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 [ Cîté du Charbon ] - Récit de mes Moires [Valentine]

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Sö de Mestèbe
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Sö de Mestèbe


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MessageSujet: [ Cîté du Charbon ] - Récit de mes Moires [Valentine]   [ Cîté du Charbon ] - Récit de mes Moires [Valentine] I_icon_minitimeMar 15 Avr 2008 - 15:02

A partir du Port, prenez par la ruelle sixtine, sur trente pas. Contournez l'échoppe du Maitre Renard et ne vous laissez pas perturber par les entraineuses de la rue Saint-Elme. En lieu et place suivante, dite du Petit-Jour, traversez promptement vers la fontaine mais évitez de vous y ravitailler, les enfants étant farceurs dans le quartiers. Mesurez votre souffle en gravissant la rue Monte, qui comme son nom l'indique, vous mènera vers le sommet de la Colline au Bois.

Ne cherchez pas d'arbres, car ils ont brulé tantôt, cédant la place à notre confrérie, dite de la Cîté du Charbon. Cet endroit, nous l'avons choisi sur la base d'une règle simple et naturelle.

" La Foudre jamais ne tombe deux fois, au même endroit " se répéta mentalement le Haut Tribun, installé sur le chemin de ronde qui marquait l'entrée de la Cîté de Charbon.

Ici la pierre et le métal avait remplacé l'herbe et les bois. Certes, par complaisance pour les visiteurs, l'on avait installé quelques jardins et discrets jardinets, mais l'on ne souhaitait le moins possible avoir à faire aux choses qui brulent, crépitent et s'enflamment.

" La Garde de tant et tant de livres est à ce prix " acheva mentalement le recteur de cet étrange site universitaire.

Car ces hauts murs, ces gradins, ces gardes aux allures d'hommes mûrs, que l'on disait aussi un peu gredins cerclaient une bibliothèque aux accès réservés. D'un pas rapide, le Tribun passa les portes d'airain, ouvertes à son approche et s'engouffra dans une tourelle d'où s'enfuirent quelques tourterelles. Pas à pas, marche après marche, il s'éleva vers les hauteurs. Il dédaigna son bureau au dernier étage pour rejoindre la terrasse panoramique, d'où l'on pouvait observer selon ses choix la route éternelle des étoiles, où les petites affaires misérables d'humains pris dans les méandres de leur toile.

Deux hommes l'attendaient. Ces derniers le saluèrent à son approche, avec toute la déférence que l'on doit à un supérieur, estimé car estimable.

" Je vous écoute " leur dit il sans autre formule de politesse ou d'introduction.

L'un prit la parole.

" Voilà les faits, il est l'un de nos abonnés, du nom de Monsieur de Mestèbe, agissant d'une manière fort étrange, parmi nous "

" Précisez " demanda le Tribun en observant ces raclures de pies venir se nicher sous les toits et crotter sa belle Cîté privative.

" Monsieur de Mestèbe ne consulte qu'un seul type d'ouvrage. " lui dit le Premier Bibliothéquaire.

" Des ouvrages d'une nature interdite ? Une sapience interdite ? " lui demanda le Tribun.

" Il ne consulte que les Index... Il n'apprend rien... Si ce n'est la liste précise de l'ensemble de nos possessions... avouez que c'est étrange... " poursuivit le dirigeant du personnel de la Bibliothèque. Le second intervint à cet endroit.

" Sa cotisation pécuniaire est à jour, de même que ses droits d'accès. Comme le veux la coutume, il a déposé un ouvrage écrit de sa main, que nous avons inscrit au rayonnage des sapiences architecturales. Son attitude est irréprochable et il fait preuve d'une extrème politesse à l'égard de tout un chacun. En dehors de tout ceci, il pourrait faire concurrence aux esprits fantômes du troisième sous sol. " compléta le second personnage.

" C'est un drôle de comportement... Effectivement... Celà dénote d'une chose secrète... " commenta le Tribun.

" Devons nous prévenir notre Mécène ? " demanda le Bibliothéquaire.

