[politique Elfico-Naine] Une nouvelle rencontre

Fin de la 5ème ennéade de Bàrkios, second mois de l’Automne – An XIX : XI.
A la frontière avec le protectorat de Malereg, lieu et place des anciens conciles.
Dans la forêt du Lörn.

Les rires, les esclaffements, les discussions bruyantes, les sagas, les récits contés à grands renforts de bières, à grands renforts de mots forts, de superlatifs, et de témoignages divers et variés des protagonistes indiquant tout haut leur fierté d’être Nain, leur honneur d’avoir combattu, leur plaisir d’être là, au cœur de la cité de Kirgan. Tout cela et plus encore, tournait encore en l’esprit de Harald. Le souverain, élu parmi les thanes, ressentait un véritable bonheur face à ce genre d’évènements et de témoignages. Des témoignages de fierté, des témoignages de bonheur, des témoignages d’unité nationale… Oui, une fierté pour le Roi des Nains, une fierté et un honneur qu’il savoure et vit pleinement.

Mais, alors qu’il y repense en s’installant autour de la tablée du concile, dressée pour l’occasion afin de recevoir Artiön Laergûl, souverain des Elfes des cités, une robe sombre lui voile soudainement les yeux. Certains, durant ce festin, n’étaient ni fiers, ni heureux ; ni satisfaits, ni enclin à être là. Sans avoir à donner de nom, Harald l’avait senti à peine arrivé dans la salle du trône… Oui, certains parmi son peuple étaient profondément blessés et malheureux à l’idée qu’aucune action n’a été intentée contre les Humains. Certains parmi les cognards, les poilus et les bavettes, auraient préféré la guerre contre la Péninsule. Certains auraient préféré la vengeance, les combats, la fureur d’une bataille rangée pour pouvoir venger l’honneur souillé d’un runiste massacré et d’un soldat honteusement assassiné. Le Barbe-Sanglante comprenait tout cela… Lui aussi, à une époque, aurait refusé toute négociation et aurait fondu sur la Péninsule, hache à la main, gorge déployée, haine dévorante, droit sur les soldats Péninsulaires assurément plus nombreux mais ô combien moins puissants et professionnels que les soldats Nains.

Mais une guerre aurait été trop coûteuse, assurément. Le retentissement de la mort d’un runiste avait attristé le monde des Nains, celui de la mort d’un soldat Lantais, avait provoqué la colère des Lantais, et du peuple de manière générale. Comment auraient-ils réagi alors, si le souverain dirigeait tout le peuple vers la guerre ? S’il décrétait la mobilisation de toutes les forces armées ? S’il décrétait l’économie de guerre ? S’il demandait à nouveau à tous les artisans de ne produire que pour la guerre, que pour le combat ?

Certes, cette fois, le motif était autrement plus impérieux. La dernière fois, le projet était tout autre : il fallait reprendre les territoires perdus, soustraits par Mogar lors de son Ire dévastatrice. Lorsqu’il commanda l’économie de guerre, il reçu tant de lettres de déception, tant de témoignages demandant la fin de cette économie, tant de doléances… Qu’il dû y mettre fin, et repousser l’offensive. Aujourd’hui, nous sommes aux portes de l’hiver, et la reprise des terres s’en trouve d’autant plus repoussée que les neiges ne permettront aucun mouvement de force.

Certes, à nouveau, la mort de deux Nains, tués par un Marquis félon, avait fédéré nombres de Nains derrière la bannière de la guerre. Mais que ferait son peuple, si le souverain devait annoncer la mort de centaines, ou de milliers de soldats, sur des terres lointaines ? Deux morts équivalaient à un véritable sacrifice pour un peuple ayant perdu 60% de sa population il y a dix huit ans… Deux morts équivalaient à une très lourde perte, pour un peuple qui ne se considère adulte qu’au bout de soixante-dix années de vie et d’apprentissage. 70 ans pour faire un soldat, un siècle pour faire un bon commandant de troupes… Le sacrifice aurait été trop grand, à l’heure actuelle.

Toutes ces pensées emplissaient l’esprit du souverain, qui attendait l’arrivée du Roi Artïon. Après quelques échanges de missives, les deux souverains décidèrent de se rencontrer à nouveau, pour la première fois depuis des mois, afin de tenir concile.

Pour sûr, il y aurait des choses à dire, à ce concile.

