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 Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde

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Árólindë Yuitë
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MessageSujet: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeJeu 30 Juin 2022 - 21:12

Neuvième ennéade de Verimios,
An Dix-Neuf du Cycle XI,
Rives de l’Oliya, orée de la forêt d’Aduram.



Le crépuscule avait déjà laqué de nuances orange et or le ciel parsemé de nuages, annonçant que viendraient bientôt la nuit et l’obscurité. Il leur fallait trouver un lieu de campement avant que la course d’Iben et Alm ne disperse dans le Firmament les premières étoiles ; en avant de la colonne, Árólindë fit signe de faire ralentir les montures. Ses doigts s’égarèrent sur la robe noire pangarée d’Eäroníra alors qu’il sondait les frondaisons et leur couvert. La femelle Mathandil montrait des signes de nervosité, plus encore que les chevaux des guerriers qui la suivaient.

Dès l’Oliya traversé, la Tourmente d’Aduram l’avait étreint, avait susurré à son Souffle le murmure térébrant de Sa douleur. Sans qu’il lui soit possible d’entendre le chant vicié de la forêt tel qu’on le lui avait décrit et contre lequel il avait malgré tout été mis en garde, la fiel de l’ancien Linoïn imprégnait tout son être. Spontanément, sa main gauche s’en était allée empoigner la Lueur d’Histraxë, qu’il avait suspendu à son cou au bout d’un lacet de cuir, et l’avait serré à s’en blanchir les phalanges comme si sa propre survie en dépendait viscéralement. Il lui semblait que la rumeur des bois avait braqué sur eux ses innombrables regards malfaisants, et Árólindë était perpétuellement en alerte, persuadé qu’un seul instant de déconcentration les exposerait à un danger vital.

Si loin au Sud du Norn, l’hiver ensommeillait faune et flore, et évoluer à la lisière de la forêt leur permettait d’éviter les dangers tapis plus profondément. Les quelques rencontres avec des bêtes agressives à leur égard s’étaient soldées par quelques plaies superficielles et des contusions sans gravité, mais les quelques lieux qu’ils avaient parcouru jusque là avaient été émaillés de combats contre les cadavres relevés par le nécromant, ce qui, si loin du domaine du sorcier, soulevait des inquiétudes légitimes. S’ils ne déploraient aucune victimes de ces affrontements, restait la pression grandissante d’une forêt hostile à leur avancée, qui pesait sur les esprits et faisait grimper la tension d’heures en heures.

« – Cet endroit semble approprié pour la nuit. Qu’en pensez-vous ? »

Ses propres soldats ayant acquiescé après avoir jeté un regard appréciateur sur le site que l’Aigle désignait du doigt, Árólindë hocha la tête. Se laissant glisser du dos de son Mathandil et se réceptionnant souplement sur le sol avec un cliquetis de métal, il alla monter le camp après avoir murmuré quelques mots dans l’oreille d’Eäroníra.

« – Je prendrai le premier quart pour les Aigles. Qui pour chez vous, Mainythir ? »


Dernière édition par Árólindë Yuitë le Mer 31 Aoû 2022 - 21:49, édité 1 fois
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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeSam 2 Juil 2022 - 20:47




Il avait longtemps appréhendé l’instant où il poserait à nouveau le pied dans les terres maudites. La dernière fois, il n’était qu’un sourd et pourtant son souffle inexpérimenté avait de plein fouet subit les murmures sinueux du Linoïn. Qu’en serait-il, à présent qu’il entendait ? Cette question avait tourmenté son souffle de longues nuits durant, sachant pourtant qu’il ne trouverait nulle réponse avant l’instant fatidique. Pourtant, renoncer, Aegden n’y songeait pas, malgré les sirènes de la prudence au fond de sa conscience. D’autres ne s’impliquaient que trop dans cette expédition pour qu’il supporte rester en arrière, pétrifié par le doute et l’angoisse. Il s’était simplement tût, et avec ses frères, il avait avancé au-devant de l’inconnu.

