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| Réunion de famille | Dante | |
| | Auteur | Message |
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Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Réunion de famille | Dante Dim 26 Déc 2021 - 19:32 | |
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9ème ennéade de Karfias – Deuxième jour Fernel Encore un matin radieux. Là dehors, sous la fenêtre de la maison de l’Intendant, il y a les chênaies, les enfants qui jouent, les chevaux qui paissent, toute une vie paisible et douce qui ferait rêver n’importe qui. Pourtant, le regard noisette qui se pose sur ces scènes charmantes ne semble luire d’aucune réjouissance. Ce serait même le contraire, en réalité. La masse de boucles blondes retenues en une coiffure compliquée ne dissimule en rien tout l’ennui d’un visage quarantenaire. Les bras croisés sur sa poitrine, Elisabeth soupire. De déception, de colère et de frustration mélangées. Thaar lui manque. Elle a toujours détesté Fernel. Un endroit qu’Elazar ne compte pas quitter, uniquement pour rester auprès de Louise, une Louise qui n’est jamais là et qui tarde à revenir. Son escorte est revenue la veille. Sans elle. Les explications qu’elle a reçues d’Elazar sont laconiques, il ne lui a rien dit de particulier et elle ne peut pas librement circuler au château, impossible donc de savoir quoi que ce soit. Il s’en est suivi une dispute terrible, à faire trembler les murs. La première depuis bien longtemps…et il est parti sans même lui parler, depuis cet incident. Elle lui a reproché son manque de présence, son manque d’attentions, tout ce qui lui est passé par la tête, même si c’est faux, afin de pouvoir exprimer cette immense frustration qui est la sienne. Elisabeth…’Ma s’ennuie. Et il lui vient de bien curieuses envies de meurtres en avisant ces petits enfants qui jouent là bas, libres, eux. Un soupir s’échappe à nouveau de sa gorge avant qu’elle ne s’éloigne de la fenêtre. Autant aller s’allonger, elle n’a rien de mieux à faire de toute façon et Elazar est encore elle ne sait où à faire elle ne sait quoi. Sa main se pose sur son ventre tandis qu’elle s’allonge et ferme les yeux. Quand elle dort le temps passe plus vite. Peut-être parviendra-t-elle à discuter calmement ce soir. Peut-être…
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Lun 27 Déc 2021 - 12:38 | |
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Dante a laissé Melkor plus loin, dans les sous bois, là ou il ne risque que peu d'attirer l'attention. Eugène l'a tenu au fait de tout ce qui se passe à Fernel, ainsi que des rumeurs qui lui ont agressé les oreilles depuis le temps qu'il est entré en Péninsule. Il voyage depuis quelques ennéades d'ailleurs, passant de la Dross aux Sept-Monts pour voir comment se porte sa ferme. L'étalon Qyriote destiné à Louise y faisait une pause, s'étant foulé une patte. Aussi le convoi de ses deux ombres et ses deux corbeaux, destiné à immigrer à Fernel s'est retrouvé retardé. Qu'à cela ne tienne, il lui serait bien embêtant de lui envoyer des animaux blessés. Ce qui est un affront en soi.
Bref. Il a repris la route sans attendre, Cavalier anonyme sur une monture noircie à la cendre avalant les kilomètres comme si c'était du vent. Et avant de s'annoncer en grande pompe, ilveut voir si le couple de vieux tourtereaux se portent si bien que cela finalement.
Silencieusement, la silhouette encapuchonnée de noir, au manteau de qualité mais usé, fait le tour de la maison de l'Intendant, avisant une fenêtre ouverte légèrement. La mains aux longs doigts l'ouvre silencieusement, révélant la dame endormie.
-Dormir à cette heure? Tu t'ennuis tant Bonne 'Ma?
Résonne la voix goguenarde, rauque, en olyian, pendant qu'il s'appuie sur le rebord. Il s'est relâché Elazar.
- Qui te dit que je dors, Enfant…
La tête sur l’oreiller, les deux grands ouverts sur la fenêtre opposée qui donne sur les Monts d’Or, ‘Ma sourit et il ne peut le voir. Tout ce qu’il peut observer, de là où il se trouve, c’est une silhouette de femme aux harmonieuses proportions et à la longue chevelure d’or.
Enfant? Un sourcil noir se hausse goguenard. A vue de pif, elle a son âge.
- Même ici, je ne dors que d’un œil.
Tranquillement, l'homme enjambe la fenêtre et s'immisce dans le logis sans se préoccuper de quelque chose qu'on nomme entrée principale. Elle se redresse, bien entendu, les cliquetis de ses bracelets résonnant dans la pièce, avant qu’elle ne se lève et se retourne pour lui faire face. Deux grands yeux noisette accrochent son regard, un sourire rusé le salue, tout comme le corps souple qui s’incline légèrement.
- Passe donc par la porte, la prochaine fois, veux-tu ? Ce n’est guère approprié de pénétrer ici par la fenêtre. - La prochaine fois, tu me dis de m'essuyer les pieds sur le paillasson en entrant?
Rétorque til du tac au tac en s'immobilisant, faisant preuve de cette économie de mouvement propres aux assassins de longue date. Seule sa tête bouge, suivant la femme qui se déplace de manière à toujours avoir Dante face à elle, occupée à le scruter de la tête aux pieds. Habillé de vêtement usés, qui ont connus des jours meilleurs mais soigneusements entretenus et de qualité. ʼnı trop neufs, ni trop usés, clamant le statut de baroudeur expérimenté. Manifestement ceux qui savent regarder doivent y penser à deux fois avant de s'y frotter, malgré sa corpulence élancée. Il est couvert de poussière et répand des saletés sur le sol, des saletés qu’elle perçoit. Et qu’Elazar percevra sans doute lui aussi. Cela étant, elle s’en fiche. Il n’est pas là et tant mieux. Au moins, c’est une distraction dans la morne suite de ses journées toutes semblables à la précédente.
- Que nous vaut le plaisir de ta visite ? - Je savais que le Vıeux s'était installé, je ne savais pas qu'il t'avais enfermée. J'avais entendu des rumeurs sur une princesse prisonnière et rarement vue. Je venais constater de visu.
Dit il, à côté de la plaque à dessein, l'analysant autant de son côté qu'elle du sien. - Les rumeurs vont vite. Et ne sont ce que ce qu’elles sont. De simples rumeurs. Après tout...je ne suis pas une princesse. -Tant mieux, jaime pas les Princesses
Bonne 'Ma porte une robe péninsulaire, douce et riche, à l’exact opposé des ces tenues légères qu’elle portait à Thaar. Pourtant, cette tenue rappelle à quel point elle est bel et bien de noble sang de Péninsule, même si elle s’est acharnée à le cacher tout au long des dernières années. Elle est très belle, le menton haut et le regard droit posé sur lui. Un regard qui ne cille pas, habitué à observer et suivre le moindre mouvement de chaque personne qui lui fait face.
- Elazar n’est pas ici. - Je m’en doute... Sinon j'aurais passé par le paillasson. - En effet. Il déteste le désordre.
Il n’a jamais passé par le paillasson, Elazar ou non, mais il ne lui dira pas. Elle se déplace en silence, comme si elle glissait sur le sol, jusqu’à une console supportant une cruche. L’eau glisse en un petit filet régulier dans deux petits verres, un pour elle, un pour lui.
- J’en déduis donc que c’est moi que tu viens voir. - Bıngo.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Lun 27 Déc 2021 - 13:40 | |
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Bonne ‘Ma s’approche de lui un verre à la main et le lui tend, avant de boire une gorgée de son propre verre. Une façon de lui signaler qu’il n’y a rien qui puisse lui nuire dans la boisson offerte.
- Alors dis moi, Enfant de Thaar, que peux-tu donc espérer trouver ici ? Transmets-tu un message de mes enfants restés en la Cité ?
Le regard noisette est vrillé au sien, le sourire dissimulé dans le verre d’eau qu’elle garde ensuite en ses mains.
- Dis moi tout.
Prenant le récipient, l’Estreventin en hume le contenu avant de faire mine d’y tremper les lèvres.
-Depuis deux mois, tes enfants me prêtent main forte pour traquer et éliminer les derniers membres de l’Oeil de Thaar. Je t’apprends probablement rien là dessus . Je veille sur eux de loin mais ils se débrouillent comme des chefs. Même si je pense que tu leur manques. La jeune est d’ailleurs vachement remontée contre mon ancien mentor et me piffe pas trop, mais c'est de bonne guerre.
Les informations sont soigneusement enregistrées et elle approuve avec une discrète satisfaction.
- Tu n’as pas besoin de veiller sur eux, ils savent parfaitement se débrouiller, je le sais. Cela dit, c’est…touchant de te savoir dans les parages à garder un œil sur mes enfants. Surtout Safye. C’est une tempête de feu à elle toute seule. Je suppose qu’elle a su t’apporter tout le soutien nécessaire…
Touchant? Dites plutôt qu'il aime avoir ses rivaux potentiels à l'oeil, sans jeu de mot vaseux. Il ne se donne pas la peine de la détromper, n'y voyant pas l'intérêt d'un jeu de dupes. Elle n'est pas conne... Quoique pour aimer le vieux, faut être taré un minimum. Les yeux plissés, il s'exerce un moment à essayer de transposer Louise par dessus la femme devant lui. La façon de bouger, les mimiques. Elle a ses yeux, indubitablement. Et de ces choses qui ne se contrefont pas.
