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| [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes | |
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Nimir le Rouge
Nain
Nombre de messages : 82 Âge : 34 Date d'inscription : 04/02/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 167 ans Taille : 1 mètre 42 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Sam 13 Nov 2021 - 21:58 | |
| 7ème de la 3ème de Favriüs, premier mois d'automne An 19 du XIe Cycle
Portant son regard loin au Nord, Nimir observait. Le Rouge observait sans mots, les lointaines cimes. A dire vrai, ces dernières n'étaient plus vraiment visible, elles étaient maintenant cachés par de grands arbres, de vaste forêt et des collines ou autres mamelons qui n'avaient pas assez de classe et de hauteur pour porter le nom de montagne. Mais le nain n'en avait que faire, de ses mires injectées de sang, il parvenait à percer le bois, la roche et l'air ; si ses yeux ne les distinguaient pas vraiment, son palpitant lui savait ou ce trouvait les grandes cimes. Car il avait payé bien trop cher son entrée en Zagazorn, sur cette terre qui l'avait vu naître et évoluer, il n'avait trouvé que mépris et rejet de sa condition. En son cœur, le liquide brûlant de la haine n'avait fait que nourrir un brasier déjà bien trop grand. Empoisonné par ses propres pensées, le capitaine de la Fraternité du Marteau, savait que ses pensées le conduiraient invariablement à sa perte. Mais il s'en fichait bien proprement.
De son point de vue, il cherchait à braquer ses lorgnons sur la cité Maudite, Kirgan la Détruite. Il savait qu'en cet endroit, résidait le nain Harald des Barbe-Sanglante, Grand-Roi et dirigeant de la race naine. Il savait que quelques pars dans les souterrains, dans une salle du trône bien trop vaste pour lui, ce nain, rongeait par la peur, troussait sa belle lors des nuits sans lune. Il pouvait l'imaginer se vautrer dans tout le luxe inhérent à sa vocation, il pouvait l'imaginer festoyer, rire et peut être même danser. Il pouvait le voir, observer son visage couturé et sa barbe qui ne portait aujourd'hui plus aucunes traces carmine. Oui, tout cela il pouvait le faire, et il le faisait en imaginant ce même être brûler, brûler dans les flammes salutaires et vengeresse du Père-de-Tout.
Cherchant à remettre ses moustaches en place, il se ridiculisa une nouvelle fois en ne trouvant que du vide dans sa pogne droite. Cette dernière n'était plus, elle était resté sur un billot sans nom d'une place sans nom de la caserne de Fort Hardrek. Pourtant, cette foutue paluche continuait de lui faire mal. Il pouvait sentir ses doigts brûler, ses articulations craquer, ses ligaments se contracter. C'était une douleur étrange, une douleur lancinante et qui faisait autant de mal à l'esprit qu'au corps. Mais Nimir ne s'était pas laissé abattre par cette perte, au contraire : chaque jours, inlassablement, il s'entrainait à écrire de sa main valide. Des centaines, des milliers de runes, tracés dans la poussières, dans la boue, dans l'air. C'était la sa préoccupation principale. Car s'il avait perdu la capacité de levé son marteau de la main droite, il n'avait pas perdu celle d'utiliser le pouvoir qui habitait en lui. Tout n'était affaire que d'apprentissage et il était de notoriété publique, que les nains étaient dur à mal quand il s'agissait d'apprendre.
Ayant improvisé un gantelet de cuir à son moignon, il avait par dessus installé un système de lanière qui pouvait ainsi retenir plusieurs petites plaquettes d'argiles ou de cires. Le bricolage était de qualité modeste, mais suffirait amplement quand les temps seraient venus.
Avec ceux du Marteau qui le suivait toujours, ils avaient emprunté le sentier Est une fois parvenus au delà du Grand Mur nain. Puis, ils avaient patienté un long moment, attendant sur les berges du fleuve, qu'une barque marchande veuille bien se lester de quelques mercenaires prêt à assurer la sécurité de sa cargaison. Il ne fut pas trop difficile de convaincre un groupe de batelier humains qui officiaient pour une province d'on Nimir avait oublié le nom. Mousse sur la bière, on paya même le service, pas cher, mais tout de même. C'est ainsi, qu'après une traversé ou il ne se passa finalement rien, que lui et les siens reprirent pied sur la terre des hommes, dans le Nord de la Péninsule.
En accostant, Nimir n'avai put s'empêcher d'avoir une pensée pour son fidèle Portedeuil. Une autre pour sa tendre Oda. Une dernière, pour tout ceux de ses frères et sœurs restés en Zagazorn. Mais ses pensées furent vite chasser par une autre, plus forte, plus puissante en son corps : Nimir avait envie de tuer.
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| | | Nimir le Rouge
Nain
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Dim 14 Nov 2021 - 12:06 | |
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Si Nimir connaissait bien la région, il n'y avait pourtant pas mit une guibolle depuis des lustres. Alors, quand son pied toucha terre, il fut l'espace d'un instant, plus que surpris. La raison était simple : ils avaient accosté à un endroit inconnu. Tout absorbé dans sa contemplation lointaine, il n'avait pas fait très attention aux berges du fleuves autours de lui et ainsi, n'avait point remarqué que l'arrêt se situé un brin plus amont que d'ordinaire. Le débarcadère n'avait en réalité, rien à voir avec l'habituel construction et le point de passage d'on il se souvenait. Non, celui ci était neuf, pimpant, reluisant même et pour couronner le tout, le Rouge y distinguait les traits caractéristiques d'une construction naine. Un goût amer lui remonta de l'estomac et vint se figer dans son glissoir à bière. De la même œillade folle qu'à l'accoutumé, il toisa les lieux et sembla comprendre, qu'ils étaient arrivés à un des fameux comptoir nain d'on il avait entendu parlé. Satvar s'enquérait de récupérer la solde pour la protection de la cargaison et commençait à négocier ferme avec le marchand quand à la question du déchargement. Les nains seraient d'efficaces docker, mais pas sans contreparties à la hauteur de leurs valeurs. Nimir lui, prit un instant seul et tenta de distinguer ce que le commun des mortels ne pouvaient réaliser en ces lieux. Puis il cracha au sol et commença à bourrer sa pipe avec toute l'habilité d'un récent manchot : autant dire que l'opération était ardu.
