix douce, calme et posée. Le cheval se calme et s’immobilise, alors que sa cavalière passe une main satisfaite sur la large encolure.
- Je suis Louise de Fernel. Et voici mon escorte.
Elle se redresse et incline légèrement la tête, polie et gracieuse.
- Comme je vous l’ai dit, nous sommes en route vers l’auberge du carrefour de Versmilia. Il semble donc que vous ayez besoin d’assistance puisque vous vous êtes égarés et que vous êtes séparés de vos compagnons.
L’homme derrière Louise a un regard pour l’épée fichée dans le sol et grimace discrètement. Il n’y a guère pire façon de traiter son arme. Encore un regard désapprobateur. Il préfère d’ailleurs toiser l’écuyer, qui n’a pas bougé, cherchant des armes, un blason, n’importe quoi qui pourrait donner une indication sur l’identité de ces hommes.
- A moins que vous ne préfériez attendre la venue d’une jolie naïade qui vous enchantera de ses charmes. Sachez cependant qu’en cette région, elles ont du poil aux pattes, des yeux jaunes et des crocs assassins.
Elle replace correctement ses mitaines tout en le regardant, sans ciller une seule seconde.
- Une meute de loups a traversé mes terres il y a peu. Je ne peux donc que vous conseiller la prudence, à tous les deux. L’auberge n’est pas très loin, nous pouvons vous indiquer le chemin si vous ne désirez pas nous suivre. C’est vous qui voyez. J’aurai au moins fait mon devoir et tenté de porter secours.
La neige recommence à tomber. Déjà quelques chevaux derrière s’impatientent. Louise, elle, reste parfaitement droite sur sa selle, tout sourire.
- Alors, que décidez-vous ?
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| | | Flourens
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Dim 6 Sep 2020 - 11:13 | |
| Le cheval, visiblement effrayé par cette main inconnue, releva la tête, voulu reculer.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Dim 6 Sep 2020 - 20:16 | |
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Louise écoute à nouveau ce compliment qu’il déclame avec la facilité déconcertante de l’homme probablement habitué à les tourner et les accommoder à chaque demoiselle qui croise son chemin. Et la châtelaine sourit toujours. Un sourire poli.
- Si vous le dites. La DameDieu a bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper de moi, je vous assure. Quant à vos savants instructeurs…ils n’ont probablement jamais passé un hiver dans le Nord pour parler de même. C’est une chose dont nous pourrons débattre à loisir, au chaud devant une bonne flambée, si vous le désirez.
Il venait d’accepter son offre de secours. Et heureusement car la neige commence à tomber en d’épais flocons qui tiennent sur les capes et capuches. L’homme qui toise l’inconnu depuis tout à l’heure fait avancer son cheval à hauteur de celui de Louise, sans dire un mot. Il signale juste sa présence, tout autant que son statut privilégié parmi tous les autres. Il n’a pas confiance. A dire vrai, Enguerrand est terriblement méfiant. La châtelaine a traversé bien des épreuves dernièrement et il est inquiet. Pour elle. Pas pour cet inconscient qui prend des bains en chemise dans l’eau glacée. Louise a un regard de biais pour Enguerrand et sourit en coin.
- Faites. J’imagine que suivre vingt et un chevaux au pas ne devrait pas être compliqué, Messire. Nous vous laissons. Messieurs, à l’auberge !
Louise replace le tissu sur son visage et fait bouger son cheval avec une rare élégance, prenant la tête de la petite troupe, abandonnant l’inconnu et son écuyer à leur sort, dans les bois. Disciplinés, tous les cavaliers et leurs montures suivent, en rang et en silence. Pourtant, sous les mines quelques peu grognons, les cœurs sont à la fête et les estomacs commencent à gronder. La perspective d’une nuit au chaud et d’un repas correct apaise quelque peu les esprits.
Devant, Louise et Enguerrand ouvrent la marche et discutent.
- Ma Dame…Il ne m’inspire aucune confiance. - Enguerrand, je vous en prie…Ne pouvez-vous faire comme les autres et silencieusement vous réjouir du repas à venir ?
Elle a un regard pour son maître d’arme et ajoute.
- Pourquoi pensez-vous que je devrais m’en méfier moi aussi ? - Il prend des bains en chemise et s’affiche devant une Dame dans un vêtement qui montre tout. Vous n’auriez pas du lui parler alors qu’il était pareillement vêtu. Il va penser bien des choses. - Il peut penser ce qu’il veut, Enguerrand. Pensez-vous donc qu’il soit le seul à songer à « bien des choses » ? Mh ?
Louise a un rire discret avant d’observer la mine déconfite du grand homme qui l’accompagne.
- Ma Dame…Je ne voulais pas être intrusif ou discourtois… - Je sais, mon ami. Je le sais très bien, ce n’était qu’une boutade. Nous nous rendons à l’auberge, nous mangerons et nous pourrons prendre quelque repos au chaud. Savourez. Profitez. Laissez-moi gérer les détails, voulez-vous ? Cet homme était en danger, même s’il ne le reconnaîtra sans doute jamais. Je n’ai fait que mon devoir. N’est-ce pas ce que l’on est en droit d’attendre d’une noble personne, quel que soit son genre ?
Enguerrand ne peut qu’opiner de la tête, se rangeant à son avis et à ses suggestions. Il sait qu’elle a raison, mais quand même…Il va l’avoir à l’œil. Un homme qui se promène en une pareille tenue et qui, pire, plante son épée de la sorte dans le sol, n’est probablement pas un honnête homme. Du moins selon les critères du maître d’arme.