A peine avaient-il pénétrés dans les frondaisons distordues qu’elle avait été là. D’abords, c’était une oraison funèbre, un écho distordu et d’une perte déchirante. Ici, le drame semblait se rejouer encore et encore, comme un théâtre de marionnette brisées destinées à jouer la même sordide comédie, encore et encore, loin du sommeil doucereux d’I Thirith. Puis, petit à petit, elle se frayait un chemin plus vicieux et venait souffler en silence dans l'oreille du mainyth. Alors, elle devenait un appel, muet mais lancinant, presque désespéré de venger le sang gaspillé. De retrouver ce qui ne serait plus jamais. Retrouver ce qu’on leur avait été arraché. Se venger, ou simplement envoyer un message définitif, verser le sang pour l'Oeuvre. Plus jamais. Où était la frontière entre défendre son monde et sombrer dans la violence ?

Ses doigts avaient alors méthodiquement cherché un ancrage dans la crinière de son ami, tandis qu’un court instant, il avait fermé les yeux pour chasser le regret terrible  et la mélancolie qui lui perçaient le cœur. Vailimo, comme comprenant le trouble de son compagnon s’était fait son principal atout le temps que l’habitude prenne le dessus. Le mathandil au pas sûr tournait même son mufle sur le coté de temps à autre, comme pour chercher un regard, un attention infime de l'elfe sur son dos et s'assurer que ce dernier était toujours là. alors, en retour il lui offrait une tape rassurante, quelques contacts doux le long de son grand cou.

Parfois, ce fut presque avec soulagement qu’il fallut se défendre contre quelques créatures imprudentes ou pires, les mort revenus à la vie. Se défendre, c’était ne plus penser et ne plus entendre. Alors les regrets qui n’étaient pas les siens s’effaçaient, un temps.

-Je t’accompagne. Avait-il enfin finit par lancer comme premières paroles depuis de longues heures au lieutenant des aigles lorsqu’il fallut enfin mettre un terme au voyage.

Glissant d’une main distraite un fruit originaire d’Anaëh au mathandil pommelé qui l'avait plus que mérité, Aegden laissa ses deux autres camarades décider de qui veilleraient avec eux en ce premier début de nuit. Son regard vint ensuite glisser sur les alentours, comme cherchant un détail qui n’existait pas. Ses oreilles hésitaient à se hausser ou se plaquer en arrière.

-J’ai la sensation que quelque chose ne va pas. Restons attentifs
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Inglor Helyanwë
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeLun 11 Juil 2022 - 15:33

À l'arrière d'une cohorte de cavaliers elfiques parés au combat, les deux Berceurs présents fermaient la marche. S'ils étaient effectivement les plus à même d'affronter les dangers représentés par la nécromancie, ils n'étaient ainsi pas trop exposés aux embuscades, et protégeaient les arrières du groupe. Bien que son Souffle s'agitait secrètement de multiples questions, Inglor gardait un calme aux limites de la sérénité, sans pour autant relâcher sa vigilance, encore moins à l'approche de la nuit et de la maudite forêt. Autour de lui, les chevaux s'agitaient plus que les guerriers qui les domptaient, à commencer par Isil, le Mathandil du Maître des Berceurs.

Inglor n'entendait pas la Symphonie des Arbres, et les manifestations de Kÿria durant l'épisode tumultueux du Voile n'y changèrent rien. Il était donc contraint de se fier aux descriptions variables et subjectives de ceux qui l'entendaient distinctement pour en comprendre le sens. De facto, il n'entendrait sûrement pas la Dissonance, mais il savait très bien que cela ne la rendait pas moins dangereuse, même pour lui. C'était, sans nul doute, ce qu'il appréhendait le plus dans cette expédition. Il savait comment fonctionnait la nécromancie, et comment l'annihiler, mais, que pouvait-il faire pour résister aux pouvoirs invisibles de la forêt ?

Ce n'est que d'un léger signe de la tête que probablement personne ne vît qu'Inglor valida l'endroit sur lequel le Lieutenant des Aigles souhaitait dresser le campement pour la nuit. Il valait mieux profiter des zones plus sécurisées avant que cela ne soit plus possible par la suite. Le Berceur imita ses compagnons et mit pied à terre, retirant son casque pour faire craquer ses cervicales, avant de reporter son attention sur le Mainyth et le Lassörn. Il les observait du coin de l'œil, sans piper mot, et les écoutait même s'il ne pensait pas utile d'intervenir dans leur conversation.