Quand la barque repartit vers l'aval, lui et les siens avaient réalisé les travaux de mise en stockage des quelques biens que l'homme avait laissé en dépôt. Lesté d'une petite bourses chacun, ceux du Marteau pouvaient se contenter de peu de choses et ils étaient actuellement bien plus riche que par certaines périodes dans le passé. Mais le Rouge n'avait plus goût pour l'argent, a l'intérieur de lui, quelque chose avait changé. Tout autant qu'à l'extérieur.
« Entrons. » Clama t-il a ses ouailles. « Nous trouverons peut être de quoi nous sustenter. »
Les barbes et tresses approuvèrent par une série de grognement tous plus ou moins gutturaux. Pour sûr que l'endroit n'était pas une taverne, ni une auberge et pas même un tripot, mais c'était un lieu de nain et dans de tels lieux, on pouvait toujours trouver de quoi boire et manger. Quand il poussa la porte et pénétra dans le comptoir en premier, Nimir sentit d'instinct que l'arrivé d'une bande armée avait de quoi étonner, le silence qui s'installa entre les marchands locaux fut assez éloquent.
« Baruk, baruk. » Annonça t-il d'une voix rocailleuse. « Nous arrivons du Nord et souhaitons trouver de quoi remplir nos goses et nos estomacs. Nous sommes prêt à payer.» Dit-il en tapotant de sa main unique, une bourse à son ceinturon.
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| | | Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Mar 16 Nov 2021 - 16:31 | |
| La vie des Nains, à Oësgard, était rythmée par des journées épuisantes, car très chargées. Depuis l’incident avec le Marquis de Langehack, Günjär, l’émissaire royal de Harald dans la campagne commerciale Naine en Péninsule, avait ordonné l’évacuation de la moitié des effectifs Nains du comptoir, et de la cité d’Oësgard. Moitié moins, pour, au départ, un presque anéantissement du commerce avec la cité Nordique… Jusqu’à-ce que celui-ci ne renaisse avec le début des négociations. Oësgard s’était positionnée du côté des Nains, se proposant d’être à la fois porte-parole et faire-valoir. De fait, le commerce reprit bien vite… Et fort heureusement. Moitié moins nombreux, deux fois plus de travail. Les commerçants qui acceptèrent de rester, s’occuper donc de plus d’affaires, de plus de négociations, qu’ils ne le faisaient auparavant. Les allers-et-venues étaient nombreux, dans le comptoir, et sur les quais. On invitait des clients à boire une bière à l’intérieur du comptoir, on passait dans les étages pour signer en toute discrétion, ou en confidentialité… Ce brouhaha de vie fut soudainement interrompu lorsqu’arrivèrent une troupe de cognards, sales, poussiéreux, et visiblement remontés – ou éreintés. Günjär avait été prévenu par le Roi lui-même qu’une troupe de mercenaires mogarites avait été bannie du Zagazorn, et que leur chef, un prêtre défroqué, avait eu la main d’arme coupée. Ramené à la frontière Sud, il était potentiellement dangereux… Mais le Roi ne voulait point sa mort. Toutefois, il fallait rester prudent. Mais en cet instant, Günjär n’avait aucune idée de qui étaient ceux qui se trouvaient devant lui. Enfin, plutôt, en face de lui mais au loin. Car Günjär avait sa place « attitrée » au fond du comptoir. De là, il pouvait tout voir et tout entendre, et surtout, il était suffisamment « protégé » pour pouvoir se sentir en sécurité. Quelques trognes se tournèrent vers lui, comme pour chercher l’aval, des réponses, ou un soutien quelconque. Au départ, il pensait à faire un simple geste, afin que tout puisse reprendre. Mais les informations données par celui qui devait être le chef de cette troupe, et le fait qu’il soit un manchot… Fit soudainement se rendre compte à Günjär de qui il avait potentiellement en face de lui. Alors, il se leva… Il rejoignit doucement l’entrée de la gargote, et, une fois proche, salua les arrivants. « Baruk ! » Commença l’émissaire royal. « Vos armes doivent être entreposées à l’arrière, tout le long de votre présence ici. Vous ne paierez pas pour le repas, seulement pour la bière : les Umgis possèdent des forêts luxuriantes, et de la nourriture adéquat, mais la bière vient du Nord, à grands frais parfois. » Expliqua-t-il, avec un sourire, les mains jointes devant sa taille, et en bombant un peu le torse face à ces cognards qui, il fallait l’avouer… Demeuraient impressionnant. D’autant plus s’ils étaient effectivement les bannis du Zagazorn. En tant qu’émissaire royal, Günjär n’avait pas beaucoup de marge de manœuvre face à eux. « Je me nomme Günjär, je suis le responsable ici, au nom de notre Grand-Roi, Harald Barbe-Sanglante. Vous êtes ? » Et tandis qu’il posait cette question, il cogna doucement son poitrail, en guise de salutation, et il se plaça de profil, de sorte à pouvoir laisser passer la troupe en guenille.
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| | | Nimir le Rouge
Nain
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Mer 17 Nov 2021 - 12:52 | |
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Pour Nimir, il était toujours fascinant de constater comment, dans certains recoins du monde, on vivait paisiblement. A cette vision pleine de bucolise de marchands et d'autres clients nains et humains attablés à la même table et partageant le pain et la bière, le Rouge eut quelques interrogations au sujet de la tournure qu'avait prit le monde. Le Père-de-Tout n'avait-il pas était assez démonstratif dans ses actions ? N'avait-il pas mit en garde les nains du sorts qui les attendaient s'ils s'abaissaient à continuer sur la voix et le chemin du vice ? Car il existait pour le peuple des montagnes un mal qui avait tendance à tous les gagner : c'était l'appât du gain. Oh, pour sûr que lui même était un représentant particulièrement éloquent de cette tranche de la population ; pendant presque une vingtaine d'année il avait accumulé richesses et belleries au crédit des autres. Il s'était sans douter lui aussi fourvoyé, plus que de raisons et pour cet échec, il en avait payé le prix. Comme un voleur dans les territoires du Sud, on lui avait tranché la pogne. Pour sûr que cette action était dût à d'autres raisons, mais au fond de lui, Nimir savait que c'était le Père qui l'avait remit sur la bonne voix par ce juste châtiment. Il pouvait en vouloir aux nains pour la forme, mais il ne pouvait contredire le Père pour le fond.
