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| Néera t'entendra [Zofia & Louise] | |
| | Auteur | Message |
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Zofia Marger
Humain
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| Sujet: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Mer 30 Juin 2021 - 18:35 | |
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Arkuisa de la 5e ennéade Verimios, premier mois d'été An 18 du XIe Cycle Pour la troisième fois durant la nuit, Zofia s’assoit dans son lit, incapable de fermer l’œil ; la tête lourde à cause de tous ces changements que son corps subit et l’angoisse de cette discussion qu’elle s’apprête à avoir dans quelques heures, elle décide d’abandonner l’idée de s’assoupir pour de bon et se lève. Elle ouvre plutôt un livre et tente de se changer les idées avec de la lecture. N’y arrivant pas non plus, elle soupire et abandonne. Elle enfile plutôt une robe et se coiffe, avec l’idée d’aller au marché plus tôt et d'acheter des fruits frais. C’est la saison et Zofia a bien hâte de croquer dans une pêche avant que l’homme d’armes de la Dame de Fernel ne vienne la chercher. À peine les premières lueurs de l’aube levées, Langehack est déjà effervescente. Elle ignore si elle parviendra à s’habituer à autant de gens. Après tout, si Zofia a voyagé dans de nombreuses villes bien peuplées, y résider est une tout autre histoire. Chiard n’est pas loin, mais c’est un village et c’est aussi bien différent du monastère, un lieu paisible, bercé par le son des oiseaux et de quelques chants à leur DameDieu. Ici, le cri des marchands, des enfants jouant dans les rues et des animaux se mêlent au grincement des roues de charrettes qui passent dans les rues étroites. Elle devra s’y habituer puisque c’est vraisemblablement ici que sa future famille résidera sans doute pour le restant de ses jours. Son mariage arrive à grands pas d’ailleurs et si un léger stress la secoue, elle est tout de même plus paisible qu’il y a quelques jours ; son fiancé l’a rassuré malgré le fait qu’elle soit tombée enceinte plus tôt que prévu. Zofia fouille avec des yeux avides les étalages et sourit dès qu’elle trouve ce qu’elle cherche. Elle se dit qu’elle devrait aussi trouver quelques herbes médicinales pour Louise, car elle doute que la jeune femme s’en soit sortie sans un énorme mal de tête. Elle a beaucoup bu, raison de plus pour que la prêtresse s’inquiète un peu de son état général et qu’elle tente de l’apaiser autant physiquement que mentalement. Lorsqu’elle trouve ce qu’elle cherche chez l’apothicaire, elle s’en retourne donc au temple pour attendre l’homme d’armes de Dame Louise tout en dégustant une pêche, un grand sourire de satisfaction sur les lèvres.
Dernière édition par Zofia Marger le Jeu 1 Juil 2021 - 17:15, édité 1 fois |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Jeu 1 Juil 2021 - 12:24 | |
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A l’heure dite, le lendemain matin, Enguerrand attend Mère Zofia, ainsi qu’il en a été convenu lors de leur rencontre. Bien droit sur le dallage du temple, le digne maître d’armes a la mine sombre, les sourcils froncés et son visage porte toutes les marques d’une nuit difficile. Il semble quelque peu soucieux, inquiet même, mais il ne dit pas un mot de ce qui le préoccupe à la représentante de la DameDieu à son arrivée. La vérité est qu’il est resté devant la porte de la châtelaine, les bras croisés, et ce toute la nuit. Il sait. Il n’a jamais ressenti le besoin de poser des questions, il sait parce qu’il a l’expérience et qu’il est incroyablement dévoué à Louise. Quand il a vu l’état dans lequel elle se trouvait hier soir, en pleine chute et en plein questionnement, passablement enivrée, il n’a rien dit de plus, il s’est contenté d’apporter à la chatelaine tout ce dont elle avait besoin et ce qu’elle a demandé, même si cela lui a fait froncer les sourcils un peu plus fort que d’ordinaire. Du vin encore. Un peu de pain. Rien de plus. Toute la nuit il l’a entendue, il l’a entendue pleurer, des sanglots qu’elle ne parvenait pas bien à cacher.
