Seigneurie de Fernel
~ Le Havre des chevaux ~
Fernel est une petite seigneurie située aux pieds des Monts d’Or, à mi-chemin entre Avaugour et Montrélin.
C’est un endroit plutôt paisible, quelque peu reculé du monde, à l’abri des regards mais bénéficiant d’une position stratégique non négligeable, aux pieds des montagnes, sis à proximité d’un affluent de l’Elbre.
Sa position lui permet de vivre en presque totale autarcie, libre de cultiver les céréales nécessaires à la vie dans la seigneurie et d'élever son bétail. Pour le reste, la seigneurie dispose donc de bois et forêts, de plaines permettant l’élevage en semi liberté des chevaux qui font sa réputation, et d’une source d’eau à l’intérêt évidemment essentiel.
En l’an XVIII du 11ème cycle, la population de Fernel est estimée à un peu moins de 800 personnes, dispersées aux quatre coins de la seigneurie mais vivant, pour la plupart, aux pieds du château, dans le bourg du même nom. L’absence de conflit armés des derniers mois a été propice à une certaine croissance démographique.
Topographie et hydrographie
La seigneurie se situe au carrefour de trois régions naturellement distinctes : les Monts d’Or, les forêts en pente douce menant à Avaugour et les vallons menant à Montrélin. La situation du bourg, à flanc de montagnes, en fait un endroit particulièrement difficile à vivre lors des rudes hivers du Nord, du moins pour toute personne étrangère à ces terres. Le froid est tenace, la neige et le gel sont omniprésents dès les premiers frimas.
Ces hivers difficiles offrent pourtant un spectacle enchanteur à quiconque se risque à emprunter les chemins encombrés par les congères : les chutes de glace. Une chute d’eau naturelle se situe non loin du château, une chute d’eau qui se cristallise peu à peu sous l’effet du gel parfois intense dans a région. Il se forme alors des sculptures naturelles, de toute beauté, scintillant au soleil et entretenues par l’action conjointe de l’eau et du froid.
Les Seigneurs de Fernel sont et seront toujours fidèles au Duché de Serramire.
Fin du 10eme cycle
Ces années sont assez agitées dans le nord. Il y a notamment une invasion de Drows en Alonna et Oesgard, baronnies vassales de Serramire. Une invasion fort heureusement repoussée mais qui marquent les esprits en ce temps-là, bien que Louise soit alors trop jeune pour en garder de véritables souvenirs. Bien entendu, des chroniques ont été rédigées sur le sujet, des faits ont été rapportés, transcrits dans des rouleaux et dans des livres dont dispose désormais l’actuelle châtelaine de Fernel.
Outre cette invasion, une guerre civile éclate, une guerre appelée également « La Révolte des quatre Barons ». Le duc de Serramire de l’époque, Merwyn Séraphin, allié fidèle du roi Trystan, passe le plus clair de son temps à envahir Oesgard, fief de son vassal qui fait partie des Révoltés. Fidèle au Duché, Eudes de Fernel, le père de Louise participe lui-même aux combats. Très sérieusement blessé à la jambe durant l’un d’entre eux, le seigneur de Fernel rejoint ses terres amputé d’une jambe et commencera alors une longue rééducation qui prendra des mois. Il en gardera une sourde rancune envers les Oesgardiens.
Pourtant, contre toute attente, lorsque les quatre barons rebelles finissent vaincus, Merwyn et son ami Aegar de Sainte Berthilde, jusque-là fidèles partisans du roi Trystan, font sécession du royaume, pour des raisons obscures. Cette décision vaudra d’ailleurs à Merwyn Séraphin le sobriquet de « Merwyn le Fol ».
De nombreux seigneurs serramirois, dont Eudes de Fernel, sont alors révulsés par cette décision qui foule aux pieds des siècles de traditions. Les seigneurs frontaliers du nord du duché, qu'on appelle les Trente, sont les plus farouches opposants : menés par Anselme de Bastylle, ils prennent les armes et renversent le duc Merwyn, qui trouve rapidement la mort.