Néanmoins, cela n'empêchait pas son glissoir d'être tapissé d'un épais goût âpre qu'il assimilait à celui du sang et de la merde à la vue de ce genre de scène. Nimir était en colère, une colère qui avait empoisonné son cœur et qu'il aurait bien du mal à purger, aussi croyant fusse t-il. Quand un nain à la barbe tressé s'approcha de lui et de sa troupe, il se présenta comme étant le tenancier des lieux, pis même, un envoyé, représentant et fier larbin du Grand Roi, Harald des Barbe-Sanglante. A cette annonce, Nimir ne put retenir une lippe carnassière. Dans le même temps, il leva les deux mains et ouvrit sa pogne unique.
« Comme tu le vois, Maître Günjar, je ne dispose pas d'arme. Les nains qui me suivent non plus et les marteau qui lestent leurs bardas ne sont que des outils, nécessaire aux divers travaux qui nous poussent dans ces contrées du monde. Nous battons, façonnons et modelons grâce à eux, comme le font tout artisans. Et nous ne nous séparerons pas de nos outils le temps de partager la bière que tu nous promets, comprend le bien. »
Signant de la tête vers l'avant, cette ordre muet eut l'effet escompté : les membres de la troupe dépassèrent l'émissaire royal sans mot dire outre quelques grognements et prirent place à une table assez large pour les contenir tous, bien qu'elle soit trop petite en réalité. Ils avaient la mine patibulaire, mais ils avaient surtout faim et soif. Nimir quand à lui, resta un instant au prêt de Günjar. Le brave pouvait bien protester, il n'y avait pas assez de cognard ici pour les forcer à obéir.
« Quant à moi, mon nom est Nimir. Il semblerait que tu tiennes ton rôle à la perfection en ces lieux. Le Grand Roi est-il satisfait de ton travail ? Permet moi d'être curieux, j'ai récemment eu à faire à lui et tu peux observer toi même la récompense à ma loyauté à son égard. J'espère donc pour toi, Maître Günjar, que les affaires tournes, ou tu y perdras peut être plus qu'une pogne. » Agitant son moignon en avant. Nimir eut un rire rauque qui trahissait un brin la folie qui menaçait sous la surface de sa chaire.
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| | | Harald Barbe-Sanglante
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Mer 17 Nov 2021 - 15:31 | |
| Günjär n’était pas un combattant. Il n’était ni un runiste, ni un artisan, mais il demeurait un Nain du Nord : grogner, il savait faire, et surtout, il savait ce que cela voulait dire, tacitement. Lorsque les Nains de Nimir passèrent, et que ceux-ci grognèrent, Günjär leur répondit bien, car ceux-ci n’avaient point gagné. Toutefois, un des Nains n’était point passé : Nimir. Le capitaine, prêtre défroqué, disgracié et bannis par l’autorité royale, n’avait pas bougé d’un pouce. Au contraire, il était resté plus stoïque que jamais, et ses lèvres, son faciès, et son regard, rendaient une image terrifiante. Oui, terrifiante. Qu’il assume autant sa condition de banni, provoqua un frisson le long de l’échine de l’émissaire : nul doute que le banni serait violent, s’il trouvait une quelconque utilité à cela. Mais, bien qu’effrayé – et il n’y avait pas d’autre mot, le prêtre banni était réellement effrayant – Günjär demeurait l’autorité Naine ici, et il demeurait un fier Dawi. Son honneur ne saurait être bafoué, surtout pas par quelqu’un qui venait d’être bannis par le Grand-Roi des Nains. « Nous ne sommes peut-être pas au Zagazorn ici, Nimir, mais tous ici, nous sommes du Nord, et nous sommes loyaux à notre Roi. Ne crois pas que toi et tes cognards avez accès à ces locaux parce que vos marteaux sont bels et bien de guerre, et non d’artisanat. » Dit-il, ne déviant pas un seul instant son regard de celui du prêtre fou. « Je sais ce qu’il s’est passé à Fort Hardrek, j’ai reçu une missive personnel de Harald. L’honneur me commande de vous recevoir, et de vous servir, et celui du Roi commande qu’aucun mal ne vous soit fait : tu es banni, mais tu demeures un Nain. » Conclut-il sur cette partie de la discussion, joignant ses bras devant lui. « Tu viens de me mentir, Nimir. Déposez vos armes, vous les récupérerez sans aucun problème. Un Nain ne saurait priver un cognard de son arme, sauf lorsque le cognard se repait sans la demeure du Nain. » En son for intérieur, Günjär savait que l’ancien prêtre serait sensible à l’honneur et que, bien qu’il soit investi d’une mission royale, l’honneur de Günjär trouverait un semblant d’écho dans l’esprit du mercenaire. « Mangez à votre fin, buvez tout votre saoul. Je serais au fond de la pièce, si tu as besoin de moi. » Et l’émissaire prit congé. S’installant au fond de la salle, à la même place qu’il occupait les heures précédentes, il rédigea un rapide message qu’il plaça ensuite dans une lettre cachetée, sous une pile d’autres lettres, d’autres missives. Aucun signe distinctif, mais le message en appelait à la garde Oësgardienne, si quelque chose devait se produire ici. Oësgard s’était en effet engagée à protéger le comptoir, quoi qu’il en coûte.
