[Une union royale] Installation des convives.

[Une union royale] Installation des convives.

RP précédent L'arrivée à Kirgan

Le serment et les présents (lien à venir)

6ème jour de la 4ème ennéade de Bàrkios.
Un peu après le temps du midi.

Ainsi, vous êtes toutes et tous bien arrivés à Kirgan, le joyau sous la montagne, la cité aux mille merveilles. Les épais cordons de sécurités qui vous y emmenèrent, et qui prirent vos armes avant de pouvoir vous laisser entrer, ne vous ont pas lâchés d’une semelle dès lors que vous décidiez de sortir du palais. Une méfiance que d’aucun qualifierait de légendaire, car il est bien connu de par le monde que le peuple nain est un peu troglodyte, méfiant, affable et acariâtre. Les plus jeunes – les marmots, nanillons ou encore marmouzes – sont toutefois beaucoup moins méfiants que leurs parents, lesquels demeurent tout de même légèrement plus ouverts que leurs anciens. Ainsi va la vie.

Mais c’était la première fois depuis des lustres que la cité des Rois accueillait une autre race que celle venant du Dessous. Les terres du Zagazorn étaient interdites aux étrangers depuis longtemps, et pour encore longtemps, mais l’entorse faite en ce jour était aussi historique qu’elle serait exceptionnelle. Assurément.

Toutefois, le caractère exceptionnel était visiblement autrement que par le paysage qui s’offrait à vous pour la première fois de vos vies – pour la plupart. Les contes et légendes n’avaient pas mentis : les armures naines étaient aussi exquises qu’elles étaient impressionnantes. Les armes semblaient posséder un fil qui jamais ne s’émousserait quand bien même elles auraient à affronter des golems de rocs et de fers. Les sculptures, les demeures, les palais et les bâtiments, se dressaient haut sous la montagne, méticuleusement creusées et décorées de runes et autres œuvres brutes du peuples nains. Les murs du couloir principal du palais, d’ailleurs, étaient gravés de quelques-unes des plus grandes légendes naines, et de quelques sagas, parmi les plus incroyables.

Votre patience était enfin récompensée. Car bien vite vint le 6ème jour de la 4ème ennéade du mois de Bàrkios. Un peu après le temps du repas de la mi-journée, des nains fagotés d’armures lourdes se présentèrent dans les couloirs de vos ailes respectives, dans le couloir principal, et aux alentours du palais – pour que les plus curieux soient tout de même tenus au courant. Il était temps : « Il est l’heure ! La salle du trône vous attend ! »

Point de « messires », de « votre majesté » et autres mots pompeux, car ces mots-là ne faisaient pas partis du vocabulaire nain. On tutoyait les dirigeants locaux, même le Grand-Roi, et on appelait les nains par l’appellation de « maître » suivie du métier exercer ou du nom du clan. Et parfois, par la fonction.

Dès lors, toutes et tous, vous fûtes menés séant jusqu’à l’immense salle du trône. Les larges doubles portes étaient ouvertes en grand, pour la première fois depuis votre arrivée. L’immensité de la salle serait assurément suffisante pour accueillir tout le monde prévu pour cet évènement. Des gardes en armures barraient toutefois les deux portes au fond de la salle, à gauche et à droite, et leurs trognes renfrognaient suffiraient à décourager le plus enhardis des curieux. Le plan de table était ainsi fait de deux formes en « U », l’une plus grande et enveloppant la plus petite. Au centre, le plus petit « U » était réservé aux dignitaires des trois races présentes : le Roi, la Reine et les accompagnants Elfes, les seigneurs Péninsulaires et leurs accompagnants, et les dirigeants et hauts dignitaires nains (Voix et Hauts-Conseillers de Thanor, dirigeants de Lante et d’Almis s’ils purent être là, les quelques archirunistes ayant fait le déplacement, et quelques-uns des nains les plus connus comme Braähm et Thordril).

Le plus grand « U » était réservé aux autres invités. N’y voyez point là une quelconque forme de bassesse, ou de jugement social quel qu’il soit. C’était là une organisation naine commune : les dirigeants et les plus anciens ou légendaires étaient au centre, entourés des plus jeunes et des moins expérimentés, qui pouvaient regarder et apprendre de ceux qui décidaient, ou avaient eu une longue vie.

Au bout de la salle, parfaitement centré et trônant en haut d’un escalier aux marches peu épaisses, se trouvait le trône. Magnifique, décoré d’or et de fourrures, confortable et à l’aura puissante, il demeurait là, impassible et froid. Ni Harald ni Brynhild n’étaient présents devant vous en cet instant, mais l’agitation environnante vous permettait de deviner que l’instant était proche. La cérémonie allait bientôt commencer. Les tables étaient dressées, y compris la tablée royale.

Epaisses, faites dans des bois forts, les tablées étaient larges, suffisamment pour que quantités de plats puissent y être déposés. Vos assises, adaptées à vos tailles, l’étaient tout autant, le cuir pouvait en témoigner. Pour les invités étrangers, des serviettes étaient entourées par des torques où vos noms étaient gravés. Une torque par invité et accompagnant étranger, réalisés par autant de forgerons différents, et offerts par Brynhild en personne. Les assiettes étaient là, les verres – de différentes tailles pour la bière, les vins et les liqueurs – étaient disposés également. Des couverts trônaient aussi, pour les plus précieux d’entre vous. Mais point encore de nourriture ni de boissons. Ce n’était pas encore le moment.

Vous êtes maintenant autorisés à vous rendre dans la salle du trône. Le plan de table a été schématisé dans un spoiler, à la fin de ce post-ci. Tous les joueurs sont installés dans la tablée en "U" au centre de la salle. Libre à vous de vous mettre où vous voulez dans votre « U » respectif. Décrivez votre arrivée dans la salle et votre installation à la table. Cette seconde phase introduit la cérémonie qui va bientôt arriver (InRP, ce n'est plus qu'une question de minutes). Vous pouvez donc interagir entre vous, selon le codage des langues décrit dans l'encart ci-dessous.

A partir de ce moment, vous pouvez, si vous le désirez, ouvrir des "side-RP" à côté de cet évent, situés, chronologiquement, pendant votre installation à la table. Le sous-forum "Ruine de Kirgan" peut les accueillir. Si vous décidez d'en réaliser durant la suite de l'évent (maintenant, ou plus tard durant les festivités, utilisez [Une union royale] en début de titre, et sur le post d'ouverture du RP, une indication de temps (pendant l'installation/pendant le banquet/ et une date si besoin).

Le double post est toujours autorisé après un délai de 24h, mais libre à vous d'en discuter sur discord avec les autres ! Le but : fun et éclate !

La cérémonie débutera le 7 Février 2020, 18h00, ou avant selon la disponibilité ou la demande des participants.




Codage pour parler en langue naine :

Code:

[font=Times New Roman][size=14][i] [/i][/size][/font]

Codage pour parler en langue Elfique :

Code:

[font=Georgia][size=14] [/size][/font]

Codage pour parler en langue Péninsulaire :

Code:

[font=Courier New][size=14][/size][/font]

Codage pour parler en langue commune (Oliyan) :

Code:

[font=Verdana][/font]

Schéma de la salle du trône:

Illustration de la porte de la salle du trône:

Illustration du trône royal:

Elle a peu, très peu mangé. La châtelaine n’a pas très faim, à cause du stress que cette cérémonie lui cause, pour plusieurs raisons.

C’est le premier événement politique auquel elle se rend. Le mariage de Lohie de Brandevin et de Tibéria de Soltariel n’est absolument pas comparable à ce qu’elle vit en ce moment, loin s’en faut. Ce mariage se déroulait en Péninsule, au milieu de personnes qui parlent sa langue, qui ont les mêmes coutumes et les mêmes habitudes qu’elle. Ici, il ne saurait en être question. Tout lui est étranger, hormis ce mobilier fort gracieusement adapté à sa morphologie ainsi qu’à celles de ses hommes. Elle a ouvert la porte de ses appartements…Il y avait des gardes dans le couloir, elle entendait des mots, des phrases prononcées en une langue qu’elle ne comprend pas bien, elle s’est sentie un peu mal à l’aise. Comme si elle n’était pas à sa place. Elle ne s’en est ouvert à personne, évidemment. Enguerrand est le seul à avoir plus ou moins compris quelque chose de son désarroi et il lui a tenu compagnie, tachant de la distraire de son mieux. D’ordinaire, il lui aurait sans doute proposé une passe d’armes, mais il ne saurait en être question en ces murs. De toute façon…ils n’ont pas d’arme puisqu’elles leur ont été confisquées à leur arrivée.  

Ensuite, elle a conscience de toute l’importance de ce rendez-vous historique, un rendez-vous qui ne se produira plus avant de très nombreuses années. Elle sait aussi qu’une alliance, aussi ténue soit-elle, avec le Zagazorn ne peut qu’être profitable économiquement à sa seigneurie et à son peuple. Peut-être même pourrait-elle en apprendre davantage à leur sujet, en parlant avec eux, en tâchant de comprendre et de s’adapter, ainsi qu’elle le fait à chaque nouvelle rencontre. Or, que se passera-t-il si jamais elle fait une mauvaise impression, quelle qu’elle soit ? Si cela tourne au désastre, comme lorsqu’elle a rencontré cette Khalinasse Goulousse Sulisse aux yeux de néant et au masque horrible dont les doigts déviés hantent encore ses rêves ? Elle avait été d’une politesse remarquable, dans cette ruelle de Thaar, face à ces Drows. Elle avait essayé de ne pas juger, de ne pas se fier aux apparences et aux préjugés qui ont la vie si dure dans le Nord. Et comme elle l’a regretté…Que se passera-t-il, si de pareilles choses se renouvellent entre ces murs ? Glumtol Barbe-de-Fer a été charmant…C’est déjà un excellent début mais qu’en sera-t-il des autres Nains ?

