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| [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord | |
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Geoffroy d'Oësgard
Humain
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| Sujet: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Sam 27 Mar 2021 - 15:08 | |
| An 18 du Cycle XI, Bèrkios, Oglicos de la quatrième ennéade Kirgan, aile des Péninsulaires Ansleubane d'OësgardUn nouveau jour se lève sur Kirgan, et pourtant la lumière du soleil ne l'atteint pas. La baronne péninsulaire a décidément bien du mal à s'accoutumer de cette vie sous terre, sans l'air frais ni la lumière de la surface. Non pas que sa chambre ne soit mal éclairée, loin de là ; la clarté des logis nains est étonnante, malgré leur vie troglodyte. Se sentir enfermé sous terre depuis tant de jours, et ce même si les salles peuvent être plus immenses que dix fois la grade salle du château de Serramire, devient pesant pour la nordienne qu'est Ansleubane d'Oësgard. Levée à une heure bien matinale, du moins le pense-t-elle en l'absence de jour, la baronne de Péninsule se prépare. Se délectant de quelques entremets apporté par un nain silencieux, la Dame a ensuite troqué sa robe de nuit azur pour une robe de jour aux couleurs pourpres. Bien que la coupe puisse être considérée comme simpliste aux yeux des dames de cour médianaises, le vêtement à ceci de pratique que la nordienne n'eut besoin d'aucune aide pour la revêtir. La Dame accessoirise son apparat d'une cape bleutée rehaussée de fourrure fauve et de bijoux avant de compléter sa tenue de son éternelle tiare, rehaussant une coiffure à la fois simple et élégante. C'est ainsi apprêtée que la baronne retrouve ses chevaliers qui patientaient, signalant leur sorti des appartements qui leurs sont prêtés. Le chemin ne se fait pas long, car leur premier arrêt est tout proche. En effet, c'est devant les appartements alloués à une autre Dame de Péninsule que l'escorte oësgardienne fait escale. Nulle autre que la Dame de Fernel, Louise de son prénom, est l'un des rares, sinon la seule, autre femme présente à cet évènement qui soit de la même nation que la noble péninsulaire, et de la même cour ducale qui plus est. Et bien que toutes deux ne soient pas du même rang sur l'échelle des pouvoirs du royaume des Hommes, la serramiroise a tout de même piqué l'intérêt de l'Oësgardienne. Que la Dame d'une simple seigneurie ait été invité au Zagazorn, au même titre qu'un Baron ou même un Duc, reste en soit un exploit. Cela prouve que la Dame de Fernel a su se montrer d'un quelconque intérêt pour les Nains, d'une manière ou d'une autre. De ces fait la Heinster s'en montre fort intriguée, d'autant plus que la première impression qu'elle eut à son contact n'a pas été mauvaise. L'on frappe à la porte des appartements fernelois et quelqu'un s'enquiert de cette impromptue visite. - Le bonjour à nos voisins de Fernel. Salue dignement le chevalier d'Oësgard. Voulez-vous dire à Dame Louise de Fernel que Son Honneur Ansleubane d'Oësgard souhaiterait s'entretenir avec elle, je vous prie ?Leur requête entendue, les Oësgardiens patientent poliment au devant des portes qui leur sont de nouveau closes, le temps au moins de recevoir une réponse de la part de leur voisine. Une voisine qui l'est aussi bien en cet instant dans ce couloir qu'elle l'est au regard de la position de Fernel aux pieds des Monts d'Or, comme l'a ironiquement remarqué la Dame d'Oësgard en son fort intérieur. |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Dim 28 Mar 2021 - 20:01 | |
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La porte fermée, c’est un Enguerrand au teint verdâtre qui appuie son front contre l’entrée, les yeux mi-clos. D’une chambre attenante, un autre homme avance à son tour, en chemise, les mollets à l’air, les cheveux en pagaille, un œil collé et pas l’autre.
- Enguerrand…Par Neera, quel est ce vacarme ? Tu vas réveiller notre Dame…ou Tristan. - Chuuuuuut….
Enguerrand vient de lever sa main lentement, très lentement, avant de poser son index sur sa bouche, le front posé contre la porte, les yeux douloureusement fermés cette fois.
- Ne parle pas si fort, par pitié. - Qu’est-ce que tu fais près de la porte ? Tu as besoin d’un pot de chambre ?
Enguerrand pose la main sur sa bouche, retenant un affreux reflux et secoue la tête, avant de s’éloigner de la porte.
- Je vais réveiller Dame Louise. Allez tous vous habiller bon sang, nous avons de la visite. - De la visite...? - Oesgärd. La Baronne. Là dehors qui attend. - …
Aymeric s’éloigne pour aller éveiller les autres tandis qu’Enguerrand heurte en douceur la porte de la chambre de la châtelaine :
- Dame Louise, Dame Ansleubane demande à vous voir.
Silence. Long silence.
- Dame Louise ? Tout va bien ?
Silence. Enguerrand plisse les lèvres et entrouvre la porte.
- Dame Louise ?
Il verra le lit défait, une robe au sol, une parure de saphir abandonnée là, mais point de châtelaine. Aussitôt dégrisé, il ouvre la porte en grand, pâle, le cœur battant. Elle n’est pas là. Il sort et rejoint les autres, occupés à s’habiller.
- Elle a disparu ! - Hein ? Quoi ??!
Dehors, dans le couloir, la délégation d’Oesgard patiente, bien sûr, jusqu’à ce qu’une voix se fasse entendre au loin, une voix qui accompagne un pas souple, rapide et pressé.
- Votre Honneur !? Vous êtes matinale !
Louise. Louise qui revient de l’extérieur, les longues boucles de cheveux marron librement répandues sur les épaules, les joues rougies par le grand air, sa cape doublée voltigeant à chaque pas d’une vivacité totalement rafraichissante, bien loin de l’élégance de sa tenue de la veille. Elle est vêtue en cet instant comme elle l’est tous les matins à Fernel pour faire le tour de sa seigneurie, à cheval, de bottes souples, de braies et d’une chemise agrémentée d’un gilet proche du corps. C’est littéralement une autre personne, plus vive, plus souriante, l’œil luisant de bien-être d’avoir pu se promener au-dehors. Elle s’arrête pourtant à un pas de la baronne et des chevaliers, s’inclinant avec élégance, tout sourire.
