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Renaud d'Erac
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Renaud d'Erac


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MessageSujet: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 8 Fév 2022 - 12:11


Début de la 5ème ennéade de Bàrkios,
An 19 du XIe Cycle


Le temps passait inlassablement, et Renaud courait partout en son duché d'Erac. Entre les évènements, et le décès de son épouse, il était visité par nombre de nobles venus pour apaiser leurs craintes ou lui présenter leurs condoléances. Le deuil se faisait et déjà, alors que les jours et mois passaient, l'on parlait de le remarier, alors qu'il était encore jeune et un parti d'excellence pour les maisons voulant s'élever. Etonnement, le coureur de jupons, toujours prompt à mettre une demoiselle dans son lit, était sur la réserve, au grand désarroi de sa mère qui n'hésitait pas à jouer les entremetteuses. Enfin, bien que comprenant la nécessité de lier des alliances, il avait maintenant deux héritiers, ce qui annulait l'urgence d'un remariage. Renaud se questionnait quand il y pensait, se demandant pourquoi à deux reprises, il avait perdu ses épouses lors d'apparitions de Néera, et s'il y avait une raison, ou si c'était un simple concours de circonstances qui l'avait frappé. Devait il se tourner vers la religion, lui qui, bien que sachant que les Dieux existent, ne les vénère pas tant que cela, la soit disant bienveillante en premier. Il y songeait tout de même après ces déboires, et il passait plus de temps au temple de la déesse qu'auparavant, mais pas forcément pour prier, pas encore. C'était surtout par nécessité d'assouvir ses questions, encore, qui s'ajoutaient à toutes celles qu'il avait déjà en tête et auxquelles il savait qu'aucune réponse n'existait, mais c'était plus fort que lui. Les nobles s'étaient toujours mariés pour forger des alliances et les mariages étaient arrangés depuis la nuit des temps, et jamais cela n'avait posé de problèmes, mais le Duc se demandait si la Déesse n'en avait pas ras le bol de tout ça, elle qui symbolisait aussi toute cette tradition qu'était une union.

Le temps passait donc, et une chose était clair dans l'esprit de Renaud, c'était qu'il étouffait depuis quelques temps. Il cherchait comment prendre du recul, et la seule chose qui lui apportait un certain réconfort était lorsqu'il pensait à Louise. Il se rappelait leur dernier entretien, et lorsqu'elle lui avait dit qu'elle le considérait comme un ami. Elle lui avait certes demandé une arme, mais ce n'était rien du tout pour lui, qui était un pair du Royaume. C'était la première fois que quelqu'un lui parlait amitié sans lui demander dans la foulée une faveur, une vrai. Se pouvait il donc que cela puisse exister, ou la dame de Fernel était elle une exception dans ce monde d'opportunistes. Il savait en tout cas une chose, c'est qu'il apprécierait de la revoir. Qu'un Duc se rende chez une châtelaine était impensable sans une très bonne raison, mais la chance, ou peut être plus, avait ouvert des opportunités. En effet, le nouveau statut que le conseil de Diantra avait mit sur les épaules de la belle l'avait promu bien plus haut qu'une simple châtelaine, et il avait maintenant un prétexte fallacieux pour la voir.

Renaud avait donc préparé son voyage, prétextant une rencontre avec l'ambassadrice, en raison de la demande qu'il avait formulé à Harald lors de son mariage. C'était bien entendu faux, puisqu'elle ne pourrait pas faire grand chose, d'autant qu'elle parlerait désormais au nom de la Couronne, et pas pour l'un des pairs, mais cela permettait à cette rencontre de paraitre officielle, même s'il avait, pour sa part, une autre raison officieuse. De même, bien que n'en ayant absolument pas besoin, il pouvait prétendre devoir récupérer l'arme qu'il avait prêté à Louise, et qu'elle avait promit de lui rendre. Il envoya bien entendu un émissaire pour prévenir la dame de Fernel de sa visite, ainsi que les nobles sur la route, comme tout devait être officiel, et donc en grande pompe. Cela le faisait sourire, se demandant la dernière fois que le châtellenie avait reçu un Duc, si même elle en avait déjà vu un en chair et en os dans ses murs.

C'est donc accompagné de sa garde de l'Ordre du Merle qu'il se dirigea au nord, chevauchant son lourd destrier éraçon. La période n'était pas propice aux voyages, la boue et les premiers froids mordant les capes recouvrant les épaules des cavaliers. Les récoltes étaient faites, et les guerres était rare à débuter en automne, à l'aube de l'hiver. Le fait qu'un affrontement avec les nains soit écarté était aussi un bienfait. Au fur et à mesure qu'il s'éloignait d'Erac, et se rapprochait de Fernel, son humeur devenait plus gaie, encline à sourire, et à échanger avec ses gardes. La période avait aussi permit de ne pas embarquer une suite, les gens étant peux enclins à aller dans le nord avec le climat que l'on connaissait par la bas, encore plus aux vues des dernières saisons.

Le voyage se déroula bien, et le château était enfin visible à l'horizon. C'était la fin d'après midi mais le soir était déjà présent, le jour se couchant plus tôt durant alors que l'hiver pointe le bout de son nez, la pénombre envahissant le ciel quand le groupe se présenta aux portes du château. Il pleuvait depuis deux jours, mais rien n'avait pu retirer le sourire des lèvres du Duc en ce moment, même si toute la troupe était trempée jusqu'aux os.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 8 Fév 2022 - 21:13


C’est un château tout entier nimbé de brumes froides que percevra le Duc, si fort accolé aux Monts d’Or qu’il pourrait presque se demander s’il n’en fait pas partie intégralement. Une pluie glaciale, de celles qui s’insinuent entre les capes et les jaques, tombe depuis un ciel gris de manière régulière sur Fernel depuis quelques jours tant et si bien que le paysage se présente sous son jour le plus triste et le plus singulier qui soit. Les champs sont tout entiers complètement retournés et prêts à laisser passer le rude hiver nordien, les chênes ont peu à peu perdu leurs feuilles pour se transformer en silhouettes sombres figées en une danse étrange. Les petites chaumières, dispersées ici et là le long du chemin menant au château, laissent échapper une odeur de feu et de fumée, la fragrance âcre de feux de bois commune à toutes les régions froides.

Pourtant, au milieu de cette apparente et silencieuse désolation automnale, les chevaux de la garde éraçonne avancent un chemin dallé de larges pierres sur lequel claquent les lourds sabots au lieu d’avancer dans la boue et la terre des chemins. En y regardant de plus près, les chaumières, quoique humbles, ne sont pas décrépites ou en ruine, même si rien n’est de première nouveauté. Les toits de chaume sont épais, les murs sont droits et les abords sont entretenus, et les paysans…

- Maman ! Regarde les gros gros chevauuuux !

Un petit garçon et son frère sont devant la porte de leur petite maison et pointent du doigt le fabuleux cortège que représente l’escorte ducale, les yeux tous ronds de surprise, à grands renforts de « hoooo ! » et de « rolalalaaaaa ! ». La mère elle-même regarde depuis le pas de sa porte, exemple bientôt suivi par les voisins directs, alertés par le claquement sourd de sabots sur les grands pavés. Les sourires des petits garçons sont larges, l’un d’entre eux court même à côté de l’escorte, malgré la pluie, en battant des mains, tout heureux de voir d’autres montures et d’autres grands et forts chevaliers. Un petit garçon qui fera de beaux rêves cette nuit…

Plus le château se dessine de manière claire, plus le Duc pourra constater qu’il est tout entier éclairé et que les flambeaux s’agitent, tout autant que les petites silhouettes de soldats sur les remparts. Le bruit profond d’une herse qui se lève se fait entendre et soudain une troupe se dessine au loin, composée de nombreux cavaliers et de porte-drapeaux, juchés sur de splendides montures toute harnachées de cuir. La petite troupe ralentit, s’arrête même à quelques pas de l’escorte eraçonne. Tous les chevaux renâclent, certains claquent des sabots sur le pavé, bien vite ramenés à l’ordre, d’un mot de la part de leur cavalier, jusqu’à ce qu’une seule monture se détache de l’ensemble.

Un haut cheval gris à la crinière blanche portant une petite silhouette drapée de bleu et d’argent, une capuche bordée de fourrure dissimulant la chevelure mais certainement pas le doux sourire adressé au Duc qu’elle reconnait entre tous.

Louise.

Dirigeant Lasgalen d’une seule main, la châtelaine approche encore et incline fort élégamment la tête, peu incommodée par la pluie qui tombe en cette heure tardive et à laquelle elle est habituée.

- Votre Altesse, soyez le bienvenu à Fernel.

Après avoir salué comme il se doit, elle ajoute, un large sourire illuminant son visage :

- Il m’a semblé équitable que vous ne soyez pas le seul à être trempé, cette fois.

D’un autre geste de la main, elle impose à son cheval de s’écarter un peu pour que le Duc puisse avancer sans être gêné.

- Nous serons au château dans quelques instants, suivez-moi Votre Altesse.

Tout est prêt pour recevoir Renaud qui a annoncé sa venue. Depuis quelques jours, Fernel est en effervescence et Louise avait eu dans un premier temps un haussement de sourcil parfaitement étonné en recevant la missive, puis elle a souri. Beaucoup. En fait, elle a souri tous les jours, mettant la dernière main à tous les détails pour que tout soit parfait.

Jamais un Duc d’Erac ne s’est rendu à Fernel et une visite d’une telle importance se doit d’être évidemment irréprochable sur tous les points. Elle aurait souhaité un peu de soleil mais la pluie lui convient bien de même, cela l’a amusée toute la journée, guettant l’horizon depuis sa fenêtre sans parvenir à se concentrer sur ses courriers. Peu importe la pluie, elle ira accueillir le Duc elle-même, ainsi qu’il convient de le faire. Enveloppée dans la grande cape bordée de fourrure, elle ne ressent pas le froid même s’il tombe désormais de véritables hallebardes d’eau sur la seigneurie.

Dans la cité, derrière les remparts, les plus courageux sont sur le pas de leur porte à saluer le Duc et son escorte tout autant que leur châtelaine. Louise, elle, jette de temps à autre un regard à Renaud, lui montrant d’une main ou d’une parole les rues, les gens, les remparts, les hommes en armes. Tout est bien sûr différent d’Erac, plus petit, très nettement plus petit et humble mais tous les signes d’une excellente gestion sont présents y compris dans ces palefreniers bien vêtus et bien nourris qui accourent pour mener tous les chevaux, ceux d’Erac comme ceux de Fernel, dans les belles écuries qui entourent la cour intérieure du château où ils recevront les meilleurs soins.

Louise, elle, presse le pas pour que tous puissent se mettre à l’abri dans le grand hall du château. Et dès qu’elle sera entrée, la capuche tombe, la cape virevolte dans les mains d’un serviteur, dans un rire.

- Pardonnez mon manque de loquacité, Votre Altesse, mais la pluie et le bruit des chevaux ne permettent pas de mener une conversation correcte. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. Quoiqu’il en soit, je suis infiniment honorée par votre présence et Fernel vous souhaite la bienvenue !

Dans le grand hall, les serviteurs sont rangés en ligne, à regarder son Altesse et sa suite. Louise, elle, défait ses mitaines de cuir et replace correctement son gilet de velours, ses manches de chemise, en ajoutant :

- Aymeric, le capitaine de ma garde, va vous conduire en vos appartements. Votre suite dispose également de chambres, aménagées à côté de la vôtre. Je vous propose de vous y rendre, afin d’y prendre un peu de repos ainsi que pour vous vêtir de vêtements secs et chauds. Nous nous reverrons pour le dîner, l’on vous conduira en la salle de réception. Cela vous convient-il ?

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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeJeu 10 Fév 2022 - 20:01

Les quinze membres de l'ordre qui accompagnaient le ducs étaient impressionnant, tous armurés de noir avec le panache sur le casque, bien que ce dernier était bien retombé en raison de la pluie. La bannière ne flottait pas, mais elle était posté par le cavalier juste derrière le Duc qui s'était porté au devant du cortège. Fiers et bien droits sur leur destrier caparaçonné, ils en imposaient quand même malgré les capes de fourrures détrempées qui protégeaient bien mal du froid au vu de leur état. Stoïques et les sabots faisant un écho sonore malgré la pluie ayant tendance à assourdir les sons, le reste de la colonne était composée de quelques nobles zélés ayant insisté pour accompagner le Duc. Nul bandit n'aurait osé s'attaquer à pareil délégation, c'était un évidence lorsque l'on posait les yeux sur eux. Le dallage composant les rues est un vrai luxe après toute cette route. A l'approche des masures, les hommes s'étaient un peu déridés saluaient les enfants et parents d'un signe de main, ou d'un sourire pour les nobles qui n'avaient pas un casque leur mangeant le visage comme les membre de l'Ordre, qui en avait un intégral. Renaud ne portait pas le sien, et il exhibait ce sourire, accompagné de nombreux signes amicaux. Il avait rabattu sa capuche en arrière, laissant la pluie lui marteler le visage, mais il désirait que le symbole de la bienveillance et de son amitié transparaissent. Il était difficile de distinguer le château avec la brume et le fait que celui-ci était si porche de la montagne, mais les gens d'Erac avaient l'habitude, ayant eux aussi des castels construit au sein même des monts comme Harren.

En approchant, l'on pouvait distinguer des personnes sur les murailles, en nombre, visible grâce aux multiples flambeaux ou autre installé pour éclairer, un vrai défi avec la pluie. Tout le monde entendit la herse se relever, puis vit la troupe de Fernel sortant à la rencontre de Renaud. Les deux groupes de cavaliers s'arrêtent à quelques mètre l'un de l'autre, les montures ne cessant de renacler, et de taper du sabot. Le Duc reconnu bien entendu Louise qui dirigeait son cortège, et son sourire, déjà bien grand, s’épanouit entre encore en la regardant. Son escorte restant derrière, il s'avança seul vers la châtelaine qui se dirigeait vers lui également. Il salua de la tête

"C'est un plaisir que de venir en ces lieux que vous m'avez tant vanté, votre Seigneurie. J'espère ne pas trop perturber vos habitudes en venant vous voir ?"

Renaud rit de bon coeur au souvenir de leur rencontre à Diantra lorsqu'elle n'avait pas hésité à le remettre à sa place en lui disant d'aller se changer quand il était trempé. Il était ravis également de voir qu'il y avait encore de la légèreté dans ce moment officiel et protocolaire, c'était vraiment agréable

"Vous prendrez garde alors, comme vous me l'aviez fait remarquer, de changer vos vêtements. Il serait navrant que votre peuple qui vous aime tant, me déteste si vous tombiez malade à cause de moi. Les fluxions arrivent vite quand on en prend pas garde"

Le ton était bien entendu ironique, rien de bien méchant, et en réponse direct au souvenir de cet instant passé. Renaud amena son destrier à hauteur de Louise alors qu'elle s'écarta, prenant soin de ne pas la dépasser, celle-ci étant chez elle.

"Je vous suis"

Ils finirent le chemin cote à cote, leurs montures allant à la même allure. Montant à travers la ville, Renaud toujours le visage bien visible, il salue tout en regardant les gens venus les voir malgré la pluie. Il constate la gaieté de ceux-ci. Bien entendu, il était plus habitué de grandes artères et à des maisons de cités volumineuses, mais que Fernel ne soit pas une capitales ou un grande ville l'indiffère. Tout ce qui compte au final, c'est avec qui l'on est accompagné. Le bruit n'aidait pas à la discussion, et c'est donc sans parler qu'ils franchirent les portes du hall.

D'être resté la capuche baissée afin d'être vu par les gens fait que Renaud à les cheveux qui dégoulinent, tout comme la lourde cape en peau qu'il portait pour lui tenir chaud et qui dégouline sur le dallage. Cela ne semble pourtant pas l'affecté, ni le sourire qu'il arbore sur ses lèvres, comme si rien ne pouvait entamer sa bonne humeur

"Voyons, votre Seigneurie, arrêtez de vous excuser la ou il n'y a pas à en faire. Nous aurions du crier, et même ainsi, je ne sais pas si l'on aurait compris la moitie de ce que chacun aurait dit"

Il rit de bon coeur à sa blague, sommes toute pourrie

"Vos exploits ont amené votre nom sur le devant, et vous êtes devenue célèbre. C'est moi qui suis honoré que vous me receviez en vos murs."

