[Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres
+2
Harald Barbe-Sanglante
Artiön Laergûl
6 participants
Auteur
Message
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Mer 12 Juil 2023 - 21:42
Milieu de la 3e ennéade de Karfïas 21e année du Onzième Cycle Zone de rencontre Elfico-Naine du Lörn Un peu avant midi
Ton passage en Alëandir avait été de bien courte durée, et ton départ bien précipité. Tu savais à quoi t’en tenir. Voilà déjà plus d’une ennéade qu’Harald t’avait prévenu du jour de sa venue, et la nouvelle t’avait – heureusement – suivie jusqu’à Quatrième Saison. En rentrant au palais, tu savais déjà devoir te tenir prêt à reprendre la route, mais tes enfants et ton épouse ne te manquaient pas moins. Loin des yeux près du cœur, que dit le dicton. À l’heure actuelle, tu te dis surtout que celui qui l’a inventé ne devait pas savoir ce que l’on ressent, en allant se coucher le soir, en sachant que l’on n’a pas pu prendre ses enfants dans ses bras.
Mais le travail appelle et tu es l’Aran. En particulier lorsqu’il s’agit de traiter avec le Zagazorn, et que leur Grand-Roi est présent, il est difficile de se passer de toi. Pas parce que tu connais véritablement mieux les nains que n’importe quel autre elfe, mais parce que tu les respectes sincèrement, et qu’ils semblent – dans une certaine mesure – te rendre la pareille. Alors même si dans les discussions à-venir, ta voix n’avait pas plus de poids que celle des véritables intéressés, la présence d’Artiön permettait au moins de s’assurer que les batteurs de fer ne fassent pas trop de pas de travers.
- Suivez-moi.
Ta suite n’est pas bien nombreuse. Une poignée d’elfes, littéralement. Les deux forgerons ayant mené l’affaire à ton attention, un traducteur Lëandrin, habitué de l’Oliyan et deux soldats de l’armée royale sont les seuls à avoir fait le chemin avec toi depuis la capitale. Vous ont cependant rejoint lors de votre passage à Malereg un de leurs diplomates – l’un des rares en ce Royaume capables de déchiffrer le Khazalide – et deux de leurs garde-frontière. Tout avait été organisé pour que votre route soit la plus rapide possible. Et certes, voyager en petit nombre, vu la férocité renouvelée de la forêt pouvait se prouver dangereux, mais vous aviez prié La Mère que le temps joue en votre faveur. Moins s’attarder sur les chemins, c’était moins de chances de faire une mauvaise rencontre, et cette fois, la chance avait été de votre côté.
Tu baisses la tête et rentres les épaules pour te glisser sous la bâche recouvrant ce qui s’apparente à un immense campement qui depuis le temps n’est plus vraiment improvisé. Ci et là se trouvent quelques piliers de pierre taillée, quelques murets délimitant les espaces dédiés à la cuisine, à l’étude ou aux soins. Quant aux occupants, qu’ils soient elfes ou nains, ils s’affairent activement de concert à remplir leur devoir. Pour vous, c’est ici qu’a commencé l’étude de leurs engeances, et il semblerait que même à défaut de grandes trouvailles, ils s’appliquent tous assidûment à la recherche.
- Vous pouvez vous installer ici.
Tu déroules les épaules. Le point central de l’immense campement était le seul endroit sous la tente où tu pouvais te dresser de toute ta hauteur. Situation bien à-propos cela dit, car c’était ici aussi que se trouvait la table ronde – reconnaissable aux deux sièges à ses extrémités, hurlant tant par leurs dimensions que par leurs esthétique qu’ils étaient destinés aux Rois – où se tenaient les sommets. Une fois tes camarades installés, tu t’étais posté debout derrière ton siège. Nains et elfes en présence habituelle ramenèrent à table mets et boissons de vos deux mondes, de leurs brunes à vôtre lëoras. De votre meroca à leurs fromages. En même temps vos vis à vis s’étaient installés, et lorsque les deux Rois furent les seuls debout, et que l’agitation fut retombée, tu fis ta révérence.
- Baruk!tu frappes ton coeur du poing droitMerci de nous recevoir, Groman-Rik.tu lui souris amicalementHarald.tu prends un pas de reculVoici Gaedrath Sôsa...tu tends la main vers l’elfe à ta gauche...et Hêdirn Silmeniltu fais de même pour celui à ta droiteTous les deux forgerons de talent. Ce sont eux dont je viens vous porter la requête aujourd’hui.
Et maintenant, tu attends. Qu’Harald à son tour présente sa suite. Qu’il t’invite à t’asseoir. Et que les pourparlers commencent.
Dernière édition par Artiön Laergûl le Mer 19 Juil 2023 - 19:12, édité 1 fois
Harald Barbe-Sanglante
Hôte
Nombre de messages : 690 Âge : 30 Date d'inscription : 05/03/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 171 ans (An 21:XI) Taille : 1m49 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Jeu 13 Juil 2023 - 14:14
Le temps était passé à une vitesse affolante. Était-ce l’été, qui expliquait cela ? Était-ce le fait que, malgré lui, il était plus préoccupé par l’expédition dans le Nord que ce qu’il croyait ? Pourtant…
Pourtant, il était convaincu – plus convaincu qu’on aurait pu l’être sur la surface de ce continent – que la disparition de cette montagne était un acte du Père, maudit sois son nom ! Et que la destruction d’une seule montagne, et non la totalité du grand Nord comme ce pu être le cas voilà vingt années, était l’œuvre d’Ikthor le Puissant. Nouvelle figure tutélaire pour tout un peuple ; nouveau protecteur des Nains contre la fureur du Père de Tous.
Pourtant… Il y avait sa fille, là-haut. Encore jeune, pour l’esprit de son paternel, mais déjà forte, fière et très douée dans sa formation de soldate des forces lourdes de Lante. Il l’avait vu s’entraîner, encadrer quelques entraînements à Lante et à Kirgan, et il connaissait les avis de certains cognards qui, face à elle, s’affalaient telles des carpettes. Par respect pour sa lignée… Par respect pour son statut de Naine… Par respect pour l’enseignement obtenu à Lante. Après tout, l’infanterie lourde Lantaise était d’une qualité exceptionnelle, et connue depuis des siècles et des siècles comme étant le fer de lance des armées royales Naines.
Mais les ennéades passèrent. Et l’expédition revint. Scientifiques, artisans, sommités et militaires, terminent d’exploiter les résultats géographiques, géologiques et miniers, en plus des quelques témoignages des évènements qui apparurent l’année dernière afin de trouver l’origine de ce désastre évité. Harald, lui, n’avait pas le temps d’assister aux débats, découvertes et recherches. Il lui fallait rejoindre le lieu d’étude des Engeances, où se réuniraient Nains et Elfes pour discuter… Arts de la forge… Et le devenir de la forge Sylvestre.