- Je ne m’attendais point à recevoir de la visite et, pour tout vous dire, mes hommes dormaient encore quand je me suis faufilée dans le couloir pour aller prendre l’air. Je vous recommande cette sortie du matin, d’ailleurs, l’air est vivifiant et la vue sur les montagnes est tout simplement magnifique.
La châtelaine offre un radieux sourire à la baronne puis se dirige vers sa porte, qu’elle ouvre.
- Votre Honneur, si vous voulez vous donner la peine d’entrer.
A l’intérieur, les quatre hommes sont debout, habillés et prêts, attendant les ordres de Louise. Elle attendra que la baronne et sa suite soient entrés avant de gratifier son maître d’armes d’un clin d’œil espiègle et discret.
- Détendez-vous Enguerrand, tout va bien. Auriez-vous l’amabilité d’aller quérir de quoi nous restaurer, je vous prie ?
Elle attendra que ses hommes soient partis avant d’ôter sa cape, révélant une tenue peu conventionnelle pour une dame mais à la praticité éprouvée. Elle invite également la baronne à prendre place dans un siège garni de coussins, ne cessant de sourire.
- Que me vaut l’honneur de votre visite, Baronne ?
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| | | Geoffroy d'Oësgard
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Sam 17 Avr 2021 - 21:00 | |
| Ansleubane d'OësgardOësgard attend, Oësgard patiente. Il est naturel, après tout, que les fernelois ne soient pas encore apprêtés si tôt le matin. D'autant que le soirée de la veille a été animée, si l'on en crois les bruits de couloirs. C'est que les oësgardiens s'en sont bien gardés, la Baronne s'étant retirée en prétextant fatigue et mal de santé. Il aurait été mal avisé de révéler aux nains le profond malaise ressenti par la présence de leurs invités aux longues oreilles, et en particulier de celle à la peau grise. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas de la chambre que vient la voix claire de la Dame de Fernel, mais du couloir. Avec une surprise contenue l'oësgardienne se tourne vers elle, détaillant aussitôt son apparat inhabituel. Point de robe portée par la noble Dame mais des braies, et une chemise. Une apparence qui donne à Louise de Fernel plus des aires de vagabonde aisée et de garçonne que de femme de la noblesse, ou même que de femme tout court. Si le Baron d'Oësgard en aurait été choqué, voire offusqué, il en est autrement pour la Baronne. Amusée lui correspond mieux, ou intriguée. Oser ainsi se vêtir alors que la Dame représente, en un sens, les Dames de péninsule, est fort inapproprié. A l'occasion d'un mariage royal, qui plus est ! Une chance que les nains ignorent l'étiquette péninsulaire, autrement quelle image décadente cela leur aurait donné de la noblesse du Royaume des Hommes ? Ne se formalisant pas à cet aspect, du moins pas de manière visible, la Baronne d'Oësgard rend à la châtelaine de Fernel un sourire cordial. - Cela semble une idée formidable, nous y penserons pour les jours à venir.Répondant à l'invitation de la ferneloise la Baronne est ses chevaliers la suivent à l'intérieur de ses appartements. Là ils saluent les gens de Fernel, remarquant sans le montrer leurs mines peu fraîches et le rangement hâtif de la salle. Les hommes de Fernel s'en vont quérir de quoi sustenter ces Dames tandis que les oësgardiens s'installent, la Baronne prenant place face à la ferneloise. - Eh bien, je souhaitais profiter de ce début de matinée afin de converser, entre Dames de la Péninsule, avant que les occupations de la journée ne nous prennent, vous et moi. Entre Nordiennes, si je puis dire. Après tout, nous appartenons au même duché, n'est-ce pas ?A ces mots, Ansleubane émet un sourire amical. Ne pas se retrouver seule Nordienne si loin de ses terres conserve, pour sûr, un coté rassurant. - Comment avez-vous trouvé la cérémonie d'hier ? Leurs coutumes sont bien différentes des nôtres, ne trouvez-vous pas ? |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Lun 19 Avr 2021 - 10:57 | |
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Elle attend que la Baronne soit installée avant de prendre place elle-même sur une petite chaise de bois sculpté. Elle a encore les joues toutes rouges d’avoir été au grand air, de façon si matinale, le sourire aux lèvres. La journée a plutôt bien commencé pour la châtelaine, elle a pu passer un peu de temps avec un représentant du peuple Nain, un représentant qui parle plutôt bien sa langue, de sorte qu’ils ont eu une très intéressante conversation. Elle a le cœur léger en ce moment, le cœur léger, les joues rouges et les cheveux passablement décoiffés ici et là, à cause du vent.
- Nous appartenons au même Duché, en effet, même si je n’ai jamais eu le plaisir de me rendre en Oesgard.
Assise bien droite, les mains nouées sur ses cuisses ainsi qu’elle le fait toujours, elle observe la Baronne d’un œil luisant. Elle est très belle, Ansleubane. Vraiment très très belle. Un joli teint, un visage fin, un air d’intelligence qui donne envie de faire confiance, probablement le meilleur atout charme du Baron, c’est une certitude, un atout tout en contraste avec sa suite qui ne sourit guère, une suite au visage dur et fermé. Des Hommes du Nord, il n’y a pas à s’y tromper.
- Le seigneur de Höginheim est venu à Fernel en compagnie de son fils présenter ses condoléances pour la perte de ma mère. C’est là le seul contact que j’ai jamais eu avec Oesgard, pour tout vous dire.
Louise se souvient du noble sire qui était présent ce jour-là. Digne, grand, posé, il avait fait forte impression sur la châtelaine par son calme et cet apaisement qu’il affichait alors. Un calme probablement acquis par l’âge et l’expérience. Quoiqu’il en soit, elle ne l’a pas oublié.
- Avez-vous de ses nouvelles, d’ailleurs ? J’espère qu’il est en santé.
Un autre sourire avant de poursuivre, d’un ton enjoué, afin de répondre à la question de la baronne.
- Quant à la cérémonie d’hier, je dois bien vous avouer qu’elle était bien plus grandiose que ce à quoi je pouvais m’attendre. C’était un événement exceptionnel et je mesure ma chance d’être ici.
Ce qui est tout à fait vrai et son plus exact ressenti.