" Faites ainsi, et à la moindre anicroche à l'une de nos lois... profitez du prétexte pour l'éconduire... Maintenant... Allez en paix. "

Ils se saluèrent et se séparèrent sur ces termes.
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Valentine Night
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Valentine Night


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MessageSujet: Re: [ Cîté du Charbon ] - Récit de mes Moires [Valentine]   [ Cîté du Charbon ] - Récit de mes Moires [Valentine] I_icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 12:13

Le soleil effleurait du bout de ses rayons la terre lointaine, par-delà les mers qui bordaient cette contrée qu'on croyait abandonnée aux mains d'une poignée de rescapés du monde. Mais il n'en était rien. Méca était une cité fort bien construite, qui abritait des gens déterminés, brassage idéal de tout genre d'individus plus ou moins recommandables, mais néanmoins fidèles à la Marine Marchande. Le capitaine Triss Amras, fondateur de cette organisation facilement assimilée à la piraterie, était sur le point de se mettre en affaires avec les Night, mystérieux couple à l'âge indéfinissable mais doté d'une richesse exceptionnelle et d'une influence qui n'avait fait que croître au fil des ans, et même des siècles. Mais Valentine Night, la sévère, froide mais belle épouse de Sevelian, n'avait que faire de ce sujet, car une autre affaire exigeait son attention.

Mestèbe. C'était le nom qu'on lui avait fait parvenir jusque sur l'Aurys, par de pâles rumeurs venues droit de Meca. La bibliothèque et les archives semblaient être son lieu de prédilection mais on disait de lui qu'il avait un comportement des plus surprenants, tout autant qu'énigmatique. Sans même prendre le temps de consulter son époux qu'elle savait fort occupé, Valentine avait pris la route sans perdre un instant. Sans autre escorte qu'un espion muet du nom de Vrixx, la belle avait voyagé d'une traite, avec quelques rares étapes bien nécessaires, puis avait embarqué à bord d'un vaisseau qui prenait la mer pour Méca.

Enfin Valentine NIght était arrivée à bon port. Elle arpentait à présent les rues de la cité, longeant l'endroit en direction de la bibliothèque. Elle voulait tirer cette affaire au clair rapidement, et proprement. Si c'était là le début d'ennuis, la jeune femme saurait y mettre un terme rapidement. Elle ne tolérait pas de dissensions dans les rangs, ni l'échec, et exécrait la perte de temps. Les dents serrées, son corps somptueux mis en valeur par une élégante robe noir au corset serré, Valentine progressait d'une démarche noble et élégante, sa toilette parfaite accentuant encore sa beauté glaciale. En arrivant aux frontières de la place qu'elle recherchait depuis un moment, elle aperçut quelques personnes s'éloigner et dut chercher un moment avant de tomber sur le Tribun en personne, qui l'accueillit assez froidement mais avec respect et dévotion.

- Dame Night, nous n'espérions pas votre visite aussi rapidement mais nous sommes heureux de vous voir parmi nous.

- Epargnez-moi les paroles de bienvenue, répliqua sèchement Valentine. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour me frotter à l'hypocrisie de certains car nous savons tous les deux que ma présence ici n'est pas forcément appréciée de tous.

Le Tribun dodelina de la tête, la bouche entrouverte, conscient qu'il ne pouvait que confirmer ces dires mais sans oser le faire. Le caractère de Valentine Night était connu de beaucoup, et personne n'aurait à coeur de vouloir la mettre en colère. Ce serait, par ailleurs, une idée aussi stupide que risquée. D'un pas énergique, la jeune femme suivit le Tribun qui s'était déjà engouffré dans la bibliothèque, gagnant les escaliers pour atteindre son bureau.

- Je ne suis pas ici pour m'éterniser dans de vaines discussions, avertit Valentine alors qu'ils entraient dans la petite pièce à demi-plongée dans l'obscurité. Je veux qu'on m'expose rapidement de quoi il retourne et naturellement, je veux rencontrer ce monsieur de Mestèbe sans attendre. Cette affaire ne doit pas s'ébruiter avant qu'être tirée au clair, et il est hors de question qu'elle perdure sans aucune raison.

Valentine s'assit sur le siège que lui offrait le Tribun tandis que lui-même s'installait derrière son bureau, l'air soucieux. L'affaire n'était pas grave au point d'avoir quémandé la présence urgente de Valentine Night ou de son époux, mais apparemment, le couple avait tranché la question. Au point où ils en étaient, autant poursuivre dans cette voie.
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