Quelques instants plus tard, un bruit nouveau se fait entendre. Le bruit de chevaux au petit trot, troublant la cohésion presque parfaite de l’escorte de Louise qui, elle, est au pas. La châtelaine a un sourire.
- On dirait que nos voyageurs égarés nous rattrapent.
La châtelaine lève la main de manière à faire stopper le mouvement et attendre les voyageurs, afin qu’ils puissent discuter en chevauchant.
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| | | Flourens
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Mar 8 Sep 2020 - 11:43 | |
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Mar 8 Sep 2020 - 13:52 | |
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Louise et Enguerrand ont un regard pour les deux cavaliers qui s’approchent. Un regard qui ne s’attarde guère plus qu’il ne le faut, du moins en ce qui concerne Louise. L’homme d’armes, par contre, a tôt fait d’observer ce qui accompagne l’écuyer, les coffres, la lance, le bouclier.
- Je vous en prie. Allons-y.
D’un petit coup de talons dans les flancs de son cheval, elle prend la tête de la petite troupe, en observant attentivement ce qui se déploie devant elle et non sur les côtés. La neige. Partout. Et il en tombe encore, il va sans doute en tomber toute la nuit, ce qui est potentiellement problématique. La route du Nord est dans un état pitoyable. Il serait vraiment d’utilité générale de la remettre en état et d’en faire mention dans une missive au Duc. Cela étant, Louise préfère ne plus s’approcher de ce dernier, physiquement ou même par lettre. Elle n’a pas oublié sa rencontre au palais ducal et ne compte la réitérer de sitôt. Les chemins dégradés sont légions, pourtant, il faut donc redoubler de prudence. Ce que fait Louise, très précisément, en cet instant, même si l’inconnu lui parle.
- Oui. Le bac, demain, si le temps le permet. Les routes ne sont guère en état et il me tarde de rejoindre les chemins côtiers afin de ne plus risquer nos vies ou celles de nos chevaux dans de vicieuses ornières dissimulées par la neige ou la glace.
Le chemin semble enfin s’élargir. Elle a un sourire satisfait.
- Au trot.
Un sifflement strident et Lasgalen accélère la cadence, bientôt suivi par tous les autres chevaux de Fernel. Le bruit de cette troupe qui se déplace est sourdement étouffé par la neige, ce qui permet de s’entendre tout de même.
- Vous n’avez pas besoin de me remercier, je n’ai fait que mon devoir. Nous aurons le temps de discuter devant un feu. J’ai hâte de gagner l’auberge. J’ai froid.
Une louve qui a froid est une louve plus directe et plus agressive. La châtelaine ne dira plus un mot, concentrée sur le chemin, donnant sa confiance à ses hommes pour surveiller les deux nouveaux venus. Il va sans dire qu’Enguerrand ne quitte pas Flourens des yeux, tandis que son écuyer est lui aussi soumis à une discrète surveillance. Il se passera ainsi de longues minutes, durant lesquelles le magnifique paysage du Nord recouvert par une fraîche et scintillante poudreuse défile sous leurs yeux et les sabots des chevaux jusqu’à ce qu’enfin apparaisse, sous la lune, l’auberge qui les recevra pour cette nuit.
L’endroit n’est pas bien grand, il ne paye pas de mine mais il fera parfaitement l’affaire. Elle sait qu’ils pourront dormir au chaud, dans les écuries, avec de la paille fraîche et après avoir pris un bon repas. Et c’est bien là tout ce qui compte pour l’instant. Se réchauffer. Manger. Le reste n’est qu’accessoire. L’entrée fracassante d’autant de chevaux dans la cour de l’auberge amènera évidemment l’aubergiste à sortir de sa tanière, les poings sur les hanches, une serviette sale jetée sur son épaule.
- J’vous attendions à midi…Dame…
D’un saut, avec un rire, elle descend de son cheval et tend les rênes à un de ses hommes avant d’approcher du tenancier.
- Je vais bien, merci Gervais. - Y a d’autres cavaliers, venus de j’sais pas trop où. C’est plein comme un œuf là dedans mais j’vous ai gardé la tablée près du feu.
Louise incline fort élégamment la tête pour remercier avant de se tourner vers son escorte et dit, d’une voix claire :
- Jehan, Guillaume, vous conduirez les chevaux avec les hommes aux écuries. Enguerrand, vous m’accompagnez. Les autres, trouvez-vous un endroit où dormir, déposez vos bardas et laissez-moi un coin tranquille, comme les autres soirs. Quand ce sera fait, vous viendrez manger.
Enguerrand confie son cheval à son tour et approche de la chatelaine. Il parait immense à côté de Louise, qui n’est pas bien grande. La jeune femme regarde Flourens et son écuyer, ôtant le tissu qui la protège du froid pour dire, d’une voix plus douce :
- Messieurs, si le cœur vous en dit, vous êtes les bienvenus à notre table.
Regard outré d’Enguerrand, que Louise ignore superbement.
- Entrons, il fait un froid de gueux ce soir…
L’aubergiste s’écarte pour les laisser passer. Une bouffée de chaleur les enveloppera automatiquement, provoquée par la présence de cavaliers, nombreux. Des cavaliers qui se tournent, qui sourient et qui se poussent du coude en voyant Louise. Il y a même un mot fort grossier prononcé là bas auquel Louise répond par un regard neutre et un sourire poli. Enguerrand pose une main sur l’épaule de la châtelaine.
