Voyage en terres inconnues | Sainte-Berthilde [PV Andran]

4e ennéade de Bàrkios
18e année du Onzième Cycle
Sur la route de Sainte-Berthilde

- ♫ Des contes chevaleresques ♪ tu projettes ta voix loin vers l’horizon, profitant de la vibration dans ta poitrine ♪ Où romance rencontre la lame ♫

Ton cheval hennit, donne un coup d’épaule, et après avoir manqué de choir, tu es bien forcée de te redresser. Assise en amazone, les bras tour à tout ouverts puis fermés, lançant tes jambes de manière désorganisée, au rythme des aléatoires mélodies que tu chantais à pleins poumons depuis bien trop longtemps, personne n’aurait jamais pu dire ton voyage dans ces terres inconnues te déplaire.

- Il va falloir que tu trouves de nouvelles paroles un de ces jours Uda. Adrian t’interrompt dans ton improvisation l’air rieur On dirait que ton cheval en a assez.

À l’organiste tu réponds en riant à gorge déployée… jusqu’à ce que l’un de tes sourcils finisse par se lever, te coupant net dans ton élan. Tu te retournes brusquement vers ton gardien, mains sur les hanches et le visage faussement renfrogné.

- Hey ! Je n’y peux rien si je n’ai aucune nouvelle histoire à raconter ! tu roules des yeux Si les Nordiens avaient la bouche aussi grande que les jambes ce serait plus simple !

- Tu étais prévenue. Emmanuelle intervient avec une pointe de sarcasme Les gens d’ici sont bien plus secrets qu’à Soltariel. La guerre fait cet effet-là aux gens.

- Mais ! une mine boudeuse prend ton visage La guerre forge les hommes ! Elle endurcit les combattants ! Elle crée les légendes ! tu lèves des yeux pétillants vers le ciel Où est-ce qu’ils sont passés, les preux chevaliers en armure et leurs histoires des grandes batailles, de demoiselles en détresse et d’infâmes sorciers Noirelfes ?


- Ils se sont probablement perdus quelque part entre tes rêves et ton imagination.

Tu soupires, toujours souriante. Jusqu’ici tu étais déçue oui, mais comment aurais-tu pu ne pas l’être ? Tu avais espéré en croiser d’autres comme lui. D’autres comme l’Eraçon qui t’avait abordé à Sainte-Deina. Tu avais espéré croiser des hommes endurcis par la rude vie Nordienne et des femmes rendues indomptables par le puissant esprit du bouclier de la Péninsule. Mais jusque-là, il n’en avait rien été. Ils étaient grands. Plus grands que ce à quoi la campagne de Soltariel t’avait habitué. Et c’est tout ce que tu avais pu apprendre des Nordiens. Quoiqu’aujourd’hui, peut-être pourrais-tu ajouter qu’ils étaient farouches. Grands et farouches. Méfiants. Prompts à retrousser le nez plutôt qu’à se laisser bercer et amadouer par un air comme les gens du Sud et du Médian.  Et puis… tu ne pouvais pas t’ouvrir à eux comme tu le faisais dans le Sud.
Dans le Sud, invoquer les Djinns et leur demander de t’accompagner dans tes récitals n’effrayait que peu tes spectateurs. Oui, certains s’en trouvaient au départ perturbés. Tu les comprends. Tu sais de première main comme il peut être étrange de voir ses sens excités par ce qui n’est pas là. Seulement il en était toujours pour se laisser faire. Pour partager un instant avec toi. Pour laisser ton Souffle caresser le leur, et ouvrir le cœur au tien d’une manière que rien d’autre au monde ne pouvait imiter.

- On finira bien par trouver quelqu’un.

- Si tu ne trouves personne parmi les habitants de la capitale, il y aura toujours la cathédrale de Cantharel.

- Tu penses qu’ils me laisseront chanter ?

- Emmy sait être très persuasive.