Louise est debout dans sa chambre, face à sa robe disposée sur son lit. Elle touche du bout des doigts ce tissu merveilleusement léger rapporté de ses voyages et a un sourire triste. Personne ne sera là pour l’accompagner cette fois. Il n’y a personne pour tendre son bras, pas de chapeau à larges plumes, pas de cavalier. Elle est seule. Seule pour représenter son domaine. Louise ne peut s’empêcher de songer à tout le chemin parcouru. Des déceptions terribles, des humiliations cinglantes, des souffrances personnelles qui ont construit une femme déterminée mais sensible. Passionnée mais délicate. Forte et fragile en même temps. Elle est seule. Et elle s’en accommodera, comme elle le fait toujours.

Toutes ces choses, ces sentiments, ces inquiétudes ne cessent de tourner dans l’esprit de Louise qui prend donc tout le temps nécessaire afin de s’habiller avec soin, étant donné qu’Anaëlle, sa camériste, est restée à Fernel auprès de son fiancé. Elle n’avait pas eu le cœur de séparer les futurs époux. Alors elle a choisi des habits à la coupe simple et aux voiles amples, permettant une très grande liberté de mouvement tout en restant facile à enfiler, sans aide extérieure. Longuement, en silence, elle passe ce peigne aux dents larges parmi les boucles luisantes de sa chevelure sombre. Un flacon d’huile précieuse, odorante, envoutante, est débouché, pour entretenir le lustre de ces boucles délicates. La robe sera passée, avec d’infinies précautions, sur son corps frêle, disposée de façon impeccable, sans la moindre aide.

Ce n’est qu’après de longues, très longues minutes de préparation qu’elle ouvre la porte de sa chambre pour voir les quatre hommes de sa suite, vêtus de leurs beaux habits spécialement coupés pour l’occasion. Ils sont tous les mêmes vêtements, qu’elle inspecte d’un œil connaisseur et avisé.

Tenue des hommes de Fernel:

Des bottes de cuir sombre, souples, soulignent leurs jambes drapées du même cuir à la teinte plus claire. Elle lève les yeux sur leurs pourpoints, élégants justaucorps marquant leur taille, eux aussi de cuir souple, gravé en leur pourtour de feuilles de chêne stylisées, dont les manches courtes révèlent la chemise d’un bleu foncé à l’élégante simplicité. Une cape en brocard de velours vert de gris complète leurs tenues. Et Louise a un sourire. Ils sont beaux, tous les quatre, heureux d’être à leur avantage et bien plus pressés qu’elle de prendre part à la fête.

- Messieurs, vous faites honneur à FerneL Allons-y.

La châtelaine soulève d’une main la jupe qui l’entoure, aérienne, et suit le héraut venu annoncer l’ouverture officielle des festivités. Louise sent son cœur battre la chamade et pourtant elle cache admirablement son trouble et son angoisse sous un sourire charmant, toute à l’observation des lieux. La découverte de la salle du trône lui arrache une discrète exclamation de surprise. C’est tout simplement incroyable pour elle, frêle silhouette drapée de sombre, d’être là.

Ainsi avance parmi les convives la frêle châtelaine de Fernel et sa suite tout autant émerveillée par l’endroit que par Louise.

Ils ne sont guère habitués de la voir ainsi parée, même Enguerrand qui pourtant faisait partie du cortège du mariage de Papincourt. Il l’observe du coin de l’œil et doit bien admettre que c’est un réel gâchis que toute cette beauté ne soit destinée à personne.

La chatelaine porte une tenue à l’efficace simplicité, une robe longue, toute en voilages au bleu si sombre qu’il en devient noir à la lumière des bougies et des torches. Point de corsage, point de fioriture, juste l’élégance d’un haut audacieux, parfaite continuité d’une jupe à la traîne courte qui n’entrave pas ses gestes. Sur ses épaules une cape au col montant laisse entrevoir un bijou magnifique, un collier d’argent et de saphir, offert en cadeau par Glumtol Barbe-de-Fer. La cape est elle-même décorée de quelques arabesques d’argent qui scintillent sous les lumières, à chacun de ses pas. Sur sa tête, parmi les boucles soigneusement arrangées, la tiare de Fernel brille elle aussi. Des feuilles de chêne en argent sont agrémentées de perles, ce qui en fait un bijou simple et particulièrement élégant.

Bien droite devant ses hommes, elle ne sait pas vraiment où se rendre, alors elle patiente, debout, de l’air le plus tranquille et le plus calme du monde observant les présents de son regard noisette finement souligné d’un trait noir.

Tenue et bijoux de Louise:

Les suites du déjeûner avaient été l’occasion, tour à tour, de vous préparer pour la suite des événements. Chacun à votre façon. Après le repas, Radwëh et Filingin avaient pris la direction de vos appartements. Kaëlistravaë, l’intérêt attisée par les sagas sculptées dans les murs avait choisi de rester errer dans les couloirs. Toi, tu étais sorti pour ce que même un voyage dans la Cité Royale du Zagazorn ne pourrait t’empêcher de faire : t’exercer.
Ta liberté d’Ongrumthrong te gagne le droit de t’éloigner des murs et des parois de la Kirgan reconstruite. Tu retrouves des terres un peu plus sauvages, un peu plus brutes, marquées par le cataclysme du Voile, et tu en fais ton adversaire de quelques dizaines de minutes. Le manque de temps, tu le compenses par l’intensité de l’exercice, et ce n’est qu’une fois au bord de l’exhaustion que tu décides de rentrer prendre ton bain.

Tu passes veste et manteau, et là les raisons pour lesquelles tu te seras astreint à l’exercice à ce moment précis se seront faites évidentes. Bras, poitrine et jambes encore engorgés, rendus un peu plus ronds encore par leur récent travail, la coupe de ton habit n’en est que plus seyante, et ta silhouette plus impressionnante. Et il le fallait. Il n’y aurait pas que les dawis de présents à cette cérémonie. Tu savais d’autres forces être en présence. En tant qu’Aran, t’imposer en tant que figure représentative de la puissance de ton peuple ne pourrait jamais que vous servir. Et à cet effet, ta carrure était un outil utile… et surtout facile.

Les portes de la salle du Trône vous furent enfin ouvertes, et par la même occasion, une part de ce que serait l’organisation de la cérémonie à venir. Les tables et l’argenterie annonçaient d’ores et déjà le futur banquet, et les quelques présents – tant parmi vos guides que parmi les premiers invités arrivés – vous laissaient imaginer quelle serait la couleur de votre voisinage.
Ton bras enveloppe les épaules de ton épouse, et tu te postes légèrement derrière elle, alors que vous avanciez, en compagnie de Filingin et Radwëh, vers les places qui vous avaient été indiquées. Ton pouce caresse doucement l’épaule de ta bien-aimée, ton cœur sentant son malaise face à la situation. Kaëlistravaë peinait déjà à s’accommoder des étranges comportements des Ornedhels, et voilà non seulement qu’il lui faudrait maintenant s’adapter à l’étiquette d’Ondurs et d’Arïn, mais qu’en plus, le moindre écart de conduite pourrait vous coûter très cher. Pas seulement à vous quatre en tant que personnes, mais à l’intégralité du peuple Sylvain que vous représentiez.  

Dures responsabilités.

Tu poses une délicate bise contre la tempe de ton aimée, inspirant en elle un peu de calme. Le devoir pesait lourd sur vos épaules, mais pour le reste du monde, l’aisance et le flegme du couple royal sylvain resterait digne de la réputation des Taledhels. Votre procession n’avait été ni trop rapide ni trop lente. Ta démarche légèrement chaloupée trahissait l’assurance – presque audace – qui te caractérisait. Le pas délicat de Kaëlistravaë – malgré son ventre bien trop rond – le témoignage d’une impertinente féminité, s’imposant à un monde qui, à cause de la retenue qui était sienne, se trouvait dans l’impossibilité de la lui reprocher. Vous preniez tant le temps de voir que d’être vus, créatures curieuses que vous étiez, et – en dehors des invités déjà présents – ce que vit ton épouse ne manqua pas de l’amuser.

- Et bien ! Kaëlistravaë rit discrètement, les doigts portés non loin de ses lèvres Au moins ce n’est pas difficile de deviner où est ta place.

- C’est ça. tu réponds, sans briser les apparences Dis-le tout de suite que j’ai de grosses fesses.

- Elnoruì… le regard de Kaëlistravaë darde un court instant dans ton dos Tu sais très bien que j’aime beaucoup tes grosses fesses.

- Tigilidënya… heureusement que personne ici ne comprends ce qu’on raconte.

- Filingin ! Radwëh ! conservant sa composure, Rîn Berith se tourne légèrement vers vos accompagnateurs Je vous interdit de rire !

Vous y arrivez finalement. Ton épouse et toi vous postez derrière les plus grands sièges à la table des invités du futur couple Royal, et instantanément, vos pupilles à elles comme à toi scrutent votre environnement.

- Baruk tu salues les nains déjà présents, imité sans mots par ton épouse

Ton attention se porte sur les torques décorant la table, et sur les noms qui y étaient gravés. Tu essaies de reconnaître des noms de clans ou de familles qui pourraient avoir survécu aux archives qu’il vous reste des premiers Cycles. Sans succès. Mais il est une chose que tu notes cependant, car elle n’est pas sans t’amuser. La jeune T’sisra serait encore une fois présente là où tu ne l’attendais pas.

