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 Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)

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Aldir de Rochefouchart
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MessageSujet: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeJeu 17 Fév 2022 - 14:17


Fernel, début de la 5e ennéade de Barkios
An 19 du XIe cycle

Le destin est parfois facétieux et si notre jeune chevalier se plait à l'oublier, il se trouve souvent des éléments pour le lui rappeler. Il y a deux ennéades à peine, il quittait Fernel avec Natik, sa chienne ourse, après une mission longue qui l'avait laissée épuisée. Ordre lui avait été donné par le Duc Renaud d'Erac d'escorter la Dame Louise de Fernel, fraîchement nommée ambassadrice de la Couronne auprès du peuple nain, de Diantra vers Fernel, et notre chevalier a rempli sa mission avec brio, puisque la Dame est arrivée intacte chez elle. Il n'en retire ni gloire ni mérite et a surtout marqué une inquiétude pour sa chienne. Louise de Fernel était pressée, et cela Aldir le comprenait parfaitement, car elle avait été absente de longues ennéades de ses terres, mais un rythme de retour qui soumet d'excellents chevaux à rude épreuve à de quoi épuiser totalement même un chien aussi valeureux que Natik. Aussi a-t-il demandé de pouvoir rester à Fernel une ennéade pour permettre à sa chienne de récupérer et a-t-il opté pour séjourner à l'auberge, afin de ne pas déranger sa Seigneurie dans ses missions.

Et tout se serait passé de la meilleure des façons si Louise de Fernel n'avait eu l'étrange idée d'inviter Aldir à partager un déjeuner, une invitation qui avait un caractère officiel auquel Aldir ne pouvait se soustraire. Et si notre chevalier se sait douer pour l'art du combat, il n'est, malgré ses efforts, pas aussi doué en matière de représentation ou de diplomatie. D'ordinaire, il fait acte de présence, se tient en retrait et laisse les vrais diplomates agir, se contentant d'acquiescer et de sourire, mais lors d'un tête-à-tête, il convient de prendre la parole. Et ce qui devait être un charmant repas pour la châtelaine s'est avéré être une séance de torture pour notre chevalier. Et pourtant, il a eu le sentiment d'avoir su donner le change, parlant avec amour de sa région natale, évoquant sa vie de soldat, le manque des siens et le fait de se sentir bien à Fernel, grâce à ses habitants et ses chenaies. Mais il y a eu "l'incident" qu'il n'a pas vraiment compris.

Louise de Fernel, qu'il a vue à l'entraînement à l'épée et qui n'a pas caché son désir de porter une armure, lui a fait l'aveu de vouloir combattre avec ses chevaliers si un jour la guerre débarquait chez elle. Et il lui a répondu qu'en tant que soldat, il estimait que c'était une mauvaise idée. Un chevalier se doit de protéger son ou sa Seigneure et sa présence au milieu du combat pourrait le déconcentrer, tout comme tout chevalier le serait, imagine-t-il. Et il a partagé son rejet de l'armure, qui alourdit les mouvements alors que les atouts de la dame au combat sont sa vitesse et son sens de l'esquive, qualité qu'il partage avec elle. Ce qui lui semblait être un échange courtois entre combattants s'est soldé par la fin du repas. Oh, Dame Louise est restée d'une correction et d'une politesse exquise, ne témoignant d'aucune irritation et indiquant que ses obligations l'appelaient, mais bien que peu doué en diplomatie, Aldir a senti que quelque chose s'était mal passé. Aussi, quand elle l'a autorisé à chasser s'en est-il abstenu, préférant se faire le plus discret possible, avant de partir, à la date prévue et dès potron-minet, sur les routes le ramenant vers le Médian, ses terres, son seigneur de frère, ses neveux et leurs mères.

Et plus il songeait à l'incident en chemin, plus il s'est convaincu que décidément, cette bonne femme était bizarre. Si elle s'adresse à un chevalier sans armure pour parler armure, ne doit-elle pas s'attendre à des arguments en faveur d'une autre tenue que l'armure ? Qu'y a-t-il de choquant à signaler qu'il est plus rassurant pour un combattant de savoir que derrière, quelqu'un s'occupe tactique, ravitaillement et soins si par malheur nous devions prendre un mauvais coup ? Si la dame veut une armure, qu'elle s'en fasse faire une. Elle est seigneure sur ses terres, elle a des forgerons, et aussi vrai qu'un et un font deux, un ordre ou une commande et elle l'a, sa fichue armure. En quoi l'avis d'un chevalier archer eraçon a-t-il pour elle le moindre intérêt ? On ne demande pas son avis à un spécialiste, et en matière de combat Aldir l'est, si on veut une réponse qui nous arrange, bon sang. En prime, il n'a pas émis le fond de sa pensée pour ne pas la vexer, à savoir qu'elle n'est définitivement pas faite pour le combat de mêlée. Ils pouvaient parler cidre, gestion de la nature, plats typiques ou d'autres matières pour lesquelles il n'y connait rien mais avec lesquelles il y a moyen d'échanger poliment. Si elle se vexe parce qu'il ne lui a pas dit "oui, ma Dame, mettez vite une armure, votre place est à l'avant, pour poutrer du soldat musclé et aguerri tout en esquivant les flèches ennemies", ce n'est pas de lui que vient le problème mais d'elle. Fernel est une forteresse et elle veut en sortir pour combattre ? Bonjour le bon sens, hein !

Une ennéade qu'il rumine et il accélérerait volontiers le trot du cheval, mais s'y refuse pour que Natik puisse faire le trajet sans s'épuiser. Il suit tranquillement des convois commerciaux, se présentant comme soldat eraçon rentrant de mission et non comme chevalier, pour éviter les marques de déférence qui lui déplaisent et que d'aucun se sent obligé de présenter à un chevalier. Il fait jeune, porte un arc et non une armure et cela passe. Mais lorsqu'on lui répond qu'il devance de peu la délégation eraçonne composée du Duc et de sa suite, il hausse un sourcil. Renaud d'Erac n'a aucune raison de venir se balader par ici, quoi qu'il n'est pas dans le secret des dieux et qu'il a quitté l'Erac depuis un petit moment maintenant. Alors, soit quelqu'un s'amuse à se faire passer pour Renaud d'Erac et il est de son devoir de faire arrêter cet usurpateur, soit il s'agit bien du Duc d'Erac et il convient de lui présenter ses hommages et de lui faire un rapport succinct avant de rentrer chez lui.

Forcément, c'est une troisième option qui est intervenue. Renaud d'Erac était bien en route pour Fernel et ravi de revoir le jeune chevalier, qui connait un peu le trajet et un peu plus encore les lieux. Et quand Aldir a signalé à Renaud que la Dame était rentrée intacte de Diantra, son Duc lui a répondu qu'il tenait à ce qu'Aldir l'accompagne jusqu'à Fernel et rejoigne sa délégation. Et dans l'esprit du chevalier, cela s'est agité. "Mauvaise idée, chef, vous allez frôlé l'incident diplomatique. Je déteste Fernel, le temps y est dégueulasse, mes neveux me manquent et la Seigneure des lieux ne peut pas me blairer parce que je ne sais pas mentir". Et de toute cette agitation mentale n'est sortie qu'une phrase, accompagnée d'un signe de respect.

- Vos désirs sont des ordres, votre Altesse !

S'il n'a pas demandé pourquoi le Duc allait voir une châtelaine pour la simple raison que cela ne le regardait pas et qu'il sait où est sa place, Aldir aura quand même reçu l'information. Le Duc, lors du mariage royal nain, avait discuté d'un projet avec le Roi nain : Bâtir un port en Erac avec l'aide de la technologie naine. Vu les incidents récents et qui ont failli conduire à une guerre, l'aide de l'ambassadrice serait un atout précieux pour mener à bien cet objectif qui pourrait enrichir les terres eraçonnes et faciliter le commerce avec l'extérieur. La mission est réellement de première importance. Pour dire simplement les choses, Aldir serait ravi d'en faire partie s'il ne devait retrouver Fernel et sa Dame. Et en prime, faisant partie de la délégation noble puisque chevalier, cette fois, il devra dormir au château.

L'arrivée à Fernel est conforme à l'idée qu'Aldir s'en fait désormais. L'hiver approche, il y fait froid. Les brumes laissent penser que la cité et les monts d'or voisins ne font qu'un. L'aspect fantomatique des fortifications donnent à l'ensemble un côté un peu sinistre. Et histoire de se faire aussi discret que possible, Aldir s'est mis en retrait. Le héros, la légende, l'homme que tout fernelois rêve de voir, c'est le duc Renaud d'Erac. Vient ensuite sa suite, avec les nobles qui l'accompagnent. Lui, le frais chevalier, vient à la fin de cette suite. Et enfin, les soldats de l'Ordre, prestigieux. Qui remarquera l'archer aux cheveux blancs, même s'il était ici il y a deux ennéades à peine. Il espère : Personne ! Et si on l'interroge, il répondra simplement que le Duc lui a donné l'ordre de le suivre : ce qui est vrai ! Et on ne discute pas l'ordre d'un Duc, surtout s'il est comme vous : eraçon.

Que les dieux le pardonnent, mais à cet instant précis, il aimerait disparaître. Et même Natik est silencieuse, elle sent que ça n'est vraiment pas le moment de se faire remarquer. Diplomatiquement, elle a plus d'instinct que son maître, et c'est tant mieux.
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeMer 23 Fév 2022 - 12:36

En route pour Fernel, Renaud avait croisé Aldir, qu'il avait envoyé auprès de la dame de Fernel afin de la ramener chez elle, isolée qu'elle était après avoir renvoyée tous ses hommes chez elle avant de partir pour le Zagarzorn. Le frère d'Ernest était jeune, et c'était un archer, et non un soldat lourdement armuré comme la plupart des chevaliers éraçons, il aurait donc dénoté au sein de la troupe s'il ne s'était pas mis du côté des nobles, vêtus plus richement et non en armure complète. Le Duc avait demandé un compte rendu de mission et il avait ressentit quelque chose quand au récit qu'il entendit. Il ne savait pas pourquoi, parce que cela n'avait pas été dit explicitement, mais il sentait qu'il s'était passé quelque chose, peut être une sorte d'agacement, ou un détachement volontaire. Enfin, il n'entendit pas de protestation, ni parler d'un éventuel problème entre Fernel et Erac, il s’abstint donc de questionner plus longuement le jeune homme qui semble tout de même fatigué.