Il pourrait être étonnant de voir la châtellenie qui était petite, au rapport au titre qu'elle portait désormais. Peut être que la Couronne lui attribuerait d'autres terres en accord avec son suzerain, allez savoir, afin que le statut soit en accord avec les possessions. Comme dit, Renaud n'avait cure de la taille du fief de Louise, et peut être même au contraire, celui-ci était de taille humaine. Il écouta la belle lui expliquer la suite des réjouissance, étant chez elle

"Dites moi, est ce que vous pensez qu'il serait possible que je prenne un bain ? cela me réchauffera après un tel voyage, libérant le froid qui me ronge les os"

D'ordinaire, l'on demanderait plutôt cela au serviteur, mais allez savoir pourquoi Renaud venait de le faire à Louise ? il ne saurait apporter de réponse. Peut être parce qu'après l'avoir tant entendu parler de ses terres, elle paraissait comme une mère plus qu'une seigneur, sans méchanceté aucune dans cette idées.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeVen 11 Fév 2022 - 21:04


Les boucles de la châtelaine, alourdies par l’humidité, tombent en longues ondulations sur son dos alors qu’elle se déplace, tranquillement, parmi les personnes présentes, donnant des ordres ici aux soldats afin qu’ils puissent emmener leurs homologues éraçons en la caserne et qu’ils puissent y prendre du repos, là à trois autres serviteurs fernelois afin qu’ils aillent préparer la cuve et qu’ils y apportent les draps fins, les linges délicats et tout ce qui sera nécessaire au Duc afin qu’il puisse prendre du repos.

- J’avais anticipé cela, Votre Altesse. Il ne m’a pas échappé qu’il pleut très fort depuis deux jours, voyez-vous…, reprend-t-elle d’une voix douce.

Louise sourit largement avant d’approcher Renaud tandis que tous les serviteurs se dispersent comme une nuée de petits oiseaux affairés. La châtelaine plonge en une révérence parfaite avant de se redresser, les yeux brillant de gaieté :

- Mes serviteurs vont vous seconder. Nous nous reverrons tout à l’heure, Votre Altesse.

La châtelaine a un regard pour le Duc, un vrai regard qui dure un peu plus longtemps que prévu puis une toux de convenance lui fait soudain tourner la tête et regarder ailleurs. Un sourire plus tard, il verra la silhouette de Louise disparaître dans une salle annexe tandis que trois serviteurs approchent de lui, lui indiquant aimablement le chemin. Depuis l’encadrement de la porte, bien dissimulée par tous les serviteurs qui entourent le Duc, Louise suit l’ascension de Renaud jusqu’à l’étage, là où il sera reçu et traité selon son rang. La châtelaine n’est pas inquiète, elle sait que son personnel de maison sera à la hauteur. Elle ferme donc la porte en douceur avant d’aller s’asseoir devant le feu de la petite salle de réception privée, toute à ses pensées.





Plus tard, le même soir.


Le Duc est logé dans la plus grande des chambres du château après celle de Louise, celle qui était autrefois occupée par son conseiller et par son fils. Louise avait apporté quelques modifications à cette pièce afin de lui apporter un peu d’éclat et tout le confort auquel peut s’attendre un membre de la haute noblesse. Dans la salle d’eau, le Duc a pu prendre le temps de se soigner et de se détendre, agréablement secondé par des serviteurs dévoués. Nul doute qu’il sera frais et dispos pour la première réception de ce séjour ducal.

De sa chambre, Renaud pourra entendre les bruits d’un château sans cesse en mouvement, les voix rieuses, les rires des servantes devant les chevaliers eraçons, curieuses tourterelles devant les représentants de l’Ordre du Merle. Dans la grande salle de réception, l’agitation est à son comble. De grandes tables sont installées pour que les hommes du Duc et ceux de Louise puissent se restaurer et festoyer ensemble, tandis que dans la pièce annexe, plus petite mais totalement accessible depuis la grande salle de banquet, une table pour Louise et pour le Duc est préparée.

Une merveilleuse odeur de viande rôtie et de sauces a envahi les couloirs, tandis que le bruit des bouteilles cognant les unes contre les autres se fait entendre, le bruit de toute une joie qui s’installe bientôt rejointe par les douces notes portées par une vielle, une harpe, une flûte et un petit tambourin. Il règne, enfin, au château de Fernel une atmosphère de fête et une chaleur de vivre qui dénote spectaculairement avec l’ambiance triste et morose des alentours.

Dans sa chambre, Louise laisse une servante lui nouer ses cheveux, patiemment, tandis que la châtelaine fredonne avec un sourire. Une joie lui réchauffe le cœur, une joie visiblement communicative car la servante lui parle, énormément, des chevaux, des chevaliers d’Erac, et de son Altesse également.

- Dame Louise ! Tout le monde ne parle que du Duc !

Louise est en train de nouer les cordes de sa fine chemise, pensive

- Et que disent les gens ?
- Plein de choses !, répond-t-elle, enthousiaste, tout en nouant les cheveux et en les maintenant avec des épingles garnies de grosses perles blanches. Il a même salué le boulanger tout à l’heure en arrivant et il en est si fier qu’il l’a dit à tout le monde ! Bon, on sait tous que c’était pas fait exprès, hein, mais voilà, il l’a pris pour lui quoi et je crois qu’il ne s’en remettra jamais hahaha !

La châtelaine a un petit sourire en coin et écoute toujours, ajustant ses manches.

- Son Altesse a été aimable en effet. Je n’en attendais pas moins de lui.
- Puis…, Cyrielle se penche en un air de confidence féminine pour souffler, ça discute fort dans les couloirs, il est quand même très beau, le Duc.

Louise tousse un peu, encore plus concentrée, si c’est possible, sur le petit lien délicat qui retient la manche de sa chemise.

- Vous n’êtes pas d’accord, ma Dame ?

Si, bien sûr qu’elle partage cet avis. Renaud d’Erac est séduisant et elle a été séduite il y a de cela quelques mois déjà. Il est doux, aimable et gentil, en plus d’être très beau. Louise s’est efforcée de ne plus songer à ce qu’il s’est passé là-bas, par respect pour son épouse défunte, par respect de la DameDieu, mais rien n’y fait, elle ne peut pas s’empêcher d’y penser même si c’est mal. Ils ont vécu un réel échange, quelque chose de fort et de beau mais qui ne peut être réitéré. Pour tout un panel d’excellentes raisons. Voilà pourquoi elle se tient à sa ligne de conduite, même s’il est difficile de résister à ce sourire qui est le sien…La servante observe la châtelaine d’un œil suspicieux mais n’ajoute rien de plus à ce sujet.

- Pardonnez-moi, Dame Louise, je ne voulais pas être maladroite…
- Ce n’est rien…Habille moi maintenant.

Le choix de la tenue a été compliqué. Un instant, elle a souhaité porter à nouveau cette robe magnifique qu’elle portait aux noces du roi Harald puis s’est ravisée. Trop évocatrice de souvenirs qui n’ont pas leur place ce soir lors d’une rencontre officielle. Pas question non plus de paraître en simple robe de laine comme elle le fait ordinairement. Il faut donc une tenue raffinée et élégante, de celles qu’elle a ramenée de Diantra, quelque chose qui marquera les esprits des Fernelois tout autant que des Eraçons. Alors elle a choisi, pour ce dîner officiel, une des deux magnifiques tenues qu’elle a fait coudre exprès à Diantra.

Par-dessus une chemise longue, une robe de douce laine blanche aux larges losanges cousus de fils dorés et aux longues manches évasées. Par-dessus cette robe, un second atour de velours rouge brocardé de fils dorés également, dessinant de magnifiques entrelacs jusqu’à ses pieds recouverts de jolis chaussons fourrés. Cyrielle lace le corsage avec patience, elle-même n’ayant que fort peu l’occasion de toucher pareille merveille. Dernière touche et non des moindres, le sublime collier d’or et de de rubis offert par Glumtol. La servante ne dit plus rien et observe sa maîtresse, bouche bée. Louise, elle, replace correctement une boucle, le diadème de métal qui est le sien, et l’anneau sigillaire de sa seigneurie à son index.

Un coup d’œil dans le miroir la rassurera pleinement, elle le sera bien plus en observant rapidement le regard de sa servante. Louise a un sourire et murmure alors :

- Fais savoir à son Altesse que je l’attends dans la salle de réception.





Lorsque Renaud fera son apparition dans la salle de réception, Louise est en plein discussion avec Enguerrand et Aymeric, alors que dans un coin de la pièce la musique s’élève, radieuse et douce. Interrompant alors sa discussion, Louise, ainsi que tous les présents s’inclinent avec respect face à Renaud.


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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeJeu 17 Fév 2022 - 13:27

En parfait hôte, Louise avait déjà anticipé la demande du Duc, au grand plaisir de celui-ci qui savourait par avance le moment qu'il allait passer. Ce faisant, il regarde la maitresse de maison tenir son rôle à la perfection, plus que regarder même, il est littéralement éblouit par la prestance de celle-ci, un sourire un peu niait sur les lèvres alors qu'il ne peut décrocher son regard d'elle. Il lui rend naturellement sa révérence, tout comme le sourire qui s'élargit sur son visage quand elle s'approche, le parfait reflet de Louise, amusé à souhait, en tout de même avec une pointe d'admiration devant sa manière de gérer tout ce beau monde. Naturellement, Fernel n'est pas Erac, et le nombre est moindre, mais l'on voit le savoir faire et Renaud ne doute pas qu'elle saurait en faire de même avec une demeure bien plus vaste. Elle semble à son aise à diriger tout cela. Il ne détourne aucunement le regard quand elle appuie le sien sur sa personne, un lien se tissant entre les deux qui peuvent se sentir seuls au monde en cet instant jusqu'à ce qu'un toussotement ne les ramène à la réalité

"Je vous remercie, votre Seigneurie, vous êtes si prévoyante. A tout à l'heure"

Et voila le Duc en train de suivre les trois serviteurs alloués à son service. Ils n'ont pas à rougir des plus grandes maisons, parfait dans leur rôle.

Une fois nu dans son bain bien chaud, Renaud savoure le moment, tout à ses pensées qui vagabondes, gardant naturellement l'image de Louise en premier rang, avec ses boucles humides qui tombaient dans son dos. D'humeur joyeuse, voila qu'il se met à pousser la chansonnette, bien bruyamment, perceptible depuis le couloir, et pas toujours juste au malheur des oreilles des gens de passage. Ses deux gardes restés auprès de lui s'étonne même de sa gaieté, ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps. Les serviteurs de Louise venaient régulièrement demander si l'eau était encore suffisamment chaude pour le Duc, en remettant quand il le demandait. Quand il prend le temps de se taire et d'écouter, il ne manque pas d'entendre ce qu'il se passe, et il constate à l'écoute que les personnes passants, serviteurs ou autres, il n'en sait rien, semblent heureuses. Il perçoit aussi quelques gloussement, sans doute des servantes, glousser, sans aucun doute en extase devant les chevaliers de l'Ordre. Ceux-ci ne sont pas en reste, adressant la parole à l'une ou l'autre, cherchant sans doute un lit autre que celui de la caserne pour après leur service. Cela fait sourire le Duc qui a quelques pensées perverses qui l'envahissent, se remémorant le corps de Louise alors qu'elle ne portait rien sur elle, et la douceur de sa peau sous sa main, et bien plus encore. Il soupir à ses souvenirs. Cela ne fait que cinq fois qu'ils se rencontrent, la première à Kirgan, deux autres à Diantra avant l'apparition de la Déesse, puis une dernière fois à son retour, toujours a la capitale, avant aujourd'hui, et pourtant sans savoir pourquoi, il se sent très bien à ses côtés, lui d'ordinaire si paranoïaque, ayant presque l'impression de la connaitre depuis des années. Il aurait pu s'assoupir d'aise s'il en avait eu le loisir, mais il n'était pas chez lui, et il avait des devoirs envers son hôte. C'est donc à contrecœur qu'il sortit et se para pour la réception du soir.

Le voila maintenant dans sa chambre à s'habiller. Il se souvient d'une tenue toute simple de la Châtelaine à Diantra, et il se souvient aussi de sa revendication à cette simplicité, ce qui aurait pu le pousser à en faire de même alors qu'il est en sa demeure. Et il a hésité, ne sachant pas si ça serait l'honorer de paraitre vêtu plus simplement, ou l'insulter de ne pas se montrer en ses lieux avec tout le prestige que son rang lui confère. Il se rappel également la splendide robe qu'elle portait au mariage du roi Harald, craignant de paraitre alors dans un vêtement moins raffiné alors qu'elle même serait à son apogée. Il choisit finalement de jouer le statut, pour honorer Fernel, et non pas par désir d'orgueil. Le voila donc accoutré d'une chemise rouge bordeaux, ornée d'un liseré argenté brodé autour du cou et des poignées. Une grosse ceinture brune ornée d'un améthyste la ou le ceinturon la ferme. Un pantalon gris tirant sur le vert et une cape de fourrure grise également avec des touches de bleu pour rehausser le tout.



Plus tard



Il est prêt assez tôt finalement, mais il attend, sachant qu'il doit arriver le dernier comme le protocole le demande, et n'ayant de toute manière pas encore été convié. Puis enfin, un serviteur vient l'avertir que la Châtelaine se trouve dans la salle de réception. Il ne peut se résoudre à continuer de la faire patienter, chose qu'il lui arrive de faire selon la personne, et la raison d'un entretien, et aussitôt il emboite la pas à l'homme venu le convier, jusqu'à ce que celui-ci ne se mette sur le côté, lui indiquant la porte à emprunter. Il en a croisé du monde en route, toutes et tous s'arrêtant pour le saluer comme il se doit, lui même rendant les politesses, peut être un peu plus que l'étiquette le voudrait, mais il s'en moque.

Renaud pénètre les lieux, distinguant Louise en pleine conversation avec deux hommes, entendant la musique qui s'élève, tout cela avant qu'on ne l'annonce, et que tout le monde arrête ce qu'il fait pour se tourner vers lui, s'inclinant comme le protocole, toujours lui, le veut. Il fait de même avant se s'avancer directement vers la maitresse des lieux, s’inclinant plus que le protocole le veut

"Votre Seigneurie, une fois encore, je vous remercie pour l'accueil que vous m'avez fait. Tout est simplement parfait, comme je m'y attendais. Vos gens sont à votre image, ils n'ont rien à envier aux plus grandes maisons dans lesquelles j'ai été reçu"

Un compliment c'est évident, mais avec sincérité quand aux comportement des domestiques. Il y avait certains Palais qui avaient des manières inférieures malgré le statut élevé des invités. Mais il était aussi plus difficile de diriger le personnel lorsque le nombre est important.

"Vous êtes exquise, j'espère être à la hauteur de vos attentes, votre Seigneurie"

Alors c'était lui qui s'était invité, et normalement lui qui avait des demandes, mais quand un Duc se déplace quelque part, forcément, ceux qui le reçoivent ont des attentes. Renaud faisait un effort intense pour ne pas avoir un sourire niais sur les lèvres en disant ce compliment.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeSam 19 Fév 2022 - 21:29


Le moment est d’importance pour Louise.

Recevoir un Duc ici, à Fernel, relève de l’exploit et peut-être est-ce là le signe le plus éclatant de sa récente ascension vers une sphère de pouvoir qu’elle pensait ne jamais atteindre un jour. Bien plus qu’à Diantra lors de cette réunion en compagnie du conseil de régence, bien plus qu’en la salle du trône de Kirgan, elle ressent enfin les effets de tout ce qu’elle a déployé depuis si longtemps, patiemment, avec discrétion et maîtrise. Se rendre à l’étranger ou même en la capitale investie d’une charge officielle est une chose. Recevoir ce même beau monde chez soi en est une autre. Fernel n’est plus une seigneurie obscure, insignifiante ou peu digne d’intérêt. Elle est désormais en lumière, assez pour qu’un Duc se déplace jusqu’ici afin d’évoquer les Dawis sans passer par Diantra.

Pourtant, même au milieu de tous ces honneurs et de tout cet intérêt porté à sa personne comme à son domaine, Louise garde la tête froide et les yeux bien rivés sur le gentilhomme qui avance dans la salle de réception infiniment plus chaleureuse qu’elle ne l’est ordinairement. Si les armes, les trophées de chasse et cette immense tapisserie illustrant le conflit qui a opposé le Nord de la Péninsule aux Drows sont toujours bel et bien présents, il y a aussi de hauts candélabres, des bougeoirs, de la musique et toute une ambiance gaie et douce qui colorent les pierres grises d’un discret reflet d’or. Les soldats éraçons et fernelois sont tous vêtus de leurs plus beaux atours, le Duc et la châtelaine sont eux-mêmes à leur avantage, la musique est agréable, et l’odeur de la nourriture absolument appétissante…Tout augure une soirée réussie, y compris dans ce mouvement de Renaud de saluer Louise bien plus bas que ne le prévoit le protocole ce qu’elle ne manque pas de souligner.