- Artiön. Kaëlistravaë attire ton attention vers une humaine restée proche de l’entrée Je crois qu’elle est perdue.

- Tu penses que c’est tu jettes à nouveau un oeil vers la torque Louise ? tu lèves un sourcil

- Probablement. Je ne crois pas avoir croisé d’autre humaine qu’elle. Et vu son entourage, il y a fort à parier qu’elle ait sa place à cette table. elle pose sa main sur ton épaule Tu ne crois pas ?

Tu baisses la tête et soupires doucement avant de reculer d’un pas. Tu quittes la table d’un pas légèrement pressé, pour rejoindre la demoiselle perdue entre ses quatre hommes. Avec une écrasante délicatesse tu t’imposes à eux, tu approches la Dame, et poses ta main droite contre son omoplate, la gauche lui désignant la table où l’attendait sa place.

- Louise. C’est bien ça ?

Tenues d'Artiön et Kaëlis ( sauf que pour Kaëlis, c'est version robe longue et ventre de 8 mois de grossesse ):

Bizarrement au moment d’entrer dans la Grand salle naine, Filingin avait réussis à se taire momentanément. C’est qu’il était intimidé le jeune elfe… Il suivait son groupe soigneusement, s’appliquant à ne commettre aucune bêtise. Les paroles de son mentor composées d’une multitude de conseils pour bien se comporter en cet instant fatidique tournaient dans sa tête.

Comme tous ici, il avait revêtu ses meilleurs atours pour assister à la cérémonie : une tenue d’un jaune automnal sous un manteau vert feuille au manches arrivant à mis coude délicatement agrémentées d’argent. Mais c’était surtout ses parures qu’on pouvait remarquer. Filingin avait passé les sept ennéades précédant cette soirée mémorable à fabriquer ce qu’il portait à présent. Ses avants bras étaient protégés par des brassard constitué d’élégantes arabesques dorées tandis que son front était ceint par un magnifique diadème surmonté d’une pierre émeraude. C’était un saisissant témoignage de ce qu’était l’art elfique. Filingin n’était plus apprenti qu’officiellement.

-Hé ben dis donc on dirait la réception de l’anniversaire de ma grande tante. Marmonna-t-il en riant nerveusement.

Et docilement il continua à suivre le couple royal. Il devint pivoine et lança un regard à l’artiste à ses côtés lorsque la reine si modérée se mit à blaguer d’une manière bien moins modérée…

Machinalement il agita sa main pour souhaiter bonjour aux invités déjà présents parce qu’il avait oublié comment on disait bonjour en nain. Et puis il vint se poser à sa place, se saisissant délicatement du bijou qui y était déposé. L’examinant sous toute les formes, il semblait profondément admiratif.

-Hé avez vous avoir la même chose vous ? Oui ? Ah génial. Lança-il au premier voisin qu’il aperçut avec un sourire. C’être super beau ! Hé avez vu moi aussi je savais faire ce. Le jeune forgeron leva son bras devant lui, tout fier de montrer sa création.

la tenue stylée:

Les bijoux tropcool:

L’appel résonna dans le couloir et nous tira de notre discussion. J’observai mes enfants tout excités à l’idée de manger comme des princes, chose qui ne leur était pas arrivée depuis longtemps. J’avais moi-même un sourire sincère au visage, dont je n’arrivais pas à me défaire. Imitant mon fils, j’enfilai mes bottines et nous sortîmes dans le couloir, visiblement derniers du cortège partant des appartements royaux. J’aperçus une silhouette au milieu du groupe. Ce devait être la fille Drow de Balir Block-d’Acier dont j’avais entendu certaines rumeurs lors de mes divers passages à Kirgan. Si j’avais déjà croisé ce nain, je n’en avais pas la moindre idée, mais il pourrait être intéressant de m’en rapprocher. Après tout, un armurier avait besoin de métal, et au vu des paroles de Harald quelques ennéades auparavant, mon clan en aurait à profusion dans plusieurs mois.

Je soupirai en voyant mes enfants me dépasser, incapables de rester calmes. Je savais que Loöte avait prévu de retrouver Sibris dans la salle du trône et de s’asseoir à côté d’elle. Apparemment, il avait fait très bonne impression en montrant ce qu’il savait faire avec une arme à la caserne. Qui sait s’il ne resterait pas à Kirgan pour se former correctement au métier de soldat, ce dont il rêvait depuis un long moment ? Breet, quant à elle, avait tout intérêt à se rapprocher de mes contacts qui se trouveraient attablés. Elle était toute désignée pour prendre la tête du clan lorsque je devrais céder ma place, et la seule chose qui lui manquait aujourd’hui, c’était de se faire connaître. Je les suivis à quelques mètres de distance et entrai dans l’immense salle du trône.

Quel spectacle ! Les elfes et humains dépassant d’une bonne demi-toise tous les nains resplendissaient dans cette immense pièce. Tous habillés de tissus nobles dans des tenues délicates, ils semblaient bien plus soignés que nous. Soyons honnêtes, la mode n’était pas le point fort des nains. J’observai ma tenue et secouai la tête. Au moins, moi, je n’aurais pas peur de la salir. Je continuai à avancer en lançant des coups d’œil à droite à gauche, saluant certaines têtes connues avec le même sourire franc, et le hochement de tête qui suivait. Je parvins à la table des invités d’honneur, et mon sourire s’effaça : les rares places libres restantes m’offraient un spectacle épouvantable.

D’un côté, mon nom pouvait être du côté des dignitaires de Thanor, qui me rappelleraient constamment à l’ordre sur les impôts en retard que nous devions encore payer, sur le manque de minerai venant de notre clan et sur nos contrats qui menaçaient d’être déchirés. De l’autre, je devais forcément être assis à côté d’un elfe très imposant qui faisait pas loin de deux fois ma taille. Deux sièges étaient libres côte-à-côte. Maugréant dans ma barbe, je me demandais à quoi pensait Harald avec ces assises invraisemblables. J'observai les différentes toques et, en remarquant le nom de mon clan au loin, je soupirai, résigné, avant de me remémorer les mots de ma femme défunte :

« N’oublie pas, chaque créature naît sous la garde de Brisséa. Il faut respecter chacune d’entre elle, peu importe leur origine ou leur race. Tout du moins, avant qu’elle ne porte tort à toi ou à ceux que tu aimes... »

Je réprimai une vulgarité dans le fond de ma gorge et me forçai à sourire de nouveau en m’avançant. Le géant se leva et croisa mon chemin, je me faufilai discrètement en retardant l'échéance de le saluer convenablement. Je lui fis tout de même un signe de tête. Après m'être assis à côté de sa chaise démesurée, je m'exclamai sans enthousiasme, conscient que les oreilles pointues à ma droite ne me comprendraient probablement pas :

« Baruk. Je suis Braähm Main-Ferme, Thane du clan Main-Ferme. »

Je fus assez surpris de voir que je me trompais : on me salua en retour, et l’un d’eux baragouina difficilement quelques mots. Je lui répondis le plus courtoisement possible, le ton un brin moqueur, après avoir hoché la tête à sa première question :

« Eh bien, ce sont des bijoux très... raffinés. Ils vous vont à merveille. »

Je priais tous les dieux que mon rictus un poil forcé ne me trahirait pas. Il était temps de se montrer patient et diplomate. J’évoquerai mon mécontentement au roi plus tard... Une chose était sûre, la bière ne pourrait pas arriver assez vite à notre table.

La tenue pas très stylée:

Il y a un peu de cette ambiance malaisante qu’on ressent à des funérailles de parents éloignés, cette gêne de ne connaître personne et de ne pas savoir vraiment quoi faire ni quoi dire. Alors Louise fait ce que tout humain ferait à sa place : elle parle tranquillement avec sa suite, adressant des saluts de la tête à tous les seigneurs nains qui passent près d’elle.

- Dame Louise…Ils semblent se diriger tous vers la table là-bas…

Louise se retourne pour observer la dite tablée et se fige, les paupières battant soudain très vite. D’immenses créatures à la stupéfiante beauté viennent de faire leur apparition. Des Elfes. Sans le vouloir, ses mains se joignent, se tordant en bref mouvement de malaise qui lui coupe le souffle. Enguerrand sait. Il sait tout, lui. Et il inspire profondément en murmurant :

- Je n’ai jamais vu de semblables créatures de toute ma vie. Dame Louise, sont-ce…
- Des Elfes, Enguerrand. Des Elfes. Ils n’ont pas la peau sombre, vous le voyez bien tout de même, dit-elle en se retournant vers lui.

La répartie fuse, directe et brutale. Elle aurait du le savoir. Une telle union ne pouvait qu’attirer toutes les races. La gorge sèche, elle lève les yeux au plafond, cherchant ses mots, sans parvenir à les trouver. Il lui faut retrouver impérativement tout son calme.

Elle allait ajouter quelque chose quand elle vit les quatre hommes lever la tête, des têtes assombries par une ombre gigantesque. La châtelaine se mord la lèvre, en pleine crise de panique. Lorsque cette grande main se pose sur elle, elle frémit, de tout son corps, sans parvenir à le dissimuler. Elle sait qui se trouve là, derrière elle. Alors elle se tourne, ne voit qu’un océan de tissu somptueux avant de lever la tête pour observer le géant qui lui parle et qui lui montre la table.