Renaud lui a demandé de faire demi tour et de continuer la route avec eux, le ramenant de facto à Fernel, mais il l'apprécie. Les deux hommes ne sont pas des amis, ayant dix ans d'écart, mais il le connait de part son ami, le frère d'Aldir, Ernest, son conseiller de confiance, qui lui parle assez souvent de son frère quand il évoque sa famille. Il l'a aussi déjà vu à plusieurs reprises lors de ses visites au castel familial. Chemin faisant, et afin de ne pas amener des rumeurs, il ne le favorise pas au sein du groupe, mais comme les autres, il se porte à sa rencontre lors de la longue route, les chevaux cotes à cotes, afin de converser et d'apprendre à le connaitre un peu plus.

Arrivés enfin à Fernel, Aldir n'est plus présent en tant que chevalier ou garde, mais bien comme noble, ce qui lui donne un autre statut que celui qui était le sien lors de sa première visite. De fait, il a une chambre dans le couloir ou le Duc loge. Après avoir pris le bain qu'il avait demandé, et avoir enfilé des vêtements plus simple, du moins pour un Duc, il demanda qu'on lui amène le jeune homme. Ils avaient déjà parlé, mais il voulait se rafraichir la mémoire, et quand on frappa et qu'Aldir entra, il lui fit signe de venir s'assoir la ou deux fauteuils étaient face à face, devant une cheminée qui ronflait, réchauffant la pièce

"Asseyez vous Aldir"

Lui même s'installa confortablement face à l’âtre. Il avait déjà discuté longuement avec le jeune noble, mais il souhaitait ne rien laisser au hasard

"Dites moi, je sais que nous en avons déjà parlé, mais si vous pouviez me redire les particularités que vous avez relevé, que je ne fasse pas d'impairs, cela me sera profitable"

Renaud ne voulait en effet pas faire une bêtise, il apprécierait d'en mettre plein la vue à Louise, ce qui l'aiderait s'il avait le nom d'un ou deux de ses hommes d'importances, ou quelque chose de propre à Fernel. Il souhaitait aussi parler d'autre chose avec Aldir, de quelque chose qu'il avait conversé avec Ernest, mais cela viendrait ensuite.
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Aldir de Rochefouchart
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeVen 25 Fév 2022 - 21:11


D'ordinaire, Aldir aurait jeté un oeil sur la population féminine présente, pour voir si l'une d'elle le regarde avec intérêt, voire appétit. D'autres parmi la délégation ducale ont déjà tenté de jouer les séducteurs, particulièrement la garde ducale. Mais pas Aldir. Il a pris place dans sa chambre et s'est allongé sur son lit, Natik faisant de même au pied du lit. Il a pris l'option de ne pas se faire remarquer, d'être aussi discret que possible et de se faire oublier de tous. Il ignore combien de temps durera cette visite et prendra son mal en patience. La patience est une vertu qu'il possède. Quand on joue à l'éclaireur, parfois il faut rester planqué des heures, dans l'immobilisme, le silence et la solitude. Le faire dans une chambre de noble d'un château d'une seigneurie est plus simple que de le faire en forêt dans un arbre.

Mais il faut croire que Fernel est maudite pour notre chevalier, car c'est à ce moment qu'un domestique, eut-ce été une jolie domestique que cela n'aurait rien changé, l'informe que le Duc en personne le convoque dans sa chambre. Le temps d'ajuster sa tenue, d'indiquer à Natik qu'elle doit rester dans la chambre et il rejoint Renaud d'Erac, qu'il salue avant de prendre une pose militaire, dos droit, bras croisé dans le dos, la position dite "Au repos", attendant les ordres. Et celui qui tombe est inattendu : il doit s'asseoir. Ce qui augure soit d'une engueulade, fort possible si la Fernel s'est plainte de lui, soit d'une discussion, ce qui est pire qu'une engueulade si cela vire à la diplomatie. Commettre un impair dans une seigneurie éloignée, c'est pas top mais ça n'impacte pas trop la vie du chevalier, le commettre face au Duc qui est son supérieur est le pire cas de figure qui soit, si on excepte le Roi, évidemment. Mais comme pour l'heure il n'y a plus vraiment de roi... Autant s'asseoir.

- Vous êtes Duc et je doute qu'un Duc ait récemment mis les pieds à Fernel, le duc de Serramire inclus. Votre présence seule est un hommage pour Fernel. Mais si vous estimez avoir besoin d'impressionner plus encore pour obtenir le soutien de la Dame de Fernel auprès des nains...

Aldir réfléchit, se doute qu'il va dire des évidences, mais se lance :

- La première chose à faire sera de visiter leurs écuries. Dans l'ensemble de la péninsule, on considère que les meilleurs chevaux sont soit d'Erac, soit de Fernel. J'ai pu observer les fernelois, ils sont magnifiques et n'ont rien à nous envier. Cela sera très agréablement perçu que l'Altesse qui dirige l'autre pays des chevaux reconnaisse la valeur des chevaux d'ici. Si en prime vous vous y connaissez en chevaux, la dame sera ravie. Lorsque je lui ai parlé du couple de palefreniers que nous avons à Rochefouchart et qui soignent nos chevaux, dame Louise de Fernel m'a semblé plus qu'intéressée. Les chevaux semblent être une de ses passions. Même s'il m'est souvent difficile de cerner le réel intérêt de la réponse polie, n'ayant pas hérité du talent d'Ernest sur ce plan.

Il lui paraissait important de le rappeler une fois encore. Il est le frère de, il n'est pas Ernest. Il a d'autres talents que son aîné, mais pas celui-là.

- Plus pointu, lors de mes pérégrinations en ville, j'ai entendu parler d'une fleur qui ne pousse qu'en hiver, la carmine, dont les essences servent à la fabrication de savons et d'huiles parfumées. Cela est rare, donc forcément précieux. J'ignore si ça peut être utile. J'ai eu l'occasion de visiter leurs chenaies et c'est réellement impressionnant. Nous avons nos pommiers sauvages en Erac, et je pense qu'ils exploitent leurs chênes de la même façon. Moi, je n'y connais rien dans le domaine, mais j'imagine que le partage d'informations sur la gestion de la flore locale vaudra son pesant d'or. Les artisans m'ont paru compétents et les chênes fernelois sont une source de fierté locale.

Il se gratte la tête, cherchant à savoir si un autre point paraît intéressant à soulever sans mettre en avant ses impairs. Côté gastronomie, si on mange bien ici, il n'a rien relevé de remarquable, la chasse n'est pas un loisir particulièrement prisé, il n'est pas certain d'avoir vu un temple à Fernel mais il n'avait pas de raison d'en chercher un, et...

- Bon sang je suis idiot. Ils ont un maître d'armes de qualité ici à Fernel. Pour preuve, Ernest a voulu l'engager pour qu'il me forme et je l'ai vu à l'oeuvre. Enguerrand qu'il se prénomme. Je pense que vous vous ferez un solide allié si vous demandiez à la dame l'autorisation de pouvoir vous entraîner avec cet Enguerrand.

Bon, il y a un port en jeu, autant donner la dernière information aussi.

- Même si je doute qu'elle aborde le sujet avec vous, si la Dame de Fernel vous parle d'armes ou d'armures, acquiescez et soyez d'accord avec elle. Elle ne cherche pas à échanger sur le sujet mais à être approuvée. J'ai commis l'erreur d'émettre une opinion personnelle sur le port des armures lourdes et c'est comme si l'hiver était entré dans la pièce. Elle est restée d'une correction exemplaire et il m'a fallu du temps pour comprendre que ma réponse lui avait déplu. Evitez donc aussi de parler de moi...

Il hausse les épaules de dépit, cherchant une dernière information utile, puis la trouve.

- Ah, et sa cuisinière est un peu acariâtre.

C'est le moment pour lui de retrouver le silence. Il s'attend à une sanction, mais on ne pourra pas lui reprocher une rétention d'information.
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeMar 22 Mar 2022 - 11:54

Aldir se met en devoir de répondre au Duc et de l'informer sur la châtellenie de Fernel. Renaud sait déjà plusieurs choses, comme le fait que Louise aime les chevaux, par contre, il ne savait pas qu'ils étaient aussi réputé que cela, il range cette information dans son cerveau. Il écoute et il enregistre, une fleur et une gestion très stricte, il faudra qu'il s'y rende avec un conseiller qui comprendra sans doute mieux que lui ce qu'il se dira lors de cet entretien. Ce n'est pas que le Duc est inculte, loin de la, mais comme déjà dit, il n'a pas été formé pour être l'héritier, et il a donc des lacunes, tout autant que certaines réticences parce que ce n'est pas ce qu'il recherche en priorité. L'avantage d'être aussi haut dans la noblesse, c'est d'avoir plus de gens autour de soit, et si l'on trouve ceux qui ont les bonnes compétences, en parvenant à éviter les obligations politiques qui amènent des abrutis congénitaux, alors cela permet d'avoir de bons résultats sans avoir à posséder les compétences soit même. Le frère d'Ernest lui livre des informations précieuses

"Je vous remercie bien, tout cela va grandement me servir. Ainsi même le Duc de Serramire ne se déplace pas, tant mieux si cela permet de faire plus forte impression encore, c'est triste de ne pas voir son seigneur ligue, mais si cela nous sert, tant mieux."

Si les gens s'intéressent à sa prestance et juste sa présence, cela permet d'éviter les bourdes à vouloir trop en faire. Il faut savoir doser afin de conserver ce côté splendeur.