Bonne Ma sourit toujours avant de se détourner de lui. Il verra dans sa chevelure soigneusement tressée ces longues épingles thaaries garnies de bijoux qu’elle porte tous les jours, autant armes que décorations. Il devrait en offrir à Cécilie tiens. Elle en apprécierait l'esthétique à défaut du côté pratique. Elle se dirige vers la petite console, y dépose le verre et pose les doigts sur le bois, pensive.
- Je ne peux guère lui en vouloir. Il a sérieusement manqué de finesse ce jour là, en balançant la tête en putréfaction de ma chère sœur jusqu’à elle. Elle ne l’aime pas beaucoup. Je l’ai renvoyée à Thaar avant que ces deux-là n’en viennent aux mains…Safye est vive, passionnée. Et elle est entière dans ses passions comme en ses haines. C’était mieux ainsi.
Il est un assassin chevronné, un maître des Ombres. Safye, elle, n’aura probablement rien à lui envier dans quelques années, quand elle aura appris à s’apaiser et à garder l’esprit clair. Il aurait eu l’avantage, elle le sait. Et il l’aurait tuée, elle le sait aussi. Donc oui, c’était mieux comme cela même si cela lui a fait beaucoup de peine. Son visiteur cache son sourire intérieur et prends une pseudo gorgée de son verre. Il aurait fait la même chose à quelques poils de cul près. ŀ'enfermer dans la tombe de la morte aurait été infiniement plus ludique. ŀ'imaginer hurler dans le caveau, s'arracher les ongles sur la pierre. Aurait elle fini par manger du cadavre desséché ou mourir de soif et de faim? Ca serait une expérience à tenter un de ces quatres.
- Elazar n’est guère doué pour se faire des amis, je ne t’apprends rien. -Oui, j'ai eu le loisir de m'en rendre compte. Pour eux deux... Elle se fritte facilement, une chance elle a son partenaire pour al tempérer un peu parce que, sı elle continue dans cette voie, elle vivra pas vieille. D'ailleurs... Dante se penche et sort une enveloppe des replis de son plastron. Elle m'a demandé de te donner ça, les nouvelles de Thaar je crois bien. Non, je ne l'ai pas ouvert. Je me demande bien ce que tu lui trouve en fait... T'es au courant de ses penchants?
Demande t'il tout de go, soudainement sérieux comme un haut prêtre.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Dim 2 Jan 2022 - 13:10 | |
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‘Ma tend la main et s’empare du courrier. Elle le lira quand elle sera seule, pas en sa présence. Ni en celle d’Elazar d’ailleurs. Elle glisse donc le pli dans un petit coffre dont elle cache la clé dans son corsage, le plus familièrement du monde.
- Malek est plus âgé. Plus mûr. Ils font un duo parfait.
Elle aurait volontiers continué la discussion au sujet de ses deux enfants mais il en décide autrement. Et là…Le sourire de ‘Ma s’estompe un peu. La violence du coup la surprend pourtant elle garde les yeux fixés sur lui tout en l’approchant, à pas doux, calculés. Les deux grands yeux noisette se plantent dans le duo d’ambre et d’émeraude, sans ciller. Elle est plus petite que lui et pourtant elle ne ressent aucune crainte. ‘Ma est tout aussi létale que Dante, dans bien des registres, mais elle n’est pas comme Elazar. Ni comme ce grand Enfant de Thaar qui la domine d’au moins une tête. Elle ne dit rien pendant quelques instants et inspire profondément emplissant ses sens de cette odeur de poussière et de grands chemins qu’il disperse.
- Je l’ai compris oui, même s’il n’a jamais voulu dire les choses de manière claire. -Tu as compris quoi au juste? Lui demande t'il d'un ton neutre et détendu. - Tout ce que tu as enduré entre ses mains. Il en a conscience...
Bonne ‘Ma a un regard pour les cicatrices de ce visage ambré qui ne lui répond que d'un économe haussement d'un unique sourcil et ajoute : - Il n’était pas comme cela, quand je l’ai rencontré. Il était…un homme bon et doux, à qui il est arrivé de mauvaises choses, en compagnie de très très mauvaises personnes. Un homme qui a souffert bien plus que tu ne peux toi-même l’imaginer, toi qui portes ta souffrance au visage. La sienne est invisible. Elle n’en est pas moins réelle.
Le regard de l'Estreventin se plisse, intense. Elisabeth tourne la tête un instant ailleurs.
- Cela n’excuse rien mais cela explique en partie…son attitude envers toi. Et envers d’autres. D’autres qui ne se doutent de rien.
Toujours détendu, Dante va se jucher sur la commode favorite qui arborait deux traces étranges d'usure sur sa surface, sans se préoccuper du bois précieux. Elisabeth peut se rendre compte que les traces sont là ou se placent les pied usuellement. Manifestement, ce meuble est son perchoir favori. Juché tel un oiseau de proie, il ne la quitte pas de son étrange regard quand il reprend de son ton égal et rauque.
-"Cela n'excuse rien mais explique," tu le défend. J'en attendais pas moins d'une femme de ta qualité, dame de Paville... Sache que je ne suis pas ici pour me plaindre, mais pour t'informer, avant que l'envie d'avoir de la chair fraîche avec te tente, de réfléchir à ce qu'il aime faire avec cette fraîcheur. Et si il récidive? - Bien sûr que je le défends. Je l’aime. Et il est mon époux.
Elisabeth finit par prendre place sur un fauteuil, digne, face à lui.
- J’avais dix ans quand je l’ai rencontré pour la première fois. J’en avais seize quand je l’ai épousé. Dès que je l’ai vu, j’ai su qu’il n’y aurait jamais personne d’autre que lui, bon ou mauvais, riche ou pauvre…honnête homme ou gentilhomme empoisonneur. Nous ne sommes pas toujours d’accord, nous avons parfois des mots, mais mes sentiments pour lui sont forts. Près de vingt années de séparation, d’errance et de désespoir n’ont rien changé à ce que j’éprouve pour lui.
Une déclaration simple mais qui a la force d’une vérité.
-Je suis déjà au courant... Explicite t'il simplement sans approfondir le sujet.
Elisabeth baisse un peu la tête pour regarder sa jupe et passer une main douce sur son ventre, pensive.
- S’est-il…est-ce qu’il a…déjà présenté des excuses ? T’a-t-il dit un jour qu’il regrettait ? Dante penche la tête de côté, la regardant de travers. Il parle de tout cela d'une façon étrangement détachée., sans haine, ce qui est étonnant.
-Si il avait regretté, il ne récidiverait pas quand les gens sont en position de faiblesse. Il ne regrette rien, c'est dans sa nature, il prend son pied en le faisant. Comme c'est dans la mienne de tuer... Demande t'on au chien de chasse s'il regrette de manger?
« Dans sa nature »…
- Pourquoi me dire cela ? [color=cyan]- D'après toi? Lui retourne succintement son interlocuteur.
Il lui a dit qu’il l’a trouvé et élevé. Elazar n’a jamais eu la moindre affection de son père, elle le sait. Il n’a jamais eu de modèle bienveillant sous les yeux, la violence a été la compagne quotidienne de son enfance. Le Seigneur de Redinem était un homme ignoble, qu’elle n’a rencontré qu’à quelques reprises, un homme détestable, qu’elle a d’emblée détesté pour des raisons confuses, un instinct primaire, qui s’est transformé en haine dès l’instant où elle a compris qu’il battait son fils. Elle se souvient des bleus, les marques du fouet dans son dos, les ecchymoses partout…Elle se rappelle le bruit étouffé de ce coup porté au ventre, un coup que n’a jamais rendu Elazar. Il a été élevé comme un chien, toute sa vie. Dressé pour tuer. Et cette dernière pensée lui fait réaliser le parallèle qui se trouve face à elle, étrangement calme et serein en énonçant ces horreurs.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Dim 2 Jan 2022 - 14:13 | |
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- Il a fait avec toi tout ce qu’on a fait avec lui. Tu ne sais rien. Tu parles de chien…de chasse…Il a été élevé pour ça. Dans cette optique là…Et j’avais presque réussi à le sortir de cette spirale de détresse…Presque…J’étais à ça…
Elle montre un tout petit espace compris entre son long index et son pouce.
- Les Dieux en ont décidé autrement. Et nous l’avons tous chèrement payé. Lui, toi, moi. Ce n’est pas avec moi que tu devrais discuter de cela mais avec lui, Enfant de Thaar. C’est votre passé, vos souvenirs communs…Sache juste que si j’avais été présente…Rien de tout cela ne te serait arrivé. Jamais.
Pourquoi elle le défend? C'est une chose intéressante. La faiblesse de l'Empoisonneur se révèle doucement à lui, sous la forme d'une blonde aux yeux noisettes, un peu plus vieille que lui. Pourquoi vouloir tant le sauver, lui qui est corrompu à l'os? Elle en fait qu'ajouter à la gangrène suppurante de la vie dite '' intelligente'' de ce monde pourri.