Les Protecteurs avaient tardé à répondre à ta missive, mais au moins y avaient-ils répondu… pour mieux remettre la fatidique réunion à plus tard. Et tu voulais bien comprendre pourquoi. Les migrations, l’Annon, Thaar, la guerre de Naélis… l’Anaëh était en effervescence quand chaque Cité avait déjà beaucoup de ses propres problématiques à gérer. Quelque part, en tant que porte-parole de tout un peuple plutôt que seulement d’une fraction de celui-ci, peut-être étais-tu finalement même plus libre qu’eux. À tout observer de plus haut, tout paraissait finalement moins grand. Mais les réticences de tes Frères et Sœurs à se déplacer t’avaient – là était la bonne nouvelle – au moins donné l’occasion de lâcher un peu de lest, de penser à ta famille, et de penser à toi-même.
Le mois de Favriüs avait donc été particulièrement tranquille. Rythmé par la pratique martiale, l’exercice magique, les voix de tes enfants et les soucis du quotidien. Tranquille et paisible comme rarement un mois ne l’avait été durant ces dernières années, au point que c’en était presque effrayant. L’Oisiveté – ou du moins l’absence de chaos – avait d’ailleurs pour étrange effet de renvoyer ton Souffle à la recherche de questions dont il pourrait se faire une nouvelle source d’anxiété, et pour l’heure, c’était la marque dans ton dos et la mission associée qui avaient occupé tes pensées.

Le calme n’aura finalement pas duré bien longtemps. Pas plus de nouvelles des Protecteurs, mais ton attention aura été attirée ailleurs. Le Grand-Roi du Zagazorn venait de relancer vos échanges, et au-devant de la manière quelque peu cryptique dont il s’était adressé à toi, tu avais vite compris que vous auriez rapidement besoin de vous revoir. Et – sans grande surprise – tu avais vu juste. Harald avait des choses à te dire qu’une missive ne saurait pas proprement communiquer. C’est donc avec un certain empressement, et une excitation à peine dissimulée, que tu avais donc pris la route de l’Ouest d’Anaëh et la direction du Lörn.
Ton escorte – s’il on pouvait véritablement ainsi l’appeler – était frugale, moins d’elfes qu’une main ne pouvait en compter, mais tes dernières rencontres avec l’Ondur vous avaient appris, à toi et aux tiens, à assez lui faire confiance pour ne pas vous en inquiéter. Ce n’est donc pas par souci d’avoir à combattre que tu t’étais entièrement armuré. Au contraire, le métal précieux, tu le portais en hommage du peuple de forgerons, et les drapés de rouge et d’or pendant à ta jupe l’étaient en l’honneur d’Arcamenel, dieu des rencontres et des voyages, à qui tu avais décidé de dédier non seulement cette entrevue, mais tes premiers pas au sein de terres anciennement perdues, que faute de temps, tu n’avais pas eu l’occasion de fouler alors même qu’il vous en avait été rendu l’accès depuis quelques temps déjà.

- Baruk.

Poing sur le cœur, main dans le dos, tu t’étais incliné devant ceux qui t’accueillaient en une basse révérence, et plus encore que cela, cette fois, à la fois silencieusement perturbé par la différence de taille et par la confuse atmosphère de ces lieux à la Symphonie chancelante, tu avais posé genou au sol.
Puis tu t’étais relevé, la lenteur de ton pas traduisant l’humilité que ton masque de métal empêchait à ton visage d’exprimer, pour rejoindre celui qui t’avait invité. Main droite dans le dos, et sceptre à la main gauche, tu lui faisais enfin face.

- Tu m’as fait demander, Harald.

Restait maintenant à savoir pourquoi, exactement.

L'armure ( mais les drapés sont rouge et or cette fois ):

Le masque:

Harald était resté seul longtemps, assis à cette immense table, face à une assise créée spécialement pour le Roi des Cités d’Anaëh voilà déjà deux années afin d’honorer l’Elfe du respect des Dawis. Seul, il réfléchissait à tout ce qui se passait en son royaume, tout ce qui s’était passé… Et tout ce qui allait se passer. Car alors qu’il siégeait ici, d’autres, notamment son fils, combattaient à la frontière avec la Nérania afin de débuter la plus grande étude scientifique connue des Nains depuis bien des années maintenant. Thorald, l’ainé des enfants de Harald, était là-bas, aux côtés de Brynhild, sa liée. Il allait sans dire que le Roi des Nains était soucieux…

Pendant ce temps aussi, d’autres nains s’apprêtaient à établir un campement scientifique conjoint avec les Elfes, afin d’étudier les Engeances de Brisséa et d’en percer les secrets. Encore une fois, ce projet était ambitieux et autrement plus inédit encore que la collaboration entre les deux races n’avait plus été aussi constructive depuis des cycles.

Ses pensées furent alors chassées par l’arrivée tant attendue d’une très petite délégation elfique, à la tête de laquelle se trouvait Artïon, Ongrumthrong royal. Lorsque celui-ci arriva, Harald se leva d’un bond. Lorsque l’Elfe fit une révérence des plus appuyée, témoignage du respect et de l’honneur donné aux Nains, Harald s’inclina à son tour, sa couronne en Mogarium luisant sur sa tête aux cheveux tressés, alors qu’il indiqua le siège – pourtant très visible – de son homologue.