Enguerrand est un vieux guerrier, un homme sage au service de Fernel depuis de très nombreuses années. Sous la carapace d’homme de guerre, il y a le cœur d’un homme qui ressent une peine assez vive de voir son seigneur en cet état, un état de lutte permanente. Il ne voit pas cela comme une faiblesse, il a une compassion pour elle, cette femme lancée dans un monde d’hommes sans y avoir été correctement préparée. Il a assisté à tout, sans avoir les détails, il connait ses doutes et ses peurs, parce qu’elle les a souvent exprimées, à mots couverts, lors de leurs nombreuses passes d’arme, leurs nombreux entraînements. Il connait aussi la force de Louise, son envie d’avancer et d’agir au mieux des intérêts de sa terre et de son peuple, son amour des gens de Fernel et du Duché de Serramire. Il sait aussi avec quelle résilience elle apprend, tous les jours, sans se plaindre en public pour pleurer souvent, le soir venu, quand elle pense que plus personne n’est attentif. Enguerrand a beaucoup de respect pour elle et le fait qu’il soit présent au Temple pour aller quérir la prêtresse n’est que l’expression d’un dévouement qui ne s’éteindra sans doute qu’à sa mort.
- Suivez-moi, ma Mère. Je vous escorte jusqu’à la châtelaine, on n’est jamais trop prudent dans ces rues…agitées.
Il ne dira rien de plus, en homme habitué à garder le silence. Le chemin jusqu’à l’auberge sera assez court et il mènera la prêtresse directement vers la petite chambre occupée par Louise.
- Dame Louise… ? Mère Zofia est présente, dit-il de sa voix grave après avoir doucement heurté la porte.
Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre, révélant une Louise aux traits défaits, bien plus pâle que d’ordinaire et aux yeux rougis. Elle ne porte pas de tenue de cavalier, elle porte une robe très simple, de tissu bleu au large galon de fils argentés. Ses longs cheveux roulent en cascade sur ses épaules et sur son dos, ce qui lui confère une apparence bien plus juvénile que d’ordinaire.
- Entrez, Mère Zofia. Enguerrand…Je ne veux être dérangée sous aucun prétexte.
Après que la prêtresse soit entrée, elle fermera tout doucement la porte avant d’aviser Zofia, fatiguée.
- Je vous prie de m’excuser pour mon attitude d’hier. Je me suis mal adressée à vous, j’ignore pourquoi…Cela m’arrive parfois, de laisser ce feu qui brûle mes entrailles se propager jusqu’à ma bouche.
Elle lui montre une petite chaise de bois, elle-même prenant place sur sa jumelle. Le mobilier de la chambre est en effet rudimentaire, joli et simple. La châtelaine a dépensé beaucoup d’argent dans ce voyage, elle ne peut se permettre de résider dans les plus luxueuses auberges sans prendre le risque de mettre à mal ses finances aussi a-t-elle privilégié le confort et la bonne nourriture pour son escorte et elle-même plutôt que l’apparat.
Si Zofia l’observe attentivement, elle verra sans doute les traces de larmes, les paupières gonflées et la mine grise d’une personne qui a mal dormi et qui a sans doute versé de nombreuses larmes.
- Je vous remercie d’être venue. Rien ne vous y obligeait après tout.
Elle la regarde, le visage las.
- J’ai tenté de prier cette nuit…Je n’y suis pas parvenue. Les mots me sont restés dans la gorge…
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| | | Zofia Marger
Humain
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| Sujet: Re: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Dim 4 Juil 2021 - 21:22 | |
| Lorsqu’on annonce à Zofia que quelqu’un l’attend, elle s’empresse de terminer de préparer les ingrédients qu’il faut pour une tisane qu’elle pose dans un panier. Elle a même glissé cinq galettes pour les hommes d’armes de Louise, Louise, elle-même et Natael, tous emballés dans des morceaux de tissu. Avant de partir, elle passe voir son fiancé rapidement, pour chercher un peu de force dans ses bras et lui donner sa galette. Elle va ensuite retrouver Enguerrand, qui affiche une mine plutôt grave, signe que la nuit a sans doute été difficile. La prêtresse le salue avec chaleur, tentant de lui remonter un peu le moral avec un sourire accueillant et encourageant ; elle a promis d’aider sa Châtelaine et compte donc réussir à calmer cet orage qui gronde dans le cœur de Louise. Du moins, elle fera ce qu’elle peut. L’homme d’armes est silencieux, mais la prêtresse ne cherche pas à lui poser trop de questions, respectueuse de ce mutisme qu’il arbore.
Ils arrivent finalement à l’auberge et Zofia attend le signal de la Dame pour entrer. Contrairement à Louise, Zofia est coiffé de sa coiffure habituelle, c'est-à-dire des tresses qu’elle remonte en chignon et porte aussi ses robes bleues de travail de Néera, tenue qu’elle porte bien plus que n’importe quelle autre robe. Elle prend place sur la chaise qu’on lui désigne tout en posant son panier sur la table et s’empresse de secouer de la tête lorsqu’elle s’excuse, affichant un sourire compatissant :
-Ne vous en faites pas Dame Louise. Je ne vous en veux point.