-J'ai découvert récemment le sens du mot famille. Comme Irohivrah écrase tout ceux s'en prenant à ses enfants. Comme ma Maitresse des Lamentations berce les siens, affamés, le soir et leur donne les âmes qu'elles réclament afin qu'elles soient heureuses et repues. Comme tu t'adoucis en parlant de Lui même si il t'a foutue dans une cage dorée Péninsulaire en réussissant à t'éloigner de tes si chers enfants dont tu me vante tant les mérites. Je ne me met pas entre mes femmes et le danger. Cette façon Péninsulaire de vous traiter en bibelots juste bonnes à être belles, se taire et écarter les cuisses est dégueulasse.
Un premier foncement de sourcil lui répond, elle se tait, préférant le laisser parler. Elle sait comment sont les hommes de Péninsule. Elle en a épousé deux. Eudes de Fernel ne s’est pas tellement gêné de lui rappeler qui était le maître et qui était la servante, en bon Nordien.
Il marque une pause, la laissant digérer le prélude de ce qu'il a en tête
-Je n'ai ni enfants à qui cacher la merde de ce monde pourri. Et si j'en avais, je les boufferais avant qu'ils ne soient corrompus par tout ''ça''. Dit il en faisant un geste large, englobant la demeure. -Tu peux bien dire que rien ne se serait passé si tu avais été là... Il l'aurait fait pareil, juste en cachette.
Un second froncement de sourcil, un plissement des lèvres cette fois.
- C’est mal me connaître.
J'ai payé le plein prix pour être qui je suis. Et, finalement, je l'ai battu ton homme, mais il respire encore... ne t'es tu pas demandé pourquoi il restait ici, lui qui déteste tant le froid?
‘Ma prend sa voix la plus onctueuse pour lui répondre : - Ne va pas plus loin dans tes allégations, Ombre. C’est un conseil que je te donne, en toute amitié.
Sous le velours, le cœur de Ma bat à toute vitesse. Bien sûr que si, elle sait pourquoi il reste ici, dans ce trou du cul du monde connu, un enfer qui sent la bouse de cheval et qui vomit les bons sentiments, les gens simples et qu’elle hait de tout son cœur. Et elle sait aussi pour qui il reste. La suite logique se fait en son esprit, elle se lève, toute droite, l’œil luisant de quelque chose qu’il n’a jamais vu chez Louise. Le même éclat qui brille parfois dans celui du vieux parfumeur, celui du chasseur dont l’appétit vient d’être éveillé.
- Jamais il ne ferait de mal à son enfant.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 8:25 | |
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Dante a un léger sourire indéchiffrable. Serais ce un peu de tristesse?
- Je vois que tu commence à comprendre... Garde ton mâle à carreau. S'il touche ma soeur ou un autre gamin quel qu'il soit, je me ferai un plaisir de le cuisiner aux petits oignons, comme il aime tant le faire. Je ne donne pas dans ce registre, mais pour mon père que j'aime tant, je ferai exception. Après tout, nous sommes de la famille non? Pour ma belle-mère et ma soeur, je veux bien lui donner sa chance, termine t'il du même ton onctueux derrière lequel une pointe de dangerosité se laisse deviner.
- Alors en tant que membre autoproclamé de cette famille que tu dis tienne, je vais moi aussi me permettre une petite mise au point.
Une demi-rotation sur elle-même, un soulèvement de voiles partout dans la pièce, Ma approche et une de ses épingles à cheveux est dans sa main, elle ne cherche même pas à la cacher. Il y a dans ce regard noisette cette folie visible uniquement chez ceux qui ont traversé la longue nuit et qui ont bien failli en perdre l’esprit. Elle connait l’Ombre, elle sait qui il est, lui aussi sait qui elle est mais pas assez visiblement.
On peut-être plus qu'elle ne le pense peut-être. Loin de s'alarmer de cette démonstration, il reste parfaitement immobile, le pli de la grande bouche s'agrandissant peut-être même encore un peu plus.
- C’est mon rôle de belle-mère après tout, de rectifier les mauvaises paroles d’un enfant mal élevé. Alors écoute attentivement, mon fils.
En pareille circonstance, Malek sera déjà en train de lui saisir le bras pour l’arrêter. Elle est juste face à lui perché sur un meuble. Il pourra voir la cicatrice qui orne le dessus de son sein gauche de là où il se trouve, sans difficulté. Tout autant que la subite clarté de ce regard qui s’empare du sien, sans ciller. Il y a quelque chose d’autre chez ‘Ma. Quelque chose que tout le monde ignore sauf Malek et Safye. Une chose dont Elazar ne s’est jamais rendu compte, sans doute aveuglé par ses sentiments et ses passions coupables.
Les prédateurs se reconnaissent entre eux. Les prunelles dépareillées ne cillent pas, prenant des teintes plus profondes et riche. Ca lui plait. Et elle va le tuer peut-être? Et alors? As t'il peur de la mort? Aucunement.
- S’il avait voulu s’en prendre à sa fille, il l’aurait déjà fait. Et il ne le fera pas, tu sais pourquoi ?
La longue épingle effilée tourne dans sa main, avant de finir sa route dans le bois, à quelques millimètres de la jambe de Dante. Le mouvement est rapide. Il ne l'empêche pas, ne sursaute pas, et ne s'éloigne même pas de cet instrument probablement empoisonné.
- Parce que s’il essaye, c’est moi qui le tuerai. Tu restes en dehors de ça. Sauf si tu cherches délibérément les ennuis, mon fils. Est-ce cela que tu désires, Ombre ? Des ennuis avec ‘Ma ? Alors seulement déplie t'il lentement son mètre quatre-vingt en descendant de son perchoir. Sans peur et sans reproche, ses quatre Fılles bien visibles et au fourreau. En la fixant droit dans les yeux et changeant encore de sujet à brûle pourpoint. Un frisson bien connu lui remonte le long de la nuque, annonciateur de la magie des ombres. Tıens? Elazar est arrivé.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 8:30 | |
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-Tu ressembles à Louise quand elle est fâchée, tu lui ressembles tellement que ca en est hallucinant. Autant par l'expression que par l'attitude générale...
Elle n’a pas peur de lui. Il peut parfaitement le voir. Même s’il est plus grand d’une tête, elle ne le craint pas. Parce que le pire lui est déjà arrivé et que la mort ne l’effraye plus…Pourtant, lorsqu’il évoque sa ressemblance avec Louise, il pourra voir autre chose sur ce beau visage nimbé d’or. Un sincère questionnement et une crainte toute aussi sincère.
Une canne claque au sol, amenant malgré lui un léger tressaillement admirablement maitrisé du corp élancé, comme si il lui en avait assené un coup. Une autre voix s'élève alors de l'accès secret menant au château de Fernel.
Elisabeth regarde ailleurs, à l’écoute de ce bruit de canne qu’elle connait bien elle aussi. La tension est presque palpable, elle prend de nombreuses secondes afin de s’apaiser intérieurement, afin de ne rien trahir de ce qu’elle ressent. Elle est bouleversée…
- Evidemment qu'elle lui ressemble. La mère de Louise est sa soeur. Puis, accusatrice. Nous avions un accord. -Ca n'incluait pas Bonne 'Ma. Rétorque succinctement Dante, les prunelles subitement pâles et le sourire tout à fait disparu. La posture du jeune homme est plus droite. Un peu comme au garde à vous.
‘Ma plisse les yeux, immédiatement sur ses gardes, les mains crispées avant de dire, d’une voix grave : - J’ignore les termes de cet accord mais nous…discutions de choses et d’autres, mon époux. N’est-ce pas…mon fils ? Une saine conversation entre gens civilisés.
Le noisette ne manque pas d’observer la soudaine clarté de ce regard d’ambre et d’émeraude qui n'exprime plus rien et ajoute sous le regard suspicieux de son époux : - N’est-ce pas ?
Le bref sourire qu'il a est à faire froid dans le dos.
- Tout à fait normale entre gens de notre acabit. Renchérit aimablement l'estreventin en un péṅinsulaire châtié, dans lequel les accents de sa langue natale dansent et roulent musicalement.
Il se tourne vers son mentor, en un simulacre de garde à vous, montrant parfaitement le genre d'éducation qu'il a reçue. Comme si il était dans un salon mondain, ce qui jure abominablement avec sa dégaine. Elisabeth peut voir quelque chose d'inidentifiable danser dans les prunelles grises. Elle s’éloigne de Dante et prend tout le temps du monde pour rejoindre son époux qu’elle ne quitte pas des yeux. Ce regard…Et cette façon de crisper la main sur le pommeau de cette affreuse canne qu’elle déteste…Un bref instant, le noisette observe l’ambre et l’émeraude avant de revenir à l’acier luisant. Il y a beaucoup trop de tension entre ces deux-là. Beaucoup beaucoup trop.
-Je ne vois pas pourquoi vous vous inquiétez tant père. Dame votre épouse ne craint rien de plus que dame la mienne. Elazar est mécontent même si il le cache admirablement. Les doigts se serrent un instant sur le pommeau de sa canne, seul indice de son inconfort, parce que Dante et lui savent parfaitement le dessein qu'Il réservait à sa compagne du moment. Dans un mouvement d’une souplesse remarquable, Elisabeth est aux côtés de son époux et glisse sa main sous son bras, dans un geste d’apaisement et ce même s’ils s’étaient quittés fâchés.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 8:43 | |
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-Tu es marié Dante? -N'ai je pas le droit à vos félicitations, père? Dit le maitre assassin en omettant de dire que c'est de coeur et non devant les dieux. -D'ailleurs, ma soeur ne vous aurait t'elle pas annoncé mes fiancailles?