« Baruk, mon ami. » Dit-il, offrant alors un sourire de circonstance qui, étrangement, lui dérida le visage pour la première fois depuis longtemps. « Oui, Artïon. Nous avons beaucoup de chose à nous dire. Assied toi, et met toi à ton aise : tu dois le savoir maintenant, j’ai de quoi te recevoir toi, et les représentants de ton peuple. » En effet, deux Nains vinrent servir quelques chopes de doux élixirs et de forts alcools, ainsi que quelques bols contenant des fruits, de la viande salée, et autres victuailles. « Beaucoup de choses se sont produites depuis notre dernière entrevue, et nos derniers échanges. Je suis allé jusqu’en ta cité, Alëandir, quérir ton aide et celle de tes érudits dans une étude sans précédent qui va très bientôt commencer. Et tandis que j’étais correctement accueilli par les tiens, trois des miens eurent à souffrir de la félonie d’un Marquis Humain, lequel l’aura payé de sa vie. C’est de tout cela que je veux t’entretenir, mon ami. »

Saisissant l’offre de ton comparse, tu prends place et t’enfonces dans ton fauteuil, sentant dès les premières intonations de l’Ondur que les nouvelles étaient de celles qu’il valait mieux être assis pour entendre. Et quand – Harald t’introduisant le sujet des futures discussions – tu enlevas ton masque, c’est un visage quelque part entre le rire, la consternation et la déception que tu lui offris. Parce qu’en peu de mots Harald avait finalement beaucoup dit, et que rien de ce qu’il n’avait dit ne te surprenait. C’était certainement là ce que tu trouvais de tristement risible à la situation : tu n’en étais pas étonné. Les Arïn étaient ainsi. Prompts à défaire ce que leurs collègues avaient pris le temps de bâtir, fut-ce la chose à leur avantage. Souvent par égoïsme ou par orgueil, le reste du temps par simple ignorance, parfois les deux à la fois.
Deux lents battements de paupières, un long soupir, et le sourire nerveux avait totalement terminé de se transformer en exaspération. Ta main droite vint à ton front, tandis que la gauche se saisit en vitesse d’un morceau de viande séchée, que tu engloutis sans prendre le temps d’en goûter la saveur. Certains tournent leur langue sept fois dans leur bouche avant de prendre la parole, toi, tu as toujours trouvé plus efficace d’avoir quelque chose à mâcher.

- Vous ne comptez pas partir leur faire la guerre pour autant j’espère ? tu lances, d’un ton plus pointu que tu ne l’aurais voulu Parce que je te le garantis, le jeu n’en vaut pas la chandelle tu soupires à nouveau, puis reprends un ton et une expression plus affable Mes condoléances, à toi et aux tiens Harald… tu marques une courte pause avant de reprendre …seulement si tu comptes continuer de côtoyer et de faire affaire avec les Umgis, ce sont des choses auxquelles il va vous falloir vous habituer. C’est un peuple dont l’inconstance est à la fois la plus grande force et la plus grande faiblesse. Ils ne sont pas aussi unis que les nôtres, et pas aussi disciplinés et patients que les nôtres… et pourtant tu sais comme moi à quel point à quel point même nos propres peuples sont capables de s'emporter ! les conflits autour de la figure de Mogar chez eux, et de la question du mode de vie chez vous l’exemplifiaient bien À part s’assurer d’avoir le respect et le soutien de leur Couronne, je ne pense pas qu’il y ait grand-chose à faire.

Mais là encore, tu n’as en réalité aucune véritable idée de ce que peuvent bien valoir les promesses de la Couronne Péninsulaire.

Les réactions du roi des cités Elfes étaient prévisibles en l’esprit de Harald. Sans parler de racisme, ni de chauvinisme, il existe des choses communément admises au sein des races considérées comme immortelles – au regard de l’espérance de vie des Humains. Chaque race est animée par une cosmogonie propre, une religion propre – quoi que d’aucun dirait qu’elles sont toutes liées entre elles – et une fierté propre. Les races les plus anciennes du continent se pensaient supérieures – et à juste titre diront certains – mais leurs visions se recoupaient sur un point concernant les humains : ils étaient aussi éphémères qu’une brise, aussi immatures que des enfants, aussi inconstants que la mer et aussi fougueux qu’un cheval emballé.

Les évènements récents, bien que tragiques, en étaient de parfaits exemples. D’une certaine manière, peut-être étaient-ils prévisibles… Et d’une certaine manière, peut-être qu’Artiön avait raison : le commerce avec les Humains provoquerait encore d’autres problèmes, d’autres drames, d’autres situations difficiles, tendues, et risquées. Cela, bien-sûr, ne réjouit absolument pas Harald… Mais ses plans étaient plus grands.