« Baruk ! » Dit-il, frappant à son tour le torse de son poing droit. L’acier de plate résonnant d’un tintement presque scintillant. A la présentation des protagonistes Elfiques, Harald offre le même salut, à la fois protocolaire et traditionnel. « Voici Thordril Zharrhazarsson Hargrund. Et voici Yggdar Frappe-Rune, forgerune. En tant que représentants des arts de la forge de notre peuple, c’est à eux que revient la responsabilité de vous écouter et de décider. Moi, je dois me rendre à Lante, pour préparer la suite de l’étude des Engeances. Si vous êtes encore là dans trois jours, je reviendrais vous voir. »
Puis, ce faisant, il se leva de son assise, frappa à nouveau son plastron… Et monta sur son Bélier afin de reprendre la route de Lante, accompagné de deux de ses gardes royaux.
_________________
Zagakron:
Gaedrath Sosa
Elfe
Nombre de messages : 32 Âge : 20 Date d'inscription : 10/04/2021
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 769 ans Taille : 1m87 Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Ven 14 Juil 2023 - 9:42
C'était une étrange sensation d'être en extérieur des cités elfiques et de l'Anaëh, une sensation qui lui chatouillait l'esprit et le rendait mal à l'aise. Jamais auparavant n'avait-il mis les pieds à l'est de l'Aduram, ni au nord, en dehors de sa terre natale où les siècles s'étaient découlée sa vie entière. Mais cette étrange sensation ne s'était pas révélé en sortant de la Prime Forêt. À Malereg, les souvenirs d'une jeunesse perdue l'avait accompagné le temps d'une ennéade, à songer à l'avenir de la forge et le sien, mais surtout à tout ceux dont il souhaitait tant honorer la mémoire. Ce souvenir l'emmena à une spirale de désespoir et de désolation. Honorer leur mémoire n'avait mener qu'à les couvrir de honte. C'était ce sentiment, réalisa-t-il dès que les salutations entre roi ramena son esprit. L'opprobre de son existence. Une opprobre renchéri par son échec personnel de cet instant. Un échec impardonnable pour lui-même.
En vain. Un mois entier, près de neuf ennéades complètes ont été dédié à l'étude de langue ancienne. Gaedrath souhaitait prouver sa valeur, la force de son esprit et de son bras auprès du peuple dont la présence avait été requiert par son compère. Que ce soit à l'Académie ou auprès du magistrat de Malereg, l'étude de l'ouvrage - daté et pénible à lire - et les séances afin d'apprendre le dialecte Khazalid furent la source d'érudition pour Gaedrath, de manière à impressioner les Ondur. Cependant c'était avec une humiliation totale, le visage pâli par les échanges royaux, que le Tamin Dolan découvrit l'étendu de son savoir, c'est à dire superficielle. Les échanges entre roi étaient prononcé d'une manière différente qu'il avait pensé, et d'une lourdeur insoupçonné. Gaedrath demeura silencieux, lui qui souhaitait tant ajouter quelque chose depuis un mois.
Il jeta un regard discret vers son confrère Hêdirn, toute la confidence bâti dans les ennéades passés par Gaedrath s'écroulèrent la seconde d'avant. Perdu. Il ne doutait pas des talents d'orateur et de diplomate d'Hêdirn, son propre passif avec le peuple Ondur se réalisait en cet instant. Que fallait-il donc dire et de quel manière afin de ne commettre aucun affront ?
"Mon compagnon Heru Silmenil présentera la demande." Dit-il avec un doute dans la voix, jetant des regards vers l'interprète Lëandrin. "Cela vient de lui et il serait juste qu'il soit celui à s'exprimer à ce propos."
Pensif, sa main se mit à doucement caresser l'argentière à son doigt. Si les choses tournaient au désastre, Gaedrath se créait un chemin en dehors du centre du blame.
Hêdirn Silmenil
Ancien
Nombre de messages : 30 Âge : 1024 Date d'inscription : 21/12/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 840 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Dim 16 Juil 2023 - 21:29
Voilà un mois qu’Hêdirn préparait ces quelques instants décisifs. On aurait pu croire qu’il avait attendu patiemment l’évènement, mais en réalité, il n’était pas certain d’avoir réellement eu conscience du temps qui s’écoula tant il fut occupé. Retrouvant sa cité natale, il en avait profité pour prévenir les autres Tamin Dolan et même réunir ceux qui le pouvaient dans la cité qui avait vu naitre la forge sylvaine. Il avait longuement discuté avec ceux qu’il pouvait rencontrer réellement de ses intentions, ajoutant à cela de long échanges épistolaires pour ceux qui se trouvaient trop éloignés. A force de propositions de ses idées et de ses convictions, il avait fini par convaincre les siens de la rencontre. Mieux encore, on lui avait autorisé un petit "emprunt" qu’il espérait fort utile.
Pourtant, l’Ardamiri n’était pas dupe. Ses camarades n’étaient pas tout à fait désintéressés en le laissant s’exposer ainsi, alors qu’eux même n’étaient pour leur part pas présents. Ainsi ils laissaient Hêdirn récolter les potentiels lauriers, mais en contrepartie, ils se prémunissaient aussi de l’échec cuisant potentiel. S’il réussissait, l’Ardamiri promettait de faire partager les fruits de son labeur. S’il échouait…Ils auraient tout le loisir de lui reprocher sa trop grande ambition, alors qu’il n’était pas parmi eux depuis plus de vingt ans.
Quoi qu’il en soit, il comptait bien les détromper sur ce dernier point et atteindre ce que leur manque d’ambition à eux leur faisait manquer depuis trop longtemps. Qu’ils se battent en interne pour le titre de Toer Tamindal. Hêdirn leur prouverait qu’il le méritait, lui, ce titre, les bras chargés de leur précieux acier veladrien, et d’un même temps il leur permettrait de développer leur art plus que jamais, car il comptait bien honorer ses promesses.
C’est avec toute ces pensées dans son esprit qu’il écouta les uns et les autres se présenter, Gaedrath le dernier l’invitant à s’exprimer. Alors il se leva avec une feinte tranquillité camouflant habilement son excitation. Ils y étaient enfin.
-Baruk, amis nains. Hêdirn avait posé son poing contre son cœur et incliné la tête, avant qu’elles ne retrouvent son dos. non loin, le traducteur faisait son œuvre, car l'elfe ne connaissait pas la langue naine et ne tenait pas à les insulter par un essai trop maladroit. Je tiens à mon tour à vous remercier pour votre présence, en mon nom et en celui de mes frères forgerons absents. Comme cela a été dit par mon camarade, ce fut de mon initiative que la demande vint en première, mais elle concerne surtout l’ensemble de notre institution. Institution fondée il y a des cycles et qui aux côtés de votre peuple a prospérée et s’est épanouie. Au fil des siècles nous avons débuté, nous avons expérimenté et nous avons appris. Finalement, nous nous sommes surpassés.