- Pour être honnête, mes hommes m’ont fait un compte rendu détaillé de leur séjour à Thanor, dernièrement, donc je savais plus ou moins à quoi m’attendre, en matière de banquet, de festivités et d’ambiance. Vous avez pu vous-même constater qu’ils ont réitéré leur exploit ici, ce qui explique leur teint brouillé…
Elle a un petit rire. Enguerrand a vraiment une très mauvaise mine ce matin et Louise ne l’a jamais vu en cet état. Il a du passer une très très mauvaise nuit, c’est une certitude.
- Par contre, j’ignorais qu’il y aurait ici des Elfes et une Drow notamment. Je ne vous cache pas que le Roi d’Anaeh m’a littéralement effrayée. Est-ce possible d’être aussi grand et large à la fois…Quant à cette sombre créature…je n’en dirai pas plus. Vous savez tout aussi bien que moi de quoi sont capables les Noirelfes, après tout…
S'il y a un fief qui sait à quel point les Drows sont ignobles, c'est Oesgard, très justement. Donc elle ne s'étend pas sur le sujet, de crainte d'incommoder la jolie baronne.
- Leurs coutumes sont différentes mais je les trouve fascinantes. Il y a beaucoup à apprendre des Nains. Et ce sont de joyeux compagnons. Et vous, Baronne, comment avez-vous trouvé la cérémonie?
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| | | Geoffroy d'Oësgard
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Sam 24 Avr 2021 - 9:44 | |
| Ansleubane d'OësgardUne femme décidément intéressante, se dit la baronne, tout en l'écoutant, et en l'observant. Les cheveux décoiffés, le visage rougie, les vêtements d'hommes, tout cela diffère de la blonde oësgardienne au teint blanchâtre, aux lèvres roses et à la mise impeccable. Du moins, aussi impeccable qu'elle l'a pu sans l'aide des ses habituelles Dames de compagnie. Quel dommage qu'elles aient dû rester à Oësgard pour certaines, ou à Thanor pour celles qui ont fait le voyage jusque sur les terres des Nains. Mais le protocole est ce qu'il est, et il a fallu choisir. Un ravissant sourire d'amusement étend les lèvres d'Ansleubane à l'évocation du seigneur de Högnheim. Le regard pétillant de la jeune femme se tourne discrètement vers l'un de ses accompagnants, ce dernier restant presque de marbre, avant que l'attention de la blonde Dame ne revienne vers son interlocutrice. La Dame de Fernel ne s'en est donc pas encore rendu compte. Elle continue, toute souriante et enjouée, aussi l'oësgardienne l'écoute sans l'interrompre. L'avis de la brune serramiroise s'avère instructive, et un brun étonnant. Ainsi la Dame de Fernel n'était pas accoutumée aux faste des tables naines, signe que les relations qu'elle entretient avec eux ne sont encore que récentes. Plus récentes encore que celles d'Oësgard. Pourtant elle a été invitée, au même titre qu'eux-mêmes, par la Voix de Thanor. Pour Ansleubane, cela est signe de deux choses : la première est que Louise de Fernel, qui se trouve face à elle, n'est pas une femme que l'on devrait négliger. Aussi petite que soit sa seigneurie, elle est tout de même parvenue à s'attirer la sympathie des nains. la Baronne d'Oësgard sait qu'il ne faut pas juger le potentiel des gens à la taille de leur seigneurie, et cela c'est d'ailleurs le seigneur de Höginheim que le lui a appris. La seconde chose à retenir que qu'Oësgard devrait se méfier de ses acquis, et ne pas surestimer leur primeur sur le commerce avec le Zagazorn. Sans quoi, ils pourraient bien vite être dépasser. Un renforcement des relations engagées avec le peuple nain est donc sérieusement à envisager, mais convaincre les Seigneurs du bouclier Nordien ne sera pas chose aisée. Surtout en considérant cet autre point qui fait office de cheveu dans la soupe. La présence des elfes, dont non moins que leur roi, et même d'une noirelfe au teint albâtre. Que cela signifie-t-il ? Une alliance serait-elle à prévoir ? Peut-être même à redouter ? Y aurait-il un lien avec cette autre observation, faite lors des visites de Thanor ? Des questions, qui resteront pour l'instant sans réponse. Car l'humeur de la conversation présent est au plus optimiste, et que les sujets sérieux viendront en temps voulu. Harald de Höginheim- Le Seigneur de Höginheim, reprend la baronne, sourire aux lèvres, un homme digne d'intérêt. Il est difficile à cerner, mais un seigneur loyal. Il me semble qu'il se porte bien. Pour nous en assurer, pourquoi ne pas demander à quelqu'un de plus à même de répondre ?Avec un soupçon de malice dans la voix, Ansleubane se tourne alors vers le plus jeune des deux chevaliers qui l'accompagnent. - N'est-ce pas, Sire Harald ? Comment se porte notre cher Seigneur de Höginheim ?Le visage du chevalier se meut d'une expression lasse une fraction de seconde, avant de se rétracter. Le chevalier en question est un homme grand et musclé, les épaules larges, le visage jeune d'une vingtaine d'année tout au plus. Ses pupilles sont d'un gris d'eau rares, sa chevelure blonde d'argent est coupée courte, et sa barbe soigneusement rasée. - Père se porte bien, Vôtre Honneur, Dame Louise. Néera lui apporte bonne santé, et le puissance d'Othar ne l'a toujours pas quitté malgré son âge.A ces mots, le chevalier se masse machinalement l'épaule, comme si un souvenir venait de réveiller une douleur invisible. - Je suis ravie de l'entendre. Et comment avez vous trouvé Fernel, lorse que vous l'y avez accompagné ?