Les Humains étaient, d’une certaine manière, des ennemis presque héréditaires. Leurs guerres étaient nombreuses, leurs défauts aussi, et les dangers qu’ils faisaient peser sur les races dites anciennes étaient omniprésents. Harald désirait commercer, non pas par avidité mais par utilité. Les richesses qui dormaient dans les monts du Septentrion n’attendaient que le courage des Nains pour être récupérées, et les pioches solides des mineurs, et les savoirs ancestraux des forgerons et des joailliers. Mais pour ce faire il fallait reconquérir. Il fallait financer tout cela. Il fallait reprendre par les armes ce qui fut si horriblement retiré aux Nains par l’Ire du Père, maudit soit-il.

Le commerce avec les Humains avait donc cette valeur et cette importance. L’or, les pierres précieuses, n’importaient que peu pour Harald. Ce qui lui importait, c’était que les siens aient une santé économique suffisante pour pouvoir continuer de vivre, d’innover et de prévoir la vie, et que les futurs sacrifices, que tous consentiront pour reprendre leurs terres ancestrales, ne soient pas vains.

« J’ai reçu les Umgis à Kirgan. J’ai reçu leurs excuses, entendu leurs demandes de clémence. J’ai… Accepté la réalisation d’une enquête de leur couronne. J’ai imposé aux miens, au clan du runiste massacré, et du soldat assassiné, de raconter ce qu’ils avaient observé sur les corps de leurs défunts, afin de prouver la culpabilité et la félonie du Marquis de Langehack. Et, pour ses crimes, le Marquis fut condamné à mort par l’épée. Et des accords furent trouvés. »

Expliqua Harald, légèrement soucieux, la voix grave, mais le regard clair. Il résumait tout cela car Artiön était un souverain et un ami. Si les Nains et les Elfes se méfiaient les uns des autres, Harald et Artiön étaient devenus amis au fil des rencontres et les paroles et honneurs qu’ils s’étaient donnés seraient respectés. Même très différents, Nains et Elfes étaient des races de parole.

« Mais nombreux sont ceux qui, parmi mon peuple, ne trouvent pas cela suffisants. Pour certains, j’ai monnayé la vie de ceux qui furent tués, en imposant ces accords à la couronne Umgis. Pour d’autres, je n’ai pas été le Barbe-Sanglante de jadis, et n’ai pas réclamé assez. Certains, peut-être sont-ils de plus en plus nombreux, désirent la guerre, la vengeance, et l’expiation par le sang. Et du sang, nous en aurons, car la reprise des terres ancestrales ne se fera pas sans pertes… »

Continuant machinalement de picorer ce qui se trouvait à ta portée, tu écoutais le récit d’Harald sans véritablement trouver à y renchérir. La situation était déplorable, mais elle n’était finalement ni étonnante ni particulièrement exceptionnelle. La situation n’en était pas non plus une sur laquelle – en tant qu’elfe – tu avais un quelconque pouvoir. Au peuple du Septentrion de gérer ses propres affaires. Bien orgueilleux serait celui qui se targuerait d’être capable de mieux comprendre leurs problématiques qu’eux-mêmes. Mais au moins en tant qu’amis, tu aurais voulu pouvoir lui proposer quelque chose… mais quoi ? Que pouvais-tu faire de plus que t’assurer que les tiens honorent votre part des engagements pris avec les siens ?

- Tu penses qu’il faudrait organiser un sommet avec le Couronne Péninsulaire ? tu lances, un sourcil levé Peut-être que les tiens seraient plus tranquilles en se sachant ne plus être seuls à avoir les Umgis à l’œil. Si on est là pour les juguler, vous avez plus de liberté pour gérer votre campagne.

Voilà quelques temps après tout que malgré toute l’importance que tu accordais à vos rapports à l’extérieur, tu n’avais eu que trop peu l’occasion – et trop peu de retours lorsque tu l’avais eu – d’entretenir vos relations avec Diantra. Il faut dire que depuis la mort de Dyarque… rien que d’y penser t’arracha un soupir las.

- Et puis rappeler aux Péninsulaires qu’il y a un visage derrière les flèches qui les empêchent de ramasser leur bois de feu hors de leurs frontières ne serait pas de trop.  

Un sourire désabusé se dessine sur ton visage. À la fois curieux et méfiant que tu étais de ce à quoi pourraient ressembler de nouveaux rapports avec les Arïn.

Harald eut un subtile haussement de sourcil broussailleux lorsque les mots d’Artiön atteignirent les zones de son cerveau dédiée à l’analyse des propos. Avait-il réellement proposé un sommet entre les couronnes les plus anciennes de ce monde, et celle des Humains ? Dans quel but ? Afin de montrer qu’au-delà des Wandres, qu’au fin fond des montagnes, et que par-delà les frondaisons, existent des peuples anciens et des menaces aussi affutées qu’une lame intemporelle ? Ainsi, cela remettrait sans doute les Humains à leur juste place d’être inférieurs, et rappellerait à cette race mortelle, l’existence et la puissance des races immortelles ? Après tout, l’histoire aura retenue les multiples échecs des guerres Humaines contre les troupes Naines et Elfiques…

Et puis, s’assurer que la paix est maintenue dans cette partie du continent ne pourrait qu’être un apaisement suffisant pour Harald : au moins pourrait-il se concentrer sur la reconquête du Nord, et non sur la surveillance des Humains… Mais est-ce que cela serait suffisant pour satisfaire les siens ?