Il ne put, néanmoins, s'empêcher de porter la main à la ceinture, comme pour s'assurer que son épée y était toujours pendue, lorsqu'il entendit le Mainyth faire part de ses craintes. Inglor dressa ses oreilles et regarda alors autour de lui, comme si l'expédition était déjà menacée par une présence maléfique. Il valait mieux ne pas relâcher la vigilance.
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Árólindë Yuitë
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeLun 18 Juil 2022 - 19:16

La nuit les cerna, ceignant le petit détachement d’une cape d’obscurité d’où éclosit des gerbes d’étoiles. Retranchés derrières deux frêles abris de toile, les soldats et les berceurs s’étaient endormis d’un sommeil sans doute léger. Restaient, veillant, le Mainyth de l’armée royale, deux guerrières wyslenannes et Árólindë, nimbés de la délicate lumière bleue de la Lueur du Souffle d’Histraxë. Le camp, fragile enclave de l’Œuvre dans le territoire de l’ancien Linoïn, défiait la forêt viciée. Dans le silence, la pression d’Aduram se faisait plus forte. Dévisageant les noirceurs sous les frondaisons, les soldats guettaient le moindre louvoiement entre les troncs, la plus infime nuance mouvante dans les ombres des deux Lunes qui trahirait une attaque des abominations nécromantiques ou de la faune nocturne des bois. Chacun restait silencieux, affrontant l’attente fébrile plongé dans ses propres réflexions.

Certains prétendaient qu’Unvan était l’avatar d’I Maethor choisi parmi les enfants d’Elenwë, qu’il avait reçu de Lui la Rage et d’Elle sa rancœur de ne pas voir les Anëdhels L’adorer autant que Son Aînée. Certains disaient qu’il était aveugle et que son bras avait été guidé par Calimenthar pour accomplir Son œuvre de destruction des premiers âges et que brûlait dans ses pupilles stériles un brasier ardent. Aduram était la cuisante cicatrice de l’obsession d’I Artir à voir disparaître tout ce qu’enfanta Kÿria.

Un battement d’ailes fit bruire les frondaisons.

Le Voile avait lancé les racines de l’Estel aux devants des frontières établies d’Anaëh. Si les projets de la Mère consistaient à prendre revanche de la perte du Linoïn en l’investissant, il leur fallait suivre Sa volonté et chasser ceux qui s’en sont proclamés ses seigneurs.

Un mouvement troubla l’obscurité. Les ténèbres de la forêt d’agitèrent. Des corps difformes, aux chairs torturées par la nécromancie, émergèrent du bois.

« – Une attaque ! »

Le cri de l’Aigle échancra le mutisme de la nuit, déchira le silence qui n’avait pas cédé face à l’avancée des abominations. Les hennissements équins des montures, prises pour cibles, sonnèrent en retour. S’équipant de son bouclier, Árólindë s’élança. Arrivé au contact du premier radicule de la magie de Porte-la-Peste, le mage-soldat le percuta de l’aile, jouant de son poids et de l’élan pourvu par sa course contre la dépouille décharnée, avilie par les Flux, pour l’envoyer voler contre un tronc. Son poing droit se serra, il matérialisa une constellation d’éperons glaciaux et les projeta contre un non-mort au pelage sombre qui menaçait Eäroníra, perçant sa peau sans qu’aucune goutte de sang n’arrose la terre.

Un bras tenta d’agripper le plastron du lieutenant. Il repoussa du bouclier le cadavre mouvant, dégaina son épée et l’abattit sur le membre de l’abomination, le tranchant net. Il frappa d’estoc dans la poitrine du non-mort déstabilisé et investit son arme d’un feu vif qui veina sa lame et alla lui brûler ses entrailles ranimées.

« – Berceurs ! Soldats, protégez les prêtres ! »


Dernière édition par Árólindë Yuitë le Mer 31 Aoû 2022 - 21:50, édité 1 fois
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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeMer 20 Juil 2022 - 9:17


C’était presque à contrecœur que le mainyth avait dû cesser de scruter fixement un petit bout de la forêt assombrie pour mieux prendre part à la veillée commune après une ou deux minutes d'attente. Il n’y avait rien entre les fourrés. Pourtant...