Ses mains finirent enfin par se délier totalement de son dos alors qu’il porta sa main à sa ceinture de laquelle il tira une petite épée, qu’il déposa avec précaution sur la table. De la longueur de son bras environ, sans le moindre doute aussi tranchante qu’à sa conception, la lame était fine et d’une couleur oscillant entre le vert et le bleu sombre. L’acier était délicatement damassé en de complexes motifs comme les elfes d’antan savaient le faire avec brio. A l’éclat doré de ses yeux, il était évident que le forgeron était le premier à admirer l’incroyable talent de celui qui avait créé cette pièce.
-Alors, continua-t-il, après quelque secondes laissées pour ses auditeur à pouvoir observer l’objet, notre art est devenu capable de telles œuvres. Nous avons finit par des cycles durant manier l’acier veladrien et élevée notre forge au rang d’un art encore plus haut qu’il ne l'était. Il soupira, son visage prenant tout le sérieux de son discours. Mais il y a dix ans, nous avons été témoins impuissants d'un enchainement de drames amenant notamment à la destruction de nos outils, et avec eux notre capacité à perpétuer nos traditions. Notre savoir n’est pas perdu, il ouvrit sa main, il est à portée de nos doigts, à...la main se referma,...de minces objets près. Un nouveau silence alors que son regard retombe sur les ondur et il inclina la tête, humblement. Voilà pourquoi aujourd’hui, nous demandons humblement votre assistance. Comme nous avons été alliés autrefois, nous le sommes de nouveau aujourd’hui et nous profitons chacun de l'influence de l'autre. Ici dans ces terres signifiant aujourd’hui alliance, nous vous demandons de nous donner l'occasion de recréer nos outils, afin de nous permettre de retrouver enfin l’ampleur de notre forge d’antan.
la tenue:
Thordril Hargrund
Nain
Nombre de messages : 160 Âge : 24 Date d'inscription : 25/12/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 72 ans Taille : 1m45 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Jeu 20 Juil 2023 - 17:19
Après tant de péripéties lors de l’expédition, je me faisais une joie de retrouver ma forge, ma maison, mes cognards. Et de continuer, depuis Thanor, l’analyse et l’inspection des minerais retrouvés. Bien des forgerons avaient été heureux d’être invité à faire ce travail au sein des grandes forges.
Malheureusement, une missive royale et d’une importance capitale m’éloigna de ce repos, de cette étude. Convié à une grande rencontre, avec des forgerons elgis. Lorsque je lus la missive, une tension s’empara de ma nuque, comme instinctive. Je n’avais jamais eu de passif particulier avec un elfe, ni même de rencontre. Pourtant, il y avait quelque chose qui me crispait à l’idée de rencontrer des artisans de l’autre espèce. De la peur, de la colère, de la curiosité? Si Harald nous accompagnait, je n’avais pas à trop m’inquiéter. Son parler et sa diplomatie suffirait à maintenir la paix durant cet échange.
Il avait été décidé que la rencontre se déroulerait sur le lieu d’étude des Engeances, où nains et elfes collaboraient déjà. Une tente immense avait été installé, aménagé au soin des deux races. Une table centrale avait été préparée pour nous accueillir. Sans un mot, je m’installais et je scrutais les environs. Mon coreprésentant, Yggdar, ne serait probablement pas plus accueillant que moi.
Les protagonistes furent présentés. Je leur jetais un regard. L’un d’entre eux ne semblait pas sûr de lui. Il s’exprima à l’interprète, d’une voix qui ne laissait pas présager du bon. La demande dérangeait, assurément.
Finalement, ce fut l’autre invité qui s’exprima, à travers l’interprète. À un moment, son discours se stoppa et sa main sortit de son dos avec quelque chose de brillant. Aussitôt, je pensais à une embuscade. Mais l’elfe tint ses gestes, et déposa une large épée sur la table. Je me penchais pour la regarder. Au-delà des finitions de la lame, c’était sa composition qui m’interloqua. Avec la lumière, elle créait des reflets verts et bleus, tels que je n’en avais jamais vu. Ce n’était pas un métal ou un alliage de ma connaissance. Ou une connaissance lointaine, dans un vélin.
Acier veladrien. Vague écho dans mon esprit, faible mais pas inconnu. Cependant jamais vu. Il semblait posséder un éclat surnaturel, magique. Sûrement quelque chose en rapport avec les elgis. Mais la demande m’étonna plus que de raison. Comment je pouvais les aider à reforger un outil pour un métal qui m’était quasi inconnu, que je n’avais jamais vu jusqu’à aujourd'hui ? Je ne savais rien de ce métal : ni sa température de fusion, ni à quel moment il était opportun de le façonner, et avec quoi. Le visage juvénile de celui qui s’exprimait ne devait pas me tromper. Il devait être bien plus vieux que moi. Pourquoi venaient ils me demander de l’aide, alors que je n’avais sûrement pas la connaissance qu’ils recherchaient.
Je ne pipais mot, laissant mon confrère, plus âgé et probablement plus au courant des “choses” magiques, prendre la parole à ma place.
Yggdar Frappe-Rune
Nain
Nombre de messages : 121 Âge : 30 Date d'inscription : 07/08/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 255 ans (an 21:XI) Taille : 1m39 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Ven 21 Juil 2023 - 21:29
Les travaux de l’antique Gransalle des Scriberunes avançaient doucement, mais sûrement. La redécouverte des écriteaux indiquant l’entrée de l’ancien temple de la connaissance runique, avait fait des émules parmi le peuple Nain, et plus encore parmi les runistes ayant survécus au Voile, et aux années de misère. Tant d’émules, qu’elle provoqua la migration quasi immédiate de l’immense majorité des runistes ayant migrés à Molgrunn depuis l’an XV, et ce, malgré sa nomination morale comme nouveau lieu de recueil et d’étude de la magie runique dans le Zagazorn. Là-haut, la tour des archirunistes fut construite ; là-haut, une Gransalle – petite en comparaison – avait été réaménagée puis agrandie, pour accueillir les antiques savoirs recélés par le clan natif du coin, et aujourd’hui oublié : les Gueules-Brûlantes. A ces savoirs oubliés durant cinq cycles, s’ajoutent ceux gardés par les runistes ayant migrés jusqu’en l’antique cité, plus, ceux compilés depuis l’an XV, car jamais la recherche, le souvenir, ou la compilation écrite, ne s’étaient stoppés.
Yggdar, par ailleurs, avait été nommé archiruniste par un consensus de ses confrères, autant de par son rôle joué dans l’énigmatique problématique des Mares Noires – sujet très peu connu des runistes et encore moins des Nains – que par son statu de Forgeur de Runes. Maître forgeron, maître runiste, Nain ayant vu plus de deux siècles et demi dans un monde où tous les Dawis tricentenaires ont depuis longtemps disparu, ses créations, peu nombreuses, mais quasi mythiques, parlent davantage pour lui que la plupart des témoignages ou écrits le concernant. Archiruniste, maître forgerune et ancien, trois avantages dans un monde où honneur, ancienneté et accomplissements, forgent à la fois la réputation d’un individu, et sa place dans la société.