Vous partagez un gloussement. La capitale de Sainte-Berthilde. La voilà. Une occasion de plus d’apprendre un peu plus de ce à quoi ressemble véritablment la Péninsule. Et alors que les sabots de chevaux commencent à frapper le pavé et que les bruissements de la ville se lèvent, tu ferment les yeux, te laisse conduire par ta monture, et avec agilité, tu laisses ta voix fuir vers son registre de sifflet, et tu vocalises d’heureuses acrobaties.

Hors des murs de la capitale berthildoise, Andran était parti pour s'entraîner à jouter, comme il ne le faisait que trop rarement ces temps-ci. À force, il finirait par en oublier les fondamentaux du combat équestre s'il ne se reprenait pas en main. Si un tournoi venait à être organisé dans les prochaines ennéades, le chevalier ne serait pas prêt pour y gagner quoi que ce soit d'autre qu'une bonne raclée. Probablement une chute au premier choc ou une succession coups si mal placés qu'il serait ridicule aux yeux du public. Sans même parler de joutes, il y avait les batailles, et Andran ne tenait pas à passer l'arme à gauche à la prochaine guerre qui pourrait frapper le Royaume.

Cette séance d'entraînement s'était avérée plus longue et éprouvante qu'il ne l'aurait imaginé, ou même voulu. Cela prouvait bien qu'il était temps de s'y remettre, tiens ! Le chevalier s'était exercé avec son épée et avec sa lance, le tout avec son armure lourde sur le dos et sa cape qui flottait au vent comme s'il y était réellement. Pour aller au bout de son idée, son cheval était également lourdement équipé. En tournoi ou en bataille, Andran n'aurait pas le temps de se dégourdir et de se reposer, il le savait bien. Mais, cette journée avait eu le mérite de le lui rappeler, et donc de lui faire du bien, en un sens. Toute douleur n'était pas un mal. S'entraîner dans la douleur n'avait pas que des effets néfastes, finalement.

Andran retourna en ville lorsqu'il sentit qu'il en avait assez pour la journée, ou du moins pour le moment. Il ne cessait de rouler des épaules pour chasser la douleur causées par les courbatures, même si cela donnait l'impression qu'il s'apprêtait à en découdre avec quelqu'un. Il suivit la route sans trop presser sa monture qui devait être exténuée également, même si elle l'intériorisait sûrement comme le faisait son cavalier. Le chevalier mit pied à terre arrivé à l'entrée de la ville, allégeant sa bête du poids qu'il représentait dans cette armure. En attrapant la bride de son cheval, Andran repéra un groupe de cavaliers entrer en ville qui attisa sa curiosité. Ils étaient tous plutôt bien vêtus, et, surtout, ils ne ressemblaient pas à des gens du coin. Ni de Cantharel, ni du Marquisat, d'ailleurs, bien qu'il serait présomptueux de penser connaître tous les nobles et bourgeois du Marquisat. Il existaient pourtant des signes qui ne trompaient pas, même si Andran n'avait que faire du style vestimentaire des uns et des autres, et encore moins de leur apparence.

Le noble nordien tourna la tête lorsqu'il s'aperçut que le groupe, composé de deux femmes et un homme, se dirigeait vers lui alors qu'il les fixait depuis plusieurs minutes. Ce n'était pas son genre de scruter ainsi les personnes qui dévoilaient certaines différence, surtout pour lui, qui était fiancé avec une estreventine, après tout. Andran savait néanmoins que cela n'était pas très bienséant.

« Bienvenue à Cantharel. » leur souhaita-t-il une fois que le groupe fut à portée de sa voix, accompagnant ses mots d'un geste révérencieux de la main. Sa voix s'était retrouvée étouffée et métallisée par la visière de son casque qu'il n'avait pas pensé à relever, elle qui cachait également un léger sourire amical.