- Fernel ?Bien que le visage du chevalier reste inchangé, son ton est emprunt d'une gène à peine perceptible. - C'est un endroit... Charmant. Les paysages sont... Beaux.Le jeune chevalier force un sourire maladroit envers la Dame de la Seigneurie sus nommée, un tantinet désemparé. - Nous n'y sommes pas resté longtemps. Conclue-t-il, sur un ton d'excuse. - Bien ! S'exclame la Barone d'Oësgard, un léger rire dans la voix et dans le regard, avant de se tourner à nouveau vers la ferneloise. - Il faudra bien que j'aille découvrir ce charmant endroit, en ce cas. Peut-être y trouveront-nous une occasion, Dame Louise ?La blonde Dame émet un léger rire amusé, regardant en coin son chevalier à la mine un brin renfrognée. - Je ne cache pas que la présence de ces elfes nous a également surpris, et en particulier celle de leur roi. Reprend la baronne, sur un ton plus sérieux. Saviez-vous qu'ils ont vogué vers Naelis, il y a peu ? Vous n'ignorez peut-être pas les conflits qu'il y a eu au Royaume de Naelis. Et si vous l'ignoriez, je vous l'apprend. Il est certains que les elfes n'y sont pas étrangers.La noble Dame soupire d'un air soucieux. - La présence de cette noirelfe au banquet du roi des Nains nous est également préoccupante.A ces mots, la main du chevalier oësgardien le plus âgé présent se place sur le pommeau invisible de son épée absente. - Nous, oësgardiens, savons mieux que quiconque dans le Royaume de Péninsule ce dont sont capables ces créatures impies.Comme pour modérer ses propos, la jeune femme marque légèrement une pause. - Quelque chose se trame, Dame Louise. Nous le pensons, et notre certitude se renforce après avoir assisté à la cérémonie. Le peuple Nain. Le peuple Dawi, comme ils se nomment. Leurs coutumes sont certes différentes des nôtres, et pourtant ils ne sont pas si différents. Je crois bien me souvenir que vous avez eu l'occasion de visiter Thanor, tout comme nous ? Avez-vous remarqué l'activité qui s'y mène ? Il semble que Kirgan, également, soit le même cas.Le regard bleuté de la baronne se pose alors plus intensément sur le visage de la Dame de Fernel. - Quelque chose se trame, nous en sommes certains, et le Royaume de Péninsule ne doit pas se trouver au dépourvu. Vous semblez être une femme intelligente, Dame Louise, et je souhaiterai avoir votre avis. En savez vous plus, sur ce sujet ? Et que pensez-vous de cela ? Si, comme nous le pensons, quelque choses se prépare, alors nous ferions mieux de travailler de concert. En tant que Dames du Royaume de Péninsule, en temps que Nordiennes, n'est-ce pas là notre devoir ? Alors je vous écoute, Dame louise. |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Sam 24 Avr 2021 - 15:14 | |
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Louise hausse un bref instant un sourcil avant d’offrir un large sourire à la Baronne et à Harald. Elle ne l’a absolument pas reconnu. A dire vrai, elle était en plein deuil et n’avait conversé qu’avec le seigneur de Höginheim, pas son fils, lorsqu’ils sont venus à Fernel présenter leurs condoléances. Cela dit elle le reconnait pourtant, tout en constatant en silence qu’il a changé depuis la dernière fois qu’elle l’a vu. Il était silencieux, le voilà devenu taciturne, comme s’il n’avait absolument aucune envie d’être là. Il se dégage de sa personne un air d’ennui parfaitement perceptible, y compris lorsqu’il a ce tout petit aparté avec la Baronne. Louise écoute, bien sûr, tout sourire, avant de reprendre :
- Je suis heureuse de savoir votre père en santé tout autant que de vous revoir, Sire Harald. Transmettez donc mes salutations à votre père quand vous le reverrez, voulez-vous ?
Elle sait gré à Harald de ne pas avoir expliqué dans quelles circonstances ils se sont rencontrés. Le décès de sa mère est un souvenir particulièrement pénible qui a eu lieu en son absence. L’évoquer est toujours difficile.
- Vous êtes la bienvenue à Fernel quand cela vous agrée, il n’est point besoin d’occasion vous recevoir son voisin.
Louise reporte toute son attention sur la Baronne qui expose soudain, entre deux sourires, la situation de Naélis. La châtelaine écoute, bien sûr, non sans se poser des questions. Naélis, c’est loin. Très loin. Elle n’y a jamais mis les pieds et pour cause. La seule fois où elle s’en est vaguement approchée, les gens ne parlaient que de conflits. Elle n’avait qu’une petite escorte de trois hommes, elle n’a pas tellement cherché à en savoir plus, alors plongée en pleine débâcle personnelle. Elle n’en avait tout simplement rien à faire, tout ce qu’elle voulait, c’était oublier le sourire d’un homme et les mots qu’il a écrits sur un morceau de parchemin, des mots gavés au fer rouge dans son esprit troublé.
Les choses ont changé. Si les souvenirs restent, leurs impressions sur elle s’estompent et elle parvient désormais à se concentrer sur tout ce qu’il se passe, que ce soit à Fernel ou ailleurs, pour autant que cela éveille son intérêt. Et cet intérêt a été précisément éveillé la veille par ce mage qui est venu lui parler, à son grand étonnement d’ailleurs. Louise esquisse un sourire et croise les doigts sur ses genoux.
- Je n’en ignore rien, Baronne. Les nouvelles vont vite et le roi régent de Naelis m’en a brièvement parlé hier soir, lors de notre brève discussion. Il y a fait allusion, tout au plus. Braähm du clan Main-Ferme m’en a dit lui aussi quelques mots ce matin, lors de notre promenade. Ce sont des choses qui concernent les plus grands de ce monde. Cette sphère politique est bien trop élevée pour que je puisse avoir une quelconque connaissance de ce qu’il s’est tramé là-bas. Cela dit…si leur roi est effrayant, ils ne le sont pas tous. J’ai eu l’occasion de parler longuement avec une des leurs, une demoiselle de plusieurs fois mon âge. Charmante.
Oui, on peut dire que la journée d’hier a été riche en rencontres et en découvertes de tous genres. Louise sourit en songeant à cette tiare elfique qui est rangée dans ses coffres. Un cadeau merveilleux offert par Radwedh.
- Quant à cette Noirelfe, elle possède l’estime du Roi Harald, Baronne, assez en tout cas pour être présente à sa table et à son mariage. Même si j’ai trouvé – et trouve toujours – cela terriblement déplaisant en regard des événements qui ont secoués la Péninsule à cause de ces créatures, je ne remettrai pas en cause sa présence ici. Tant qu’elle reste loin et ne m’approche pas, cela me convient très bien.
