Nimir le Rouge
Nain
Nombre de messages : 82 Âge : 34 Date d'inscription : 04/02/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 167 ans Taille : 1 mètre 42 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Le récit saucisse Mar 22 Aoû 2023 - 12:36 | |
| 9ème de la 1ère de Karfias, second mois d'été An 21du XIe Cycle
Belle saucisse que voila.
Met raffiné, consommé par toutes les ethnies et tous les royaumes - à l’exception peut être, de ces fieffés oreillards qui en consomme, dirait-on, uniquement produite à base d’herbachier diverses ; peut-on alors qualifier le produit en tant que tel ? La question reste en suspend. Mais pour les autres, que nenni, on consomme et raffole, mâche et arrache, croque et festoie à n’en plus pouvoir de lard, fouet, saucisson et cervelas de toutes sortes. A croire que tel beau boudin devint véritable plat de roi quand il est accompagné de radis terreux et autres breuvages houblonner. Un accord parfait qui sied aussi bien aux puissants qu’aux manants ; un langage universel, graisseux et veineux pour un agglomérat de carne broyé et recouverte d’un boyaux provenant souvent du même animal. Ô bonne viandeuse, gloire à toi et à toutes tes semblables, vous qui réchauffez aussi bien panse creuse que coeur cru. Ou était donc les proseurs du sifflard ? Les bougres, jamais la quand il le fallait et les dieux pourtant savaient, que le registre était large. Mais un tel chipolata, Nimir n’en possédait pas.
Lui admirait continuellement à la lueur des flammes mourantes, le reflet de son propre moignon carné. Si bien ficelé qu’on aurait pensé pouvoir le consommer accompagné d’une belle ale. Voila tout ce qu’il restait de sa loyauté : un agglomérat de déception recouvert d’un linge sale impropre à toute dégustation. Pourtant, son membre l’obsédait. La douleur n’était plus, mais les souvenirs restaient. Il se surprenait parfois à ressentir de la souffrance dans les doigts ; comme une épingle chauffée à blanc qui lui courrait sous les ongles. L’idée était atroce, mais pis encore quand il venait à réaliser que de doigt, il n’en détenait plus. Comment diantre pouvait-on donc ressentir telle chose à tel endroit ? Le concept le dépassait et ne faisait alors que renforcer sa haine. Comme un mauvais boucher, le Rouge renâclait son moment, fort peu content d’avoir reçu comme lot, un si vieux biquet. S’était-il laissé aller à la paresse, à la luxure et à la morosité ? Sûrement que oui. Cela l’avait-il diminué ? Pour sûr. En était-il pourtant totalement terrassé ? Loin de là.
Dans les tréfonds de La Dross, depuis tout se temps, Nimir patientait.
Véritable guivre perché sur un tas de fèces, il avait rallié son trou après l’incendie du comptoir nain et le rasage manumilitari de ce bon vieux Günjar. La, il était presque impossible pour les forces humaines et naines de venir le débusquer, seul les fous se lanceraient ainsi à corps perdu en Aduram pour un pauvre bougre comme lui. Depuis son existence se contentait à remplir des petits contrats de protection, rien de bien sonnant et trébuchant en outre, mais le Rouge y trouvait un exutoire suffisant pour déverser sa hargne. Néanmoins, il serait difficile d’affirmer qu’il ne rongeait pas son frein ; chaque matin on pouvait le voir hagard, scruter le lointain Nord tel une statue morose en quête de réponse, et comme à chaque fois, rien. Du moins, jusqu’à ce matin.
Alors qu’il observait sa non-main, Nirmir fut bousculé dans ses pensées par Vieille-Souche, le bougre lui passa une missive, cacheté d’une cire bas de gamme et portant un signe simple : une virgule se finissant par un tête en « T ». Un code appartenant à Portedeuil. Comme un assoiffé sans sa liqueur, il en déroula le parchemin et le parcouru les yeux fou. Quand il eut finit, une flamme de lave lui barrait les mires et un sourire terrifiant lui défigurait la trogne.
« Ô mes braves, mes bonnes. Voici venu le Thingastag. »
Les quatorze membres de la Fraternité du Marteau relevaient du chef simultanément. Ces fidèles étaient les plus assidus et tous avaient compris le message.
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