Se redressant, elle a un sourire radieux pour le Duc, les joues rosies par le compliment qu’il vient de lui adresser, devant tout le monde. Aymeric et Enguerrand échangent rapidement un regard avant de faire un pas en arrière. Renaud pourra les reconnaître facilement, ils ont accompagné Louise à Kirgan.

- Ils vous ont entendu, Votre Altesse, et recevoir un tel compliment de votre part ne pourra que les combler de fierté, tout comme moi.

Et c’est vrai, elle est fière. Fière parce que Fernel est avant tout une terre d’accueil où chacun est reçu avec tous les égards pour autant que l’on montre de bonnes intentions. Fière parce qu’un membre de la très haute noblesse, reçu selon son rang, en semble totalement enchanté, preuve qu’effectivement le personnel de maison est à la hauteur de ses demandes. Fière enfin de le recevoir chez elle, ici, en cette petite salle de réception déjà comble, tous les regards posés sur lui.

Quand il la complimente sur sa tenue, le sourire de Louise se fait sensiblement plus timide tandis qu’une flamme teinte ses joues de rouge. Elle perçoit, sur la gauche, deux servantes qui se parlent à l’oreille. Il faut réagir vite et ne pas laisser un flou s’installer ici, devant tous leurs gens. Bien plus que l’échange entre les deux domestiques, c’est le regard d’acier d’un vieil homme à la rare élégance et au maintient impeccable qui l’inquiète assez pour qu’elle approche du Duc, indiquant la petite salle privée qui les accueillera ce soir, un peu à l’écart du brouhaha général.

- Je vous remercie Votre Altesse. Suivez-moi je vous prie…

Elle a un petit signe de la tête pour les musiciens qui reprennent là où ils en étaient, de manière plus enjouée, tandis que Louise emmène Renaud vers la petite salle où elle reçoit généralement de manière plus informelle quiconque réside en ces lieux. Et cette petite salle n’a rien à envier à celle qu’ils viennent de quitter. Un feu joyeux danse dans l’âtre, de nombreuses bougies éclairent les murs et la vaisselle rutile sous les lueurs des flammes. Tout est parfaitement disposé à table, des serviteurs les attendent et les installent chacun à leur place, l’un face à l’autre, à une table plus petite mais tout ce qu’il y a de plus pratique pour les conversations.

- C’est moi qui espère être à la hauteur de vos attentes, Votre Altesse. C’est un repas protocolaire qui réunit nos hommes sous le même toit , dans la joie et la bonne humeur, ce dont je me réjouis. Nous aurons sans doute le temps de mieux appréhender demain toute l’étendue de votre requête concernant les Dawis mais rien ne nous empêche d’en discuter préalablement ce soir.

Elle n’a pas oublié le but de la visite du Duc, bien sûr, même si…Oui…Elle a songé également à toutes leurs rencontres et à cette sensation inédite de le savoir heureux, à Fernel. Parce qu’il l’est, cela ne fait aucun doute. Cet œil brillant, ce sourire large, cette mise parfaite, ce soin apporté à sa tenue…Elle a noté tout cela, à l’instant où il a posé le pied dans la salle de réception. Son cœur a battu un peu plus vite, un cœur rapidement maîtrisé quand elle s’est rappelée qui il est. Ce qu’elle est. Et pourquoi il est là.

Neera la met à l’épreuve, elle le sait. Et peut-être s’agit-il de la plus rude épreuve de toute sa vie. Ce sourire-là, juste face à elle, ce regard émeraude, tout cet être qui est présent en cette petite pièce…Il lui vient de bien curieux désirs qu’elle s’efforce de maîtriser comme elle le fait avec Dante qui déteste les contacts. Avec le temps elle a appris à ne plus lui imposer sa présence, ses gestes, ses besoin égoïstes d’étreintes qu’il ne supporte pas très bien…La châtelaine s’aperçoit qu’il en est de même pour Renaud mais pour une bien plus triste raison : elle ne pourra pas l’approcher plus que nécessaire parce qu’en Péninsule, cet homme-là est hors de sa portée. Tout simplement.

Alors elle s’empare du verre de vin servi par un petit échanson tout impressionné et le lève vers Renaud pour dissiper ses pensées tristes d’un sourire et d’une parole aimable.

- Vous avez bonne mine, Votre Altesse. Cela me réjouit. La pluie du Nord est une pluie froide qui glace les sangs et les os quand on n’y est pas habitué. Je suis ravie de voir que cela n’a pas entaché votre bonne humeur.

Elle prend une gorgée de vin et son exemple est bientôt suivi par toute l’assemblée de l’autre salle. La bière et le vin coulent à flots, les rires masculins s’élèvent, il semble régner là-bas une cordiale entente qui amène un sourire doux sur les lèvres de Louise.

- Vous avez donc formulé une demande au Roi Harald lors de ses noces, si j’ai bien compris ? C’est de cela que vous souhaitez m’entretenir, Votre Altesse ?
     
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeJeu 24 Fév 2022 - 12:19

Renaud fait des efforts surhumains pour ne pas que son regard ne reste accroché sur les formes exquises de Louise, silhouette mise en valeur par la robe qui, bien que n'étant pas celle qu'elle portait à Kirgan, est magnifique. Les yeux rivés sur le visage de la Châtelaine, il essaie de ne pas perdre une miette de ses réactions, tout en devant s’intéresser à l'entourage de Louise, par courtoisie, et donc inévitablement finir par regarder autour, et faire bonne figure. Elle reçoit le compliment fait à ses gens, et l'on peut presque ressentir la fierté qui émane de sa personne, même si elle se contrôle à merveille, malgré un léger rosissement que Renaud ne manque pas. Il a presque l'impression qu'ils se connaissent depuis toujours, alors qu'ils ne se sont rencontrés qu'à trois reprises avant aujourd'hui. Ces choses la sont tellement étonnante, mais c'est ainsi, il se sent bien lorsqu'il est en compagnie de Louise, lui le paranoïaque toujours à penser qu'on le suit pour recevoir des avantages, ou que la trahison n'est pas loin. La ou d'ordinaire, le Duc brillerait au sein de la foule, se qu'il doit avouer apprécier, en ce moment, l'attention qu'il donne est factice, du moins aux autres personne que la belle qui se trouve face à lui. C'est elle qui monopolise toute son attention, même lorsqu'il se tourne pour faire de brefs salues, ou des sourires de circonstances. Il aimerait n'avoir qu'elle à regarder, et à se focaliser sur sa seule personne.

Il lui emboite le pas lorsqu'elle lui montre une pièce à l'écart

"Je vous suis, votre Seigneurie"

La salle où ils entrent est plus petite, mais tout a été préparé avec minutie, comme les serviteurs les attendant le démontre. La chaleur est peut être un peu trop présente, mais cela permet aussi d'assoupir, surtout après un bon repas, et alléger la discussion si c'est possible. Il s'installe face à Louise, et comme personne d'autre ne les suit, il se retrouve donc seuls, enfin sans parler des domestiques. Il peut alors focaliser toute sa concentration sur la belle, son regard rivé dans les yeux noisettes qui sont face à lui. L'envie lui monte soudain de l'embrasser, mais il la refrène. Elle lui a dit qu'ils étaient amis, et il ne voudrait pas sacrifier cela si ça s'avère réel dans le temps. Il peut rester maitre de lui, et il le doit, surtout qu'il y a également du public, et qu'il est invité. Un incident diplomatique est si vite arrivé.

Il la regarde lever son verre, et il en fait autant, regardant les lèvres d'un rouge attisant la tentation se poser sur les bords dudit verre, et il en fait de même avant de répondre

"Je vous remercie, et je vous retourne le compliment. Il semble que votre retour sur vos terres vous soit bénéfique. Je sais l'attachement que vous avez envers Fernel, et il semble que vos terres vous le rendent bien.

La pluie du nord est plus froide que celle d'Erac, c'est indéniable, tout comme le froid, mais les hautes montagnes du duché rendent le climat peu amical également durant la froide saison. Pour exemple, nous n'avons pas été épargné durant le long hiver en matière de neige. Qui plus est, savoir que j'allais à votre rencontre m'a particulièrement aidé à conserver ma bonne humeur. Le bain que vous m'avez concédé n'est pas en reste, c'était des plus agréable."


Louise ramène la raison de sa visite sur la table. Renaud est joueur, et il souhaite aussi tester un peu la maitresse des lieux, aussi tout en parlant, il lâche une petite allusion au début avant de passer au vif du sujet, occultant ce qu'il avait dit, mais l'ayant fait tout de même

"Ce n'est pas la première raison de ma visite, mais en effet, j'apprécierais d'avoir votre avis. Je sais que votre rôle d'ambassadrice ne pourra pas m'aider, mais cela m'a fournit un prétexte pour venir vous voir, et profiter tout de même de vos connaissances.

Mais pour commencer, dites moi Louise
(il se permet de l'appeler par son prénom pour la première fois depuis son arrivée), comment avez vous réussi l'exploit de devenir amie des nains ?"




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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeVen 25 Fév 2022 - 20:38


Le petit aveu confessé à Dante la hante, tout comme les propos de l’assassin alors que les grands yeux émeraudes se posent sur elle et semblent avoir toutes les peines du monde à s’en détourner. Elle lui avait dit qu’ils seraient amis parce que c’était la seule attitude raisonnable à tenir. Il venait de perdre son épouse, il était en plein deuil, elle ne pouvait décemment laisser son cœur dicter sa conduite en pareil moment. Ni son cœur ni ses sens ne pouvaient prendre le pas sur la raison.

Pourtant, voir cet éclat dans ses yeux, ce sourire, cette gaieté, ce bonheur d’être là place la châtelaine dans un petit embarras qu’elle ne parvient pas à comprendre. Il est assis face à elle, juste là, et une fois encore les conseils de Dante lui reviennent : le libre-arbitre, le laisser-aller, l’abandon de soi à cette vague qui vous submerge et qui emporte tout sur son passage…Que se passe-t-il ici, en cette pièce un peu à l’écart mais pourtant baignée de savoureuses odeurs de banquet et de jolie musique ?

Les propos du Duc sèment encore plus le doute en elle, tandis qu’elle dissimule la rougeur de ses joues en une exquise gorgée de vin. Il dit avoir conservé sa bonne humeur à la seule perspective de la revoir…Cette confusion qui est la sienne est plutôt difficile à gérer, et elle fait de son mieux pour qu’elle ne se remarque pas trop.

- Je suis ravie de savoir que ce bain vous a plu…

Dans la salle, les chevaliers d’Erac et de Fernel échangent librement, la glace brisée, assis ensemble à de grandes tables soigneusement approvisionnées par des servantes aux sourires larges et aux yeux brillants. Il règne enfin dans la grande salle d’apparat une vraie ambiance chaleureuse et enjouée, bien loin de la traditionnelle froideur du Nord soulignée par les armes et une décoration totalement martiale. Louise s’en aperçoit volontiers, le regard posé sur Enguerrand et Aymeric qui semblent plongé en une longue discussion avec un chevalier de l’ordre du Merle. Pourtant, l’attention de Louise n’est pas distraite bien longtemps. Le Duc semble vouloir s’exposer mais par des propos qui font battre son cœur un peu plus vite tout en l’étonnant considérablement.

- Un prétexte pour me voir ?

La servante juste derrière Renaud sourit si largement que Louise en est automatiquement gênée. Et puis cette chaleur dans cette pièce…

- Liara…Allez donc quérir un peu d’eau fraîche je vous prie.

La servante effectue une maladroite révérence mais n’en garde pas moins son sourire en s’éclipsant de la pièce. Louise tente de reprendre le contrôle en songeant à la question du Duc et en y répondant le plus adroitement possible.

- J’ai envoyé mes meilleurs hommes à Thanor, avec des présents et un souhait. J’admets que les choses ne se seraient sans doute pas déroulées de la même manière si un autre Dawi avait dirigé Thanor à ce moment-là. Glumtol…est accessible. Et il est une réelle exception parmi ses semblables. Vous avez pu le constater vous-même, Renaud.

S’il emploie son prénom, utiliser en réponse celui du Duc lui semble alors parfaitement adapté.

- Ils sont méfiants, irascibles, bornés, autocentrés et vaniteux aussi, parfois, mais ce sont des êtres dotés d’une très réelle sensibilité, même si cela ne transparait guère sous les barbes et les sourcils broussailleux. Ils ont un sens de l’honneur très développé et ce sens là ne concerne pas uniquement le combat mais tous les pans de leur existence. Pour faire simple, Renaud…J’ai simplement parlé avec eux avec tout le respect que j’accorde toujours à celles et ceux que je rencontre.

Louise a un regard pour Aymeric, en ajoutant, amusée :

- Le Capitaine de ma garde est le seul ici à avoir vu sa lame reforgée par les Dawis de Thanor, en guise de remerciement. J’ai également reçu ceci…

Elle porte la main à sa gorge, passant le bout de ses doigts sur les rubis étincelant qui ornent son cou délicat.

- ainsi qu’un miroir magnifique et une autre parure de saphirs que je portais au mariage du Roi Harald.

Louise prend à nouveau une gorgée pour dissiper le léger malaise qui l’étreint. Cette parure elle la portait quand ils…alors elle enchaine de suite, pour ne pas laisser son malaise gagner son Altesse.

- Pourquoi me demander cela ?


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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMer 9 Mar 2022 - 12:13

Renaud sourit lorsque la première allusion de Louise sur son trajet se trouve être le bain qu'il a prit. Cela laisse l'esprit vagabonder en d'étranges idées perverses qui traversent le Duc. Il écoute tout de même attentivement la Châtelaine, suivant son regard lorsqu'elle se tourne vers la salle ou les choses se passent extraordinairement bien. Les conversations vont bon train et l'on dirait presque de vieux amis, sans doute aidés par l'alcool et les victuailles présents, baume au cœur lorsque vous avez fait un long voyage dans le froid et l'humidité. C'est plus qu'un sourire, mais bien un rire qui sort de sa bouche quand elle soulève la question de son "prétexte". Une lueur s'installe également dans son regard quand elle invite sa servante à aller chercher de l'eau, mais il doit se contenir

"En effet, la dernière fois que nous avons discuté, vous avez dit que nous étions amis. Et je pense que vous savez que j'en ai si peu qu'ils me sont chers. Vous savez également qu'un Duc ne peut malheureusement pas faire tout ce qu'il lui plait malgré les pouvoirs dont il dispose et ce que chacun pourrait en penser. J'ai donc profité de votre nouveau statut, et de mes questionnements, pour vous visiter, et passer un agréable moment en votre compagnie, tout simplement."

La péninsule était ainsi faite que s'il voulait juste lui rendre visite, il y aurait alors de nombreuses questions et possibles "incidents" diplomatiques. L'on pourrait se demander pourquoi ce n'est pas le Duc de Serramire qu'il est venu voir, ou encore la raison qui l'amène, autant en tant qu'homme (maintenant célibataire) que Duc, à venir voir une femme non mariée, et ce qu'elle avait à lui apporter. Il ne désirait pas entacher leurs réputations, et salir la belle, du moins officiellement. C'était donc un don des Dieux que la Couronne lui donne ce statut d'ambassadrice, cela ouvrait d'énormes perspectives qu'il aurait été bien bête de ne pas utiliser. Renaud s'apercevait de moments ou Louise semblait gêner par ce qu'il disait et cela l'amusait. Il l'aurait bien serrer contre lui, et même plus s'il écoutait ses bas instincts, mais il ne désirait pas perdre cette nouvelle amitié en brusquant la douce qui avait façonné leurs relations lors de leur rencontre a Diantra.

Il l'écoutait donc parler des nains, et même s'il avait connaissance des mythes et légendes sur ce peuple, il devait bien avouer que ses connaissances en restaient la. Le huis clos qui leur avait été imposé lors du mariage du Roi Harald n'avait pas aidé à en apprendre beaucoup plus, et il avait également été fort distrait par Louise, il fallait bien l'avouer. Il tenterait donc d'apprendre auprès d'elle s'il y avait un moyen de faire aboutir ses projets avec les nains, ce qui ferait qu'au final, qu'il n'avait pas mentit sur la raison de sa visite. Il avait rencontré Glumtol bien entendu, et ce nain ne semblait pas comme les autres, c'était indéniable, il semblait plus...ouvert, ou du moins enclin, à engager une discussion que ses congénères.

"Voulez vous dire que le statut d'ami des nains vous a été conféré par un seul individu ? et que sa décision est respectée par l'ensemble de sa race ?"