C’est le moment que choisit Enguerrand pour revenir à l’appartement, les mains encombrées d’un large plateau sur lequel sont déposées des victuailles en nombre. Louise porte la main à ses lèvres et retient un sourire.
- Enguerrand, par tous les Dieux, il y en a pour tout une troupe ! - Ce n’est pas moi qui ai composé cet assortiment, Madame, c’est un Dawi, je lui ai dit qu’il y avait beaucoup trop mais… - Ce n’est rien. Allez vous reposer, une longue journée nous attend, laissez-nous. C’est un ordre, ajoute-t-elle devant son hésitation.
Enguerrand s’incline et il s’éloigne déjà, regagnant sa chambre d’un pas qu’il essaye sans succès de rendre digne. Louise secoue la tête et se lève souplement, se dirigeant sans gêne vers la table sur laquelle il a déposé le plateau rempli de fruits, de pains, de boissons chaudes, il y a même de la bière…Elle retient un autre rire, s’appliquant, en toute décontraction, à verser ce qui semble être de la tisane dans un gobelet épais, puis dans un autre, avant de revenir à sa place et de tendre la boisson à la Baronne avant de s’asseoir. Ses hommes sont en bien trop triste état pour ne serait-ce que servir correctement une boisson, alors elle le fait elle-même. Louise n’a absolument aucun souci avec ça. Elle regarde la suite oesgardienne et ajoute, dans un sourire espiègle :
- Servez-vous, si vous n’avez pas eu le temps de prendre quelque nourriture ce matin. Pour le reste, oui bien entendu j’ai remarqué cette agitation que vous mentionnez. Il était difficile de l’ignorer…Depuis Thanor, sur tout le trajet que j’ai effectué en compagnie de Glumtol Barbe-de-Fer, le Zagazorn semble être devenu une immense forge à ciel ouvert. Il y a partout cette odeur de métal et de brûlé, de la fumée, une odeur de bataille…
Elle souffle quelque peu sur son gobelet avant de boire une gorgée de tisane, en souriant.
- …mais cela ne concerne nullement la Péninsule, ma chère. Le Roi Harald prépare tout simplement une expédition tout au Nord de son royaume, ainsi que me l’a confié ce matin encore Maître Braähm. Tranquillisez-vous sur ce point. Il n’a absolument aucune raison, à mon sens, de s’en prendre à nous. Il vient à peine de rouvrir les frontières du Zagazorn, ce n’est pas dans son intérêt d’agir en ce sens. Et vous savez à quel point les Nains ont un sens particulièrement aigu de tout ce qui concerne ces intérêts, très justement.
Non, Louise n’est absolument pas inquiète, bien au contraire. Elle est ici en toute quiétude, l’esprit tranquille et apaisé. C’est assez rare que pour être souligné. C’est probablement pour ça qu’elle est aussi douce et calme, d’ailleurs.
- Puis-je vous demander pourquoi le Baron ne vous accompagne pas, Votre Honneur ? J’aurais été honorée de le rencontrer.
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| | | Geoffroy d'Oësgard
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Mar 25 Mai 2021 - 14:34 | |
| Ansleubane d'Oësgard- Je n'y manquerait pas. Répond poliment le chevalier, à la Ferneloise, une légère amertume traversant son regard. Si ces paroles mettent fin à la conversation d'aparté, une autre a sitôt commencé. Et les paroles de la châtelaine ne manquent pas d'en apprendre beaucoup à la baronne, elle qui n'avait que des doutes et des suspicions jusque là. Il n'en faut pas plus pour que la Heinster ne se félicite d'avoir eu du flair en entreprenant de converser avec cette femme atypique, et ce malgré la différence de rang qui les sépare. La damoiselle Louise apparaît décidément comme une personne de plus en plus intéressante aux yeux de l'Oësgardienne. Aussi la Baronne écoute son interlocutrice sans mot dire, un sourire mi-amusé se mêlant parfois à un air sérieux, agrémenté que quelques brèves expressions de surprise. L'évocation d'un roi-régent de Naelis, notamment, est curieuse. En tant qu'Oësgardienne, issue qui plus est de la famille aillant dirigé ces terres plusieurs générations durant, Ansleubane s'était quelque peu intéressée à l'histoire de ce jeune Pays. Notamment à cause du lien qui les unit à Oësgard, bien que ceux s'y étant établis ne soient souvent vus que comme des parias. Après tout, même s'ils se sont exilés de leurs terres d'origine, la plupart étaient Oësgardiens, tut comme leur roi. Ce Glenn qui a tourné le dos à sa propre culture et à ses origines pour, dit-on, épouser une elfe. Cette dernière aurait même usé de charmes arcaméniens pour le tromper, selon certains. Et la mort prématurée de cet homme, que les rumeurs prétendent liée à une malédiction de La Voilée, n'a fait que conforter ceux qui y croient dans ce sens. Alors Naelis ne devrait plus avoir de roi, à mois que sa reine ne se soit remariée. Pourtant, désormais, Naelis serait régenté par un roi ? Qu'a-t-il bien pus se passer, au cours de cette guerre dont Oësgard n'a eu vent que par les missives de ses émissaires restés en estrévent. Un bref instant le regard de la blond enordienne, se glisse vers son jeune chevalier : non pas parce qu'il en a la réponse, mais car celui le plus à même d'y répondre n'est autre que le père de ce dernier. Quand à savoir qui peut bien être ce roi-régent, les invités non nains du mariage sont si peu nombreux qu'il est aisé d'en déduire les prétendants, et l'Oësgard ne peut qu'espérer qu'il ne s'agisse pas de l'un des elfes. Pour autant, le vieux sorcier est-il une alternative préférable, pour Oësgard ? S'il s'agit bien de celui auquel songe la Baronne, au moins s'est-il montré du coté des Humains lors de la bataille d'Amblère. S'il s'agit bien du même vieillard... La Damoiselle de Fernel est interrompue par l'arrivée de ses subordonnés, ce dernier apportant une quantité exagérée de victuailles matinales. Répondant à l'invitation de la Ferneloise, un sourire poli ayant regagné ses lèvres, la Baronne saisit l'épais gobelet qui lu est tendu. D'un léger signe de tête la noble oësgardienne signifie à ses chevaliers qu'ils sont également libres de se servir, et par la même occasion de se détendre un peu. Si le plus âgé des deux reste stoïque et droit comme le pilier d'un grand temple d'Othar, le plus jeune se risque à accepter l'invitation. Se servant une tranche d'un pain qui semble fait d'une farine dawi, il la tartine d'un peu de pâté de sanglier aux champignons. Le Höginois y a