"Ils ont un maitre d'arme aussi réputé dans un coin aussi reculé ?" non pas que le Duc se moque et Fernel, mais s'il est aussi talentueux qu'Aldir le dit, l'homme pourrait avoir du travail avec un noble bien plus titré, et une rente bien plus conséquente. Sans doute encore un talent de la Dame de Fernel à s'entourer de par sa bienveillance "j'espère réussir à rivaliser avec lui suffisamment longtemps s'il décide de répondre favorablement à une demande de duel, vous me mettez la pression"

Et Renaud de partir dans un rire franc suite à sa boutade. Le Duc n'aime pas la guerre, elle lui fait même peur, mais son patrimoine éraçon l'a obligé à un entrainement rigoureux et même s'il ne peut se targuer d'être le meilleur bretteur qu'il soit, il se débrouille fort bien, éduqué dans cet art à la hauteur de son statut. Il devrait donc pouvoir lutter, ou du moins faire une impression favorable. Il est surpris lorsque le chevalier lui explique le désaccord qu'il avait eut avec Louise, il n'avait encore jamais vu la belle sous un jour ou ils n'étaient pas en accord sur un sujet, alors entendre dire qu'elle était têtue était drôle, ajoutant à son rire, tout en espérant que ce ne soit pas plus. Il fallait savoir défendre ses positions, mais sans devenir exaspérant en n'écoutant pas les arguments contraire

"Je prends bonne note de ne pas parler d'armure, ou d'aller dans son sens, merci encore pour votre temps et vos informations. Nous avons la chance d'avoir beaucoup d'amures lourdes à Erac, cela pourra aussi être un atout que notre culture guerrière."

Il avait assez rit, ne voulant pas donner l'impression qu'il se moquait du jeune homme, ce qui n'était absolument pas le cas, il se retient donc quand celui-ci parle de la cuisinière

"Tant qu'elle sert de bons plats, cela m'ira, je ne pense pas converser longuement avec elle"

Il ne peut se défaire tout de même d'un sourire. Renaud décida de passer à autre chose

"Dites moi Aldir, j'aimerais discuter d'autres choses avec vous que de Fernel. Vous grandissez, et je me demandais comment vous voyez votre avenir ? Quelles sont vos ambitions ?"

Le pauvre avait un sacré fardeau à porter avec un frère qui était parvenu à se hisser au plus proche d'un Duc, il ne fallait pas que cette ombre l'engloutisse et le dévore.

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Aldir de Rochefouchart
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeVen 25 Mar 2022 - 19:44


- Après, votre Altesse, j'ignorais que j'étais là en tant qu'espion. Je vous parle de vagues observations et de bruits de couloir concernant le duc de Serramire. Possible que la personne qui a lâché l'information n'aime pas ce Duc et que ce dernier soit venu à Fernel l'année précédente, allez savoir. J'étais plus inquiet pour mon chien et mon inactivité que pour la politique locale. Et mon regard est plus naturellement attiré par la qualité des armes, des montures, l'organisation des défenses ou la difficulté à prendre cette place forte, des éléments que mes talents d'éclaireur analysent plus aisément, même au repos. Et leurs armes ont été remises à neuf récemment.

Ordre avait donc été donné de prévenir une invasion naine. Le principe du "Si tu veux la paix, prépare la guerre". Rien de choquant, les ordres étaient les mêmes à Rochefouchart. Mais la conversation dévie sur le maître d'armes fernelois et là, Aldir regrette d'avoir été mal compris.

- Altesse, j'ai parlé d'un entraînement et non d'un duel. Vous êtes formé au commandement, lui au combat. Et si rien n'interdit qu'un grand commandant soit un bon combattant et inversément, voire parfois meilleur, votre titre imposera à tous l'image du commandant avant celle du combattant. En lui demandant un entraînement, vous lui reconnaissez son titre de combattant et vous lui faites un grand honneur. En réclamant un duel, vous réclamez d'être reconnu comme combattant et vous n'honorez que vous. Je ne suis pas doué en diplomatie, mais cela, je le sais. Parce que je suis un combattant, et Ernest un commandant.

Il affiche un grand sourire victorieux.

- Par contre, je ne suis pas encore un maître d'armes. Déjà parce que je n'ai pas la patience. Et je n'ai pas l'art d'encourager ou d'aller dans le sens attendu par la personne parce que c'est ce qu'elle veut entendre et non la réalité. C'est à la fois ma force et ma faiblesse. Mais si vous voulez honorer Fernel et son maître d'armes, c'est un entraînement qu'il faudra demander. Et s'il vous impressionne autant qu'il m'a impressionné, terminer l'entraînement par un "je paierai cher pour vous voir affronter Robert d'Orfe" serait le bienvenu.

Le seigneur d'Orfe, mentor d'Aldir, est connu pour être le meilleur combattant eraçon. Et si Aldir ne voit rien à redire sur les armures lourdes, il ne peut s'empêcher de réagir quand le duc aborde le cas de la cuisinière.

- Si la cuisinière, en plus d'être acariâtre, était mauvaise cuisinière, elle serait déjà renvoyée dans ses pénates. Oui, ses plats sont bons. Possible aussi qu'elle se montre agréable avec vous. Je suis un vague jeune cavalier venu de loin, car je n'ai pas revendiqué ici mon statut de chevalier, étant invité par la Dame. Mais vous, vous êtes duc, j'ose espérer qu'elle souhaitera éviter un impair avec vous. Ou qu'elle vous souhaitera à minima un bon appétit.

On peut toujours rêver. Mais la dernière question du Duc surprend Aldir.

- Mon avenir ? Mes ambitions ? Mais qu'est-ce

que ça peut vous foutre, aurait-il volontiers ajouté s'il n'avait pas eu le réflexe de se taire.

- Pardonnez, votre Altesse, mais cette question me surprend d'autant plus que je ne me la suis pas posée. Je vis au jour le jour et j'ai l'impression que ça me convient bien. Mes seules ambitions pour l'heure sont de retourner à Rochefouchart retrouver les miens. J'ai beaucoup d'affection pour mes neveux, beaucoup d'admiration pour mon frangin et j'ai l'impression d'être un soutien. Cela me suffit largement. Avant, mon ambition était de ne pas être l'héritier Rochefouchart. Maintenant que je ne le suis plus, c'est aider Ernest, puis Podrick si les dieux me permettent de survivre à mon frère. Par rapport à notre différence d'âge, il est possible que je lui survive. Par rapport à nos modes de vie, c'est moins sûr. Une estafette ou un éclaireur s'expose plus qu'un officier. Nous verrons bien.

Aldir sourit. Pas de grandes ambitions, pas de projections dans un avenir lointain. Vivre au jour le jour, revoir ses terres, les siens. Et il se fend d'une confidence étonnante.

- Avant de devenir l'écuyer de la brute d'Erac, j'ignorais que j'aimais autant mes terres. J'y suis lié, viscéralement. J'ai un endroit où j'ai envie de retourner, et pour l'heure cela me suffit amplement. Je n'ai pas besoin de plus. Possible que mon discours change dans un an, les choses vont tellement vite. Il y a un an, je voulais qu'on célèbre mon nom. Là, j'ai envie d'entendre rire mon neveu.
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeJeu 31 Mar 2022 - 11:18

Renaud fronce les sourcils aux premiers mots du jeune homme, il est évident qu'il s'est mal exprimé

"Vous n'étiez certes pas la en tant qu'espion, la n'était pas votre rôle, ni votre formation. Cela n'empêche que ce que vous avez vu me sera sans nul doute utile"

Et le malentendu continue alors que c'est lui même qui avait mal compris, ou mal interprété ce qu'Aldir lui avait dit. Le Duc sourit

"Certes oui, un entrainement, je suis navré, il faut dire qu'à Erac, tout dévie tellement vite vers le duel..."

Le duché était connu pour l'honneur exacerbé de ses habitants et l'esprit de chevalerie qui entoure leur culture. Il est donc assez naturel de penser tout de suite à un duel. La diatribe de son vis à vis excelle pour expliquer au Duc qu'il peut aisément justifier s'il avait décidé de faire un duel et qu'il perdait. Erac n'était pas habitué pour autant à laisser ses Seigneurs en retrait, mais son statut le permettait logiquement

"Votre conseil est avisé, j'en prends bonne note. J'espère que cela ne mettra pas notre pauvre Robert en porte à faux si ce maitre d'arme se décide à venir visiter notre beau duché"

Et Renaud de s'esclaffer de sa boutade et de penser à celui qui lui a enseigné l'art du combat, rude comme il était et à se faire obéir. Renaud n'avait pas été un mauvais élève, pour sur qu'il tiendrait la dragée haute faute à de nombreux bretteur, mais il n'était pas non plus dans les meilleurs. juste son niveau est bon, grâce à l'enseignement que son titre lui a valu.

"Encourager et aller dans le sens de son Seigneur sont deux choses différentes. Je n'attendrais pas que mon maitre d'arme dise ce que je veux entendre, et ce n'est absolument pas ce qu'il fait par ailleurs. Au contraire, il lui plait à me taper les fesses et les épaules du plat de sa lame ou de me la mettre au niveau du cou pour bien montrer mes lacunes, et m'inciter à les combler."

Il n'était plus temps de parler de la cuisinière, c'était annexe et le Duc écoutait le jeune homme parler de ses ambitions. Et il s'avéra rapidement qu'en fait, il n'y avait pas réfléchit, et qu'il n'avait guère d'idée, semblant préférer vivre au jour le jour. C'était rare pour un noble qui souvent, avait une lige toute tracée par ses parents. Renaud prit un air amical, et un brin paternaliste, sans vouloir vexer son vis à vis

"Vivre au jour le jour est une chose aisé, mais vous ne pourrez pas toujours le faire, vous le savez. Vous êtes encore fort jeune et je vous comprends, il est plus facile de faire ainsi."

Il ne fit pas la morale à Aldir sur le fait de vivre au crochet de son frère, et de l'importance d'être indépendant. Comme dit, il était encore jeune, et beaucoup de jeunes gens de son âges étaient encore au sein de la demeure familial, pourquoi est ce que lui ferait exception ? peut être parce qu'on attendait plus d'un ami qui s'était hissé aussi haut. Et voila donc Renaud à expliquer une de ses idées

"Vous savez, l'indépendance à ses bons côtés, l'on ne répond qu'à nos seuls actes, et ne plus répondre à une autorité, du moins autre que celle de son Seigneur ligue si celui-ci demande quelque chose. Vous n'êtes pas sans savoir que l'invasion des gobelins à fait de gros dégâts dans les montagnes, et par conséquents à nos frontière puisque ce sont les montagnes qui forment celles d'Erac. Il y a plusieurs petites seigneuries qui ont perdu leur Seigneur sans descendance, et en attente d'être remises en état par le prochain."