« La couronne humaine n’est plus ce qu’elle paraît. » Dit-il, se souvenant alors de rapports lus il y a peu, envoyés par les Nains qui, depuis le retour du commerce, étaient revenus dans les comptoirs ou avaient pris possession des nouveaux. « Il paraît qu’une de leurs divinités est apparue face aux Humains. Le Roy Bohémond actuel semble ne pas être le véritable Roy : le vrai Roy a été tué il y a des années, et celui en place est un imposteur. » Avoua-t-il, ses mires trahissant les réflexions de son cerveau peu habitué aux manigances humaines et, disons-le, peu habitué aux affres et autres élucubrations typiques des êtres humains. « Ont-ils seulement une véritable couronne dorénavant ? »

Et si non, comment faire pour se réunir avec le dirigeant ? Si celui-ci est mort…

La surprise te propulse les sourcils jusqu’au haut du front. L’inconstance des Arïn en serait donc arrivée jusqu’à pousser les dieux eux-mêmes à intervenir ? Voilà qui était finalement raison supplémentaire de s’entretenir avec eux. Savoir Qui s’était penché sur eux en dirait long sur l’état de leur peuple. Et si tu doutes – au vu de la sommaire description des circonstances faite par Harald –  qu’il puisse s’agir d’un autre qu’Elenwë ou Tari, le simple fait que la voûte céleste elle-même cherche à restaurer une forme de stabilité chez les mortels ne pouvait qu’être un atout dans votre manche.

- Je ne pense pas que ce soit un souci. tu souris, ouvrant la main par la même occasion Toute Couronne digne de ce nom se doit d’être plus grande que celui qui la porte. Se mettre en position de faire de l’imposture d’un seul Homme la pierre d’achoppement de tout un Royaume serait idiot, même les Umgi le savent.

Aussi lourde soit la Couronne pour la tête qui la porte, il serait bien ridicule de lui en laisser tout le poids. Non pas qu’il faille protéger son cou de la rupture, mais simplement, ne peut être un digne représentant de son peuple celui qui ne peut même pas s’offrir le luxe de risquer la mort. Que la bannière royale soit levée à la guerre ou durant des pourparlers, le spectre de la mort n’est jamais bien loin d’un Monarque. Bien naïf serait le Royaume dépendant de ce monarque pour ne pas s’écrouler, que ce dernier l’emporte en fautant ou en trahissant.

- Et au contraire, c’est peut-être même maintenant que leur Royaume passe par une épreuve difficile qu’il vaut mieux leur offrir de partager un moment avec nous. Ce pourrait être l’occasion de devenir un soutien plutôt que des ennemis aux yeux de leur prochaine génération. tu soupires Se faire respecter par quelqu’un dont vous avez la sympathie est bien moins coûteux que d’imposer le respect par la peur.

Les propos du Roi des Cités d’Anaëh étaient cruellement précis. L’on pouvait aisément se rendre compte que l’Elfe ici présent supportait le poids d’une couronne depuis bien plus longtemps que Harald, et, sans doute, dans des conditions autrement plus difficiles – ou tout du moins aussi difficiles – que celles qu’Harald avait pu vivre depuis deux années maintenant. Ou alors, l’elfe était moins autocentré que ce que son peuple pouvait laisser paraître ; ou l’elfe était plus visionnaire que son homologue nain. Allez-savoir.

Harald grogna alors sourdement, comme le barrissement d’un grand éléphant, se renfrognant dans son fauteuil confortable. Ses yeux dardaient un regard intense sur la pauvre tablée sans défense, et son esprit s’animait de réflexions partant dans tous les sens. Finalement, après plusieurs secondes – plutôt longues puisque le silence était lourd – il se redressa un peu, agrippa sa pinte, et bu deux grandes rasades d’une bière sombre à forte teneur en houblon et en alcool.

Harald ne connaissait pas grand-chose de la politique Humaine. A vrai dire, il ne comprenait pas réellement leurs frasques, leur code, et leurs protocoles sans valeurs. Les prédicats, pourquoi faire ? Leur échelle pyramidale, pourquoi ? Comment ? Leurs instincts motivés par l’ascension, le pouvoir, l’avidité… En leurs terres se trouvait Louise de Fernel, honorée du titre d’Amie des Nains par la Voix de Thanor. Suite aux évènements de Langehack, Harald aurait aimer se rendre jusqu’en la demeure de la châtelaine afin de la confronter… Mais alors il devrait passer entre les griffes de celui ou celle dirigeant les terres dans laquelle petite châtelaine se trouve, avertir la couronne humaine, et seulement ensuite se rendre jusqu’à Louise. Pourquoi tant de faste ? Pourquoi tant d’étapes ? Harald ne demandait pas à voir tous ceux qui demandaient audience au Gazanundi, ou à la Voix de Thanor pour faire du commerce… Que voulez-vous…