Il est d’ailleurs difficile de ne pas remarquer ses yeux rougis par les larmes et son teint trop pâle même si c’est une nordienne. Elle sort alors les galettes de son panier et le pot de tisane, toujours aussi avenante.
-Je ne sais pas si vous avez déjà mangé, mais voici des galettes pour vous et vos hommes. Je vous ai aussi apporté un mélange de tisane, idéal pour aider les lendemains difficiles. Comme j’ignorais comment vous vous sentiriez, je me suis dit qu’il valait mieux être prévoyante.
Louise n’est pas la seule qui n’a pas beaucoup dormi. Seulement, Zofia est plutôt sereine en ce moment. Ses traits sont certes tirés, mais pour l’instant, elle n’a pas encore à jongler entre ses tâches de guérisseuse et ses nausées matinales, qui arriveront sans doute sous peu, lui permettant ainsi de se concentrer pleinement sur son rôle de prêtresse et guérisseuse. Lorsque Louise lui avoue qu’elle n’est pas parvenue à prier, elle écarquille les yeux d’étonnement, mais sans jugement pour la Dame. Au contraire, c’est une surprise agréable pour la prêtresse de savoir qu’elle a tenté le coup malgré son passé houleux avec leur Mère. Elle l’enveloppe alors d’un regard rassurant et demande :
-Vous m’avez déjà avoué que vous ne l’avez pas prié depuis un moment. Vous avez peut-être encore besoin un peu de temps. Mais si vous le désirez, je peux vous aider à en réciter une toute simple pour Elle.
Elle s’accroche à ses yeux visiblement las et ajoute :
-Il y a un dogme chez les Néerites qui va comme suit: « À toute personne sincèrement désireuse de l'entendre, ton enseignement tu dispenseras ». Je ne suis donc pas ici pour vous imposer quoi que ce soit, mais pour vous guider du mieux que je le peux. Je veux surtout vous écouter ou que nous discutions, que ce soit de la Bienveillante ou non.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Lun 5 Juil 2021 - 19:22 | |
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La gorge de Louise se serre. La prêtresse lui a apporté un peu de galette et de quoi préparer une tisane, signe qu’elle ne lui en veut pas. Les gestes comme celui-là sont rares, les gestes qui offrent quelque chose de manière spontanée et désintéressée. Elle est émue. Elle est émue d’un rien et il lui faut toute la maîtrise de sa personne pour ne pas céder aux flots de larmes qui menacent de crever, une fois encore, à la surface de ses grands yeux rougis.
- Merci Mère Zofia…Je n’ai pas beaucoup dormi, pourtant le vin m’aide toujours à dormir quand mon esprit n’est pas en repos.
Il y a d’ailleurs sur la petite table de chevet deux pichets vides ainsi qu’un gobelet simple abandonné. - J’ai bu quantité de vin depuis des mois…pour oublier…pour ne plus penser…Vous savez, quand on boit beaucoup, on tombe dans une espèce de néant où rien ne peut vous atteindre. Vous êtes en sécurité dans des ténèbres, personne ne peut plus vous faire de mal…c’est sans doute pour cela que je bois autant, même si je bois un peu moins qu’avant, c’est vrai. M’entraîner au combat me fatigue le corps…mais ce n’est pas suffisant.
Elle regarde ses mains nouées sur ses genoux, parlant d’une voix rauque et basse, lasse.
- Vous voir…ça m’a donné envie d’essayer de Lui parler. Essayer. J’ai essayé de me donner un peu de courage, puis…
Sa main se crispe un peu sur sa robe.
-…je ne savais pas quoi lui dire. Par quoi commencer…Parce que j’ai peur. J’ai peur qu’Elle se détourne de moi, comme vous le ferez peut-être, quand vous saurez pourquoi je n’ai jamais l’esprit en paix…Qu’adviendra-t-il, Mère Zofia, qu’adviendra-t-il de moi si Elle refuse de m’écouter ? Si Elle estime que je ne suis plus digne d’être celle que je suis ?
Louise lève un regard brillant sur la prêtresse.
