Sur la plage abandonnée | Zofia & Natael

Milieu de la 6ème ennéade
Printemps, Barkios 18:XI

Le paysage est à peine vallonné. Ici, il n'y a que sable et grandes herbes hautes à perte de vue. Le soleil printanier donne un réel air de vacances à cet endroit pourtant désolé. Pas une trace de pas ne jonche le sol, signe que personne ne vient jamais se perdre jusqu'ici, et c'est bien ce que souhaite Natael.
Au loin, on entend le ressac irrégulier des vagues qui viennent s'échouer sur la plage. Pourtant, la mer n'est pas en vue. L'air est parfumé des embruns salés que la brise tiède charrie. Le sable est si fin et clair qu'il donne envie de se promener pieds nus entre les monticules d'herbe encore verte. Les pieds s'y enfonceraient alors à souhait dans ce sol malléable et agréablement réchauffé par les rayons du jour.

Sur le chemin de Zofia, il n'y a plus de repères désormais. Fini les petites statues à l'effigie de la Kyria, les panneaux bancals et les pierres taillées il y a des décennies par un artiste anonyme. Il n'y a plus rien. Seulement une direction à suivre, droit devant. Pour le moment, les douces collines lui masquent sa destination mais, lorsqu'elle la trouvera, elle sera sans doute aussi surprise que convaincue d'être arrivée. Depuis le sommet d'une dune, elle trouvera dans une petite cuvette à l'abri des regards et du vent quelque chose qui n'a pas sa place dans ce paysage péninsulaire.
Il s'agira d'une immense tente aux teintes carmin et ocre. Une tente qui ne ressemblera à rien de ce qu'elle a connu. Elle aura la taille d'une petite maison et sera maintenue par un piquet central puis plusieurs piquets formant un cercle tout autour. Elle donnera l'impression qu'elle possède un toit et des murs faits de tissu... Devant, un foyer aura été installé mais sera éteint, le locataire des lieux ne l'allumant que lorsqu'il en a besoin.

Voici le lieu de rendez-vous.
Un endroit perdu, au milieu de nulle part.
Un endroit auquel aucun chemin de mène et où personne ne va jamais.
Un endroit où personne ne viendra les déranger et où personne ne les entendra... Pendant presque une ennéade entière.

Image d'ambiance:

L’excitation qui avait rempli le cœur de Zofia lorsqu’elle avait demandé à Père Lambert si elle pouvait aider les villages environnant et qu’il avait accepté avait été indescriptible. La prêtresse avait fait de son mieux pour enfouir ses émotions et arborer un air naturel et ainsi préserver sa couverture. Mais cela pas sans une pointe de culpabilité à l’idée qu’elle n’avait pas été pleinement honnête avec son supérieur. Elle s’était donc promis de s’assurer de bien faire son travail, histoire de se sentir mieux et parce que l’idée de se remettre sur les routes pour faire son devoir de soignante lui plaisait beaucoup. Zofia s’était même risqué à demander si elle pouvait y aller seule, compte tenu que ce n’était qu’une visite de courtoisie pour s’assurer que tous se portait bien. Père Lambert avait froncé les sourcils, mais ayant confiance en les compétences de la prêtresse, spécialement depuis son retour, il avait accepté sa requête, aiguillonnant davantage l’excitation qui habitait déjà la prêtresse.

Les jours s’étaient donc écoulés et l’heure du départ avait sonné. La prêtresse avait donc prévu partir avant Dame Agathe et Natael, lui donnant ainsi une bonne marge de manœuvre pour son propre itinéraire. Poussé par la hâte de retrouver les bras de son amant, Zofia avait tout de même planifié de remplir son devoir en bonne et dû forme, en s’arrêtant aux villages tout prêts. Elle s’était donc assuré que les fermiers et leur famille ne manquaient de rien et comme à chaque fois que l’Ordre dépêchait un soignant ou une soignante, la prêtresse avait été très bien accueilli, même si les rumeurs sur son compte s’étaient aussi chuchoté chez les paysans…

Sa promesse remplit, Zofia dirige donc sa jument jusqu’à l’endroit marqué, se fiant du mieux qu’elle le peu à l’environnement. Elle peut déjà entendre les vagues percer le silence. Un sourire vient fendre immédiatement ses lèvres et illuminer son visage et d’un claquement de langue, elle pousse sa jument au petit galop, prenant une grande bouffée de l’air marin qui chatouille déjà ses narines. Sa jument grimpe la dune et perché au-dessus, la prêtresse balaie les environs du regard, à la recherche de quelque chose qui indiquerait où se trouverait Natael. Son regard accroche une curieuse tente aux couleurs vives et à la forme qui ne lui paraît pas du tout péninsulaire. Trop en retrait et vu la marque sur sa carte, Zofia comprend que ce ne peut être que Natael. Elle pousse sa jument, qui descend la colline sans rouspéter. Elle sent le galop de sa jument s’accélérer lorsqu’elles se rapprochent des vagues et la prêtresse ne peut s’empêcher de rire. La prêtresse s’arrête tout près de la tente, laissant la jument s’approcher de l’eau.

Elle voit d’emblée une silhouette qu’elle reconnaîtrait parmi mille autre sortir de la tente et la prêtresse ne se fait pas prier pour courir vers lui et lui voler un long baiser respirant l’envie, son visage entre ses mains. Le souffle un peu court, elle finit par décoller son visage du siens, pas sans lui caresser la joue et en sentant le désir lui brûler déjà le bas-ventre:

-Je peux enfin t’embrasser.

Natael achève d’installer l’intérieur de cette tente qui accueillera leur secret pour les jours à venir. Il ne porte qu’une chemise au col seulement à moitié resserrer et qui laisse voir son collier ainsi qu’un pantalon. Nul besoin de chaussures ici, c’est le principe-même de ces tentes. Il ne sait pas précisément quand Zofia arrivera car elle doit finir de venir en aide aux villageois des environs avant de le rejoindre. Il est impatient. Il est conscient que chaque heure qui passe le rapproche de leurs retrouvailles tout en les privant d’un temps qu’ils auraient pu passer ensemble. C’est à la fois excitant et frustrant…

Au lieu de prendre une malle pleine de vêtements, il a pris des coussins pour leur faire un coin de détente. Au lieu de prendre plusieurs paires de bottes, il a pris des tapis fins pour faire le sol de leur tente. Le reste, il l’a discrètement récupéré à un dépôt afin de le fourrer dans la charrette qui transportait les affaires du faux couple. La tente, la vaisselle, le lit…

Tandis qu’il dépose dans une malle l’assiette lavée de son dernier repas, il s’arrête car il croit entendre un bruit. Avec le vent, la houle et le sable, il n’en est pas sûr… Mais plus la jument au galop se rapproche, plus il reconnaît le son caractéristique de l’allure d’un cheval étouffé par le sol meuble. Il referme la malle et se lève avant qu’un rire ne parvienne à ses oreilles. Cette fois, il est certain de savoir qui vient lui rendre visite.
D’un pas pressé, il se dirige vers la sortie de la tente puis vers Zofia. Il retient son élan et lui rend son baiser, tendre et fougueux à la fois. Il retrouve ses lèvres, sa chaleur, son odeur… Tout ce dont il se souvient et qu’il avait pourtant l’impression d’avoir oublié tellement elle lui manquait. Il la serre avec douceur contre lui avant qu’elle ne retrouve ses prunelles et lui fasse part de son soulagement.

-J’espère que tu ne comptes pas te contenter de m’embrasser. Glisse-t-il d’une fois qui trahit son propre désir.

Il se penche de nouveau pour poursuivre leur échange. Ses bras l’enlacent avec plus de sensualité tandis que ses mains se font un peu plus osées dans leurs contacts. Il parcourt déjà ce qu’il peut de son corps, de sa nuque à son dos, descendant jusqu’à ses fesses. Mais à son tour, il rompt leurs baisers prendre la parole.

-Que dirais-tu si je t’aidais à desseller ta jument et à rentrer tes affaires ? Chuchote-t-il, un peu essoufflé par le désir qui le tenaille déjà.

A regret, les deux amants se décollent l’un de l’autre. Natael la garde contre lui d’un bras qui passe dans son dos pour atteindre sa taille. Une fois près de la jument, il la libère tout à fait et l’aide à débarrasser l’animal de tout son attirail. Pendant ce temps, sa propre monture, empruntée pour l’occasion, s’approche timidement pour faire connaissance avec celle qui patientera avec lui tandis que leurs maîtres disparaitront dans leur maison de tissu.
La selle d’un côté, un sac de l’autre, le vitaliste accompagne la prêtresse jusque dans la tente aux pans relevés afin de libérer le passage. Malgré la couleur des toiles imperméabilisées, la lumière parvient à pénétrer à l’intérieur. Ici aussi, tout est dans les tons rouges, ocres et même pourpres par endroit. Un grand bâton fait office de poteau central et leur permet de se tenir debout. Sur la droite, un amas de coussins appelle quiconque les regarderait à venir s’affaler sur lui. A gauche, un espace est dédié au repas avec deux petites banquettes de mousse et de tissu d’une en face de l’autre. Et en face, quelques futons ont été assemblés et recouverts de draps afin de former une large couche qui a été sommairement remise en ordre.

Laissant Zofia découvrir l’endroit, Natael récupère et dépose le matériel de la jument dans un coin où il ne gênera personne puis range le sac de la cavalière dans une malle, avec ses propres vêtements. Ceci fait, il défait les attaches de la tente afin d’en obturer l’entrée puis s’avance vers son amante. Il la prend de nouveau dans ses bras tandis que ses lèvres retrouvent les siennes. Elle a quitté le dernier village qu’elle a assisté en tant que prêtresse mais ce n’est pas ce qu’il voit lorsqu’il la regarde. Il en assez de devoir se contenter de l’imaginer. Il veut la voir. Il veut la toucher. Il veut l’embrasser. Et plus rien ne l’en empêche désormais.
Ses mains l’explorent une nouvelle fois, plus avides encore que précédemment. Ses approches se font plus osées, venant chercher ses formes, les caresser, les étreindre. Sa bouche dévie sur la peau de sa belle pour descendre dans son cou, soupirant de désir. Déjà, il cherche à défaire les attaches de ses vêtements et à repousser les étoffes afin de dévoiler son corps. Il la veut nue contre lui et sous ses lèvres. Il a besoin de combler le vide de son absence. Il lui faut se rassasier d’elle afin de se trouver enfin apaisé.