Si cela s'avérait, c'était énorme, seul le Roy pouvait faire cela en péninsule, et encore c'était souvent remis en question par les hauts nobles, ou mis en œuvre avec dédain et à reculons. Il était inconcevable pour un cerveau humain qu'un titre aussi "ridicule" sans vouloir vexer personne qu'ami ait un impact aussi grand auprès d'autant de monde sans que personne ne dise rien. Entendre que les nains étaient doués de sensibilité pourrait aussi être risible pour quelqu'un qui n'avait pas l'intention d'apprendre, et de croire aussi. Renaud rit tout de même une nouvelle fois de bon cœur, mais sans méchante intention, avant de répondre sur un ton de bravade

"Je vous assure que je leur ai parlé avec tout le respect que l'on m'a enseigné, mais personne ne m'a remit le titre que vous avez eu. Peut être devrais-je remettre en question mon éducation ?"

Et c'était vrai, il avait été respectueux, mais ce pic lancé à Louise l'était avec amusement, et pas du tout pour la froisser, ou la contredire, elle le verrait sans doute dans son regard taquin qui contredisait le ton

"Pensez vous, sans vous offenser, que porter le titre de Duc, peut fermer les relations que les nains pourraient avoir avec moi ?"

Nul vantardise sur son statut de pair, c'était une réelle question qui lui avait traversé l'esprit, et encore une fois l'idée que le protocole pourrait refroidir des relations qui auraient pu être plus franches et amicales.

"C'est que voyez vous, j'ai des projets que j'aimerais mener à bien avec les nains, et lors de ma discussion avec Harald, j'ai eu l'impression qu'il ne m'avait pas prit au sérieux, ou qu'il avait une certaine réticence que je ne saurais expliquer"
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeJeu 10 Mar 2022 - 13:40


Amis.

C’est vrai, ils sont amis, c’est ainsi qu’elle a défini leur relation qui avait pourtant débuté par une flamme dévorante là-bas à Kirgan. Cela lui avait paru la plus sage et la plus sensée de toutes les décisions compte tenu de son rang et de son récent veuvage, c’est cette position qu’elle a défendu face à Dante, même si elle se ment outrageusement depuis des ennéades entières. Le revoir là, charmant, gentil, souriant, c’est un peu comme permettre à un loup policé de discuter avec une agnelle qui sait pourtant à qui elle parle, consciente des risques. Et les risques ici sont précisément les mêmes qu’en la capitale dawi. Céder, encore. Laisser la passion l’embraser, encore. Et pour quels résultats, encore…La solitude affective est difficile à vivre pour la châtelaine qui est en manque cruel d’affection sincère, ce n’est pas pour autant qu’elle va à nouveau se jeter dans ses bras pour assouvir ce besoin.

- Tout simplement…, souffle-t-elle avant de prendre son verre de vin et d’en boire une gorgée.

Il y a d’autres bras, plus accessibles, qui l’attendent non loin, elle le sait. Lui aussi le lui a dit, à demi-mots, dans les chênaies. Et pourtant, là aussi elle s’y refuse, pour des raisons toutes plus valables les unes que les autres et qui pourtant lui fendent le cœur en deux en plus de frustrer un besoin éminemment naturel. Pourquoi diantre a-t-il fallu que la DameDieu place en Louise ce feu terrible qui ne peut être assouvi que par des activités intenses ? Pourquoi ? La nuit, il lui vient des regrets, des envies, des images et des sons, des souvenirs qui embrasent son corps autant que son esprit sans pour autant qu’elle ne parvienne à les apaiser autrement que par la pratique intense des échanges à l’épée ou par l’exercice de son art. Face à ses toiles, ces esquisses, tous ces portraits de gens qui ont croisé sa route ces dernières années, elle songe à ce qu’ils ont et qu’elle n’a point. Même Dante, redouté, détesté, honni, est parvenu à trouver la personne qu’il lui faut, une femme qui le comprend et qui l’aime. Pourquoi ce bonheur semble-t-il interdit, inaccessible, à Louise ?

Souvent, elle se regarde, observant dans la psyché la forme harmonieuse de son visage, son corps souple et svelte, ses jolies mains, ses grands yeux, et ses lourdes boucles d’un marron tendre. Et personne n’en veut. Souvent elle regarde ses courriers, les sceaux des plus éminents membres de la noblesse de Péninsule, son carnet d’adresse, ses relations réunies en rouleaux et missives soigneusement conservées. Et personne n’en veut. Souvent, elle regarde sa seigneurie florissante et jolie, soignée et bien entretenue, gérée d’une main douce et ferme à la fois. Et là aussi, personne n’en veut. Alors quand elle songe à cela, elle prend une carafe de vin et boit en silence, jusqu’à ce que l’alcool l’endorme. Dans ce noir néant éthylique, plus aucune pensée ne vient la déranger, plus aucun désir ne vient l’embraser. Il n’y a plus rien. Et le vin est presque devenu la réponse universelle à toutes les questions qu’elle se pose. Un peu comme ce soir face à un homme qui a souvent accompagné ses rêves mais qui lui est interdit.

Fort heureusement, le Duc change de sujet et évoque les Dawis, ce qui a le mérite de dissiper le nuage de tristesse qui s’était installé sur son front. Posant son verre sur la table, elle sourit un peu, avant de répondre, de sa voix la plus tranquille, comme si de rien n’était :

- Oui. Glumtol m’a gratifiée de cet honneur. Un honneur a double tranchant toutefois, surtout pour lui. Si j’avais fait le moindre faux pas à Kirgan, en compagnie d’Athanase de Cley, Glumtol en aurait payé les conséquences. Et je n’ose imaginer le prix qu’il aurait du payer pour cela, Renaud. Cela étant, être un Ami des Nains n’est pas qu’un mot simple lancé dans une conversation. Il faudra sans doute que je rendre, un jour ou l’autre, des comptes au Roi Harald pour ce que j’ai fait…

La servante revient avec une carafe d’eau et une corbeille de petits pains frais. Le repas approche et les viandes rôties sont déposées sur la table tout autant que les compotes, les sauces et les purées. Louise déploie sa serviette et la dépose sur ses genoux, avant de reprendre, soucieuse :

- Vous n’étiez pas là pour le voir mais je pense que s’il avait pu me foudroyer sur place, il y a de cela quelques ennéades, il l’aurait fait sans la moindre hésitation. Pourtant, mes intentions étaient bonnes : éviter la guerre. Aussi bien pour eux que pour nous. Jamais je ne me suis sentie aussi misérable et inutile que ce jour-là, quand Athanase de Cley et moi-même sommes arrivés devant lui. Misérable et inutile. Je comprends sa réaction mais…je ne méritais pas cela.

Elle s’empare d’un peu de pain et invite Renaud à en faire de même, toujours aussi soucieuse.

- J’étais à bout de force, après un long voyage à travers la Péninsule puis la mer – ce qui me procure d’effroyables nausées d’ailleurs -, j’étais épuisée, sur le point de me trouver mal à chaque instant, j’ai du supporter le courroux silencieux de dizaines de Dawis furieux qui ne rêvaient sans doute que d’une chose : me tuer sur le champ. Pourtant j’ai tenu bon. Je ne vous cache pas que je ne désire guère renouveler l’expérience pour l’instant et qu’il se passera sans doute beaucoup de temps avant que je ne revoie un Dawi de près. L’essentiel est que nous avons pu mettre fin à ce conflit même si cela nous a couté un Pair du Royaume.

Tout en mangeant consciencieusement son morceau de pain du bout des doigts, elle écoute attentivement le Duc et réfléchit quelques instants.

- Peut-être est-ce, en effet, ma position tout en bas de l’échelle hiérarchique péninsulaire qui les a mis en confiance. Et la confiance, Renaud, est pour l’instant rompue. Même moi je vais avoir du mal à renouer une relation stable avec eux et je doute sincèrement que la confiance revienne, pour autant qu’elle ait jamais été là d’ailleurs…Vous êtes un Duc. Quoi que vous proposiez, ils vous écouteront sans doute mais soyez certain que pour une offre que vous ferez, il y aura dix exigences en retour. Si je n’avais qu’un conseil à donner ce serait celui-ci. Soyez prudent dans le choix de vos mots parce que vous pouvez être sûr qu’ils seront soigneusement étudiés et pesés.

Une nouvelle gorgée de vin, puis enfin un sourire à nouveau.

- Peut-être n’avez-vous pas fait d’offre suffisamment intéressante pour eux, mon ami. Je vous suggère d’attendre un peu que les derniers événements se tassent et de reprendre contact avec le Roi Harald en temps opportuns. Quoiqu’il en soit je ne peux intervenir, vous le savez.

Louise dépose à nouveau son verre sur la table et reprend, posée:

- Quel est ce projet, si je puis me permettre de poser cette question ?

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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 15 Mar 2022 - 12:16

Renaud n'est pas certain de comprendre ce que Louise veut dire lorsqu'elle dit "tout simplement", il ne dit donc rien, la laissant continuer. Il n'a aucune conscience des questionnements de la châtelaine concernant son manque d'affection, et son idée fixe que personne ne veut d'elle. Pour sur que s'il le savait, il lui parlerait autrement, tout autant qu'il ne comprendrait pas non plus étant donné qu'elle ne devrait avoir qu'à se baisser pour ramasser des prétendants. Même si son titre est presque tout en bas de l'échelle, il reste celui d'une noble avec des terres, et cela est précieux. C'en serait incompréhensible, d'autant plus avec son visage si agréable et ses courbes attrayantes, et cela sans même parler de ses talents en matière d'ébats amoureux.

Concernant la suite, il a du mal à comprendre la possibilité d'une personne chez les nains à pouvoir offrir un titre qui semble si important pour ce peuple. Elle lui a déjà expliqué ce qu'il s'était passé avec Harald, et il sait comme elle a souffert de son dernier retour au Zagazorn, et la façon dont les nains l'ont regardé

"Vous avez fait ce qu'il fallait Louise, et s'ils ne comprennent pas, c'est peut être parce que eux ne méritent pas vos bienfaits. Eviter une guerre est un acte héroïque, sans doute bien plus qu'un guerrier héritant de ce titre sur un champ de bataille. Vous avez épargné la vie de centaines, si ce n'est de milliers de personnes, et vous pouvez en être fière. La péninsule devrait vous êtes grandement reconnaissante de vos réussites, et je le suis moi même.

Il inclina la tête pour montrer sa gratitude

"Vous avez méritez le repos que vous pouvez avoir en votre château, profitez en autant que vous le pouvez."

Elle n'avait pas fait d'allusions au fait que son titre pouvait l'empêcher de recevoir celui d'ami des nains, et il n'en parlera plus. Il sait que les nains sont des négociateurs intraitables, et qu'ils font tout pour que tout tourne en leur faveur, mais il espère, tout comme il pense, que son offre, bien qu’extrêmement généreuse, serait un bienfait pour son duché

"Il va de soit que vu ce qu'il s'est passé, il faudra attendre que les tensions diminuent avant de pouvoir reparler ouvertement, si nous avons la chance qu'ils ne se referment pas sur eux comme c'était le cas il y a peu."

Renaud ne sait pas si Louise connait Erac, malgré tous les voyages qu'elle a effectué, ce n'est pas l'endroit par lequel on passe, privilégiant Hautval. Sans vouloir la brusquer en lui donnant une leçon de géographie, et en parlant avec tact, il se lance, lui apprenant, ou juste faisant un rappel, selon ce qu'elle connait de la topographie des lieux

"Les hautes falaises d'Erac empêchent le Duché de profiter comme il se doit de l'Océan. Il y a peu d'endroits propices à un port d'envergure, et les pirates de Meca ont largement aidé à ce que la population se méfie encore plus de l'océan ou tant d'opportunités s'ouvrent. J'ai terminé la recherche d'un lieu pouvant accueillir un port et j'en ai fais entamer la construction, mais nos savoirs, tout comme nos ressources, sont limités, et ne parlons pas de la taille, faible en comparaison des ports sudistes.

J'aimerais faire d'Erac un point de passage qui intensifiera le commerce du Duché, et permettrait un apport on ne peux plus substantiel. Hors a part en creusant dans la roche, je ne vois pas comment parvenir à ce que mon projet soit suffisamment imposant pour donner vie à mon rêve. J'ai donc demandé à Harald si ce chantier monumental l’intéresserait, ce à quoi il m'a rétorqué la durée que cela prendrait, et les efforts colossaux à déployer. Naturellement il m'a indiqué que si cela voyait le jour, les nains voudraient le propriété sur un tel endroit, ce à quoi il a sans doute pensé que je refuserais. Pourtant, j'ai accepté, car voyez vous, même si cela pourrait paraitre une grosse perte puisque ce sont les nains qui récolterait les bénéfices du port, ce que moi je vois, c'est tout les alentours.

S'ils sont propriétaires, la logique voudrait que tout ce qu'ils produisent serait acheminé dans ce port, puisqu'il leur appartiendrait. Hors le savoir nain reste grandiose, et cela amènerait donc énormément de monde qui traverserait donc fatalement le Duché. La ou les nains feraient ce qu'il m'est impossible de réaliser, et en toucherait les bénéfices, il y aurait obligatoirement des retombées sur le Duché, ce qui amènerait, je n'en doute pas, des profits plus importants que le port que je peux me permettre de construire.

Harald à dit qu'il réfléchirait, et vu tout ce qu'il s'est passé, nous n'en avons plus parlé."


S'ouvrir comme ça n'était absolument pas dans ses habitudes, et c'était même dangereux puisque rien n'était fait, et l'idée pourrait être prise à ses dépends. Mais Louise avait sa confiance, sans savoir pourquoi il lui avait donné. Bien plus qu'une nuit d'ébats amoureux torrides, leurs diverses rencontres et les échanges qu'ils eurent lui plaisait. Elle était la première avec qui il avait cette liberté depuis la fin de son enfance, alors qu'il était encore naïf. Neyrelles était presque parvenue, mais elle trainait toujours sa filiation avec elle, ce qui mettait un frein à leurs libertés d'échange. Il espérait que sa confiance n'était pas mal employée.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 22 Mar 2022 - 16:17


- Je sais que j’ai fait ce qu’il fallait. Cela ne veut pas dire pour autant que cela a été facile, c’est même très loin d’être le cas.

Elle regarde ailleurs, observant la complicité des soldats eraçons et fernelois, tous occupés à rire ensemble tout en mangeant des plats riches en saveur, servis par de jolies filles aux tenues impeccables. Une complicité possible à un prix qu’elle a payé, le prix de l’orgueil foulé aux pieds, écrasé par la diplomatie et l’intérêt du plus grand nombre. Oui, si ces hommes sont là à festoyer tranquillement, sans que le moindre petit nuage n’assombrisse leur avenir, c’est bien parce qu’elle a fait ce qu’il fallait. Pourtant, elle sait que ce n’est pas fini. Si au niveau péninsulaire tout semble aller pour le mieux pour la châtelaine, rien n’indique que cela sera le cas pour l’Amie des Nains.

En son esprit, Louise a été loyale, elle a songé aux intérêts de tous. Le roi Harald ne pense pas de même et il n’est pas impossible qu’elle doive à moyen ou à long terme rendre des comptes à Harald en personne. Cette perspective ne l’enchante absolument pas, connaissant le caractère du souverain, mais elle s’y pliera. Même si cela doit une fois de plus briser son cœur en deux.

- Et c’est bien pour cette raison que je prends du repos loin de la capitale, des bruits de couloirs et des chuchotements des courtisans. J’étais très fatiguée, affaiblie et malade, la chevauchée de retour est ce qui m’a probablement remise sur pieds, voyez-vous…même si cela peut sembler contradictoire. A Kirgan j’étais enfermée pour ma sécurité. J’ai détesté. A Diantra, j’étouffais. Sur les bateaux, je me sentais comme en une geôle. Cela doit sans doute être pour cela que je déteste les navires, d’ailleurs…

Elle boit une gorgée de vin puis sourit encore, écoutant cette fois l’explication du Duc, sans l’interrompre une seule fois. Pour autant, elle ne peut s’empêcher de froncer les sourcils devant l’énoncé d’une telle offre faite à un souverain étranger. Et Louise se trouve soudain en situation délicate. Elle désapprouve, c’est évident. Et elle exprime en douceur les éléments qui génèrent cette désapprobation.

- Je vais vous donner mon opinion informelle, celle d’une amie. C’est aussi l’avis d’une châtelaine qui a peu de terres et bien moins de responsabilités que vous.

Les mains croisées sur son ventre, le regard noisette planté dans celui du Duc, elle parle, tout sourire.

- Vous n’avez pas besoin des Nains. Il existe de nombreux artisans de la pierre, quantité de main d’œuvre de qualité en Péninsule. Les Dawis n’ont pas l’apanage de la sculpture ou de la taille de la roche, Renaud. Pourquoi ne pas dédier ce projet à votre peuple ? Comment pensez-vous qu’il réagira quand il verra une main d’œuvre étrangère envahir les lieux ? Je sais que si j’avais un projet pareil pour Fernel, mes gens se retourneraient contre moi à la vitesse de l’éclair…Et ce n’est qu’un des soucis majeurs que je perçois. L’autre est bien plus délicat encore.