- Si je vous dis mes secrets, tout ce qui pèse sur ma conscience, vous pensez qu’Elle m’entendra mieux ? Je L’ai appelée si souvent…sans jamais recevoir de réponse. Je L’ai priée…Tant de fois. Elle m’a abandonnée à mon sort, ma Mère…Qui me dit qu’Elle voudrait encore de moi après que je Lui aie tout dit ? Ou que je vous aie tout dit ? Ces questions me hantent, jour et nuit, elles me suivent, sans répit, sans relâche, cela me broie le cœur et l’estomac, tous les jours un peu plus. J’ai besoin d’aide…
Elle baisse la tête, gardant un silence assez long, avant de dire, du bout des lèvres, dans un souffle audible seulement de Zofia :
- Il y a des jours où je voudrais mourir…C’est lâche, je sais. Je voudrais mourir pour ne plus avoir mal. Je n’ai de consolation nulle part ma Mère. Si Neera ne m’écoute pas, ne me pardonne pas, je serai absolument seule au monde…
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| | | Zofia Marger
Humain
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| Sujet: Re: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Dim 11 Juil 2021 - 21:21 | |
| Zofia s’excuse et demande gentiment à un des hommes accompagnant Louise s’il peut faire monter de l’eau chaude pour le thé. Elle leur tend en même temps les galettes, tout sourire aux lèvres, et retourne à sa place. La châtelaine est visiblement émue par ce simple geste, surprenant la prêtresse, qui a plutôt l’habitude d’agir ainsi avec les gens. Après tout, son métier est de soigner et de veiller à ce que tous se portent bien. Elle lui lance ensuite un sourire compatissant lorsqu’elle lui avoue se tourner vers l’alcool pour oublier sa douleur. Zofia ne jugera jamais la châtelaine sur cela. Ce qui lui importe, c’est le présent et la jeune femme désire visiblement se relever et affronter ses démons autrement. Elle lui avoue d’ailleurs que c’est en partie grâce à elle. Zofia écarquille les yeux de surprise et une teinte rougeâtre prend d’assaut ses joues. Louise lui annonce ensuite qu’elle a peur qu’Elle l’abandonne pour de bon.
-Notre Bienveillante nous écoutera toujours. Parfois, les signes sont tardifs ou nous passent sous le nez, mais je vous assure qu’Elle est toujours quelque part. Et puis, je crois que les épreuves que l’on vit ne surviennent jamais sans raison, mais que la force qu’elles nous insufflent est précieuse.
La prêtresse remarque à quel point Louise semble défaite. Une si jeune châtelaine déjà malmenée par la vie...Zofia exprime une certaine tristesse pour cette jeune femme, mais se promet de ne pas l’abandonner ainsi à son sort. D’ailleurs, elle a longuement pensé la veille à comment elle pourrait gagner la confiance de Louise et apaiser sa peur. Elle a cette impression que la Dame se jette beaucoup de pierres, alors que Zofia ne peut point juger sur de nombreuses choses. Elle n’est point une prêtresse sans fautes et pourtant, la Bienveillante ne l’a jamais abandonnée. Du moins, Zofia n’a jamais ressenti ce genre de chose. De l’incompréhension peut-être quant à certains évènements difficiles, mais jamais de l’abandon.
La suite dissipe un peu le sourire de la prêtresse. La lueur de compassion qui brille dans ses orbes ne la quitte toutefois pas. Cela a sans doute pris beaucoup de courage à la Châtelaine pour lui avouer cela, même tout bas. Et pourtant, ce n’est pas un sentiment qui est inconnu à Zofia. Elle prend un moment, tissant l’amalgame de mots qui convient dans sa tête et parce qu’elle sait que Louise est très vulnérable en ce moment ; Zofia veut l’apaiser et la rassurer et ne pas la blesser davantage.
-J’ai l’impression que vous êtes très difficile avec vous-même Dame Louise. Au contraire, cela prend une énorme force de caractère et beaucoup de courage d’avouer ce genre de chose.
C’est à son tour de baisser les yeux et un peu nerveuse sa main se porte à son amulette et focalisateur pour le tripoter. Peut-être est-ce le moment de lui dire qu’elle n’est point la perfection incarnée malgré ses robes de Néera ? Elle parle doucement, elle aussi et d’un ton plutôt bas, mais se lance :
-Si elle ne m’a pas abandonnée malgré les erreurs que j’ai commises et quelques lourds secrets qui me vaudraient la colère de mes pairs néerites, j’ai confiance que vous la retrouverez Louise. Nous sommes et resterons toujours ses enfants, malgré tous les défauts qui nous habitent. Cette fois-ci, elle lève le regard sur la jeune femme et un léger sourire retrousse ses lèvres. Quant à moi, je vous ai promis de vous aider et cela tiendra, peu importe ce que vous me direz.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Lun 12 Juil 2021 - 15:01 | |
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Quelqu’un heurte doucement la porte. Un petit serviteur de l’auberge entre avec prudence pour déposer dans un coin de l’eau chaude pour la tisane ainsi que deux petits bols. Louise remercie d’un geste de la tête. Elle attendra que les pas dans le couloir se soient éloignés pour répondre à Zofia.