Ainsi, ma parole d’Yggdar était respectée… Et il le savait. Et il appréciait cela bien-sûr… Sauf lorsque cette place, cette expertise, ce rôle, lui demandait de faire des choses qu’il n’appréciait pas. Descendre du lointain Nord n’était pas chose aisée, mais, en comparaison de la rencontre mandée par la couronne avec les forgerons Elfes à la recherche, disait-on, d’informations ou… D’autres choses, concernant la forge Sylvestre… Crapahuter dans ces lieux de rocs aiguisés et fourmillant de Berserkers, de Beärog et autres créatures maléfiques et dangereuses était plus agréable que de devoir faire face aux Elfes. Et pire encore… Aux forgerons Elfes.
Dire qu’il était donc peu heureux était un euphémisme… Dire qu’il avait l’air renfrogné était évident. De tous les Nains, Yggdar était sans doute le plus têtu, le plus dur, le plus isolationniste et le plus… Raciste. Oui, n’ayons pas peur des mots…
Lorsqu’il arriva à la rencontre, escorté par deux gardes de Molgrunn reconnaissables à leurs armures couleur blanches, bleues et violettes, c’était en claudiquant, comme à son habitude. Légèrement voûté, appuyé sur sa fidèle canne Tharkùnazorn, il fit son chemin jusqu’à la tablée. Sa canne, à l’embout forgeruné, frappait le sol dans un tintement cristallin, enfonçant la pointe d’acier dans la terre avec une netteté impressionnante, fleurant la magie. Il s’installa enfin, lentement, sa pogne caleuse, épaisse, cornée, tenant sa canne dans des tremblements davantage expliqués par la vieillesse des articulations et la difficulté à fléchir les genoux, que par un quelconque trouble musculo-nerveux.
Là, il marmonna un petit peu dans sa barbe, grommelant sans réellement dire quoi que ce soit, mastiquant on-ne-savait trop quoi tandis que parlaient les grands de ce monde, les uns après les autres, avant de laisser enfin la parole aux artisans intéressés. A mesure qu’ils parlaient dans la langue bénie et antique du Khazalide, Yggdar continua de se renfrogner… Les mots, savamment utilisés par ces fourbes d’Elfes à la peau suffisamment claire pour ne point être exécutés à vue en revanche contre le Puy d’Elda, pourraient presque vomir… Cette fausse modestie, ce faux attrait pour la culture Naine, ce faux intérêt pour le travail que deux races antiques et originelles pourraient réellement accomplir ensemble… Tout cela, pour camoufler en réalité une envie plus profonde, pernicieuse, insidieuse… Une manipulation par des mots doux, voilà ce que cela était !
Toutefois, l’épée tirée attira l’attention du vieux Rhunki. De l’acier Véladrien, bien-sûr. Comme celui dans lequel furent forgées les deux épées trouvées par T’sisra, la Noiraude blasphématrice ayant franchit les frontières du Zagazorn sans y être invitée… Et ayant ensuite été remerciée, pour avoir permis de retrouver Molgrunn malgré son acte repréhensible. A ceci prêt que ces deux lames possèdent une chose supplémentaire : un reflet nouveau, et un aspect resplendissant face à la lumière lunaire. Cela intéressait Yggdar, en plus de titiller sa curiosité, évidemment…
« Tseuh… » Pestait-il, se reprenant une place assise avec flegme comme s’il se laissait choir sur son joufflu. « Et donc, v’voulez qu’on vous file un jeu d’outils, histoire d’pouvoir recommencer à forger l’acier Véladrien. C’ça, en qu’ques mots ? »
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Sam 22 Juil 2023 - 3:23
Le départ d’Harald sera certainement le dernier événement aujourd’hui à cette table qui t’arrachera un sourire comme celui-ci. Dans l’empressement du Groman-Rik tu reconnais celui qui a été le tien tous ces derniers temps, et qui finalement est encore le tien en cet instant, alors que l’idée de rejoindre ta famille te traverse l’esprit. Le départ d’Harald sera certainement ta dernière occasion de sourire, car il marque aussi le départ du seul Ondur dans l’assistance que tu pouvais espérer de votre côté. Si le peuple du Septentrion est connu pour être très jaloux de ses savoirs et de ses possessions, la rumeur veut que cela soit encore plus vrai de leurs artisans. Ainsi même si pour eux la demande n’était que menu dérangement, savoir que pour vous elle était d’une grande importance les rendrait – pour sûr – extrêmement réticent à vous accorder quoi que ce soit.
Sachant cela, les interventions de tes deux accompagnateurs principaux étaient devenu ce qui t’effrayait le plus. Les mots qu’ils utiliseraient, le ton qu’ils emploieraient, et la manière dont tout cela serait transcrit par l’interprète Maleregeois serait capitaux. Vous n’aviez pas droit à l’erreur… et l’attitude de Gaedrath n’était pas rassurante. Heureusement Hêdirn avait réussi à rattraper la barre. La requête avait été formulée. La main était aux Ondurs, et bien que ton visage ne le montre pas, tu dois bien t’avouer être quelques peu décontenancé par leurs réactions.
Machinalement, tes yeux, entre deux battements de cils, quittent leur bicolore de repos. L’anneau d’or entourant le fuschia de tes iris s’y mêle en une mouvante poussière d’étoile, tandis que la couleur rosée elle-même se foncent par endroit, donnant à ton regard l’étrange apparence d’un ciel nocturne. La pulse des nains écrivait une histoire similaire à leurs visages. Le plus jeune – chose étonnante à tes yeux – paraissait surpris à la vue de l’ouvrage présenté par Hêdirn. Le second lui, dans son renfrognement, adoptait une attitude plus proche de celle que tu attendais des siens, seulement lui c’est son calme, et l’intérêt qu’il semblait apporter à l’arme qui t’étonnaient.
Toi qui pensais avoir à attiédir les tempérament de feu des Ondurs, et à lutter pour convaincre un peuple dismissif de la qualité de votre Art, et de l’importance pour vous de pouvoir le garder en vie, tu constatais qu’il n’en avait rien été. La lame avait attisé leur curiosité. Votre artisanat avait fait son effet. Et maintenant, c’était le travail contraire qu’il semblait falloir faire. Non pas leur prouver qu’il mérite d’être perpétué, mais leur prouver qu’ils pouvaient se permettre de vous y autoriser.
- À peu de choses près, oui.tu ouvres tes mains face à toiNous avons déjà le savoir, les matériaux et l’équipement nécessaire pour forger de nouveaux outils.tes sourcils et tes épaules se haussent légèrementTout ce qu’il nous manque, ironiquement, ce sont des outils capables de supporter la création de nouveaux outils.tes épaules s’affaissent et tu baisses légèrement le regardQue vous choisissiez de nous prêter de quoi en fabriquer un nouveau jeu par nos propres moyens,pour mieux le relever en direction de celui d’Yggdarde nous proposer l’un de ceux que vous possédez déjà, ou d’utiliser nos matériaux pour nous en fabriquer un nouveau, cela nous importe relativement peu...ton regard va chercher celui d’Hêdirn...même si j’imagine que nos forgerons seraient fort heureux de pouvoir se vanter posséder une pièce d’artisanat Dawiet retrouve à nouveau celui du nainDe quelque manière que ce soit, nous vous demandons humblement, de bien vouloir nous aider à rétablir la plus précieuse des traditions de notre forge.
