Pensée pour être la matrice d’un soldat d’exception, l’armure d’Árólindë lui fut conçue sur mesure avant son entrée dans le corps des Aigles. Moule dans lequel il se fond parfaitement et marque ostentatoire de son appartenance à l’élite de l’armée royale, ses plates sont parées d’ornements mordorés. A l’épaule droite, sa cuirasse arbore une calotte et un bec aquilin en spalière. La garde de son épée, qu’il porte dans un fourreau ouvragé en travers du dos, représente un aigle aux rémiges étendues. Ses avant-bras portent généralement des canons travaillés sur lesquelles figurent des serres. Pièce maîtresse de son équipement, le bouclier du Daranovan, sanglé à son bras gauche lorsque brandit, évoque inévitablement une aile protectrice.
Lorsque les temps sont à la paix, Árólindë porte généralement un plastron et quelques pièces de cuir, allégées en masse et fioritures. Plusieurs capes, aux teintes généralement sombres réhaussées de broderies en fil d’or ou d’argent, complètent ses tenues, fixée au métal de son armure ou posée sur ses épaules et retenue par une broche.
Il est un objet dont il ne se sépare jamais, tant il est nécessaire au fragile équilibre qu’Árólindë s’est érigé ; un éclat céruléen, scintillant férocement dans une larme de verre scellée. Portant comme discrète inscription le nom de celui qui lui fut arraché, la Lueur du Souffle d’Histraxë brille sur toutes les nuits du lieutenant depuis trois siècles. Phare dans sa propre Tourmente, elle est la lumière qui l’éloigna des rivages du Royaume d’I Hall et guide désormais ses arcanes.
Fut-ce l’affliction du jeune mage-guerrier qui attira la sympathie d’Eäroníra ? L’amitié de la jument Mathandil à la robe noire pangarée et du Taledhel fut éprouvée par les guerres Daedhelles depuis la fin du dernier Cycle et le lien qu’ils entretiennent à présent est au-delà de celui de deux compagnons d’armes.
Aux marques près que la jeunesse laissa sur leur corps, ils furent parfaits miroirs l’un de l’autre. Les joues lisses au léger teint cuivré et les pommettes relevées, le visage des jumeaux Yuitë se creusaient aisément des rides des sourires taquins qu’ils s’adressaient. Leur tignasses brunes, celle de Histraxë toujours mieux peignée que celle de son frère, et leur moue ingénue se chargeaient de leur peindre une innocence feinte sur leurs traits.
Puis il fut seul, et la guerre se chargea d’élaguer l’enfance du corps d’Árólindë. Sa carrure est digne de celles que forge la Cité des Armes ; assez grand pour faire lever les yeux à la moyenne Taledhelle, son corps évoque un brame d’acier veiné de Zaënyth. Les combats ont imprimé leurs marques dans la chair du soldat, aux avant-bras couturés de cicatrices et au nez à l’arête imperceptiblement infléchie.
Personnalité :
Ce que fut l’avant de la séparation, ce qui fut perdu lorsque mourut Histraxë, Árólindë en chérit le souvenir plus que tout. Arraché à lui par les flèches Ornedhelles, l’absence de son jumeau souffla la gaité des yeux du mage. Dès lors, il se drapa dans sa Tourmente, s’en fit un indéfectible compagnon. S’il avait envisagé de se consacré à l’érudition, la mort de son frère lui fit renoncer à la voie sur laquelle il s’était engagée lors de la cérémonie du Double Choix. Histraxë avait les préceptes de Hiril Lothren infusés en son Souffle et la volonté de défendre l’Œuvre par les armes chevillée au corps ; ne pouvant se résoudre à voir ces idéaux abandonnés, Árólindë s’en fit siens.
A la Séparation démarra la course effrénée contre l’atonie. L’Immobilité, il le savait, lui serait fatale, alors Árólindë se mit en mouvement. Il se plongea à corps et cœur perdus dans les batailles, en recherche, non de ce qu’il avait perdu, mais de ce qui pourrait combler le Vide. Il devint féroce animal animé de l’instinct de l’implacable Carpacelva, inébranlable bouclier étayé par Turmambal aux devants des armées citadines.
Les guerres Daedhelles le révélèrent stratège accompli et fin meneur de troupes s’imputant personnellement la mort de chacun des Souffles lui obéissant. La douleur des lendemains de batailles, Árólindë ne chercha jamais à l’étouffer, pleurant sans réserve ses compagnons tombés, souffrant de leur pertes comme de lacérations infligées à son propre Souffle.