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| | | Nimir le Rouge
Nain
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Mer 17 Nov 2021 - 18:07 | |
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Ce Günjar avait manifestement quelques choses dans les trippes, car c'est sans vraiment siller qu'il fit tête à Nimir. En d'autres lieux, en d'autres moments et peut être à une autre époque, pour sûr qu'il aurait apprécié tel nain, car il était toujours agréable de constater quelques rognes de caractère chez les membres de sa race : cela prouvait tout simplement qu'ils soient des nains. Car c'est le Père qui avait doté ses fils du feu et de la flamme. Même si la plupart faisaient mine de l'avoir oublié, c'était bien toute une vie qu'ils avaient passé dans le giron du Créateur. Ainsi, depuis la Malenuit, Nimir se considérait comme un des rares à marcher encore sur le bon sentier. Ô pour sûr qu'il existait d'autres frères et d'autres sœurs comme lui, mais la majorité semblait avoir rejoint la voix de la duperie et des faux semblants. C'était peut être pour tout cela réunis, que le Rouge ne pouvait se permettre de tolérer un tel comportement en cet instant. Ils n'étaient plus en Zagazorn, lui et ses frères. Ils étaient sûr une terre étrangère ou ils n'auraient plus à plier de la caboche pour essayer de rentrer dans le rang. Nimir avait mit toute l'eau possible à sa bière pour y parvenir sur sa terre ancestrale et on l'en avait mutilé puis chassé. Plus jamais il ne commettrait une telle erreur. Plus jamais.
Observant l'émissaire et chef des lieux prendre congé alors même qu'il venait d'ordonner, le Rouge ne put retenir cette fois si un rire quasi-hystérique qui eut pour effet de détourner moult regard sur sa personne. Il se sentait comme une tique sur le cul d'un chien glabre, au centre de l'attention. Ses cognards eux ne mouftaient toujours pas, mais on pouvait sentir une certaine tension dans leurs gestes : les pognes serrées, prêt des manches, le joufflu pas totalement tourné dans le bon sens, prêt à se lever. Tous regardaient Nimir qui d'un pas lent, presque théâtral, se dirigeait en direction du fond de la pièce. Sur sa route, il posa sa paluche sur un meuble, puis sur une table, saisit morceau de pain qui n'était pas le sien, le porta à ses lèvres, en mangea un morceau et envoya le reste au sol. Il fit de même avec un bock de bière et c'est la moustache pleine de mousse qu'il arriva non loin de Günjar. S'adossant a un pilier, il prit une pose faussement nonchalante avant de déclarer.
« Dit moi, Maître Günjar, aurais tu toi aussi décidé de vivre dans l'ignorance ? Tu m'acceuilles, puis me traite de menteur alors que je n'ai été qu'honnêteté avec toi, comme nous devrions tous l'être sous le regard du Père. Je ne suis qu'un artisan, un artisan de la guerre, car cette art est aussi celui de notre peuple, as tu oublié ? Tu me parles en suite d'honneur puis tu déguises des menaces que tu n'es pas aptes à tenir, me faisant miroiter un mal qui m'on ma déjà infligé. Dit moi donc, à quel moment t'ais je laissé pensé nous accepterions de nous faire insulter ainsi par un gratte-papier dans ton genre ? »
Nimir ne riait plus. Et plus personne ne devait rire en cet instant.
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| | | Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Mer 17 Nov 2021 - 20:36 | |
| Le rire fou du prêtre défroqué arracha quelques poils à l’échine du Porte-Bourse. Le commerçant savait qu’à partir de maintenant, il avait un pied dans la bouse, et un autre dans la boue. Quelques soit celui qui rejoignait l’autre, l’issue de cette rencontre serait très désagréable pour l’émissaire royal. Mais, il tenta de ne point s’en formaliser. Il continua sa besogne, faisant fi – du moins essayait-il – de cette théâtralité propre à l’orgueil démesuré et à la folie de celui se sentant tout puissant par un bon droit qu’il s’octroie sans même réfléchir. Lorsqu’il approcha à nouveau, Günjär, terrorisé, mais habité par un sens de l’honneur qui ne saurait souffrir d’être insulté par la lie des Dawis, se releva et fit face, à nouveau. La tension était palpable… Certes, la garde Oësgardienne patrouillait toujours du côté des quais, s’assuraient plusieurs fois par jour que tout aille bien… L’engagement moral entre les Nains et les Oësgardiens conduirait la troupe de Nimir à la mort, car, bien qu’ils soient en capacité de massacrer tout le monde ici-bas, il leur serait impossible de survivre aux assauts de toute une cité. Mais ce nain-là semblait si fou qu’il n’aurait cure de vivre, ou de mourir. « Ainsi donc, voilà toute l’étendue de ta parole ? Sous couvert de mots, tu refuses d’accéder aux règles simples de cette demeure, qualifiant la guerre d’art, là où elle n’a pas sa place ? Tout ça pour quoi ? Je t’offre le gite, et le couvert, en échange d’une simple chose : la paix. Et tu t’adonnes à la fourberie des mots ? Es-tu un cognard ? Ou un artisan ? Ici-bas, tu es un cognard, et en tant que tel, tu dois venir ici en paix, car nous ne parlons pas de guerre ici. La folie t’as-t-elle tant consumée, que tu te sentes tout puissant une fois les frontières du Zagazorn dépassées ? » Cette question ne souffrait en réalité d’aucune réponse. Günjär savait que le Nain fasse à lui n’était pas seulement effrayant par sa carrure, par ses armes, ou par cette aura qu’il dégageait. Son esprit était consumé par une folie, une réelle folie incontrôlable. Et là où il y a folie, rien de bien ne pousse, rien de bien n’arrive. « C’est toi qui me menace, maintenant. A la manière d’une jeune barbe tentant de prendre le dessus sur un marmillon, afin de se sentir fort. La folie du Père t’as-t-elle totalement consumée ? » Sentant qu’il allait franchir le point de non-retour, Günjär leva les deux pognes en l’air, et se recula de deux pas. « Tuer un gratte papier ne t’apportera rien. Mange. Bois. Enivre-toi et rassasie-toi. Je t’ai promis la paix ici, et tu l’auras. » Et, afin de désamorcer la situation, Günjär récupéra les missives qui croulaient sur sa tablée, et prit la direction de l’arrière du comptoir. Là, dans les méandres de l’entrepôt, il disparut. A la place, c’est un cuisinier qui fit face à Nimir. Petit – même pour un nain – au ventre plutôt proéminent, aux épaules très développées et à la poitrine presque sur-bombée, il faisait face à Nimir, levant la tête vers lui… Et posant un regard tout sauf belliqueux. N’importe quel Nain saurait qu’il s’agissait sans doute du cuisinier principal, boucher, charcutier, préparateur… Et qu’il n’était là pour rien d’autre que pour satisfaire aux ordres de Günjär. « Baruk téh ! » Dit-il, reniflant un glaviot bien gras. « Aujourd’hui au m’nu, y’a d’l’agneau grillé, un peu d’veau qui nous reste, du frongol, d’la patate. J’ai aussi des saucifflards d’sanglier, v’m’en direz des nouvelles. J’prends vos commandes ? » La politique, lui, il n’en n’avait rien à cirer. Günjär, lui, se préparer à demander le renfort de la garde Oësgardienne.