Pourtant la sensation de malaise au fond de sa poitrine n’avait pas cessé une seule seconde. Alors, surveiller le camp avait été comme attendre que l’irrémédiable se produise enfin. Tendu, inquiet, chaque bruissement d’aile, chaque branche oscillant sous le poids d’une banale créature avait semblé être le signal fatal à ce qui devait arriver. C'était presque plus épuisant encore que de confronter une menace bien réelle.

A peine l’Aigle avait-il crié qu’il avait bondit à son tour, tournant Ailagos dans sa main.

Tandis que l’égide accaparait une partie de l’attention des morts, une violente vague de brume glacée en renvoya un petit groupe plus téméraire que les autres dans les ombres d’où il venait.

-Saletés !

A cela un cri de rage difforme lui répondit. Un saut en arrière permit au lancier d’éviter la masse de crocs et de griffes qui lui chercha aussitôt vengeance. Mal en avait pris au relevé. Une flèche se planta dans son crâne difforme, et un mouvement souple de l'arme d'hast le priva définitivement de toute mobilité au second assaut entamé.

-Vailimo ! Un sifflement et un geste bref indiqua au mathandil ruant et cabrant de plus belle de profiter de son bref répit pour galoper en arrière. En espérant que les autres montures le suivraient loin du danger dont les elfes se faisaient rempart.
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Inglor Helyanwë
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeDim 24 Juil 2022 - 20:22

Éreinté par son long voyage depuis Holimion, Inglor ne tarda pas à trouver le sommeil. Même les craintes que représentaient la forêt maudite ne surent l'empêcher de sombrer dans la torpeur aux côtés de sa sœur d'armes, et des autres soldats wyslénans n'étant pas de garde. Si le Berceur s'était défait des parties les plus lourdes de son armure, il n'avait pas osé se séparer de son épée, ni de son focaliseur. La première reposait sur l'épaule de l'elfe endormi, prêt à réagir si jamais une créature hostile venait à leur rencontre, tandis que la seconde étaient toujours épinglée à sa poitrine. Fatigué, certes, mais pas non plus inconscient.

Tiré brutalement de son sommeil par le cri des sentinelles alertées, Inglor vérifié aussitôt qu'il n'avait rien perdu pendant son sommeil. Se saisissant de son épée, le serviteur de Tari se leva, discernant dans la pénombre le fruit maléfique de la nécromancie. Des cadavres relevés déambulaient jusqu'au campement des elfes, s'attaquant aux soldats et leurs montures de leurs membres calcinés ou décharnés. Inglor tira son épée de son fourreau, jeta ce dernier à terre, et se rua vers une abomination qui faillit attaquer un soldat par derrière, lui assénant un puissant coup d'épée sur le dos, et la forçant à s'écraser sur le sol. Parmi les cris qui déchiraient la lisère de la forêt sous le ciel nocturne, Inglor ouït tant bien que mal les directives du Lieutenant des Aigles. Regardant rapidement autour de lui pour mieux cerner la situation, le Berceur ordonna aux soldats proches de lui d'adopter une formation adéquate pour protéger les prêtres, et se défendre face aux abominations nécromantes.

Aux côtés de plusieurs guerriers et archers, comprenant également sa sœur d'armes, Inglor bataillait face aux macchabées qui déferlaient. Ceux qu'il n'abattait pas d'un coup d'épée sur leur chair flétrie tombèrent subitement, déconnecté de cette magie noire qui les animaient, comme s'il sciait le lien entre le pantin et son marionnetttiste. Autour de lui, les soldats wyslenans tenaient leurs positions, conférant la latitude nécessaire aux archers pour décocher leurs flèches et abattre d'autres morts-vivants à distance.

« Repoussez-les ! » les encourageait le chef des Berceurs, alors que l'assaut des morts-vivants semblait défaillir.
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Árólindë Yuitë
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeLun 8 Aoû 2022 - 21:29

Autour de l’Aigle s’organisait la défense du camp. Le Commandant avait réagi aussi prestement que lui, jouant du fer et des arcanes de sa lance avec agilité sur un autre front. Se joignant à sa danse macabre, une sœur d’arme vint couvrir son lieutenant, tranchant de ses deux lames ce qu’il ne pouvait voir. Mais ce qui tombait se relevait aussi vite, sans que la privation d’un bras ou de la tête n’arrête l’assaut imprégné de malveillance que les créatures lançaient contre les soldats d’Anaëh. Seules les incantations des deux Berceurs, protégés dans l’arrière-garde du groupe, coupaient définitivement les liens nécromantiques, libérant les cadavres de leur abjecte servilité au Sorcier d’Aduram.