Nombre de messages : 160 Âge : 24 Date d'inscription : 25/12/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 72 ans Taille : 1m45 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Jeu 27 Juil 2023 - 17:04
Le marmonnement d’Yggdar ne se fit pas attendre. Il ne fut pas autant émerveillé que moi à la vue de cette étrange lame. Sûrement qu’il en avait vu d’autres. Après tout, il maitrisait un art que je ne pouvais même pas palper. Et s’il y en avait un parmi nous deux qui pouvait comprendre leur requête et y accéder, c’était bien l’ancien. Pourtant, alors qu’il aurait pu le faire, Yggdar resta assis sur sa chaise. Sa voix ne s’était même pas élevée. Il s’exprimait sans animosité.
Le grand Elgi parlant la langue naine reprit la parole pour enfoncer le clou. Mais j’avais très bien compris leur demande la première fois. Toutefois, il me manquait un pan complet de leur histoire. Trop jeune, trop peu d’histoire dans ma caboche pour prétendre à cette requête. S’ils n’étaient point capable de se forger eux même les outils pour manipuler cet acier, c’est qu’il était très particulier. Aussi particulier que notre Mogarium, nécessitant les fours les plus chauds. Mais je ne savais point que nous possédions toujours, quelque part, ces outils, destinés à des elfes. Bien qu’il existait un jour où nous étions bons voisins, je ne comprenais pas l’intérêt d’avoir laissé quelque chose d’aussi important, d’aussi précieux, à une autre race.
Et puis, à moi, quel était mon intérêt de retrouver ces outils pour eux? A part leur donner la possibilité de reforger des armes si précieuses à leurs yeux? Nous nous étions débrouillés seuls pour le Mogarium. Il ne me serait jamais venu à l’esprit de demander de l’aide à un autre peuple. Quels autres secrets avons-nous partagé avec ce peuple?
Surveillant ma langue, je me pris à tenter quelque chose. Après tout, je n’avais rien à perdre. J’étais désormais beaucoup trop précieux pour le Zagazorn pour être perdu aux mains de ces longues oreilles. Et le pire qui pouvait m’arriver serait un coup de canne forgeruné de Yggdar. Mais il ne répondit pas, alors je m’engageais prudemment sur une pente glissante.
“Je suis bien trop jeune pour c’genre d’histoires, qui sont pour moi des contes pour jeunes nains. Mais je ne comprends pas bien, nous on y gagne quoi à votre histoire? Retrouver le savoir ou les outils ne se fera pas sans peine, et la sueur de notre front à un prix.”
Que pouvons-nous y gagner? S’ils me demandaient, je n’en avais pas la moindre idée non plus. De l’or semblait assez dérisoire par rapport à la valeur de leur requête. Peut-être Yggdar aura une requête à leur soumettre, en échange de ces outils.
Hêdirn Silmenil
Ancien
Nombre de messages : 30 Âge : 1024 Date d'inscription : 21/12/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 840 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Ven 28 Juil 2023 - 13:44
-La sueur de votre front sera épargnée Maitre Nain, sourit Hêdirn, si votre crainte se trouve ici. Nous ne demandons aucun effort des vôtres si ce n’est l’emprunt pour un temps de quelques simples outils que vous possédez déjà au sein de vos forges. Les modalités vous appartiennent sur ce point. Au final lorsque l’ouvrage sera terminé, les outils prêtés vous seront retournés. Quant aux matériaux, nous avons aussi la possibilité de les fournir. Aussi je pense qu'il est sage de considérer que rien ne sera véritablement dépensé de votre part.
Toujours le dos droit et les mains sagement dans son dos Hêdirn fixa l’artisan ondur qui venait de s’exprimer le dernier. Il avait dit être jeune, mais son apparence semblait tout autre et cela intriguait l’elfe, qui n’en laissait pour autant rien paraitre. Quel âge avait il donc? Et a quoi cela pouvait bien correspondre, chez eux ?
-Quand à ce que vous pouvez bien y gagner… Hêdirn se laissa une seconde de réflexion, et un temps de pause pour l'elfe qui se devait de traduire ses paroles avec une délicate exactitude. Eh bien,il désigna l’endroit d’un geste de la main. Ces installations sont aujourd’hui les témoins même de l’entente entre nos deux peuples. Elle furent bâties afin de vous aider à maintenir vos ressources de manière pérenne et à percer les secrets des dangers qui rodent dans vos montagnes. Je pense que nous gagnerions tous à prolonger cette alliance. Il lança un nouveau coup d’œil en biais à son roi, puis à son camarade forgeron à ses cotés et enfin revint à ses interlocuteurs. Construisons ici à cette occasion une forge capable d’accomplir nos desseins. D’artisans à artisans, nous pourrons la voir comme a l'image de ce camps, neutre et symbole de notre collaboration.
Yggdar Frappe-Rune
Nain
Nombre de messages : 121 Âge : 30 Date d'inscription : 07/08/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 255 ans (an 21:XI) Taille : 1m39 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Sam 29 Juil 2023 - 11:39
L’air renfrogné d’Yggdar n’allait point le quitter de sitôt. Déjà, devoir quitter l’antre de Kirgan pour pouvoir se rendre aussi loin dans le Sud du Zagazorn, était une chose désagréable. Devoir, ensuite, faire face aux représentants Elfiques d’un peuple décadent, inutile, désagréable, menteur, pédant et hautain, a qui il avait fallu prendre le Lörn voilà 5000 années, à l’issue d’une agression lâche… Était désagréable. Que dire ! Franchement décevant, et franchement… Enrageant.
L’entente négociée par Harald et ce gigantesque concombre prénommé Artiön, ne le regardait pas. La diplomatie étrangère était une chose exécrable qui, selon lui, ne devrait jamais arriver. Les Nains n’étaient jamais aussi bien que lorsque leur peuple tout entier se trouvait en sécurité derrière les frontières renforcées d’un Zagazorn millénaire.
Toutefois, le grand concombre avait l’art et la manière de se faire apprécier. Du moins, de faire passer la pilule d’une chose désagréable, dans l’esprit d’un vieillard trop fier et orgueilleux pour ne serait-ce qu’accepter de revoir sa position, d’une manière ou d’une autre. Le fait de demander humblement, en exposant plusieurs possibilités qui, au final, se dépendraient que du bien vouloir des Nains, et des Nains seuls, apaisait la vindicte interne du vieil Yggdar.