certainement reconnu l'une des recettes du maître queux envoyé à Thanor par Oësgard, quoique le goût de pâté-ci ait quelque chose de différent comparé à ce que le chevalier avait pu goûter au château de son père. Sans doute les ingrédients ne sont-ils pas tous les même, ainsi le maître queux aura amélioré sa recette pour mieux qu'elle plaise aux exigeants palais des nains. La conversation reprend un sujet moins anodin, et l'attention de la baronne revient sur les paroles de la Serramiroise. L'ambiance détendue aidant, Anslebane ne fais pas cas de la familiarité avec laquelle la châtelaine s'adresse à elle, que d'aucun auraient qualifié d'outrecuidante. En revanches, les dernières parles prononcées lui font réfléchir. A entendre la Demoiselle de Fernel, il serait aisé de la prendre pour naïve, ou de noter son inexpérience et son extravagance. Après tout, la Baronne ignore qui est ce Maître Braähm, tout juste mentionne, et ignore tout autant si l'on peut se fier à ses dires. Pour autant, un jugement trop hâtif envers son interlocutrice pourrait s'avérer tout aussi regrettable, dans le futur. Non pas que la nordienne ne se méfie des intentions dawi plus que de raison, après tout les relations initiés par le commerce avec Thanor sont plus qu'encourageantes et Maître Glumtol semble être un Dawi, une personne honorable. Et à la fois, la Baronne d'Oësgard ne peut ignorer les coïncidences, trop nombreuses pour ne rien signifier. Il reste alors à les interpréter correctement, et ainsi se préparer à réagir, ou même déterminer s'il est nécessaire de faire quoi que ce soit. La question de la jeune femme tire la Baronne de ses réflexions, pour la ramener à l'instant présent. - Le Baron ?Comme si elle venait soudain de se souvenir avoir un gobelet en main, Ansleubane boit une gorgée modérée. - Le Baron a été pris par des affaires importantes. Se contente-t-elle de répondre, quelque peu évasive. Ce genre d'affaires auxquelles doit faire face une Baronnie aux marches de royaume, ce genre d'affaires que les hommes affectionnent tant, voyez-vous ?L'espace d'une fraction de seconde, un air de lassitude traverse le regard azur de la jeune Dame. - Quoi qu'il en soit, je me vois ravie d'avoir eu la chance de le remplacer, et ainsi découvrir une partie du monde des Dawis. Ce que nous avons observé et appris, jusqu'ici, est tout bonnement fascinant. Quelle chance, n'est-ce pas, de voir enfin le Zagazorn s'ouvrir au monde ? Quelle opportunité d'y contribuer, d'y participer, même ! J'ose espérer que nous pourrons développer de solides relations, qui perdurerons au cours du temps.Le regard d'Anslebane se fait pétillant, s'illuminant soudain d'une volonté sincère. - Qu'en dites-vous, Dame Louise ? Nous pourrions joindre nos efforts en ce sens ? |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Dim 30 Mai 2021 - 19:04 | |
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Ce jeune homme aurait décidément bien besoin de quelques amusements. Est-il possible d’être aussi taciturne et froid à son âge ? Il est à peine plus jeune que Louise, à priori, et pourtant il a dans le regard cette lassitude mêlée à d’autres sentiments, indéfinissables, mais qui lui donne une apparence revêche, typique de ces personnes âgées, désabusées, qui en ont trop vu. La châtelaine n’a pourtant pas le temps de pousser plus avant ses considérations personnelles à propos du jeune Harald. Les hommes sont en train de se servir, laissant les Dames discuter de choses et d’autres.
Louise répondrait bien à la baronne que les affaires dont sont friands les hommes lui plaisent beaucoup également mais elle ne relève rien, se contentant d’opiner gentiment de la tête tout en buvant une gorgée de tisane.
- Je vois très bien.
Une réponse courte et concise, suffisante. Inutile de passer pour plus excentrique qu’elle ne doit sans doute déjà l’être aux yeux de la baronne en alimentant le débat sur ce point précis. Quoiqu’il en soit, habituée qu’elle est à lire les gens, leurs expressions, leurs mouvements, elle a parfaitement perçu la lassitude qui voile un bref instant le joli regard de l’Oesgardienne. Un sourire gêné s’affiche alors sur le visage de Louise. Le quotidien d’Ansleubane ne doit sans doute pas du tout ressembler au sien et, pour connaître les mœurs nordiens, elle ne peut que très bien visualiser ce que vit la jolie femme qui se tient devant elle.
Louise a un regard pensif, pendant un instant. A tort ou à raison, elle s’estime chanceuse de ne pas être unie à un homme qui la considérera sans doute moins bien que sa paire de chausses ou qui n’aura aucune confiance en son sens logique et diplomatique. Pire, qui la prendra sans doute pour une imbécile en tous les domaines en lui rappelant que sa place, c’est dans son lit à faire des héritiers et au coin du feu à faire de la broderie. Elle déglutit en songeant à ce qu’elle a lu dans le journal de sa défunte mère…L’attitude d’Eudes de Fernel qui a estimé devoir prendre de force ce que le mariage lui a offert…Une vie de servitude dans une robe de velours à regarder l’horizon dans l’espoir vain de voir surgir un être aimé. L’angoisse absolue de Louise, sa crainte ultime de revivre un schéma affreux, est incarnée là sous les traits d’une jolie blonde au regard doux.
Et cela la met très mal à l’aise soudain. Les pensées qu’elle ne partage jamais avec personne lui reviennent avec la violence d’une gifle. Comment avoir une bonne opinion des hommes quand on a un passif tel que celui de Louise ? Celui qui aurait du protéger sa mère n’était en réalité qu’un homme affreux qui l’a violée à plusieurs reprises. Celui qui aurait du apporter un soutien à Louise en des moments particulièrement délicats l’a tout simplement ignorée. Celui en qui elle avait confiance s’est avéré être un criminel de la pire espèce et s’en est allé nourrir les rapaces des Monts d’Or de sa vieille chair abandonnée à pourrir. Celui qu’elle a aimé l’a abandonnée en lui écrivant une lettre qui n’a aucun sens. Et enfin, celui qui lui a montré que la tendresse existe est marié…Comment donc vouloir un époux dans ces conditions…Celui d’Ansleubane est baron. Et pas le moindre. Louise n’ose même pas imaginer ce que doit vivre la baronne…
Non, décidément, Louise n’est pas prête pour ça. Vraiment pas.