- Ma Dame…Nous devrions peut-être manger aux écuries. Ces hommes… - Certainement pas.Par tous les dieux Enguerrand…Vous pensez peut-être que je suis impressionnée ?
Elle se dirige vers la table et prend la place la plus proche du feu, ôtant enfin sa cape pour la déposer sur le bord de sa chaise de manière à ce qu’elle sèche, révélant une tenue de cavalier parfaitement ajustée à ses formes de femme. Ses cheveux sont tressés, ses vêtements sont salis, à sa ceinture pend sa dague, parfaitement visible sur un pantalon marron. Elle s’assoit, consciente du silence qui s’installe et regarde alors les inconnus sans ciller. Des inconnus surpris dans leur contemplation et qui reprennent brusquement leur conversation. Enguerrand, lui, fulmine.
- Voulez-vous que… - Non. Asseyez-vous et laissez-moi réchauffer mes doigts, je meurs de froid et de faim. Que font nos égarés des bois ?
Louise tend le cou, pour chercher Flourens du regard.
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| | | Flourens
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Mer 9 Sep 2020 - 8:25 | |
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Mer 9 Sep 2020 - 10:17 | |
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L’entrée des égarés des bois dans l’auberge est absolument incontournable. Louise entend les exclamations et les rires, avisant la troupe d’hommes qui désigne le cavalier et son écuyer. De rudes hommes. A la semblance de ceux qui gardent les murs de grosses pierres de son château à flanc de montagne. Elle écoute, tout en soufflant sur ses doigts, regardant la scène avec la plus grande attention, tout autant qu’Enguerrand. La châtelaine et son maître d’armes échangent un regard entendu, avant que Louise n’esquisse un sourire doux :
- Hé bien, Enguerrand, il semble que notre égaré en chemise soit de plus haute extraction que vous ne le pensiez.
Elle a un petit rire en voyant la mine déconfite de l’homme, un homme qui remue le nez avant d’inspirer brusquement, passant ses doigts dans une barbe de quatre jours.
- Il semblerait, en effet. Ce visage ne me dit rien pourtant.
Louise reporte son attention sur le cavalier qui vient prendre place à sa table, elle l’observe en silence, notant les habits, l’épée, croisant son regard avec un intérêt qu’elle ne cherche pas vraiment à dissimuler. Elle lui laisse le temps de s’asseoir et de se mettre à l’aise, avant de dire, d’une voix posée et tranquille :
- Maintenant que nous sommes en pleine lumière, face à un feu et au sec, puis-je connaître l’identité de l’homme avec lequel je chevauche depuis tout à l’heure ?
Enguerrand regarde la troupe là bas plus loin. Il a entendu ce que cet inconnu a demandé à ses hommes. Il regarde Louise. Elle devrait, elle aussi, s’en aller dormir dans un lit au lieu de veiller son cheval et s’entraîner comme elle le fait depuis son départ. « S’il n’y a pas de places pour mes hommes, alors il n’y en aura pas pour moi non plus », lui avait-elle dit dans la grange d’un fermier, l’avant-veille. Il avait grommelé. Les dames ne sont pas faites pour vivre de pareilles choses. Elles doivent être belles, douces et délicates, broder de jolis coussins, chanter de jolies chansons, faire de beaux enfants. Cela étant, s’il avait pensé cela au départ de Fernel, il avait radicalement changé d’avis sur ces points en ce qui concerne la châtelaine.
Depuis le départ inopiné de son conseiller Aaron, la Dame de Fernel a changé. Elle est plus directive, intuitive, elle sait ce qu’elle fait, où elle va et ce qu’elle doit faire, partageant sans se plaindre la vie difficile de ses hommes, apprenant tous les jours de nouvelles choses tout en gardant une distance vis-à-vis de son escorte. Elle ne semble plus effrayée, elle ne semble plus craindre qui que ce soit, même si l’homme d’armes l’a surprise, plus d’une fois, en plein nuit, les yeux grands ouverts, debout, à regarder les paysages, plongée dans d’intenses pensées.
Il reporte son attention sur la châtelaine, dont il sait qu’elle passera à nouveau la nuit dehors, lovée contre son cheval. Il en secoue la tête, avec un demi sourire. Inutile de tenter de la convaincre d’agir autrement, il le sait. Elle est aussi têtue qu’une mule.
- Gervais est le cousin de ma cuisinière. Et il se trouve qu’à Fernel, nous entretenons les liens à chaque fois que cela se présente. Il me semblait tout à fait approprié de faire vivre un membre de la famille de ma servante, qui a toujours été d’une loyauté indéfectible. - Ha ça…Je pense surtout qu’elle aurait boudé pendant des ennéades entières si nous n’avions pas fait escale ici, Dame Louise. - Oui, dit la châtelaine dans un rire joyeux. Elle aurait certainement grondé en agitant son rouleau à pâtisserie. D’ailleurs, l’ami, si ce comportement un peu vif est un trait de famille, je vous suggère de ne pas taquiner l’aubergiste. Il serait capable de verser du sel dans votre vin.