« Humblement… Grumbl… »
Grommela-t-il, ses pognes, jointes sur le haut de sa canne. Très légèrement satisfait, Yggdar sorti sa célèbre pipe, et bourra la tête de celle-ci d’un tabac fort à l’odeur âcre qui, bien qu’encore froid, sentait déjà très fort dans l’air ambiant. Une fois la chose faite, dans un bruit de racloir en bois qui occupa l’ambiance durant trente secondes, il passa la pulpe de son index sous la tête de pipe, laquelle s’alluma alors par magie grâce à la rune de feu gravée. D’épaisses volutes s’élevèrent alors, et, après une énorme bouffée de fumées, expira le tout sans gêne, et sans considération pour qui que ce soit.
Mais vinrent ensuite les mots du forgeron Elgi. Ces derniers furent bien moins choisis, bien moins diplomatiques. D’aucun ne serait point un Dawi prendrait ces phrases comme d’innocentes informations et une proposition sincère, peut-être même… Equitable. Mais les Dawis, eux, possèdent une fierté et une notion de respect qui, parfois, quand ils le souhaitent, peuvent-être très mal placées…
« Prolonger cette alliance ? » Dit alors Yggdar, répétant cette phrase avec une sourde colère. « Par la barbe d’Yaron le Sage ! Vous nous menacez ?! » S’exclamait-il, en colère. « Si nous ne vous donnons point ces outils, alors vous remballez les gaules et vous menacez d’mettre fin à l’entente ? » Dit-il, haussant la voix. Il frappa alors de la canne sur le sol de pierre, produisant un profond impact et plusieurs étincelles dans un tintement de cristal. « Par ma barbe ! Foutus Elgis ! Thordril ! » S’exclama-t-il, dardant un regard ardent vers le jeune forgeron. « J’suis p’t’être forgerune, mais j’suis pas l’Fils d’la Fournaise ! Et on n’parle pas d’runes là, mais d’ton art à part entière ! Choisi bien ! Car les dieux nous r’gardent, aujourd’hui ! »
Artiön Laergûl
Modérateur
Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Sam 29 Juil 2023 - 14:55
Les signes de la jeunesse que ton œil peine à identifier sur son visage, il est simple de les entendre dans son discours. Thordril est aussi imprégné de cette fougue printanière que son collègue Yggdar a été durci par les années. Mais si l’on aurait pu croire qu’ils trouvent en cela un équilibre, les deux Dawis s’entraînent en réalité réciproquement dans une spirale de méfiance inconsidérée. Le premier parce qu’il est de cet âge où l’on doit prendre ses premières décisions réellement difficiles, et où naturellement, la crainte de mal décider se fait vite paralysante. Le second parce qu’il est de cet âge où l’on est assez marqué par les souvenirs – les mauvais surtout – pour craindre de faire un pas de plus vers l’avant. Quelque part, plus encore que tu n’es chagriné par l’opposition qu’ils représentent, tu es pris de compassion pour la situation dans laquelle ils se trouvent. Laissés seuls face à un choix qu’ils doivent faire pour tout leur peuple. Livrés en pâture à l’exercice de régence par leur Roi.
Tu réalises maintenant mieux les efforts faits par le Groman-Rik pour entretenir vos relations. Tant la position qu’il dût tenir face aux siens, que celle qu’il avait adoptée face à toi. À Harald tu avais pris l’habitude de parler avec douceur, et d’être accueilli avec une certaine obligeance. Peut-être étais-ce là son masque de Roi, peut-être étais-ce ce que t’avais gagné votre amitié, ou alors peut-être y avait-il un peu des deux. Mais aux autres Ondurs tu ne peux pas parler comme tu parles à Harald. Parce qu’eux n’ont aucune raison de ne pas voir en ta prévoyance une façade. Alors tu baisses les yeux, chasses derrière ton oreille la seule mèche folle ayant échappé à ton chignon, et croises les jambes, avant de gonfler ta poitrine d’une longue inspiration.
- Si les Fils de la Forge nous observent alors puissent-ils être témoin de notre bonne foi.ta tête se penche légèrement sur le côté, ton expression figée quelque part entre tristesse et compassionIl n’y a aucune « menace » en les mots de mon camarade, juste le triste constat d’un inévitable risque.tu te fends d’un sourire maussadeDe la même manière que votre peuple a ses craintes, le mien possède les siennes.ton regard va vers Hêdirn, puis Gaedrath, puis retourne aux deux DawisEt notre art nous est précieux de la même manière que le vôtre l’est pour vous.tu soupiresLors de mon passage à Kirgan, au jour du mariage de votre Groman-Rik, j’ai eu l’occasion de voir ce à quoi ressemblent vos forges. Et ne serait-ce que ce petit aperçu que j’ai eu de votre art suffit à m’assurer que devant la grandeur de ce que vous possédez, notre demande est bien désuète.ton regard baisse à nouveau, et ta voix de mêmeAlors pourquoi...tes iris brillants de l’éther qui les traverse retrouvent ceux des deux Dawis à la fois, ta voix retrouvant son calme aplomb habituelPourquoi refuser ?tu laisses planer un court silencePourquoi nous refuser ce qu’il vous coûte si peu de nous accorder ? Là est la question qui inévitablement risque de naître chez les miens. Si nous sommes alliés, pourquoi nous priver de votre aide quand il suffirait de si peu pour que nous puissions rendre vie à une de nos traditions sacrées, offerte jadis par la Maîtresse des Rêves, en échange du sang et de la sueur versés par nos Anciens et en symbole des grands jours à venir ? Si nous sommes alliés, pourquoi craindre que nous ne renouions avec un art que nous avons affiné à votre contact, et qui encore aujourd’hui, rappelle à tous quel faste nous avons connu lorsque nous marchions encore ensemble ?
Tes doigts se croisent au-dessus de ton genou, et tu chasses un peu de la tristesse de ton sourire. Tu as bon espoir que – comme Harald avant eux – le Fils de la Fournaise et le Forgerune voient la foi que tu mets en votre entente. Tu as bon espoir qu’une fois de plus, l’Anaëh et le Zagazorn sachent faire un geste. Infime pour eux, infiniment précieux pour l’autre. Et que si peut-être aujourd’hui n’est pas le jour où ils se sentent prêts à prendre cette décision, la nuit leur porte conseil, et demain soit de meilleur augure.
- Parce que nous sommes alliés, Harald nous a gracieusement offert de renouer avec la part de nous-mêmes que représentent les Chants du Lörn.
Parce que nous sommes alliés, des Elgis ont accepté de vous accompagner d’abord dans le Brissalion, puis jusqu’à Lante, loin des leurs, pour offrir à un peuple qui peut-être plus que nous a souffert du Voile, les secrets de la longévité de nos artisanats. Et en cela nous pensons honorer Turmambal, le protecteur de la nature mise au monde par notre Mère.
Parce que nous sommes alliés, nous vous avons partagés nos savoirs et notre expertise, quand confrontés aux Engeances, vous avez considéré bon de nous les demander. Et en cela nous pensons honorer Elenmàr, gardien des secrets de ce Monde.