Renaud amenait la conversation la ou il voulait concernant Aldir, il se demandait si le jeune homme verrait l'opportunité et s'il s'en emparerait

"Etant justement sur nos frontières, il faut quelqu'un de confiance. La taille modeste de certaines pourraient amener un défi et une mise en bouche, et quoi de mieux qu'un éclaireur pour avoir des informations ?"

L'offre était faite, et n'était pas voilée du tout. Il venait de dire clairement qu'il désirait qu'Aldir devienne châtelain, et que sa formation serve
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeVen 1 Avr 2022 - 10:23


Aldir a un sourire quand le Duc imagine la réaction de la Brute d'Erac s'il devait ferrailler contre le maître d'armes fernelois.

- Connaissant Robert, il sera ravi qu'on lui oppose un adversaire de valeur. C'est s'il devait être vaincu que ça deviendrait épique. Et là, en toute franchise, j'espère être très loin, surtout s'il sait que j'ai suggéré l'idée.

L'explication quant aux maîtres d'armes, Aldir la comprend d'autant plus qu'il en a eu par paquets, lui aussi, son frère souhaitant l'armer au mieux pour affronter les champs de bataille, puisque telle était l'ambition d'Aldir dès tout petit.

- C'est vrai, votre Altesse, mais si votre ambition est de combattre armuré et au milieu de vos hommes, si votre entraînement se fait en mode duel et sans armure, je me permettrai de vous faire sentir le ridicule de la chose. L'armure protège, certes, mais elle alourdit, elle ralentit les mouvements, sauf pour les forces de la nature du style de Robert, elle permet moins les longues passes d'armes et les esquives. C'est une autre forme de combat. L'entraînement sans armure n'est pas dénué d'intérêt car on n'a pas toujours le temps d'aller enfiler une armure pour se battre mais il faut être conséquent. De toute façon, moi, c'est l'arc court et les dagues, la question ne se pose pas.

Quand la conversation dévie sur ses ambitions personnelles, et même s'il est convaincu que le Duc ne cherche pas à lui faire la morale, Aldir trouve le ton du Duc paternaliste et offensant. Oh, il a appris à cacher ses émotions et à conserver une attitude impassible, mais divers détails doivent être perceptibles pour les vrais diplomates. Le fait qu'il bloque sa respiration puis inspire profondément pour tenter de garder son calme, le regard qui reste fixe, les doigts crispés. Mais sa formation comme chevalier lui a permis, quand même, de laisser son suzerain lige aller au bout de son idée, et de voir ce qui lui est proposé sous deux angles. Le premier, il veut séparer les frangins rochefouchart, ce qu'il pourrait vivre comme une déclaration de guerre si le Duc n'était pas le suzerain des deux. Le second, il lui offre une sacrée promotion, passant d'un coup de chevalier à châtelain, sans passer par noble sans terre. Et une promotion n'est pas "forcément" une punition. Mais quand ça n'est visiblement pas demandé par le promu qui est heureux là où il est, c'est... bizarre.

- C'est un ordre ?

Si ordre lui est donné et est donné à son frère d'envoyer Aldir prendre possession d'une place forte montagneuse, Aldir n'aura rien à redire. Le monde tourne ainsi. Il fera au mieux et tant pis pour la population qu'il aura sous ses ordres. Il pourra toujours négocier des gens compétents pour l'aider dans sa tâche. D'abord une tenancière douée de maison close qui saura amener quelques donzelles professionnelles. Car cela aide la soldatesque à accepter d'être recrutée, vivre sur place et jouer les héros. En trois viendront des artisans, et suivant la topographie des lieux, il verra s'il vaut mieux un bon menuisier, un bon forgeron ou un bon chevrier. Et enfin, il sera temps d'y installer un prêtre intelligent et enfin un noble pour diriger le lieu. Dans cet ordre.

- ... !

Cette arme dont dispose les commandants et qui fait qu'ils peuvent garder silence pour obliger les autres à parler est éreintante. Pour faire parler les gens, Aldir n'a que la gifle, style "Tu parles volontairement ou je te fais souffrir et tu chanteras", et ça ne marche pas avec ses chefs ou ses supérieurs hiérarchiques. Bon, il doit jouer ses cartes.

- Je ne suis pas indépendant, je suis aux ordres des seigneurs de Rochefouchart. J'obéis à mon frère et à son épouse, bientôt aussi à leurs enfants. Je les écoute, je les conseille quand j'estime être dans mon domaine de compétence et nous nous complétons bien. Etre le bras droit, l'homme de confiance, le garde du corps du Capitaine de l'Ordre du Merle, niveau prestige, il y a pire. Je suis respecté sur nos terres, pas uniquement parce que je suis le frère de, mais aussi parce que j'ai aidé au combat, j'ai conseillé utilement, j'ai été formé par Robert d'Orfe, j'ai fait mes preuves comme chasseur de brigands, tueur de gobelins, éclaireur et estafette. Dans le duo que je forme avec mon frère, il est la tête, moi les muscles. Notre duo fonctionne bien et c'est pour cela que je suis ravi de ma situation actuelle et que je n'ai aucune envie d'en changer.

Son aîné est un surdoué en diplomatie, négociations, commerce. Lors de la dernière grande guerre, celle contre Nimmio, il a fait ses preuves comme intendant, c'est un atout précieux. Si en prime il peut se décharger des missions de combat en sachant que son frère maîtrise ses domaines, il sera plus tranquille et plus efficace encore dans son domaine. Et l'inverse est vrai, Aldir, sachant que l'intendance suit et que via la négociation, les hommes qu'il sacrifiera ne le seront pas en vain, il pourra combattre et diriger l'esprit libre, sans craindre que ses archers soient sans flèche, ses soldats mal nourris ou ses chevaux mal protégés. Et ils peuvent se scinder différemment. Quand Ernest est appelé en mission, il laisse son frère à Rochefouchart et sait que ce dernier protégera le domaine comme s'il était le sien. Et si, comme aujourd'hui, c'est Aldir qui est en mission, Ernest peut rester auprès de son épouse. Un duo pareil ne se scinde pas, d'autant que chacun est gagnant dans l'affaire.

- Qu'un éclaireur puisse être utile sur les frontières montagneuses, je le conçois, mais être seigneur, ça n'est pas que ça. C'est rendre justice, c'est être attentif aux doléances du peuple, du clergé, des artisans. C'est faire fructifier le lieu, le protéger, prospecter pour le faire évoluer, innover. Je serai probablement bon pour ce qui est organisation des défenses, mais pour le reste, je serai un seigneur lamentable. Ils ont tenté de me former, mais je n'y entends rien. Les dieux m'ont donné des atouts qui ont trait au combat. Comme ils sont juste, ils m'ont retiré d'autres compétences, la diplomatie et la gestion. Je ne voudrai pas être soldat dans un domaine que je dirige, votre Altesse. Ce serait un non sens. J'ai trop conscience de mes forces et de mes limites.

Bon, cela ne rassurera pas le Duc quant aux problèmes qu'il peut connaître aux frontières, autant suggérer des pistes.

- Ces places fortes qui n'ont pas de successeurs, sont voisines d'autres seigneuries, parmi lesquelles se trouvent certainement des seigneurs qui vous ont donné satisfaction. Pourquoi ne pas les joindre territorialement à ces seigneuries en question ? La récompense sera vécue positivement par ces seigneurs. Et vous pourrez leur suggérer de placer là qui un frère, qui un fils, qui un neveu, qui son successeur, voire un bâtard méritant que le seigneur allié supervisera. Puis cela sera mieux perçu, je pense, qu'un seigneur montagnard voisin vienne, plutôt qu'un maritime devienne seigneur montagnard. Et si vous ou mon frère pensez qu'il serait bienvenu qu'un chevalier éclaireur vienne former quelques hommes à cet art, ce sera un honneur si j'étais désigné, le temps de cette mission. Je n'ai pas les talents requis pour être un châtelain.

Bref, si c'est un ordre, cette promotion sera vécue comme une punition pour Aldir et il a argumenté à suffisance pourquoi. S'il a le choix, la fin de non-recevoir est tout aussi claire. Le gaillard est atypique, il ne combat pas en armure, il préfère les dagues aux glaives et utilise l'arc court là où l'arc long est plus souvent utilisé. Il vient encore de démontrer qu'il restait atypique, puisque pour lui une promotion serait une punition. Il aime trop ses terres et sa famille et estime qu'avec Ernest il forme un duo fantastique. Être dans l'ombre ne le dérange plus. Être châtelain ne l'amusera pas, et pour Aldir, le plaisir fait tout.
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeJeu 28 Avr 2022 - 11:00


Les deux hommes s'amusent à imaginer Robert affronter le maitre d'arme de Fernel, et les conséquences en cas de défaite. Puis Aldir d'expliquer certaines choses sur les armures qui sont on ne peut plus cohérentes

"Il va de soit que l'entrainement doit être adapté comme vous le dites. J'en ai autant sans armure qu'avec, et aussi monté pour être complet. Quand à une armure pour un éclaireur, c'est une hérésie, d'autant plus que vous avez besoin de rapidité et de discrétion pour exercer votre art."

Il va de soit qu'une armure, ce n'est pas ce qu'il y a de moins bruyant, et l'encombrement que cela implique serait bien plus un handicap qu'un atout pour un éclaireur.