Il n’y a plus rien autour de Louise. Juste du vide. Elle le regarde, comme elle a regardé ces autres dans la ruelle. Des oreilles pointues. Des magiciens. Elle qui ressent la magie si fort craint plus que tout d’y être à nouveau confrontée et pourtant elle ne bouge pas, elle le regarde. Lui, il ne verra qu’une humaine troublée. Dans sa longue existence, il a du en voir passer des centaines, voire des milliers, cela ne devrait donc pas le surprendre. Enguerrand tousse, rappelant Louise à la réalité. La châtelaine salue d’un geste de la tête, avant de murmurer, d’une voix blanche :

- Louise de Fernel…

Elle se dégage doucement de cette main sur elle et dit encore :

- Je vous suis.

Elle lui emboite le pas, mécaniquement. Il y a un malaise, un vrai malaise mais elle prend sur elle et ne dit rien. Elle essaye même de se montrer aimable en demandant, de sa voix douce :

- Je n’ai pas songé à vous demander votre nom, je vous prie de m’en excuser. Je n’ai pas souvent l’occasion de croiser des…Elfes ni l'habitude de ce genre d'événements.

L’archiruniste avait profité sans retenues des fastes et du confort de l’aile royale du palais de Kirgan. Le lit douillet, doublé de fourrures chaudes et confortables, réchauffait reposait les articulations endolories du nain qui avait déjà plus de 250 ans. Un âge vénérable en soi, surtout au regard des évènements du Voile qui arrachèrent à la vie les Braises de toutes les barbes et bavettes qui arboraient plus de trois siècles d’existence. Mais dans le palais, pour la première fois depuis longtemps, Yggdar n’était pas le plus vieil être qui en arpentait les pavés. Les elfes présents en ce moment possédaient plus du double de son âge. Mais de cela, il n’en n’avait rien à faire. Ces gens n’étaient pas des nains, ils étaient donc insignifiants.

Aujourd’hui, le mariage allait enfin avoir lieu. Harald et Brynhild allaient s’unir devant les divinités, et la figure royale rayonnerait en ce jour sur le Zagazorn tout entier, encourageant le peuple Nain à le suivre, à s’unir, et à se reproduire. Réfléchissant à la journée qui allait se passer – et aux jours de festivités qui viendraient – le vieux forgerune marmonnait dans sa barbe, comme à son accoutumé. Se retrouver auprès d’autant de représentants des peuples Elfiques et Humains, éveillait les instincts les plus chauvins du plus chauvin des nains.

Il était temps d’y aller. Yggdar avait revêtu sa plus belle tunique. Faite en velours, doublée de laine, elle arborait une magnifique couleur bleu-nuit. Les manches, les boutons et les épaules, étaient sertis de fils d’or et d’argent, tandis que des runes, tirées des enseignements de Yaron, et d’autres lui rendant hommage de manière religieuse, remplissaient plusieurs des espaces libres de la toge. Son ventre, proéminent, développé à force de banquets, de repas copieux et d’une vieillesse le faisant rapetissir en hauteur, et s’évaser sur ses flancs, était ceinturé d’une ceinture de cuir tressée d’un fil d’argent et d’un fil d’or se succédant. Une sacoche était portée sur sa poitrine gauche, la lanière passant au-dessus de son épaule gauche et en-dessous son bras droit. D’un cuir noir, très vieux, Yggdar y enfermait sa pipe d’acier gravée d’une rune d’ignition, et l’herbe à pipe qu’il adorait tant. Enfin, ses épaules étaient réchauffées par une fourrure blanche, maintenues au-devant de sa poitrine par deux fibules en argent symbolisant des runes dédiées à Yaron, reliées par une petite chaîne en argent.

Il était enfin prêt… Mais toujours aussi maussade. Partager un tel évènement heureux, d’un tel symbole pour le peuple Nain, avec les Elfes sournois et hautains, et les Humains, êtres si fragiles car mortels, si impatients, et si prompt à tout bâcler et à trahir son prochain, était une véritable honte pour Yggdar. Orgueilleux, chauvin, xénophobe, doté d’une énorme fierté et d’un esprit nationaliste – comme il aime à le dire – l’archiruniste avait beau comprendre les tenants et aboutissants de cette décision du Grand-Roi, il ne la soutenait ni ne l’appréciait en aucun cas.

Pourtant, lui-même avait dû revoir sa fierté à de multiples reprises, ainsi que son orgueil, lorsqu’il dû convaincre et amadouer des clans de runistes d’abandonner leurs loges afin de rejoindre Molgrunn, la cité des runes, et d’y partager les savoirs jalousement gardés par leurs clans. Bien que tous les runistes du Zagazorn désiraient retrouver une Grandsalle des Scriberunes étoffée de milliers d’ouvrages, bien qu’ils désiraient retrouver un lieu d’apprentissage, que la voie du Mentor soit de nouveau accessible, et que les savoirs puissant être à nouveau riches et conséquents, il était extrêmement difficile de réussir à faire accepter un runiste de partager ses secrets… Même ceux qui firent la route jusqu’à Molgrunn, traînaient la patte face à la tâche du partage des patois runiques, des sorts et des connaissances. Et ce, malgré les charmes d’Yggdar.

Aussi était-il légèrement hypocrite d’en vouloir à Harald qui, lui aussi, à sa manière, faisait des efforts et changeait sa manière de faire, pour assurer paix et prospérité. Mais les nains étaient opiniâtres, et difficiles à changer… Et les runistes étaient, le plus souvent, les nains les plus difficiles d’entre tous.

Sortant de ses appartements, le vieux Rhunki marcha en claudiquant, aidé de sa célèbre canne forgerunée. Le bruit de la pointe magique résonnait doucement dans les couloirs et les escaliers, couvert par le brouhaha des invités s’en allant vers la salle du trône. Dépassant le cordon de gardes royaux, Yggdar se trouva dans la salle du trône, qu’il connaissait bien. Zyeutant le fameux trône, son regard acéré se reporta bien rapidement sur la salle qui commençait à se remplir petit à petit. Faite pour accueillir les grandes assemblées des nains, cette salle pouvait accueillir des milliers de Dawis, et en ce jour, la logistique était fin prête.

Les mires du runiste se posèrent inévitablement sur l’être le plus grand qu’il n’ait jamais vu, lui qui ne mesurait qu’un mètre trente-neuf centimètres. Grognant, sa barbe se mouva sous les assauts de ses grimaces, rendues plus visibles grâce aux multiples tresses faites dans son épaisse barbe. Son épais tarin humait l’air… « Tseuh… Foutus Elgis ! Que Yaron me garde de les transpercer de ma canne ! Kruti ! » Grognait-il dans sa barbe.

Ses épais sourcils broussailleux se levèrent à droite, puis à gauche, avant qu’il ne décide enfin de se diriger vers la tablée centrale. Y approchant, claudiquant, sa canne laissant de minuscules trous à chaque fois que la pointe frappait le sol, le vieux forgerune zyeuta les torques, et reconnut celle qui portait son nom. L’honneur – et la vieillesse sans doute – lui permit d’obtenir un fauteuil des plus confortables, réhaussé d’un coussin de plumes et de deux accoudoirs incurvés, recouverts de légères fourrures. A sa gauche, se trouvait la place de Braähm, à sa droite, un autre nain qu’il ne connaissait pas – ou pas encore.

Il grommela encore… Il était bien trop proche des Elfes à son goût, mais il n’avait pas vraiment le choix pour cette fois. Sa main droite plaça sa canne forgerunée bien droite, à côté de son accoudoir, mais sans y reposer dessus, ni sur la tablée. Et sans rien dire, il lâcha son emprise sur ladite canne… Qui ne chuta point. Grâce aux runes forgée, l’équilibre de la canne, et d’Yggdar quand il l’utilisait, était assuré sans efforts quelconques. Aussi, lorsqu’il la faisait tenir sur sa pointe… Elle restait tout simplement droite, aussi longtemps qu’il le faudrait. Sa main droite – il était droitier vous l’avez compris – vint fouiller sa besace, en sortir sa pipe gravée de runes, la bourra de tabac, et, passant son index au-dessous de la tête de pipe, sur la rune, alluma les herbes desquelles il aspirait une épaisse fumée qu’il expirait ensuite de ses épaisses narines.

Sa tenue:

Sa robe enfilée, Radwëdh se regarde une dernière fois dans la glace et s’envoie un sourire d’encouragement ; elle n’est pas la seule elfe et c’est un grand honneur pour elle de faire partie de ce grand moment historique. Malgré son inaptitude à échanger avec les nains, il y a mille et une façon pour elle d’obtenir les informations désirées, informations qu’elle a déjà d’ailleurs commencé à noter dans un journal qu’elle a amener avec elle spécialement pour cette occasion. Quelques rapides croquis de la forge avec des notes en marge ainsi que quelques morceaux d’architecture et runes s’y trouvent aussi. Tout est en elfique, ce qui rendrait la lecture pour les non-initiés impossible et pourtant, la jeune elfe le cache sous le matelas, par précaution. Ce qu’elle amène toutefois, c’est un simple crayon et un autre petit carnet vierge à croquis qu’elle accroche à sa ceinture; dessiner la détend et elle a besoin de quelques modèles avant d’entamer pour de vrai sa peinture. En effet, l’elfe est aussi ici pour immortaliser ce moment sur une toile. Elle replace ensuite son diadème et fin prête, l’Épervier rejoint ses compagnons.