Avec la bataille, la Dissonance se faisait moins lancinante. Etouffée dans le fracas des armes, elle était moins aigüe ; mais l’on s’en rendait alors plus sensible.

Un membre difforme orné de griffe s’arracha au tas de chairs putride qui s’amoncelait entre les deux Aigles et la forêt, s’insinua entre les cuirs et le métal et écorcha la cuisse du mage-guerrier. Retenant un grognement, Árólindë rabattit sa lame sur le mort-vivant.

L’appel d’Aduram se faisait de plus en plus prégnant. Il menaçait d’y céder.

Sa jambe ploya, et il posa un genou à terre. Sa main droite trouva le sol et y canalisa l’éther. Une couronne d’aiguilles rocheuses émergea du sol, menaçant les engeances et offrant aux soldats un répit éphémère.

L’assaut des non-morts faiblissait, mais celui de l’ancien Linoïn s’appesantissait, emplissant les veines de l’Aigle d’une rage difficilement contenable.

Árólindë se releva. Son bouclier heurta le crâne d’une créature, qu’un moulinet d’acier trancha du reste du corps. A sa droite, une seconde s’effondra sans apparente raison, libérée du joug arcanique du nécromant par la magie des prêtres de Tari. Le guerrier projeta sa main en avant ; un éclair igné zébra la nuit et percuta une autre abomination, la faisant reculer. Elle tituba quelques pas et s’affaissa mollement, justement rendue à son repos. Le silence s’établit sur le camp, seulement troublé par le chant sinistre d’un corbeau.

« – Televin !
Il faut rattraper les montures. Nous ne pouvons pas rester ici. »
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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeMar 9 Aoû 2022 - 12:31


-Restez sur vos gardes. Ces créatures savaient pertinemment où aller et quand frapper. Ça ne s’arrêtera pas là.

La nuit promettait d'être longue. Comment l’autoproclamé seigneur d’Aduram était-il capable d’envoyer ses immondices envers eux avec cette précision, en revanche, Aegden n’en avait pas idée. Pourtant il devenait évident que les rixes ajoutées à cette dernière attaque n’avaient rien d’une coïncidence. Bas sur ses appuis, oreilles plaquées en arrière et le regard scrutant les ombres, le commandant ne semblait presque pas croire à ce bref répit. Il y avait aussi le murmure de la forêt qui tapait à ses tempes dans le silence et qui le poussait presque à vouloir un nouvel assaut. C'était presque comme s'il désirait venger la forêt torturée sur la première créature venue, et en expier la souffrance par la violence. Une seconde passa avant qu’il n’ose poser pour de bon le talon de sa lance sur le sol et souffler, ignorant ces pulsion sinistres aussi vite qu'elles étaient nées.

Il lança un bref regard vers le mage épéiste qui avait jusqu’ici pris les devants et posé un genoux à terre l'espace d'un instant. En silence il sembla lui demander si ça allait de son côté. Seulement ils n’avaient pas de temps à perdre, le lieutenant avait raison, il fallait partir. Alors,Aegden siffla de nouveau, modulant différemment le son jusqu’à ce qu’un cri équin lui réponde. Les elfes s’approchèrent au pas de course et virent rapidement les quelques montures montrer le bout de leur museau inquiets. Elles n'étaient pas bien loin et semblaient encore effrayées, leur robes complètements ébouriffés, et leurs queues fouettant l’air vicié, mais toute semblaient saines et sauves.