‘Ma fronce un instant les sourcils. Louise et l’Ombre sont plus proches que ne semblait bien vouloir faire croire l’assassin lors de leur dernière rencontre à Papincourt. Il l’appelle sa sœur, devant Elazar. Un réel lien affectif se serait-il formé entre ce tueur et la douce enfant qu’elle a aperçu là bas ? Une vision hors du temps, Louise, si belle sur sa monture, si jolie dans cette robe rouge, du somptueux velours de Soltariel…La robe qui a scellé son destin sans même qu’elle ne le sache…
Le sourire de vieux grand-père du vieillard ne se rend pas à ses yeux. Il est jaloux, certes. Le gamin est à lui. même si il sait pertinemment que ce dernier le tuerait à la première occasion. ‘Ma a un regard pour son époux.
-Félicitation mon fils. Puis-je vous inviter à dîner pour fêter ca? - Un dîner est une excellente idée, Elazar. Un repas familial. Nous avons quelque chose à fêter, un mariage…Peut-être pourrais-tu demander à cette grosse dame des cuisines de préparer quelque chose ? Elle s'appelle Maieté. Répond Dante, courtois. Il arbore son sourire de matou qui a bu le lait et mangé le canari. -Louise sera t'elle des nôtres? Il y a longtemps que je n'ai eu de ses nouvelles.
Un sourire de la dame pendant que son époux invite silencieusement l'estreventin à sortir de l'alcôve de leur chambre pour passer dans le coin salon et ne rebrousse pas chemin pour avertir du repas supplémentaire à préparer. Eugène n'aura qu'à aller manger aux cuisines.
- As-tu des nouvelles de ma nièce, alors ?
Demande sa chère et tendre, pendant que leur invité ne de dirige vers la porte de son pas de chat. Evitant les tapis d'instincts, un léger cliquetis se fait entendre quand l'homme défait son paquetage. Selon les règles en vigueurs, il va déposer son matériel sur le cadre de porte. Paquetage et cape roulée avec un soin maniaque, ses Filles bien en évidence par dessus. Il se défait de sa sabarcane et de sa dague de botte sous le regard impénétrable de son vieux. Mais il garde Surprise, bien au chaud dans son bracelet de force. Au cas ou... Elazar garde bien sa putain de canne épée après tout. Putain qu'il déteste cet engin. Le bruit de sangles qui se desserrent se font entendre.
-Pas depuis de longues ennéades déjà. C'est une des raisons de ma visite hâtive en Péninsule. Vous ne répondez ni l'un ni l'autre à ma question. Elle ne répond rien parce qu'elle ne sait rien. Cloîtrée par amour dans une forteresse gardée par le Mage des Ombres, Elisabeth ne sait absolument rien de Louise, de ce qu'il se passe là dehors, elle se contente de vivre son amour, tout en songeant avec nostalgie à sa jolie ville de Thaar dans laquelle il se passe toujours quelque chose.
- Je n'ai aucune nouvelle pour ma part, mon fils.
Et comme il a été si bien dressé, et accessoirement parce que son plastron est quasiment une armurerie à lui seul, il se défait de son plastron, pour apparaitre en chemise noire simple mais d'excellente facture pour les yeux exercés à la qualité de ses parents. C'est alors qu'il se tourne de nouveaux vers eux. Et si il a l'air sensiblement moins massif et imposant, il n'en garde pas moins une prestance étrange. Et toute nouvelles aux yeux d'Elazar pour qui il semble soudainement pas mal plus dangereux qu'attifé de pieds en cap, les prunelle maintenant ternes et fermées, le faciès inexpressif devant le couple.
-Tu as fais un long voyage, j'en suis certain. Prends place, met toi à l'aise et discutons... Nous avons beaucoup à rattrapper l'un l'autre, fils, et les derniers événements sont très récents...
Le vieillard tape de sa canne au sol une fois en un ordre muet, en invitant son fils à prendre place auprès du feu, dans un fauteuil grand père. Dante déteste cette façon détournée d'essayer de le mettre au pas. Elisabeth ne l'aime pas davantage, même si elle prend place aux côtés d'Elazar, face à Dante, assise bien droite sur sa chaise. Lentement, l'estreventin obéit, prenant le temps de s'installer confortablement...Même si il souffre milles morts dans cette assise trop molle et confortable. Il cache bien son jeu, posant ses grandes mains confortablement dans son giron. -Elle ne m'a pas écrit depuis bien des ennéades déjà.
Le faciès de leur visiteur reste d'une parfaite neutralité. Et il pense qu'il va gober ça? Il ne se doute sûrement pas qu'il a détourné son âme damnée à son profit il semblerait, parce que le vieux ne tenterait jamais un mensonge aussi flagrant.
La jolie blonde tourne un instant les yeux vers son époux, confirmant sans le savoir les soupçons de son beau fils. Elle ne sort peut-être pas mais elle a des oreilles pour entendre et une troupe de vingt chevaux lancés à toute allure sur le sol en un galop de retour, cela s'entend. Tout autant que les cris de joie des enfants.
- Cette escorte qui est arrivée à Fernel, d'où provenait-elle alors? J'ai entendu les chevaux et les enfants... - Une escorte? S'étonne faussement Dante. - N'êtes vous pas l'intendant de Fernel? Que se passe t'il de si secret pour que vous ne m'en parliez pas... J'ai entendu d'étranges rumeurs sur la route. Celle de guerre à venir, d'apparition de la Damedieu et du désaveu de Bohémond en tant que roi légitime, ce qui crée une atmosphère des plus chaotiques en vos bonnes terres... Dites moi, où est Louise?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 8:57 | |
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- Que dis-tu ?
Les sourcils de ‘Ma viennent de se froncer en un seul instant, tandis qu’elle regarde sévèrement son époux cette fois.
- Qu’est-ce que cela ? Une apparition de Néera ? Un désaveu de Bohémond ? Et une guerre ? Comment se fait-il que je ne sois point au courant ??
Parce que oui, elle a le droit de savoir, pour plusieurs raisons. Pratiques, en premier lieu, parce que les guerres, c’est mauvais pour les affaires, du moins SES affaires. Les ramifications de son réseau s’étendent en Péninsule, en secret, et s’il y a du tumulte, elle risque d’y perdre considérablement. Il y a ensuite les raisons sentimentales et non des moindres. La famille de Paville a toujours été fidèle à la couronne et apprendre ce désaveu venu de la Déesse elle-même est un véritable choc pour la noble dame qu’elle a été et qu’elle est toujours, même si elle ne porte plus ce nom depuis bien longtemps. Et enfin…
Elazar regarde Dante une seconde, lui concédant le point dans cette partie d'échec, avant de reporter aimablement son attention sur dame son épouse
-Parce que ne l'ai appris qu'hier ma mie. Répond il en prenant la main de cette dernière pour un baise main affectueux et en toute bonhomie. - Et que j'ai travaillé toute la nuit pour mettre en branle les ordres de la dame de ces lieux. Termine t'il comme si leur dispute de la veille n'avait jamais eue lieu.
- Pourquoi Louise serait-elle mêlée à tout cela ? Elle n’est qu’une châtelaine du Nord, sans aucun appui…Elazar, si tu sais quoi que ce soit, tu dois me le dire !
Silencieux et immobile, Dante regarde la dynamique du couple devant lui se dévoiler dans toute sa splendeur tandis qu'intérieurement, Elazar grince des dents en se demandant d'où lui vient une telle subtilité dans son approche.
-Du calme vous deux. Je comprends vos inquiétudes, mais il n'y a rien à s'inquiéter. Louise a été appelée au Zagazorn ou elle sert le royaume au meilleur de ses capacité et ou elle fait rayonner son nom. Elle est une amie des nains, il n'y a rien à craindre. - Amie des Nains ? Mais…comment se peut-il que Louise soit amie avec les Nains ?? Et qu’est-ce que cela implique ? Mais à la fin Elazar, tout ceci n’a pas de sens ! Il y a donc bien des choses que j’ignore à propos de ma propre famille…
Sérieusement? Dante hausse un unique sourcil, sentant l’amusement venir. Ca promet d'être festif.
-Dame ma mère a raison , père, est ce vrai qu'il y a eu des dawis assassinés en Péninsule? A Missèdes ou à Soltariel, les rumeurs de la route divergent. Dıt il, se fourvoyant à dessein. Il est parfaitement au courant rappelons le, Eugène lui ayant fait son rapport informatif. Il se redresse un peu, posant ses avant bras sur ses genoux, en une posture toute sauf noble que le vieux a toujours détestée.
- Dante, ta posture... Un gentilhomme se tient bien.,lui rappelle ce dernier machinalement.
Là c'est beaucoup à entendre pour 'Ma. Elle ôte sa main de celle d'Elazar et se lève, en faisant les cent pas, se déplaçant sans un bruit tandis que sa robe tempête tout autour d'elle.
- Doooonc...Louise est au Zagazorn pour faire on ne sait quoi dans un pays réputé pour son isolationnisme et son sens de la guerre alors que des Nains ont été tués ici, en Péninsule? C'est bien cela que tu dis, Elazar? Et cela ne t'inquiète pas une seconde?