Ayant peu l’habitude d’être la plus grande, Radwëdh tente vainement de se faire la plus petite possible dés qu’elle sent les milliers de yeux toiser leur groupe, qui s’avance maintenant dans la salle. La blague de leur Aran détend immédiatement l’elfe qui tente très fort de ne pas rire. Au lieu de ça, un espèce de ricanement étrange et peu naturel sors d’entre ses lèvres. La pauvre peintre met d’emblée sa main devant sa bouche, l’air gênée et ne se fait pas prier pour prendre place à sa place désignée. Son sourire s’agrandit et sa gêne se dissipe dès qu’elle comprend qu’elle est en première loge, surtout en voyant une table richement dressée tout près; ce ne peut être que la table royale! La chance! Et discrètement, elle sort un de ses crayons pour déposer un rapide baiser, heureuse.

Alors qu’ils prennent place à leur siège assigné, leur Aran s’avance ensuite vers la table des humains. Une ombre ne peut s’empêcher de passer sur le visage de l’elfe, qui se rappel très bien ce qu’ils ont fait à leur forêt...Pourtant, elle ouvre machinalement son calepin et commence à gribouiller rapidement cet échange en langue commune, langue qu’elle ne connaît pas non plus ou du moins, très très peu. Elle observe ensuite les hommes mâles et leurs habits ainsi que la femme, si petite et menue en comparaison de leur Aran, mais très jolie. Elle trace les lignes de sa tenue, prête à entamer un croquis de cette dernière avec le plus de détails possibles.

Lorsqu’elle a terminé, l’elfe souri à pleine dent et se tourne vers son nouvel ami, désireuse de lui montrer son petit chef-d’œuvre rapide. Mais ce dernier étant en pleine discussion avec un nain, l’elfe décide que se sera pour plus tard, sans se garder toutefois d’afficher une mine un peu déçue.

Et puis, son regard accroche un nain assis en biais, l’air aussi grognon que les autres, mais dont les rides parsemant son visage trahissent un âge avancé. Elle penche la tête sur le côté et plisse les yeux un instant, l’observant sans gêne. Elle lâche ensuite une expression de surprise lorsqu’il lâche sa cane et qu’elle reste parfaitement en place. Et un autre son s’échappe de la barrière de ses lèvres lorsqu’il allume sa pipe d’un simple touché. Lui, elle veut vraiment le dessiner! Seulement, avec un air quelque peu effaré, l’elfe se rend compte qu’il n’y a personne pour l’aider : son Aran est avec les humains et Filingin discute avec un autre nain. L’elfe soupire et puisant dans quelques parcelles de courage, elle s’avance vers le vieux nain. Elle se racle doucement la gorge pour attirer son attention et se penchant un peu à sa hauteur, elle le pointe et ensuite fait mine de dessiner dans son carnet, tout en affichant un air le plus avenant possible.

Trouvait-il du réconfort dans le fait d’avoir un vénérable Dawi, thane de son clan, juste à sa droite ? Oui, un petit peu. Enfin, même beaucoup. Il se sentait même un peu mal à l’aise pour Braähm… Voir un nain si vénérable, qui venait de se couvrir d’honneur, et de couvrir d’honneur le Grand-Roi et le Zagazorn tout entier en ramenant le Mogarium, s’asseoir à proximité des Elfes… A proximité si immédiate, que l’une d’elle – ou serait-ce un mâle ? – vient lui parler en tâtonnant dans un Khazalide approximatif. Grognant, grondant, grommelant dans sa barbe, Yggdar inspire très profondément sur sa pipe. Si profondément, qu’il semblerait presque que son poitrail se souleva d’un quart de toise, tant il inspirait encore et encore.

Et puis, il relâcha tout ce qu’il venait d’emmagasiner. Soufflant longtemps, profondément, en continue pendant de longues secondes, c’est un véritable nuage de fumée qui l’entoura bientôt. Une fumée aux fragrances ô combien agréables. Un parfum boisé, mêlé de quelques fruits sombres à l’acidité bien présente. Très agréable, oui. Et cela apaisa un peu plus Yggdar, qui détourna son visage de l’Elfe qui tentait de faire honneur à la langue Khazalide en la massacrant.

Tapotant son accoudoir, Yggdar s’apprêta à attendre que les invités daignent s’installer, afin que la cérémonie puisse commencer enfin. Et c’est là qu’il la vit… Cette Elfe femelle, qui s’approcha de lui, se raclant la gorge pour lui signifier sa présence. Elle se penche à sa hauteur… Si Yggdar n’avait pas été assis, il aurait pris cela pour une grave insulte, et pour sûr, l’incident diplomatique aurait eu lieu. Aussitôt vit-il ce visage blanchâtre, qu’il se mit à gronder comme l’ours qu’il était. L’Elfe désigna son calepin visiblement vierge. Voulait-elle le dessiner ? Réellement ?

Une sourde colère s’empara de lui. En plus d’être en cette antique cité, il fallait que les Elfes viennent emmerder les vénérables ?! Alors, comme on chasse la mouche, Yggdar leva sa pogne à la peau tannée comme un vieux cuir, et tenta de la chasser avant de détourner son attention, et de la reporter sur lui-même…

- Artiön… ta joue gauche se pince, alors que tu te rappelles l’importance du lignage chez les Arïn Laergûl. Ne vous inquiétez pas, on a vite fait de se faire à la cohue.

À la cohue et surtout à la présence des créatures les plus étranges du bestiaire de ce monde : les membres des autres races pensantes. Tu marches avec assurances, et tu te déplaces avec aplomb, mais tu as probablement tout autant le vertige que n’importe qui dans cette salle face à la cohabitation non seulement des cultures, mais aussi et surtout des langages et des accents. S’il ne s’était agi que du Khazalide et de l’Elfique encore – les deux que tu maîtrisais le mieux – que tu aurais été entièrement à ton aise, mais là… avec l’oliyan et les quelques mots de Péninsulaires qui s’échangeaient à gauche à droite, suivre les conversations bourdonnant autour de toi était un véritable défi à ta concentration.

- Eh bien Nakor ! tu tournes la tête vers le petit homme, abandonnant la Dame un instant Comme quoi les Naélisiens vous ont vite mis au travail ! un pas de plus et vous arriviez non loin de là où tu avais vu la torque de la Péninsulaire Votre place devrait être par ici.

Durant quelques courts instants – mais quelques courts instants bien trop longs de son point de vue de femme enceinte – Kaëlistravaë était restée debout. C’est ce que voulait l’étiquette. Que l’on attende ses hôtes debout, pour leur faire digne accueil. Sauf qu’à voir ses convives, Kaëlistravaë aura fini que si c’était là l’étiquette qui lui avait été inculquée, les choses étaient bien différentes dans le Septentrion. La Reine avait soupiré, puis – ô soulagement – s’était assise. L’instant de tranquillité ne durerait cependant pas bien longtemps.

- Salutations… ses sourcils se froncèrent Nakor je présume. Kaëlistravaë fit effort de dissimuler son malaise face au fameux Nakor Enchantée.

Le regard de ton épouse cherche le tien. Ses sourcils se soulèvent, tes sourcils se soulèvent, et tu comprends qu’il est temps pour toi de revenir à son chevet. Elle en a besoin. Avant que l’agacement créé par l’incapacité à correctement communiquer avec la majorité du reste de l’assemblée n’ait raison de sa patience, et par la même occasion de ses manières.
Les yeux de Kaëlistravaë s’écarquillent, ses pupilles se rétrécissent, et là tu comprends que quelque chose se passe. Durant une fraction de seconde tu as peur que ses humeurs n’ait pris le dessus sur elle, mais – trop tard pour y réagir – tu comprends que c’est pour toi qu’elle avait eu… peur ? Ou étais-ce plutôt une étrange forme de consternation ?

- Attention ! tu te baisses légèrement pour offrir une tape amicale dans le dos du nain avec qui tu venais littéralement d’entrer en collision C’est vrai qu’on commence à être un peu serrés par ici. tu te relèves, et partage un regard moitié désolé, moitié amusé avec ta moitié Je me dépêche de retourner de mon côté de table !

Tu t’empresses de faire chemin jusqu’à ta place, échangeant quelques maigres salutations au passage, mais le temps d’arriver à ton assise, tes sens sont attirés quelque part. Par la même chose qui aura attiré ceux de ton épouse. Une vibration dans l’air pour toi. Un voile de couleurs pour elle.

- Heru Nakor !les yeux de Kaëlistravaë font des allers-retour entre le vieux mage et la canne plantée dans le sol Ce sont bien des runes ? elle hausse les épaules J’aurais demandé directement mais… je ne maîtrise pas la langue, malheureusement.

TL;DR:

-C’être honorifirique. Filingin lança un grand sourire au nain, ne relevant absolument pas l’ironie de sa remarque. J'admire votre savoir-faire que vous connaissez. Je veux égaler ta maitre un jour. Oh, c'est là que mon roi revient.

En effet avant qu’il ne puisse continuer plus, et probablement pour le plus grand soulagement du nain, Artiön s’était rapproché et Filingin aurait du mal à continuer sa conversation avec son nouvel ami. Quel dommage… En plus Radwëdh était partie discuter avec l’un des rabougris du coup il était tout seul à côté de sa reine et de son géant elfique de mari.

Bon comme il voulait être polis, il se pencha quand même de tout son long contre la table pour lancer un dernier mot au nain.

-Je sera enchanté de beaucoup parler avec tu dans après le on dine… Baruk ?

Il leva son pouce vers le haut avec un énième grand sourire et puis fini par se rassoir comme il se devait sur sa chaise.