« Ne crois-tu pas que notre venue serait perçue comme un camouflé visant à appuyer une menace sur leur peuple ? Nos deux peuples ne sont plus apparus unis depuis des cycles… Demander un conseil des couronnes aujourd’hui, avec la couronne Humaine, pourrait être perçu comme un moyen de prendre le dessus sur les Humains affaiblis. » Dit-il, réfléchissant en même temps qu’il répondait, tentant de connecter quelques informations, le peu qu’il possédait, afin de tirer son épingle du jeu. « Les Humains ne verront chez nous que notre artisanat et nos savoirs ; chez vous que votre menace et votre tendance à demeurer en paix, isolés. » Rajouta-t-il, conscient toutefois qu’il jouait déjà sur la corde de l’or et de l’artisanat Nain pour négocier des comptoirs, comptoirs qui, en définitive, permettaient aux artisans Nains de multiplier leurs sources de revenus et aux caisses de se remplir afin de financer les futures grandes expéditions militaires, notamment. « Je refuse qu’un tel incident se reproduise à nouveau. Et la grogne, chez les miens, est encore bien trop forte, et elle le demeurera quelques temps encore. Montrer un temps soi peu de reconnaissance aux humains pourrait provoquer un soulèvement chez les miens… »

- Pas de raison qu’ils prennent la chose comme une menace tant qu’elle n’est pas présentée comme une menace voilà bien longtemps – de temps d’Homme – qu’Anaëh ne s’était pas trouvé en discorde avec la Péninsule Et à moins que tu te sois amusé à parader nos accords auprès de la Couronne Péninsulaire, les Umgis n’ont pas vraiment de raison de nous percevoir comme « unis ».

Pas plus en tout cas qu’ils ne pouvaient eux-mêmes se percevoir unis au Zagazorn. Après tout, les investissements du petit-peuple en Péninsule étaient bien plus importants que ceux qu’ils avaient en Anaëh. Vous partagiez de la culture, et certes, pour vous qui accordiez énormément d’importance à la culture, cela représentait beaucoup… mais aux yeux des Humains… il y avait de fortes chances qu’ils accordent plus d’importance aux pactes commerciaux qu’ils avaient avec les Nains qu’ils n’en accorderaient à la pauvre délégation de naturalistes elfes cherchant à aider les nains à s’assurer que la verdure ne disparaîtra pas du Zagazorn.

- Et il n’est pas non plus question d’offrir une quelconque « reconnaissance » aux Umgis. Simplement de faire un état des lieux de nos relations à tous. tu souffles des nasaux, étouffant un rire Même si nous ne nous retrouvons au final qu’à prendre le thé ensemble, ne serait-ce qu’avoir les trois Couronnes coexistant dans un même espace sans qu’il n’y ait de drame serait un bon début. Que trois des quatre grandes Nations de ce monde soient capables de se reconnaître comme capables de communiquer dans au moins une moindre mesure serait rassurant pour tout le monde.

Tu le penses. Ou du moins tu l’espères.

« Les Humains voient toujours les choses sous le prisme de la menace, dès lors que les choses ne viennent pas d’eux. » Dit-il, maladroitement, cherchant en réalité à dire que les Humains ne voyaient absolument rien de bien dans les races autres que la leur, alors que ce constat était on-ne-peut-plus hypocrite. « Parader ? Nos accords ? » S’exclama-t-il, grognant soudainement avant de se renfrogner à nouveau. « Quelle idée idiote ! »

Parler, pour les Nains, n’était pas chose aisée. Entre Nains, bien-sûr, la communication était aisée. Le maître apprenait à son apprenti ; le parent éduquait sa progéniture ; les individus parlaient entre eux. Toutefois, même au cœur du peuple des montagnes, des secrets et des interdits demeuraient. Le savoir des runes, notamment, était un tabou séculaire.

Alors parler des accords politiques avec les Elfes, au peuple si immature et si inconstant que celui des Humains ? Cela serait tout simplement impossible ! Impensable ! Infaisable ! Cette simple idée révulsait Harald au plus haut point.