- Je suis du même avis que vous, Baronne. Je mesure ma chance d’être là et je compte bien en profiter autant qu’il m’est possible de le faire. Les Dawis sont tout simplement exceptionnels en bien des domaines et je regrette de devoir m’en aller bientôt.
Elle n’a pas une hésitation en prononçant ces mots, des mots sincères.
- Et nous pouvons bien entendu unir nos efforts en ce sens, ainsi que vous le dites si bien. Nos hôtes ont établi un comptoir en Oesgard, si je ne m’abuse. Peut-être que, outre le commerce, cela sera une excellente opportunité d’en apprendre davantage à leur sujet.
Un grand sourire.
- Même si les Nains n’aiment pas tant partager leur savoir. Quoiqu’il en soit, j’aimerais voir ce comptoir de plus près, si vous me le permettez bien évidemment. Cela serait l’occasion pour moi d’enfin me rendre en Oesgard. Qu’en dites-vous ?
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| | | Geoffroy d'Oësgard
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Dim 6 Juin 2021 - 10:31 | |
| Ansleubane d'OësgardL'espace d'un instant, le regard de la Ferneloise s'efface. Sur son visage traverse un air soucieux, un air pensif. Quels sortes de souvenirs peuvent bien soudain remonter dans l'esprit de la brune ? Ce qu'a dit la Baronne a-t-il éveillé quelque chose de particulier chez son interlocutrice ? Plutôt que de toucher à un sujet qu'elle ne devrait pas, Ansleubane préfère garder le silence. Le regard doux autant que curieux, la jeune mordienne humecte ses lèvres d'une boisson claire et sucrée, servie parmi les quelques unes apportées plus tôt par le chevalier de Fernel. Elle observe simplement sa vis à vis, sans un mot, attendant que l'esprit lui revienne. Ce qui se fait rapidement, le temps de quelques respirations seulement. Sans surprise la Damoiselle de Fernel partage l'intérêt de la Baronne d'Oësgard pour l'impénétrable peuple qu'est celui du Zagazorn. Peut-être même un peu trop, penseraient certains. Car en effet, aussi passionnante que soit la découverte de la culture naine, ou dawi pour reprendre leur propre terme, le voyage a été long pour la nordienne, qui ne sera pas peu contente de regagner ses terres le moment venu. Tant responsabilités l'y attendent, et tant de petites choses lui manquent lorsque la jeune femme voyage si loin de chez elle. Comme son entourage, par exemple. Ces gens du Nord au caractère bien trempé, qui malgré tout finissent par être attachants lors que l'on apprend à les connaître. Et l'odeur des champs sur les routes d'Oësgard, le grand air frais des plaines ou encore la senteur des pins se mêlant à la rosée. Même la vue des castels austères aux hautes murailles finirait par manquer à la Heinster, elle si fière de ses origines. Et peut-être est-ce, au moins en partie, ce qui lui plaît chez la Fernel. Car Louise, elle aussi, vient du Nord de la Péninsule. Une amitié pourrait naître de cette rencontre fortuite, se surprend à penser Ansleubane, bien qu'il soit certainement trop tôt pour le dire. Alors cette occasion mentionnée par la Damoiselle de Fernel se révèle propice aux yeux de l'oësgardienne, et même réjouissante si les mots sont sincères. - Je serais ravie de vous en faire découverte, Dame Louise. Vous pourriez même rester quelques jours au castel, je me ferais grande joie de vous y accueillir et de vous faire découvrir les beautés d'Oësgard.Un sourire rayonant accompagne un léger rougissement des joues de la jeune Baronne tandis qu'elle prend une autre gorgée de sa boisson, puis elle reprend. - Bien que ce comptoir soit encore récent, je gage qu'il reste ait le potentiel de rapprocher nos peuples. Après tout, il nous aura valu d'être invité à cette importante cérémonie.Les yeux azur de la Baronne parcourent le plateau à la recherche d'une denrée qui lui ferait plaisir, sans que la jeune femme ne cesse la discussion. - Tout comme vous, d'ailleurs. Votre fief commerce-t-il également avec les nains ? Je vous l'avoue, je serai curieuse de savoir comment une seigneurie des Monts-d'Or a eu la chance d'entrer en contact avec Thanor alors même que notre bon Duc a ignoré leur délégation lors qu'ils sont passés dans le Nord.Ce disant, l'on peut déceler une pointe de sincère curiosité dans la voix de la Baronne, qui observe à nouveau sa vis à vis tout en portant à sa bouche le résultat de sa recherche. |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Mer 9 Juin 2021 - 11:32 | |
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A l’image de la baronne, Louise cherche également du regard une friandise qui pourrait apaiser son appétit ouvert par cette balade au grand air en compagnie de Braähm. Elle la trouve en cette petite pâtisserie couverte d’un morceau de fruit, rare touche sucrée au milieu d’un plateau couvert de pâtés, de jambons et autres charcuteries dont sont si friands les Dawis. Inutile de charger son estomac en ingérant pareils aliments dès le matin, il lui faut encore survivre au banquet du jour, après tout. Elle mord dans la pâtisserie avec un sourire immense, satisfaite par le goût subtil du fruit, tout en écoutant son invitée.
Découvrir Oesgard en si charmante compagnie sera sans doute une expérience appréciable dont elle se réjouit par avance. Louise n’a que peu d’occasions de rencontrer ses voisins et la baronne est tout à fait aimable avec elle. Louise lui adresse alors un grand sourire ravi.
- Mais avec joie ! J’ai un goût assez prononcé pour les voyages et le chemin vers Oesgard est un de ceux que je prévois de prendre depuis un moment. Vous me donnez une occasion de venir vous rendre visite, j’apprécie beaucoup cette démarche et soyez certaine que l’inverse est tout aussi valable. Fernel vous ouvrira ses portes, Baronne, avec plaisir, quand vous le souhaitez.