Bien que les vassaux serramirois se soient eux-mêmes débarrassés du duc rebelle, le roi Trystan décide de punir Serramire comme si le duché tout entier avait fauté. Il rétrograde Serramire au rang de marquisat et envoie un homme à lui, un étranger, gouverner le territoire. Les Serramirois se sentent insultés. Eudes de Fernel, un homme pourtant placide et sage, s’est lui-même senti profondément heurté par cette décision qui humilie tout un peuple.
Plusieurs années passent avant que le Roi Trystan consente enfin à désigner un vrai marquis pour Serramire. Il choisit Anselme de Bastylle, mais ce choix ne plaît pas à tout le monde car Anselme est un seigneur de petite envergure. D'autres, notamment un certain Aymeric de Brochant, qui possèdent des domaines riches et un lignage ancien, se considèrent comme plus légitimes.
Vers l'an 5-6
Une crise éclate, plusieurs nobles tentent de renverser Anselme, font des alliances éphémères et se trahissent les uns les autres, chacun aspirant à devenir le maître. Finalement, Aymeric de Brochant échoue et est emprisonné par les hommes d'Anselme. Mais d'autres poursuivent leurs complots. Anselme de Bastylle finit par se faire renverser par son propre frère Adrien, mais celui-ci ne triomphe pas longtemps : il est empoisonné, et sa femme Maélyne est contrainte d'abdiquer. Dans l’ombre, Eudes de Fernel maintient son soutien à Aymeric de Brochant, œuvrant en secret afin qu’il puisse régner. Dans l’esprit logique du châtelain, Aymeric de Brochant est le seul à pouvoir décemment s’asseoir sur le trône de Serramire.
Comme l'anarchie semble s'installer durablement en l'an 6, le baron d'Etherna, Jérôme de Clairssac, voisin de Serramire, trouve l'occasion trop belle. Sous couvert de restaurer l'ordre, il envahit Serramire. Son expédition semble couronnée de succès dans un premier temps mais Jérôme va vite déchanter : en pénétrant avec ses armées dans ce pays qui n'est pas le sien, il fédère contre lui des seigneurs jusque-là ennemis. Et c'est Aymeric de Brochant, qui s'est enfin extirpé de sa prison, qui réunit les Serramirois. Il fait la paix avec Jérôme de Clairssac et lui confie même les anciennes possessions d'Anselme de Bastylle, les fiefs de Froissart, de Rouilly et de la Ferté-Gauvain. En retour Jérôme de Clairssac prête serment et reconnaît Aymeric pour légitime marquis de Serramire. Le reste des Serramirois en fera vite autant. Eudes de Fernel sera d’ailleurs un des premiers petits seigneurs à lui rendre ses hommages.
A partir de là, la situation politique se stabilise à Serramire, mais ce ne sera pas le cas dans le reste du royaume, où pas mal de chamboulements vont se produire
An 6
Le roi Trystan meurt dans la confusion d'une insurrection bourgeoise à Diantra. Son cousin, l'intriguant Aetius d'Ivrey, un bâtard de sang royal, ramène l'ordre à Diantra mais certains proches de Trystan l'accusent d'avoir lui-même assassiné le roi. Ces mêmes proches ne tarderont pas à devoir s'exiler du royaume.
Aetius d'Ivrey prend alors la régence, alors qu'on couronne le jeune fils de Trystan, le roi Eliam Ier.
An 7
Alors qu'Aetius a maté plusieurs révoltes en Erac et Aretria notamment, et qu'il semble parti pour régner d'une main de fer pendant de longues années, un incident magique dans une tour à Diantra provoque d'un même coup la mort des enfants de Trystan, dont le roi Eliam, et d'Aetius.
Le royaume est amputé de sa tête, la confusion règne, et les grands du royaume viennent à Diantra pour les funérailles royales. La veuve d'Aetius profite de l'événement pour proclamer que le fils d'Aetius, Bohemond, est par la force des choses l'héritier du trône. Bohemond est proclamé roi, mais il a à peine un an, et ce passage en force provoque la colère de nombreux nobles, en particulier des adversaires politiques d'Aetius.
Du côté de Serramire, Aymeric de Brochant reconnaît Bohemond pour roi mais n’intervient pas beaucoup plus. Il est pendant un temps en mauvaise santé, et pendant ce temps, Oesgard et Alonna, ses baronnies vassales, décident de ne plus le reconnaître pour suzerain et de constituer leur petit royaume à part.