Enguerrand a un rire avant d’aviser le dit Gervais qui revient vers leur table et y dépose tout ce qu’il faut, pichet, gobelets et un peu de pain ainsi que des fruits secs dans une coupe. Il grommelle quelque chose, comprenant qu’on parle de lui, puis s’éloigne à nouveau. L’homme d’armes, lui, se lève soudain et dit à Louise :
- Les hommes sont longs à revenir, je vais voir ce qu’il en est et les aider si besoin est. Je vous prie de m’excuser…
Louise incline la tête avec un sourire, laissant Enguerrand s’en aller. Elle sait qu’il n’en aura pas pour longtemps parce qu’il n’a pas confiance en ce cavalier des bois qui est désormais à table avec la châtelaine. Seul. La jeune femme le regarde alors, fichant son regard noisette sans gêne aucune dans le regard de Flourens et dit, de la même voix posée :
- Fernel n’est pas très loin d’ici. Aux pieds des Monts d’Or, entre Avaugour et Montvélin, une petite seigneurie perdue dans la neige et les plaines, un endroit où naissent les carmines et les plus beaux chevaux que je connaisse.
La châtelaine penche la tête et ajoute :
- Je suis en route pour Papincourt. Trois ennéades de chevauchée pour assister à un mariage dans le sud. Et vous, Messire, qu’est-ce qui vous a jeté sur la route en compagnie de vos hommes ?
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| | | Flourens
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Jeu 10 Sep 2020 - 13:04 | |
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Dernière édition par Flourens le Mer 24 Fév 2021 - 0:31, édité 2 fois |
| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Jeu 10 Sep 2020 - 20:05 | |
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Patiente et attentive, Louise écoute la déclamation de son compagnon de tablée, la tête légèrement penchée sur le côté. Le Bâtard. Le Rougeboutoir. Le Tournebroigne. Ce dernier sobriquet lui semble néanmoins familier sans qu’elle ne parvienne à en deviner la raison. Quoiqu’il en soit, il parle en gentilhomme habitué à tourner les phrases et les mots avec aisance. Elle se saisit du verre offert, le lève en direction de son interlocuteur et esquisse un sourire en disant, d’une voix douce :
- Enchantée, Flourens.
Le vin est à la semblance de tous ceux qui sont habituellement servis dans ce genre d’établissements, un peu froid, un peu jeune, un peu âcre. Quoiqu’il en soit, elle a déjà bu bien pire, aussi ne dira-t-elle rien du tout sur la qualité de la boisson offerte, se contentant d’une gorgée avant de déposer le verre sur la table et de poser ses mains nouées sur ses genoux.
Elle a désormais tout le loisir d’observer Flourens, sans chercher à fuir le regard ou à jouer la fausse modestie. Louise sait parfaitement que ce genre de petit jeu ne sert finalement qu’à instaurer une ambiance complice dont les issues sont parfois – souvent – totalement désastreuses. Pour elle. A chaque fois. Elle se contente donc de sourire poliment et de ne pas donner à penser au noble sire qui se trouve face à elle qu’elle est à la semblance des serveuses de l’auberge : facile.
La châtelaine reste pourtant courtoise et aimable, reprenant la conversation sur le sujet de l’aubergiste, avec un petit rire d’oiseau, agréable à l’oreille.
- J’ai de l’affection pour Maïethé, en effet. J’en ai pour quiconque n’essaye pas de planter un poignard entre mes omoplates, pour tout vous dire. Les gens de Fernel savent que je ne donne ma confiance qu’une seule fois. De manière générale, ils agissent de manière à ne pas la perdre.
L’image de deux pieds finement chaussés battant les airs dans d’affreux spasmes d’agonie avant de s’immobiliser lui revient fugacement en mémoire.
- Elle est capable de mettre n’importe qui en fuite, Messire, armée de son rouleau à pâtisserie. Cela étant, c’est un cœur d’or. Sous une carapace d’airain, certes, mais un tendre Souffle. Quant aux loups…
La châtelaine reprend une gorgée de vin et sourit d’un air rêveur :
- …je ne les crains pas. Que ma cuisinière soit là ou pas.
« Car la louve, c’est moi », pense-t-elle, amusée. Il règne dans l’auberge une belle ambiance bon enfant, il y a des hommes qui rient et qui parlent fort, il y a les rires des serveuses, les grognements de l’aubergiste, le bruit de pas lourds, des pas bottés, une odeur de viande rôtie dominant, fort heureusement pour le nez fin de la châtelaine, un mélange typique de sueur, de cheval, de boue et de cuir, commune à toutes les auberges.
- Fernel est mon domaine. Le plus bel endroit que je connaisse et un lieu paisible, pour quiconque vient en ami. Les Chutes de Glace, les carmines, les chevaux…Il y a beaucoup à dire, mais il est bien plus agréable de les voir par soi-même. Quant à ma monture…Elle a été élevée sur mes terres, un cheval offert par mon…père. Avant qu’il ne rende son souffle. Il s’appelle Lasgalen. Et c’est probablement le cheval le plus extraordinaire que j’ai jamais eu. Tous nos chevaux sont d’exceptionnelles montures mais lui…il est différent.
Elle parle de son cheval avec douceur et bonté. Louise affectionne énormément sa monture, elle lui apporte tous les soins elle-même quand elle peut se le permettre et ce voyage si long, si périlleux, est une aubaine pour elle, comme pour lui. L’occasion de resserrer des liens déjà très étroits.
Tout en parlant, Louise note que Flourens semble captivé par ses paroles, ce qui l’amuse assez pour qu’elle ajoute :
- Et où est-ce, ce « chez moi », Flourens ?
L’évocation de Papincourt semble accaparer son attention. Elle l’écoute, bien sûr, toujours aussi polie et attentive, tout sourire jusqu’à ce qu’il évoque un possible promis. Si le sourire est toujours là, le regard, lui, n’y est plus.