Ta gorge est serrée par la surprise, et tes vocalises s’arrêtent net. Après ton passage à Erac, s’il y a une seule chose à laquelle tu ne te serais pas attendue, c’était à être spontanément saluée et accueillie dans les grandes cités Nordiennes. Les gens y semblaient tellement moins chaleureux, ou du moins, tellement moins expansifs que les gens du Sud. Peut-être finalement ce côté taciturne n’était-il que l’apanage des Eraçons.
Piquée dans ta curiosité, tu changes légèrement ta course, invitant ta monture à la rapprocher de là d’où venait la voix. Tes yeux cherchent en même temps d’où viennent les salutations, pour sans tarder remarquer le seul être à la ronde dont les paroles auraient ainsi pu être étouffées. Ta main s’est levée pour le saluer, sur ton visage un large sourire s’est dessiné, et à peine arrivée, voilà que ton imagination se laissait emporter.

- Bonjour ! tu finis dans un sursaut par te rappeler des politesses, et lui rendre la révérence Merci.

Dans son armure l’homme est grand. Immense même, de ton point de vue. Et sa voix, même ainsi étouffée sonne à ton oreille comme légèrement marquée par l’usure. Ainsi sans voir son visage tu le devines dans la force de l’âge, mais aux portes de l’âge mûr. Comme Emmanuelle, comme Adrian, quittant définitivement la jeunesse pour entrer dans l’âge des enseignants, de ceux qui profitant d’une sagesse déjà acquise et de forces toujours présentes commencent à préparer leur héritage. À tes yeux il est parfait. Il est exactement celui que tu voulais rencontrer. Il est celui qui pourrait tout te raconter. Car si l’armure qu’il porte n’est pas juste un apparat, il s’est battu et il se battra. Et pour chaque combat qu’il a livré, c’est un conte que tu peux emporter.

- Vous êtes chevalier, je me trompe ?

De la qualité de son équipement à sa posture – quoique cette dernière ait eu l’air de pâtir d’un certain épuisement – en passant par tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin au symbole d’un ordre, tout t’était prétexte à voir dans cet homme ce que tu voulais désespérément qu’il soit.

- Vous avez dû en vivre des choses en tant que chevalier à Sainte-Berthilde !

Tu le regardes, les yeux pétillants, comme attendant qu’il se transforme soudainement en le conteur qui te partagerait l’histoire de sa dernière rencontre avec les grands dragons. Tes gardiens eux, plus terre-à-terre, et surtout, plus au fait de la réalité de ce monde que tu ne l’étais, finirent par vous rejoindre, tous les deux affichant un air gêné.

- Bonjour ! Adrian engage, après une révérence à son tour Veuillez nous excuser. il pose une main contre son torse Adrian Pagani. Voici mon épouse Emanuelle il désigne la dame de la paume de la main et notre élève Demetria. Je suis organiste, mon épouse est harpiste, et quant à Demetria, elle est… curieuse.

- Nous sommes de Soltariel. Emmanuelle intervient à son tour C’est la première fois que Demetria voyage dans le Nord.

- Je voulais m’imprégner un peu de la culture. tu roules des yeux en direction de tes professeurs, décidément trop habitués à te traiter comme une petite enfant Pour nourrir ma musique. C’est pour cela que les histoires de la chevalerie m’intéressent autant.

Calmée, tu offres un sourire au pauvre homme forcé de subir cet accostage surprise, éloignant par la même occasion légèrement ton cheval de lui, comme pour lui rendre un peu de son espace. Effectivement, là-dessus tes professeurs n’avaient pas tort. Tu es probablement trop curieuse pour ton propre bien.

Devant le caractère extraverti de la jeune femme à qui il n'avait que simplement souhaité la bienvenue, Andran ne put s'empêcher de plisser les yeux et les sourcils d'un air interrogatif. Il lui adressa une révérence polie pour acquiescer à sa question sur son statut de chevalier, même si le commentaire suivant le laissa songeur. Elle évoquait très certainement les dernières guerres ayant frappé le Royaume et auxquelles il avait participé, si ce n'est les plus anciennes. Andran n'était plus à jeune chevalier, et il avait connu son lot de batailles, comme d'autres choses sans doute.