Jérôme de Clairssac, celui-là même qui avait essayé de s'emparer de Serramire et qu'Aymeric avait maté, ne perdant pas une occasion d'aller grappiller des terres, se lance alors dans une campagne pour conquérir Oesgard et Alonna à son propre profit. Cependant, sa campagne s'enlise. De son côté Aymeric lève alors des troupes, bien décidé à ne pas laisser le champ libre à Jérôme et à restaurer sa suzeraineté sur Oesgard et Alonna.
An 8
Pendant que la guerre fait rage dans le nord, une autre rébellion spectaculaire voit un seigneur du Médian, le comte Nimmio de Velteroc, écraser les armées royales pourtant supérieures en nombre. La veuve d'Aetius disparaît probablement en mer, et le sort même du petit roi est incertain. Nimmio fond sur Diantra, clamant que le roi Bohémond est illégitime et en profite pour occuper les terres royales.
Il va s'en suivre une longue période où le royaume est divisé : la cour du roi Bohémond se réfugie dans le sud, tandis que dans le Médian, Nimmio renforce ses positions sur les terres qu'il usurpe à la couronne. Dans le nord, on accorde en principe sa loyauté à Bohemond, mais la guerre d'Oesgard et Alonna fait qu'on ne peut pas réagir.
Alonna est reprise par les forces de Jérôme, qui installe une nouvelle baronne (Alanya de Broissieux). Jérôme pense qu'Alanya lui sera soumise, mais finalement celle-ci reconnaît Aymeric pour suzerain. Aymeric reprend la main dans la campagne d'Oesgard, qui se prolonge, plus difficile. Les Oesgardiens refusent d'abord de négocier, jusqu'à ce qu'une armée de fanatiques Drows, voyant la confusion, envahissent une partie de la baronnie. Finalement, en chassant les Drows, Aymeric va réussir à forcer la main aux Oesgardiens et restaurer sa suzeraineté. Dans l’impossibilité physique de rejoindre le front, Eudes de Fernel fait parvenir au Duc la majeure partie de ses hommes, tous à cheval.
La campagne d'Oesgardie est finie, Aymeric en retire un grand prestige : il a renforcé Serramire, mis fin aux rebellions dans le nord, et vaincu les Drows. Il va profiter de cet état de grâce pour renforcer ses positions et négocier avec la cour royale, toujours réfugiée dans le sud, pour l’élever au rang de Sénéchal des troupes royales.
An 9/An 10
Aymeric est à la tête de l'armée de Bohemond, et vient reconquérir les terres royales occupées par Nimmio de Velteroc. Il gagne la guerre, Nimmio est vaincu et tué, et Bohémond rentre à Diantra à la suite de quoi un Concile désigne Aymeric comme Régent du Royaume.
Aymeric devient régent en l'an 10, à partir de là le royaume retrouve un certain calme. Aymeric s'en va à Diantra, donc dès cette époque c'est Arnaud de Brochant, son fils, qui administre le duché de Serramire – entre temps, Serramire est en effet redevenu un Duché - au nom de son père.
An 16
Eudes de Fernel rend son Souffle laissant pour seule héritière l’actuelle châtelaine, Louise.
Fin Karfias de l'an 17, Aymeric meurt de maladie à Diantra faisant d’Arnaud le nouveau de Duc de Serramire.
Louise a repris les rênes de la seigneurie, entourée de la vieille garde de son père, pour découvrir un complot qui menaçait sa vie. La jeune femme, sans réel soutient, s’en est donc allée à Serramire pour obtenir aide et conseil de son suzerain. Elle n’y trouvera qu’indifférence et condescendance et cela malgré les bons et loyaux services rendus par son père et le tribut payé par son peuple pendant les guerres du Duc. Blessée, Louise en garde une rancœur terrible, un ressentiment qu’elle ne parvient pas à apaiser.
Le complot est pourtant mis au jour, les coupables sont châtiés pour l’exemple et la châtelaine entreprend depuis lors un périple à travers toute la Péninsule, en quête d’elle-même et de découvertes. Un périple qui lui a permis d'affiner ses connaissances mais aussi de nouer un lien commercial avec le Zagazorn.
Louise est désormais Ongrumthrong du clan Barbe-de-fer, Amie des Nains.