-On s’en va. Venant chercher le flanc de son compagnon de route, il lui offrit une caresse rassurante et grimpa aussitôt sur son dos. Berceurs, restez au milieu des soldats. On continue de longer le fleuve. Il marmonna entre ses dents, presque pour lui même. Je n’ai pas plus confiance dans ce calme que tout à l’heure.
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Xal'Zhaun
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MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeMar 16 Aoû 2022 - 20:41


Quelque part ailleurs, au même moment



Une goutte. Deux gouttes. Trois gouttes… de plus.
Une fine couche d’écorce s’arrache à la racine pour se contorsionner sur elle-même, laissant derrière elle la même écorchure que sur ô combien d’autres arbres laissés sur ton passage. La petite créature « née » de ta magie fait un premier pas maladroit, comme étonnée de ne plus être encastrée dans le sol. Tu te penches vers la poupée végétale, un sourire carnassier au visage. Tes doigts caressent la joue rugueuse de ta création. Elle, semble s’en accommoder, l’apprécier même. Gagner leur affection est bien trop aisé. Ici la Sylve est si désespérée, si meurtrie, qu’elle est prête à s’accrocher à la moindre démonstration d’affection.

Tant mieux pour toi.

Ces créatures sont tes yeux et tes oreilles là où tes yeux et tes oreilles ne sauraient porter. Et tu as besoin d’eux pour survivre. Aujourd’hui plus que jamais. Le Roi-Sorcier d’Aduram semble vivre une nouvelle de ses humeurs. Voilà quelques lunes que ses servants redoublent de férocité. Voilà quelques lunes qu’en réponse à leurs agressions, la forêt elle-même redouble de férocité. Voilà quelques lunes qu’en réponse à leurs agressions, tu as toi aussi redoublé de férocité. Pour protéger ta propre vie, tu essaies désespérément de t’en convaincre. Seulement, la réalité est que tu ne sais pas exactement quel pouvoir ces bois ont réellement sur toi. Cherches-tu toujours des réponses à tes questions, ou au contraire t’es-tu retrouvé pris au même piège que les fils de Kerhel ?
Une canine étrangement aiguisée perce ta lèvre inférieure. Tu craches une gerbe de sang au sol avec dédain, et tu regardes les fleurs l’ayant reçu s’émouvoir de l’agitation bouillant en ton fort intérieur.

- Je sais. tes doigts viennent caresser les pétales avec une inattendue douceur Je sais.

Elles aussi entendent. Elles entendent les menaces poignant à l’horizon. Elles aussi tremblent à l’idée de voir la colère tranquille dans laquelle elles sont depuis si longtemps installées détruite. Fût-ce par une colère plus grande que la leur, ou par un calme destructeur.
Tu renifles. Tu grognes. Et tu pestes contre ta nouvelle nature. Plus le temps passe, et plus il t’est difficile de te convaincre que tout cela n’est que moyen d’arriver à tes fins. Plus le temps passe, et plus ton attachement à cette terre apparemment abandonnée des dieux est viscéral. Plus le temps passe, et plus tu te perds à embrasser la rage de Kerhel. Plus le temps passe, et moins tu comprends ce qui la sépare véritablement d’Uriz. Mais à face à tes interrogations les deux dieux patrons restent silencieux. Soit tous deux trop fiers, soit tout deux trop honteux de leur nature profonde.

Un frisson traverse la Sylve. Un frisson au goût de chair putréfiée et de sang vicié. Un frisson au goût de mort et de peur. Encore une fois le danger approche. Encore une fois, le Roi-Sorcier se rebelle contre son propre monde. Encore une fois le désespoir animant le Nécromancien s’insinue dans les veines d’Aduram, attisant un peu plus les flammes de douleurs dont elle avait commencé le deuil. L’Aduram hait son Roi, car aujourd’hui investi de son pouvoir, il semble la seule créature au-dessus d’elle.

« L’équilibre » de Kerhel et « l’Eda Vengeur » d’Uriz ne sont qu’une seule et même entité. Un cycle infini au sein duquel les forts dévorent les faibles, pour mieux mourir et nourrir la prochaine génération de proies. « L’équilibre » de Kerhel et « l’Eda Vengeur » d’Uriz ne sont qu’une seule et même entité, à laquelle le Roi-Sorcier d’Aduram semble à tout prix tenter de se soustraire. Et les dieux l’ignorent, restent silencieux… mais pour combien de temps ? Le sang macule ton sourire. Tu attends, oui. Ton temps arrive. Qu’elles continuent, qu’elles continuent de prendre en ampleur, les provocations du Roi-Sorcier d’Aduram. Peut-être alors auras-tu enfin ta chance, ton opportunité de comprendre ce que veulent vraiment tes Parents.
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Inglor Helyanwë
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Inglor Helyanwë