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| | | Nimir le Rouge
Nain
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Jeu 18 Nov 2021 - 9:43 | |
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« Range tes saucissons le marmiton, il n'y aura plus de commandes aujourd'hui. Ni demain d'ailleurs. »
Le regard rouge que jeta Nimir au cuisinier eu sûrement tôt fait de lui faire comprendre le message on ne peut plus simple : il n'avait pas faim. Scrutant l'émissaire royal qui prenait l'escampette dans la salle arrière donnant sur l'entrepôt, Nimir lapa une nouvelle lampée de sa choppe puis en vida le contenu au sol. Un instant il regarda la mousse s'écouler sur le plancher et serpenter entre les interstices avant de disparaitre, absorber par le bois et le sol. Puis il envoya voler son bock dans le décor comme s'il s'agissait d'un bout de bois quelconque. Enfin, il grimpa sur une table, la plus proche, et écarta les bras en tapant du talon pour requérir l'attention de tout le monde. Il s'exprima alors dans la langue des hommes, pour que tout le monde le comprenne très bien.
« Messile. Mes seignleurs. Veuillez leplendle vos souvelains, vos biens et vos bottes, le comptoil felme ses poltes. Moi même et mes associés venus du Gland Nold, nous sommes ici pal la volonté du Gland-Roi, Halald Balbe-Sanglante et souhaitons léglel quelques diffélents entles gens d'identique lace. Ce contle temps n'est pas le votle, poul sul, mais n'ayez clainte, nous sommes des gens de bien et ne souhaitons point vous faile de told. Aussi, mes balbes que voici, vont lentement et gentillement vous escoltez, tous, en dilection de la soltie. Veuillez bien sul complendle que ce conseil fait office d'oldle. Cal nous sommes ici, bien que sul la telle des hommes, en Zagazoln. Aussi, seliez vous gentils de bien vouloil bougel votle joufflu au plus vite afin d'évitel tout désaglément inutile.»
Tandis qu'il parlait, les membres du Marteau c'étaient relevés et avaient fait office de videur ferme, mais pas encore brutal. Ils étaient suffisamment armé et avaient la mine suffisamment froncé pour être des arguments de choix à tout marchand désireux de garder son pécule et sa vie. Bien sûr, il y avait sûrement quelques guerriers nains dans le lot, mais Satvar Vieille-Souche et quelque uns des compagnons les avaient localisés et étaient prêt à prendre les mesures nécessaires en cas de geste inconsidéré. Nimir souhaitait simplement être seul avec Günjar, dans cette bâtisse. Nimir ne souhaitait pas que quelqu'un meurt, du moins, pour l'instant. Bien sûr, cette démonstration de force ne serait pas au goût de tout le monde, mais Nimir n'en avait que faire.
Ceux du Marteau seraient les bergers, escortant les civils à l'extérieur, prêt à recadrer les récalcitrants à grand coups de bottes. Puis, une fois au dehors, ils surveilleraient la masse afin quelle ne crée ni grabuge, ni quoique ça soit d'autres. Sans quoi, ce serait l'escalade.
Nimir quand à lui, commença à profiter de sa liberté pour déambuler dans le comptoir d'un pas rappelant celui d'un ours en maraude.
« Günjar, Günjar, Günjar...» Sifflait-il tandis qu'il marchait et prenait le temps d'examiner les poteaux de la bâtisse. Sur certains, il traça aux charbons quelques signes de son cru. Des signes qu'ils n'étaient plus très nombreux à connaitre. Peut être même était-ce lui le dernier ?
« Mon bon Günjar, voici que tu te caches de moi, alors même que nous parlions. Est-ce la la bravoure d'un nain du Zagazorn ? Approche, nous avons encore à nous dire. Et cela tombe bien, il n'y a maintenant plus que toi et moi. Tu pourras prévenir qui tu souhaites de ma présence ici, personne n'arrivera assez vite quoiqu'il se passe. Alors, je te pris. Fait moi donc l'honneur de quelques mots. »
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| | | Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Jeu 18 Nov 2021 - 13:47 | |
| Le cuisinier haussa un seul sourcil, face à la mine patibulaire et aux propos lourds de sens tenus par le banni. S’il n’était ici qu’un employé, son attitude légèrement bête n’était en réalité qu’une façade. Oh, le Nain ne brillait pas par son intelligence, mais il savait ce qui était, et ce qui n’était pas. Et les propos tenus par Günjär, tout à l’heure, avaient tous été entendus par les employés… Nimir n’était personne au Zagazorn, sinon un banni. Tandis que Nimir fit son speech dans un Péninsulaire haché, les employés visibles, ainsi que les clients, furent conduits manu mais pas encore militari, jusqu’à la sortie. Mais pas Günjär, ni d’autres employés qui se trouvaient dans les étages, et dans l’arrière-boutique. Jusque sur les quais. Tout ce remu ménage ne passa donc pas vraiment inaperçu, ni auprès des employés, ni auprès des clients, dont certains fulminaient tout en se laissant manipuler. Günjär, sentant que la fin était proche – la sienne ou celle de ce comptoir – manda un messager et lui donna la petite lettre. Ce dernier sortit par l’arrière salle, et prit ses guiboles à son cou. Il passa donc par les quais et les rues et ruelles, mais il ne fut point le seul… Des employés Nains jetés dehors, quelques firent la même chose. Tous savaient qu’ici-bas, seul Günjär était aux commandes, et qu’un Nain banni, la pogne tranchée, n’était ni un bon signe, ni une autorité reconnue par le Grand-Roi. Le cuisinier prit donc la direction des miliciens du port, tandis que le messager, lui, prit la direction de la caserne plus loin. Combien de temps tout cela prendrait-il ? Günjär espérait que cela soit rapide… Lorsque Nimir fit encore sa sérénade, sa théâtralité, Günjär leva les yeux aux ciels, et souffla largement, et très longuement. Il se releva alors. Sa terreur s’était transformée en colère, la colère de voir cette lie de toute la race Naine, jouer les cadors et se prendre pour plus puissant qu’il ne l’était réellement. En cet instant, il regrettait de n’être qu’un gratte papier… S’il avait été un cognard, il aurait prit cette petite dague qu’il garde constamment sur lui, et l’aurait planté dans sa gorge… Mais ce n’était qu’une dague d’apparat. Bien qu’elle soit parfaite à l’estoc, elle ne trancherait pas grand-chose… Toutefois, il la garda caché, sur le côté de sa ceinture. « Alors, je ne suis plus seulement un gratte papier ? » Siffla-t-il entre ses dents. « Que veux-tu ? T’amuses-tu à jouer le chef ici-bas ? Souhaites-tu te venger ? Souhaites-tu exprimer ta colère ? Ou alors… Souhaites-tu te sentir puissant en menaçant un… Ou plutôt des, grattes papiers ? Quel honneur, quel honneur… Nul doute qu’Heidum te jettera par-dessus le pont, ignoble Kruti que tu es ! » Il laisse deux secondes de vide, de blanc, afin de se montrer digne face au terrifiant fou furieux. « Tu me terrifies, Nimir. Mais tu n’auras jamais mon honneur, ni celui des poilus qui oeuvrent par ici. Qu’as-tu de plus à dire ? » Il en avait marre… Mais il mentirait s’il disait que ses braies ne tarderaient point à être souillés.