La réaction du jeune homme quand à la proposition de diriger une Seigneurie laisse Renaud sans voix. Il ne s'attendait certes pas à un refus, alors que tant de chevaliers et nobles veulent gagner une terre ou renforcer celle qu'ils détiennent déjà. Mais plus qu'un refus, il se lance dans un monologue, profitant de la perplexité du Duc, expliquant à Renaud son rôle au sein de la famille de son frère, avant de partir sur d'autres explications sur le rôle d'un suzerain, pour enfin avouer qu'il n'entendait rien dans la tâche qui lui était proposé. Etant Duc, et ami d'Ernest, il savait déjà tout ce qu'il entendait, mais Aldir ne s'arrêta pas la, donnant une leçon pour trouver à qui donner les terres. Renaud ne savait pas s'il était amusé, dubitatif, agacé, ou un peu des trois. S'étant repris, il leva les deux mains devant lui en signe d'apaisement

"Paix Aldir !"

Il laissa un petit temps pour que le jeune homme reprenne ses esprits après tout ce qu'il avait dit, et pour laisser la tension redescendre

"Ce n'est pas un ordre que je vous donne, mais un cadeau en signe de remerciement pour tout ce que votre famille a fait pour moi. J'en ai discuté avec Ernest, et il n'y voyait pas d'inconvénient."

Il ne savait plus si son ami avait accepté parce que cela venait de son Duc, ou s'il voyait d'un bon œil que son frère évolue, ni s'il préférait le garder à ses côtés.

"Vous savez, Erac à des montagnes qui touchent l'océan d'Eris. Quand à toutes les gestions que cela implique, j'en ai bien conscience je vous l'assure" dit il avec un sourire en pensant à tout ce qui pesait sur ses épaules "mais ce que je vous propose est surtout composé d'une place forte avec garnison. Le clergé et la populace se résume à un petit temple et quelques chaumières, rien d'extravaguant ou de trop grand, justement. De même, je vous assure que je connais quelques châtelains de villes moyennes qui s'y connaissent bien mal. Soit ils gaspillent leur héritage, soit ils ont la sagesse de trouver des gens pour les seconder dans les tâches ou ils n'entendent rien, parce que comme vous le dites, on ne peut pas être parfait dans tous les domaines. Et ne vous inquiétez pas, j'ai une liste interminable de personnes désireuses de se voir confier une terre."

Renaud avait abaissé ses mains pour les replacer sur les accoudoirs

"Refusez vous toujours mon offre en voyant celle-ci a un niveau bien moindre que vous ne l'imaginiez ? ce n'est pas un ordre mais bien une offre comme je le dis, et je ne m'offenserais pas d'un refus."

Il attendit la réponse du frère de son ami et conseiller avant de passer à un autre sujet, plus léger, comme une discussion amicale, et non formelle

"Mais sinon, dites moi, assouvissez ma curiosité, est ce qu'une dame se languit de vous au pays ? vous devez avoir bien du succès auprès de ces dames avec votre physique"

Sans être attiré par les hommes, il était indéniable qu'Aldir était beau, il devait faire soupier la gente féminine, et Renaud avait toujours été attiré par les histoires de la chair.
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeVen 29 Avr 2022 - 7:04


Le Duc d'Erac ne s'offensera pas d'un refus et cela arrange Aldir, qui ne s'en cache pas.

- Vous savez, Altesse, je suis né combattant, la question ne s'est jamais posée, ni à moi, ni à mon père, de savoir si je pouvais être autre chose, comme prêtre, châtelain ou historien par exemple. Je suis attiré par les armes, les arts guerriers, les stratégies militaires. Dès mes premiers pas, le reste m'indifférait. Et la problématique, quand on sait ce qu'on est, c'est qu'on est conscient aussi de ce qu'on n'est pas. Et je n'ai vraiment aucun don pour la gestion ou la projection sur l'avenir. Je vis au présent et ce sont les gens comme moi qui sont les pires gestionnaires qui soient. Faire des réserves de nourriture pour l'hiver ne me viendrait même pas à l'idée si je ne l'avais pas vu faire. A la limite, je pourrais faire un commandant pas trop mauvais, parce que je suis combattant et que j'ai appris. Je peux former des gens, comprendre des stratégies, prendre des risques et combattre sans craindre la blessure. Pas dans le sens où je ne peux pas être blessé, je peux l'être, je peux être vaincu, mais dans le sens où la blessure ne me fait pas peur. Mais je ne serai pas non plus un bon commandant, parce que des domaines comme l'intendance, où mon frère excelle, restent obscurs pour moi. Pas par manque de volonté, j'ai conscience de l'importance de ces domaines, mais parce que je n'arrive pas à en cerner la logique. Hors du cadre du combat, je suis idiot, et je l'avoue sans honte.

Il fait une grimace puis hausse les épaules.

- J'ai mes qualités, sans fausse modestie. J'ai l'honneur chevillé au corps, au point d'avoir provoqué en duel la Brute d'Erac en personne quand, adolescent, il a laissé entendre devant moi que si Ernest avait peu de pertes dans ses effectifs, c'est parce qu'il agissait en couard. Je suis fidèle, à mon frère et à mon duc. Quand vous me donnez l'ordre de veiller sur celle qui était encore à l'époque à mes yeux une vague châtelaine nordéenne, j'ai vécu la mission comme un honneur et je n'aurais pas hésité une seconde à prendre une flèche pour lui sauver la vie, juste parce que vous aviez estimé la chose comme importante. Je n'ai pas à me poser la question de la pertinence et je ne me la pose pas. Et bien qu'atypique, je suis un bon combattant et je peux tenir des rôles utiles en combat, rôles que tout le monde ne peut pas tenir. Eclaireur ou estafette. Mais dans cette liste, votre Altesse, rien ne me prédispose à gérer un domaine, quel qu'il soit. Mes missions sont souvent solitaires. Mes angoisses adolescentes étaient liées au fait qu'en cas de décès du frangin, j'étais le successeur désigné. Ces angoisses ont disparu quand mon neveu est né. Depuis, je suis en paix, parce que je sais qu'à nouveau mes succès ou mes échecs n'influeront pas sur la vie d'autres gens. Et j'ai besoin de cette tranquillité d'esprit pour être au sommet de mon art, quand je protège une vie, quand je mène un combat ou quand il me faut enquêter ou transmettre une information. Il est possible qu'en acquérant de la maturité, je me sente apte à devenir un châtelain potable ou à pouvoir l'être sans passer des nuits blanches en frissonnant de peur, moi qui n'ai pas frissonné quand Robert m'a vaincu et qu'il allait m'achever. Ma maturité actuelle se limite à savoir reconnaître mes limites et ne pas m'imaginer meilleur que je ne le suis. En ce sens, j'ai grandi ces dernières années.

Refuser actuellement mais ne pas fermer la porte si le duc devait conserver sa lubie lui semble être la voie la plus diplomatique. Et Aldir de se détendre... mais pas longtemps, parce que Renaud vient avec un sujet particulièrement délicat : les femmes.

- Après "Châtelain", le mariage ? J'avoue que ce sujet, Ernest ne l'a jamais abordé avec moi. Faut dire aussi que je reste très discret et vague sur le sujet. Mais si je peux imaginer que le frangin se soit dit que vous pourriez évoquer mon avenir avec moi avec une place forte à protéger, je doute qu'il passe par vous pour aborder le mariage ou mes amours. Le connaissant, il en aurait parlé à son épouse. Donc c'est un sujet qui...

Aldir, ta gueule ! On ne fait pas étalage de ses pensées à voix haute, surtout devant son Altesse. Bon, deux cas de figure. Le Duc est de bonne humeur et aimerait échanger des infos croustillantes comme on le fait entre soldats, soit son veuvage récent lui pèse et...

- Vous avez besoin de conseil pour séduire et comme mon frère est trèèèèèèèèèèès ... euh... sérieux, niveau fidélité, mariage et tout le tralala vous vous dites que son jeune frère doit être plus... frivole ? Le physique, et même le rang, ne font pas tout, même si ça aide. Mais il ne faut pas croire que les femmes n'ont pas les mêmes désirs ou les mêmes besoins que nous, alors si je puis me permettre un conseil, soyez franc et restez vous-même. Si vos attentes et celles de la dame sont compatibles, la nuit pourrait être agréable. Dans le cas contraire, lui mentir lui nuira à elle, à n'en pas douter, mais surtout à vous, car il n'y a aucune joie à voler une chose qu'on aurait pu se voir offrir. Si elle rêve mariage quand vous ne songez qu'à oublier des instants difficiles entre ses bras, renoncez à ses bras.

Il a un sourire franc.

- Je ne cherche pas de relation stable ou sur la durée actuellement, je recherche l'évasion. Et les femmes qui m'attirent sont celles qui ont besoin de s'évader, elles aussi, ou d'une aventure d'une nuit, sans interdit, pour se sentir exister. Alors, je doute qu'une dame se languisse de moi au pays ou ailleurs, car celles qui se languissent espèrent plus qu'un moment sans lendemain, mais j'ai le secret espoir que certaines sourient en songeant à moi. Je me doute que sur ce plan, je suis loin d'être aussi chevaleresque que mon aîné, mais je ne pense pas être malhonnête pour la cause. J'ignore juste ce que les dieux en pensent, et là, c'est avec un peu de honte que j'avoue ne pas avoir osé poser la question à des prêtres, craignant que la réponse ne me satisfasse pas. Il est des combats que je me sens apte à mener, mais si je dois renoncer à ce besoin de plaire à une trop charmante donzelle...

Il fait une grimace indiquant que ça serait difficile. En tout cas, il ne s'attendait pas à une discussion de ce genre quand il a été convoqué. Il s'attendait soit à une engueulade pour avoir manqué de sens diplomatique avec la dame de Fernel, soit à une mission que le Duc pourrait lui confier, d'un basique "Ramenez moi un faisan, Aldir" à une mission secrète quelconque nécessitant ses talents : espionnage, assassinat ou autre. Mais pas à un poste de châtelain et des conseils sur comment séduire une femme.
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeVen 6 Mai 2022 - 10:58

Aldir repart dans un monologue assez long en passant à côté. Renaud dois sans doute avoir du mal à communiquer, il n'est pas clair, ou alors le jeune homme qui lui fait face comprends tout de travers, à voir. Enfin, il a rejeté la proposition pour devenir châtelain, pas certain que l'occasion se représente, ou que Renaud veuille lui reproposer, mais sans nul doute si Aldir se décide et que la demande vient d'Ernest que le Duc trouvera un moyen de concilier tout cela.