Ce qu’il lui chuchote lui soutire un sourire à travers leurs baisers ainsi que des frissons d’anticipation. Le désir qu’elle perçoit dans son ton aiguillonne davantage le siens et elle le laisse la toucher, profitant de son souffle sur son cou et fermant les yeux de plaisir. Malgré ses vêtements, les doigts de son amant sur le peu de peau accessible ainsi que sur ses fesses lui arrachent un soupir. Elle a attendu ce moment depuis leur dernière rencontre. Elle s’est langui de ses étreintes, de ses lèvres...Zofia a besoin de lui en entier. Ses mains se sont donc déjà glissé sous le col de sa chemise, pressant son corps contre le siens, jusqu’à ce qu’il se défasse de son étreinte pour lui proposer de s’occuper de sa jument et de ses affaires, le souffle un peu court lui aussi. Elle tourne la tête vers cette dernière ; Crin blanc a déjà étiré le cou vers les vagues qui viennent s’échouer sur la plage. Un autre rire s’échappe d’entre ses lèvres :

-Je crois que je ne serai pas la seule à apprécier cet endroit féerique, parvient-elle à articuler.

Elle aide ensuite Natael à desseller Crin blanc et a retirer ses sacoches de voyages, qu’il prend la peine de transporter à sa place. Cette petite attention l’attendri et la prêtresse ne peut s’empêcher de le couver d’un regard doux. Elle se laisse ensuite guider par lui jusqu’à la tente. Si la forme de celle-ci trahi des origines non péninsulaire, Zofia ne s’était pas attendu à cet intérieur.
Son regard brille dès qu’elle pose les yeux sur la soierie colorée de pigments riches et plus rares ; et l’aménagement que Natael a prit la peine de préparer, un aménagement que la prêtresse n’a pu qu’apercevoir dans des livres récitants les aventures de princes et princesses de contrés lointaines. Attiré par les coussins qui lui semble moelleux, elle fait un premier pas, mais s’arrête et baisse les yeux, consciente de ses bottes sales sur ces riches tapis qui recouvrent le sable. La prêtresse s’empresse donc de les retirer et de les pousser plus loin. Elle soulève ensuite ses robes pour retirer ses chaussettes et les lancer au même endroit. Un sourire éclatant fend ses lèvres dès qu’elle sent le tissage bien plus doux que les tapis péninsulaires sous ses pieds nus. D’un pas pressé, elle se dirige à la table, dressée avec une porcelaine délicate, pour frôler de ses doigts le tissu posé soigneusement sur les banquettes. Elle fixe ensuite l’amas de coussins qui l’appelle, prête à se perdre dans les couvertures à l’allure satinée et invitante. Elle est toutefois interrompue par son amant, qui la prends contre lui. Il lui vole un autre baiser langoureux et la prêtresse y répond sans retenue, le laissant lui parcourir le corps de ses mains et soupirant avec lui.

Elle finit par se décoller pour retirer son tabard de Néera, qu’elle pose sur la table. Les yeux brillants, elle glisse ensuite une main sous la chemise de Natael et approche ses lèvres de son oreille :

-Ces coussins que tu as joliment placés m’appellent et j’ai aussi terriblement envie de toi, ose-t-elle lui susurrer tout en laissant ses doigts remonter jusqu’à sa nuque.

La main sous sa chemise se retire pour se poser sur sa ceinture et tirer un peu plus Natael contre elle, désireuse de s’enivrer de son odeur. Et elle pourra le faire pendant une longue ennéade. Elle finit par planter un regard fiévreux de désir, mais aussi d’amour dans celui de son amant, jouant avec la boucle de sa ceinture et visiblement comblée par cet endroit qu’il a pris la peine de dresser pour eux.

-Tu m’as manqué.

C'est sans surprise que Zofia s'offre à ses attentions et lui répond sur le même ton. Alors qu'elle joue avec sa ceinture, lui défait le laçage de sa robe. Ses mots lui étirent un sourire amusé. Il a passé du temps à leur imaginer cette couche mais elle veut qu'ils se vautrent dans les coussins...

-On se demande pourquoi j'ai pris la peine de nous faire un lit. Lui lance-t-il avec humour, bien conscient qu'ils auront plus d'un occasion de l'inaugurer.

Bien vite, le col de la robe de Néera se délace et s'écarte pour dévoiler une partie du buste de la belle. Une chaîne -jusque là dissimulée- apparaît et Natael la fixe d'un œil brillant. Les rares fois où il l'a croisée, il a pu constater qu'elle portait toujours son présent. De ses deux mains, il met à jour de plus en plus de sa peau, retirant même totalement le lacet pour créer un décolleté vertigineux. Son but n'est pas de la rendre indécente sans raison. Il veut enfin voir le collier pendre à son cou... Et, enfin, il parvient à le dévoiler. Le pendentif est là, confortablement installé entre les seins de son amante. Le noble l'effleure du doigt et constate que le métal n'est pas froid. Le chanceux...
Mais ce moment magique est interrompu par le bruit d'un vêtement qui s'échoue soudainement au sol et un courant d'air frais sur les jambes du vitaliste. Ce dernier baisse les yeux puis les relève vers la prêtresse, un sourcil étonné dressé au-dessus de l'autre. Elle est visiblement impatiente d'éteindre le feu qui brûle dans ses reins et il ne peut plus cacher son propre désir à présent...

Soudain, Natael se rapproche et passe ses mains sous les cuisses de Zofia. Il la soulève et encercle son bassin des jambes de son amante. Il plante son regard dans le sien tandis qu'il la porte à travers la tente comme il l'a fait le jour de leurs précédentes retrouvailles intimes. Arrivé près du tapis de coussins, il s'affaisse jusqu'à s'agenouiller, avant de se pencher pour la déposer dans une marre aux couleurs vives. Allongé au-dessus d'elle, il reprend leurs baisers là où ils les ont arrêtés. Ses mains viennent trouver les limites du jupon retroussé par sa manœuvre et le remonte jusqu'à ce que les jambes de son amante soient aussi découvertes que les siennes. Enfin à égalité, il n'y tient plus... et entre en elle avec délicatesse. Son soupir de plaisir et de soulagement a fait interrompre ses lèvres qui se délectaient de celles de la prêtresse avec avidité. Il plante finalement son regard dans le sien.

-Toi aussi, tu m'as manquée... Souffle-t-il.

Ses mots n'ont rien de lubriques ni de tendancieux. Il ne parle pas uniquement de son corps, ni du creux de son ventre. Il y a autre chose qui le trahit dans le ton de sa voix et ses prunelles grises. Une douceur qui se ressent jusque dans ses allées et venues qu'il entame avec lenteur, observant l'expression de Zofia qui peut elle aussi se libérer de sa frustration des dernières ennéades. Il savoure ainsi leurs retrouvailles durant plusieurs minutes, semblant ne pas se lasser de cette sensation enfin retrouvée. Puis il vient coller son corps à celui de son amante et accélère sensiblement le rythme. Ses lèvres trouvent les siennes puis partent explorer son cou. Il a des difficultés à respirer et alterne entre soupirs et gémissements sous l'effet du plaisir. Il murmure son prénom à son oreille tout en glissant une main sous le bassin de sa partenaire, usant de son autre bras pour ne pas l'écraser de son poids. Aussi dur que cela puisse être, il l'attend pour jouir avec elle et entamer dignement leur ennéade de liberté.

Zofia rit de nouveau après le commentaire de Natael, consciente qu’un lit est effectivement tout près, mais qu’ils auront tout le temps du monde d’y paresser. Elle l’embrasse à nouveau, patiente malgré le désir qui la tenaille. Le nouveau courant d’air sur sa poitrine l’a fait soudainement frissonner, alors que son amant découvre de plus en plus sa poitrine. Elle remarque cette lueur dans ses yeux lorsqu’il semble les avoir posé sur son présent, qu’elle a toujours gardé entre ses seins depuis qu’il lui a envoyé le colis. Il le frôle de ses doigts, accélérant la respiration de la prêtresse.
Cette fois-ci, elle a du mal à contenir son envie, ce qui la pousse à détacher sa ceinture et à laisser tomber le pantalon de son amant au sol. Visiblement étonné de son impatience, mais réceptif, il ne tarde pas à glisser ses mains sous ses cuisses, pendant qu’elle s’accroche à lui et qu’elle couvre le creux de son cou de baisers. Elle retrouve rapidement les coussins et les lèvres de Natael, alors qu’il s’immisce en elle d’un lent et doux mouvement de bassin, lui arrachant un gémissement. Elle accroche ensuite ses orbes criants de désir, mais aussi de tendresse. Elle y reste plongée, alors que sa main vient tracer sa mâchoire avec amour et qu’elle lui sourit ; elle se rappelle de ce que Dame Agathe lui a dit a propos de cette façon qu’ils ont de se fixer et de se toucher avec une tendresse que de simples amants ne pourraient pas partager. Pas comme ça. Toujours perdu dans son regard, un autre soupir traverse soudainement la barrière de ses lèvres, l’empêchant de répondre avec des mots. Zofia vient plutôt entourer son bassin de ses jambes et lui attraper une fesse, pendant qu’il murmure son nom près de son oreille.

***

En sueur, les deux amants poussent finalement un long gémissement d’orgasme. Malgré leur ébat terminé, Zofia le retient doucement par le bassin, désireuse de le garder contre elle encore un instant. Son visage enfoui dans son cou, elle vient le frotter du bout de son nez, souriant d’aise et son désir finalement comblé pour l’instant. Elle l’embrasse et après lui avoir caressé les cheveux, elle s’extirpe finalement de sous lui ; elle a besoin de retirer ses vêtements salis par le voyage et la sueur. Décoiffée, mais n’en ayant cure, elle se lève et laisse ses robes glisser par terre et rejoindre le pantalon de son amant, la dénudant entièrement. Elle pourrait enfiler sa chemise de nuit, mais au lieu, elle remarque les couvertures de soie. Ayant envie de sentir leur douceur sur sa peau nue, la prêtresse en attrape une et s’emmitoufle dedans, laissant tout de même ses épaules à découvert et frottant un pan de celle-ci sur sa joue, visiblement heureuse. Elle regarde Natael :

-C’est une étape que nous avons définitivement oubliée : retirer tous nos vêtements, lance-t-elle en riant doucement.