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Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde Empty
MessageSujet: Re: Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde   Les cendres du Linoïn - Abondent trépassés, syntonie moribonde I_icon_minitimeDim 21 Aoû 2022 - 16:24

Désormais en position défensive sûre, les elfes donnaient tout pour repousser l'assaut mort-vivant, que les lames ne faisaient que ralentir. Les soldats avaient beau leur trancher les membres, percer leur chair pourrie ou les écraser d'un coup de bouclier, les nécromants se relevaient toujours. Une main tentait toujours de s'aggripper aux armures des soldats, et une jambe cherchait toujours à obstruer leurs déplacements, même lorsqu'elles étaient privées de leur tête ou séparées de leur corps à coup d'épée. Seule la magie des deux Berceurs présents pouvaient annihiler le maléfice qui maintenait ces horreurs en vie.

À force de courage et de résilience, les elfes repoussaient, petit à petit, les armées nécromantes. Inglor, de son côté, asséna un coup de pied sur un cadavre à qui il avait donné un coup d'estoc ne manquant pas de faire gicler son sang noirâtre sur son visage. Sans y accorder la moindre seconde de crédit, il se concentra sur les derniers ennemis, et amenant de suite sa main à sa poitrine, s'initiant dans la trame pour trouver et couper les fils invisibles animant les derniers cadavres encore debout.

Le combat s'achevant dans un bain de sang, nombreux furent les soldats nécessitant quelques secondes pour s'en relever. Certains baissaient la tête, récupérant leur souffle, d'autres s'essuyaient le visage pour éliminer la sueur qui perlait. Pourtant, le magicien qu'était Inglor, ainsi que sa sœur d'armes, et probablement les autres également, ne relâchaient pas leur vigilance. Malgré la fin de la bataille, quelque chose ou quelqu'un manipulait toujours la trame à proximité. C'est comme si les morts n'étaient toujours pas morts. Néanmoins, ce danger pouvant en amener un autre, il valait sûrement mieux décamper au plus vite.

« Nous ne sommes effectivement pas en sécurité ici. » souligna Inglor, qui tenta d'apaiser Isil en posant son front contre le sien. « Mais, pourrons-nous seulement l'être ailleurs ? »

C'était une éventualité à laquelle il fallait sûrement se préparer. Ce n'était pas faute d'avoir rappelé à plusieurs reprises que Porte-la-Peste et ses maléfices n'étaient “qu'un” danger parmi tant d'autres en Aduram. Le Berceur ne cessait de regarder autour de lui, toujours dans l'espoir de trouver l'origine d trouble dans la Trame. Celui-ci finit d'ailleurs par se rapprocher jusqu'à devenir audible de tous par les battements d'aile d'une créature volante. Un oiseau observait les elfes. Un oiseau à l'allure bien étrange, et surtout, vraisembablement animé par de sombres machinations. Inglor n'attendit pas pour s'emparer de sa broche et s'infiltrer dans la Trame afin de détruire ce qui le maintenait en vie. Les ailes s'immobilisèrent instantanément et la bête décharnée s'écroula sur le sol herbeux et ensanglanté. Il s'agissait désormais du cadavre puant d'un corbeau déplumé à beaucoup d'endroits, et dont le poitrail avait été suturé comme si quelqu'un le lui avait ouvert et dans lequel un œil avait été cousu. Nul doute que celui-ci avait une utilité, rien ni personne ne laissait les choses au hasard dans cet endroit. Par ailleurs, le bec de l'oiseau était cabossé et usé, et ses yeux vitreux, comme si cela faisait bien longtemps qu'il était mort et qu'il devait reposer en paix, arraché à ce triste luxe par un vil nécromancien.

« Je suppose qu'il fallait également s'attendre à des menaces plus insidieuses. » fit Inglor, les yeux rivés sur le corbeau décédé. Il ne retint pas de soupir en relevant la tête. « Quoi qu'il en soit, partons au plus vite. »
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