Vient alors la question sur une éventuelle conquête ou comme dit avant, le pauvre part sur un mauvais chemin. Renaud voulait en effet tout simplement alimenter la conversation, et absolument pas parler de mariage. Il faut dire que les nobles qui le côtoient ou les membres de l'Ordre du Merle sont souvent on ne peut plus formel, et assez ennuyeux à l'exception de quelques moments. Tout cela sans aucun doute en raison du statut de Renaud. Ce dernier pensait qu'avec Aldir, cela se passerait autrement, mais il semble qu'il n'en soit rien. A croire qu'il est impossible d'avoir une conversation ouverte et légère quand on atteint ce niveau dans la très haute noblesse. Etonnement, cela lui fait penser à Louise ou chaque conversation se passe bien, sans réelle prise de tête. Il semble que malheureusement cela se reproduise avec le jeune homme. Renaud l'écoute et intérieurement il sourit sans le montrer. Si le pauvre savait toutes les femmes qui avaient partagé la couche du Duc, avant sa nomination, il ne parlerait pas de la même façon. Ceux a le savoir n'étaient qu'une poignée et de celle qui se compte sur les doigts d'une main.

"Si comme vous le dites, vous ne mentez pas sur vos intentions, et qu'elles sont partagées par la demoiselle, je ne vois pas en quoi les Dieux s'offusqueraient. Il n'y a pas de mal à se faire du bien tant que cela ne nuit pas à l'autre."

Cela était limite un partit pris pour Arcam, Dieu très mal vu en péninsule, mais jusqu'à la mort de Neyrelles, Renaud n'avait jamais été un dévot de Néera, ce qui était en train de changer, ou du moins de s'atténuer suite aux questionnements qui hantaient le Duc.

"Je ne parlais certes pas de mariage, et je vous remercie pour vos conseils. Je n'aurais malheureusement pas trop à les mettre en pratique vu ma position"

L'on ne pouvait pas, ou du moins fallait il que ce soit on ne peut plus discret, flirter avec un large panel de demoiselles quand on était Duc. Enfin flirter pourquoi pas puisqu'un noble de ce prestige, désormais célibataire, était un partit on ne peut plus priser par toutes celles qui pouvaient prétendre à l'épouser. Renaud se rembrunit

"Il faudra que je remarie, mais j'avoue me demander si les arrangements sont si bien vue que cela par la Damedieu ?"

Plus une interrogation à voix haute qu'une réelle question pour Aldir, mais il l'avait entendu tout de même. Il essaya de nouveau de converser plus librement

"Dites moi, bien que ce ne soit pas mon avis, l'arc est une arme que beaucoup considèrent comme peu glorieuse au sein de la chevalerie, et donc plus conventionnelle pour la populace; J'entends bien que c'est plus propice pour un éclaireur, mais qu'est ce qui a attiré dans cet arme pour la préférer à une épée ?"
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeVen 6 Mai 2022 - 12:16

Le Duc ne désapprouve pas l'attitude d'Aldir quant aux femmes, ce qui le surprend un peu. Ce qui le surprend moins, c'est quand Renaud lui avoue qu'il n'aura pas vraiment l'occasion d'appliquer ses bons conseils.

- Cela, je ne le comprends que trop bien, votre Altesse. Déjà en tant que fils de noble, il m'était difficile de percevoir si la donzelle s'intéressait à moi pour mon rang ou pour moi et cela peut être très frustrant. Mais je pouvais me consoler en imaginant séduire une prêtresse ou une noble de plus haut rang. Mais qui est de plus haut rang qu'un Duc dans ce monde ? Cela vous oblige à plus de prudence. J'imagine que par moments, comme moi, vous aimeriez être simple soldat. Mais du haut de mon statut de chevalier, je peux vous rassurer en vous disant qu'être de plus basse extraction ne résoud pas tout. Sur vos ordres, j'ai côtoyé une dame de plus haut rang que moi, notre hôte, et il s'avère qu'elle me déteste. Bien que je n'aie tenté aucune manœuvre pour la séduire, car cela vous aurait nui, que la tentative ait été ou non couronnée de succès.

S'y serait-il risqué s'il n'avait pas été missionné par le Duc ? Sans doute que non. La Dame a des qualités mais pas celles qui lui conviennent. Il l'imagine romantique, malgré ses dehors de guerrière. Et lui n'a pas le profil du prince charmant. Du prince charmeur, sans doute, mais charmant, certainement pas. Et bim, le Duc dévoile ce qui est sans doute la vraie raison de ces interrogations : Il sait qu'il doit se remarier et s'en inquiète un peu, craignant un nouvel arrangement qui déplaise aux dieux. Pourquoi s'en ouvre-t-il à Aldir, plus jeune noble de son escorte ? Sans doute parce qu'il n'a personne d'autre à qui en parler et qu'Aldir est de toute son escorte celui qui est le plus éloigné des règles strictes de la noblesse. Une manière, quelque part, d'avoir l'avis d'une personne neutre. Aldir ignore s'il doit en être inquiet ou flatté. Sans doute un peu des deux.

-  Votre Altesse, nous étions nombreux, moi inclus, à porter grande affection à feue la Duchesse, qui avait d'énormes qualités et a su se fondre dans notre univers pour devenir une pure eraçonne. Son départ m'a affecté. Mais elle vous a donné des enfants et l'urgence de vous remarier est moindre désormais puisqu'en cas de malheur succession il y aura. Puis nous sommes en paix actuellement et rien ne vous oblige à prendre épouse pour renforcer une alliance ou éviter une guerre avec un ennemi. J'imagine que le meilleur mariage politique serait d'épouser la Baronne Alcyne de Hautval. Je ne l'ai rencontrée qu'à une reprise, c'est une belle personne. Dans le sens qu'elle a une belle personnalité. Même si elle a l'âge d'être épousée, elle reste encore trop enfant à mes yeux. Il faudrait attendre un an ou deux, histoire que sa personnalité s'affirme, pour voir si elle pourrait vous convenir et ce délai me semble raisonnable. Mais vous avez la chance, actuellement, de ne pas trop devoir songer à un mariage arrangé et de pouvoir penser un peu à vous. Pourquoi ne pas épouser une femme qui vous plaise, après tout ? Cela surprendrait, dans votre monde, mais ça aurait un petit accent de modernité qui pourrait plaire par chez nous. Mais ça posera des problèmes par la suite aussi, à n'en point douter. Déjà quand il faudra marier la hautval. Je suis satisfait de ne pas avoir à résoudre cette problématique, je ne puis émettre qu'un avis, non autorisé, et souvent pire que bon car je n'ai aucun sens diplomatique. Mais comme vous soulevez la question, je suis obligé d'émettre un avis.

La question suivante est plus privée. Le Duc lui demande pourquoi Aldir s'est trouvé attiré par l'arc. C'est une question pertinente, que beaucoup se posent, mais à son Duc il doit y répondre.

- Altesse, je sais que je passe pour un original parfois et l'on pourrait penser que j'ai opté pour l'arc par défi, dans mon adolescence, juste pour faire bisquer les autres. Et je vous avoue que j'aimerais que ça soit ça. Mais mon père puis mon frère m'ont permis de goûter à toutes les armes et si je n'étais pas mauvais avec certaines : l'épée à une main et l'espadon particulièrement. Mais juste "pas mauvais". La dague a été une révélation. Comme arme de lancer ou pour combattre, elle m'est très utile car je reste pour l'adversaire un combattant déroutant. Plus il porte d'armure lourde et plus il est lent et avec mon sens de l'esquive et de la furtivité, je peux m'en approcher assez que pour lui nuire au travers des interstices de son armure. Ce que je perds en allonge, je le gagne en vitesse et précision. Mais l'arc... Je suis d'une famille de guerrier. Mon grand-père, mon père, mon frère ont combattu et se sont couverts de gloire. Alors, pour moi aussi, l'arc, c'était pas trop ça. Il fallait l'apprendre, mais à choisir, l'arc long, comme l'utilisent les hautvalois, aurait eu ma préférence. Seulement, voilà, j'ai été brillant dès le premier entraînement. J'avais un don pour cette arme. Alors, je me suis dit que je pourrais l'employer comme chasseur. Et j'ai chassé. Seul. J'ai appris à me déplacer vite et discrètement, à me rapprocher du gibier sans me faire repérer et à acquérir des compétences qui faisaient de moi un vrai éclaireur. Puis j'aime courir les bois, découvrir les lieux, sentir par où le gibier pourrait passer. Je me sens en vie en forêt alors que je dépéris dans un château. Et alors je n'ai plus eu honte de mon arc, parce qu'il faisait ce que j'étais. Un chasseur, certains diront un braconnier si ce besoin se fait sentir en dehors de nos terres, et un éclaireur. J'aurais pu être un épéiste correct j'imagine, mais pas du niveau de la Brute d'Erac ou du maître d'arme fernelois. Je préfère les affronter à la dague, à choisir. Face à eux, je perds car ils ont un énorme talent et l'avantage de l'allonge, mais je ne serai sans doute pas ridicule. Et je pense qu'ils me respecteront parce que les combattre à la dague, c'est preuve de grand courage. Robert d'Orfe ne me voit plus comme un archer depuis qu'il m'a vaincu en combat singulier. Mais j'ignore s'il me perçoit aujourd'hui comme un maître archer.

Mais je le suis, était-il tenté d'ajouter, mais cela aurait été faire preuve de trop peu de modestie.

- Je commence à être perçu comme le "chevalier aux dagues" mais l'arc est et restera ma meilleure arme. Et tant pis si un puissant ennemi tombe, non parce que je lui ai tranché glorieusement la gorge, mais parce qu'il est tombé avec une flèche en pleine tête. L'important est qu'il soit tombé. Et si pour les autres, ça n'est pas une mort glorieuse, il pouvait lui aussi apprendre l'arc. Je préfère le voir tomber lui, plutôt que vous, mon neveu ou mon frère. Et si ma flèche peut faire perdre au camp d'en face leur Robert d'Orfe, je sais que j'aurai servi utilement mon camp. Et cela ne me pose aucun problème, votre Altesse.