« Peut-être… » Confessa Harald qui ne pouvait toutefois s’empêcher de penser à la grogne qu’il entendait autour de lui depuis des ennéades. « Comment te proposes-tu d’y procéder ? »

- Rien de plus simple tu lèves un sourcil Trouvons un endroit pour faire office de terrain neutre, et invitons-les à nous y rencontrer

Simple, pas vraiment. Il était peu d’endroits à la surface du continent que l’on puisse appeler des terrains « neutres », et lorsqu’ils l’étaient, ils l’étaient souvent pour de bonnes raisons. Géopolitiquement, la forêt d’Aduram pourrait techniquement en faire partie, mais sa dangerosité – et donc votre incapacité à l’inclure à votre giron – était peut-être bien la seule raison pour laquelle vous, elfes, ne la clamiez pas haut et fort comme part d’Anaëh. Neutre, l’Île du Sanctuaire l’était définitivement, mais l’Île était aussi un lieu sacré qui ne saurait être réduit à accueillir des dirigeants dans leurs machinations politiques. Et en dehors de cela il y avait…

- L’Oliya pourrait aisément faire l’affaire. Après tout, nos vaisseaux à tous ont plus ou moins l’habitude de s’y croiser... un sourire en coin se dessine sur ton visage ...et si le pire devait arriver, ce ne serait pas une route bien longue pour battre en retraite sur nos territoires respectifs.

Et tu aurais préféré que les choses n’aient pas à en arriver là. Seulement si elles le devaient, tu avais aussi assez confiance en les capacités de tes congénères – ainsi qu’en les tiennes – pour prétendre à vous en sortir sans grands heurts.

Trouver une zone neutre pour rencontrer la couronne Humaine. Que voilà une idée intéressante. Intéressante, mais aussi entourée d’épines. Le besoin d’un terrain neutre traduit la volonté de fomenter, de réaliser quelconques machinations de quelques sortes qu’elles soient, de s’assurer un terrain suffisamment défricher pour éliminer toute menace… Suffisamment connu pour permettre un repli… Ou une attaque.

C’est tout naturellement qu’Artiön propose l’Oliya. Fleuve prenant sa source dans les monts du Septentrion et de la Nérania et serpentant jusqu’à Thaar, artère vitale pour le Zagazorn, le Nord de la Péninsule, le royaume de Naélis et les territoires Vaanies, l’idée d’y faire se rencontrer les couronnes pouvait être perçue comme presque philosophique. Trois couronnes se rencontrant afin d’accorder leurs violons, sur un fleuve vital à ces trois même couronnes, ces trois peuples différents… Harald esquissa un sourire réflexif et passa ses doigts épais et cornés dans sa barbe soyeuse et correctement entretenue.

« Grumhmm… »

Tout en grognant, le Grand-Roi des Nains sorti une de ses pipes préférées qu’il bourra d’un bon tabac. Tout en s’attelant à la tâche, il reprit :

« L’Oliya est un chemin sûr, du moment qu’il serpente entre nos frontières. Encore que ses rives Wandraises soient souvent sujettes aux attaques de ces sauvages à grandes jambes. » Dit-il, se remémorant alors les innombrables traques et combats qu’il eut à réaliser contre les Wandrais, avant que le mur Sud n’arrête les incursions des hordes sauvages sur les terres du Lörn et du Brissalion. « Sécuriser les rives ne sera pas chose aisée, point pour nous. Et je gage que ni toi, ni les Umgis n’accepteront de participer à cette protection. Risquer de perdre un seul cognard dans une embuscade Wandraise m’apparaît comme insupportable… Je gagne que cela est pire pour toi, mon ami. » Dit-il, appuyant sur le mot « ami » qui, dans les deux peuples cycléens, avait une valeur toute à fait fort. Ce faisant, il porta sa pipe à la bouche et prit plusieurs bouffées sur ce tabac fort qui ferait noircir n’importe quels poumons. Sa main droite, maintenant libre, vint chercher le bijou d’Artiön, offert en l’an XVII. « Pourquoi pas l’Océan d’Eris ? » Proposa-t-il tout de go. « La Voix de Thanor y a rencontré un seigneur Umgis il y’a plusieurs mois. La sécurité y est plus grande que sur l’Oliya. »

À la mention des rives Wandraises, l’un de tes sourcils, interloqué, trouve le chemin du haut de ton front. Lorsqu’Harald ose proposer l’Eris comme lieu de rencontre cependant, tu te trouves forcé de retenir un soupir, de la force de tes doigts contre l’arête de ton nez.

- Parce qu’imposer aux miens la traversée de votre territoire est absolument criant de neutralité. ta voix résonne entre tes mains alors que tes doigts continuent de frotter tes sinus Mais si vous craignez les rives Wandraises... tes paumes se reposent à plat sur la table ...embarquez directement à Lante, et gardez vos distances d’avec la rive. L’Oliya est bien assez large pour que l’on puisse se rassembler loin hors de portée des berges. La seule chose que l’on aurait à craindre serait plutôt les Vaanis trop curieux sur les navires marchands de passage. Mais là encore, je doute fort que l’on ait quelque raison de paniquer à l’idée que les Vaanis sachent que rencontre il y a eu. Les chances sont fortes qu’ils le sachent même avant que la rencontre ait lieu. Après tout à ce que j’ai cru comprendre, les frontières entre Thaar, Thanor et la Péninsule sont plutôt poreuses.