- La future est Tibéria de Soltariel. Il s’agit d’un mariage d’importance, auquel j’ai été invitée. Il aurait été de la dernière impolitesse de refuser. Cela étant, nul promis ne m’attend, pas plus que je n’ai la passion des mariages. C’est…une réponse polie à une invitation courtoise, en plus d’être une excellente occasion de chevaucher à travers la Péninsule. Avec mes meilleurs hommes. Pas une quelconque foire aux possibles alliances. Enfin du moins, cela l’est peut-être pour les autres mais pas pour moi.
Elle regarde ailleurs, préférant éviter de songer à celui qui aurait du l’accompagner. Une boule se forme dans sa gorge, elle ferme un bref instant les yeux pour dissiper cette sensation amère qui ne la quitte pas depuis des jours puis songe à cet homme au regard vairon et à la peau de miel qui lui est cher. Il lui dirait sans doute qu’une louve ne se laisse pas aller. Alors elle se contient. Louise esquisse un sourire rapide, changeant d’elle-même la conversation. Elle aura le temps de tuer sa douleur quand elle s’isolera pour la nuit avec une bouteille de vin.
- L’Estrevent ! Je compte m’y rendre également, j’ai envie de visiter Thaar, avant que l’été ne m’en empêche. Je quitterai Papincourt pour Langehack et ensuite…l’Estrevent. J’attends cela depuis longtemps.
Louise a ensuite un regard pour cet homme dont parle Flourens, un homme au visage barré d’une cicatrice, avant de reporter son attention sur son interlocuteur. Il n’y a nulle curiosité dans ses yeux, juste un sincère étonnement. Parce qu’il a lui-même changé d’attitude.
- Quel que soit le motif de votre voyage, je vous souhaite qu’il vous apporte ce que vous désirez ou recherchez, Flourens. Les routes ont ceci de magique qu’elles nous apportent toujours tout ce qu’on attend le plus. Et parfois...s'embellissent d'effets inattendus.
La châtelaine porte une nouvelle fois son verre à sa bouche dans un rire.
- Comme par exemple un chevalier en chemise trempée s‘exhibant dans une attitude entièrement révélatrice qui n’est guère des plus décentes même si elle est…récréative.
Elle plisse les yeux et rit, à ce souvenir. Un rire gentil, loin d’être moqueur. C’est à ce moment précis qu’Enguerrand revient, en compagnie d’une dizaine d’hommes qui n’ont rien à envier aux compagnons de Flourens en termes de carrures et de mines patibulaires. Quoiqu’il en soit, les visages semblent se détendre, alors que les chaises reçoivent leurs invités du soir, que les mains se réchauffent et que les pichets arrivent sur la table. Enguerrand demeure avec ses compagnons mais garde un œil sur Flourens et Louise, de temps à autre, ce qui ne manque pas d’amuser la jeune femme, qui se penche vers sa rencontre du soir, dans un air de confidence amusée :
- Mon maître d’armes est terriblement méfiant, ne le prenez pas personnellement. Il agit ainsi parce qu’il veille sur moi constamment. Une jeune femme seule sur les routes, au milieu de tous ces hommes brutaux et avides de choses que la morale réprouve…brrr…Il se sent investi d’une mission divine, voyez-vous.
Elle se redresse, croisant le regard outré d’Enguerrand avant de rire aux éclats.
- Comment vont nos amis, Enguerrand ? - Ils vont bien, ma Dame. Les autres terminent de mettre un peu d’ordre. Tout est prêt pour nous recevoir. - A la bonne heure ! Profitez, mes amis ! Buvez, festoyez, vous l'avez bien mérité !
Louise lève son verre vers son escorte et boit une autre gorgée de vin, déposant ensuite son verre vide sur la table, tendant le cou afin de voir si un plat n’allait pas surgir des cuisines.
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| | | Flourens
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Sam 12 Sep 2020 - 12:23 | |
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A l'évocation du mariage, Louise sembla regarder ailleurs. En un air mi-chagrin, mi-colère, cru déceler le chevalier, alors qu'il la regardait pour savoir ce qui lui prenait. Il craignait d'avoir fait une bévue en abordant un chapitre peut-être douloureux. Louise avait-elle rencontré quelque malheur et déceptions en des amours passés ? Elle ferma un bref instant les yeux, comme perdu dans quelques songes lointains et l'air devint plus froid d’un coup, avant que la mignotte n'esquisse un sourire rapide, changeant d’elle-même la conversation.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Sam 12 Sep 2020 - 21:19 | |
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Louise écoute Flourens avec la plus grande attention, curieuse, comme d’habitude, surtout quand il s’agit de contrées qui lui sont inconnues. La châtelaine n’est jamais allée plus loin que Serramire aussi écoute-t-elle les paroles du chevalier avec un sourire ravi, se prenant à imaginer tout ce qu’il décrit, des questions aux lèvres. Louise aime découvrir de nouvelles choses, de nouveaux endroits, de nouvelles personnes et Flourens n’échappe pas à cette règle, d’autant plus qu’il parle bien, tourne ses phrases comme s’il allait raconter des histoires fantastiques. Cependant, elle ne dit rien, elle attend, elle essaye de visualiser les endroits, et se prend à rêver un peu, engourdie par la chaleur du feu et celle diffusée par le vin. Un moment de détente, loin des soucis, de la tristesse et des désillusions qui hantent ses pas depuis tant d’ennéades…
- Je ne m’y suis jamais rendue, mais vous décrivez les choses avec passion et beaucoup de tendresse à la fois. Cela doit être un fort bel endroit, à vous écouter. Je ne connais pas tellement mieux l’Oësgardie. J’ai toutefois rencontré Brohan de Höginheim et son fils Harald, venus rendre hommage à ma mère qui venait de rendre son Souffle. Nous avons un peu discuté de leur domaine, j’ai beaucoup aimé en apprendre davantage à leur propos.