Elle reprend à nouveau son verre de vin et le triture pensivement, du bout des doigts.

- Vous allez laisser les Dawis avoir un pied en Erac. Ils pourront revendiquer des droits inouïs, ne rien payer à votre Duché et être florissant. A vos dépens. Alors certes vous aurez un joli port, un magnifique endroit peut-être jalousé par la Haute Noblesse mais compte tenu de ce qu’il vient de se passer, comment pensez-vous que cela serait perçu ? Vous passerez pour un opportuniste déloyal. Sans compter que les Dawis ont déjà obtenu des comptoirs tout le long de la route d’Or. Sans parler de celui d’Oesgard. Franchement Renaud, si j’étais vous, je reconsidèrerais cette option. En toute amitié, évidemment.

Un sourire.

- De grâce, laissez donc la Péninsule aux Péninsulaires. Nous n’avons pas besoin du savoir-faire Dawi, mon ami. Du moins pas pour cela.

Louise soupire tranquillement avant d’entamer son assiette, en silence, écoutant la musique un doux sourire aux lèvres.
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeJeu 24 Mar 2022 - 13:18

Jamais Renaud n'avait l'intention de dire que cela avait été facile, absolument pas, il voulait surtout rassurer Louise sur son choix, et le fait que ses actes avaient été courageux et même héroïques. Il avait l'impression qu'elle avait mal pris ce qu'il venait de dire, mais il ne releva pas, continuant d'écouter les conseils de la châtelaine. Il suit son regard vers la salle, comprenant sans doute inconsciemment ce qu'elle pense. Il le ramène ensuite sur elle, et sans savoir pourquoi, elle semble à la fois d'une force incommensurable, mais aussi d'une fragilité amenant à vouloir la prendre contre soit, et la blottir dans ses bras pour la protéger. Elle a détesté pas mal de choses ces derniers temps, et le retour chez elle doit lui faire énormément de bien. Il faut qu'il prenne en compte cet état d'esprit, et ne pas la brusquer

"La capitale fait souvent cet effet, il s'y passe trop de choses et si l'on y fait attention, cette sensation d'étouffement est plus que logique. Le stresse de ne pas faire une bêtise, les complots et autres ragots pouvant être d'une nuisance terrible. Il est évident que outre lesdits comploteurs avides de toute cette pestilence, chacun est mieux en dehors des murs de Diantra."

Il a un regard coquin qui s'illumine, ne pouvant résister malgré tous les efforts qu'il déploie pour cela depuis qu'il est en compagnie de Louise

"J'ai eu la chance d'être très bien accompagné lors du mariage du roi à Kirgan pour ne pas ressentir cette oppression malgré le nombre restreint d'endroits ou l'on pouvait aller. y retourner en si petite compagnie devait être pesant en effet"

Bien entendu, il parle des moments torrides passés en compagnie de Louise. En revanche, Renaud est déstabilisé par la réponse de Louise concernant son projet avec les nains. Il devait bien avouer qu'il s'attendait à ce qu'elle le conforte, alors que c'est l'inverse qui se produit. Il la regarde alors qu'elle entame son repas, ne sachant quoi répondre immédiatement, avant de se reprendre.

"Je ne m'attendais pas à cet avis de votre part, vous me surprenez. Je suis bien conscient de la perte pour le Duché, mais il faut avouer que les nains sont bien meilleurs tailleurs que les meilleurs artisans péninsulaire, même avec tout leur talent, et qu'ils iraient bien plus vite que des humains. Par contre je n'avais pas pensé à l'idée de déloyauté, qui n'est absolument pas dans mes intentions."

Louise venait de montrer qu'elle savait prendre en compte les tenants et aboutissants en pensant à un haut niveau, ce qui était très intéressant

"Je vous remercie de vos conseils et j'y réfléchirais bien entendu avec tous les éléments que vous venez de donner. Vous avez amené une lumière à laquelle je ne m'attendais pas sur tout cela, votre amitié m'est précieuse, et vous venez encore de m’impressionner"

Elle aurait pu se contenter d'aller dans son sens, sans remettre en question le moindre point, mais ce n'est pas ce qu'elle avait fait, parlant ouvertement, et avec précision. En même temps, sans le vouloir, ou pas, elle l'avait mouché, et il était bien en peine de trouver autre chose à dire, tant elle avait savamment argumenté. Il plongea à son tour son nez dans son assiette, le sourire en moins. Il n'était pas non plus en colère, ni grincheux, juste que ce qu'il venait d'entendre l'avait interloqué, et forcé à la réflexion.

La musique finit par le rattraper, et son regard en se reposant de nouveau sur Louise, des souvenirs l'invitaient à demander une danse à Louise, mais il craignait aussi que cela ne soit mal perçu. Il commença à battre le rythme avec sa jambe sans vraiment s'en rendre compte

"Vos musiciens sont très talentueux Louise"

Un peu gauche que cette phrase mais il ne trouvait pas les mots pour relancer la discussion dans l'immédiat.
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 29 Mar 2022 - 15:53


Forte et fragile. Oui, elle l’est. Et pourtant, elle est toujours là, à se dresser dignement face à quiconque la rencontre, paysan ou roi. Digne, courtoise et douce. A Diantra, elle n’a pas particulièrement ressenti une angoisse de faire une sottise, non, elle a plutôt ressenti cette affreuse impression d’être observée sans pour autant être regardée. Comme s’il y avait un œil constamment posé sur son épaule, épiant ses moindres faits et gestes et c’est ce sentiment qu’elle a  particulièrement mal vécu sans pouvoir l’expliquer pour autant. Son instinct lui a dicté de fuir le plus rapidement possible et c’est ce qu’elle a fait dès qu’elle en a eu l’occasion.

L’allusion à peine voilée aux moments qu’ils ont partagés là-bas à Kirgan lui font plisser les lèvres tandis que ses joues s’empourprent en une fraction de seconde. Vraiment, était-ce nécessaire de lui rappeler qu’elle a été un passe-temps, un pis-aller, lors de ce fastueux mariage ? Louise dissimule à nouveau son embarras en buvant une gorgée de vin. Il ne fait que confirmer ce qu’elle pensait : elle n’est rien de plus pour lui qu’un souvenir délicieux. Pas un instant elle n’a éveillé quoi que ce soit d’autre à part un intérêt physique, un éphémère intérêt, dont il se repait ce soir encore. L’autre main sur sa jupe serre un peu le velours du vêtement, alors que les conseils de Dante lui reviennent.

- Certes…

Elle fait de son mieux pour sourire mais le cœur n’y est plus. A quoi pensait-elle, bon sang ? Si les pensées du Duc ne font aucun doute sur leur nature charnelle, celles de Louise sont diamétralement opposées et bien plus pures qu’il ne pourra jamais sans doute le deviner. L’envie de soudain se cacher sous terre lui étreint le cœur. Elle comprend mieux, désormais, pourquoi le Duc la regardait de cet air-là, presque niais.

Un regard qui a changé pourtant lorsqu’ils évoquent ensemble ce projet de Renaud d’embaucher des artisans Dawis pour Erac. Tout occupée à bien définir les contours d’un petit morceau de viande, Louise ne perçoit pas dans un premier temps l’étrange embarras dans lequel elle a plongé le Duc par ses propos. C’est le silence de Renaud qui l’extirpe de sa contemplation, plissant les yeux avant de déposer son assiette.

- Peut-être ai-je été un peu trop directe dans ma façon de m’exprimer. Je ne voulais pas vous blesser de quelque manière que ce soit, je vous l’assure. Je vous prie de m’excuser.

Elle avait dit qu’elle s’exprimait en amie et en faveur de ses intérêts à lui, elle a juste voulu l’éclairer sur des choses, des points précis auxquels il n’avait visiblement pas pensé. Peut-être qu’il n’était pas toujours bon de tout dire, sans fard ni faux-semblant.

Louise tourne la tête vers la grande salle de banquet et esquisse un sourire. Elle sait parfaitement comment rendre son merveilleux sourire à Renaud.

- Ce sont de merveilleux musiciens, en effet. L’un d’entre eux a étudié la musique à Diantra et nous régale maintenant des airs les plus entendus de la capitale.

Un petit air mutin s’affiche alors sur le joli visage de la châtelaine.

- Vous savez, Renaud, dans une réception telle que celle-ci, il est ordinairement de coutume que les seigneurs ouvrent le bal par une danse. Cependant, l’étiquette interdit aux Dames d’expressément demander une danse aux gentilshommes. Je ne vous apprends rien, je présume.

Déposant sa serviette sur la table, elle se lève et se place à côté de sa chaise de manière à ce que tout le monde la voit dans la salle de réception. Les musiciens s’interrompent et observent tout autant que les chevaliers. Louise a un regard plein de malice pour le Duc et plonge alors en une ravissante révérence de cour en disant, de manière à être entendue de tous :

- J’accepte volontiers votre invitation à danser, Votre Altesse.

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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 5 Avr 2022 - 11:44


Renaud ne lâchant pas Louise du regard, il ne loupe pas ce plissement de lèvres, et le simple mot qu'elle prononce lui indique qu'il a fait une bévue. Reliant ce qu'il venait de dire, il se dit que rappeler à quelqu'un qui laisse entendre une simple amitié des moments d'ébats épiques au lit n'était sans doute pas l'idée du siècle. Malheureusement le mal est fait, il faudra passer à autre chose et se rattraper quand il le pourra. Il se sent ridicule, honteux, et c'est rare dans ces moments la, elle lui fait ressentir des choses qu'il pensait oublier. La châtelaine est surprenante à bien des égards et un mystère qu'il désire découvrir, aussi ne veut il pas perdre son amitié avec sa maladresse. Ne sachant pas trop quoi dire il l'écoute donc, et il comprends que son titre risque de rester une barrière malgré les dires, et il se doit de tout faire pour les abattre. Il répond instantanément sur un ton stricte mais non agressif

"Louise, point d'excuse je vous prie. Si l'on se dit ami, alors il ne doit pas y avoir de demi-mots entre nous. J'ai le plus grand mal à trouver des gens pour me dire des vérités sans fard, ni faux semblant, alors par pitié, continuez comme cela, et ne devenez pas comme ces fats guindés qui ne recherchent qu'à faire plaisir même si leurs réflexions sont stupides et dépourvus de sens. Vous ne m'avez pas blessé, au contraire, j'apprécie ce côté directe que vous avez, c'est rafraichissant. Encore plus que ce n'était pas gratuit mais bien argumenté, et j'y réfléchirais réellement avec votre vision, qui est tout à fait cohérente. Je vous remercie au contraire."

Il espère avoir mis assez d’honnêteté pour qu'elle comprenne que ce qu'il dit est sincère, et que ce n'est pas la protocole qui lui dicte ces mots. Il pensait qu'elle argumenterait de nouveau après ces nouveaux mots, mais peut être pas. Après le maitre d'arme dont lui avait parlé Aldir, voila que Louise explique que l'un des musiciens à étudié à Diantra, le Duc se demande ou elle s'arrêtera dans les surprises, et combien d'autres surprises et choses extraordinaire elle avait en réserve. Il l'écoute et il distingue le changement sur son visage, puis les mots qui le font naturellement rire tellement elle peut manquer au protocole en toute simplicité, sans paraitre le faire, ce qui lui plait énormément. Il s'est bien entendu levé quand elle l'a fait, et il lui tend alors son bras, jouant le jeu et content de passer à autre chose

"Je suis ravis que vous acceptiez, votre Seigneurie"

Il allait ajouter qu'il se souvenait de ses talents de danseuse, mais il se retient de peur de la ramener une fois de plus à Kirgan, même si le moment s'y prête à merveille puisqu'il est le reflet de leur toute première rencontre et discussion. Le côté malicieux le trouble donc, se demandant ce qu'elle a derrière la tête à ce moment. Il ne la comprend pas, mais il a l'envie de tout savoir sur elle. Il l'amène donc la ou se situe la piste de danse, bien qu'il se demande bien si c'est lui qui mène. Il se rappelle aussi leurs deux danses au mariage du roi Harald, et du moment ou elle a prit le pas pour mener à sa place. Il doutait fort qu'elle le laisse faire à sa guise alors qu'elle se trouve sur ses terres, à moins que le protocole s'impose devant des gens péninsulaires, les instants à venir le diraient. La musique s'était arrêtée quand les deux principaux protagonistes ont fait mouvement vers la salle bondées, et un air reprend une fois qu'ils sont prêts, seuls malgré tout ce beau monde qui les fixe. Le duc commence alors à faire tournoyez la belle

"Soyons à la hauteur de nos spectateurs, tout comme de ces musiciens si talentueux, et mettons leurs pleins les yeux"

Il n'avait pas oublié la grâce que Louise avait lorsqu'elle dansait
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeDim 10 Avr 2022 - 10:14


La main posée sur l’avant-bras droit du Duc, Louise regarde droit devant elle, vers cet espace libre dégagé pour l’occasion. Elle aura seulement un regard pour son pupille, en grand habit taillé pour l’occasion. Un regard assorti d’un rapide clin d’œil, tout aussi malicieux que le sourire adressé plus tôt au Duc. Pour l’enfant qu’est encore Harven, ce genre de réception en territoire étranger constitue sans doute une nouveauté.  Rencontrer un Duc n’est pas une banalité, elle présentera le garçon par après, quand son Altesse en aura assez de danser afin de créer un premier contact entre l’héritier comtal et le pair du Royaume.

Ils s’arrêtent donc à l’espace dédié et Louise se place devant son cavalier, plongeant dans une révérence gracieuse, attendant que les musiciens entament leurs partitions. Le regard noisette accroche les émeraudes, plein de confiance et aussi de souvenirs. Impossible de ne pas songer à cette danse à Kirgan, au plaisir ressenti à évoluer parmi les convives dans une liberté qu’ils ne rencontreront sans doute pas ici. Là-bas, tout était différent. Ici…Tout le monde les regarde, Fernelois comme Eraçons, disposés en cercle autour du couple qui évolue lentement, au rythme de la musique.

- Mes hommes ont très rarement l’occasion de me voir danser, Votre Altesse.

Le couple évolue dans un bruissement de velours et de soie, un rythme à quatre temps, toujours dans un frôlement des mains et toujours Louise ne le quitte pas des yeux. La musique se répand en écho dans la salle, dans tout le château, faisant frissonner les spectateurs qui sourient bien malgré eux, surtout ces rudes Nordiens occupés à suivre leur châtelaine du regard, avant de se consulter les uns les autres, en silence. Pour l’écrasante majorité des Fernelois présents, c’est presqu’une première depuis que Louise est châtelaine. Il y a peu de réjouissances en ce château et quand il y en a elles sont toujours brèves. Qui plus est, la châtelaine ne danse jamais avec qui que ce soit, parce que les visiteurs sont rares. Parmi toute cette foule de sourires, un seul visage demeure obstinément inquiet, celui d’Enguerrand, le maître d’armes.

Il suit le couple du regard, non sans détailler Renaud, observant ses sourires, ses œillades, sa façon de se déplacer et de faire danser Louise. Un pli désapprobateur s’affiche, visible d’Aymeric qui ne dit pourtant pas un mot. Le maître d’armes était présent à Kirgan, il les a vu danser là-bas. Il les voit danser ici et une crainte étreint le cœur loyal du chevalier.

La châtelaine a souffert. Terriblement souffert. Et il était là, il était présent lors de ce voyage qui l’a jetée sur les routes de Péninsule, ivre de douleur et de chagrins silencieux qu’elle ne parvenait à apaiser que par le vin ou le combat, un long chemin de pénitence qui a trouvé son point d’orgue en Estrevent, au manoir Rutsi, où il l’a découverte un matin la lèvre fendue, le front blessé, l’œil cerclé de noir. Il sait. Il connait Louise mieux que quiconque en cette pièce et il sait aussi que le moindre homme qui lui fera miroiter un bonheur pour ensuite l’abandonner la détruira aussi sûrement qu’une lame plantée dans le cœur. Alors quand il voit le sourire doux et large, paisible, le regard lumineux de Louise qui rit avec Renaud, il se renfrogne. A quoi joue le Duc ? N’y a-t-il donc point noble demoiselle de plus haut lignage disponible pour la bagatelle que ces yeux d’hommes envisagent à chaque seconde un peu plus ? Il observe les présents, bras croisés sur sa poitrine. Ils sont tous fascinés par ce qu’ils voient, un couple magnifique, jeune, resplendissant de force et de beauté. Inévitablement, les murmures augmentent, colportés d’oreille en oreille.