« Pas plus qu'un autre, j'imagine… » se contenta-t-il de répondre en haussant les épaules. Les chevaliers étaient tous des guerriers, et, dans le Nord, il avait l'habitude de tous les voir au combat, pour quelques exceptions près. Était-ce si différent, au-delà des frontières du Médian ? « Enfin… je n'en sais rien… cela dépend de ce que vous entendez par “des choses”. »

Ce n'était pas une question que l'on lui posait régulièrement, même venant de ceux qui venaient de loin. Il n'était pas du genre à s'interroger sur son vécu, puisqu'il ne comptait pas raccrocher les armes et l'armure de sitôt. Il était encore moins friand à étaler les faits d'armes pour impressionner autrui. Andran laissait les autres les raconter à sa place, quand cela était possible : la reconnaissance des autres était plus agréable que de la fanfaronnade. Lorsqu'intervinrent les deux compagnons de l'inconnue, Andran s'inclina une nouvelle fois pour une révérence gracieuse, sans omettre d'ôter son casque, cette fois-ci. À peine relevé qu'il passa la main dans les cheveux pour se recoiffer. Il leur adressa un sourire chaleureux.

« Pour ma part, je suis Sire Andran Straggen. » se présenta-t-il à son tour de sa voix probablement très rocailleuse pour les gens du Sud. « C'est un plaisir. »

Si Andran faisait montre de politesse et de courtoisie, il ne savait pas comment appréhender des personnes comme des musiciens. S'il n'était jamais allé dans le Sud, il n'ignorait point que les mœurs et la société se voulaient plus souples qu'ici, dans le Nord. La magie, les étrangers, la musique, et bien d'autres sujets. De ce fait, le chevalier n'avait pour habitude de côtoyer de telles personnes, puisqu'ils faisaient en sorte d'éviter les réactions intempestives des nordiens, plus enclin à la méfiance. Andran n'était pas aussi catégorique, et, de toute façon, chasser les musiciens n'était pas une activité qu'il pratiquait couramment.

« Et qu'est-ce que vous voudriez que je vous raconte, comme histoire de chevaliers ? » demanda-t-il en plissant le front et les yeux. « Je ne sais pas si, en tant que chevalier du Nord, je suis bien différent des chevaliers du Médian ou même du Sud. » ajouta-t-il, portant la main à la barbe d'un air pensif. « J'ai une armure, une épée, un cheval, je bataille, je joute… rien de bien extraordinaire, je crois. »

Les hommes ne se rendent jamais compte de ce qui les rend spécial. Parce que ce qui rend un homme spécial est souvent sa normalité. Ce n’est qu’une fois opposée à la normalité d’un autre que l’on réalise notre normalité spéciale. Et malheureusement, ces oppositions ne finissent pas toujours bien. Quoi qu’il en pense, quoi qu’il en dise, tu sais sa normalité bien différente de celle des chevaliers du Sud. Tu as entendu trop de rumeurs, trop d’histoires, trop de racontars pour accepter qu’il en soit autrement. Les avis que les Suderons ont des Nordiens, et les avis que les Suderons disent les Nordiens avoir d’eux… il est impossible que sa normalité ne ressemble à celle que tu connais.

- Une armure, une épée, vous joutez et bataillez, mais vous ne le faites pas aux mêmes occasions ! tu renchéris Je ne connais pas vraiment bien la chevalerie, mais même si j’imagine que votre rôle doit être le même partout, les terres du Nord sont un univers différent. On a connu des conflits dans le Sud, un peu comme partout, mais ce n’est pas notre chez nous qui a été marqué par le passage des Noirelfes, et puis nous n’avons pas de frontières communes avec les Wandres, ni avec Anaëh. tes yeux brillent de curiosité Vous êtes tout près de tout vous dans le Nord ! Pour le meilleur et pour le pire. Vous êtes la forteresse qui garde la Péninsule ! Ça doit bien venir avec des histoires à raconter !