Elle joue distraitement avec le pied de son verre, pensive, alors qu’elle répond, un peu lointaine :
- Cela étant, vous avez raison, on ne peut se sentir chez soi si on ne n’y sent pas aimé…Je suis tout à fait de votre avis.
Un rictus plein de sarcasme étire ses lèvres. Elle a préféré quitter son chez elle pour une vie de vagabonde pendant des ennéades entières, loin de Fernel, qui lui rappelle combien elle est seule, désormais. Fort heureusement, Flourens se prend à rire, si fort qu’elle en rit aussi, ce qui dissipe le malaise et la désagréable impression, du moins pour un temps. Elle aura largement l’occasion de ressasser tout cela après le repas, quand elle rejoindra les écuries pour dormir.
Enguerrand, quelque peu rassuré par l’attitude pleine de déférence de Flourens, semble se détendre, même si Louise sait pertinemment qu’il n’en est rien. Elle sait très bien que même s’il semble occupé à rire et à boire, il ne fait que le surveiller, lui qui prend des bains de nuit en chemise et qui ne cache pas sa nudité face à une dame. Aux yeux d’Enguerrand, tout chevalier que soit Flourens, il n’en demeure pas moins qu’il a été indélicat et indigne de confiance. Louise ne peut s’empêcher de secouer la tête.
- Il a accompagné mon père en effet, c’est lui qui l’a sauvé et maintenu en vie lors de cette bataille qui lui a couté sa jambe, n’ayant pas de fils pour lui apporter secours et soutien…Enguerrand est un homme d’honneur.
Et il est désormais un des seuls à avoir la confiance de Louise, qui a été si fort ébranlée ces derniers jours. La jeune femme a eu son lot de trahisons et de coups de poignard dans le dos, elle n’a plus confiance qu’en deux ou trois élus, dont le maître d’armes fait partie. Un homme tout entier pétri de morale et de probité, un homme preux, comme on en rencontre rarement.
- Enguerrand serait du même avis que vous, concernant la morale. Pour ma part, la morale étant une affaire d’opinion, je me borne à ne juger personne et à prendre les gens comme ils sont. Il y a bien assez de moralisateurs hypocrites en ce monde pour que je refuse de jouer sciemment selon ces règles là. Voyez-vous…Je préfère créer les miennes, de règles. Et cela me convient parfaitement.
Elle a un sourire espiègle en disant cela. Et pour cause ! Quelle femme de la noblesse serait décemment vêtue comme elle, à boire dans une taverne au milieu d’hommes armés et dormant à même le sol avec les chevaux ? Quelle noble dame chevaucherait à bride abattue pendant des jours en dépit de la neige, du vent, du soleil, de la pluie et du froid au lieu de voyager dans le confort douillet d’un carrosse ? Quelle noble dame veillerait sur ses hommes, parlant avec eux de tout et de rien, partageant leur vie et leurs déboires, apprenant dans le même temps l’art et la manière de tenir une lame afin de pouvoir se défendre ? Certainement pas une noble dame que la morale communément acquise approuverait, c’est une certitude…Puisque la morale a ruiné la vie de la châtelaine, elle suit désormais ses propres préceptes, inspirés par des personnes libres au-delà de toute expression. Et jamais, jamais, elle ne s’est sentie aussi vivante.
- En ce qui concerne les festivités de Papincourt, il est question d’un grand tournoi et de banquets. Ce n’est pas un mariage commun, je présume donc que les événements seront à la hauteur des futurs époux. Dois-je comprendre que vous comptez vous y rendre également ?
C’est le moment que choisit l’écuyer de Flourens afin de revenir près du chevalier. Louise répond d’un signe de tête élégant au salut du nouveau venu, ne jetant qu’un coup d’œil discret à cette boite qu’il tient en main parce que son attention est soudain déviée par l’aubergiste qui approche, portant un énorme plat à bout de bras. De l’oie rôtie ! Deux serveuses le suivent et disposent la même chose devant les quelques hommes de Louise attablés là bas. Des regards se dirigent vers elle, interrogateurs, et elle lève la main, désignant les plats d’un sourire. Des mains se ruent sur les volailles délicieuses, tandis que d’autres hommes arrivent à leur tour. L’escorte de Louise est là, au complet, à dévorer les viandes, à boire, et à rire sous le regard attentif de Louise qui les couve littéralement des yeux.
- Vous chantez Flourens ?
Un sourire, un autre. Il n’y a pas si longtemps, elle a demandé à un homme de lui chanter quelque chose, une chanson dont elle n’a absolument pas compris le sens mais dont elle n’a pas oublié la mélodie.
- Je suppose, je suis même presque certaine qu’il y aura quantité de troubadours et ménestrels à ces festivités qui pourront vous apprendre de fort jolies choses.
Louise relève quelque peu ses manches avant de désigner le plat d’un geste gracieux, invitant par là Flourens et son écuyer à se servir, s’ils en ont envie.
- Je vous en prie, vous devez être aussi affamés que moi si ce n’est plus. La nage en eaux froide, ça creuse, après tout, n’êtes-vous pas de mon avis ?
La châtelaine a un large sourire et saisit une fourchette afin d’arracher proprement un morceau de chair blanche de la carcasse fumante qu’elle dépose dans une écuelle, avant de prendre un morceau de pain et quelques fruits secs.