Se sentant audacieuse, un sourire en coin anime son visage et avec une lueur joueuse dans le regard, elle ajoute :

-Maintenant que mes robes sont sales et trempées et que je suis trop lasse pour en chercher une autre dans mes sacoches, j’adopterai donc ce drap comme robe de fortune pour la soirée.

Natael s'étend à son aise sur les coussins, se moquant bien de sa semi nudité. Il observe son amante de haut en bas tandis qu'elle achève de se déshabiller. Il se contenterait bien de la garder ainsi vêtue mais il la voit s'envelopper d'un drap et il est pris d'un regret. Pourquoi a-t-elle besoin de se savoir toujours dissimulée à son regard ? Ils ont tout vu l'un de l'autre, depuis leurs corps jusqu'à leur expression d'extase. Il ne comprend pas cette manie mais n'en montre rien. Au lieu de cela, il tend une main vers elle pour l'inviter à revenir s'allonger avec lui. Il l'accompagne, lui offrant une place sur son bras ou dans le creux de son épaule suivant ce qu'elle préfèrera. Lorsqu'elle est installée, sa main libre vient défaire la superposition de soie.

-Pourquoi même te vêtir ? Dit-il alors qu'il remet sa peau à nue et observe son corps avant de retrouver ses iris noisette. Et si tu as peur d'avoir froid, j'ai un excellent remède pour cela.

Avec douceur, il libère le bras qu'il vient de lui offrir pour se redresser. Il s'assoit, juste le temps de retirer sa chemise, avant de se remettre en place. Il l'enlace dans un peau à peau qui lui arrache un soupir de satisfaction, de plaisir et de bien-être. Son corps doré se mêle au sien avec tendresse. Il la serre contre lui, l'invitant à se blottir, sa tête entre ses pectoraux. Il dépose un baiser sur ses cheveux qui lui chatouillent le nez. Il a peine à croire qu'ils y sont enfin... à cette ennéade tant attendue qu'elle en était devenue inespérée.

-D'autant que je n'ai pas l'intention de te laisser dormir durant les vingt-quatre prochaines heures. Lui glisse-t-il à l'oreille avec une pointe de malice dans la voix.

Il n'est pas tout à fait sérieux mais il est vrai qu'il compte profiter au maximum des jours qu'ils vont passer ensemble. Il se sait rassasier mais pour peu de temps seulement. Le feu en lui n'est pas totalement éteint et ne demande qu'à se rallumer. Il n'a jamais désiré quelqu'un au point de se sentir capable de lui faire l'amour encore et encore.

-En tout cas, je constate que les robes de Néera peuvent être nettement plus saillantes lorsqu'elles sont bien ajustées. Ce décolleté se mariait bien mieux avec le decorum.

Leurs vêtements péninsulaires jurent presque avec l'ambiance qu'il a créé. En encore, il était pieds nus et dans une tenue des plus simples. Mais il aurait pu troquer sa chemise contre une tunique estrevine, cela aurait été plus approprié. Peut-être un jour pourra-t-il faire en sorte qu'ils passent un semblant de séjour à l'étranger en apportant les bons accessoires. Ou même en l'escortant dans ce pays qu'il apprécie et dont il parle et écrit couramment la langue.

Zofia lui prend la main et se laisse ramener jusqu’aux coussins sans rouspéter, retrouvant avec plaisir les bras de son amant. Elle pose sa tête au creux de son épaule et ce qu’il lance la fait rougir d’emblée. La jeune femme sait très bien qu’elle n’a plus rien à lui cacher, mais elle doit encore s’habituer à ce qu’on la regarde avec ce désir probant qu’elle décèle dans le regard de Natael. C’est aussi son éducation qui la contraint à adopter ce comportement plus pudique et discret, malgré ce décor exotique dans lequel elle baigne en ce moment. Elle le laisse pourtant la découvrir et l’observer, même si ses joues sont en feu.

Il finit par se décoller doucement et retire sa chemise, faisant à nouveau sourire la prêtresse. Il est loin le temps où elle a posé ses yeux pour la première fois sur ce torse nu. Et jamais elle n’aurait cru qu’ils seraient devenus amants. Elle ne tarde pas à retrouver sa chaleur, se blottissant contre lui et posant sa joue contre sa poitrine pour entendre les battements de son cœur. Elle étouffe un rire dans son cou lorsqu’il lui souffle qu’il ne compte pas la laisser s’assoupir, comprenant le sous-entendu qu’il implique. Malgré sa fatigue vu les soins qu’elle a procuré dans les villages et sachant qu’une longue ennéade de repos auprès de son amant l’attend, elle est prête à lui donner son corps toute la nuit sans retenue. Elle caresse la courbe de son dos et vient ensuite lui embrasser le pectoral. Bercée par les battements de son cœur et le bruit des vagues, la prêtresse est bien. Elle aurait aimé pouvoir se baigner dans la mer et sentir l’eau salée sur sa peau nue, mais la température n’est pas encore assez clémente pour se permettre ce genre de chose.

La suite la fait encore plus rougir lorsque Natael fait référence à ses robes et elle ne peut s’empêcher de retourner se cacher dans son cou en riant :

-Coquin, lâche-t-elle.

Elle finit par se relever un peu sur son coude, observant le décor et se rappelant les tenues qu’elle a vu dans ce fameux livre interdit qu’elle a feuilleté il y a de cela quelques jours, des tenues qu’elle se voit mal porter, mais qui pourtant aguicheraient peut-être son amant. Elle ne peut s’empêcher de jeter un rapide coup d’œil vers le coffre gardant ses sacoches, encore plus rouge maintenant qu’elle se rappelle l’avoir glissé là, de peur qu’on fouille sa chambre durant son absence. Elle se retourne vers son amant, caressant un peu nerveusement son torse :

-Oui j’ai cru remarquer la légèreté des tenues des Vaanis en feuilletant un certain livre bourré de...positions que je ne croyais pas possibles avec un homme. J’ai fait une petite escapade dans un endroit discret près des quais de Chiard pour faire cet achat.

Un sourire gênée retrousse ses lèvres et elle doit se forcer pour ne pas retourner se cacher dans son cou.

-Je voulais trouver une façon originale de te plaire.

Natael interrompt les caresses qu'il venait tout juste d'entamer dans le dos de son amante et tourne la tête de manière à mieux la voir. Qu'est-ce qu'elle vient de dire ? Il n'est pas tout à fait sûr d'avoir bien entendu. Pourtant, au vu de ses rougeurs et de son regard presque honteux, il ne peut qu'être certain qu'elle a bien prononcé ces mots.

-Qu'as-tu fait ? Demande-t-il abasourdi.

Il n'en revient pas. Il n'est ni en colère, ni inquiet, ni outré. Il est seulement surpris et interloqué. Il ne comprend pas vraiment ce qui lui a fait pensé qu'elle devait faire quoi que ce soit pour le satisfaire davantage qu'elle ne le fait déjà. Son désir pour elle est plus que manifeste, même la rumeur en convenait jusque-là. Et surtout... Il est étonné qu'elle ait eu cette audace.
Il se redresse un peu subitement et fait basculer Zofia sur le dos pour se retrouver à nouveau au-dessus d'elle.

-Alors premièrement : Et c'est moi le coquin ?! Fait-il d'un air faussement vexé et terriblement amusé qu'elle ait eu le culot de lui dire cela alors qu'elle-même avait fait bien pire en matière de coquineries. Ensuite : j'espère que tu as conscience que tu n'as pas besoin de cela pour me plaire.

Il replace le pendentif en forme de rose entre ses seins.
Il la désire tellement qu'il n'a même pas pris la peine d'attendre qu'ils soient nus pour entamer leurs ébats, parfaitement conscients qu'ils brûlaient tous les deux d'envie de se fondre l'un dans l'autre depuis bien trop longtemps. Il n'a même pas découvert sa poitrine en entier, se contentant de la vision érotique qu'il avait déjà d'elle et de la chaleur de son ventre qui se resserrait un peu plus sur lui à chaque allée et venue.
Il se penche pour venir s'appuyer sur ses coudes et lui souffler la suite de ses pensées sur un ton suave.

-Et enfin, si tu as fait cela, c'est que quelque chose a éveillé ta curiosité sur le sujet. Qu'est-ce que c'est ?

Il plonge ses douces iris dans les siennes. A présent, c'est sa curiosité à lui qui est piquée au vif. La plupart des hommes discutent beaucoup de ce genre de choses entre eux mais Zofia est une femme et, qui plus est, une prêtresse. Elle n'est que peu confrontée au sexe dans sa fonction, à moins d'une confession ou d'une question d'ordre plus ou moins médicale. Il sait les péninsulaires peu renseignées sur l'intimité, on ne les informe qu'au moment du mariage le plus souvent. Il a donc été surpris de la voir aussi entreprenante avec lui. Il a cru au début que c'était dû à ses précédentes expériences mais elle s'est finalement avérée plutôt classique dans ses approches. Cela ne le dérange pas, après tout l'objectif est bien de partager l'affection qu'ils ont l'un pour l'autre, pas seulement de passer le temps ensemble. Il ne croit pas lui avoir fait ressentir quoi que ce soit concernant d'éventuelles envies de changement, c'était bien trop tôt pour qu'un lassitude s'installe entre eux... Alors quoi ?
Il reste là, au-dessus d'elle, intrigué mais toujours affectueux dans son regard.

Cette petite escapade interdite avait été terriblement difficile pour Zofia et l’air abasourdi que son amant lui lance ensuite lui donne envie d’emblée de disparaître davantage dans les coussins. Il la fait basculer sur le côté, lui arrachant un petit son de surprise, mais elle retrouve bien vite son regard gris brillant de malice, la détendant aussitôt. Ce qu’il dit ensuite étire son sourire et elle ne peut s’empêcher de caresser sa joue avec tendresse, pendant qu’il frôle sa peau sur sa poitrine et replace son cadeau. Il est vrai qu’elle semble attiser son désir malgré sa pudeur naturelle. Elle n’a pas à faire beaucoup non plus pour qu’il soupire près de son oreille. Il la veut tout entier et c’est sans doute ce qui a poussé Zofia à s’abandonner à lui et peut-être à mettre la main sur ce livre. Cela et d’autres raisons plus...biologiques. Elle n’a pas oublié qu’elle a bien faillit commettre une erreur irréparable en se trompant dans ses jours. Cependant, elle ne veut pas plomber l’ambiance en parlant de cet ennéade qui lui a été difficile. Pas maintenant, alors qu’ils viennent de se retrouver.