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| | | Nimir le Rouge
Nain
Nombre de messages : 82 Âge : 34 Date d'inscription : 04/02/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 167 ans Taille : 1 mètre 42 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Jeu 18 Nov 2021 - 18:07 | |
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« Il n'existe qu'un seul chef Günjar, et son nom est Mogar. Je ne suis qu'une de ses nombreuses voix. »
Nimir avait persiflé ses derniers mots comme un rampant prêt à sauter à la gorge de sa proie. Une nouvelle fois, il se dut d'apprécier le courage d'on faisait preuve ce nain qui n'avait jamais dut faire face à une menace plus grande qu'une bande de bandits de grand chemins. C'était une qualité qu'il pouvait louer et accorder à son crédit, malheureusement pour lui, en ce jour cela n'avait plus grande importance pour le Rouge. Le Père-de-Tout l'avait conduit ici, en cet endroit précis, et ce n'était sûrement pas sans dessein. Il existait une raison pour tout dans ce monde, une raison d'on seul Mogar était le détenteur suprême quand tout les autres ne se révélaient être que de pâle copie.
« Ta fierté état mal placé Günjar, les Dieux ont voulus que tu te trouves au mauvais endroit au mauvais moment. Aujourd'hui tu me serviras de message, pour une cause qui te dépasses sans doute mais d'on pourtant, tu fais partis à part entière. Je ne prendrais pas ta vie Günjar, il me répugne d'abattre ainsi n'importe lequel de mes frères. Mais tu te trompes, j'aurais ton honneur. »
Sans laisser grand temps à l'émissaire royale de réagir, Nimir lui assena un violent uppercut de son bras disposant d'une main. D'un second coup de son moignon qui lui fit sans doute, tout aussi mal qu'a sa victime de l'instant, il percuta la tempe de Günjar de son bracelet renforcé de cuir et de bracelet de ferraille. Nimir avait frappé avec brutalité et violence, une force pernicieuse qu'il retenait depuis sa sanction dans le Grand Nord. Pour sûr que l'émissaire était entrain de récolter un orge qu'il n'avait pas semé, mais cela une nouvelle fois, Nimir n'en avait que faire. A travers Günjar, c'est Harald des Barbe-Sanglante qu'il souhaitait atteindre. Saisissant le coupe-papier qui pendait à la ceinture du pauvre hère, il en ria presque de surprise, pouvait-on vraiment tuer quelqu'un avec ça ? Quoi qu'il en soit, il s'avança alors et entreprit de mettre quelques coups de pieds dans le joufflu du tenancier.
« Dehors, dehors, que tout le monde profite donc du spectacle. »
Mené avec violence, il fit propulsa le nain à l'extérieur, l'envoyant voler au sol avant que deux membres de la Fraternité ne s'empressent de le relever et de le garder d'une paluche ferme. Ils étaient assez nombreux dehors, et tous pouvaient comprendre que ce qui se passait en cette instant, n'avait rien de bien normal. Nimir fit alors quelques pas rapide et se promena en direction des entrepôts. Sur la grande porte il traça un énorme symbole, une suite de runes qu'il eut du mal à compléter, mais qui ferait l'affaire. Le tout était de la relier avec celles qu'il avait déjà apposé à l'intérieur du bouge. Puis il revint.
« Bien, je m'exprimerais alors dans la langue des hommes afin que tous comprennent. » Clama t'il aux nains et à la foule. Dans le même temps, il lança la dague de Günjar au nain qui retenait son porteur.
« Moi, Nimil fils de Tlim, déclale cet endloit impie et vil. Nous nains avons tlop souffelt et l'aveltissement de notle Pèle fut assez clail : plus jamais nous nous toulnelons vels vous, les hommes. Ainsi, moi, Nimil, poul avoil été l'instlument de cette alliance contle natule, je te flais lasel, toi Günjal. Tu peldlas ta balbe poul pénitence, que tous saches poulquoi. »
Sans laisser plus de temps, il signa de la main et le guerrier qui retenait Günjar lui saisit sans douceur les nombreux poils qui parsemaient son menton, en fit un gros amas, puis trancha à de nombreuses reprises et avec difficulté, ce qui constituait une partie de l'honneur de l'émissaire nain. Le spectacle dura quelques longues secondes et fut pénible à contempler, même pour ceux du Marteau. Mais Nimir lui, n'en avait rien vu. Pendant que Günjar perdait son attribut, il s'était retourné en direction du comptoir.