Alors parce que nous sommes alliés, nous vous demandons aujourd’hui à notre tour de partager avec nous le fruit de votre expertise. Et en cela, en ravivant un art sur lequel il a posé sa main, j’en suis certain, vous ferez honneur à Smedan, patron des artisans.
Mais si au contraire, vos craintes vous retiennent, alors je ne pourrai pas empêcher aux miens d’être attristés. Et mis face à la preuve que la confiance qu’ils vous offrent ne leur est pas rendue, ce serait être un mauvais Roi et forcer Harald à être un mauvais Roi, que d’emprisonner nos deux peuples dans une alliance non-consentie.tu clignes lentement des yeuxMais n’ayez crainte. Que nous soyons ou pas alliés, tant que je règnerai, et tant que le souvenir de mon règne vivra, vous aurez notre entier respect et notre entière admiration. Et tant que je règnerai et tant que le souvenir de mon règne vivra, de loin, nous continuerons d’espérer obtenir votre confiance.
J’aimerais seulement que plutôt que cela, nous puissions aujourd’hui continuer d’entretenir le cercle vertueux initié il a maintenant six ans. Continuer, forts de réciproque gratitude, à rebâtir ce qui fut, pour à terme réussir là où nos ancêtres ont échoué.
Bâtir quelque chose de grand. Vous aviez tout ce qu’il fallait pour bâtir quelque chose de grand. Tu en es intimement persuadé. Harald en est lui aussi – tu le penses – intimement persuadé. Et tu as peur… plus peur que tu ne l’aurais cru, de voir ce rêve s’échapper. Il est peu de choses plus effrayantes que de constater la fragilité d’une alliance, là où l’on espère voir naître une amitié.
Nombre de messages : 160 Âge : 24 Date d'inscription : 25/12/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 72 ans Taille : 1m45 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Dim 30 Juil 2023 - 10:28
Finalement, le coup de canne semblait avoir été la punition la moins grave. L’autre forgeron Elgi reprit la parole, traduit par l’autre Elgi. Il proposa que pour sceller notre alliance, symbolisée par ce camp, nous construisions ici même la forge leur permettant d’arriver à leurs fins. Dubitatif, mais avec une pensée moins hostile, je me laissais le temps d’y réfléchir. L’allilance entre nos deux races ne me concernait point personnellement, ni mon Clan. Si Harald avait envie d’être ami avec des longues oreilles, c’était son désir, point celui du Zagazorn tout entier. Pourtant, le Grand-Roi n’était pas stupide, ni un pisse-lait tout juste sorti du giron de sa mère.
C’est à ce moment qu'Yggdar, plus ou moins silencieux jusqu’à maintenant, laissa exploser son mécontentement. C’est le sol qui fut victime de la pointe de sa canne. Toutefois, une fois sa colère exprimée, son regard se tourna vers moi. Il me demanda de choisir. Comme si toute la décision n’impactait que les forgerons, mais pas les forgerunes. Et par cette parole, il se défaussait entièrement de cette décision. J’étais désormais seul face à une décision plus importante encore que celle de retrouver le mogarium.
Cette fois-ci, ce fut l’autre Elgi, qui semblait être le dirigeant, qui prit la parole. Il n’avait pas besoin de traducteur, tant son aisance dans notre langue était évidente. C’était un beau parleur. Mais il parlait vrai, en notre alliance. Il était compliqué à présent de la remettre en cause, lorsqu’elle nous avait été aussi bénéfique, lorsque nous en avions besoin. Ce camp en était effectivement le lieu, le symbole. Dans leur propre intérêt également, les Elgis auraient pu nous le refuser. Le Voile avait été aussi un fardeau sur leurs terres, et ils avaient pu constater à quel point il avait été dramatique sur les nôtres. Et le Voile était encore trop récent pour être oublié de toutes les caboches.
Pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’entendre une menace cachée, au milieu de cet argumentaire. Comme si cette simple déception, ce simple refus, pouvait être la cause d’un nouveau conflit entre nos deux peuples. Je n’étais pas sûr d’avoir réellement entendu cela, et que cette crainte soit réellement fondée. Mais cette sensation était réelle, et je ne pouvais l’ignorer. Impossible, si cette décision m’appartenait désormais. Il était difficile de puiser en moi du courage, de la sagesse, ou une énergie quelconque capable de m’aider tant je n’avais pas l’habitude de me retrouver dans ce genre de situation. Décider, mais pour tout un peuple. Pire, pour deux peuples entiers. L’un qui m’était cher, l’autre qui, au mieux, m’était indifférent. Aujourd’hui, ce peuple-là était venu nous demander notre aide. Et le mien avait besoin de moi.
Je me redressais et je haussais la voix, afin qu’elle paraisse plus sûre, plus affirmée. Même si désormais, je savais quelle décision je voulais prendre. Pas pour moi, ni pour les forgerons, mais pour mon peuple.
“Grand Elgi” m’adressant d’abord à leur Roi “Tes paroles sont justes et me semblent sincères. Le Voile continue toujours de nous hanter, quel que soit le peuple.” Je marquais une pause, pensant à l’expédition que je venais à peine de quitter, dont la signification n’était pas encore très claire dans les esprits de tous les dawis. “Pourtant, Harald vous a accordé le passage sur nos terres à plusieurs reprises, et ce camp, ce regroupement, témoignent de notre capacité à s'entretenir. Si nos peuples sont aujourd’hui toujours sur la réserve, nos dirigeants ne le semblent pas. Je fais confiance à Harald dans son jugement et ses décisions.”
Je me tournais vers le forgeron Elgi qui m’avait répondu peu de temps auparavant.
“Artisan Elgis, j’accepte votre requête. Nous apporterons ensemble, ici même, de quoi bâtir une forge répondant à nos besoins, qui soit utilisable par nos deux peuples, à condition que cette forge soit un lieu de respect et de partage. Nous y amènerons nos outils pour que l’acier véladrien vous soit de nouveau accessible.”
Yggdar Frappe-Rune
Nain
Nombre de messages : 121 Âge : 30 Date d'inscription : 07/08/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 255 ans (an 21:XI) Taille : 1m39 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Dim 30 Juil 2023 - 12:13
Yggdar était grognon, Yggdar était ronchon. Sa vie toute entière, il avait toujours râlé. Râler, pour faire face à la désillusion. Râler, pour faire face à la frustration. Râler, pour pouvoir encaisser l’insurmontable, adoucir la tristesse, exprimer la colère… Râler, en sommes, comme un moyen d’exister et de subsister pour un individu qui, somme toute, était aussi dur qu’il pouvait être sensible…
Car, en définitif, qu’est-ce qu’un forgeur de runes, sinon un des seuls Nains du Zagazorn suffisamment sensible pour pouvoir manipuler dans ses propriétés les plus difficiles et les plus précises, l’art de l’éther, pourtant si incroyablement fermé aux Nains. Alors, en définitive… Ce petit être vieux, râleur, rabougri, raciste, identitaire et isolationniste… Ne serait-il point l’un des êtres les plus sensibles de cette assemblée ?