Il ne tarde pas à se pencher près de son oreille, la tirant de ses pensées. Il la fixe avec douceur et intensité à la fois et le ton suave qu’il emploie l’a fait frissonner. Elle déglutit, se remémorant les images osées qu’elle a vu en feuilletant les pages, mais malgré la gêne qui lui tire des rougeurs, ses mains se pose naturellement sur le bassin de son amant. Son cœur bat vite sous son regard affectueux, mais scrutateur.

-Je..en fait, la première fois que tu as descendu tes baisers jusque là sur moi, dit-elle en suivant la courbe du muscle de Natael de ses doigts et en les arrêtant très près de son entre-jambe, tu as été le premier à t’y aventurer de la sorte. Alors...eh bien je voulais savoir s’il n’y avait pas un équivalent. Pour toi.

Elle déglutit de nouveau ; elle ne sait pas pourquoi elle se sent aussi honteuse, alors qu’il n’y a rien de mal à tout cela, non ? Seulement, on ne lui a jamais vraiment expliqué comment tout cela fonctionnait. Peut-être que se sont justement ses connaissances très vagues en la matière qui l’ont rendu si naïve la première fois qu’un homme l’a approché et malheureusement, elle ne doit pas être la seule femme dans cette situation. Seulement, si Zofia a bravé cet interdit pour Natael, c’est qu’elle tient à lui et lui fait confiance. Elle l’embrasse langoureusement et ne peut s’empêcher de rire ensuite nerveusement :

-Sois indulgent avec moi. Mon éducation étant ce qu’elle est, on ne m’a jamais préparé à tout cela. Et...eh bien nous ne pourrons pas tout le temps s’abandonner aussi librement l’un l’autre sans que ma biologie nous l’en empêche un de ces jours.

La caresse de Zofia jusqu'à la toison blonde qui entoure son membre l'électrise. Cependant, il incline une tête quelque peu surprise en découvrant qu'aucun homme avant lui ne l'avait embrassé entre les cuises. Cela explique un certain nombre de choses... Comme le fait qu'elle ne l'ait pas laissé descendre lors de leurs premiers ébats, le regard d'étonnement, d'incompréhension et de désir qu'elle lui avait lancé la première fois qu'il l'avait fait et puis sa réaction ensuite alors qu'il lui donnait du plaisir avec sa langue.

-Tes premiers amants étaient soit très mauvais, soit profondément égocentriques.

Il pourrait la blesser en disant cela mais il sait déjà que celui qui a le plus compté pour elle parmi ses rares anciens amants l'a trahie. Il lui a déjà fait savoir que cet homme le répugne et il ne vaut mieux pas que leurs routes se croisent, surtout maintenant qu'il entretient une relation avec la prêtresse... Et plus le temps passe, plus il en apprend plus ou moins indirectement sur ceux qui l'ont précédés et moins il a de respect pour eux.
Il ne souhaite pas de réponse de Zofia en disant cela et n'en attend d'ailleurs pas. Il s'approche un peu plus et commence à déposer quelques baisers sur sa peau. Des baisers qui n'ont rien de chastes mais il en envie de se montrer sensuel tandis qu'ils abordent un sujet qui la fait rougir alors qu'elle ne devrait pas. Pas avec lui en tout cas.

-Tant que cela te plaît... Personnellement, j'adore te donner du plaisir de cette manière. Et l'angle de vue que j'ai depuis en bas est magnifique.

De son cou, il descend lentement sur sa clavicule puis sur le haut de son buste.

Effectivement, à chaque fois qu'il descend s'installer entre ses jambes, il la regarde. Il observe son corps qui ondule sous ses baisers, sa poitrine qui se soulève de plus en plus fort, son visage qui change d'expression au fur et à mesure qu'elle approche de l'extase. Il s'est plus d'une fois arrêté avant l'instant fatidique afin qu'ils terminent leurs ébats ensemble mais, tant qu'elle ne l'arrête pas parce qu'elle a envie de son vît plutôt que de sa langue, il est capable de la faire jouir de cette manière et de s'en trouver satisfait sans rien réclamer ensuite.
Concernant le fait qu'ils ne pourront pas toujours pratiquer l'acte de chair, il l'entend parfaitement et n'émet aucune objection. Un enfant entre eux serait en effet mal venu pour le moment. Même si un cycle peut parfois être irrégulier ou que la méthode du calendrier n'était pas fiable à tous les coups, il comprend qu'elle veuille faire attention et ne peut que respecter cette décision. C'est elle qui le porterait et le mettrait au monde après tout.

-Si tu veux essayer, je ne t'en empêcherai pas mais sache que tu n'y aies pas obligée. Bon nombre de femmes n'aime pas cela, je ne t'en voudrais pas s'il s'avérait que c'est ton cas. Et tu as d'autres moyens de me donner du plaisir.

A ces mots, il saisit délicatement les mains de son amante pour mêler ses doigts aux siens. Elle l'a déjà caressé à l'entrejambe et l'a même empoignée. En continuant sur sa lancée, elle pourrait le faire jouir aussi sûrement qu'il peut en faire autant avec elle afin qu'ils partagent un orgasme sans avoir à aller plus loin dans leur corps à corps.
Alors qu'il maintient ses mains près de la tête de Zofia avec douceur, il continue à descendre, appliquant ses lèvres sur la naissance d'un sein.

-Est-ce que tu as vu quelque chose dans ce livre dont tu voudrais parler ? Il l'embrasse un peu plus bas, commençant à gravir son mont. Des positions qui t'ont interloquée ? Il descend encore. Intriguée ? Encore un peu. Donnée envie ? Il atteint enfin sa pointe et la baise à son tour, s'y attardant avec sensualité et langueur. Et il continuera à jouer de ses lèvres et de sa langue sur sa poitrine tant qu'elle lui parlera ou pour l'inciter à le faire.

Son amant semble surpris lorsqu’elle lui avoue cela. Son sourire s’estompe aussi un tantinet lorsque Natael lui rappelle combien le très peu d’hommes ayant eu un semblant de relation avec elle ne l’ont peut-être jamais autant aimé qu’elle. Et puis est arrivé Anselm, qui a profité de ses sentiments pendant des mois, laissant mariner la possibilité d’un futur heureux en la couvant de mots doux. Jusqu’à ce qu’il se désintéresse de la belle pour faire la cour à une autre femme, lui confirmant que cette description n’était peut-être pas si fausse et ruinant ainsi le peu d’assurance qu’elle s’était forgée envers son corps. Seulement, tout est si différent avec Natael ; elle est parvenue à baisser sa garde plus facilement, sans doute parce qu’ils se connaissaient bien avant d’avoir rejoint les draps. Elle se sent reine dans ses yeux et c’est sans doute ce qui fait grandir son amour pour lui de jour en jour. Tendre et doux comme à son habitude, il lui embrasse la peau, calmant sa gêne et lui faisant oublier ses erreurs passées.

Il lui avoue adoré se perdre entre ses cuisses et elle ne peut s’empêcher de rire doucement, toujours avec une certaine gêne, mais beaucoup moins présente maintenant qu’elle sent les lèvres rassurantes de son amant dans son cou. Ce qu’il dit ensuite l’apaise encore plus et elle ne peut s’empêcher d’accrocher son regard, alors qu’il enlace ses doigts entre les siens. La chaleur qui se crée dans son ventre n’est pas que du désir ; Zofia l’aime et cette patience dont il fait preuve avec elle la touche. Elle voudrait bien l’embrasser, mais le vitaliste descend ses baisers jusqu’à une rondeur, la faisant frissonner à nouveau. La prêtresse ferme un instant les yeux plus ses caresses et ses baisers parcours des zones plus érogènes. Elle commence a avoir un peu de mal à se concentrer sur les images qu’elle a vu et déglutit de nouveau avec peine. Elle se rend compte qu’elle a soif et pas seulement d’eau ; Zofia recommence à avoir envie de lui.

-Intriguée ?...Je...Oui beaucoup. Toutes sans doute...Mais je n’ai pas parcouru tous le livre. Je me suis arrêté quand elle jouait de la langue sur le membre de l’homme.

Sa poitrine se soulève plus fort due à ses respirations plus rapide et elle tourne les yeux vers le coffre.

-Je l’ai amené avec moi...Je ne pourrais te décrire tout ce que j’ai vu, car je ne sais pas comment, mais…

Elle se tourne finalement vers lui et lui caresse amoureusement les cheveux.

-Je te fais confiance.

Natael se redresse enfin de la poitrine de Zofia en l'entendant dire qu'elle avait apporté le livre avec elle. Il suit son regard et comprend qu'il se trouve dans le sac qu'il a déposé dans la malle en arrivant. Il se tourne de nouveau vers la prêtresse en sentant une main échapper à sa tendre emprise pour venir se glisser dans ses cheveux. Il est plutôt étonné qu'elle veuille le consulter avec lui mais satisfait aussi qu'elle accepte de passer outre la bienséance en sa présence. Il estime qu'elle n'a plus de raison d'être entre eux depuis leurs premiers ébats mais il sait qu'une vie d'éducation puritaine n'est pas facile à délaisser. Lui-même a été initié par une vaanie et a été très surpris par bien des aspects des relations physiques.

-Interdiction de te rhabiller.

L'ordre sonne assez faux et tient davantage lieu de partage d'envie personnel. Il l'embrasse avec langueur avant de se lever pour se diriger vers cette fameuse malle, ne pouvant plus cacher son propre désir revenu poindre le bout de son nez. Il ne montre pourtant aucun signe de gêne et, suivant les indications de la prêtresse, cherche l'ouvrage afin de le rapporter auprès d'elle. Il le pose sur les coussins et s'étend aux côtés de Zofia qui sera obligée de s'installer sur le ventre pour le consulter avec lui. Il prend appui sur son coude, la tête posée dans sa paume, tandis que sa main libre caresse la jeune femme. C'est un moment très particulier, il le sent. Son amante fait bien plus que lui assurer sa confiance, elle la lui montre en affrontant une situation terriblement gênante pour elle. Il est aussi curieux de voir ce qui lui plaît en matière de position, même si elle ne se sent pas prête à les tenter peu lui importe.
Natael n'est ni surpris ni choqué de la nature des images et de l'exhibition charnelle devant lui. L'homme est souvent nu ou dévêtu juste là où il faut tandis que la femme porte soit des tenues particulièrement légères, soit débrayées en hâte. La vue d'un sein découvert ou d'un sexe détaillé ne le dérange pas, il est tout à fait à l'aise avec le corps et les choses de l'amour.