Convoquant l'ether, il mit quelques minutes à canaliser l'énergie nécessaire à ce qui serait le point d'ancrage de la rune complexe qu'il avait tracé. Car c'est belle et bien de ce qu'il s'agissait ici. Bien qu'elle soit en réalité assez simple, elle faisait partie des enchevêtrement runique, autrement dit, elle nécessitait plus d'énergie qu'un gravage simple, mais son effet serait aussi, bien plus spectaculaire. Le traçage se finit sur la tablette de cire qui recouvrait le haut de son moignon. Pour schématiser, Nimir avait placé un peu partout des morceaux de phrases et la pour clôturer le tout, il ajoutait maintenant les guillemets, la ponctuation et le point final. Quand il eut réussit à transmettre l'énergie à chacune des runes. Un murmure rauque franchit ses lèvres.
« A toi, Créateur. »
Et il raya d'un geste rageur, délivrant l'énergie magique et destructrice contenue dans cette suite que lui avait enseigné Maître Hilmar. Alors, chacune des runes tracées s'embrasèrent avec la violence d'un feu de forêt. Nimir put en ressortir la morsure jusqu'à ses os, quand dans les cieux, s'élevèrent les flammes du brasier. Il ne s'en rendit pas compte, mais il psalmodiait d'antique prière, apprise dans un temps aujourd'hui révolu.
Ceux du Marteau était habitué à un tel déchainement, manifestement pas tout les autres et quand le Rouge se retourna vers eux, il ne pouvait mieux porter son surnom qu'actuellement.
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| | | Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Jeu 18 Nov 2021 - 23:00 | |
| Ainsi, les choses était écrite. Nimir, dit Le Rouge, était emprunt d’une folie. Sans doute était-il le reflet du Père lui-même. Toujours violent, toujours ferme, la folie destructrice le gagna peu à peu et le Voile fut son œuvre. Sa folie d’alors, se retrouve aujourd’hui dans l’esprit des faibles qui continuèrent à le vénérer. Nimir, d’entre eux tous, devait être le plus faible. Günjär passa d’une terreur ambiante, à une peur viscérale. Aujourd’hui, il allait connaître plus de violence qu’aucun autre jour de sa vie. Aujourd’hui, il était… Impuissant. Son esprit ne faisait que réfléchir. Réfléchir, encore et encore, et dans ses pensées, il n’y avait qu’Heidum, Le Fortuné, celui qui sondait les cœurs et les Braises-Vies des tous les Nains pour leur accorder le passage vers le Monde du Dessous, ou les jeter dans le Puit de Varri. Il priait Heidum qu’il puisse regarder ce lieu, ce jour, car Günjär, bien que simple commerçant, simple gratte-papier, avait tenu tête à un des Nains les plus dangereux de ce monde. Il lui tenait tête, car il était un fidèle Nain du Nord, ayant voté pour son Grand-Roi, et suivant les ordres de ce dernier, quoi qu’il arrive… Alors qu’on lui tenait la crinière en arrière, et qu’une vile pogne s’occupait de rassembler sa barbe en de grandes poignées touffues, l’émissaire tentait de retenir ses larmes. Il n’avait plus envie de souiller ses braies, car la peur était passée : il était condamné par un être infâme, condamné à la honte et à la souffrance, et cela lui amenait des larmes de colère et de rancœur. Alors qu’il était malmené, alors qu’on lui tirait la tête, les cheveux et la barbe dans tous les sens, il psalmodia quelques mots, d’abord en Khazalide, puis dans le langage des Hommes. « Je te maudit, Nimir le Fou ! Je te maudis ! Tu n’entreras jamais dans le Monde du Dessous, car tu es le plus méprisable et le plus vil de tous les Nains ! » Hurla-t-il, les consommes gutturales du langage Nain rendant ces phrases incompréhensibles pour le commun des mortels. « C’est un parias ! » Dit-il, en langue humaine. « Notre Grand-Roi en entendra parler ! Sa vengeance suivra ! Sa vengeance suivra ! » Puis vint le dernier coup de lame, le dernier coup sec, qui arracha la toute dernière touffe de barbe, laquelle fut lâchée à ses pieds comme s’il ne s’agissait que de la fiente d’un vulgaire pigeon. Puisque la bâtisse brûlait, Günjär n’avait plus rien d’important à surveiller, ni rien d’important à faire… Rien de plus que de regarder ses poils au sol, qui volent au vent, qu’il tente de prendre dans ses pognes mais qui, malheureusement, lui échappent bien malgré lui. Ses mires s’embuèrent. Ce qu’il venait de subir, ce rasage, devant les mires de certains Humains, était une honte sans nom. Un Nain sans barbe, cela n’existe pas, et cette punition était réservée à ceux qui avaient fauté devant les dieux, ou devant le Roi. Une punition qui, parfois, provoqua la mort du condamné, car celui-ci ne pouvait survivre à tant de déshonneur… Et Günjär le vivait juste devant des Humains… Une honte supplémentaire, en soi… Il y aurait un temps pour la colère… Pour l’instant, Günjär ne pouvait faire qu’encaisser… Encaisser et maudire, mais encaisser seulement…
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| | | Nimir le Rouge
Nain
Nombre de messages : 82 Âge : 34 Date d'inscription : 04/02/2017
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| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Ven 19 Nov 2021 - 10:08 | |
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Alors que le comptoir brûlait, Nimir qui n'avait eu d'yeux que pour les flammes l'espace d'un temps, sembla reprendre constance. Ce brasier avait eut un effet salvateur sur sa conscience, il se sentait entier pour la première fois depuis qu'on lui avait prit sa main. Ce sentiment résonna avec puissance en lui et lui conféra une plénitude qui eu pour effet de chasser la colère. A la lueur des flammes, il se sentit bien, il se sentit comme devant les âtres de son ancienne Loge, celle de son clan. Ce fut un réel instant de bonheur pour lui, car il savait que Mogar approuvait son acte et qu'il l'en remercierait une fois le moment venu. Günjar pouvait proférer toutes les malédictions du monde, il n'était d'un gratte-papier qui n'avait toute sa vie, que suivit les ordres de nain plus élevé que lui dans l'échelle social. Que pouvait-il bien y connaitre de la volonté des Dieux ? Ainsi tondu, il ne ressemblait plus à rien et avait perdu toute trace de fierté comme Nimir l'avait prévu. Peut être aurait-il préféré perdre un membre. Peut être aurait-il préféré perdre la vie. Tant de chemin possible, mais au final, une seule arrivée.
