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Sujet: Les limites de votre monde | La traversée Lun 20 Sep 2021 - 19:44
De la 6e à la 9e ennéade de Karfias 19e année du Onzième Cycle Au travers d’Annon
Tu t’étais attendu à une réalité bien plus éprouvante que celle de votre voyage en Annon. Certes, les Chants étaient faibles, et la végétation plus éparses que ce que des Elfes attendraient d’un environnement comme celui-ci, mais au moins l’Annon vivait. L’Annon vivait, et surtout, les elfes qui y avaient posé le pied voulaient la faire vivre. Qu’ils soient nés de la Sylve profonde ou des Cités. Les Ornedhels d’Annon, les Rigwenn’do, c’étaient eux surtout qui s’étaient fait la source de tes appréhensions. Le souvenir de la chute de Yutar est encore frais dans l’esprit des Citadins, toi y compris. Les premières descriptions rapportées par vos éclaireurs avaient de quoi faire froid dans le dos. Un clan composé de ceux ayant ainsi réduit à néant une forteresse avait tout pour inquiéter, et il n’y avait finalement eu que les maigres dires des soldats, cartographes et chercheurs mandatés à l’étude des nouveaux territoires pour te rassurer. Alors te confronter à eux comme tu en avais eu l’idée en partant d’Alëandir…
Les Rigwenn’do n’étaient finalement pas si différents de vous. Ils l’étaient d’ailleurs d’autant moins que durant ces dix dernières années, ils avaient probablement plus souvent eu affaire à vous qu’ils n’avaient pu entretenir de liens avec d’autres Ornedhels. Aussi triste que cela puisse être… quelque part, tu en étais heureux. Il y avait un certain cynisme dans cette pensée, mais tu n’arrivais pas à t’en détacher. Tu étais heureux de voir un clan laissé pour compte par les autres. Pas parce que tu aimais voir se fracturer ton peuple, mais parce que sans ça, ils n’auraient probablement pas réalisé ce que vous, en tant que Citadins, viviez lorsque mis face à eux. L’excessif conservatisme des Ornedhels les avait poussé à abandonner ceux qui avaient versé leur sang pour reprendre la part d’Œuvre que la négligence de vos ancêtres vous avait vu perdre. Maintenant les Rigwenn’do savaient quel effet cela faisait, d’être rejeté et appelé apostat, alors même que l’on était prêt à tout donner pour l’Œuvre. C’est en grande partie ce sentiment, tu en es convaincu, qui les aura rendu si arrangeants. C’est en grande partie ce sentiment, tu en es convaincu, qui vous aura permis de penser un ersatz d’alternative qui vous permette d’au mieux de vos capacités protéger une part aujourd’hui extrêmement fragile de la Prime Forêt. Mais tu n’en doutes point, vous y arriveriez.
Il n’y avait plus que le cœur d’Anaëh pour vous arrêter maintenant. L’Annon s’était déjà amourachée d’elle-même. Les Ornedhels n’étaient pas prêts à abandonner les Voix qu’ils venaient de retrouver. Les Taledhels n’étaient pas prêts à reculer après avoir redécouvert un monde perdu. Et Taledhels comme Ornedhels ayant fait la plus grande partie de cette dernière décennie entre les battants de la Porte d’Anaëh s’accordaient sur une chose : ils commençaient à se sentir seuls. Leurs Frères commençaient à leur manquer, et la distance à leur peser. Maintenant ou jamais était l’occasion de leur donner l’espoir d’une véritable reconquête. D’un retour de la vie elfique jusqu’aux abords de ce qui était la véritable frontière d’Anaëh. Mais tu es confiant. Même sachant combien convaincre les tiens sera difficile, tu leur fais confiance pour ne pas abandonner les leurs.
C’est donc armé d’une petite victoire qu’en compagnie des tiens, tu faisais ton retour vers Alëandir. Parti en ayant choisi de grandes chaussures à remplir, tu pouvais te vanter de rentrer les pieds coincés… tant au sens propre qu’au sens figuré.