-Les vaanis sont très libérés sur le plan physique. Je comprends que cet ouvrage ait pu te perturber, ces illustrations sont très détaillées. Analyse-t-il.

Il n'y a pas que les zones érogènes qui sont dessinées avec soin mais aussi les expressions des protagonistes. L'image sur la fellation a en effet de quoi choquer lorsqu'on voit l'homme sur le point de jouir, une main derrière la tête de la femme qui oeuvre sur son membre avec savoir-faire à l'aide de sa bouche et de ses doigts. Au vu de l'état vestimentaire de la dame, ils n'ont manifestement pas commencé par cela et les débuts de leurs ébats sont laissés libre à l'imagination du lecteur. C'est savamment bien pensé...
La main libre de Natael remonte jusqu'au visage de Zofia. Il caresse sa joue du revers de ses doigts, chassant au passage quelques mèches de cheveux désordonnées pour les placer derrière son oreille. Puis il redescend dans son dos.

-Parle-moi, je t'écoute. Qu'est-ce qui t'interroge ? Qui te plaît ou te déplaît dans ce que tu vois ?

Il ne parle évidemment pas seulement de la page sur laquelle ils se trouvent. Tout l'intéresse. Ses caresses, son regard et sa voix sont tendres. Il veut l'inviter à discuter librement afin de lui expliquer, d'abattre certaines barrières imposées par son éducation ou tout simplement pour savoir ce qu'il peut faire pour la satisfaire davantage. Les estrevins sont particulièrement friands de sexe et tentent souvent beaucoup de choses... Que ce soit en terme de positions, de pratiques, ou encore de partenaires dont ils font varier la race, le sexe et même le nombre. Il ne serait pas surpris de trouver tout cela dans cet ouvrage et il se demande si Zofia a déjà rencontré d'autres races ou même un Humain d'une autre couleur de peau.

Zofia rit de nouveau dès qu'il lui interdit de retrouver ses vêtements et l'embrasse à son tour. Avec Natael ainsi contre elle et ses caresses, elle n'a pas froid. Toutefois, elle frissonne à nouveau dès qu'il quitte le confort des coussins. Elle suit donc sa silhouette des yeux jusqu'à la malle et remarque bien entendu le plaisir qui commence déjà à poindre chez lui. Le regard de la prêtresse glisse donc avidement sur son corps, se permettant de détailler son amant sans pudeur et sentant son envie à elle se réveiller encore plus. Natael est certes bel homme, mais il n'y a pas que ça. Elle se mordille un instant la lèvre inférieure, amassant déjà les parcelles de courage pour la suite, car elle sait que de parcourir ce livre avec son amant les pousseront sans doute à se lancer. 

Il revient s'installer près d'elle pour le consulter, la poussant à se placer sur le ventre. Son amant tourne ensuite les pages en lui caressant le dos et en lui annonçant que les Vaanis n'ont point de gênes en ce qui a trait au plaisir charnel, expliquant ces positions osées. Zofia se souvient qu'il a déjà eu une amante lorsqu'il était là-bas, ce qui doit expliquer son comportement très peu péninsulaire entre les draps. Enfin...du peu d'expérience qu'elle a eu avec des hommes d’ici c'est ce qu'elle en a conclut. 
Il lui caresse ensuite la joue, toujours aussi tendre et patient, même si le corps de ce dernier a déjà trahis son désir encore bien présent. Il la questionne, pas par simple lubricité, mais parce que dans ses yeux, la prêtresse peut voir qu’il s’intéresse vraiment à ce qu’elle désir explorer. Elle frôle l’image de ses doigts, observant les traits criant de plaisir de l’homme et s’imaginant à la place de la femme sur l’image. La gêne s’est déjà emparée d’elle, mais elle se fait violence pour écraser ce sentiment. Elle tourne la prochaine page et ce qu’elle voit la fait rougir. Cependant, elle décide de passer outre cela, étudiant leur expression ; elle se rend compte qu’il n’y a en fait rien d’outrageant et qu’au contraire, ce qu’elle voit semble être deux êtres sur le même pied d’égalité, désireux de se plaire l’un l’autre.

Zofia plante un regard brillant dans celui de Natael, tout en poussant le livre plus loin. Elle se rapproche et lui embrasse l’épaule et ensuite le cou. Son autre main libre descend lentement de plus en plus bas au fil de ses paroles:

-Ce qui me plaît ? Je l’ignore encore, mais...ce qui m’a frappé c’est combien l’homme et la femme parviennent à se plaire l’un l’autre. Sur le même pied d’égalité.

Elle redresse la tête pour plonger son regard dans le siens, alors que sa main caresse doucement son membre. Elle ne sait pas tellement ce qu’elle fait, mais se laisse porter par la situation, essayant de se montrer plus aguicheuse malgré son cœur qui bat vite et ses joues rouges. Son visage est proche du siens et elle lui souffle :

-Ces expressions d’extases partagées. Celle de l’homme, vulnérable lui aussi sous l’emprise de sa belle.

Sa respiration s’accélère et ses gestes plus bas aussi. Elle lui embrasse à nouveau le cou et  tendrement, elle le pousse sur le côté. À califourchon sur lui, elle descend ses baisers jusqu’à son pectoral, s’activant toujours plus bas et sentant le corps de Natael lui répondre davantage. Elle se rappelle l’image et frôle sa peau dorée de ses lèvres, de plus en plus bas jusqu’à ce qu’elle arrive à son bassin.

Natael la voit éloigner l'ouvrage sans comprendre jusqu'à ce qu'elle s'approche de lui. Il ne sait pas encore ce qu'elle souhaite faire mais il est curieux et prêt à se laisser porter. D'ailleurs, il ferme les yeux sous ses baisers. Une de ses mains trouve la joue de son amante tandis qu'il sent les doigts qui le caressent en descendant lentement son corps et il trouve cela très excitant. Il soutient son regard tandis qu'elle commence à adresser ses gestes d'affection à son vît, n'essayant pas un instant de cacher sur son visage ni son désir, ni le plaisir qu'il ressent devant ses attentions, ni l'envie qui le tenaille de la voir continuer aussi loin qu'elle le voudra, ni l'affection qu'il lui porte de plus en plus.
Obéissant, il s'allonge sur le dos et la laisse le dominer de sa silhouette. Elle imite sa propre approche lorsqu'il projette d'aller saluer son entrejambe en parcourant sa trajectoire de baisers. Elle descend toujours plus bas, sollicitant de plus en plus son membre de sa main à mesure qu'elle s'en approche. Il la regarde faire, sa respiration s'accélérant toujours plus. Il pousse un profond soupir lorsqu'elle pose ses lèvres sur cette région qu'elle n'avait encore jamais explorée jusque-là, son sexe frémissant de plaisir à chacun de ses contacts. Elle a vraiment l'intention d'essayer dès maintenant ?

Le vitaliste la trouve courageuse. Il ne fait rien et ne dit rien. Il se contente de l'observer faire, attentif à ses réactions. Il ne veut pas la perturber, ni qu'elle se force et, s'il ne la sent pas prête ou mal à l'aise, il l'arrêtera aussitôt. Zofia semble hésitante puis... se jette à l'eau. Natael ne peut retenir un gémissement alors qu'elle le prend en bouche. C'est une sensation qu'il a rarement ressentie dans sa vie et le fait que la prêtresse s'y essaie pour lui plaire le touche immanquablement. Il la laisse appréhender cette approche nouvelle et même balbutier quelques instants. Puis, sa main toujours sur la joue de son amante, il l'invite à suivre son mouvement. Il veut lui faire comprendre que lui faire l'amour de cette manière n'est guère différent que de le faire avec son ventre. Il ne la force pas à aller plus loin dans sa gorge qu'elle ne le veut, il lui montre simplement qu'elle doit aller et venir sur lui. Et puis, il la laisse poursuivre en autonomie. Il est désormais à la merci de ses attentions et il doit bien avouer que cela n'est pas désagréable. Il se redresse sur son coude pour mieux apprécier ce moment. Son pouce caresse la joue de sa belle avec tendresse. C'est si bon qu'il ne peut retenir ses gémissements de plaisir mais aussi de surprise alors qu'il ne réalise pas encore tout à fait que Zofia est en train de lui donner du plaisir avec ses lèvres.
Les minutes s'égrainent et Natael continue de regarder la prêtresse à l'oeuvre, s'assurant qu'elle va bien tout en profitant de l'instant présent. Il a du mal à parler mais il va bien falloir... Car il n'est pas certain que son amante soit préparée à l'idée qu'il jouisse dans sa bouche.

-Tu devrais... te retirer. Et finir à la main. Se force-t-il à articuler d'une voix rauque tandis qu'il retient son extase.

Elle peut aussi venir sur lui mais le but est bien de s'essayer à cette forme d'amour pour les fois où ils ne pourront faire autrement. Mais elle est libre de faire comme bon lui semble. Si elle décide de suivre son conseil, il étendra un bras à la recherche d'un mouchoir. Il ne peut pas se laisser aller sur les coussins ou le tapis...

Zofia fait de son mieux, suivant ses instincts et encouragée par la douce main de son amant sur sa joue, elle le prend en bouche. Attentive aux mouvements de bassins et aux soupirs de Natael, la prêtresse explore, faisant ce qu’elle peut pour plaire malgré la nouveauté et l’inconnu dans lequel elle nage en ce moment. Elle hésite, cafouille un peu au début, mais la tendresse dont il fait preuve et ses gémissements la pousse à jouer de sa langue et aller plus loin. Les minutes s’écoulent donc et la prêtresse n’arrête pas, malgré son cœur qui bat fort, mais désireuse que le plaisir du vitaliste atteigne son paroxysme. Ses doigts s’enfonce un peu plus dans les cuisses de son amant qu’elle tient dès qu’il devient plus audible et qu’elle sent son regard sur elle. C’est à ce moment qu’il parvient à articuler qu’elle devrait peut-être s’écarter. Zofia s’exécute, essoufflée à cause de son cœur qui semble vouloir sortir de sa poitrine et encore sonnée par ce qu’elle vient de faire. Elle prend quelques secondes, s’agrippant à son cou et appuyant sa tête contre son épaule ; elle a besoin de sa chaleur et de le sentir contre lui. Pendant qu’il étire le bras, la prêtresse termine de sa main jusqu’à ce qu’un long gémissement s’échappe de la bouche de son amant.