- Je serais ravie d’entendre quelques chansons. Aussi courageux et fidèles que soient mes hommes, aucun ne chante assez bien ou assez juste. Et…ils chantent mieux que moi. C’est tout dire.
Enguerrand a entendu. Et il sourit. Louise a raison, elle chante affreusement mal et personne ne mérite d’entendre cela. La châtelaine croise le regard moqueur de son maître d’armes et rit, enfin, d’un vrai rire joyeux et pur. Elle passe un excellent moment.
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| | | Flourens
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Dim 13 Sep 2020 - 9:02 | |
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Dim 13 Sep 2020 - 13:24 | |
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Toute la tablée est désormais en train de joyeusement se restaurer, entre des rires et des blagues courtes. Si elle écoute Flourens, elle ne peut s’empêcher de regarder ses hommes, de temps à autres, afin de vérifier que tous sont bien à l’aise et enfin apaisés. Rassurée par les sourires et les mines éclairées, la châtelaine commence donc son repas, apaisant enfin les douleurs de son estomac terriblement malmené ces derniers jours. Elle reporte son attention sur Flourens, esquissant un sourire à sa demande. Un sourire teinté de quelque chose qui ressemble vaguement à une lueur de défi. Essuyant sa bouche après avoir pris une gorgée de vin, elle fait mine de réfléchir, les yeux posés sur les grands gaillards à table. Il n’y a que des messieurs ici. Des hommes, une dame, deux servantes. Une lueur espiègle éclaire les iris noisette tandis qu’elle répond, le plus tranquillement du monde :
- Il n’y a que des hommes ici. Des hommes rudes qui ont besoin qu’on leur remonte le moral. Inutile donc de leur déclamer des vers remplis de délicates poésies d’amour. Chantez quelque chose qui donne foi en l’avenir ou en de sulfureuses promesses, messire. Une chanson à boire ou une chanson paillarde fera l’affaire.
Elle pique avec une rare délicatesse un petit morceau de volaille, tellement raffinée, tellement exquise de douceur, en prononçant ces mots qu’il est impossible de savoir si elle plaisante ou si elle est parfaitement sincère.
- Tranquillisez-vous, Flourens. Je suis une femme à la tête d’une seigneurie. Inutile donc de vous préciser à quel point mon oreille est désormais insensibilisée à ces chansons où il arrive toujours de fort fâcheuses choses aux dames.
Elle porte la petite fourche à sa bouche et mâche avec mesure, tandis que non loin de là Enguerrand hausse un sourcil. Jamais, à sa connaissance, ces chants n’ont été poussés devant Louise, les hommes ont toujours attendu d’être loin de sa portée pour ce faire et le maître d’armes ne cache pas son embarras même s’il admet qu’un peu d’ambiance festive serait vraiment la bienvenue. Louise sourit en mangeant, plantant son regard fier et direct dans celui de Flourens.
- A moins que nous n’ayez le cœur trop sensible, messire.
Outre le fait qu’elle désire avant tout satisfaire et contenter les membres de son escorte, il y a aussi le désir de mettre à l’épreuve cet homme rencontré au hasard des chemins, par pur petit plaisir de femme déçue par le sexe opposé. Les déceptions se sont enchaînées à une vitesse folle pour la châtelaine qui, désormais, ne compte pas se laisser compter fleurette entre la poire et le fromage, sur un coin de table, dans une auberge bondée, au milieu de nulle part. La petite Louise candide et naïve n’est plus. Louve a pris sa place et Louve aime rire, plaisanter, quel que soit son interlocuteur. Louve aime aussi les défis et l’espièglerie. Elle attend de voir comment va s’en sortir son compagnon de tablée.
Enfin, au-delà du désir de s’amuser un peu, il y a surtout qu’elle refuse absolument d’entendre la moindre petite chanson d’amour. Les petites ombres aux griffes crochues, en sommeil dans son cœur tranché en deux, balafré de toutes parts, veillent jalousement sur ce palpitant tendre et plein d’espoirs déçus. Elles font en sorte que la châtelaine demeure fidèle à elle-même et ne sombre pas. Et les petites ombres se réjouissent quand, après avoir chevauché toute la journée, après s’être battue en duel avec Enguerrand, Louise achève sa conscience avec du vin, pour éviter de songer à tous ceux qui lui ont fait du mal. L’inconscience provoquée par l’épuisement physique et l’alcool lui permettent de garder pieds. Une seule chanson d’amour et rien ne garantit qu’elle restera digne face à ses hommes. Elle ne peut pas se permettre la moindre faiblesse et compte bien garder cette ligne de conduite jusqu’à ce qu’elle oublie ce grand homme au regard de velours et au sourire tendre qui ne quitte pas ses pensées. Il faut qu’elle l’oublie, tout comme il l’a laissée, afin de pouvoir avancer. Ce long voyage est l’occasion parfaite de tourner la page et elle s’y emploie, avec les moyens dont elle dispose : son cheval, la route, sa dague, du vin.
Tout ceci est absolument insoupçonnable, évidemment. Louise sait conserver les apparences quand cela est nécessaire. Et là, tout ce que voit Flourens, c’est le visage d’une femme espiègle et rieuse, qui mange de bon appétit, littéralement affamée.
- Comme vous le dites si bien, rimailles et ripailles sont de lointains cousins. Surprenez-moi, Messire.