Il espère avoir pu répondre aux attentes de son Duc, bien qu'il ne comprenne toujours pas ce qu'il espérait d'une entrevue avec Aldir alors qu'il a de plus brillants conseillers que lui ici à Fernel. La conversation n'est pas désagréable mais il craint encore et toujours de commettre un impair ou d'être surpris par Louise de Fernel et nuire ainsi à ce qui semble être une rencontre qui se déroule bien.
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeLun 9 Mai 2022 - 11:46

Renaud ne comprend que trop bien Aldir quand à son statut. Lui même, bien que troisième fils dans la lignée de succession avait ressentie cela toute sa vie de la part de son entourage noble qui voulait se faire bien voir du fils d'un Duc, pour se faire accepter par la paternel. C'était de la qu'était partie sa paranoïa de ne pas croire aux bonnes intentions des gens, sentiment pour lequel Louise faisait d'ailleurs exception.

"Je ne pense pas vouloir être un simple soldat, j'ai honte de dire que j'apprécie mes privilèges, malgré les désagréments qu'il en coute. En revanche, j'apprécierais de pouvoir croire en la sincérité des gens qui me font face, sans vouloir vous offenser, je ne parle pas du moment que nous partageons. La flatterie pour avoir une faveur m'exaspère au plus haut point et les échanges francs et authentiques sont d'une rareté que vous seriez surpris de connaitre."

Renaud ne parlais en effet pas de la discussion que les deux hommes avaient en ce moment, du moins pour l'instant. Aldir semblait penser que Louise le détestait, ce qui étonna Renaud, se demandant ce qu'il fallait faire pour en arriver à ce point

"Je suis certain qu'elle ne vous déteste pas, du moins du peu que je la connais, et j'avoue que c'est assez peu. Des conversations que j'ai eu avec la Dame de Fernel, il m'apparait que pour être détesté de sa part, il faut faire quelque chose d'assez grave. Qu'avez vous donc fait pour penser cela ?"

Il sourit à l'évocation au fait qu'il n'avait pas tenté de la séduire. La discussion prit alors une nouvelle dimension alors que le jeune homme évoquait sa défunte épouse. Un mariage politique bien entendu, et un regret de n'avoir jamais pu lui faire entièrement confiance malgré tous les efforts qu'elle avait fournit, cette paranoïa que s'il y avait un soucis, elle choisirait Serramire et son frère plutôt que son époux et son duché par alliance. Il n'en dira bien entendu rien devant Aldir, restant sur des demi vérité, ou du moins sur ce qu'elle avait fait de bien

"Neyrelles avait en effet fait de nombreux efforts pour se sentir accepté par Erac, et elle y était parvenue malgré, j'en conviens."

Renaud écoutait Aldir devisait et il ne pouvait qu'être d'accord sur la fait qu'en cas de mariage arrangé, Alcyne de Hautval faisait une candidate parfaite, renforçant son emprise sur la Baronnie si puissante qu'elle pouvait être une épine dans son pied, mettant aussi au pas la famille de Hautval en la liant à son nom. Elle était en âge de se marier, mais il y avait une différence avec Renaud qui bien que présente, ne dérangerait personne. De même, il avait en effet des héritiers qui lui permettraient de temporiser, mais c'était sans compter certains aspects de la chose

"Vous ne connaissez pas ma mère" s'esclaffa t il. "Mon épouse n'était pas encore froide qu'elle me parlait déjà de retrouver une épouse pour renforcer ma lignée. Malheureusement pour elle, je ne suis plus en enfant, et je sais lui tenir tête dorénavant. Attendre me semble un bon compromis, à moins de trouver l'amour entre temps, qui sait"

Il adressa un clin d’œil à Aldir. Il savait tout au fond de lui qu'il avait des sentiments pour Louise, mais comme elle était partie sur une amitié de son côté, il ne désirait pas tout gâcher, au risque de tout perdre.

"Votre avis n'est ni pire ni mieux, c'est tout ce qui fait que nous avons un avis. Je prends bonne note de ce que vous me dites, soyez en assuré, et quoiqu'il vaille."

Il y avait rarement un bon ou un mauvais avis, chacun avait ses idées et ses attentes, et c'était naturel de les partager lorsqu'on vous en donnait l'occasion. Pour sa part, Renaud écoutait et il assimilait, il serait temps aussi, à force de conversations, de recouper les attentes des gens qui l'entouraient, afin de ne pas se les mettre à dos.

La discussion était maintenant passé sur l'arme qu'il avait choisit. L'arc était souvent apparenté à une arme pour les lâches de la part de la noblesse qui ne voulait donc pas en toucher sauf pour chasser bien entendu. En matière de combat, rien ne valait une arme de contact pour prouver sa bravoure. C'était l'avis d'une majorité de la noblesse, mais pas celui de Renaud

"Il serait idiot de gâcher un don qui nous a été offert. Je pense que l'arc est aussi utile qu'une bonne épée, et que souvent l'on n'est bien content de compter des archers de talents parmi nous. J'ai vu les ravages que cette arme pouvait faire, et je ne suis pas de ceux qui dénigre leur utilisateur, ni qui minimise leur impact sur un champ de bataille. Portez donc le votre fièrement, et ceux qui seront à vos pieds après avoir perdu contre vous seront la preuve qu'il ne faut pas sous-estimer l'arc. Il en va de même pour la dague, si vous avez des affinités avec, autant vous en servir. De toute façon, chevalier ou non, je vous assure que sur le champ de bataille, seul celui qui survit est content, quelque soit la manière utilisée"

Renaud détestait la guerre, et le conflit du médian ne l'avait pas réconcilié avec. La bataille de Valdrant lui avait laissé un gout amer de peur qui le suivait. Il n'était pas un couard, mais il devait bien avouer qu'il n'était pas pressé de renouveler l'expérience.
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeJeu 19 Mai 2022 - 7:03



- Je ne vous comprends que trop bien, votre Altesse. Parfois, il me plairait d'être un quidam, bien que mon rang soit largement inférieur au vôtre. Mais être le cadet du frangin et être chevalier ouvre tellement de portes que mon talent seul aurait laissé fermées que je ne m'estime pas à plaindre non plus. Mais comme vous dites, parfois, j'aimerais aussi être reconnu pour moi et non pour mon rang. Mais cela n'est pas simple. Même si je le voulais, je ne pourrais faire fi que vous êtes mon Duc. J'essaie de voir l'homme avant la fonction, mais pour l'heure, je n'y parviens qu'avec. Ce qui est mieux qu'avant, où nous ne faisions que nous croiser, et où je ne voyais que le rang.

Un haussement d'épaules, c'est loin d'être le premier. Suivi d'une grimace, pas la première non plus, quand le Duc lui demande pourquoi il pense que la Dame de Fernel le déteste.

- Pour la mission, je pense avoir été irréprochable, alors que mon rôle avait été pris par un autre, un fernelois je pense, talentueux, et qui avait mes qualités. C'est lui qui a ouvert la route et a surveillé le camp comme le ferait un éclaireur. J'ai fait en sorte de surveiller les arrières et de ne pas étouffer la Dame par ma présence et je pense qu'elle l'a apprécié. Puis j'ai pu surveiller Natik aussi, pour qui le voyage, et il faut savoir que nous voyagions à dos de cheval, a été rude. Pour un chien, suivre le rythme d'un cheval, ce n'est pas une sinécure.

Autant prouver qu'il a été sérieux, la dame de Fernel pourra en témoigner. Quitte à se faire gronder, autant l'être pour ce qui s'écartait de la mission. C'est après que c'est parti en sucette.

- Une fois arrivé à destination, le reste de votre garde est reparti pour Erac, mais vu l'état d'épuisement de Natik, j'ai demandé à la Dame de pouvoir rester une ennéade ou deux à Fernel pour que Natik récupère avant de faire le trajet jusqu'à Rochefouchart sans que j'aie à craindre qu'elle se blesse. Alors qu'elle souhaitait m'héberger, ce qui impliquait aussi que j'occupe un peu son personnel et que cela nous oblige à partager des repas ou autre, bref à rester en représentation, j'ai indiqué préférer loger dans une auberge afin de lui laisser tout loisir de reprendre en main une seigneurie qu'elle avait abandonné un long moment entre son voyage au Zagazorn et le procès à Diantra. Cela me semblait juste comme décision, mais je pense qu'elle a pu être blessée dans son statut d'hôte. Elle ignorait et ignore encore que je fonctionne assez en solitaire et que même chez moi, il m'arrive de fuir le domicile familial pour aller dormir en forêt ou dans une auberge.

La mission avait été longue et frustrante et Aldir aussi avait besoin de repos et de temps pour s'occuper de sa chienne, avec laquelle il voulait recréer ce lien privilégié. La pauvre n'avait fait que courir et grogner quand il s'agissait d'éloigner les importuns, puis manger de la viande séchée, trop épuisée qu'elle était pour chasser pour se nourrir. Aldir n'aurait pas tenu en restant en représentation une dizaine de journées.

- Je me suis fait aussi discret que possible, je n'ai même pas participé à une bagarre, alors que vous savez que j'aime bien ça. Et lorsque je quittais Fernel avec Natik pour retrouver la nature et lui permettre de chasser pour recouvrer ses forces, je sortais sans mon arc, histoire qu'on ne me soupçonne pas de braconnage. J'ai vu des artisans, j'ai dépensé quelques sous auprès d'eux et sur cette période, je pense m'être montré digne de l'honneur qui m'était fait de m'accepter en terre étrangère. Puis, la veille de mon départ, car Natik est de bonne constitution, la Dame m'a convoqué pour le repas du matin. J'avais souvenir qu'elle se réveillait tôt, tout comme moi, ce qui est moins fréquent qu'on ne le pense et je me suis donc présenté au château dès potron-minet.

Jusque là, rien de choquant. Possible que le Duc s'impatiente.