'Ma a un regard pour Dante qui lui retourne un regard poli et neutre. Toute l'inquiétude d'une mère dans une oeillade désespérée et qui ne lui échappe pas le moins du monde. Il trouve qu'elle s'en inquiète beaucoup, pour une tante..... Mais... Un instant... Quoi?.
- Enfin...cette enfant est par trop imprudente, pourquoi diantre a-t-il fallu qu'elle aille se fourrer dans un tel pétrin, par tous les Dieux? C'est à peine croyable...
Indéhiffrable, l'Estreventin reporte son attention sur le patriarche qui sent la migraine venir. Elisabeth a toujours été fine et elle a bien compris même si il n'a pas eu le temps d'en parler et le gamin a bien manoeuvré pour tirer les vers du nez de sa femme. - Oui, elle est au Zagazorn sur ordre de la Couronne... En tant qu'amie des nains et pour éviter une guerre. Je l'ai appris hier... De neutre, le visage de Dante se craquelle et se durcit, la grande bouche prenant un pli mauvais et les sourcils se rejoignant entre les deux yeux si pâles. - Comme parent, comment as tu pu laisser ca se faire. Dıt il en Vaani, la voix grave descendant d'un octave et encore plus rauque. En contrepartie, Elazar reste d'un calme absolu, les prunelles grises toujours égales. - Parce qu’il n’en savait rien, mon fils, ton père vient de te le dire, répond-t-elle en Vaani de la même façon que lui, instinctivement, avec le plus bel accent local. A croire qu’elle est réellement native de Thaar, comme lui. Et même s’il l’avait su, crois-tu qu’il aurait eu le pouvoir de l’en empêcher ?
Elle s’arrête et regarde l’Ombre, parlant toujours en cette langue chantante qui apporte pourtant un accent rude à ses propos. Il lui retourne toujours le même regard. Et si une part de lui se délecte que les péṅinsulaires le prennent presque tous pour un péquenot ignare des coutumes du royaume,
- On ne désobéit pas à la Couronne. Si elle demande, on s’exécute. Il n’y a pas d’alternative sauf celle de tout perdre. Quant à Louise…Cette petite est bien trop semblable à ses parents, un sang de feu coule dans ses veines. L’aurait-on empêchée de partir qu’elle se serait sans doute arrangée pour fuir par la fenêtre, sans le moindre doute.
‘Ma reprend en langue commune, amusée, devant le silence de Dante qui reporte son attention sur Elazar qui reste étrangement silencieux.
- Ma sœur était une femme de caractère, têtue et obstinée. Bon sang ne saurait mentir, après tout.
Un regard à la dérobée pour Elazar, presqu’attendri cette fois avant de se teinter de douce taquinerie.
- Comment a-t-elle fait pour se lier d’amitié avec les Nains…ce peuple si secret…et tu n’as jamais rien su de tout cela, Elazar ? Alors que tu vis ici ? Tu as perdu la main mon cher…A mon avis les charcuteries et les repas du Nord t’ont alourdi l’esprit.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 9:05 | |
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Son beau fils a un léger reniflement hilare. Il l'a battu et est ici, en territoire neutre parce que l'empoisonneur sait que si il lui met la main dessus hors des terres de Fernel, il risque d'y avoir du vilain. Et la dernière fois, il y a eu match nul. Louise est le seul rempart l'empêchant de lui déchiqueter la gorge. Et pendant qu'il jongle avec la possibilité de l'humilier à la face de son épouse, le vieux le devance.
- Je n'ai pas perdu la main mon âme. Rétorque til aimablement tout en omettant la partie naine de la question. J'ai pris ma retraite et mes yeux se sont fermés, c'est différent. Je suis plus étonné que toi, avec tes contacts qui poussent un peu partout, ne sache rien de tout cela mon fils. Aurais tu encore besoin de ton vieux père?
L'Estreventin se renfonce dans son fauteuil, en une posture étrangement similaire à celle de son paternel en cet instant précis, donnant une étrange impression de miroir.
-Ce n'est pas une question de yeux, mais d'accompagnement. Comment ca se fait que tu ne l'ait pas suivie, ni toi, 'Ma? Qui est avec elle?
Oui, parce que si il fait relativement confiance à quelques têtes de Fernel, il y en a d'autre à qui il ne confierait pas un grain de sable. Il se prépare mentalement à repartir en chasse.
La question de l’Ombre l’oblige à regarder ailleurs tout en lui répondant, d’une voix neutre.
- Parce que je ne sais rien, tout simplement. La dernière fois que je l’ai vue, c’était à Papincourt. Elle était belle…Elle portait une robe rouge absolument fabuleuse.
Indéchiffrable, son beau fils la fixe avec une intensité solennelle. Il se rappelle parfaitement cette journée. ‘Ma baisse un instant la tête. La fugace vision de Louise faisant partie de ce cortège prestigieux, le visage de sa fille, rayonnant de gaieté alors qu’elle chevauchait…Pourquoi a-t-il fallu qu’elle choisisse cette robe-là ? Elazar l’a-t-il déjà vue dans cette tenue…. ? L’idée même de Louise déambulant en ce château, le corps comprimé dans cette robe magnifique, sous le regard d’Elazar, l’emplit soudain d’une froide sueur de malaise. Aurait-il osé ?
Dante penche infimement la tête de côté, en apparence intrigué par Elazar, mais c'est Elisabeth qui est réellement en examen. Et elle s'en sort admirablement ceci dit.
- Son escorte semble être revenue sans elle…Mais en toute logique, elle finira par donner des nouvelles, je présume. La Couronne ne peut la garder indéfiniment loin de ses terres. On peut discuter de cela pendant des heures, cela ne la fera sans doute pas revenir plus vite, il n’y a plus qu’à attendre. Comme des personnes civilisées.
Elazar arbore soudainement sa bonhomie de grand-père quand il porte un regard argenté sur la femme de sa vie.
- Tant de sagesse mon âme...
Elle a un regard pour les deux hommes et ne peut s’empêcher de noter la ressemblance dans le maintien. Sur bien des aspects, l’Ombre ressemble au Lys Noir, jusque dans la façon de s’asseoir. Imaginer Elazar….et lui…c’est trop pour elle. Elle se détourne complètement et s’en va près de la fenêtre pour penser à d’autres choses, la main droite passant distraitement sur le doux velours couvrant son ventre.
- Combien de temps restes-tu à Fernel, mon fils ?
Dante hausse un sourcil. Il déteste cette dénomination provenant de cette bouche étrangère, affiliée au vieux renard qui la lui brandit à la gueule comme un drapeau blanc. La seule raison de tout ses efforts personnels est pour Louise.
-Ton fils? -Bien sûr. Tu es le fils d'Elazar, par conséquent, tu es le mien aussi. -Soit... concède t'il comme si ce n'était qu'une formalité. Il lui faut tenir danse. Je ne reste pas longtemps. Je dois me remettre en route pour aller veiller à la survis de votre fille. D'ailleurs, j'ai des cadeaux pour Louise, il leur faudra une piaule pour s'installer et deux trous dans les écuries. -Quid? Demande Elazar trop aimablement, les prunelles grises foncissant sensiblement. Se faire tenir tête, il en a soupé pour la semaine, d'abord Elisabeth, ensuite Aynerick, et lui... Lui... Le gamin tire dangereusement sur la laisse déjà courte de sa patience. Le claquement sec de sa canne au sol contredit son ton affable tandis qu'il se lève. Passons à table... - Des cadeaux pour Louise?
'Ma soupire un peu avant de faire une légère grimace. Elle n'a pas bien faim et toute cette mascarade la fatigue grandement. Pourtant, elle s'éloigne de la fenêtre et revient près de son époux, glissant sa jolie main dans celle, tavelée, de l'Intendant de Fernel. Une main qu'elle serre un peu, pour le rassurer autant que pour se rassurer elle-même.
- J'imagine que nous verrons cela à table...Allons manger.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 10:24 | |
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La jolie blonde entraîne Elazar vers la salle à manger, jouxtant la chambre de maître. Des plats de viande et de légumes, du pain et de la soupe les attendent déjà. Ma s'installe en bout de table, dépliant sa serviette qu'elle dépose sur ses genoux. La conversation avec Dante lui a brouillé l'estomac, semble-t-il. Tout ce qui est présenté ne trouve grâce à ses yeux. Elle pioche pourtant un petit morceau de pain et regarde les deux hommes s'installer.
- Alors, que sont ces présents? Et où comptes-tu te rendre ensuite?