Louise a un petit rire tout fluet, comme un pépiement d’oiseau, puis reprend un peu de viande et de pain, patientant, tout comme l’ensemble de la table qui a désormais l’oreille tendue vers le chevalier ménestrel. Le son des quelques cordes pincées a comme par magie diminué le volume des voix masculines qui entourent Flourens et Louise. Tout le monde le regarde, un verre à la main, la bouche pleine, l’œil luisant de plaisir anticipé.
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| | | Flourens
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Dim 13 Sep 2020 - 17:44 | |
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Dernière édition par Flourens le Mer 24 Fév 2021 - 0:29, édité 2 fois |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Au détour des chemins [Louise] Dim 13 Sep 2020 - 19:49 | |
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La bienheureuse châtelaine esquisse un sourire malicieux en écoutant les paroles de Flourens. Il y a fort à parier que quelqu’un au château de Fernel, un homme à la démarche militaire et au regard gris acier, aurait fait brûler l’instrument – et probablement aussi celui qui en joue – plutôt que d’entendre de telles paroles prononcées en face de Louise. Fort heureusement, ils ne sont pas à Fernel mais dans une auberge et la jeune femme ne boude pas son plaisir. Cela fait un moment qu’elle n’a passé une soirée aussi divertissante, avec des rires, des chansons et des gens heureux. De la bonne nourriture. Et une apaisante chaleur…Et…Tout compte fait…Si, il y a bien eu une soirée comme celle-là, il y a à peine quelques jours…Elle regarde ses mains croisées sur ses genoux et dissipe le souvenir de ce sourire dantesque qui la hante de jour comme de nuit.
Ne plus penser. Elle cherche sa coupe des yeux et en boit une longue gorgée, gardant le verre en main. Enguerrand fronce les sourcils mais ne dit rien. Il lui semble reconnaître ce regard là. C’est celui qui s’affiche en ses prunelles quand elle ne parvient pas à dormir et qu’elle reste des minutes entières à regarder le ciel. Une nuit, elle l’a surpris. Maintenant, elle ne le fait plus. Plus quand il est tout près, en tout cas.
L’homme d’armes est poussé du coude par son voisin de table qui montre Flourens d’un mouvement de la tête, le désignant du menton.
- Tu vois que c’était pas la peine de te méfier…C’est un gars bien. - On verra ça.
Louise affiche à nouveau un sourire, passant sa main droite sur son bras gauche, machinalement. Tous les hommes regardent Flourens, l’écoutent tout en se penchant vers lui tandis qu’il commence à chanter, déclamant son texte avant d’accélérer le rythme. Toute la tablée se met à battre des mains, des pieds, ce qui surprend puis divertit totalement la châtelaine. Les paroles, le contexte la font rire aux éclats, tandis que derrière, les hommes reprennent les paroles à tue-tête, en chœur, tout en levant leurs verres. Il règne désormais dans l’auberge une telle ambiance que même les serveuses se surprennent à taper la mesure à l’aide de leurs sabots tandis que l’aubergiste se trémousse en fredonnant du bout des lèvres, continuant à apporter des plats dans la salle.
La châtelaine a bien vu que le chevalier ménestrel chantait tout en la regardant d’un air rieur. Et Louise lui rend son regard, effrontément, pas du tout intimidée par cela, pas plus qu’elle ne l’est par la chanson. Au contraire, elle bat des mains elle aussi, totalement transfigurée par le bonheur de vivre quelque chose de totalement inédit. Elle comprend maintenant bien des choses, à travers ce petit événement, ce moment de joie simple. Les chansons, les récits, tous ces textes parlés et soulignés de gestes, ces histoires, chastes ou non, sont un moyen agréable de souder les cœurs.
Ne vient-elle pas de voir, là bas, un membre de sa suite taper l’épaule d’un autre homme, faisant partie de l’escorte de Flourens ? Ces hommes ne se sont jamais vus et pourtant ils agissent, sous emprise du chant – et aussi de la boisson, soyons honnêtes – comme s’ils se connaissaient depuis de longue date, reprenant en chœur des paroles dont elle ignore tout, tout comme elle ignore de qui il est question dans ces propos.
Lorsque les dernières notes s’élèvent dans un brouhaha de clameurs et d’applaudissements, Louise lève un bras, pour appeler l’aubergiste qui se présente aussitôt :
- Une bière pour apaiser la gorge sèche de notre ménestrel, Gervais, s’il vous plaît.
Elle se penche à son tour vers son compagnon du soir et dit, les yeux pétillant de malice :
- Je vous dois bien cela pour avoir si merveilleusement amusé mon escorte. Et pour m’avoir amusée aussi. Je n’ai jamais entendu cette chanson qui semble pourtant connue aussi bien de vos hommes que des miens. C’était remarquablement…récréatif, dit-elle pour utiliser une seconde fois ce terme, dans un petit rire. Si le cœur vous en dit, ne vous privez pas de chanter. J’ai grand plaisir à vous écouter.
Louise prend le pichet de vin laissé sur la table et en verse dans son verre, attendant que la bière soit apportée par Gervais, afin qu’elle puisse trinquer en son honneur.
- A vous, Messire Flourens. Il semble que je doive accepter ma défaite. Vous avez même réussi à dérider Enguerrand et je ne vous cache pas que la gageure était…d'importance. Vous vous en êtes sorti haut la main.
Elle incline gracieusement la tête puis boit une gorgée de vin.
- Et donc…quel gage de victoire dois-je vous concéder ?
Et toujours, ce regard plein d’espièglerie fiché dans celui du ménestrel, direct, sans détour. Derrière eux, une petite toux ostentatoire. Enguerrand. Qui ne perd rien du tout de la scène.
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