- La dame était bien matinale, car en arrivant, on m'a informé qu'elle était en salle d'entrainement et non comme je pouvais m'y attendre dans la salle à manger. On m'a invité à l'y rejoindre et j'ai pu assister à deux passes d'armes entre elle et son maître d'armes, dont je vous ai parlé plus avant. J'ai attendu patiemment qu'elle finisse, sans chercher à me faire remarquer et sans dénoter d'une quelconque impatience, car impatience il n'y avait pas. J'apprécie ce genre de spectacle, Enguerrand est passionnant à observer dans sa façon d'enseigner et la Dame est une bonne élève. Simplement, mon regard analysait si elle avait la bonne arme et ma conviction était et reste que non. Mais comme elle ne m'a pas interrogé sur le sujet au sortir de l'entraînement, j'ai gardé ma conviction pour moi. Elle est la Seigneure, elle est chez elle, elle fait ce qu'elle veut et ce n'est pas à un étranger de plus basse extraction qu'elle à lui faire une remarque de ce type. Nous sommes remontés vers la salle à manger, elle a semblé apprécier que je n'émette aucune réserve quand au fait qu'une femme s'entraîne au combat. Je lui ai expliqué que je n'avais aucun apriori contre les femmes guerrières, que le Hautval a eu parmi ses combattants d'élite une guerrière faisant partie de la garde rapprochée de la Comtesse de l'époque et que si je devais me marier un jour, j'apprendrai à mon épouse quelques tours utiles. Et cela était vrai. Je ne suis pas doué pour mentir de toute manière. Je pense m'être attiré sa sympathie... pour un court instant.

Il sourit malgré lui en racontant la suite.

- Dans la salle à manger se trouvait sa cuisinière, qui m'a regardé de pied en cape et m'a trouvé fort maigrichon, doutant que je fasse honneur au repas. Natik avait limite plus sa sympathie. Vu la bête, au moins elle aurait de l'appétit. Cela m'a arraché un sourire, déjà parce que je ne me vexe pas pour si peu, puis parce que je n'avais pas envie de me battre avec cette cuisinière. Ses bras sont plus épais que les miens et elle est du genre à faire peur une poêle à la main. Comme tenancière de bar, il n'y aurait pas de bagarre avec elle. Bref, nous avons commencé à manger et nous avons devisé gaiment. Fernel me plaisait-elle ? J'y ai vu quelques liens avec Rochefouchart. Une seigneurie, pas trop grande, à taille humaine. Leurs chenaies qui faisaient penser à nos pommiers sauvages, leurs chevaux aux nôtres. J'ai parlé de notre couple de palefreniers, de nos hautes falaises, la route d'or et de fil en aiguille, au départ d'une conversation somme toute banale où je n'étais même pas mal à l'aise, ce qui est rare chez moi, nous avons glissé sur les armes. Elle portait toujours sa tenue d'entraînement, j'ai cru qu'on parlait de guerrier à guerrier. Et quand elle m'a confié qu'elle aimerait combattre en armure au milieu de ses hommes, j'ai répondu tout de go que c'était à mes yeux une mauvaise idée.

Et voilà l'incident diplomatique. Aldir ne s'en est pas rendu compte de suite, mais nul doute que le Duc l'aura entendu.

- Oh, je me suis expliqué. Pour moi, la place d'un officier n'est pas au milieu de ses combattants mais en arrière, à superviser les combats et avoir l'oeil sur tout. En temps que soldat, si en prime de mon opposant je dois assurer la protection de mon supérieur, je serai moins efficace. Et qu'il est rassurant pour le combattant que je suis de savoir que derrière, on s'assure aussi de ma sécurité, qu'il y aura une aide médicale si je suis blessé et qu'on ne se retrouvera pas privé de flèches ou de chevaux parce que l'intendance n'a pas suivi. Et que le rôle des officiers est essentiel pour le combattant que je suis, car en pouvant combattre l'esprit libéré je ne combattais que mieux.

De vrais arguments, de combattant à combattant, soulignant aussi l'importance des officiers et visant à l'efficacité des actions. Il n'a pas le sentiment d'avoir mal agi, mais voilà...

- C'est comme si, d'un coup, l'hiver était tombé dans la salle à manger. La température a chuté de plusieurs degrés. D'aimable et affable, la Dame s'est fermée. Elle a mis fin au repas, m'a informé qu'elle m'autorisait à chasser avant mon départ, ce que je n'ai pas fait, et qu'elle me quittait car des missions importantes l'attendaient. Bon, j'ai beau être nul en diplomatie, tout ça, mais quand on passe ainsi de l'été à l'hiver, même un imbécile comme moi comprend qu'il y a eu un problème. c'est pour ça que je n'ai pas chassé, malgré son autorisation et que je me suis fait plus discret encore avant de partir dès le lever du soleil de Fernel. Le hasard a voulu que je vous rencontre sur la route et que vous me rameniez ici. Je ne comptais pas quitter la chambre, sauf sur ordre, afin de ne pas indisposer plus avant sa Seigneurie ou de nuire aux négociations de votre Altesse.

Il a mis du temps à comprendre ce qui avait mal tourné et décide d'exprimer le fond de sa pensée.

- Si vous êtes amoureuse des armures, vous n'interrogez pas un des rares eraçons qui n'en porte pas, surtout si c'est pour voir votre choix avalisé alors que lui-même a fait un autre choix. Bon, que j'aie un tempérament différent, ce n'est pas forcément visible, mais je ne me balade pas en armure de plate, cela, c'est visible, non ? Pourquoi me demander mon avis à moi, qui aurait dû porter une armure comme tout combattant eraçon et n'en porte pas, si votre seule volonté est d'en porter une ? Qu'en a-t-elle à faire de mon avis ? Si elle veut une arme, elle a deux forges, elle s'en fait fabriquer une et puis c'est bon. Je n'ai même pas initié cette conversation. C'est une combattante qui a mon profil, qui serait douée sur la vitesse et l'esquive, comme moi. Elle n'a pas la puissance d'un Robert pour porter une armure sans perdre en précision et en vitesse. Si elle interrogeait le maître d'armes, c'est à cela qu'elle devait s'attendre comme réponse. Je n'ai pas le sens diplomatique pour cerner l'attente de l'autre et y répondre. Cela remonte à quoi ? Deux ennéades ? Et je ne l'ai pas encore digéré. Je n'ai pas demandé ce repas, je n'ai pas orienté la discussion et j'ai l'impression d'avoir nui à Erac dans son ensemble. Et j'aurai jamais le talent pour cerner ces situations et les éviter. Faut jamais me laisser comme seul noble et interlocuteur eraçon lors d'une mission, diplomatique ou non. Cela tournera toujours à la catastrophe.

La conversation dévie sur le mariage et une confidence étonnante de la part du Duc. Sa mère le poussera rapidement vers le mariage.

- J'imagine que de mon côté ma belle-soeur en parle déjà avec mon frère, reprenant ainsi le rôle dévolu à ma mère. Mais le frangin sait que ça ne fait absolument pas partie de mes ambitions de m'aliéner à une femme, aussi parfaite serait-elle. Cela sera une souffrance pour eux de me marier s'il leur venait l'idée

Aldir ne voit rien à rajouter quant au fait qu'il ne rejette pas les archers, mais se permet quand même une remarque.

- Un commandant qui rejetterait par principe les arcs perdrait toutes les batailles qu'il lancerait et je doute qu'il en existe un assez stupide pour ça. Maintenant, qu'on puisse émettre des doutes sur le courage des archers ne me choque pas. Mais ce doute vaut pour tout type d'arme. Un couard est un couard et un maître d'armes un maître d'armes. Mais c'est une question de personne, et pas d'armes. De vécu, aussi. Si quelqu'un a été blessé en traversant un cours d'eau et a failli se noyer, je ne doute pas qu'en traversant à nouveau un cours d'eau il ait peur. Le courage, ce n'est pas de ne pas avoir peur, le courage, c'est d'avoir peur et de vaincre cette peur.

Natik doit s'impatienter. Il va falloir à minima qu'Aldir s'occupe d'elle. Peut-être sortir du château. Quoi que l'hiver pointe le bout de son nez. Autant poser la question.

- Votre Altesse a-t-elle encore besoin de moi ? Ou pense-t-elle avoir besoin de moi aujourd'hui. Si tel n'est pas le cas, je compte sortir des enceintes ferneloises et aller du côté du mont d'or avec Natik. J'aime ces moments en solitaire. Je reviendrai demain dans la matinée si sortir m'est permis. Si je n'ai pas quartier libre, je suis et reste à vos ordres, évidemment.
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MessageSujet: Re: Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac)   Fernel, mon amour... (PV Renaud d'Erac) I_icon_minitimeMer 25 Mai 2022 - 14:45

Renaud devient pensif alors qu'il essaie, sans grand succès, de s'imaginer en simple quidam. Il écoute le compte rendu d'Aldir qui s'emploie à expliquer les moments successifs de sa mission d'escorte auprès de la dame de Fernel. Rien d'anormal comme il s'en doutait jusqu'au moment de la fameuse conversation sur les armures. Cela fait sourire le Duc qui regarde le jeune homme se débattre pour ne rien oublier et justifier que ce n'est pas sa faute, sans doute par crainte qu'on ne lui fasse des reproches. Il n'a pas encore vu Louise dans cet état et il se demande s'il apprécierait le spectacle, mais il est de notoriété publique qu'il ne faut pas embêter les femmes sous peine de représailles sérieuses.

"Je ne doute pas que le moment n'a pas du être des plus appréciable, et que vous avez du être mal à l'aise. Mais n'ayez crainte, je ne pense pas qu'elle vous tiendra rigueur pour ce que j'ai entendu."

Aldir s'excusa ensuite, demandant à partir, il n'était pas de coutume de réclamer au Duc, mais plutôt d'attendre d'être congédié, mais Renaud avait déjà cerné le jeune homme, et il se doutait que celui-ci n'était pas toujours dans le protocole. Qu'à cela ne tienne, il devait se préparer de toute façon, et la conversation qu'ils avaient eu l'avait égayé

"Faites comme bon vous semble Aldir, je ne vous retient pas. Je n'aurais pas besoin de vos services tant que nous serons dans l'enceinte du château donc pas d’inquiétude pour vaquer à vos occupations."

Renaud avait suffisamment d'hommes même en l'absence d'Aldir de toute façon.
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