- Personne n’est parfait en ce bas monde, Mère Zofia, je le sais probablement mieux que quiconque et pourtant on nous impose à nous, les femmes de la noblesse, d’atteindre une perfection à tous les niveaux si on veut être considérée. Je ne parle même pas de respect, je parle d’une simple considération. Or, je suis loin d’être parfaite. Peut-être même suis-je l’enfant le plus imparfait de tout Miradelphia.
Elle a un regard pour la prêtresse. Elle ? Des erreurs qui pourraient lui couter cher ? Louise a du mal à y croire mais elle ne dit rien. Les secrets de Zofia sont les siens et elle a bien trop de respect des secrets des autres pour seulement demander de quoi il retourne.
- Et comment atteindre ce semblant de perfection, un peu de considération, quand dès le départ, ma vie a commencé sur des mensonges, des trahisons et de la souffrance ?
Louise pâlit très fort tout en se tordant les mains. Ce qu’elle s’apprête à dire, il n’y a que trois personnes en ce monde qui le savent et qui sont tellement impliquées qu’elles ne diront jamais rien à qui que ce soit. Les preuves ont toutes été détruites, il n’y plus aucun témoin de rien, à part…
- J’ai grandi dans le Nord, avec les traditions nordiennes, la culture nordienne, tout ce qui fait que je suis Louise de Fernel. J’adorais mes parents, même si mon père n’était pas un modèle de présence. Quand il a perdu sa jambe au combat, il m’a initiée à l’exercice du pouvoir. Un pouvoir bien modeste, évidemment…Fernel n’est qu’une petite seigneurie du Nord mais j’ai tout appris grâce à lui. Quand il est mort, ma mère a dirigé nos terres, puis elle est tombée gravement malade. Ce que j’ignorais alors, c’est que quelqu’un dans mon entourage proche l’avait fait empoisonner pour que j’hérite et pour me demander ma main par la suite afin de contrôler Fernel.
La vision de Geoffroy enchaîné à un mur humide des geôles de Fernel, maintenu par un Elazar aux iris de métal, lui revient avec force. Tout comme le sentiment de triomphe malsain qu’elle a ressenti à le voir si diminué, si soumis. Le moyen d’appréhender le mariage sereinement après une telle trahison…
- J’ai châtié le coupable ainsi que j’en ai le droit. Il a servi de repas aux corbeaux des Monts d’Or. Ma mère, sentant sa fin approcher, avait écrit des courriers à un ami dont j’ignorais tout. Un ami très cher…
Elle regarde ailleurs, se remémorant l’entrée de cet homme âgé, impeccablement habillé, le regard dur et inflexible, la main posée avec assurance sur le pommeau d’une canne dont il n’avait visiblement pas besoin.
- Ma mère est morte avant de le revoir. Mais…elle avait tout écrit dans son journal. Je savais qui il était bien avant qu’il n’entre dans mes appartements pour se présenter.
Elle déglutit avec difficulté, tout en regardant ses doigts, les triturant nerveusement dans un silence lourd. Un peu de courage Louise…un peu de courage pour dire dans un souffle, audible uniquement de Zofia. - Cet homme était le seul et unique amour de toute la vie de ma mère, Mère Zofia. Mon vrai père.
Louise n’ose même pas regarder la prêtresse, tandis que sa vision se brouille. La lecture du journal d’Elisabeth l’a bouleversée de bien des façons. Elle avait compris, en une douloureuse révélation, pourquoi sa mère scrutait tous les jours l’horizon, dans l’espoir un peu fou de le revoir ne serait-ce qu’un instant…
- Il avait vingt ans de plus qu’elle quand ils se sont rencontrés. Elle était l’héritière de la famille de Paville. Lui était le bâtard d’une famille noble du médian, comme ma mère. Ils se sont follement aimés, assez pour défier toutes les convenances et pour contracter un mariage secret. Je suis le fruit de cette union-là. Eudes de Fernel n’en a jamais rien su. Personne n’en a jamais rien su. Toutes les preuves sont détruites, il ne reste plus comme témoin que des personnes qui ne me trahiront jamais parce qu’elles sont bien trop compromises…
Sa vision se brouille, une larme brûlante tombe sur sa main, elle regarde le pichet de vin vide, une affreuse douleur tordant son estomac.