- Dame Louise est gracieuse…Je n’aurais jamais cru qu’elle danse de cette façon, à toujours la voir à cheval, dit Aymeric, pensif
- Ou une lame à la main, ajoute aigrement Enguerrand.
- Oui…, se contente de soupirer le capitaine de la garde.

Louise, elle, ne se rend pas compte immédiatement de toutes ces attitudes. Elle n’a d’yeux que pour Renaud, suivant ses mouvements et les initiant parfois, toujours en douceur et en maîtrise. Immanquablement, ils ont fini par se rapprocher, évoluant sans crainte sur les notes propagées par la vielle et la harpe.

- Je ne puis m’empêcher de songer à cette danse, à Kirgan. Vous rappelez-vous, Renaud, quel merveilleux instant nous avons partagé là-bas ? Je suis heureuse de pouvoir à nouveau danser avec vous…ici. En Péninsule. Jamais je n’aurais cru cela possible.
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeVen 22 Avr 2022 - 12:06

Le frôlement et la proximité que la danse impose ne laisse bien entendu pas Renaud indifférent, même s'il fait tout son possible pour le dissimuler. La bienséance oblige certaines choses, tout comme le protocole, il ne doit donc pas se laisser emporter, tout du moins normalement. Tout le monde à bien entendu les yeux fixés sur le couple, attendant que la musique démarre pour les observer. Etre au centre de l'attention n'est pas toujours évident, mais Renaud en a maintenant l'habitude depuis le temps qu'il a endossé le titre de Duc. Déjà enfant, même sans être l'héritier, il attirait le regard en raison du statut de son paternel, c'est inévitable, mais rien n'est pareil lorsque ce fameux titre tombe sur vos épaules. Tout cela lui est maintenant égal depuis ces quelques années ou il a prit en main le duché

"Ce que vous dites est bien triste, cela veut dire que vous dansez rarement. Est ce que vous n'aimez pas l'exercice, ou vous n'en avez pas l'occasion ? je suis certain que nombre d'hommes rêvent d'accompagner une dame aussi belle que vous le temps d'une danse."

Il rit, afin que ce qu'il vient de dire ne devienne pas gênant.

"Je ne doute pas qu'après tout ce que vous avez entrepris, et surtout réussis, les occasions vont se multiplier"

La charge que la couronne lui a transmise risque d'attirer bien plus de gens à Fernel que ce n'était le cas auparavant, il en est certain. La danse se poursuit et malgré tout ce qui a été indiqué avant, Renaud à du mal, enfin même il n'arrive carrément pas, à regarder autre chose que ce jolie minois qui est face à lui, d'autant qu'elle ne le lâche pas non plus. Son odeur, le mouvement de sa chevelure, le mouvement de sa robe sur son corps, tout l’enivre et l'hypnotise. Elle le captive comme personne ne l'a jamais fais avant, d'une manière qu'il n'arriverait pas à s'expliquer, si seulement il y réfléchissait, ce dont il n'avait pas envie actuellement. Les yeux noisettes de Louise attirait son regard inlassablement, et même s'il n'aurait pas craché sur une œillade dans le décolleté qu'elle n'a malheureusement pas comme à Kirgan, c'est bien les traits de son visage qui l'intéresse à l'instant.

Ernest, qui bien entendu est présent auprès de son Duc de part leur amitié, son titre de Capitaine de l'Ordre et de Seigneur, se tourne vers Guillaume, qui est lui aussi membre de l'Ordre, et qui était présent à Kirgan

"Cette femme à un pouvoir sur Renaud que je n'arrive pas à expliquer. Il faudrait peut être s'attarder plus sur sa personne"

"Tu trouve ? n'est-ce pas un autre passe-temps comme il en a déjà eu par le passé ?"

Renaud avait un passé de séducteur invétéré, surtout avant son mariage, et son passage à Thaar après le décès de sa première femme laissaient quelques rumeurs en suspend qui n'avaient jamais été vérifiés. Depuis son second mariage avec Neyrelles, il s'était rangé, du moins jusqu'au mariage du roi Harald, et c'est ce que tout le monde pense encore, sauf le petit groupe qui se trouvait à Kirgan, tous triés sur le volet et donc des hommes de confiance et muets comme des carpes. Ceux-la, enfin pas tous vu l'état de quelques uns lors du mariage, avaient vu le manège entre Louise et leur Duc ce soir la.

"Je ne pense pas, sans savoir l'expliquer, il ne la regarde pas pareil je trouve"

Ils se turent ensuite, et avaient parlé très bas.

les deux nobles tournent encore et encore, comme s'ils étaient seuls au monde, chacun fixant l'autre sans doute plus que la bienséance ne le voudrait, mais personne ne le leur reprocherait tellement ils étaient beaux ensemble, envoutant la salle au passage. L'écart du début entre les deux corps s'est rétrécis également sans qu'ils ne s'en aperçoivent, comme si quelque chose les attirait l'un à l'autre inéluctablement. Puis Louise de rompre le moment, ou d'attiser quelques braises, au choix

"Comment pourrais-je oublier ce moment, cela m'est impossible, il sera à jamais gravé en moi"

Il refoule instinctivement un mouvement qui n'a donc pas débuté ou il aurait posé sa main sur la joue de la douce Louise

"Je n'y avais pas réfléchis, mais en y pensant, même si je n'aurais pas dis qu'il aurait été impossible de redanser avec vous, je n'aurais jamais imaginé que l'on se verrait autant, vous êtes partout ou il se passe quelque chose, sans vouloir vous vexer, et sans méchanceté, entendez le" il sourit pour montrer son innocence et afin de ne pas la froisser par ce qu'il vient de dire "Tout cela a amené à ce que vous me dites que vous me considériez comme votre ami, et j'avoue que je n'échangerais les moments que nous avons partagés pour rien au monde"

Malgré sa paranoïa, il n'avait pas de doute sur la sincérité de Louise lorsqu'elle lui avait dit qu'ils étaient amis. Peut être était elle le baume qu'il lui fallait pour se soigner

"Mais en prenant tout cela en compte, n'êtes-vous pas effrayés par tout ce qu'il vous arrive ? et l'amitié d'un Duc vous satisfait elle ou pensez-vous que ce que je dis sonne faux et que ce ne soit que de belles paroles en l'air ?"

Bien entendu, rien n'empêchait Louise d'avoir une réponse toute protocolaire, mais la question ne l'était certainement pas. Serait elle sincère ?
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeLun 25 Avr 2022 - 19:41


Si être le centre de toute l’attention est habituel pour Renaud, ce n’est pas du tout le cas de Louise. Bien sûr, à Fernel, tout le monde la regarde et tout le monde la connait, et l’inverse est tout aussi vrai. Il y a un échange entre le petit peuple de sa seigneurie et sa personne, quelque chose de respectueux et de cordial à la fois, tout à fait unique. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle se sent très à l’aise quand des inconnus la regardent. Elle a toujours ce malaise en société, qui conditionne cette attitude réservée qui est la sienne lors des grands événements mondains. Quand d’autres aiment être vus, Louise, elle, préfère voir et patiemment observer. Quand elle est amenée à parler en public, l’épreuve est toujours redoutable. Kirgan, Diantra…A chaque fois qu’elle a du prendre la parole, elle a toujours ressenti cette inquiétude face à tous ces regards braqués sur elle.

Danser avec le Duc à Kirgan était une chose, danser à Fernel devant tous ces Péninsulaires en est une autre. Elle sait que les langues s’agiteront, immanquablement, comme cela se produit toujours lors de tous rassemblements mondains. Le fait que l’on soit à Fernel ne change rien à la donne, les gens sont ce qu’ils sont et les potins font partie des occupations préférées.

Cependant, danser avec Renaud ne pose pas de souci particulier à la châtelaine. Elle danse ici comme elle a dansé là-bas, gardant peut-être une réserve légitime quant aux propos qu’elle pourrait proférer puisqu’il y a bien trop d’oreilles tout autour d’eux. Quoiqu’il en soit, elle ne le quitte pas du regard, dans un échange muet qui crée une bulle autour d’eux, comme s’il n’y avait plus qu’eux et la musique. Il lui semble que toute l’assemblée a disparu.

- En effet…J’ai fort peu d’occasions de danser. Quand je ne suis pas en train de m’occuper de ma seigneurie, je suis sans arrêt sur les routes…Cela laisse extrêmement peu de place à la détente. Pourtant c’est agréable…J’imagine que cela dépend du cavalier.

Un petit sourire ravissant ponctue ses paroles. Un mouvement fluide sur la droite tout en continuant de parler avant de secouer la tête, amusée.

- Il y a un Duc qui danse en ce moment dans la grande salle de réception de mon château, une salle qui n’est pas bien grande, ni bien riche. Un Duc en grand habit, son escorte mêlée à la mienne, occupées toutes deux à nous regarder en silence…Alors, oui, j’imagine que cette nouvelle position qui est la mienne aura au moins le mérite de mettre Fernel sur la carte et de peut-être mettre le duché en lumière.

Un autre mouvement du bras, d’une grâce exquise, et elle ajoute :

- Peut-être que ces occasions se multiplieront. Je ne sais pas. Seul l’avenir me le dira.

Elle n’est pas particulièrement pressée que cela soit. Puis de toute façon, le rude hiver nordien décourage pratiquement toujours toute velléité de déplacement de tout potentiel visiteur provenant d’une région plus tempérée. Et pourtant…C’est la plus belle des saisons pour visiter Fernel. Les carmines, fleurissant en nombre dans l’épaisse couche de neige, créent un paysage magnifique en plus de parfumer l’air, sans parler des chutes de glace et des chênes figés en une danse immobile, les branches figurant de gigantesques bras couverts de neige scintillante…

La châtelaine ne peut s’empêcher de rire en écoutant le Duc, comme s’il venait de dire une énormité à propos de sa présence partout. Louise ne peut qu’acquiescer en riant toujours, gentiment.

- Je ne le fais pas exprès, il doit sans doute se produire des tas d’événements en Péninsule sans que je ne sois présente. Cela étant, il est vrai que je suis souvent au bon endroit au bon moment. Le destin, sans doute !

Une nouvelle pirouette et elle se rapproche de Renaud, accrochant les grandes émeraudes qui ne la quittent pas un instant. Il est beau. Et tellement gentil. Si seulement il pouvait voir…comprendre…Ne plus la regarder comme une dame facile, comme un souvenir de moments agréables…S’il pouvait voir ce qu’elle a à offrir, hormis son corps.

Elle a soudain conscience que le regarder de cette façon, devant tout le monde, pourrait être très mal perçu. Résignée, elle dit, juste du bout des lèvres :

- Je n’ai pas peur…et…je ne pense pas que vous ayez fait tout ce long chemin pour prononcer des paroles en l’air. Ce serait…vraiment un très long chemin juste pour cela.

Louise tend la main vers l’assemblée, invitant par ce geste les personnes présentes à danser elle aussi, avant de dire, d’une voix douce audible par Renaud uniquement, vaincue par une émotion qu’elle ne s’explique pas :

- L’amitié est la seule chose à laquelle je puis prétendre, Votre Altesse. Vous êtes un Duc. Je suis une simple châtelaine…et…je préfère être votre amie pour toujours plutôt qu’être votre maîtresse…à l’occasion.

Elle cesse la danse et plonge alors en une ravissante révérence avant de se relever, les mains nouées sur le devant de sa jupe. Non, cela n’arrivera plus. Elle mérite mieux que cela, bien mieux. Et même si cela lui coute de lui dire ces choses parce que cet homme lui plaît infiniment et qu’elle rêve de juste le serrer dans ses bras sans un mot, elle s’en tient à sa ligne de conduite.
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 26 Avr 2022 - 12:05


Bien que très protocolaire comme danse, le comportement des deux individus à se fixer en deviendrait presque gênant pour qui se soucis des convenances, bien qu'outre les regards intenses qu'ils se renvoient, il ne se passe rien de plus. Renaud est amusé lorsqu'il sent au travers de leurs gestuelles que Louise veut mener, ce qu'il lui laisse volontiers. Bon danseur par apprentissage forcé, puis par expériences, tout est fluide alors qu'ils se battent courtoisement pour diriger l'autre durant cette danse. Ce qu'il se passe autour d'eux semble inexistant pour les deux qui figent l'instant, s'enfermant dans un cocon qui leur appartient, faisant abstraction de tout le reste, attentif uniquement à l'autre.

"Voyagez vous donc à la belle étoile ? je ne doute pas que vous pourriez trouver des partenaires dans les tavernes dans lesquelles vous logez. Après il faut trouver le bon cavalier c'est certain"

Louise voyage souvent accompagnée de gardes, mais peu de nobles, il faut dire que sa châtellenie n'est pas la plus puissante qui existe, ce qui réduit les possibilités. Sans doute qu'il n'est pas convenable de danser avec un simple garde, mais dans une taverne, qui peut vérifier si celui-ci est affublé des bons vêtements.

Les sourires et les rires de Louise sont ravissants, la rendant lumineuse aux yeux de Renaud. Elle ramène alors l'attention sur leur entourage avec humour lorsqu'elle fait l'allusion à ce fameux Duc qui se trouve chez elle.

"Il n'y a aucun doute à se faire que toute la noblesse péninsulaire sait, ou cherche à savoir en ce moment même où se situe le domaine de cette fameuse femme qui a réussie à se faire un nom aussi vite en sortant de nul part."

Il rit à son tour, espérant que l'allusion au fait que personne ne la connaissait il y a peu ne l'agace pas. Ce n'est certes pas le but recherché, mais plutôt une allusion à ce qu'elle a accomplit jusque la

"Vous croulerez sous peu sous les invitations, ou vos cuisiniers demanderont de l'aide pour préparer les repas de tous ceux qui viendront chez vous."

Dès qu'une personne attire l'attention de ni plus ni moins que le conseil de régence du Royaume, elle devient alors le centre d’intérêt des discussions, ainsi que la personne à voir, et si c'est possible de se la mettre dans la poche, c'est parfait. C'est du moins ainsi que pense la majorité des nobles espérant se faire également un nom, et désireux de profiter de l'aura d'un autre.

Après une petite pirouette, leurs corps se retrouvent plus proche que la convenance ne le voudrait, et l'intensité des prunelles noisettes plongeants dans son regard renforce encore l'intensité du moment. Elle affirme alors qu'elle le croit, et aussi que tout cela ne l'effraye pas, avec toute la bravoure qui est la sienne. Puis elle invite la foule à les rejoindre pour que la fête batte son plein maintenant que l'hôtesse avait ouvert le bal avec l'invité de marque. Et c'est la qu'elle profite du bruit occasionné par tout ce ramdam pour glisser une phrase, à peine audible qui stop net le Duc, tout en plongeant dans une révérence et mettant fin à leur danse sur ses mots qui s'entrechoquent dans les oreilles et la tête de Renaud. Il essaie de lier ce qu'il vient d'entendre avec ce qu'il pense, ce qu'il ressent, et ce qu'il désire. Il vient de recevoir un coup en plein ventre, lui coupant la respiration.

Un souvenir revient alors sur le devant, alors que Renaud se trouvait avec sa mère et sa sœur Alcippe, peu après son retour de Diantra pour enterrer son épouse. Cyrielle était déjà en pleine discussion pour trouver un nouveau partit à marier à son fils alors que Neyrelle n'était même pas en terre. Il se rappelait alors l'altercation qu'il y avait eu entre eux, avec la cadette des jumelles pour chercher à apaiser la discussion enflammée. Renaud avait perdu deux épouses, mortes de maladies, chacune après l'apparition de Néera. Il s'était alors demandé s'il avait fait quelque chose de mal et il avait profité de ce moment pour exploser, mettant à la figure de sa mère que leur famille était peut être maudite. Il était partit du constat de l'usurpation de Trystan pour en venir à la capture de son père et sa torture, de la mort de ses deux frères, ainsi que de celle de l'époux de Roxane, l'ainée des jumelles. Il avait alors beaucoup prié, ce qui était on ne peut plus étrange pour lui qui était si peu croyant, et qui détestait même la Bienveillante jusque la pour la perte de ses deux épouses. Il avait tenté de parler avec elle dans les lieux saints et ailleurs, mais bien entendu elle ne lui avait pas répondu. L'on ne pouvait pas dire qu'il allait devenir soudain le plus pieu des hommes, mais il était arrivé à une conclusion, c'était que peut être les mariages arrangés n'étaient pas les bienvenus, alors que les festivités se déroulaient sous la bénédiction de la Déesse, et qu'elle n'approuvait pas cette supercherie. Il avait alors parlé de ne plus se marier, d'autant que ses héritiers étaient faits, ou alors peut être par amour. Cyrielle avait rit de mépris, arguant que les mariages arrangés existaient depuis toujours et que tous ne perdaient pas leurs épouses, rejetant la faute sur le comportement de son fils qui n'était sans doute pas adéquat avec les principe de la religion. Il avait rangé tout cela quelque part en lui quand à cette énigme qui n'avait pas trouvé de réponse, et voila qu'elle ressortait maintenant.