II.1. Dirigeant(s) et Prédécesseurs
Eudes de Fernel, père de Louise de Fernel, précédent seigneur.
Si Fernel évolue en autarcie, elle commerce volontiers ses propres produits en échange des matières premières dont elle ne dispose pas.
Ce qu'il est possible de trouver en abondance à Fernel:
Des chevaux, élevés avec soin
Les chevaux de Fernel sont les joyaux de la Seigneurie, de magnifiques animaux élevés, dressés et aimés par les palefreniers comme par les Seigneurs. Pour obtenir un cheval de Fernel, il y a deux façons d'y parvenir:
- Soit vous rendre à Fernel et laisser l'un d'entre eux s'approcher de vous, le temps de laisser la confiance s'installer
- Soit le recevoir en cadeau, après avoir entretenu une relation franche, cordiale et sincère avec le Seigneur après qu'il vous ait observé de près afin de savoir si vous êtes digne de posséder un tel compagnon.
Jamais on ne paye pour obtenir un cheval de Fernel. Par contre, rien ne vous empêche de donner des matières premières, des cadeaux, à titre gracieux. La nuance est importante. Ce serait un réel déshonneur, pour Fernel, de voir un de ces joyaux vendu comme une vulgaire marchandise. Donc si vous désirez un de ces chevaux, il ne vous reste plus qu'à vous armer de patience et de bonne volonté.
Du bois de chêne
Le chêne est l'arbre symbole de la seigneurie. Tous les chênes poussant à Fernel sont issus d'un seul et même arbre représenté sur le blason familial. Il y a de nombreuses chênaies sur tout le territoire de la seigneurie et une coupe raisonnée, logique et de bonne gestion permet d'obtenir le bois nécessaire à la construction.
De la pierre
Dans une moindre mesure, la pierre est également un des atouts de Fernel. Il ne s'agit pas des beaux marbres que l'on trouve en Estrevent mais de la solide pierre grise, épaisse et lourde, issue des Monts d'Or.
Des céréales
Du blé et de l'épeautre pincipalement. Les riches terres du Nord permettent l'agriculture de ces céréales nécessaire à la fabrication du pain, entre autres choses.
Des produits d'artisanats de bois et de métal, tout comme des produits de luxe liés à l'exploitation des CarminesLes chevaux de FernelLe cheval issu de Fernel est une monture haute et fière. Elle conjugue esthétique merveilleuse à une endurance qui lui permet de se sentir à l’aise sur à peu près tous les terrains sauf le sable. C’est une race qui se distingue par sa taille et par sa beauté, ce sont de nobles animaux élevés par des gens qui les aiment et qui les respectent.
Posséder un cheval de Fernel est un réel avantage pour les voyageurs désireux de posséder une monture maniable et endurante, souple et à l’aise sur pratiquement tous les terrains. Ils sont rapides, ils sont vifs et intelligents, et ils s’attachent de manière immuable à leur cavalier. Il est rare qu’un cheval de Fernel permette à une autre personne de grimper sur son dos, même s’il s’agit d’une race douce et conciliante. Ils sont de manière générale exclusifs et voués à leur maître toute leur vie.
Chevaux du Nord, ils sont plus lents et moins rapides sous le soleil du sud qui a tendance à considérablement alourdir leurs pas.
Dans l’ensemble, ces chevaux sont d’excellentes montures pleines de noblesse et de caractère.
Selon la légende (voir infra), ces animaux sont issus de croisements entre un cheval des Monts d’Or et de chevaux sauvages.
Leurs robes sont souvent blanches, grises, parfois crème mais très rarement marron ou noires, leurs crinières sont généralement blanches, grises ou crème. La hauteur au garrot est de 1m80 ce qui en fait un cheval plutôt grand et destiné à un cavalier confirmé.
Les éleveurs de Fernel sont tous passionnés par leurs animaux, ils parviennent à leur parler dans une langue étrange connue uniquement des palefreniers et de quelques rares privilégiés, une langue qui les apaise, qui les calme et dont la provenance est inconnue.