-Tu as de la chance Rîn Berith, on t’a mis à presque à coté  d’un nain, tu pourras discuter avec lui. Il est très sympa tu verras. Lance-il alors à sa nouvelle voisinne avec assurance. Qu’est-ce que fait Radwëdh au juste ? Si ça se trouve elle va rater l’entrée du roi ça serait dommage… Enfin le roi nain, vu que I Heru Aran  est là.  Tient est-ce qu’ils ont invité un roi humain aussi ? Ils ont un roi les humain en fait ? C’est la dame à vous parliez ? Du coup ça serait une reine et pas un roi... Oh j'aimerais bien savoir à quoi ça ressemble chez elle. J'irais sans doute lui parler aussi. Tu sait traduire dit?

keskipasse:

Artion Laërgul…Elle intègre l’information et ne répond rien. Tout simplement parce qu’elle n’a rien à répondre. L’identité et le rang de la magnifique créature sont confirmés par le salut joyeux d’un autre être dont elle ne remarque rien, troublée jusqu’aux tréfonds de son Souffle. Les quatre hommes de sa suite, eux, sont émerveillés. C’est une fête permanente pour ces hommes, en grands habits, invités à la table des Seigneurs et Rois du monde entier. Chaque seconde, chaque rencontre est propice à de nouvelles découvertes qui semblent sans fins. Enguerrand, le maître d’armes toujours austère et plein de rigueur, semble avoir rajeuni de trente ans et être de nouveau ce garçon espiègle et curieux qu’il a été, souriant à tout ce qu’il voit.

Louise, elle, n’esquisse plus qu’un sourire figé, une parfaite image de la retenue digne et de l’assurance paisible alors qu’en elle se débattent des sentiments intenses que personne ne peut, ne doit soupçonner.

Garder le contrôle, c’est important.

Elle remercie d’un signe de tête élégant le roi des Elfes puis s’éloigne d’un pas souple vers la place qui lui est attribuée. Sa garde, elle, se dirige vers l’extrémité de la tablée, tandis qu’elle prend place, ne serait-ce que pour se soutenir et se concentrer sur ce qu’elle voit devant elle. Un torque à son nom…A sa gauche, un nom qu’elle connaît bien. A sa droite, un autre qu’elle apprend à connaître et qu’elle retrouve avec plaisir. Louise inspire profondément, ne laissant rien filtrer de ce qu’elle ressent ou pense.

Garder le contrôle, c’est important.

Alors elle pense, elle réfléchit, elle n’écoute pas vraiment ce qu’il se dit dans l’immense salle étant donné qu’elle ne comprend rien. Elle refait le point, rapidement.

Elle est loin de chez elle, sans appui, au milieu de créatures qu’elle ne connait pas, dans un endroit dont elle ignore tout, entourée de paroles dont elle ne comprend pas un traître mot. Il y a des Elfes, et pas n’importe lesquels. Il y a de cela à peine quelques ennéades elle aurait probablement donné cher pour les rencontrer. Maintenant, ils l’effrayent. C’est qu’une oreille pointue reste une oreille pointue, quelle que soit sa couleur…Et pourtant il faut sourire. Il faut rester digne et bien droite, jouer son meilleur rôle et être avenante. Il le faut. Apprécier sa chance d’être là. Apprécier l’honneur qu’on lui a fait. Ne pas fléchir, ne pas laisser les mauvais souvenirs pervertir son jugement, même si c’est compliqué.

Le repas va être long, il n’y a plus qu’à espérer désormais que tout se passe sans accroc et sans heurt. La seule solution est donc de laisser filer les choses, de ne pas trop attirer l’attention et de faire bonne figure. Parce que gérer les choses seule, c’est cela aussi. Prendre sur soi. Tout le temps. Faire en sorte que personne ne puisse deviner ce qui se passe sous cette tiare magnifique qu’elle porte.

Garder le contrôle, c’est important. Vraiment. Alors, dans un désir de ne plus songer à ces choses qui torturent son cœur et son esprit, elle parle, de sa voix douce, à Glumtol, assis juste à côté d’elle, contente et aussi honorée de le savoir là.

- Je suis ravie de vous revoir Maître Glumtol. Cette salle est magnifique, tout autant que toutes ces attentions.

Un sourire.

- Mon capitaine de la garde m’a conté vos exploits lors de la réception donnée à Thanor. Aurons-nous le plaisir d’entendre, nous aussi, ces chansons dont il m’a parlé ?

Etat d'esprit et actions:

La réponse de l’elfe me prit quelques bonnes secondes à tenter de déchiffrer. Je m’apprêtais enfin à répondre lorsque j’entendis successivement plusieurs personnes s’intéresser au vénérable Dawi près de moi. Je serrai mon poing discrètement. Ce manque de respect envers un ancien effrita la patience dont j’essayai de m’armer. Je pris d’abord le temps de répliquer au blondinet qui, lui aussi, manquait visiblement de tact et de connaissances envers notre peuple.

« Personne n’égalera jamais un nain sur l’art de manier le marteau et l’enclume. »

Je me grattai la barbe et me tournai vers les nouveaux venus, prêt à prêter main forte à l’ancien à ma gauche, si tant est qu’il avait besoin de moi. Lorsque je m’étais assis plus tôt, je n’avais pas remarqué la canne debout en équilibre parfait. Il faut dire que mon esprit était bien trop pris par l’angoisse de m’asseoir près des elfes. Je comprenais un peu mieux la curiosité de chacun, la mienne étant aussi titillée.

Le grand elfe alla alors s’asseoir à ma droite. Il était vraiment imposant, le bougre. Celle au ventre gonflé, que j’imaginais être sa compagne, le suivait de près. Elle semblait enceinte depuis longtemps. Je n’avais aucune idée du temps de gestation chez les elfes. Après tout, ils vivaient des siècles et des siècles. Peut-être avait-elle encore de longs mois devant elle ? Peut-être était-elle en cloque depuis des années. Mon ignorance me laissa quelque peu pantois, et si les elfes venaient à se rapprocher des nains, comme le voulait la politique de Harald, il faudrait certainement apprendre à les connaître.

En face de nous, plus loin et inaccessible à l’ouïe, je vis s’installer les humains, Glumtol à leur côté. D’autres nains prenaient place au centre de la table. La salle se remplissait peu à peu, et le brouhaha grandissait, forçant chacun à hausser la voix. Quelques chaises restaient encore libres, dont celle directement à ma gauche, plus grande que la mienne. J’avais un doute, qui donc allait s’asseoir près de moi ? Sûrement pas un autre elfe. Encore moins un humain – à moins qu’un autre illustre vieux mage existât et soit ami du roi. Une ombre passa devant mes yeux, et mes pensées flânèrent du côté de la Drow adoptée par un nain. Quelle horreur, peu importe qu’elle ait aidé à retrouver la cité perdue de Molgrunn ! Je priais de me tromper.

J’entendis alors la voix familière de Thordril, lui aussi intrigué par le runiste près de nous. Je secouai la tête, et décidai de ne pas intervenir. À la place, il fallait que je m’introduise auprès du grand dadet. Le blond me relança une dernière requête qui me fit grincer des dents. Parler de nouveau après le repas ? Pourquoi moi ? J’en voulus à Brisséa, persuadé qu’elle était en colère contre moi, qui repensais trop souvent au père des nains ces temps-ci. Cela devait être une punition, je ne vois que ça. Je choisis de lui répondre par un simple geste : je haussai les épaules, incapable de lui dire que j’étais quelqu’un de très occupé.

Après avoir réfléchi de nouveau quelques secondes, je levai les yeux – et la tête – vers mon voisin de table. J’ignorai toujours qui il était réellement, mais quelqu’un d’aussi imposant devait forcément avoir une fonction importante, dans n’importe quelle race !

« Baruk. Je suis Braähm Main-Ferme, Thane du clan Main-Ferme. »

J’avais répété exactement les mêmes mots qu’à mon arrivée à la table. J’ajoutai également avec un sourire plus ou moins sincère.

« Ravi de vous rencontrer... »

Mon seul espoir fut que l’elfe maîtrise un peu mieux la langue naine que mon précédent interlocuteur.

- Pour le peu que j’en sais Filingin Kaëlistravaë sourit en direction du jeune elfe, le coin des yeux peinant tout de même à quitter la canne les Arïn de l’Ouest ont bien un Roi. Seulement je crois pouvoir affirmer qu’il n’est pas encore en âge de participer à ce genre de cérémonies. elle rit doucement Mais qui sait, ils grandissent tellement vite. Je pourrais me tromper. Leur gouvernement pourrait même avoir été plusieurs fois changé depuis le temps.

Les derniers contacts sérieux avec la Péninsule étaient morts avec Dyarque… et c’était pour le mieux. S’il y avait bien une chose que les temps avaient appris à Kaëlistravaë, c’est que les Péninsulaires – tant qu’ils n’étaient pas pris au dépourvu – étaient profondément irrespectueux et indignes de confiance. Autant dire qu’elle ne serait pas de ceux qui préconiseraient les moindres tractations avec eux, à moins que leurs dirigeants ne viennent se présenter à genoux.

- Désolé Tigilidënya. tu arraches Kaëlistravaë à sa conversation d’une main sur l’épaule Me revoici.

Enfin tu prends place, décroches ton sceptre de ton dos et t’assoies. Ton regard oscille entre ton épouse, Filingin, Radwëh, Nakor et le Dawi qui semblait avoir accaparé – directement ou pas – l’attention de tout ce petit monde. Ton oreille attrape au passage l’intervention d’un des congénères du runiste, semblant tout aussi interloqué que vous par la magie à l’œuvre.

- Les nains ne sont pas capables de faire de la magie comme nous. Par contre, ils savent très bien l’imprégner. vos pupilles à tous les deux se dirigent vers le jeune ayant attiré l’attention du forgerune Le sujet est un peu sensible, mais si tu veux, je te fais savoir ce qui se dit.