- Depuis que je le sais, je me sens obligée de travailler cinq fois plus durement que les autres seigneurs…comme si cela pouvait effacer le passé. Un passé dont je ne suis pas responsable mais dont je subis les conséquences tous les jours, à chaque heure, à chaque minute. Si mon père était quelqu’un de bien, Mère Zofia, peut-être pourrais-je encore mieux le vivre mais il ne l’est pas. Ce n’est pas quelqu’un de bien.
Elle essuie ses larmes d’un geste du pouce, la gorge serrée.
- Pensez-vous que c’est une volonté de Neera, Mère Zofia…de me mettre à l’épreuve constamment en réparation de cette faute commise par mes parents ? Est-ce…une punition pour avoir menti si longtemps ? Est-ce pour cela qu’Elle n’a pas répondu à mon appel que je La priais afin de sauver ma mère ? C’était la plus douce et la plus gentille dame que je connaissais…Tout le monde l’aimait…Pourquoi Neera a-t-Elle permis qu’elle meure de cette indigne façon…Elle a souffert un martyre durant de longs mois, tous les remèdes ont été impuissants.
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| | | Zofia Marger
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| Sujet: Re: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Mer 14 Juil 2021 - 0:15 | |
| Patiente comme à son habitude, Zofia laisse la Dame s’exprimer, tout en servant la tisane qu’elle a apportée. Encore une fois, la jeune femme se lance des pierres et un triste sourire anime les lèvres de Zofia ; il est vrai que l’on attend souvent d’une femme, qu’elle soit noble ou bourgeoise, une certaine perfection et cela, la prêtresse en sait quelque chose. Elle représente aussi leur DameDieu, un autre type de titre qui demande une droiture impeccable, une droiture que certain considérait un mensonge si jamais ils savaient que l’enfant qu’elle porte a été conçu hors mariage et que cette liaison qu’elle a entretenue avec son fiancé a commencé bien avant les fiançailles. Pour deux représentants de la Bienveillante, c’est une infamie. Non seulement ont-ils cachés cette liaison, mais Zofia a aussi tût que Natael était un vitaliste sans porter la tunique néerite. Jusqu’à tout récemment. Mais tout cela, la prêtresse le gardera sous coffre, car après des mois, ils peuvent enfin s’aimer librement, sans la peur de voir leur monde respectif s’effondrer.
Alors, quand Louise parle de sa mère et de l’amour de sa vie, Zofia se fait violence pour ne pas céder. Au lieu, elle jette un regard brillant de compassion sur Louise pour sa mère, qui n’a pas pu trouver les bras de celui qu’elle a toujours aimé avant de s’éteindre. Louise verse une larme silencieuse, lui expliquant combien c’est difficile parce que son père n’était pas quelqu’un de bien. Elle parle ensuite de faute et Zofia baisse honteusement les yeux, les joues rouges et la gorge serrée, comme si Louise lui disait à elle que ce bébé qu’elle porte était une faute, même si ce n’est pas du tout le cas. Elle cache son visage dans sa tasse un instant pour se reprendre, ressentant encore cette vague de stress lui remonter à la gorge dès qu’elle a su qu’elle était enceinte : elle est là pour Louise et elle le restera.
-Mais, même si votre père n’était pas quelqu’un de bien, vous n’êtes pas celui-ci. Vous n’avez pas à porter le fardeau de ses erreurs.
Elle a parlé tout bas elle aussi, respectant le ton de confidence de la Dame. Zofia finit par lever les yeux sur la châtelaine, se voulant le plus rassurante possible :
-Cela, ce n’est pas à Néera qu’il faut le demander, mais à sa sœur. Lorsque Tyra doit reprendre son dû, nous ne pouvons rien y faire, aussi injuste que cela puisse paraître. J’ai assisté à la tuerie de confrères et consoeurs néerite, j’ai vu les résultats d’un massacre immonde causé par des brigands dans un village, mais tout cela, je crois que la DameDieu l’a pleuré, comme elle a sans doute pleuré la mort de votre mère. Elle nous a insufflé la vie et restera toujours notre Mère et notre conseillère, mais ce n’est pas à Elle de décider de notre fin.
Elle sourit un bref instant, la gorge serrée ; ce qu’elle s’apprête à dire, est-ce surtout pour se rassurer elle-même ou Louise? Cela, Zofia l’ignore.
-Votre mère aimait un homme et cela, je ne crois pas que l’on puisse choisir les élans de notre cœur. Et si elle n’a pas été la première à suivre ses désirs, elle ne sera point la dernière noble à le faire. Ni la dernière femme, d’ailleurs. Tout ceci, ce n’est pas de votre faute et je crois fermement qu’Elle le sait. Ce qui importe, c’est le présent et votre Souffle. Fernel a besoin de vous et si vous lui demandez, Elle vous aidera, comme j’ai accepté de vous guider.