En gentilshommes, les deux hommes attendent qu'elle se soit assise avant de prendre place à leur tour. Elazar à sa droite, Dante à sa gauche. Avec une cohésion frôlant l'absurde, ils tirent leur chaise et s'installent de concert, chacun ajustant ses manches avec la plus parfaite minutie. Le vieux se rince les doigts et Dante fait de même, avant qu'ils ne se servent. Et comme Louise avant elle, la dame peut se rendre compte des similitudes et des différences entre eux. Là ou Elazar se sert de la soupe et des légumes en quantité, Dante, en homme de voyage, favorise la viande et le pain. Et cette similitude dans le maintien est loin de plaire à 'Ma. Son regard oscille entre les deux hommes et la canne d'Elazar, silencieusement. Tout en se servant de quelques fruits, l'estomac étrangement surmené ces derniers temps, elle grignote du bout des dents, pensive, songeant à ce qu'elle a entendu un peu plus tôt. Elazar a utilisé tout son pouvoir sur ce gamin pour en faire une copie de lui au même âge. C'est d'ailleurs grâce à cela qu'elle l'a abordé dans les rues de Papincourt...Etrangement Eugène ne s'est pas joint à eux pour les servir. Ce que ne manque pas de remarquer le vieil homme qui le cherche discrètement du regard, croisant par ailleurs celui de 'Ma qui ne le quitte pas des yeux depuis quelques instants. Pour la rassurer, il lui sourit, s'étirant un peu pour lui prendre la main et la presser quelques instants. Geste d'affection inédit qui n'échappe pas à Dante. Tiens tiens...
- Ne vous en faites pas pour Eugène, père. Il est en train de courir après Melkor pour le ramener aux écuries. Il en a pour un bon moment.... J'ai pensé que vous n'aimeriez pas discuter de nos affaires de famille devant lui. Il a l'air de bien se plaire ici en tout cas, il a la démarche plus souple que lors de notre contrat, il a pris du poid et semble pas mal moins nerveux. - Il était temps, Renchérit aimablement l'Empoisonneur en regardant l'assiette bien remplie de son invité.Il a fini de grandir, il ne lui reste plus qu'à s'étoffer. Ca m'étonne d'ailleurs que tu ne sois pas plus volumineux, fils, compte tenu de ce que tu ingurgite en ce moment. Tu t'alimente bien sur la route?
Derrière une bouchée, un reniflement discret et moqueur se fait entendre.
-Oui ne vous inquiétez pas... pour en revenir au cadeau, il me faut deux places dans les écuries et une maison potable pour le palefrenier Qyriote et sa famille. Ils sont quatre et autonomes. Ils seront une plus value importante pour Fernel.
Elisabeth tourne lentement la tête vers Dante, incrédule.
- Des Qyriotes?
L'air indéchiffrable de l'estreventin lui répond.
- Une paire de chevaux Qyriotes oui...
Un autre regard vers Elazar avant d'inspirer profondément.
- Mais enfin, à quoi penses-tu? C'est le Nord de la Péninsule, ici. C'est déjà un miracle que personne n'ait jamais cherché à te nuire. Ces Nordiens sont si étroits d'esprit..., dit-elle en jetant un morceau de pain dans son assiette. Il lui a suffi de songer à ce trajet depuis Serramire jusqu'à Fernel, en compagnie de Safye et Malek, à l'arrière d'une charrette minable. Tous ces sous-entendus, ces regards torves...Nul doute que le charretier s'en serait pris à elles s'il n'y avait eu Malek pour leur tenir compagnie. La vue des gros muscles épais sous la chemise bariolée a du le dissuader. Quel dommage...Il aurait fait un passe-temps tout à fait divertissant, cet affreux paysan...
Avalant, Dante s'étire et verse de sa coupe de vin dans celle d'Elazar et d'Elisabeth, avant d'essuyer son recipient avec une minutie maniaque.
- Il leur faudra quelque chose à l'écart. Sans doute que ces épais Fernelois finiront par leur jeter des pierres à la figure ou pire encore.
La grande bouche prend un pli amusé, pendant qu'il finit de mélanger le contenu des coupes sous le regard approbateur du vieux. Si il ne s’en était pas chargé, il l'aurait fait lui-même. El prend la parole.
- Ca a changé depuis que Louise est la dame de ces terres mon âme. J'ai ordre de recevoir tout les gens avec les meilleurs égards. Monsieur Claude parle aux chevaux à sa façon, c'est ce qui se murmure. Il a aidé à faire changer les mentalité. Un peu... Depuis la pendaison, il y a beaucoup d'étrangers qui viennent.
'Ma a un regard pour Elazar, avant de revenir à Dante.
- En quoi seront-ils une plus value, d'ailleurs? Personne ne les appréciera à leur juste valeur, en ce territoire.
Le sourire de matou de Dante a de quoi faire froid dans le dos, ne se rendant pas aux yeux.
- Ne vous inquiétez pas pour eux quatre. Il y a au moins une personne qui saura apprécier ces gens à leur juste valeur. Et j'ai dans mon idée que pas juste elle. Qui donc ne pourrait pas plus apprécier un éleveur de chevaux qu'un autre éleveur? Ce sont de belles bêtes qui pourront apporter du sang neuf au cheptel.
Non décidément, il y a là dessous quelque chose qui lui échappe. Fernel ne peut être devenu ce lieu ouvert, propice aux échanges, à une ouverture sur le monde. Elle se souvient de sa première arrivée en ces terres. Fatiguée, triste, le coeur fendu en deux...rien ne pouvait distraire son chagrin, aucune main amie ne s'est tendue, à part celle de cette servante qui l'a trahie. La punition qui a suivi a été effroyable. Non, vraiment...Fernel est pire que Thaar, à ses yeux. L'idée même que Louise ait pu changer les mentalités lui est totalement farfelue. Puis cette façon qu'il a des dire les choses...Son instinct est en éveil et il lui souffle qu'il s'agit de quelque chose de bien moins innocent qu'un généreux cadeau. Elle pinaille dans son assiette, pensive. Louise n'a pas besoin de sa mère et se débrouille fort bien toute seule. Elle est partout, elle se fait sa propre réputation et il semble que personne en cette pièce ne lui ai appris quoi que ce soit dont il pourrait tirer orgueil. 'Ma ne lui a rien appris, Elazar non plus à priori, quant à Dante...
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 10:44 | |
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Une bouchée de pain d'Elisabeth, un regard à Elazar qui mange sa soupe du bout des lèvres pendant que Dante enfourne une part appréciable de viande... Qu'il arrête de mastiquer net quand elle prend la parole pour quelque chose dont ils ne s'y attendaient pas.
[color:660d=ff99ff]- Je veux repartir vers Thaar. Mes affaires me manquent. L'action me manque également. Je suis inutile ici. M'accompagnerais-tu, mon époux, pour un voyage vers le soleil?
Le regard qui se porte sur la jeune femme n'a plus rien des disques d'argent et tout du ciel d'orage du côté d'Elazar, de vert forêt et de terre riche du côté de leur invité au faciès impassible. .
- Nous en reparlerons en toute intimité ma chère...rétorque le vieux d'un ton qui ne laisse rien paraitre de ses émotions. Dante hausse un sourcil et prend la parole d’un ton posé, révélant le contrat verbal qui les a liés une certaine nuité. - Ce qu'il veut dire, c'est qu'il doit me demander la permission avant. Et père doit sûrement s'inquiéter que son amant ne sache rien. Même si le vieux Claude doit n'en n'avoir strictement rien à faire. Notre cessez-le-feu impliquait prendre ses quartiers ici pour finir ses vieux jours à l'ombre du tombeau de sa femme.
Il règne soudain un silence plutôt lourd dans la salle à manger. 'Ma ne dit plus rien, elle est en train de s'essuyer les lèvres à l'aide d'un petit morceau de tissu bleu plié en quatre, du bout des doigts. Elle ne regarde plus ni Elazar, ni Dante, elle se contente de respirer en silence, pesant silencieusement le poids de ces quelques mots prononcés d'un air si léger.
- Je veux en parler maintenant.
Elle dépose la serviette sur la table, puis sa main par-dessus. Dante regarde Elazar, imperturbable. Elazar gratifiant son apprenti d'un regard meurtrier tout en avalant sa soupe comme tout allait bien.
Echec et mat pauvre con. Peut-être que ca pourrait en rester là. Dame Elisabeth en décide toutefois autrement, au grand dam de sire son époux qui peine de plus en plus à garder son self control. Dégoulinant d'amabilité il offre la corbeille de pain à l'Estreventin tout en le couvant de ses prunelles d'ouragan. Il ne paye rien pour attendre...
- Messieurs, l’épaisseur de vos secrets est bien trop grande pour que je puisse en appréhender toutes les finesses. Cela étant, il me semble que j’ai le droit de savoir de quoi vous parlez. Tous les deux. Alors…
Un regard pour Elazar, aussi clair que le sien est sombre.
- Qui est Claude ? -Tu ne connais pas Claude, L'Herboriste du quartier le plus défavorisé de Thaar? Demande Elazar, sincèrement surpris en profitant pour essayer de noyer le poisson. Peut-être as tu eue à faire à son fils Claude ou sa petite-fille Claude.
La mâchoire de ‘Ma semble se serrer un bref instant, avant qu’elle n’inspire longuement par le nez. Elle connaît évidemment. Bien sûr. Ainsi…Le vieux Claude serait l’amant d’Elazar ? Il aime les hommes ? La souffrance dans le regard de ‘Ma est immense, elle envahit ses yeux noisette en une seule fraction de seconde.
- Si. Je sais très bien de qui il s’agit…
Elle repousse son assiette d’un petit geste de la main, sans regarder son époux.
- Ton amant donc…Est-ce vrai ?
En ce moment, si le vieux pouvait tuer son Gamin pour la peine qu'il fait à Elisabeth, il le ferait. Voir son linge sale et ses plus sombres secrets étalés ainsi au grand jour lui fait mal. Très mal. Sa Marguerite ne méritait pas ca. Les mains sagement posées de chaque côté de son couvert, il répond d'un calme olympien, seul son regard trahissant sa véritable émotion. Il a toujours été un maître dans l'art de cacher ses émotions. Pendant que Dante joue parfaitement à l'enfant coincé au milieu d'un conflit parental.