Louise lui avait mit en pleine face son adultère, lui révélant qu'elle ne désirait pas être sa maitresse attitrée. Mais ce qui fit le plus écho, c'était le fait qu'elle fasse allusion à leur amitié parce que vu sa position au sein de la noblesse, elle ne pourrait rien avoir de plus avec lui qui était Duc, et donc au sommet. Tous les souvenirs qu'ils avaient partagés remontèrent à la surface, autant ceux de Kirgan qui étaient on ne peut plus charnelle, que ceux lors de leurs rencontrent à Diantra, à la cathédrale, ou encore durant la promenade du lendemain. Une pensée fit son chemin, alors qu'il s'interrogeait sur la probabilité de croiser cette femme lors du mariage d'un roi nain, ou encore de l'inviter elle à danser en premier et non la Baronne d'Oësgard qui se trouvait la également, avec les conséquences que l'on savait. Comment il avait retrouvé Louise à Diantra en la voyant à travers une vitre dans le quartier privilégié de la capitale, la ou seule les hauts nobles avaient leur entrée, elle qui se dit simple châtelaine. Tout cela était il de simples coïncidences, ou peut être un message divin ? Il ne le savait pas, mais l'immobilité qui avait ensuivit les mots de Louise allaient devenir gênante, si ce n'était pas déjà le cas. Il revint à la réalité, regardant la châtelaine devant lui qui avait les mains nouées devant sa jupe.

Renaud, sans demander la permission, toujours confus, prend les mains de Louise dans les siennes, puis les séparant, il garde la main gauche de la belle dans sa droite

"Voudriez vous bien m'accompagner dans un endroit plus calme s'il vous plait ?"

Pure courtoisie alors qu'il n'attends pas la réponse et l'entraine machinalement à sa suite, main dans la main qu'il tient fermement mais sans violence. Il l'emmène dans la petite salle de tout à l'heure ou ils se retrouvent seul à seul après avoir fermé la porte la séparant de la salle de réception. Il fait face à Louise, reprenant sa seconde main, les deux mains de celle-ci dans les deux siennes, au niveau de leurs poitrines

"Louise, je comprends que ce que nous avons fait à Kirgan était sans nul doute mal, mais je ne regretterais à aucun moment les instants que nous avons passés la bas ensemble. Si vous pensez que j'aime vous revoir uniquement pour profiter de votre corps, vous vous trompez, j'apprécie vraiment votre présence à mes côtés."

Le regard qu'il lui lance est brillant de sincérité alors qu'il continue, ne la laissant pas parler, exprimant tout ce qu'il a sur le cœur à cet instant

"Si vous pensez que vous n'êtes qu'une simple châtelaine, alors vous vous fourvoyez lourdement, et vous minimisez tellement tout ce que vous avez accomplit. Il ne faut pas vous dénigrer à ce point, je vous l'assure. Et même si par honnêteté, je ne peux nier que votre corps me fait tourner la tête, je sais me tenir afin de ne pas perdre votre amitié, mais..."

Il marque alors une pause, très courte, mais montrant tout de même une hésitation, plus par crainte de la réaction que la belle aura à ce qu'il va dire

"...quand j'entends que vous désirez mon amitié parce que vous avez l'impression que votre statut n'est pas suffisant, laissez moi vous dire que vous êtes ridicule. L'espoir que vos mots ont fait naitre en moi m'amènent à faire ceci..."

Renaud pose alors un genou au sol, levant la tête et les yeux vers celle qui le dépasse maintenant

"Louise, je vous aime, accepteriez vous de m'épouser, Dame de Fernel ?"

Le moment était solennel, intense, et Renaud espérait qu'il ne venait pas de mettre une amitié, l'une des très rare qu'il avait, par terre.
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeDim 1 Mai 2022 - 7:03


- Lors de mon premier voyage en dehors de Fernel, en tant que châtelaine, je me suis rendue à Papincourt, aux noces de Tibéria de Soltariel et de Lohie de Brandevin. Une escorte m’accompagnait évidemment et nous avons résidé dans quelques bonnes auberges mais il m’est arrivé de dormir à la belle étoile en effet sans que cela ne me pose le moindre souci. Je voyage toujours léger et rapide, je ne m’encombre jamais d’un carrosse, cela me permet de gagner un temps considérable. Et je n’emporte que le nécessaire.

Elle sourit en disant cela, en se remémorant les nuits à la bonne flambée, à apprendre, encore et toujours. Elle a appris lors de ce séjour bien plus que pendant toute sa vie et, même si ce voyage a été sur bien des points une réelle catastrophe au niveau personnel, il aura au moins permis à Louise d’ouvrir les yeux sur les réalités de ce monde, de manière abrupte et plutôt directe. Elle n’en est pas sortie indemne mais elle en est revenue grandie et bien plus posée, libre de ses choix et de ses décisions, affermie en son rôle de châtelaine.

A l’allusion de la venue hypothétique de nombreux membres de la noblesse péninsulaire ici à Fernel, Louise ne peut s’empêcher de rire.

- Il leur faudra affronter l’hiver nordien, la neige et les blizzards, les congères immenses, le froid qui transperce les fourrures et les laines pour bleuir la peau…Croyez-moi, les personnes ayant un peu de bon sens ou l’amour de la chaleur ne viendront pas à Fernel lors des prochaines ennéades, c’est presqu’une certitude.

Leur danse interrompue, rejoints par les chevaliers dansant avec leur partenaire d’un soir, Louise observe Renaud et s’inquiète immédiatement, d’un seul petit froncement de sourcils. Le Duc semble estomaqué, littéralement abattu, perdu et perplexe, comme si elle venait de dire une énormité. Aussitôt, la châtelaine approche, pour s’enquérir de l’état de Renaud.

- Vous Altesse ? Vous semblez sur le point de vous trouver mal….voulez-vous que j’appelle votre garde ?

Il ne répond rien, comme s’il était soudainement perdu dans de lointaines pensées, ce qui alerte évidemment Louise qui approche encore, les mains jointes sur sa jupe, tout en observant l’assemblée qui danse tout autour d’eux. Dans son coin, ne quittant pas la scène des yeux, Enguerrand fronce les sourcils à son tour.

- Renaud…Reprenez-vous mon ami, tout le monde vous regarde…

Le Duc semble enfin réagir, elle le voit la regarder, un peu hébété, et surtout…prendre ses mains, sans demander. Louise pâlit. Un regard à droite, un regard à gauche, les gens ont tout vu. Les gardes eraçons se parlent d’une oeillade, Enguerrand vient de décroiser les bras et de tendre le cou pour mieux voir. La châtelaine, elle, parle un peu plus vite, bien plus inquiète que son maître d’armes.

- Vous accompagner ? Pour l’amour de la Bienveillante, Renaud, que faites-vous ? Tout le monde nous regarde…

Il semble pourtant que le Duc soit tout entier mu par une volonté farouche de lui parler en privé, tout en tenant gardant sa main dans la sienne. Evidemment, à leur sortie, la musique s’interrompt et ne reprend que lorsque la porte de la petite salle privée se ferme. Louise a le temps de voir Enguerrand s’avancer vers cette salle, tout comme Aymeric. Elle secoue négativement la tête et ne voit plus que la double porte fermée et la haute silhouette de Renaud qui revient près d’elle pour s’emparer à nouveau de ses mains.

Seuls dans cette petite pièce seulement éclairée par les flammes qui dansent dans l’âtre et par les diffus rayons lunaires qui transpercent les fenêtres, Louise et Renaud sont face à face, leurs mains jointes au niveau de leurs cœurs alors qu’ils s’observent. La chatelaine l’observe intensément, sa volonté faiblissant à chaque seconde un peu plus.

- Renaud…Je…

Il l’interrompt alors, en douceur, pour lui expliquer, lui raconter et plus il parle, plus son cœur s’emporte. Les chaînes et les barrières qu’elle a dressé autour de ce cœur vif et fougueux, pour se prémunir de toute nouvelle peine qui l’accablerait, sont en train de vaciller, de trembler comme jamais elles n’ont tremblé. A aucun moment elle n’ôte ses mains des siennes, les yeux noisette ne quittant plus le regard émeraude.

Il se confie, il livre son cœur et chaque mot qu’il prononce est comme une caresse à l’oreille de la châtelaine, qui n’ose croire ce qu’elle entend et qui se raccroche à la sincérité de ce regard qui luit, posé sur elle, pour se forger sa propre opinion.

Elle sait que leur attitude à Kirgan est coupable, ils ont commis une grande faute et ils ont prié ensemble, tous les deux, en la cathédrale Sainte-Deina pour que Néera consente à leur pardonner. Elle avait promis de ne plus regarder cet homme qui lui plaît tant, de plus voir en lui un être cher qui pourtant fait battre son cœur un peu plus vite dès qu’elle le voit. Louise l’avait promis pour tenter de réparer son erreur. Et que cela a été difficile…Ne pas songer à lui, tenter de ne pas se rappeler son sourire, ses paroles, ses regards, ce fabuleux regard d’un vert soutenu, hypnotique et pourtant si doux…Elle a tout fait, tout tenté, et pourtant, à chaque occasion, Renaud est sur sa route. Et à chaque rencontre, elle a soigneusement gardé une distance pleine de respect, quoiqu’il lui en coûte, autant par conviction que par nécessité.

La conviction que cet homme est d’un statut bien trop élevé pour qu’il voie Louise autrement que sous la forme d’un agréable passe-temps.

L’impérieuse nécessité de préserver son cœur déjà rudement malmené par le passé.

Elle aurait pu objecter, dire qu’il n’est point ridicule de conserver une certaine objectivité mais le Duc en décide tout autrement. Sous son regard agrandi par la surprise, Renaud vient de poser un genou à terre tout en gardant ses mains dans les siennes. L’émotion de Louise est à son comble alors qu’il lui demande, en des mots consacrés, de devenir son épouse devant les hommes et devant les Dieux.
Des notes de musique joyeuse viennent troubler le silence de la pièce, alors que Louise regarde Renaud toujours à genou devant elle, sa main entourant la sienne.

Il vient de lui demander sa main tout en déclarant ses sentiments…Est-ce bien réel ?

Les grands yeux noisette s’embuent soudain alors que la main libre de Louise se lève pour atteindre la joue du Duc, dans un mouvement timide et tremblant. Un geste rêvé depuis longtemps et qu’elle n’a jamais pu concrétiser, par respect et par devoir. Toute l’émotion de la châtelaine, il pourra la ressentir sous la peau fine posée sur sa joue glabre.

- Vous avez volé mon cœur à Kirgan, Renaud…

Des mots prononcés d’une voix douce tandis que son pouce caresse tendrement la joue du noble sang.

- Il ne s’est pas passé une seule journée depuis sans que je ne pense à vous en tâchant de réprimer mes sentiments…

La main de la châtelaine serre les doigts du Duc, Louise semble étouffer sous l’émotion et pourtant elle sourit. Jamais un sourire aussi large, aussi lumineux n’a éclairé le visage de la jeune femme.

- Renaud…Je vous aime.

Louise, d’un petit geste de la main, demande silencieusement à Renaud de se relever avant de déposer un baiser plein de dévotion douce sur les doigts du Duc. Un baiser tremblant, fugace mais tellement empreints de ces sentiments qu’elle évoque pour la première fois sans crainte. Les grands yeux noisette accrochent les émeraudes qui la surplombent et dans un souffle, elle répond :

- Si la Bienveillante le permet, alors…oui, je serai votre épouse.

Il lui semble que tout a disparu sinon cet homme devant elle, cet homme à qui elle vient de promettre sa main. Tout autour du cœur de Louise, les barrières, les petits monstres griffus ont disparu. Il n’y a plus qu’un cœur vaillant et fougueux, battant à tout rompre pour celui qui la regarde en cet instant comme si elle était la plus précieuse de toutes les créatures de ce monde.
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 3 Mai 2022 - 7:23

Renaud devait avouer qu'il fut étonné en entendant Louise dire qu'elle avait dormit à la belle étoile, c'était ma fois assez rare, encore plus pour les dames, mais il semblait que la belle du nord n'était pas comme les autres. Vu les écarts entre les villes et les tavernes, il arrivait bien évidemment à tous ceux qui voyageaient de devoir dormir dehors par moment, mais les nobles l'évitaient autant que possible, appréciant leur confort. Puis il sourit quand la dame de Fernel parle de l'hiver et du fait que peu de gens feront le déplacement. Elle ne voyait donc qu'à court terme ?? lui parlait des mois, et même des années à venir, il allait de soit que tous n'allaient pas se bousculer en même temps pour venir la visiter.

Mais tout cela n'était maintenant que broutille puisque Renaud avait fait une demande en mariage à celle qui avait envahit ses pensées depuis maintenant un bon moment. Il l'avait trainé jusque dans cette salle en restant sourd à tout ce qu'elle avait dit avant de lui faire son monologue et de poser son genou à terre pour lui faire cette demande solennelle qui émanait de son cœur, et non des intérêts qu'avaient les nobles à nouer des alliances politiques et militaires. Après avoir assemblé toutes les pièces du puzzle, il lui semblait maintenant évident que la Bienveillante avait tout mis en œuvre pour les mettre l'un sur le chemin de l'autre afin d'arriver à cette finalité. Ils semblaient si compatibles ensemble, brisés et reconstruits avant de se trouver et de se croiser encore et encore dans des lieux et des circonstances inattendues. Il était convaincu que leurs deux destinées étaient liées et qu'ensemble, ils pourraient être heureux. Mais encore fallait il que les sentiments de l'éraçon soient partagés.

La musique ambiante, assourdie par la porte, n'arrive pas jusqu'aux oreilles de Renaud qui à maintenant terminé sa diatribe. Il n'entend que son cœur qui bat tellement fort qu'il est certain que Louise doit l'entendre, tellement rapide qu'il pourrait sortir de son corps. La seule chose qu'il voit, ce sont les yeux de Louise, et lorsqu'ils s'embuent, il se demande si c'est bon ou mauvais. Enfin les premiers mots sortent de la bouche de la belle, et il apparait qu'elle avait les mêmes sentiments que lui à son égard et cela depuis le tout premier moment de leur rencontre. Il reste immobile alors qu'elle pose sa main sur sa joue, elle même tremblante et lui frémissant sous ce contact si doux. Il ne veut pas la couper dans sa lancée, il désire profiter de l'instant puisqu'il semble que tout aille dans le bon sens. Le pouce de Louise caressant sa joue est tel le nectar des dieux pour quelqu'un d'amoureux. Il resserre également son emprise quand Louise fait de même. Elle l'aime, il a bien entendu, et sans même s'en rendre compte, lui aussi sourit béatement de contentement aux mots qu'il entend, ceux qu'il n'avait jusque la jamais entendu puisque ses deux mariages étaient arrangés et sans amour. Il se relève quand elle lui fait signe et il fait un effort pour tenir sur ses jambes flagellantes, si faible pour un homme censé être si fort en vu de son titre, envahit par l'émotion alors qu'elle embrasse ses doigts. Enfin, elle accepte de s'unir à lui, des mots qui sonnent étrangement à ses oreilles non habituées à entendre tout cela. La surplombant de sa taille, il lâche délicatement les mains de Louise, montant les siennes au niveau de son visage, et les déposant sur ses joues avec une douceur extrême, de peur de lui faire mal, tout en voulant profiter du moindre mouvement. Cela fait bien longtemps qu'il désirait faire ce qu'il s'apprête à faire, mais tout semblait alors l'en empêcher. Doucement, très doucement, il approche son visage de celui de Louise, fermant les yeux et écartant doucement ses lèvres, allant chercher celle de sa partenaire, l'embrassant d'un baiser intense et passionné même s'il n'est pas précipité mais au contraire d'une lenteur absolue, désireux de profiter autant que possible de cet instant magique qui semble figer le temps entre eux. Le souffle qu'il ressent quand il est tout proche l'emporte dans un autre monde, mais au moment ou leurs lèvres entrent en contact, il ressent quelque chose qu'il est incapable d'expliquer, lui qui n'a jusque la jamais aimé, autre qu'une amourette de jeunesse quand il n'avait aucune idée de ce que Amour avec un grand A signifiait. Le baiser dur longtemps avant qu'ils ne se séparent et qu'enfin, Renaud reprenne la parole, ses deux mains toujours posées sur les joues de sa maintenant "promise"

"Je suis certain que c'est Néera qui a fait se croiser nos routes, et que nous étions liés l'un à l'autre depuis longtemps. Je ne peux dire à quel point vous me comblez de bonheur en acceptant de vous unir à moi. Louise je vous aime, et rien ne pourra nous séparer"

Ils étaient tellement similaire que cela aurait été du gâchis qu'ils ne se rencontrent pas tant il semble évident que leurs vies sonnent à l'unissons.