Capacités magiques :
Il est force ardente qui se déchaîne et tue indistinctement si sa bride est relâchée. Elle est matière insaisissable, puissance latente qui brûle autant que lui. Elle est robustesse incarnée, convoquée en remparts protecteurs ou saillants éclats. Il est fougue sauvage et capricieuse, mouvance perpétuelle éprise de liberté. Dompter Feu, Eau, Terre et Air est une lutte constante.
De ses années passées dans les bibliothèques de l’Académie d’Alëandir, Árólindë garda l’approche savante des relations entre les éléments comme unique reliquat de ses leçons d’artisan des arcanes. Désormais, ses incantations sont les brutales voix de ses armes. Destructrices ou protectrices au besoin de la troupe de laquelle il a prit les devants, ses invocations mandent la mort sur ses ennemis et convoquent des égides autour de ses alliés. Utilisant son bouclier comme étai pour ses sorts défensifs et sa main libre pour projeter ses assauts, ses incantations se veulent courtes et efficientes.
Feu et Eau furent les deux premières essences qu’Árólindë apprit à manier pour la guerre. Si ses formateurs y virent une excentricité paradoxale desservant son apprentissage, il considérait leur couple comme une dichotomie nécessaire et s’efforça d’en faire une force. Terre vint ensuite renforcer son arsenal, bien avant qu’il ne s’entête à apprivoiser Air. Etudiant acharné, obsessionnellement attaché au meilleur plutôt qu’au mieux, Árólindë s’avéra excellent mage-soldat et s’attira les louanges des maîtres d’armes daranovans et lëandrins.
HRP:
Dernière édition par Árólindë Yuitë le Jeu 19 Mai 2022 - 22:31, édité 1 fois
Árólindë Yuitë
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Sujet: Re: Árólindë Yuitë - Lieutenant des Aigles Jeu 19 Mai 2022 - 21:49
Histoire :
Le don de leurs deux Souffles, si elle ne fut pas la plus douloureuse, fut leur première séparation. Arólindë et Histraxë reçurent deux noms se faisant écho l’un à l’autre comme s’ils eurent pu, par leur patronymes, réaliser l’idéal de leurs parents qui attendaient leur naissance depuis deux siècles. Ils partagèrent le sein de Máriëoia et les mains de Lúmëldor guidèrent leurs premiers pas, qu’ils firent ensemble sur le pavé de la Cité des Armes. Se forgeant leurs certitudes et leurs manières dans le sillage de deux Daranovans qui les élevèrent comme tels, ils apprirent le respect dû à Ir Iarwin et aux héros ayant rejoint le Senarda pour la défense de la Cité et de l’Œuvre. L’enfance des deux jumeaux, aux visages identiques dans leurs traits et leur espièglerie, les conforta dans la douceur de la jeunesse Taledhel. On leur inculqua la Tradition et la Loi, les mythes et l’histoire, de Tyräl à Glorfindel, du premier des Garnat à sa descendance régnant sur la Cité des Haut-Plateaux.
Leur seconde séparation fut, celle-ci, consentie ; car avec le Double Choix vint la renonciation à un avenir commun. Leurs chemins divergèrent, celui d’Árólindë le menant jusqu’en Alëandir, où l’Académie de Caranthir lui ouvrit les portes de l’artisanat des arcanes, tandis qu’Histraxë, se destinant aux armes, ne quitta pas le berceau rocheux natal. Partageant en deux un bijou taillé dans l’écorce d’un Meroca qui devint le focalisateur du premier et la promesse de voir son frère revenir auprès de lui pour le second, ils se quittèrent pour trois décennies. Ce ne fut qu’après le départ du mage pour les bibliothèques de la capitale que Daranovar les confronta pour la première fois à sa brutalité. Leurs parents, emportés par la guerre – l’un par les armes, le second par le chagrin – les laissèrent seuls, les daranovans comme seule famille.
Se révélant aussi brillant acade qu’avait pu l’espérer son évaluateur, Árólindë s’engagea dans l’école de l’élémentalisme. Etudiant acharné, il progressa vite sous la tutelle de ses maîtres. Quand il rejoignit la Cité des Armes et retrouva Histraxë, leur cent-vingt ans révolus, il fut bénit par l’Arbitre du Grand-Temple. Sous les regards de I Tirith et de I Emël, les deux frères se choisirent un nom qui les liraient à jamais ; Yuitë, pour que leur plus grande force soit leur gémellité. Les dix années suivantes, rendues à la Cité qui les avaient protégés, ils les passèrent ensemble. Choisissant de s’initier au bouclier et à l’épée, Árólindë affronta la lance de Histraxë de nombreuses fois et perdit tous leurs duels. Ensemble néanmoins, ils partagèrent joies et corvées, progrès et revers. Lorsque vint la fin, chacun s’en retourna à sa voie, se promettant des retrouvailles rapides.