Artisanats et talents
L’habitude de l’isolement et de l’autarcie a poussé le bourg de Fernel à développer ses propres talents qu’elle a gardé, jusqu’à il y a peu, jalousement comme un secret bien gardé. La récente ouverture commerciale vers le Zagazorn ont mis en lumière l’art et le savoir-faire de Fernel dans le travail du cuir, le travail du bois et de la pierre ainsi que la création de petits et délicats objets d’art, tels les mécanismes de boites à musique ou de petits instruments de musique, par exemple
Un alcool rude, une eau-de-vie puissante appelée la "liqueur de feu" distillée à partir de racines de sapins et mélangée à des ingrédients gardés secrets, est également présente partout dans la seigneurie.
Les Carmines, ces fleurs qui ne poussent qu'à Fernel, sont utilisées en parfumerie, produisant un jus merveilleusement odorant et particulièrement apprécié pour ses notes profondes et poudrées, une odeur voluptueuse pour une fragrance rare, un produit de luxe décliné en huile de soin, parfum solide et savon.
La Légende de la Dame d'ArgentAux temps jadis, alors que régnaient la paix et l’harmonie en ce monde, un monde jeune et si désireux de vivre intensément, une dame d’argent avait fait des Monts d’Or sa résidence. On murmurait, dans la région, que jamais plus belle et plus noble dame, douce et aimable, au sourire lumineux et tendre, au regard de ciel et aux longs cheveux d’un blond rare, n’avait foulé la terre. Personne ne savait d’où elle provenait, personne ne connaissait sa vie, ni même si elle possédait une famille. La légende établit son refuge dans les cavernes d’Hilgen. On la voyait parfois descendre des montagnes à cheval, un grand et magnifique animal gris et à la crinière blanche, immense bête venue d’une contrée aussi lointaine que sa cavalière.
Un jour, elle croisa le chemin de deux amis, deux seigneurs voisins qui chassaient dans les vastes plaines aux pieds des montagnes. Ils furent si troublés, si éblouis par sa beauté et par son charme qu’ils en tombèrent immédiatement amoureux et qu’ils se mirent à genoux pour lui demander sa main. Le premier convoita la dame pour sa beauté, le second pour son cœur et son souffle uniques en ce monde.
La noble dame répondit alors qu’elle donnerait son cœur à celui s’en montrerait le plus digne avant de disparaître à leur vue, comme par magie. Les deux amis se regardèrent alors et se séparèrent sans dire un mot, chacun préparant sur son territoire le présent qui ferait de lui l’heureux élu.
Le premier, riche et noble propriétaire terrien, disposant d’un imposant château et de nombreux serviteurs, fit préparer une robe parée de mille pierres précieuses, un véritable joyau tout en rubis, diamants et saphirs, cousus sur un velours d’or. Il voulait que la Dame d’Hilgen brille comme un soleil. Il voulait l’éblouir par ses richesses et sa puissance, il dilapida ainsi des sommes folles pour une tenue totalement extravagante.
Le second, quant à lui, ne possédait qu’un petit territoire enclavé entre les montagnes et le territoire de son ami, une terre sauvage, rude et froide, même en été. Son château n’était pas bien grand, il n’était pas bien riche et ne possédait rien qui aurait pu lui permettre d’égaler cette robe que préparait son ami. Par contre, cet homme modeste, lui, aimait réellement la Dame et il ne savait comme le lui montrer.
Lorsque vint le jour de prouver leur amour, la Dame d’argent descendit de la montagne, juchée sur sa monture, belle comme le jour et retrouva les deux seigneurs côte à côte, là où s’écrasent aujourd’hui les chutes de glace de Fernel.
Le premier seigneur montra alors la robe étincelante, la lui tendant tout en posant un genou à terre et en déclamant un amour factice, uniquement motivé par la convoitise et la fierté qu’il aurait de posséder une telle femme dans son lit.
Le second, lui, baisse la tête en voyant la parure somptueuse et approche avant de poser un genou au sol. D’un petit geste, il extrait une fleur à la longue tige verte et aux nombreux pétales blancs, une merveille qui ne pousse que sur son territoire, une fleur douce et délicate dont tous les sols sont couverts aux beaux jours.