L’accalmie tombée, Zofia reste accroché à lui, ne parvenant pas à parler, mais se contentant de lui embrasser le creux du cou avec douceur. Elle n’arrive pas à décrire ce qu’elle ressent si ce n’est que c’est un sentiment positif. Elle se redresse finalement pour vriller ses yeux dans les siens et elle sourit, traçant des cercles sur son torse et observant l’expression de son visage pour savoir s’il est comblé. Ses soupirs et ce mouchoir le prouve, mais c’est la première fois qu’elle ose ce genre de chose. Elle se couche ensuite sur lui, le menton sur ses mains qu’elle a posé sur le torse de son amant et ne peut s’empêcher de rire doucement, les yeux pétillants. Elle n’ose pas lui dire qu’elle l’aime, mais cela doit sans doute transparaître dans ses yeux. C’est aussi visiblement ce qui l’a poussé à faire montre d’audace aujourd’hui.

-C’est un premier essaie, souffle-t-elle.

Natael se rallonge pour pouvoir étreindre son amante contre lui. Il voit bien qu'elle fuit son regard mais il ne la force pas à sortir de sa cachette. Il l'y garde au contraire, la serrant de son bras disponible, une main derrière sa tête. Il tient le mouchoir sur l'extrémité de son membre pendant que Zofia continue à œuvrer sur lui, lui arrachant de plus en plus de gémissements. Et puis, son corps tout entier est rapidement pris de spasmes tandis qu'il essaie d'étouffer sa voix devant son plaisir qui s'intensifie soudainement.

Lorsque tout est terminé, il se déleste du carré de tissu blanc sur le côté et roule légèrement pour prendre convenablement la prêtresse dans ses bras. Elle n'ose toujours pas se redresser et il s'en inquiète un peu. Mais lorsqu'elle plante enfin ses yeux dans les siens, il sourit dans un soupir soulagé et satisfait. Elle semble heureuse et lui est comblé. Il caresse une nouvelle fois sa joue juste avant qu'elle ne s'installe sur son torse. Elle ne semble pas totalement convaincue par sa prestation alors qu'elle est pourtant parvenu à le faire jouir sans avoir à l'accueillir en elle.

-Crois-moi, tu m'as fait beaucoup d'effets. Et tant que tu te sens bien, tout me va. Il se redresse légèrement, la forçant à en faire autant afin qu'il puisse approcher son visage du sien et lui souffler quelques mots. Mais il ne sera pas dit que je me serai montré égoïste.

Il l'embrasse langoureusement tandis que ses mains viennent parcourir à nouveau son corps. Il trouve rapidement ses formes et les cajolent quelques instants avant que ses doigts ne s'immiscent entre les cuisses de la belle. Il constatera peut-être que ce qu'elle vient de faire lui a davantage plu qu'elle ne le pense. Ou bien devra-t-il raviver les flammes ?... Mais il compte bien pousser cette expérience jusqu'au bout en lui rendant le plaisir qu'elle lui a donné.
Caressant toujours son intimité, ses lèvres descendent dans le cou de son amante puis il glisse légèrement entre les coussins afin de continuer sa route. Il descendra le long de son buste, s'arrêtant sur ses seins pour les saluer dignement et les sentir se raffermir sous sa bouche et sa langue. Puis il glissera encore pour fendre son ventre d'une ligne de baisers avant de retirer ses doigts pour venir l'embrasser entre ses cuisses avec langueur. Qu'ils restent ainsi ou qu'elle s'allonge, il la suivra, usant de tous ses atouts pour l'amener doucement vers l'orgasme.

*********

La nuit est tombée. Après leurs longues retrouvailles, ils se sont assoupis un petit moment. Les lunes éclairent une face de la tente et un feu apporte ses rayons chaleureux de l'autre. Moins fatigué que son amante, Natael est réveillé depuis longtemps et l'a observée dormir sans trouver le courage de la tirer d'un si beau sommeil. Pourtant, il mourait d'envie de se blottir à nouveau contre son corps nu qui l'appelait. Au lieu de cela, il s'est levé, l'a recouvert d'une couverture pour pallier à son absence et s'est rhabillé. Assis devant les flammes, il réchauffe de quoi les sustenter un peu. Désormais, le coin de coussins est en désordre, la coiffure de Zofia ne ressemble plus à grand chose et un livre trône grand ouvert non loin. Il a remis ses vêtements et placés ceux de la belle de côté en attendant de les laver plus tard si besoin. Au moins, la tente conserve un aspect un minimum rangé malgré leurs récents ébats. Si lui se sent très bien, il espère qu'il en sera de même pour elle au réveil.
Une fois que la soupe de légumes est prête, il sert deux écuelles qu'il ramène à l'intérieur et dépose dans le coin repas, près d'un plat de viande séchée et d'une corbeille de fruits. Puis il s'avance sans bruit vers la couche de fortune de la jeune femme et s'allonge près d'elle. D'un bras, il s'enlace tandis qu'il vient déposer des baisers dans son cou, humant son parfum au passage. Il prend un instant pour lui témoigner un peu de tendresse avant de lui murmurer quelques mots.

-Viens manger pendant que c'est chaud.

Zofia reste accrochée à son regard, alors qu’il se redresse et qu’il la rassure. Elle caresse la main qu’il a posée sur sa joue, heureuse de s’être lancé pour lui. Natael a été si parfait avec elle : doux et attentionné. Il ne tarde pas à lui témoigner son envie de lui faire plaisir aussi en la couvant de baiser. Ses doigts s’immiscent ensuite entre ses cuisses et elle gémit de surprise, mais se laisse faire, ne s’étant pas rendu compte qu’un brasier de plaisir brûlait toujours dans son bas-ventre. Elle sert la couverture, sentant son corps se tendre d’appréhension et d’envie pendant que son amant l’embrasse toujours plus bas. Ses doigts se glissent sur sa nuque et sentant la chaleur monter à nouveau dans ses joues, elle jette la tête vers l’arrière dès qu’il frôle son sexe de sa langue, soupirant d’aise et désireuse d’en profiter. Son dos finit par rejoindre les coussins, alors que sa respiration s’accélère ; elle sourit, comblée par ces retrouvailles et espérant que cette ennéade s’écoule doucement. Qui sait où l’Ordre l’enverra prochainement ?

***

A demi réveillée, la prêtresse sent qu’on se couche près d’elle et qu’on l’enlace. Des baisers tendres sont ensuite déposés dans son cou et la voix de son amant parvient à percer le brouillard encore présent de son sommeil. Elle enfoui son visage au creux de son épaule, consciente qu’elle devra s’extirper de cette bulle de chaleur dans peu de temps, mais voulant en profiter encore. Des effluves de nourriture lui chatouillent ensuite les narines et la prêtresse se rend compte seulement maintenant que la faim lui tiraille le ventre. Elle ouvre donc les yeux et regarde Natael avec un sourire ; il a donc fait à manger pendant qu’elle s’était assoupie. Elle a très soif aussi et sent ses muscles un peu tendus, mais outre tout cela, c’est le paradis pour la prêtresse, qui s’étire avec un air de plénitude illuminant ses traits.

-Ça sent très bon.

Elle l’embrasse ensuite, pressant son corps contre le siens et glissant sa main dans son dos jusqu’à une fesse. Elle finit toutefois par quitter ce cocon de chaleur, un peu à regret. Natael s’est déjà habillé et elle compte bien enfiler sa chemise de nuit pour se garder au chaud. Chose faite, elle décide que s’est peine perdue pour sa coiffure et retire les épingles et les tresses, laissant tomber ses cheveux roux maintenant ondulé dans son dos. C’est très rare qu’elle porte ses cheveux ainsi, mais libérée de ses devoirs de prêtresse pour cette ennéade, Zofia compte bien paresser dans les bras de son amant sans s’encombrer de trop de vêtements ni d’épingles dans les cheveux.
Alors qu’elle ouvre le coffre à nouveau pour ranger ses accessoires dans ses sacoches, elle remarque ses vêtements sales, soigneusement pliés. Il a beau être noble, il sait s’occuper de lui-même et des autres, une autre facette chez lui qui plaît beaucoup à Zofia. Elle referme le coffre, tout sourire aux lèvres et voyant la table déjà dressée, elle s’y installe. Elle s’empresse de se servir de l’eau fraîche, maintenant assoiffé depuis leur ébat.

-Dommage que la température ne soit pas plus clémente. Je me serais bien baigné dans la mer, avoue-t-elle, après avoir calé son verre d’eau et s’affairant à en servir un à son amant.

Sortir Zofia des limbes s'avère plus difficile qu'il ne l'aurait cru, cependant il faut bien qu'elle mange. Il la savait fatiguée mais pas à ce point. Il songe à changer légèrement ce qu'il avait en tête et remettre au lendemain leur série d'ébats. Même si la main qu'elle porte jusqu'à l'arrière de son pantalon le fait hésiter à changer de programme...
Lorsqu'elle se lève, il se redresse, s'appuyant sur une de ses mains et posant son autre bras sur le genou qu'il a plié. Il la regarde chercher une chemise de nuit dans son sac et l'enfiler avant de finalement se mettre debout à son tour. Passant près de son amante pour rejoindre le coin repas, il pose une main sur sa taille et applique ses lèvres dans son cou. Puis il s'assoit et achève de dresser le couvert tandis que la prêtresse leur sert à boire.

-Pourtant, mourir d'hypothermie nus l'un contre l'autre dans l'eau gelée serait terriblement romantique. Lâche-t-il avec un sarcasme légèrement surjoué.

Le projet d'aller se baigner lui aurait bien plu ceci dit. Surtout en sa compagnie. Mais ils devraient réitérer leur séjour la saison prochaine pour que cela en vaille la peine. Maintenant qu'il s'est organisé une fois pour venir ici, il peut le refaire en améliorant la logistique afin qu'ils disposent d'un peu plus de conforts encore. Même s'ils n'ont pas besoin de grand chose étant donné la teneur de leurs séjours...