Question philosophique s’il en est, qui ne se traduit pas ainsi dans son esprit encore embrumé par une colère mal placée, et un orgueil démesuré. Toute sa vie, ce caractère difficile lui avait permis de faire face à l’apprentissage ô combien difficile et long des forgerunes ; lui avait permis de faire face au cataclysme de l’accident magique, le rendant handicapé ; lui avait permis d’accepter les innombrables échecs qui ponctuent une seule réussite, et cela, à chaque création. Lui avait aussi permis de faire face aux enjeux du Zagazorn, notamment depuis le Voile, la destruction de la Gransalle des Scriberune, et la mort de tous les Karumgrothi, ces Nains dont les âges dépassaient les trois à quatre siècles d’existence…
Mais, depuis quelques années, les attentions cumulées de Grimeldha Long-Nez et de T’sisra Do’Ath, auront eu raison d’une partie de cette armure. Des deux individus, il apprit que, parfois, l’important n’était point d’où provenait la connaissance, ou la nouveauté… Mais jusqu’où elle pourrait les emmener ensuite. Après tout, n’avait-il pas détesté, haï même, cette elfe aux oreilles sombres, et qui, pourtant, avait permis de retrouver l’antique cité de Molgrunn ? Combien de fois Grimeldha somma-t-elle le vieux runiste, d’écouter au lieu de grogner ?
Ainsi, le vieux écouta les mots du souverain des cités d’Anaëh. Et ces derniers eurent l’effet d’une lame, en plein estoc, au cœur des entrailles du vieillard claudicant. Il comprit alors que l’entente entre les deux peuples, initiées aux plus hauts niveaux et, hélas, encore trop jeune pour pouvoir être acceptée et entendue par l’immensité du peuple dispersé du Zagazorn, était éphémère… Et pourtant sincère. Il comprit aussi – et surtout – que Harald venait sans doute de jouer un coup de maître. Ô, la réputation d’archiruniste d’Yggdar ne souffrirait point d’une action mettant fin à la fragile entente entre Elfes et Nains, non… Lui, de par son passé, son existence et ses compétences, et son statut au sein de la société naine, pouvait presque tout se permettre.
Mais, s’il était l’auteur et l’artisan de la fin d’une telle entente, pour des motifs qui, au départ, seraient déboutés par le premier historien venu… Rien n’incomberait à Harald… Et tout retomberait sur Yggdar – qui s’en sortirait indemne – et sur le jeune Thordril. Sa légende était écrite, mais son âge, lui, parlait encore parfois contre lui…
Yggdar ne pouvait pas accepter cela. De toute sa vieillesse et son âpreté, il ne pouvait tolérer de détruire la politique instaurée par le souverain élu des thanes des assemblées naines, ni saboter la légende débutante d’un être aussi prometteur que Thordril Hargrund, Fils de la Fournaise.
« Grumpfblhum… » Rouméguait-il, dans sa barbe, s’affalant et s’affaissant sur son assise, sa pipe incandescente s’illuminant un peu plus à chaque inspiration. « Soit. Le Fils de la Fournaise a prit sa décision. Et qui que j’suis, pour aller à l’encontre d’celui qu’à redonné l’Mogarium à nous aut’. Et aller cont’ notre Roi, bin’ que j’n’ai point voté pour sa trogne. » Dit-il, avant de pousser sur ses pognes et de se redresser un peu, de sorte de ne plus être affalé dans son assise. « J’veux toutefois qu’l’un des miens soit présent à tout c’là. Yaknüt sera là. J’lui fait confiance. »
Hêdirn Silmenil
Ancien
Nombre de messages : 30 Âge : 1024 Date d'inscription : 21/12/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 840 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Mer 2 Aoû 2023 - 19:31
-Vous avez ma gratitude Maitre nain, soyez en assuré. Le Tamin dolan Ardamiri posa une main légèrement tremblante contre sa poitrine, hochant la tête avec déférence. Son regard s’en vint sur le plus vieux des deux nains, celui qui semblait tant souffrir de cette main tendue. Les vôtres seront naturellement présents et ce autant qu’ils pourront le désirer. La forge que je propose de bâtir leur sera accessible à volonté, comme elle le sera pour les miens, ainsi sera-t-elle bel et bien un lieu de partage et de respect. Un sourire termina d’éclairer son visage déjà illuminé de l’or de ses prunelles. Mais cela, nous le verrons en temps et en heure. Je crois qu’un sujet suffit pour cette entrevue.
Cela suffisait. C’était largement suffisant… Les esprits étaient bien échauffés, l’adrénaline bouillait dans les veines des uns et des autres et le temps ne serait plus à la parole sage et réfléchie. Il ne fallait pas gâcher tant d'effort maintenant en discutant de détail qui pouvaient attendre encore un peu.
Pour Hêdirn, le temps était désormais au soulagement, à la joie, et à la fierté. Le forgeron se laissa aller à un petit réflexe, alors qu’il avait jusqu’ici tout fait pour mesurer tous ses gestes. Sa main vint s’accrocher à l’étoile de verre pendant à son cou, son regard se perdant sur la lame vert-bleuté qu'il avait amenée jusqu'ici. Intérieurement il jubilait sa victoire, et celle des artisans qu’il représentait.
Aujourd’hui, ils étaient à l’aube d’un temps nouveau, un temps d’art et de création digne des légendes. Et il semblait qu’il en fut, en une infime partie au moins, l’instigateur.
Gaedrath Sosa
Elfe
Nombre de messages : 32 Âge : 20 Date d'inscription : 10/04/2021
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 769 ans Taille : 1m87 Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres Mer 9 Aoû 2023 - 15:36
Silencieux depuis le début de la rencontre, Gaedrath était rongé par le doute. Le doute de son abilité à convaincre les Ondur à accepter leur requête, le doute que prononcer une seule parole offensera le peuple et maudira à jamais toute interaction entre les deux peuples, les doutes que tout échoueait par sa faute. Et si toute la misère lui était incomblé ? Gaedrath ne comprit pourtant pas que son silence lui coûtera d'autant plus cher.
Leur première étape était achevé, convaincre le peuple Ondur de prêter les outils, mais il restait fort bien encore beaucoup à accomplir. Aujourd'hui il était mieux de célébrer pour l'instant, ils avaient franchi une étape importante et il fallait prendre du repos pour ce qu'ils leur restaient à faire face, ainsi que calmer les émotions de ceux présent. Gaedrath eut un léger sourire dès que tout s'acheva, caressant son menton avec un air sonjeur. Un regard vers son compère elfe dont il était assuré devait se sentir fier d'avoir était à la source d'une telle avancement dans leur communauté respective, et il sourit se sentant heureux pour lui. En Anaëh, son exploit sera sans doute dûrement récompensé. Lui. Le sourire se dissipa et Gaedrath eut comme un goût amer à la bouche.
Ils étaient à l'aube d'un temps nouveau, un temps où il ne signifiait rien.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: [Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres
[Politique Elfico-Naine] La plaidoirie des orfèvres