Ton épouse hoche de la tête, se satisfaisant de la perspective d’une nouvelle découverte. Toi cependant, tu n’as pas le temps de souffler que c’est au tour de ton voisin de table – celui avec lequel Filingin avait tenté de dialoguer – qui se présentait.

- Artiön Laergûl, Grand-Roi des Cités d’Anaëh. tu t’inclines légèrement Moi de même. le coin gauche de tes lèvres se soulève en même temps que tes sourcils, et tu ajoutes, d’un ton amusé C’est qu’après l’accueil d’hier, j’ai failli croire que ce n’était pas le cas !

Non, tu n’en veux pas le moins du monde à ton nouveau camarade. Au contraire, tu trouves tout à son honneur d’avoir engagé la discussion malgré ce que tu penses êtres de forts à-priori. Pour autant, tu n’as pas oublié quelle fut sa première réaction à votre arrivée au palais de Kirgan. Mais qui sait ? Peut-être y aura-t-il là l’occasion d’enterrer définitivement la hache de guerre.

TL;DR:

'La tenue du soir':

La cohorte de barbes et de bavettes en provenance des appartements royaux affluait dans le couloir et s’engouffrait dans la salle du trône dans une cacophonie propre fêtes et aux liesses naines. La daedhelle découvrit l’antre du pouvoir pleine à craquer. Les dawi, en nombres, ainsi que les dignitaires étrangers qu’on ne pouvait que repérer au premier coup d’œil, peuplaient les lieux et les animaient d'une ambiance exceptionnelle.
T’sisra rejoignit son paternel qui, déjà, s’était acoquiné de vieux camarades dans un coin de la pièce, apposant les mains sur ses épaules elle se pencha pour lui susurrer quelques paroles à l’oreille avant de s’éloigner. Virevoltant entre les convives nains, la noirelfe observait les étrangers prenant tout juste place à la table centrale, reconnaissant aux moins deux d’entre eux très clairement, un large sourire s’étira sur ses lèvres. Tout en passant derrière les chaises occupées par les hommes et femmes de Péninsule, la noirelfe reconnut un autre visage familier, surtout la stature imposante de son ventripotent propriétaire à dire vrai, Glumtol, qu’elle avait eu le plaisir de rencontrer au début du mois. Si la noiraude ne saisit le sens que de peu de mots des paroles prononcées par l’humaine, elle supputait qu’il s’agît là de salutations, aussi se permit-elle de poser une main sur l'épaule de Glumtol pour venir lui murmurer ses propres salutations à l’oreille. Tournant la tête vers la gauche, son regard croisa celui de la dame de Fernel qu’elle salua à son tour d’un signe de tête, un sourire sur les lèvres et les yeux rieurs.
S’il s’agissait bien de la première fois que la noble rencontrait cette drow aux cheveux noir de jais, bien plus petite et pâle que ceux de son sang et aux iris d’un bleu acier saisissant, cela réveillait malgré tout de cuisants souvenirs.

Se redressant afin de poursuivre sa route, la noirelfe s’en alla rejoindre l’autre côté de la table, prenant soin de s’arrêter au niveau du vieil archimage dans un premier temps.

- Nakor ! S’exclama-t-elle en arrivant à sa hauteur, tout en passant une mèche de cheveux rebelles derrière son oreille. Ravie de vous revoir, surtout en ces lieux !

T’sisra continua sa progression jusqu’à l’elfe qu’elle n'avait pu que reconnaître au premier coup d’œil. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, ils luttaient côtes à côtes contre les armées du Puy sous les couleurs du Royaume de Naélis. Bien qu’il semblât pris dans une conversation avec le thane du clan Main-Ferme assis à ses côtés, la daedhelle alla poser une main sur son épaule, un air radieux sur le visage.

- Heureuse de vous revoir ! Fit-elle en khazalid, avant de tourner la tête vers Braähm. Je vous laisse à votre discussion, on se parlera un peu plus tard Artiön... D’autant plus que la cérémonie ne devrait pas tarder à commencer…

La daedhelle se dressa sur la pointe des pieds afin d’observer les autres elfes, et si elle éprouvait une légère déception quant à l’absence d’Aegden, elle salua tout de même la suite du Roi elfe d’un geste de la main accompagné d’un sourire avenant. S’en retournant au niveau d’Yggdar, son regard s’accrocha à la torque portant son nom, cependant point de chaise.

- Mince… Souffla-t-elle en regardant à droite puis à gauche, avant de se tourner et découvrir les responsables ce vol infâme. Ahen… Vous pourriez récupérer ma chaise s’il vous plait ?

Le nain à qui la drow venait de s’adresser se retourna lui aussi, découvrant des enfants courant autour de la fameuse chaise manquante tandis que l’un d’eux se tenait debout dessus. Le dawi se redressa pour aller voir les sacripants et réclamer un peu de calme, tout en reprenant possession de la chaise.

- Tiens Hazkalkol, maugréa le dawi en passant la chaise par-dessus sa tablée, ces bambins… Ça ne s’arrête jamais ! Jamais !

- Ce n’est rien ! Répondit-elle en réceptionnant la chaise. On trouvera sûrement de quoi les captiver après la cérémonie, ça vous laissera un peu de répit !

Et tandis que Nakor complimentait les créations de l’archiruniste au caractère bien trempé, la noirelfe installa sa caqueteuse là où était sa place avant de s’y laisser choir : entre celles d’Yggdar et de Braähm. Son attention se porta bien vite sur le vieil archimage qui ne semblait pas savoir à qui il s’adressait, car l’ancêtre ici présent n’appréciait guère les étrangers et encore moins ceux qui osaient venir lui parler de magie runique. De quoi réveiller une paranoïa toujours à fleur de peau qui le caractérisait bien !

- Je ne connais personne dont le talent s’approcherait de celui d’Yggdar, intervint à la daedhelle en se fendant d’un sourire à l’intention de Nakor, tout en fouillant à l’aveugle dans sa petite besace de cuir accrochée au-bas de son dos et camouflée par le pan de sa robe. Ce qui me fait penser, Yggdar, que j'ai un cadeau pour vous… Je vous ai ramené ceci, continua la drow en déposant une petite boîte de métal devant le nain, c’est une herbe à fumer assez grasse qu’on ne trouve dans que le Sud de ce monde. On la dit particulièrement fruité et l’on prône ses vertus apaisantes, j’espère qu’elle sera à votre goût.

'Résumé du post':

Les oreilles de Radwëdh s’affaissent comme elles ne se sont jamais affaissé de toute sa vie lorsque le nain la chasse comme une vulgaire mouche. Penaude, la jeune elfe hausse tout de même des sourcils froncés de colère et une vulgarité en elfique qui traverse malheureusement ses lèvres. C’est une bonne chose qu’il ne puisse comprendre...Enfin, elle assume qu’il ne comprend pas sa langue. Dans un volettement agacé de tissus, elle rebrousse donc les talons et retourne donc s’asseoir à sa place et gribouille, visiblement déçue et quelque peu en colère. Peut-être que si elle connaissait leur langue aussi...Elle devra demander quelques bases à Filingin ou à son Aran, car son premier vrai contact avec un nain a été un cuisant échec et elle ne peut se permettre de ruiner un autre contacte avec ceux-ci : elle a une mission à mener. Elle secoue la tête et se plonge dans son dessin.

Bientôt, la salle est d’un tel brouhaha que l’elfe a du mal à se concentrer. Habituellement, c’est la Symphonie qui la berce parfois, mais pas en ce moment. Et ce n’est point une berceuse pour l’Épervier qui sent ses oreilles bouger furieusement au son de ces dialectes et langages qu’elle ne connaît pas et qui lui donnent bien vite le tournis.
Bientôt, une autre oreille pointue se pointe et l’elfe ne peut s’empêcher d’écarquiller les yeux. Une noirelfe! Ici! Et elle parle le dialecte nain en plus! En fait, elle parle plusieurs langues et semble plutôt proche d’un de ceux-ci. Radwëdh la détaille, ne sachant comment réagir. Un peu comme avec les Arïns, l’Épervier est plutôt...méfiante à leur égard. Pourtant, elle ravale sa salive et tourne une page pour entamer un autre dessin. Celui de cette noirelfe, dont la présence ici intrigue quand même Radwëdh. Elle n’ose tout de même pas s’approcher, digérant encore le fait qu’on l’est envoyé paître quelques minutes plus tôt. D’ailleurs, a ce rythme, elle craint manquer de page pour représenter chaque invité. Ah! Ce sera une excuse pour retourner à sa chambre, loin de l’effervescence qui bouille dans cette salle et qui commence à la fatiguer. Mais pas avant que la cérémonie ne commence bien sûr. Dès qu’elle voit que Filingin à un moment, Radwëdh pose un bref instant sa main sur son avant-bras pour attirer son attention.

-Je vais avoir besoin de toi pour m’apprendre quelques mots en dawis.

Ce qui se passe:

Être Archiruniste était un honneur incommensurable pour un maître runiste. Un honneur plus grand encore que celui d’être forgerune, et d’être un vénérable ancien. Si, bien-sûr, tous les nains étaient fiers de leurs métiers, fiers de leurs cultures, fiers de leurs armées, de leurs dirigeants, de leurs héros, de leurs légendes et de leurs sagas, il était communément admis qu’être runiste était faire partie d’une élite. Une élite secrète, à l’aura resplendissante sur le monde tout entier. Les réactions des étrangers en ce-jour, témoignaient de l’aspect inconnu mais non moins légendaire des runes, et de ceux qui les manient.