"Je serais on ne peux plus heureux de partager ma vie avec vous Louise"

Il aime prononcer son nom, qui sonne si doux à ses oreilles, et l'émotion l'empêche d'être exhaustif, et démonstratif, du moins oralement. N'écoutant plus aucun protocole depuis tout à l'heure, il continue alors que ses mains descendent jusqu'à sa taille puis le bas de son dos pour l'enserrer et la serrer contre lui. Une fois contre lui, il la soulève du sol, tournant bêtement sur lui même.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeVen 6 Mai 2022 - 12:32


Les mains de Renaud sur son visage, si douces…Elle ferme les yeux, un instant, le cœur battant à tout rompre, alors qu’elle pose une main délicate sur celle du Duc, une main tremblante, presque timide. Elle ne parvient pas à y croire…Ressentir un tel bonheur lui semblait totalement impossible, elle avait même pris le parti de ne plus le chercher, préférant se consacrer à ses devoirs plutôt qu’à la recherche d’un bonheur qui semblait lui être de toute façon interdit. Et ce soir, l’homme de ses pensées s’est déclaré, un genou au sol, balayant ses objections d’une demande si belle…Les grands yeux noisette cherchent les émeraudes, des émeraudes qui scintillent littéralement de bonheur, juste devant elle, avant de succomber à un baiser…le premier baiser de deux personnes qui s’aiment et qui se le disent sans plus aucune restriction morale, politique ou religieuse.

La tendresse de cette caresse…

L’incroyable douceur d’un moment volé à une vie de représentation, la signature d’une promesse de deux cœurs battant à l’unisson.

La vie de Louise va changer, elle le sait, sur pratiquement tous les points mais elle ne s’en inquiète pas. Il sera là. Il sera à ses côtés et elle pourra compter sur son amour et son soutien. Un sourire large éclaire ce jeune visage alors qu’il rompt le baiser pour la regarder.

- Nous devrions nous rendre au Temple demain matin pour remercier la Bienveillante…Je suis tout aussi convaincue que vous, Renaud…La DameDieu est à nos côtés.

La main de Louise se pose sur la joue de Renaud, un petit geste d’une sensibilité incroyable, elle qui ne montre pourtant que très rarement ses émotions. Lentement, les petits doigts caressent la joue glabre du Duc, dans un ravissement infini. Son promis…Son bien-aimé…

- Ce bonheur…Je pensais ne jamais le vivre avec toi…

Bien vite, la nature franche et sincère de Louise reprend le dessus. Le tutoiement s’impose sans la moindre arrière-pensée et lorsqu’il se saisit d’elle pour tourner sur lui-même, elle a un rire radieux, quelque chose d’unique et de vibrant, rarement entendu entre les murs de Fernel. Les deux mains de la châtelaine enserrent le visage de son désormais fiancé et elle l’embrasse avec toute la fougue qui est la sienne, simplement heureuse de vivre ce doux instant en sa compagnie. Un autre rire et les deux bras de Louise se nouent autour du cou du Duc, un Duc qu’elle garde contre elle, jalousement, possessive.

- Rien ne pourra me séparer de toi désormais…Rien. Je t’aime…

Un autre baiser, fougueux, viendra s’emparer des lèvres de Renaud avant qu’elle ne le rompe et murmure, le souffle court :

- Comment allons-nous annoncer cela ?
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 10 Mai 2022 - 12:00

Leurs ébats passés lors de leur séjour à Kirgan avaient été intenses et passionnés, même s'il avait joué la carte de la douceur. A l'instant présent, tout est délicat, lent, d'une extrême tendresse, mais l'intensité est pourtant bien présente, si profonde qu'elle pourrait sans doute être palpable par quelqu'un qui se trouverait en leur compagnie. Le temps pourrait s'être arrêté, ou accéléré, et n'importe quoi pourrait se produire que chacun resterait focalisé sur l'autre, totalement subjugué par une contemplation réciproque, avec un bonheur jusque la inatteignable et soudain absorbant Louise et Renaud. Il ressent le tremblement de sa partenaire lorsque sa main touche la sienne, douce caresse qu'il affectionne.

Dès lors qu'il avait apprit pour son premier mariage arrangé, Renaud n'avait plus cru à l'amour, mais uniquement au côté charnel de l'acte, ayant enfermé tout au fond de lui ce sentiment, qui, à l'instant présent, était ressortit tel une horde de chevaux au galop, l'inondant de quelque chose qui le dépassait, et qui maintenait en permanence un sourire niais, béat, sur ses lèvres en même temps que son regard ne désirait en aucune façon se détourner des prunelles noisettes de Louise, ni son sourire si franc et sincère, jusque la encore jamais vu chez elle. Sorcellerie ou pas, envouté ou non, il n'en avait cure alors qu'il avait une impression de bien être jamais ressenti jusque la. Il l'écoute alors qu'elle parle d'aller prier au Temple. Quelques mois auparavant, il aurait acquiescé par pure amabilité, pour plaire à une femme qu'il convoitait, ou par courtoisie, sans croire à la profondeur de ses prières, si toutefois il en avait fait une. Mais dorénavant persuadé que Néera était derrière sa rencontre avec Louise, il avait changé soudainement, comme si l'illumination s'était posée sur lui, après toutes ses interrogations suite au décès de Neyrelles

"Nous devrions en effet, pour la remercier pour notre rencontre, et celles qui ont suivies, et lui vouer notre union future"

Un petit pincement, écrasé par le bonheur, et donc tout juste perceptible, inquiétait Renaud sur le fait que ses deux premières épouses étaient mortes suite à une apparition de la Déesse, mais rien du moment présent n'était identique à son passé. Il était persuadé que sa promise romprait la malédiction s'il y avait une, mais l'instant présent l'empêchait d'y penser.

Quand la main de Louise se pose sur sa joue, il la pousse légèrement sur sa paume, ne voulant pas rompre ce contact et ne réprimant pas un léger frisson de contentement quand aux caresses qui suivent, geste qu'il n'avait jamais gouté auparavant, et auquel il s'habituerait tellement, désireux de l'expérimenter encore et encore.

"Je n'aurais jamais pensé le vivre tout court, inconscient de ses bienfaits..."

Il avait beaucoup entendu parler de l'amour bien entendu comme tout le monde, mais il n'aurait jamais pensé que cela pouvait lui procurer un tel bien être, une sensation inconnue jusque la. Il remarqua tout juste qu'elle était passée au tutoiement, mais le rire qu'elle pousse alors qu'il la fait tournoyer le rend heureux, désirant l'entendre encore et encore, preuve de son bonheur à elle, bonheur qu'il lui procure et dont il voudrait qu'il ne cesse jamais. Ses bras autour de son visage, ce second baiser, plus fougueux que le premier, tous ces contacts sont grisants, et lorsqu'elle le serre contre elle, il s'abandonne, avec la farouche volonté de rester comme cela pour l'éternité, même si c'est impossible, mais qu'est ce que cela peut bien faire à l'instant présent. A son tour il remonte ses bras dans le bas de son dos pour la serrer également contre lui.

Quand Louise parle du fait que rien ne les séparera, il se demande alors (enfin) comment ils allaient faire, ne voulant pas non plus être séparé d'elle, la gardant à ses côtés pour toujours, sans la quitter à aucun moment

"Uni à jamais, par devant la Damedieu, et avec sa bénédiction, rien ne nous atteindra, notre amour est immortel, éternel, et rien ne viendra l'altérer"

Et déjà Louise de partir dans la suite alors que Renaud est encore dans le temps présent, et de répondre bêtement, sans réflexion

"Tout simplement !"

Deux mots tout simples et pourtant rien n'était simple lorsque vous étiez Duc, mais cela il s'en moquait éperdument. Il revint à la réalité pour donner une réponse plus longue et se projetant enfin dans le futur

"Tout d'abord revenons dans la salle principale, et je te laisse la primeur de l'annoncer devant nos gens puisque tu es l'hôte. Nous nous marierons à Sainte Deina, à Diantra, puis...enfin si tu es d'accord bien entendu."

Son titre lui donnait le droit à autant de luxe pour son mariage, et il comptait bien profiter de tout cela pour faire plaisir à sa bien aimée, qui avait bien mérité tout cela. Il ne fallait pas non plus qu'il l'étouffe soudainement avec tout ce qui allait leur tomber dessus. Il prenait maintenant conscience que si lui s'était habitué, tout le mode de vie de Louise allait être bouleversé à tout jamais, et que cela pourrait être pesant pour elle. Il faudra qu'il soit présent pour elle

"Je m'avance, mais ce sont des décisions que nous devrons prendre à deux, et pas unilatéralement comme j'allais le faire. Allons y pas à pas, et commençons par le dire à côté".

S'il y avait pensé, il se serait pincé pour savoir s'il rêvait ou si tout ce qui était en train de se passer était la réalité. L'inimaginable était en train de se dérouler, et il espérait qu'aucune ombre ne viendrait se mettre sur leur chemin, auquel cas, il devrait tout faire pour la balayer. il était plaisant de ne plus dire tu ou vous, mais NOUS, ce mot si simple qui prenait un sens unique quand on parlait d'un couple.
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 24 Mai 2022 - 7:39


La promesse d’un amour éternel…Une promesse douce et pleine d’espoirs, tous les espoirs de la châtelaines, tous ces petits désirs secrets jamais évoqués, toutes les immenses déceptions et tous les regrets, la passion, la fureur de vivre intensément, cette force qui est la sienne, toujours tempérée par une obligation ou une étiquette, tout cela, ce maëlstrom de sentiments, de ressentiments, tout ce qui fait que Louise est Louise est mis un instant de côté face à l’immensité de cette éternité d’amour qu’il promet par des gestes, des paroles prononcées d’une voix chargée d’émotion et de bonheur.

La châtelaine est très loin d’être parfaite, elle est vive et toujours portée par des sentiments intenses, des passions qu’un seul château ne peut contenir, et qu’elle a assouvies en parcourant le monde. C’est un être libre, une personne qui aime le vent et la pluie, la neige et le soleil, toujours dehors, toujours à cheval, qui s’inquiète fort peu des convenances et qui se plaît même, très souvent, à leur lancer de vilains pieds-de-nez.

Pourtant, cette belle émotion, ce moment si intense est déjà atténué par la perspective immédiate d’une annonce publique alors qu’ils sont tous les deux soumis à certaines règles. Des règles que Louise n’oublie pas. Dans les grands bras de Renaud, elle rouvre les yeux et soupire. Décider de porter des pantalons et de se montrer en habit de tous les jours à quiconque se présente, peu importe son rang, est une chose…Epouser un Duc en est une autre. Il y a tout de même bien des choses à préparer, bien des gens à avertir et en tout premier lieu…

- Aussi détestable que me soit cette pensée, il faut d’abord en parler au Duc de Serramire, Renaud. Je suis sa vassale…

Elle redresse la tête et l’observe, le front soudain orné d’un voile de très légitime inquiétude. Il n’est pas sans ignorer que la châtelaine n’apprécie en rien Arnaud de Brochant compte tenu de son attitude envers elle et de son refus de l’aider lorsqu’elle en avait besoin. Il le sait, elle le lui a confié lorsqu’ils ont passé du temps ensemble à Kirgan.  Pour le surplus, ce qu’elle a appris ensuite, en parlant avec d’autres nobles sangs de Péninsule, l’attitude du Duc de manière générale lui semble bien plus coupable que tout ce qu’elle a jamais pu faire de répréhensible, elle, dans sa vie. Demander une autorisation à un homme pareil soulève son estomac d’une très légitime indignation. Et puis…

- Quand il aura donné son accord, alors, nous pourrons l’annoncer à ceux qui comptent, ne crois-tu pas qu’il serait plus sage d’agir de la sorte ? Imagine que nous annoncions cette nouvelle maintenant et que le Duc de Serramire refuse, quelle que soit la raison ?

Elle prend sa main et la porte à sa joue, avec un sourire un peu triste. Si le Duc marque son accord, cela signifie également que Louise ne pourra jamais transmettre Fernel à ses enfants. Cette pensée lui serre la gorge. Ces gens, ces terres, c’est tout ce qu’elle a, c’est tout ce qu’elle aime, son sanctuaire et son refuge de toujours.

- Je voudrais faire les choses de manière à ce que personne ne puisse nous faire le moindre reproche.
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Faux prétexte pour    Faux prétexte pour  I_icon_minitimeMar 24 Mai 2022 - 11:18

Cet instant était magique, Renaud était le plus heureux des hommes, un moment fou où la joie emporte tout sur son passage. Malheureusement l'ombre à laquelle il venait de penser se jeta sur lui alors que Louise reprenait la parole, parlant de ses obligations de vassales et de son suzerain Arnaud. Lui même étant Duc, il n'avait personne d'autre que la royauté au dessus de lui, et il était le suzerain de trois Barons, autant dire qu'il avait les coudées franches pour faire comme bon lui semblait tant qu'il n'enfreignait pas une loi édictée par la couronne. Louise venait de lever un point des plus importants qui venait refroidir l'atmosphère sans aucune ambiguïté, et il fallait donc balayer ce tracas. Il devait bien admettre que cette simple phrase l'avait profondément agacé, et c'est sans réfléchir du tout aux conséquences, et il fallait espérer que sa bien aimée le comprendrait pour savoir que c'était dit sur le moment et pas du tout muri, qu'il répondit du tac au tac

"J'irais lui parler, et qu'il n'essaie pas de se mettre en travers de notre chemin, je lui ferais la guerre pour t'épouser s'il ne comprends pas notre amour et qu'il refuse notre union."

Il savait aussi le différend qu'il y avait eu entre Louise et Arnaud, et la rancœur qu'elle avait conservé à son égard. Et si ce qu'elle avait dit été vrai, et il n'avait aucune raison de penser qu'elle mentait, le Duc de Serramire avait été en dessous de tout en ce qui concerne sa manière de diriger son duché. Mais les deux duchés étaient alliés et il ne voyait aucune raison qui amènerait Arnaud à refuser. Malheureusement, il n'avait pas non plus prit en considération le fait que leur mariage pouvait amener un conflit entre les deux, sauf à trouver un terrain d'entente qui amènerait sans nul doute Louise à perdre le droit de ses héritiers sur la châtellenie. Comme dit, il n'était pas habitué, étant lui même suzerain, et n'ayant pas reçu à la base l'éducation complète de son rang. Il savait tout cela bien entendu, mais à cet instant, il n'avait pas l'esprit d'analyse suffisante pour les prendre en compte, figé dans ce moment. Il ressent l'inquiétude de sa dulcinée, et il l'étreint pour lui faire ressentir la force qui est la sienne, et qu'il mettra à son service

"Je ne vois pas ce qui amènerait Arnaud à refuser que nous nous marions...nous sommes alliés en plus, tout devrait bien se passer"

Renaud avait marqué un petit arrêt dans sa phrase. Il allait dire qu'en plus d'être son allié, c'était le neveu de Neyrelles, et donc le sien par alliance, mais il n'était pas très délicat de parler de sa défunte épouse à celle qu'il venait de demander en mariage. Il écoute sa promise mais il n'est pas d'accord avec elle, voila qui commence bien dans leur relation, mais sans doute parce qu'elle l'a déjà séduit, et conquit, elle peut alors le manipuler selon ses convenances, surtout quand l'amour est en jeu, rendant l'homme si faible face à ces prédatrices qu'étaient les femmes

"Nous ferons comme tu l'entends, je me plierais à ta décision" (d'autant qu'elle avait plus à perdre que lui) "mais je vais avoir le plus grand mal à garder cela pour moi. Ne pouvons nous pas l'annoncer au moins à nos gens présents ce soir, en expliquant que nous devons d'abord avoir l'accord d'Arnaud ? ainsi nous pourrons étaler notre bonheur tout en ayant une échappatoire et une explication en cas de pépin, qu'en pense tu ?"

Il aurait aussi pu dire que si Arnaud refusait, tout fuiterait irrémédiablement vu le nombre de gens présents, et que les rumeurs iraient bon train sur le refus du Duc de Serramire de laisser deux êtres qui s'aimaient se marier devant Néera. De même, il rayonnait tellement qu'elle ait accepté sa demande qu'il serait bien incapable de contenir le bonheur qui était en lui.
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