Des histoires que certains préféreraient oublier. La guerre n’est jamais agréable que racontée dans les épopées. Car son véritable visage en est bien loin. La guerre n’est ni noble ni belle. La guerre est sale, abjecte et réductrice. La guerre est sans honneur, et réduit tous les guerriers au même niveau de bestialité… à moins qu’ils ne souhaitent abandonner les leurs au triste sort que leur promettent leurs ennemis.
Mais tout cela tu ne le sais pas. Tout cela tu ne le réalises pas. Et tes gardiens – jusqu’à un certain point – non plus. Tels étaient les privilèges de votre bourgeoisie. Protégée des peines paysannes par votre fortune, protégée des devoirs nobles par votre basse ascendance. Protégée au point que même une enfant comme toi puisse oublier le poids de ses origines.

À mesure que Demetria énumérait avec passion tout ce qu'un chevalier du Nord comme Andran avait pu vivre depuis plusieurs années, ce dernier ne put retenir un sourire à pleine dents. Rares étaient les occasions de raconter de tels évènements à qui voulaient en dresser des contes héroïques ou des chants glorieux. Andran était le premier à raconter ses faits d'armes de manière froide et brutale, car c'est ainsi que l'on vivait dans le Nord la menace permanente des invasions. La guerre ne laissait pas toujours sa place à l'inspiration et la fantaisie, même si l'on pouvait toujours s'y distinguer par sa bravoure et son dévouement. L'adrénaline des batailles avaient souvent tendance à évincer vos plus profondes valeurs, mêmes celles d'un chevalier attaché à son honneur et à sa compassion. Cela rendait les batailles brutales et violentes, à l'instar d'une charge de cavaliers lourds. Pourtant, un écuyer trouve souvent l'inspiration dans les contes et les histoires dressant le chevalier comme un héros. C'eut été le cas d'Andran lui-même.

« Vous avez sans doute raison. » répondit-il en haussant les épaules. « À force de guerroyer wandrais et noirelfes, il m'est difficile d'imaginer la vie d'un chevalier autrement. Je me bats depuis plus de vingt ans, je peux effectivement vous dire que j'en ai vu passé, depuis les guerres de la fin du Xème Cycle. » Andran plissa le front, comme s'il s'apprêtait à raconter tous ses souvenirs dans les moindres détails. « J'ai participé à de nombreuses batailles contre les Noirelfes, les Wandrais, tout comme à des “batailles” moins épiques… contre des bandits, des créatures et j'en passe… » conclut-il en agitant les mains pour signifier que les exemples étaient multiples.

Après vingt années à brandir l'épée, Andran pouvait affirmer avoir connu son lot de batailles. Pourtant, il était loin d'avoir dit son dernier mot, craignant que cesser de batailler n'équivaudrait qu'à cesser de vivre. Mais il était un chevalier d'Othar. La guerre avait une saveur différente pour lui comme pour n'importe quel fidèle du Dieu Coléreux. Cela pouvait même la rendre plus plaisante à certaines occasions qu'à d'autres. Plus l'ennemi était vaillant et puissant, plus la bataille était intense. Lorsqu'il s'agissait de repousser un ennemi maléfique, de protéger autrui ou servir la justice, la guerre était légèrement moins difficile à regretter. Bien entendu, elle emportait son lot de morts et de blessés, et Andran n'avait pas échappé à la règle, malheureusement, en perdant de proches amis. Il était souvent difficile de raconter ces choses que les gens craignent : la mort, le sang, la maladie… Les protégés ne voyaient pas la guerre comme la voyaient les protecteurs.

« Je ne saurais choisir quel évènement vous décrire parmi tous ceux que j'ai vécu. Toute bataille est intense et éprouvante à sa manière. » expliqua-t-il, se grattant l'arrière du crâne d'un air pensif. « Vaincre un Eldéen demande beaucoup de discipline et concentration car il est un ennemi très doué. Les Wandrais sont des guerriers différents, moins prudents et moins disciplinés… moins nombreux également. » Andran écarta les mains avec un sourire quelque peu timide. « Vous avez certainement une meilleure idée que moi de ce que vous voulez savoir. Quelles histoires vous intéressent le plus ? »