Mais malgré tout cela, Yggdar devait supporter ces affronts et l’ignorance et la déplaisante compagnie de ceux que Mogar aura créé sans le vouloir : les humains. Et à côté de ceux-ci, la compagnie de ceux qui furent jadis gardés et protégés par Brisséa l’ursidé. Quelle honte, quelle ignominie…

L’homme à côté d’Yggdar, habillé de fort bien bizarre façon, et répondant au nom de Nakor – nom qu’Yggdar aura eu tôt fait d’oublier – se présente, et tente de flatter l’orgueil chauvin du plus chauvin des runistes, en félicitant l’art et les créations des nains. Alors qu’à côté de lui s’approche Kaëlistravaë, Yggdar, lui, grommèle dans sa barbe quelques horreurs et insultes qu’il tente de garder pour lui, sa pogne gauche serrant davantage sa pipe, tandis que sa main droite tremblote sous les assauts de la frustration et de la colère. Nakor et la reine Elfe semblent échanger un court instant, et voici que Nakor, dans un Khazalide parfait – chose qui agace encore plus le vieux runiste – indique que et sa pipe et sa canne, impressionnent le Roi et la Reine, et qu’ils souhaitent le féliciter pour leur construction mais craignent de ne point en avoir les mots justes.

Soufflant, soupirant comme un bélier de combat après une chevauchée sauvage, Yggdar recommence son numéro d’ours mal-lâché, et grommèle et peste dans sa barbe, agitant sa pogne gauche en direction de Nakor pour lui signifier de le laisser tranquille.

Quelques secondes de calme, et puis c’est au tour d’une voix typiquement naine de déranger le vieil archiruniste. Thordril Hargrund, jeune forgeron, s’était montré d’une curiosité typiquement naine, et, après s’être présenté, demande à voix haute s’il s’agissait bien d’une canne forgerunée, et qui donc aurait pu en être l’auteur. Courroucé d’être ainsi si peu connu du jeune forgeron, le vieux Rhunki tourna son visage vers le jeune, et arquant un sourcil, lui tint à peu près ces mots la, oubliant qu’autour d’eux, plusieurs étrangers comprenaient le Khazalide.

- Jeune barbe, je suis Yggdar Frappe-Rune ! Dit-il enfin après tout ce temps à gronder dans sa barbe. Aspirant un grand coup dans sa pipe, il reprit sans faiblir malgré une voix rocailleuse. Je suis l’un des archirunistes de Molgrunn, et forgerune de mon état ! Cette canne est ma création, sacrebleu ! Yaron ne vous-a-t-il point appris ? Demanda-t-il dans une remontrance que lui seul comprendrait, Yaron étant le demi-dieu pour lequel il vouait une foi sans limite. Et toi, jeune poilu, qui donc es-tu pour demeurer à cette table ?!

Légère hypocrisie encore que celle-ci, refuser d’être inconnu aux yeux d’un jeune nain, et ne point le connaître lui-même alors que tous deux siégeaient à la table que d’aucun pourrait qualifier de table d’honneur.

Mais le calme ne serait point encore offert au vieux forgerune. Car très vite, il entendit une voix familière à sa droite, et le bruit d’une chaise que l’on place. Tournant légèrement son visage, c’est là qu’il la reconnut : T’sisra. La Drow qui avait bafoué les lois royales – et qui avait retrouvé Molgrunn, mais cela, il se garderait bien de le signifier.

Les mots mielleux quittèrent la langue de T’sisra et vinrent déposer de leur robe sucrée, de douces caresses destinées à Yggdar, caresses qu’il n’appréciait guère, car, pensait-il, elles étaient faites pour le flatter et faire en sorte qu’enfin, il daigne l’accepter. Mais la voici qui reprend, et alors qu’elle dépose une boite de métal, explique le contenu qui fleurait bon. De l’herbe à fumer, bien grasse, que l’on trouve dans le Sud.

Très curieux, Yggdar abandonna toute bougonnerie, et ses sourcils se haussèrent dévoilant ses petits yeux malicieux. Gardant sa pipe à la bouche, ses deux pognes épaisses ouvrirent la boite, et le fumet qui se dégagea fut ô combien agréable aux narines du vieil archiruniste. Il ne se priva point, d’ailleurs, de renifler bruyamment, et puis, oubliant qu’il était observé – et baissant aussi par la même les armes de sa fierté mal placée -, il entreprit de saisir un peau de cette herbe. Retournant sa pipe sur la table, il fit tomber l’herbe précédente qui, pourtant, n’avait pas fini de brûler, et alors avait une bonne pincée dans sa main, il bourra cette nouvelle herbe dans la sa pipe ainsi libérée. Il porta enfin le bec à sa bouche, et passant encore son épais index à la peau tannée sous la tête de pipe, la rune d’ignition produisit une légère étincelle bleutée qui, doucement, et uniformément, produisit la combustion de l’herbe à pipe.

Il prit alors une grande et profonde inspiration, et à mesure que l’herbe s’insinuait dans ses poumons, ses vertus apaisantes commencèrent à se faire ressentir. Il expira longuement, fumant comme un dragon, et c’est alors complètement détendu qu’il s’affaissa et qu’un petit sourire – à peine visible – se dessina sur le coin de ses lèvres. Lorsqu’il s’en rendit compte, il se redressa soudainement, et secouant quelque peu son visage, se rendit compte qu’il venait là de perdre la face. Grommelant encore, il avait néanmoins des traits moins durs vis-à-vis de T’sisra, se souvenant alors des propos de Grimeldha qui, plus sage, avait eu tôt fait de dire à Yggdar que tout ceci – Molgrunn et la Grandsalle donc – n’auraient pu exister sans l’aide de la sombre peau.

Alors, il prit quelques bouffées, et comme pour réfléchir, passa la paume de sa pogne droite sur le pommeau de sa canne forgeruné, et s’en saisissant, la fit tapota deux fois sur le sol de pierre, provoquant un trou un peu plus épais que les autres – mais néanmoins petit – et dans un bruit cristallin. Ramenant sa pogne contre l’accoudoir, il se tourna vers T’sisra… Et dit : « Merci, Hazkalkol. »

Résumé runique:

Un roi elfe ! Harald avait eu le toupet de m’installer à côté du Grand-Roi des oreilles pointues ! Quel était donc le plan qui s’était dessiné dans sa caboche ? Peut-être avait-il respiré un peu trop fort des toxines du Kroak que nous avions combattu ensemble, peut-être ce combat lui avait laissé des séquelles plus mentales que physiques, peut-être... Je secouai vivement la tête alors que Artiön s’inclinait, marque de respect universelle, et m’interrogeai sur l’identité du blondinet qui m’avait adressé la parole, plus tôt. J’étais parfaitement incapable de savoir si ces deux-là pouvaient être parents, mais si tel était le cas, j’avais sans doute insulté la Haute Noblesse d’Anaëh. Je ne pus m’empêcher de sourire de nouveau, entre embarras et plaisir mesquin.

La pique du géant m’interloqua une seconde, et je me remémorai alors l’avoir aperçu aux portes, à leur arrivée. Il avait dû me voir également, et avait sans doute prit personnellement le crachat qui les avait accueillis. J'imaginais donc une excuse plausible. Certes, ma réaction était totalement volontaire et les visait particulièrement, mais l'invité n’était pas obligé de le savoir.

« Vous avez l’œil ! Je dois vous décevoir, mais cette réaction n’était nullement liée à votre arrivée. La mauvaise herbe qui se trouvait dans ma pipe à ce moment-là me donnait un goût très désagréable dans la bouche. » Je pris un moment de pause et m’inclinais en retour. « Je n’ai jamais rencontré d’or... d’Elgis de ma longue vie, je peux vous assurer que ma curiosité quant à votre présence dépasse mes propres attentes. »

Cela faisait longtemps que j’eusse usé d'un tel vocabulaire à l’oral. Lors de certains accords commerciaux avec des partis humains, à Thanor, il était nécessaire de faire un effort sur notre parler. En Zagazorn, ces échanges étaient rares, notamment depuis le Voile, qui avait percé notre économie à la source. Réfléchir à tout ça me donnait déjà mal à la tête. Et j’avais faim, affreusement faim. Et soif aussi. Qu’attendait donc notre roi ?

J’entendis alors une voix féminine tout près, et mon sang se figea. Mes craintes s’étaient révélées justes, la Drow serait donc assise à mes côtés. J’étais dans de beaux draps. Je me renfrognai un peu sur moi-même, et attendit qu’elle termine ses salutations. Un peu plus loin, j’entendais la voix terrible de l’ancien qui sermonnait Thordril, et je les plaignis un peu tous les deux. La renommée d’Yggdar le précédait. Ce repas allait être festif.

Une fois que le roi avait salué T’si en retour, je repris d’une voix un peu moins assurée que tout à l’heure.

« J’espère que vous retrouver sous terre, si loin de toute végétation, ne vous met pas trop mal à l’aise. » La politique, ce n’est pas mon truc, pensai-je pour moi-même. « J’imagine qu’on ne bâtit pas d’aussi imposantes structures, chez vous. Comment trouvez-vous Kirgan ? Vous ne vous y sentez pas trop à l’étroit ? »

Bref, des banalités. Il fallait éviter les sujets délicats. Je n’avais aucune envie de parler de mes ancêtres, de la guerre des traîtres et de la perfidie des elfes. Je ne voulais pas aborder l’insulte aux dieux que provoquait la présence de cette race dans notre capitale. Le mot d’ordre que je me fixais était simple : découvrir. Car je n’avais pas menti, ma curiosité envers ce peuple presque inconnu me démangeait.