Zofia se demande d’ailleurs pourquoi n’ont-ils pas appelé des guérisseurs néerites, mais se souvient que le nord est beaucoup plus frileux sur cette question. Elle sait aussi que son don est précieux et qu’un guérisseur n’est pas nécessairement monnaie courante, encore moins sur les terres otharites.
-Loin de moi l’idée de dire quelque chose qui n’est pas vrai, mais...j’ai cette impression que vous pensez que vous êtes une terrible personne, qui mérite toute la douleur du monde et ce, pour un passé qu’elle n’a pas choisi. Vous n’êtes pas esclave de celui-ci, Louise.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Néera t'entendra [Zofia & Louise] Ven 16 Juil 2021 - 13:40 | |
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Porter le poids des erreurs de son père…La châtelaine a un regard dévasté pour la prêtresse, un regard rempli de larmes qu’elle ne parvient plus tellement à contenir.
- Il n’est pas quelqu’un de bien et pourtant je l’aime de tout mon cœur, ma Mère. Il est vil et inflexible, c’est un assassin et un bourreau d’enfant, un être tout pétri de violences et de vices et pourtant je ferais n’importe quoi pour lui, juste parce qu’il est mon père.
La gorge serrée, elle a une pensée sincère et émue pour cette silhouette de l’ombre aux prunelles dépareillées qui lui manque tant. La souffrance qu’il a infligée à cet homme, pour son plaisir et sous couvert d’éducation, d’apprentissage…A cet homme-là et à d’autres, que n’a-t-il pas fait pour assouvir ses horribles et coupables penchants…
- Il a adopté un garçon, un petit garçon des rues d’Estrevent, un orphelin. Il l’a pris sous son aile…mais aussi dans son lit. Il l’a détruit, pour mieux le remodeler à sa semblance. J’ai rencontré ce garçon, Mère Zofia. Il est probablement la plus fine et la plus silencieuse des lames de l’ombre que je connaisse. Intelligent, rusé, malin. Nous venons de deux mondes totalement différents et pourtant je me retrouve en lui bien plus que je me suis retrouvée en qui que ce soit. Nous sommes faits mutuellement du mal…profondément. Fort. Nous nous sommes battus, il m’a frappée comme jamais personne n’a osé le faire, je l’ai piqué là où ça fait mal, parce que j’étais en colère…depuis nous nous respectons et nous nous apprécions. Je le considère comme mon frère et je ne peux pourtant afficher cette relation…C’est un Thaari. Inutile de vous rappeler à quel point le Nord apprécie tout ce qui arbore une peau bronzée n’est-ce pas…Et c’est tellement injuste. Je ne peux me confier qu’à lui et je ne le vois pratiquement jamais.
Son frère lui manque. Pour ses silences. Pour ses bras croisés sur sa poitrine tandis que sa grande silhouette est appuyée contre un mur. Pour son regard d’émeraude et d’ambre toujours en mouvement, toujours à l’affut. Pour son sourire aussi, rare et précieux, immense, superbe, tout comme son rire qui n’est que musique à ses oreilles. Oui, elle considère Dante comme son frère, même s’ils ne sont aucunement liés par le sang.
- Mon entourage proche baigne dans le sang, ma mère. Et je me sens responsable de ce que mon père a fait à mon frère d’adoption. S’il avait pu conserver sa femme et sa fille, je suis persuadée mon père ne serait jamais devenu le monstre qu’il est aujourd’hui. Je voudrais pouvoir réparer tout cela mais je ne le peux pas alors je fais en sorte qu’il trouve chez moi un abri, une protection, tout ce dont il a besoin…Il me manque terriblement, je n’ai confiance en personne d’autre que lui.
Les silences de Dante permettent bien des confessions, des discussions à cœur ouvert, des discussions dont elle est désormais privée. Tout ce qu’elle sait, elle ne peut en parler à personne, ni à son escorte, ni à son père, ni à un ami, puisqu’elle n’en a pas. Elle vit dans la solitude permanente, avec des remords et des regrets qui pourraient rendre fou l’homme le plus sain d’esprit. Louise est une bonne personne à qui il est arrivé des mauvaises choses, une personne qui ne peut se confier à quiconque sans qu’on tente de la poignarder dans le dos.
Quant aux dernières paroles de la prêtresse, Louise regarde ailleurs, rouge comme une cerise.