-En revanche, le sable est chaud à cette heure-ci. Et le ciel est dégagé ce soir.

La suggestion est à peine voilée. Mais le sol emmagasine la chaleur du soleil pour la restituer la nuit. A la rigueur, une couverture pourrait être posée par terre afin de leur éviter que le sable ne s'infiltre dans leurs cheveux et leurs vêtements.

-Mais si tu es fatiguée, nous pouvons remettre cela à demain. Je m'en voudrais de t'épuiser davantage.

Il le dit avec humour mais il est sincère dans le fond. Si elle a besoin de se reposer, il peut bien attendre qu'elle se requinque avant que leur séjour ne démarre vraiment. Il aime l'observer dans cette tenue que nul homme à part un mari n'est censé la voir porter. Le tissu est si léger qu'il a l'impression qu'elle pourrait sentir chacune de ses caresses au travers. Et il lui tarde d'essayer...

La soupe qu'ils boivent est un bouillon dans lequel baigne carottes, poireaux et pommes de terres soigneusement épluchés et découpés. Il y a mis un peu de sel afin que cela ne soit pas trop fade mais pas trop pour ne pas être redondant avec la viande séchée. Elle ignorait certainement que Natael sait cuisiner. Il n'est d'ailleurs pas mauvais, sans pour autant être le meilleur cuisinier du monde. Cependant, son éducation l'a invité à prêter attention au goût de ce qu'il mange tandis que ses voyages lui ont appris à être autonome. C'est ce qui exacerbe son inaptitude à la noblesse... Car il n'y a pas que son caractère et sa façon d'être... C'est tout ce qu'il est qui le rend si différent de ses pairs.

Elle sourit davantage à la blague de Natael ; ce serait certes digne d’un roman. D’autant plus que ce décors féerique dans lequel ils baignent en ce moment s’y prête bien. Néanmoins, elle sait que rien ne les empêche de revenir ici lorsque la chaleur accaparera tout Langehack très bientôt. En fait, elle adorait qu’ils se retrouvent à nouveau seuls ici, loin de leurs responsabilités et de la pression sociale. Mais surtout, de tout ce poids qu’elle ressent à chaque fois qu’elle doit enfiler ce masque ; ici ils sont libres de s’aimer sans retenue.
Et puis, le vitaliste propose quelque chose qui allume une lueur à la fois amusé et pleine d’envie dans le regard de la prêtresse, qui déchiffre sans problème le sous-entendu qu’il implique. Elle arque un sourcil et lance :

-Pourquoi me reposer lorsque chaque instant dans tes bras compte ? J’ignore encore ce dont il adviendra de l’ennéade après la nôtre et je compte bien profiter de celle-ci maintenant que nous sommes seuls.

L’idée de regarder les étoiles, blottit contre lui, lui réchauffe déjà le cœur. Peut-être qu’ils referont l’amour, peut-être que non...De s’imaginer seulement la silhouette de son amant, découpé par les reflets de lunes et penchée au-dessus d’elle la remplit déjà de chaleur ; quoi de mieux que de partager une étreinte au son des vagues s’échouant sur la plage ? Seulement, tout ce qu’il lui importe pour l’instant, c’est de le sentir contre elle pour qu’elle puisse s’enivrer de son odeur et de ses caresses et ce, aussi longtemps qu’elle le souhaite. Ces dernières ennéades en carence de lui ont été difficiles et elle compte comblé le vide, peu importe comment. Toujours posé sur les coussins, le livre est d’ailleurs encore ouvert...

Elle trempe ensuite sa cuillère dans la soupe, impatiente de goûter à ce qu’il a pris la peine de cuisiner pour tous les deux. Un sourire de satisfaction illumine son visage dès qu’elle goûte le bouillon salé juste comme il se doit. Décidément, Natael n’est pas un noble comme les autres, mais cela, elle l’a toujours su. Depuis leur toute première rencontre à Merval. Elle ravale sa bouchée et le coude sur la table, elle appuie sa joue contre sa main, fixant son amant avec tendresse.

-Et quoi de mieux qu’un repas préparé par mon amant et servit dès le réveil pour me redonner de l’énergie. Tu te surpasses de plus en plus. Ce joli décor, toutes ces caresses et ces baisers...Je suis chanceuse.

Natael lui renvoie cette étincelle qui éclaire désormais le regard de son amante. On dirait bien qu'il n'aura pas à changer ses projets finalement. Il étire un bras pour venir lui confisquer sa main avec délicatesse. Il la porte ensuivre à ses lèvres et embrasse le revers de ses doigts d'un baiser appuyé qu'il laisse se prolonger une seconde ou deux, ses yeux toujours plongés dans ceux de la prêtresse. Ils connaissent donc la prochaine étape de leur ennéade loin de tout et de tous. Même sans les tentures de cette maison de nomade, il n'y a pas d'autres oreilles pour les entendre ici que celles de leurs chevaux partis se reposer dans l'herbe, plus loin.

Zofia semble apprécier sa cuisine pourtant très simple. Ce n'est pas mauvais et en même temps diététique car, en tant que médecin et érudit, il prend toujours grand soin de ce qu'il avale. Il connaît les ennemis du corps mais aussi ses amis. Quelques ajustements sont parfois nécessaires d'un individu à l'autre mais l'essentiel est devant eux. Légumes, féculent, viande... Un peu de fromage attend à l'abri des insectes et les fruits sont déjà près d'eux.

-Crois-le ou non : rien de tout cela n'est calculé. Mon estomac aussi avait faim et j'ai pensé que cela te ferait du bien de manger un peu. Dit-il en sous-entendant qu'il n'avait pas que son ventre à rassasier à cette heure-ci. Concernant ce lieu, j'ai cherché un endroit où personne ne viendrait nous déranger. Ici, il n'y a ni route, ni village ni forêt où chasser, ni arbuste fruitier... et tu sais combien j'aime la mer. Donc cet emplacement était tout indiqué. S'il te plaît, c'est la cerise sur le gâteau.

Il sait que l'endroit peut s'avérer très romantique mais ce n'était pas sa priorité au moment de ses recherches. De plus, la plage leur offre quelques activités potentielles, comme une ballade, un peu de repos sur le sable, tremper les pieds dans l'eau, ramasser quelques coquillages... Et se baigner à une prochaine occasion. Ils avaient tous les avantages à se rendre ici.

-Quant à toi... Il la couve d'un regard doux alors qu'il laisse ses yeux la parcourir de haut en bas dans une attention qui n'a rien sensuelle... mais seulement d'affectueuse. Je ne fais que ce que tu m'inspires. Avoue-t-il et retrouvant ses iris noisette.

Zofia soutient son doux regard lorsqu’il la toise et ne peut s’empêcher de sourire davantage. Elle lui inspire donc de jolies choses. Très sensuelles aussi vu le décor, mais la prêtresse se  souvient très bien de ce que Dame Agathe lui a dit à propos de cette façon qu’ils ont de réagir l’un envers l’autre. Et cela semble crever les yeux depuis une année...Sa main toujours dans la sienne, elle lui caresse la peau du pouce :

-Je suis pourtant loin de ressembler à une Vaani, lance-t-elle en faisant référence au décor qui les entoure et en riant doucement.

Elle s’adoucit et se rend compte qu’encore une fois, elle a tourné un compliment qu’on lui faisait en blague, comme si elle ne mériterait pas qu’un homme la traite comme sa reine et qu’elle n’a rien pour elle. Cette vieille habitude, elle veut s’en débarrasser, mais plus elle passe du temps avec son amant et plus elle sent qu’elle se dissipe naturellement ; sa confiance en elle et ses capacités à plaire grandit. Ce qu’elle a osé sur le vitaliste en est la preuve, car elle ne l’aurait d’ailleurs point tenté sur n’importe qui. Elle prends donc une autre bouchée et après avoir avalé, elle ajoute avec un ton plein tendresse :

-Tu me fais beaucoup de bien Natael et cela a toujours été le cas, même avant que nous ayons décidé de nous lancer dans cette nouvelle aventure d’amant et amante.

Elle sourit et baisse les yeux sur son plat, faisant tourner le bouillon de sa cuillère.

-D’ailleurs, Dame Agathe est venu me voir au monastère il y a quelques jours. Elle voulait me rassurer et me faire part de sa satisfaction sur l’issue de notre discussion concernant notre arrangement...Elle m’a aussi avoué qu’elle a du mal à te cerner.

Elle lève les yeux sur lui, sans jugement et comprenant qu’un œil extérieur ne pourrait jamais totalement saisir l’ampleur de leur affection, simplement parce qu’ils leur manquent d’importants morceaux sur ce qu’est réellement Natael. Elle est sans doute une des rares personnes à connaître vraiment ce noble et vitaliste qui, sous cet air froid, est un homme débrouillard, généreux et très tendre avec ceux qu’il lui importe.

-J’ai tenté de la rassurer à mon tour, sans dire quoi que ce soit sur ce secret qui a réellement déclenché notre amitié avant que nous nous jetions à l’eau pour quelque chose de plus.

Elle finit par se lever pour s’asseoir sur ses genoux et après lui avoir caressé la mâchoire, elle le serre contre elle :

-Je me sens privilégiée de connaître le vrai Natael, même si c’est difficile d’entendre parfois de fausses et mauvaises choses sur une personne que j'aime autant.

Natael fronce légèrement les sourcils et penche la tête sur le côté à la première réflexion de Zofia. Quel rapport y a-t-il entre ses origines et ce qu'il vient de dire ? Quel lien entre le fait qu'il les ait installé ici et qu'elle ne se marie pas avec le décor ? Il ne comprend visiblement pas sa réaction alors qu'elle joue d'humour quand lui évoque la tendresse.
Lorsqu'elle aborde le sujet d'Agathe, il n'est pas surpris d'apprendre qu'elle a du mal à le cerner. Personne ne le peut sans avoir toutes les pièces de l'échiquier. Il approuve le fait que son amante ait tenté de lui expliquer sans trahir son secret mais il doute que cela serve à grand chose, hélas.

-Même si elle savait, elle ne comprendrait pas pourquoi je suis froid et distant. Parce que je ne peux pas me laisser aller en présence de quelqu'un d'autre. Pas même avec ma famille. J'ai lu trop souvent l'incompréhension dans les yeux alors que je chassais une onde invisible d'un geste.