La dame descendit alors de son cheval et choisit l’homme à la fleur, reconnaissant là son aimé, celui qui a su lui apporter le présent qui sied à son cœur, préférant la pureté de la simplicité à la complexité des bijoux et des soieries. Furieux, le premier seigneur s’enfuit alors, promettant de se venger, laissant les deux amoureux rejoindre le château du désormais fiancé. Ils s’aimèrent fort. Ils s’aimèrent jusqu’à leurs noces où tout le monde fut convié, même le seigneur éconduit. Celui accepta l’invitation et assista à toutes les cérémonies, l’œil sombre et le cœur plein de haine, plein de vengeance.
L’on raconte alors que le seigneur éconduit profita d’un moment de solitude du nouvel époux pour lui planter une dague dans le cœur avant de s’enfuir.
Le chagrin de la nouvelle épouse, de la dame d’argent, fut indescriptible. Ses cris de désespoir ont empli les couloirs du château, durant des jours. Elle pleurait, les mains posées sur son ventre rond, elle pleurait pour l’enfant qui ne connaitrait jamais son père, elle pleurait son amour perdu. Lorsqu’on inhuma son amour, on raconte que l’hiver gela le sol, aussitôt que le corps de son époux toucha la terre. Le chagrin et la douleur eurent raison de la Dame d’argent. Elle s’écroula de souffrance, donnant naissance à son fils, face à la tombe de son père, imbibant le sol de son sang, mêlé à celui de son défunt mari. Jamais elle ne vit son enfant. La Dame d’Argent succomba à son chagrin ce jour-là, laissant le nourrisson, beau comme sa mère, dans les mains d’un sieur de Fernel qui en fit son héritier et qui donna son nom au territoire dont il eut la régence jusqu’à la majorité du petit garçon. Le magnifique, haut et élégant cheval qui était le compagnon de cette dame demeura au château et fit souche à son tour, apportant à Fernel une race de montures magnifiques, robustes et élégants, des chevaux tels qu’on n’en trouve nulle part ailleurs.
Depuis ce jour, on raconte que le sang de la Dame d’Argent, mêlé à celui de son époux, imprègne le sol de Fernel et que les carmines sont l’expression de l’amour éternel éteint dans le sang et régénéré par la glace. Le sang de cette Dame à la beauté parfaite, pur amour, serait ce qui donne à ces fleurs leur parfum si délicat, tendre et sensuel. L’on dit aussi que le jour où les carmines ne fleuriront plus, ce jour-là sera la fin de la seigneurie de Fernel.
Il serait plus judicieux de parler d'effectifs armés que d'une véritable armée en ce qui concerne Fernel qui est une petite seigneurie. Pour une petite population essentiellement concentrée dans le bourg même de Fernel (le reste de la population étant dispersée sur tout le territoire seigneurial), on compte donc comme suit:
- Une cinquantaine de soldats permanents affectés à la surveillance et à la défense du bourg, tous cavaliers et possédant leur propre cheval
- Une douzaine de reîtres cédés par Arétria (affectation en cours)
- Une dizaine d'hommes de la garde privée du seigneur
- Un capitaine de la garde (jouable sur demande)
- Un maître d'armes
- Un forgeron
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Un ferronnier Le bourg de Fernel est entouré d'un mur d'enceinte garni de petites tourelles, murs le long desquels se relaient les soldats de manière régulière.
Le château de Fernel est lui aussi entouré d'un épais mur d'enceinte le long duquel on trouve des hourds.
Gentilé et périphrase
En langue commune, le gentilé est Fernelois/Ferneloise.
La périphrase la plus souvent utilisée pour désigner la seigneurie de Fernel est « Havre des chevaux » en raison de l’amour inconditionnel de ses habitants pour tous les chevaux, quelles que soient leurs origines. Il n’est d’ailleurs pas rare que des montures provenant de loin soient confiées aux palefreniers du domaine afin qu’elles soient remises sur pieds, soignées et bien traitées.
Déplacements
L’essentiel des transports et des déplacements se fait à cheval par la route du Nord qui est en très mauvais état. Le reste se pratique par embarcations légères depuis une rive de l’affluent de l’Elbre menant à la capitale du Duché et, au-delà, l’océan Eris.
Il existe une route issue de la route du Nord et menant à Fernel, une route qui tranche singulièrement avec le chemin principal par sa bonne tenue et son entretien impeccable.
Miradelphia
Rédigé par Louise de Fernel