- Je te l'ai dit quand nous nous sommes... Il se reprend, échappant de justesse la révélation qui a failli lui échappder des lèvres, passant près de l'appeler par son prénom.... Marié. J'ai un lourd passif et tu l'a accepté mon âme. - Il n’y a pas que ton penchant pour les hommes à accepter, de ce que j’ai pu comprendre. A priori, il semble que tes préférences oscillent entre la vieillesse installée et la prime jeunesse…Cela aussi, est-ce vrai, mon époux ? -Si c'était vrai, ma fleur, je t'aurais rejetée séance tenante. Tu n'es ni l'une ni l'autre.répond t'il du tac au tac.
Elle est là, la seule et unique et elle doute. Il voit dans ces yeux noisettes le monstre qu'il est. Comme si ses efforts, sa retraite, ne valaient plus rien. Pendant un instant, incrédule, il fixe Elizabeth, puis Dante qui fixe obstinément son assiette pour ne pas croiser son regard. Il prend la canne à tête de dragon et la claque au sol avec une vigueur exprimant plus que tout autre sa fureur. Malgré lui, Dante tressaille légèrement à ce son et gronde presqu'inaudiblement.
- Veuillez m'excuser, vous m'avez coupé l'appétit et j'ai du travail qui m'attend. Un jeune seigneur à qui je dois prodiguer attention. Si vous vous inquiétez tant de qui je cotoie, peut-être pourriez vous lui enseigner la littérature et les chiffres? Cela vous occupera et vous pourrez constater par vous même que vous êtes la seule récipiendaire de mes prouesses. - Tu ne vas nulle part, Elazar. Tu s’assois, s’il te plaît.
Ce n’est pas une demande, non. Elle parle toujours de sa voix égale, monocorde, mais il y a dessous quelque chose de contenu. ŀe regard d'ouragan affonte le noisette, des volûtes de ténèbres liquides évoluant paresseusement à ses pied, en attente.
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 10:58 | |
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Dante de son côté, recule subitement le pied pour en éviter une. Recroquevillé légèrement sur lui-même, anormalement silencieux et le regard baissé. Comme si il voulait être oublié. Intérieurement cependant, c'est la fête. Ca lui apprendra à ce vieux con de vouloir toucher à sa femme. Les blessure les pires ne sont pas physique et il le connait sur le bout des doigts.
- La conversation et le repas ne sont pas terminés. Assieds-toi. - Conversation? Ca m'a plutôt l'air d'un tribunal à mon sens. Tu m'avais dit que ce qui s'était passé n'avait aucune importance tu te rappelle? - Je m’en rappelle. Cela étant, j’ai le droit de savoir. Assied-toi.
Un frisson parcourt son dos et sa nuque. Elle sent, elle sait qu’il est en train d’appeler les Ombres, signe qu’il se sent acculé et poussé dans ses retranchements. Cela ne semble pas inquiéter ‘Ma qui reste parfaitement stoïque sur sa chaise.
- Ce n’est pas un Tribunal, ce sont des questions. Pour faire un parallèle avec les tribunaux, sache qu’il n’y a que les coupables qui réagissent…inconsidérément. -Et si je te demandais sous et sur qui tu t'étais vautrée pendant tout ce temps, tu réagirais autrement mon âme? Dit il d'un ton brisé. - Aucun, aucune n’a pu se targuer d’être connu sous le doux avatar d’amant de Bonne Ma de manière régulière. Parce qu’ils n’ont été que des…palliatifs. Cela ne semble pas être le cas de Claude, à priori.
Elle a un regard pour les ombres puis pour ses yeux gris de tempête. La peine qu’il pourra lire dans ses yeux à elle est terrible à voir. Le coeur du vieil homme se serre douloureusement. Il crain son rejet plus que tout autre chose.
- Tu as peur. - Je suis vieux surtout. Et n'ai guère le temps pour ces bêtises, je ne le crains. Quand je t'ai retrouvée, j'ai laissé le passé derrière moi. N'est ce pas assez?
Elisabeth inspire à nouveau.
- Il est ici, ton passé. Je suis là. Ton fils aussi. Tu es vieux pour ce qui t’arrange, mon époux.
Le vieil homme semble se préparer à dire une remarque acerbe, mais se retient au bon moment. L'histoire de passé commun ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd pour Dante par contre qui en profite pour collecter le plus d'information possible au passage. Et Elazar ne se rassied pas, affrontant la peine de son épouse de toute sa petite taille. Répondant d'un ton dur et dominateur, le vernis de civilité de bon grand-père se craquelant. Pas elle... Non. Il ne pourra le supporter. Et cette lourdeur dans la poitrine.
- Claude n'a été que l'herboriste qui a éduqué Dante à l'art de guérir. C'est grâce à lui que le jeune homme est maintenant maitre herboriste si l'on m'a bien renseigné. Le fait qu'il a été là et disponible à répétition à cette époque ne m'a fourni qu'un exutoire sain et propre à mes vices du moment. Nous y avons trouvé avantage mutuel et c'est tout. II n'a jamais été question d'amour. Avec personne d'autre. D'autres questions votre honneur?
Elisabeth répond à son tour, calme et digne.
- Non…Pas pour l’instant. Je te remercie d’avoir répondu à ma question, c’était important. Tu semble désireux de vouloir t’en aller, ainsi que tu le fais tous les jours. He bien va. Un jeune seigneur t’attend, non ? Je poserai mes autres questions à ton fils en attendant.
Elle croise les mains sur ses cuisses, avisant l’estreventin d’un œil luisant. - Quel est ce « cessez-le-feu » dont tu parlais ?
Finie la voix douce et tendre. La main sur la table est immobile, celle restée sur ses genoux ne l’est plus du tout, agitée de spasmes nerveux.
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| | | Louise de Fernel
Humain
Nombre de messages : 1064 Âge : 42 Date d'inscription : 09/02/2020
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 22 ans Taille : 161 cm Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 11:15 | |
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- Il m'étonne qu'il ne t'ait pas parlé de nos ''différents''. Dit Dante, soudainement très intéressé, en apparence, par le reste de sa viande feignant le malaise et la crainte à la perfection, le frisson permanent sur sa nuque l'enjoint de faire attention. Il sait qu'Elazar doit entendre. El entend toujours tout. - Pour faire simple, je dirais qu'il m'a testé pour savoir si j'étais à la hauteur de ses attentes et si je n'avais pas de ''distraction'' autre que mon travail. Ce en quoi je l'ai décu, je ne le craint. Il n'apprécie pas dame mon épouse avec ce que ca implique... Et pourtant, elle est d'une rare qualité. - Et en quoi consistait ce...test?
Dante ne répond pas pendant un moment et Elisabeth se doit d'insister. Et quand il finit par la regarder c'est avec une absence effrayante d'émotions humaines. Le pire c'est qu'il n'a même pas à mentir
- Le laisser tuer ma femme sans rien faire... Ne t'inquiète pas, je ne jouerai pas à ce jeu. Il m'a donné une soeur, et une ... mère... Bute t'il sur ce mot comme si il était difficile à avouer. Pour ca il a gagné mon pardon. Mais je ne dois pas oublier.
‘Ma ne dit plus rien, consternée. Elle ne peut plus rien manger, l’appétit coupé.
- Je ne sais quoi te dire. Mais…je suis heureuse que tu consentes à lui pardonner tout ce qu’il a fait…pour Louise. Et aussi un peu pour moi.
Elisabeth a un regard pour le grand assassin et ajoute : - Rien ne t’oblige à m’appeler de la sorte. Si tu n’en as pas envie, ne le fais pas. Appelle moi ‘Ma, si tu préfères.
La jolie blonde regarde un instant le plafond, silencieuse, avant de reprendre, d’une voix plus douce, celle de la nostalgie : - Tu sais…Il n’a pas toujours été ainsi. J’aurais voulu que tu le connaisses, il y a de cela si longtemps. C’était un homme bon, à qui il est arrivé de mauvaises choses. Au premier regard, j’ai su qu’il n’y aurait jamais que lui…même s’il m’agace parfois prodigieusement.
Un léger sourire avant de reprendre sous le regard indéchiffrable de Dante. - ça doit te sembler indécent de m’entendre dire cela, je présume. - Indécent non. Répond t'il naturellement en Estreventin. Mais tu te trompe. Il n'est pas né ''bon'' et moi non plus. J'ai jamais vu personne naitre ''bon''. Nous sommes nés pour tuer, les loups, là ou la majorité des gens se contentent de subir et attendre que leur vie passe, ou une majorité restante s'engraissent sur les travers humains et ou peu essayent de jouer aux bergers. Toi, tu reste un malgré tout un coeur tendre... Tu sais ce qu'il est. Et pourtant tu partage sa couche et le défend. Je ne sais pas trop si tu es une louve ou une chienne de berger qui as rejoint sa meute. C'est pas dit péjorativement, c'est juste pour l'image. Comme Cécilie termine t'il mentalement en recommencant à manger. Je présume qu'il m'a dépeint sous un jours fort défavorable... En mettant en avant qui je Suis. - Je ne sais pas si je suis un coeur tendre, j'ai moi-même énormément de choses à me faire pardonner. J'ai été une louve solitaire bien trop longtemps...