Après avoir mangé sa pâtisserie, elle écoute attentivement son invitée du matin, non sans esquisser un sourire malicieux. Bien sûr. Sa présence ici est sujet à questionnement, exclusivement du côté péninsulaire, les Dawis n’y voyant aucun inconvénient et les autres races s’en fichant éperdument à priori.
Les mains croisées sur ses cuisses, Louise entreprend de satisfaire la curiosité de la baronne, sans pour autant entrer dans les détails.
- Son Altesse a laissé passer sa chance, ce n’est pas mon cas. J’ai entendu parler de ce comptoir qui est ouvert à Oësgard. J’en ai déduit que le peuple Dawi était désireux de s’ouvrir à nouveau au reste du monde. J’ai tenté ma chance, tout simplement.
Ce qu’elle tait, c’est qu’au-delà de cette optique commerciale qui a été la base de cette communication entre Fernel et Thanor et puis plus tard entre Fernel et Kirgan, c’est que Louise y a vu une très réelle opportunité d’apprendre à connaître les Nains. Pas pour exploiter leurs connaissances, leurs savoirs, ou pour mettre tout ce qu’elle a vu et sait à profit, non, loin de là. Elle y a vu une opportunité de grandir, de découvrir et d’apprendre, bien plus, bien mieux qu’à travers les chroniques, les livres, les histoires ou les légendes.
Comme pour toutes les autres races, même les plus viles, Louise a cette curiosité naturelle qui la pousse à avancer et à apprendre, de tout le monde, tout le temps. Alors…entrer en contact avec les Nains, elle, une toute petite et insignifiante châtelaine de Nord perdue dans ses montagnes, cela lui a semblé tout à fait opportun et un défi à relever. Elle n’y croyait pas tant, quand elle a fait dépêcher ses hommes à Thanor. Elle craignait qu’ils ne soient refoulés, jugés peu intéressants ou quoi d’autre encore. Il est apparu qu’y envoyer ses trois meilleurs hommes, de courageux et dignes hommes plein de respect, a été payant. Ils sont revenus de leur périple avec bien des détails et bien des histoires, ce qui a ravi Louise.
La suite est connue. Elle est ici, à Kirgan, alors que d’autres, bien plus prestigieux, n’y sont pas. Louise mesure sa chance et la savoure pleinement, comme lors de cette entrevue avec Maître Braähm ce matin, par exemple. Elle sait que ce qu’elle vit ici est exceptionnel et elle compte bien poser tout ceci par écrit aussitôt rentrée à Fernel, pour n’en rien oublier. Le paysage fabuleux des montagnes…L’architecture grandiose…Le charisme du souverain des Nains…Les Nains font les choses en grand. Et Louise comprend tout cela, de tout son cœur parce que si elle en avait les moyens, elle aussi ferait les choses en grand.
- Maître Glumtol est un hôte remarquable, mes hommes ne tarissent point d’éloges à son propos et à propos des « ventre de fer ». Le premier contact a été bien plus que positif et s’est poursuivi dans la durée. Et donc…me voilà.
Elle a un rire, posé et doux, avant d’observer les hommes présents.
- Je conçois qu’il peut paraître déplacé ou incommodant pour un membre de la noblesse de Péninsule de constater qu’une petite châtelaine est traitée de la même façon qu’une Baronne ou un Duc. Cela dit, quand on connaît un peu les Dawis, cela n’a absolument rien de surprenant. Et je dois dire que cette attitude me convient assez bien. Au moins n’ai-je pas l’impression de compter pour rien ainsi qu’il en va dans nos contrées, Baronne.
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| | | Geoffroy d'Oësgard
Humain
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| Sujet: Re: [Une union Royale] Entretien impromptu entre Dames du Nord Ven 20 Aoû 2021 - 15:34 | |
| Ansleubane d'OësgardUn rire franc et léger retentit dans l'intime salle, s'échappant des lèvres rosées de la Heïnster. - Une petite châtelaine, vous dites ?Le regard de la Dame se porte brièvement sur le jeune chevalier qui l'accompagne, comme si ces mots avaient évoqué chez la baronne quelque chose en rapport avec ce dernier. - Qu'est donc le rang face au monde qui nous entoure ?Ces dernières paroles sont presque murmurées, la jeune femme s'adressant plus à elle-même qu'à son interlocutrice. - Il est vrai que dans notre Pays, ce fait aurait heurté l'égo de plus d'un noble. Notre étiquette, et nos coutumes, ont ceci de si rigide... En comparaison, l'attitude des dawis doit vous être rafraîchissante, n'est-il pas ?La blonde Dame émet un sourire amusé. - Toutefois, soyez certaine qu'à mes yeux, il n'en est rien. Et je vais vous confier une chose, Dame Louise : les petits châtelains peuvent se montrer bien plus précieux que ceux qui se targuent d'être de grands seigneur. J'en ai eu la preuve encore récemment. Aussi, permettez moi de vous conseiller ceci : soyez fière de ce titre, et chérissez-le. Car il vous protège, et il se pourrait bien qu'un jour il vous sauve.Sur ces mots, un sourire à demi malicieux au lèvres, la noble nordiene se laisse tenter par une autre de ces douceurs posées à portée de sa main. - Toutefois, cela n'est que mon humble avis. Ne vous formalisez pas de mes égarements, cela vient probablement de cette atmosphère agréable.A nouveau, le rire léger de la baronne s'échappe d'entre ses lèvres. - Quoiqu'il en soit, vous semblez en savoir déjà bien des choses sur le peuple dawi. D'avantage que je ne puis le prétendre, vous dirai-je.Le regard de la Dame croise alors celui de son silencieux chevalier. - Mais trêve de bavardage ! Cette conversation m'es agréable, croyez-le. Ce pendant le temps ne cesse de s'écouler, et je gage que les dawis ont encore bien d'autres surprises à nous offrir pour ce séjour. Je vais donc vous libérez, Dame Louise. Revoyons-nous une autre fois, si les cinq le veulent. Alors, peut-être aurons-nous plus de temps pour converser.Ce disant, la noble Dame d'Oësgard laisse se dessiner sur ses lèvre un ravissant sourire. Tout en se levant, Ansleubane salue poliment sa voisine de terres, puis se retire avec ses chevaliers. |
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