« J'y compte bien, Günjar le Glabre. Transmet tout mes vœux à ton Maître, qu'il puisse prendre pleinement conscience du prix d'on il devra s'acquitter pour avoir ainsi craché sur ma loyauté et celle des miens. »
D'un signe de tête, Nimir fit un signe à Satvar Vielle-Souche. Le guerrier comprit d'instinct, saisit son marteau d'arme et assena un violent coup de manche sur les tempes de l'émissaire royal afin de l'assommer promptement. Günjar était assez loin des flammes et il ne risquerait pas de brûler même ainsi allonger au sol. Au moins ne contemplerait-il pas la perte de son bouge en entier, car à son réveil, il ne resterait que des cendres de l'établissement.
Le vent avait tourné et la plénitude que ressentait Nimir s'en était allé on ne peut plus vite. La colère et la haine était revenu, et tel un addicte, il se devrait de recommencer pour ressentir à nouveau ce fugace extase. Les temps à venir serait compliqué, plein de chaos et de flammes, mais comment pouvait-il en être autrement pour des adeptes du Père-de-Tout ? Observant ses ouailles se mettre en branle, quelques uns commencèrent à pillèrent ce qui leur tomba sous la pogne : quelques souverains, deux trois denrées, à peine de quoi être utile par la suite, mais c'était déjà ça. Nimir lui ne ressentit pas le besoin de se servir sur la charogne qui était entrain de cuir, au contraire, il contempla son bracelet, y insera une nouvelle tablette de cire et se félicita de sa trouvaille. Bien qu'il ait consommé de l'énergie, il lui en restait assez pour user de rune simple, un trait de feu liquide pouvait toujours être utile, quelque soit les situations.
« Mes frères, nous allons traverser le fleuve. Réquisitionnons une barge pour atteindre la berge d'en face. Nous tenterons de nous faire conduire, mais si aucuns de ces malfaits n'est prêt à le faire, nous nous débrouillerons. Il suffira de ramer fort, le courant nous amènera à destination à un moment ou à un autre. Ne cassez pas de crâne, nous devons garder nos forces aussi longtemps que faire ce peut. » « Ou qu'on se rend chef ? C'est la putain d'Aduram de l'autre coté. » Questionna Satvar. « La Dross, c'est notre destination. La bas, nous pourrons nous faire une santé avant d'envisager de continuer sur notre belle lancée. Ô il nous faudra traverser moult danger avant d'y arriver, mais allons mes frères, mes sœurs, nous sommes ceux du Marteau. Rien n'est en dehors de notre portée ! »
Ils approuvèrent par des grognements et des hourras gras. Puis ils se mirent en formation prêt à respecter le plan. Avançant serré, Nimir bien positionné au centre du mur de bouclier et d'acier qu'ils formèrent, on n'avait ma foi, sûrement plus vu de tels bandits dans les environs depuis bien longtemps.
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Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Eternel. Taille : Infinie. Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Comptoir nain] Pas de repos pour les barbes Mer 8 Déc 2021 - 17:52 | |
| Le nain, exsangue, haletait violemment d’avoir couru sur toute la longueur du débarcadère pour trouver la milice du port. Les joues rubicondes, il hurlait, avec son accent des montagnes, des imprécations à moitié dans l’argot des Courtes-Pattes que le jeune officier peinait à comprendre. Les mots s’emmêlaient dans sa barbe et sa langue s’embourbait sur son palais, mais il parvint finalement à faire entendre l’essentiel. Et si les bagarres des quelques nains qui trainaient en ville ne les concernaient habituellement pas, celle-ci, en plus des tensions entre les barbus et le Sud, semblait sérieuse.
D’un geste impérieux des deux doigts, le capitaine à l’armure rutilante, soigneusement briquée, convoqua ses quelques hommes. Eux-aussi apprêtés dans leurs plates polies frappées aux armes du Baron, ils s’armèrent et sortirent de la caserne, guindés dans leur allure martiale.
Les invectives des soldats luttaient contre brouhaha de la foule qui s’amassait sur les quais pour y vendre à la criée sur des étals de fortune ou débarquer de lourdes caisses des navires fluviaux. Jouant des épaules et criant aux badauds de s’écarter, l’officier progressait péniblement vers le comptoir nain. Dans la clameur populaire, il y eut le craquement sinistre identique à une torche que l’on fait flamber.
La mêlée s’embrasa.
L’odeur du feu assailli les narines avant même que la volute de fumée ne s’élève dans le ciel. Le grondement du peuple se mua en un concert de cris d’effrois et la foule reflua vers la cité. Au pas de course, la milice longea les berges désertées, écrasant des paniers renversés et les filets remplis de fruits abandonnés.
Devant l’ardent brasier, un nain était retenu par le crâne et on s’échinait à lui arracher le poil de sa barbe sous ses hurlements. A quelques pas de lui, un autre court-sur-patte contemplait l’incendie, béat, ignorant le doigts accusateur que pointait sur lui celui qu’on venait de raser. Frappé à la tempe par un marteau, ce dernier s’écroula et ses cris de déments cessèrent. A l’ordre de leur chef, un petite groupe de nain se rassembla et érigea un rempart de métal qui se déplaça vers l’embarcadère.
Le capitaine beugla ses ordres en dégainant son épée. Derrière lui, un cor sonna trois notes identiques.
Deux archers décochèrent des flèches qui se fichèrent dans les écus. La corde d’une arbalète se détendit dans un claquement sec, et son carreau vola vers les nains en formation. Il trouva une faille entre le bardages de deux boucliers, et l’un des bandits s’effondra. Ils atteignirent une barge et l’investirent, dénouant promptement les cordes qui la retenait au quai et l’élançant sur le fleuve. La plupart des flèches se perdirent dans l’eau, mais deux autres atteignirent leurs cibles, qui chutèrent lourdement de l’embarcation.
_________________ Ombre fugace Maître de ton destin -Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/ |
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