Ou peut-être simplement que pour une raison qui t’était inconnue l’Oliya ne convenait pas aux Nains. Peut-être fallait-il vraiment aller autre part. Mais où alors ? La seule autre solution serait…

- L’Île du Sanctuaire pourrait techniquement aussi servir de lieu de rencontre neutre, mais à ce moment, les enjeux de cette réunion devraient totalement être revus. tu croises les bras sur ta poitrine, souriant d’un air amusé Je ne serais pas contre l’idée de partager un temps de pèlerinage, mais à ce moment il faudrait être certains que personne ne se méprenne sur la nature de l’échange. Pas question que l’Île devienne un théâtre de politique.

L’attitude d’Artiön fait se renfrogner Harald pendant un court instant. Le Nain avait beau porter le Roi des cités Elfes en haute estime, il était le Roi d’un peuple ayant, pendant des cycles et des cycles, cultivé les différences avec le peuple aux oreilles fuselées. Des cycles durant, les Elfes furent les boucs émissaires de bien des tragédies, de biens des malheurs. La malchance, les échecs, les erreurs, étaient souvent rapportées à ce peuple qui, à la fois si proche et si loin du Brissalion et du Lörn, avait laissé une empreinte tantôt réelle, tantôt imaginaire, en l’esprit et les mœurs des Dawis.

Mais Artiön avait raison sur un point : les Humains, aussi médiocres soient-ils, connaissaient leur géographie. L’Anaëh ne possédait aucun port ni aucun fleuve le reliant à l’Eris… Ergo, retrouver des Elfes sur cet océan signifierait que ces derniers auraient traversé le Zagazorn… Et l’entente diplomatique serait alors découverte.

Certes, des Humains présents au serment de fidélité de Harald et Brynhild ont d’ores-et-déjà pu témoigner de la présence de la couronne d’Aléandïr. Mais en tant qu’invités. Faire une telle erreur, comme l’indiquait Artiön aujourd’hui, éclairerait les Humains sur la nature constructive des ententes entre les Nains et les Elfes. Cela était impensable.

Mais le temps des palabres devait se terminer. Artiön, comme à son habitude, avait fourni bien des éléments de réflexion, et une décision devait être prise.

« Très bien. » Dit-il, tirant sur sa pipe avec la force du dragon. « Nous les rencontreront sur l’Oliya. L’Hiver étant ce qu’il est, je suis certain que les Humains refuseront de nous rencontrer avant le retour du redoux. Proposons le Printemps donc. Souhaites-tu envoyer la missive ? »

– En toute honnêteté, je pense que le plus tôt serait le mieux. comme quoi, il arrivait aux elfes d’être ceux ne désirant pas attendre Surtout que l’hiver a tendance à calmer les ardeurs.

L’hiver rend les armées difficiles à mobiliser. Des ressources moins nombreuses, un environnement plus difficile, des problématiques régionales qui ressurgissent… aucune saison n’est plus propice à ce genre de rencontre que l’hiver. Simplement car derrière l’hiver, il y a l’espérance de se présenter face à des interlocuteurs aussi désarmées que l’on ne l’est soi-même.

- Mais oui, je veux bien m’occuper d’écrire les missives et d’officiellement convier qui-de-droit. Pour la suite, je te tiendrai au courant des réponses des Péninsulaires.

Et tu détestais te le dire, mais à présent, la balle était dans le camp des éphémères. Restait maintenant à savoir si après leur « coup d’éclat » auprès des nains, ils étaient prêts à faire amende honorable, et à tenter de construire de véritables relations positives.

L’hiver était en effet la saison la plus difficile à vivre et à endurer, pour tout un tas de raisons. Manques de ressources, météo capricieuse, tempêtes diverses et variées, terrains impossibles à pratiquer, voyager seul ou avec une armée pouvait devenir un challenge improbable, impossible, cataclysmique.

Ces conditions et ces problèmes s’appliquaient bien évidemment aux Nains, à ceci prêt que, peuple montagnard oblige, faire face au froid, aux montagnes, à la neige et aux terrains sinueux, était devenu habituel. Les doctrines militaires Naines s’étaient en effet correctement adaptées aux conditions climatiques difficiles, celles-ci ne cessant jamais dans les monts du Septentrion, du Nivor et de l’Almion.

Toutefois, est-ce que les Humains savaient cela ? Sans doute que non. Heureusement. En tout cas, Harald comprit une chose : il lui manquait encore des notions de diplomatie et de géographie. Le Roi des Elfes était assurément plus sage et réfléchit que lui… Il lui fallait apprendre encore et parfaire sa culture, et affûter sa pensée.

« Nous serions tous… Rassurés, de savoirs tous les belligérants indisposés dans leurs capacités de mobilisation. C’est en effet tactiquement parfait, et sans doute un égaliseur nécessaire. » Confessa Harald. « Bien. Espérons que leur réponse ne tarde point. »

Et maintenant ? Il était temps de se restaurer, et de parler de choses plus légères !