Le vitaliste n'exprime aucune tristesse. Peut-être un peu de regret à la rigueur mais il s'est habitué à devoir se contrôler en tout temps à présent. Il se laisse aller avec Zofia dans leurs moments tendres ou torrides mais, lors d'une simple discussion, il tâche de se maîtriser a minima. Il n'en demeure pas moins plus doux qu'à l'accoutumée mais elle peut certainement sentir cette modération dans la plupart de ses réactions.
Natael arque un sourcil en voyant la prêtresse se lever et s'approcher. Cependant, il lâche sa cuillère sans la moindre hésitation et l'accueille sur lui en l'entourant de ses bras, une main posée sur sa cuisse et l'autre sur sa taille. Il l'écoute lui confier comment elle vit cette relation construite autour d'un secret. Un secret qui dissimule l'essence-même de ce qu'il est. Les d'Orman financent ses multiples voyages parce qu'ils savent ce qu'il en fait. Ils savent qui est vraiment leur dernier enfant. Mais Zofia... C'est encore différent pour elle.

-Dis-toi que je me moque totalement de ce que des ignorants peuvent raconter sur moi. Fait-il avec un calme et une distance inégalable, prouvant ses paroles par son attitude. Je ne ressens pas le besoin de me justifier. Ceux qui comptent à mes yeux savent qui je suis et cela me suffit. Et je n'ai jamais autant réussi à profiter d'une relation qu'avec toi.

Depuis toujours, il perd sa concentration avec elle. Il est parvenu à le dissimuler tant bien que mal les premiers mois mais, lors de leurs premiers ébats, l'émotion l'a à ce point emporté qu'il n'a plus rien maîtrisé du tout. Et ce qui fait que cela fonctionne malgré tout entre eux, c'est qu'il ne lit pas dans les yeux de son amante ce qu'il pourrait lire dans ceux d'autres qui le verraient se comporter de façon aussi étrange avec une chose intangible et invisible qui le dérange en permanence. Il n'est ni étrange, ni fou pour elle. Cela tient peut-être au fait qu'elle manipule les arcanes elle aussi ou est-ce simplement dû à sa personnalité. Toujours est-il qu'il s'est senti très lié à elle dès le début.

Sa main se crispe brièvement sur la cuisse de Zofia et il soupire en regardant son bras. Cela lui est déjà arrivé. Il ne lui a jamais fait mal, ce ne sont que des réactions devant une sensation qui le chatouille ou le picote. Il relève finalement les yeux pour les plonger dans les siens.

-Même si je le voulais, je n'arriverai jamais à être parfaitement concentré lorsque nous passons des moments plaisants ensemble. Tu me déconcentres à chaque fois que tu t'approches de moi. Il se penche pour venir humeur son cou, la pointe de son nez caressant la peau de la belle depuis son trapèze jusqu'à sa mâchoire. Puis il lui chuchote quelques mots à l'oreille. Et je n'ai jamais eu autant envie de quelqu'un avant toi non plus... Avoue-t-il sur un ton suave.

Il a beau avoir été en couple avec une femme originaire d'un pays où le sexe est un véritable mode de vie, la fréquence de leurs rapports n'atteignait pas celle qu'il connaît avec la prêtresse lorsqu'ils se retrouvent. Elle a beau être affublé de deux cicatrices, cela n’entache en rien son désir de la toucher, de l'embrasser, de la caresser... et de l'entendre gémir en s'accrochant à son cou.
La main sur la cuisse de la belle remonte le long de son corps pour atteindre sa nuque tandis qu'il commence à déposer des baisers sensuels sur le peu de peau qui lui est accessible.
Sa voix effleure son cou tandis qu'il continuer à murmurer.

-Plus j'ai envie de toi et plus je te fais l'amour. Mais plus je te fais l'amour et plus j'ai envie de toi... C'est un cercle vicieux dans lequel je me noie avec délice. Sa main redescend pour écarter la bretelle de la chemise de nuit et mettre à jour l'épaule de son amante. Son propre jeu l'embrase, si bien qu'il va jusqu'à saisir son sein et le serrer avec envie. Ils n'ont pas fini leur repas que, déjà, il veut passer au dessert. Il omettra peut-être l'étape de la plage pour le moment mais leur séjour est loin d'être fini... Et la nuit non plus.

Zofia a eu la chance de grandir auprès d’une mère qui maîtrise les arcanes bien mieux qu’elle, ce qui l’a sans doute aidé dès le début à comprendre combien ce peut être éprouvant pour le vitaliste de garder une concentration constante sur ce qui l’entoure, alors qu’il ressent en permanence les vibrations de la magie. La vision de sa mère se pinçant le haut du nez un instant, comme si un mal de tête la tenaillait joue dans les pensées de Zofia. Ces vibrations, la prêtresse les perçoit aussi, mais à un certain degré ; elle n’y a jamais été aussi sensible que Natael ou sa mère.
Avec elle, son amant n’a pas à se cacher et plus elle y pense et plus elle se rend compte combien ces petits spasmes ont toujours été plus fréquents en sa présence, comme s’il s’est toujours senti plus détendu lorsqu’elle se trouve près de lui. Jamais elle n’a relevé ces étranges habitudes. Pas même la première fois qu’elle a remarqué ce geste de la main lors de leur tout premier petit-déjeuner, comme si un insecte l’incommodait près de son oreille. Pour elle, chaque mage contrôle leur magie comme ils l’entendent. Tant qu’ils l’usent à bon escient et qu’ils savent la tempérer sans blesser qui que ce soit. Et jamais son amant n’a fait quelque chose de la sorte malgré les tics nerveux qui lui font relever une épaule ou une main.

Elle sourit dans son cou juste après qu’il lui avoue combien il se sent pleinement libre dans leur relation. Cela la touche, car la dernière chose que la prêtresse souhaite pour son amant, c’est qu’il sente la pression d’un jugement qu’elle n’a point à son égard le retenir d’être ce qu’il est avec elle. Elle retrouve ses yeux et son visage entre ses mains, elle lui caresse une joue du pouce. Elle s’apprête à dire quelque chose, lorsqu’elle sent une pression sur sa cuisse et qu’il lui explique cet effet qu’elle lui fait depuis le début. Zofia tait précipitamment cette petite voix qui lui souffle de prendre garde, pendant que son amant lui caresse le cou et qu’elle frissonne ; non, peu importe ce qu’il adviendra de leur futur, c’est le moment présent qui compte.

-Je ne peux t’expliquer cette emprise que je semble avoir sur toi, mais sache que la tienne sur moi me consume tout autant, avoue-t-elle.

Tout ce qu’elle souhaite, c’est de ne pas sortir de ce rêve le cœur à nouveau balafré. Et pourtant, elle ne tarde jamais à se jeter dans les bras de son amant et à répondre à ses caresses. Cela, même si elle s’est déjà brûlée dans les bras d’un autre.

-J’ai envie de te plaire toujours plus, mais pas seulement par pur plaisir charnel. Je tiens à toi en entier Natael et à cette nouvelle relation que nous construisons malgré un futur encore incertain. Une étincelle s'allume dans ses yeux et elle ne peut s'empêcher de glisser ses doigts dans ses cheveux, si bien contre lui. Ce dont je suis toutefois certaine, c'est que de t'avoir près de moi est la meilleure chose qui me soit arrivé depuis longtemps.

La suite la fait déglutir et Zofia le laisse lui parsemer le cou de baiser et lui découvrir de la peau, alors qu’il lui souffle combien lui faire l’amour autant éveille de plus en plus son désir. Un sein dans sa main, elle pose la sienne sur celle de Natael, le cœur battant et se rendant compte que son corps s’est déjà plaqué contre le siens et que son autre main s’est immiscé sous la chemise de son amant :

-Il faudrait manger...

Les paroles de Zofia sont l'opposé même de ce que son corps essaie de lui dire. Ses doigts sur les siens sont une invitation à continuer à cajoler son sein encore à moitié couvert. La façon dont elle se colle à lui est la preuve flagrante qu'elle ne veut pas le quitter maintenant. Ses doigts sous sa chemise sont le signe qu'elle en veut davantage. Et c'est sans parler de sa voix et de sa respiration qui trahissent le désir qui brûle déjà en elle.
Sans s'arrêter, Natael lui répond, achevant de découvrir délicatement son mont pour pouvoir y accéder tout entier et le saisir de nouveau avec ferveur.

-Je te rappelle que c'est toi qui a interrompu notre dîner. Lui fait-il remarquer.

Il ne serait pas en train de l'étreindre et de l'embrasser si elle était restée à sa place. Le seul contact qu'il a eu avec elle depuis qu'ils sont passés à table, c'est ce baise-main qu'il lui a donné. C'est elle qui a pris le parti de venir le rejoindre pour lui parler... assise sur ses cuisses. N'est-elle pas un minimum coupable de la situation dans laquelle ils se trouvaient désormais ? Alors qu'il est évident qu'il est incapable de lui résister...

-Le feu brûle toujours dehors, nous pourrons réchauffer nos assiettes.

Peu à peu, ses baisers quittent le cou de son amante, progressant en direction de son décolleté. Il est joueur et tentateur alors que, dans les faits, elle a raison : il faudrait qu'ils avalent davantage que la moitié d'un bol de soupe. Cependant, c'est un tout autre appétit qui l'a saisi et qui l'emporte à présent.

-A toi de décider... de quoi tu as le plus faim...

En disant cela, ses lèvres se rapprochent dangereusement du sein qu'il a mis à jour et sa main est descendue sur le ventre de la belle afin de leur laisser toute la place. Elle pourrait interrompre ce moment. Il en serait quelque peu frustré mais ce serait pour mieux se rattraper ensuite. C'est à elle de choisir ce qu'elle veut pour l'instant qui vient...

-Si ce n'est pas de moi... alors arrête-moi. Lui souffle-t-il alors qu'il va atteindre son mont. Et lorsqu'il y sera, il a bien l'intention de le saluer avec langueur, mêlant sa langue à ses baisers pour mieux le sentir se raffermir sous ses attentions et cueillir les soupirs de son amante qui perdra de plus en plus la volonté de l'arrêter...
Autrement dit, si elle veut réellement poursuivre leur dîner, c'est maintenant ou jamais.