Puis le Temps les rattrapa et la Tourmente souffla sur leurs vies, jusqu’à les faire vaciller. Elle s’acharna et emporta l’un des deux frères. Les armes Ornedhelles ne sont pas en métal ; mues par une haine aveugle et dévorante, elles n’en tranchèrent pas moins les chairs d’Histraxë et arrachèrent son Souffle avec une cruauté désinvolte.
La Séparation, infiniment douloureuse, menaça d’entraîner Árólindë. Elle balaya la douceur et la malice des traits de son visage et lava son Souffle de sa mansuétude et sa bienveillance, n’y laissant qu’une colère froide et difficilement contenue. Un an de solitude l’amena au plus près du gouffre du Royaume de Tari ; ce sont les idéaux de son jumeau qui l’en dégagèrent finalement. Reprenant les armes et le chemin de Daranovar, il demanda à apprendre parmi les mages-soldats de l’armée de la Cité. Ayant abandonné à la dépouille d’Histraxë sa moitié du bijou fraternel grâce auquel il canalisait, Árólindë adopta comme focalisateur la seule chose qu’il possédait désormais et le reliait à son frère. La Lueur de son Souffle, comme hommage et symbole de sa consécration à la guerre, l’accompagna désormais. Le soutien des prêtres d’I Hall apaisa en partie sa soif de vengeance et la discipline martiale dirigea peu à peu sa colère vers une ardeur qu’il mit à profit pour atteindre ce que les daranovans eux-mêmes appellent excellence.
Quand fut venu le moment d’intégrer définitivement un corps d’armée, servir sous la même bannière que son défunt jumeau lui parut trop douloureux et le mage se tourna vers la Cité qui fut pour lui une seconde mère pendant plusieurs décennies. Intégrant l’armée royale dans le corps des Aigles, on lui attribua une mentor avec qui il évoluera pendant près de huit ans. Revêtant alors l’armure aux attributs du Dolwen Rainadion et l’enseigne aux sept branches et aux trois feuilles, il découvrit Anaëh. Les missions l’amenèrent d’Holimion à Ellyrion, d’un bout à l’autre de la Longe Ouest et de la route du Meroca. Lorsque vinrent les occasions d’affronter les frères fratricides ornedhels, ravivant une vieille haine et attisant les meurtrissures patiemment soignées mais jamais guéries, il se porta toujours volontaire, prenant les devants plus que de raison pour opposer son bouclier à la violence prédatrice des sauvages des clans.
Lorsque Caranthir battit le rappel pour arrêter les Daedhels à Uraal, Árólindë fut de ceux envoyés et des rares à revenir. Amputés de leur meneur qui laissait derrière lui un roi deux fois orphelin et une Anaëh en deuil après tant de sang versé pour Sa défense, les Taledhels pansèrent leurs plaies. Peut-être trois siècles ne suffirent pas aux elfes pour tirer les leçons de cet échec car pour la première fois depuis la chute du Linoïn, une Cité tomba. Les armées convergèrent durablement vers l’Annon, trop tard pour endiguer le fléau noirelfe.
Puis le Voile aveugla le monde. La pierre de ses murs arrachée par les frondaisons, Lanthaloran s’effondra. Les drows, stoppés dans leur avancés, se retirèrent du front, laissant à Anaëh le couvert de l’obscurité pour respirer. Retranché à Eraison, Árólindë vit certains de ses amis partir, lui restant sourd aux Chants magnifiques qui convainquirent nombre de Taledhels à rejoindre les clans.
Les regards se tournèrent vers la Péninsule, se détournant du front daedhel. La perfidie des exilés du Linoïn et leur force sous-estimées, Eraison tomba également. La contre-offensive, dirigée par l’Ardmiri et ancienne Aigle Halyalindë, mit fin à la débâcle. Blessé après que les drows fussent repoussés jusqu’en l’ancienne forteresse dracenne, Árólindë se retira à Daranovar. Sa nomination au rang de lieutenant dès qu’il fut rétabli ne surpris aucun de ses compagnons.
Le deuil frappa à nouveau, Anaëh pleurant les ravages drows, les Cités leurs enfants perdus et Árólindë les compagnons tombés. S’il mena des Aigles dans diverses missions et supervisa la régulation des marées gobelines dans les monts Telion, le mage-soldat ne participa pas à la campagne de Naélis, ni ne fut mobilisé lorsqu’Eteniril s’embrasa. En son cœur couve encore une peine déchirante et une amertume dont l’hostilité ouverte envers les Noss est la moindre des manifestations.
Aegden Orian
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Sujet: Re: Árólindë Yuitë - Lieutenant des Aigles Sam 21 Mai 2022 - 7:56
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[Métier] : Lieutenant des Aigles de l’Armée Royale
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