- L’on dit que la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre qui l’a porté. On ne choisit pas les élans de son cœur en effet, j’ai eu moi aussi…de bien coupables attitudes sur ce point-là. J’ai suivi mes désirs et j’en suis aujourd’hui bien malheureuse…Jai tenté de cadenasser mon cœur, je pense que j’y suis plutôt bien parvenue mais à quel prix…
Elle porte la main sans y penser vers son épaule meurtrie et se tait de longues minutes.
- Quand j’étais petite, mère refusait que je parle aux garçons. Elle voulait que je reste pure et vertueuse. Avant son décès, je suis allée chercher de l’aide auprès du Duc, mon suzerain. C’était mon premier voyage en solitaire. Sur cette route pleine de poussières, j’ai rencontré deux hommes. Un soi-disant herboriste qui s’est avéré être mon frère d’adoption. Et un mercenaire du double de mon âge. Il avait de grands yeux doux, une voix tendre, un sourire magnifique…Il était gentil, courtois, un gentilhomme…Je crois que je l’ai aimé dès la première seconde où je l’ai vu, dans cette auberge de grand chemin.
Est-elle prête à évoquer ceci ? Elle regarde la prêtresse, avant de rapidement baisser les yeux.
- Il m’a suivie jusqu’à Fernel, pour m’aider à me sortir de l’embarras et il est certain que je n’aurais jamais pu débusquer le coupable sans lui. Je…Je lui ai avoué mes sentiments, ma Mère. Il a repoussé mon amour, dans un premier temps. Je suis noble et pas lui, il était encore tout rempli du souvenir de sa défunte épouse…pourtant, il me semblait que petit à petit, il partageait un peu de ce sentiment, au moins un peu mais…il y avait toujours le fantôme de son épouse entre nous. Il n’était pas prêt, et moi je me consumais littéralement d’amour pour lui. Et je me suis brûlée…Je me suis donnée à un autre, parce que j'avais besoin qu'on m'aime au moins un peu. Il ne l’a jamais su mais il est parti ce jour-là, sans me donner la moindre explication, juste une lettre où il m’appelait « mon amour ». J’en ai été anéantie…C’est comme si on m’avait arraché le cœur, qu’on en avait fait une purée et qu’on l’avait remis à sa place en me demandant d’agir comme avant. Mère Zofia, j’ai perdu confiance et foi ce jour-là…
Elle se souvient de cette lettre, mot pour mot, chacun gravé en sa mémoire au fer rouge.
- Personne n’a pris la peine de m’expliquer ces choses…J’ai tout découvert en quelques ennéades. Quand il est parti, j’ai eu l’impression d’avoir été punie pour ne pas avoir attendu. L’avoir attendu. Il m’a fallu des jours pour ne serait-ce que sortir du château. J’ai décidé de partir de Fernel…Je ne pouvais plus rester là-bas, en ces murs où son souvenir était partout.
Elle passe alors sa main sur son col et défait le petit nœud qui retient l’encolure, relachant la pression du vêtement sur ses épaules.
- Mais avant de partir, j’ai demandé à mon frère de donner un moyen de cadenasser mon cœur à jamais. Je ne voulais plus souffrir, je ne voulais plus rien ressentir, je voulais qu’on me protège, que quelque chose me rappelle que je ne suis pas qu’une femme éplorée dont le mâle vient de s’en aller battre la campagne pour faire on ne sait quoi. Je lui ai demandé de protéger mon cœur par un de ces symboles dont il a le secret.
Louise fait alors tomber un peu l’encolure de sa robe, côté gauche, révélant une cicatrice blanchâtre, large comme la paume de sa main, un dessin gravé au couteau dans sa chair. Un dragon dont les griffes acérées sont tendues vers son cœur.
- Si vous connaissez le panthéon des Eldéens, alors vous saurez. Maintenant, Mère Zofia, croyez-vous que Néera voudra toujours m’entendre ? Je n’en suis pas si sûre, voyez-vous…
Cela a demandé beaucoup de courage à la châtelaine de permettre à quelqu’un de voir ceci. Déjà, elle la dissimule à nouveau, sans un mot, avant de dire dans un souffle.
- Je ne ressens plus rien pour personne. Juste…de l’ennui. Une lassitude. Et un vide que rien ne vient jamais combler. Personne ne voudra jamais plus de moi. Je ne suis plus vierge, mon cœur est mort, je ne suis rien en ce monde, qui voudrait d’une femme telle que moi à ses côtés ? Personne. Alors, ma Mère, ne suis-je pas une terrible personne ainsi que vous le dites ?
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