Elisabeth a un regard plutôt direct pour Dante. Un regard souligne d'un sourire tellement semblable à Louise que la ressemblance ne pourra que lui sauter aux yeux. Toutes les deux ont cette lueur dans le regard, quelque chose d'espiègle et doux à la fois, incontrôlable, une volonté farouche de faire ce que bon leur semble.
- Tu te trompes. Il est fier de toi. De ce que tu es. Tel que tu es. Il m'a dit qu'il n'y a pas meilleur chasseur que toi et je le crois volontiers quand il dit cela. Je connais ta réputation. - Ca doit être pour ca qu'il attend que le moment de me faire la peau. Rigole Dante acerbe.
Elle penche la tête et demande alors : - Louise…tu es proche d'elle, tu l'appelles ta sœur. Sait-elle…qui tu es ?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: Réunion de famille | Dante Ven 7 Jan 2022 - 11:34 | |
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En miroir, Dante tourne la tête vers Elisabeth.
- Tu n'auras qu'à lui demander. Dit il en s'essuyant dignement les coins de sa grande bouche et de déposer impeccablement sa serviette de table. - Puis-je humblement demander congé? Je sens les ombres agitées ce soir et je suis mieux de quitter avant qu'il ne se fasse de mauvaises idées. Si tu me cherche, 'Ma, je serai dans ma chambre au château. - A ta guise, mon fils..., répond 'Ma, un peu déçue. Elazar ne reviendra sans doute pas avant un moment et elle ne peut se rendre comme elle veut au château. Va. Je serai heureuse de te revoir demain.
Elle dépose sa serviette à son tour, restant assise à table, le regard pensif. Ce qu'elle a appris aujourd'hui est affreux, cela anéantirait sans doute des tas de gens placés dans la même situation qu'elle et pourtant elle reste digne, elle ne s'énerve pas, elle réfléchit. Inutile de songer à entamer une discussion avec son époux, il fuira sans doute, comme il le fait si souvent. Elle baisse alors les yeux vers ses mains nouées sur son ventre avant de regarder ailleurs.
- Fais attention à toi.
Dante, en train de remettre son matos prend le temps de terminer avant de regarder brièvement par dessus son épaule, l'expression indéchiffrable.
- Non, toi, fais attention à toi.
Et de disparaitre presque comme il était venu, par la porte cette fois. Satisfait de lui-même. Il n'y a pas d'orgeuil quand on parle de détruire cet enfoiré. Et 'Ma s'est trompée, parce qu'aussitôt Dante parti, le passage secret menant au château s'ouvre sur son époux furieux.
-Satisfaite? Demande il sombrement.
Elle le voit, ce passage secret en train de s’ouvrir. Et elle le voit, son époux furieux. Elisabeth lui lance un regard parfaitement neutre avant de regarder droit devant elle.
- Non.
La jolie blonde tend la main vers la carafe d’eau et s’en sert un verre, avant de le porter à ses lèvres, toujours pensive.
- De quoi devrais-je être satisfaite exactement ? Eclaire donc ma lanterne, veux-tu ?
Et si plusieurs réponses lui viennent en tête, ce n'est finalement qu'un silence lourd qui répond à la dame pendant qu'il dépose sa canne et s'avance vers la table sans boiter pour commencer à la débarrasser. Et ce n'est qu'une fois cela fait et le tout balancé au feu qu'il passe derrière le paravent pour se changer. Ce souper de famille est bien loin de la fête qu'il s'en faisait dans ses rêves.
-Il n'y a rien à éclairer. Cela me te regarde pas ma Fleur. - Vraiment ? ça ne me regarde pas ?
Pas un instant elle ne remue le petit doigt pendant qu’il débarrasse ou qu’il se change derrière son paravent. Tout ce qu’elle fait, après de longues secondes de réflexion silencieuse, c’est se lever pour rejoindre la fenêtre, s’asseoir sur le rebord, la tête posée contre le mur. Le vieil assassin se change, pour sa tenue noire austère. Sa tenue de travail qu'il n'avait encore jamais mis jusqu'à ce jour. Et chaque parole de sa femme lui est assené comme un coup de poignard en plein ventre
- Tu lui as fait du mal, à ton fils. Te rappelles-tu, Elazar, ce jour où j’ai surpris ton père te frappant au ventre avec cette canne que tu traines comme un trophée ? A quel point tu étais malheureux ? Pourquoi lui avoir fait ça…C’était un enfant, par tous les Dieux. Un enfant…
Elle pose sa main sur son ventre et ajoute, de la même voix égale : - As-tu fait la même chose à notre fille ?
Elle ne hausse même pas la voix, elle se contente de regarder par la fenêtre, cherchant une ou deux silhouette du regard, cherchant un petit réconfort en une vision éphémère d’une autre personne. Et derrière elle, un léger bruissement avant que la voix du vieil homme ne soupire à fendre l'âme .
- Je t'avais avertie ma Marguerite le jour ou tu m'avais rejeté, que j'étais devenu le monstre qu'on voulait faire de moi. J'ai fait cela, certes, et bien pire encore sur de multiples personnes je te l'avais dit pourtant. Comme je t'avais avisée que ce n'est pas un sujet que j'aime aborder. Mais je n'ai jamais touché Louise...
Une main gantée de noir se pose sur l'épaule d'Elisabeth. Pour la réconforter elle, ou lui? Il ne saurait le dire lui-même.
- Ce gamin, je l'ai élevé dans mes ténèbres. Et il est maintenant temps que je mette un terme au monstre qu'il est devenu par ma faute. Avant qu'il ne vous fasse du mal à toutes deux. Il te fait déjà souffrir et je ne saurais le tolérer. - Elazar...Je ne t'ai jamais rejeté. Pas plus que je ne le fais maintenant.
La main posée sur son épaule l'apaise immédiatement, elle la couvre de la sienne en fermant les yeux.
- Je t'aime, je t'ai toujours aimé, dès le premier instant, mais tu dois mettre un terme à tout cela. - C'est mon intention.Clame t'il simplement.
Mettre un terme è tout cela, éteindre la vie de l'être qu'il a contribué à façonner. Elisabeth, en un instant, est dans ses bras, le nez enfoui dans sa gorge à inspirer cette odeur épicée qui est la sienne.
- Viens à Thaar avec moi. Cet endroit est maudit, mon amour. Fernel ne voudra jamais que nous soyons heureux ensemble. Je t'en supplie.
La jolie blonde se redresse et pose sa main sur sa joue rasée, les larmes aux yeux.
- J'avais besoin de savoir. J'accepte tes ténèbres, comme tu as accepté les miennes. S'il te plait...Amour. Ne nous laisse pas.
Un sourcil interrogateur se lève. Ne nous? Délicatement, la jolie main douce s'empare de la main gantée de cuir, la porte à ses lèvres puis la dépose tranquillement sur le velours de sa robe, sous le nombril. Une larme finit par couler sur ce même cuir tandis qu'elle ajoute, dans un souffle à l'homme tétanisé par la surprise : - Nous avons besoin de toi. - Tu es... enceinte? - Oui. Je n’ai eu de certitude qu’il y a quelques jours à peine.
Un gamin, un gamin de lui? Il n'a plus besoin de Dante maintenant. Un héritier. Un vrai et un digne qu'il devra protéger de cette bête furieuse qu'est devenu .le gamin. La vieille main se pose à plat sur le ventre pendant que la terreur et l'émerveillement ne se le dispute dans le regard d'argent. Elle est enceinte. De lui. De son sang... un héritier légitime à éduquer. En quelques secondes à peine, le monde du parfumeur bascule.
- Dante ne nous laissera jamais heureux mon âme, si nous rentrons à Thaar... Je lui avait concédé ce territoire. Je devrai m'en occuper.Dit il d'un ton parfaitement détaché, sachant qu'elle va comprendre. Il devra tuer ce gamin qui ne lui sert plus à rien.
La main posée sur son ventre, elle la garde contre elle, tandis que de l’autre essuie rapidement ses larmes.
- Elazar… Nous avons une nouvelle chance de vivre notre bonheur pleinement. Tout ceci, cette noirceur qui te suit depuis si longtemps, ce passé avec Dante, tu pourrais tout simplement l’oublier…Je suis là. Et…Il est là lui aussi. Nous pouvons enfin avoir cette vie que nous voulions, t’en rappelles-tu ? - Oublier?
La main douce se pose sur le visage de l’intendant, Ma est en cet instant d’une beauté bouleversante, les grands yeux noisette remplis de crainte et de bonheur à la fois. A dix, vingt, ou quarante ans, elle a toujours su le mener à la baguette, le petit soleil de sa vie.
- Cet enfant va avoir besoin de son père. Je t’ai déjà perdu une fois, je ne veux pas revivre cela, amour. Je n’en aurai pas la force.
La main gantée de noir enserre la petite paume délicate avant qu'il ne le gratifie d'un baiser, les yeux dans les yeux.. Deux disques d'argent pur au milieu du vieux visage
- J'aurai deux enfants désormais.... Et tu es là... Vivante! Tu... as un don inné pour me rendre infiniment heureux ma Fleur.
[A suivre]
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