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| [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel | |
| | Auteur | Message |
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Aurel Fribourg d'Escault
Humain
Nombre de messages : 205 Âge : 37 Date d'inscription : 18/05/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 39 ans (981) Taille : 1,82 m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Dim 17 Juil 2022 - 13:01 | |
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Hiver, Karfias 20:XI 7ème jour de la 3ème ennéade
C’est une matinée des plus calme. Aurel semble perdu dans ses pensées tandis que sa mère est assise non loin avec un ouvrage de broderie dans les mains. Régulièrement, elle relève les yeux vers son fils pour l’observer, le temps de faire passer son aiguille ou de tirer le fil sur toute sa longueur. Le Seigneur ne la regarde pas mais il n’est pas dupe pour autant.
-Vous aviez quelque chose à me dire ? Finit-il par demander afin de rompre cette supercherie ridicule. -J’ai discuté avec Dame Solange hier soir. C’est une jeune femme charmante.
L’ancien Général fronce les sourcils puis se tourne vers sa mère, l’air interdit. Toutes ces simagrées pour si peu ? Il avait du mal à le croire.
-Et ? -C’est un simple constat. Tout comme le courage dont elle a fait preuve. Elle m’a dit que tu étais parvenu à la soutenir tout ce temps, j’en étais agréablement surprise. Elle se sent parfaitement en sécurité avec toi et, après tout ce qu’elle a traversé, je pense que c’est ce dont elle a le plus besoin. Elle marque un temps de pause puis, voyant qu’il ne réagit pas, elle continue. Elle m’a également confirmé que les bénéfices en avaient été réciproques. Tu sembles plus en paix avec toi-même. -Je ne sais pas vraiment ce que cela change, même si c’est vrai… -Reconnais qu’il est heureux que quelqu’un te permette ainsi de retrouver la sérénité. Même Lambert n’y était pas arrivé. Il serait dommage que tu perdes cela. -Si vous en veniez au fait, Mère ? Demande-t-il, s’attendant à ce qu’elle l’invite à accepter l’offre de Solange d’intégrer son gouvernement et rester à Odélian. -Serais-tu le seul à ne rien avoir remarqué ?
D’un haussement de sourcil et d’un geste de la main, Aurel lui fait comprendre qu’il ne voit pas de quoi elle parle et l’invite donc à continuer, s’impatientant presque devant tout le mystère que Lesceline fait de cette situation.
-Cette jeune femme a des sentiments pour toi, mon fils.
Le Seigneur de Lantenes soupire en baissant la tête. C’était l’une de ses craintes… Il ne voulait pas que, dans son désespoir, elle le perçoive comme la lumière au bout du tunnel. Parce qu’il était présent, parce qu’il l’écoutait, parce qu’il la soutenait… Comme son mari aurait dû le faire. Comme son mari devra le faire par la suite. Car son mari, ce n’est et cela ne sera pas lui… Il ne peut donc pas avoir cette place pour elle.
-J’espérais réussir à éviter cela. -Pourquoi ? -Vous le savez très bien ! -Son père est déjà en train de lui proposer des prétendants. Comptes-tu vraiment la laisser à la merci de tous ces vautours qui vont jouer des coudes pour tenter d’obtenir une telle union pour ensuite la renvoyer à ses activités de maîtresse de maison, ou pire ? Pourquoi devrait-elle chercher plus loin quand elle a déjà trouvé l’homme idéal à ses yeux ? Toi tu la respectes et tu sauras la protéger et prendre soin d'elle. -Je respecte toutes les femmes. Pour autant, je ne peux pas toutes les sauver d’un mariage frauduleux en demandant leur main, Mère. -Toutes les femmes refuseraient aussitôt devant tes yeux noirs et ton air distant alors que cette femme-ci voudrait que tu le fasses. Elle veut être sauvée, encore une fois, par l’homme qu’elle aime.
Aurel ferme la bouche, soupire longuement puis reste là, sans plus répondre, fixant Lesceline puis le feu, les sourcils froncés par la réflexion et l’incertitude et les mâchoires serrées par la contrariété.
-Ce n’est pas une bonne idée… Finit-il par dire après plusieurs secondes. Vous connaissez mon caractère, elle est trop douce pour le supporter. -Elle aussi connaît ton caractère. Elle en a fait les frais. Pourtant, cela ne la rebute pas, la preuve en est : elle est triste à la simple pensée que tu la quittes.
Un nouveau silence. Si Solange l’a laissé entrer dans son cœur, lui se l’est interdit. Il n’est même pas certain d’en être capable, malgré tous les efforts qu’il a été capable de faire pour elle. Il a eu quelques compagnes mais jamais il n’a éprouvé de telles sentiments, malgré les mois passés avec elles. Est-ce qu’un peu d’attention suffiraient vraiment à combler cette femme ? N’en attendrait-elle pas davantage de lui ? Cette fois, c’est la matriarche qui rompt le vide laissé par la conversation.
-Va lui parler. Elle seule peut apaiser tes doutes. Ne laisse pas une personne capable d'apaiser ton Souffle de cette manière te filer entre les doigts. Promets-moi de le faire, Aurel. Promets-moi d'au moins essayer d'y réfléchir sérieusement. -Entendu. Finit-il par céder après quelques instants.
Comme si quelqu'un avait attendu la fin de cette conversation, on toque presque aussitôt à la porte et un serviteur entre dès qu'il y est autorisé. Il fait alors savoir au Seigneur de Lantenes qu'il est demandé par la douairière pour participer à la lecture d'un rapport. Ce mini-conseil sur l'apparition des montres et la menace qu'ils représentent dure une bonne heure à la suite de quoi chacun donne son point de vue. Aucune décision n'est prise et chacun repart avec des idées à évaluer avant de les exploiter, car il est trop tôt pour le faire. Tous quittent la pièce... A l'exception d'Aurel qui s'attarde, l'air pensif devant la fenêtre, les mains toujours jointes dans son dos. Lorsqu'il constate que tout le monde est parti, il se tourne vers Solange et réflchit un instant avant de prendre la parole.
-Ma mère m'a entretenu ce matin. Je pense que vous savez à quel sujet.
Ce n'est nullement une accusation, il cherche simplement à aborder la question sans employer ce mot, comme s'il pouvait lui brûler les lèvres.
-Elle m'a présenté un certain nombre de bons arguments et j'avoue qu'elle a su faire vaciller ma volonté. Cependant, je ne suis pas pleinement convaincu et, selon elle, vous êtes la seule à pouvoir m'apporter les éléments qu'il me manque pour prendre ma décision. Puisque apparemment, la vôtre semble déjà... arrêtée ?
S'il en croit ce que lui a dit Lesceline, la jeune femme souhaite leur union. Il préfère néanmoins s'en assurer en préambule et tenter de comprendre à quel point elle y tient. Est-ce que c'était juste une idée, comme ça, ou bien un choix réfléchi ?
Dernière édition par Aurel de Lantenes le Ven 5 Aoû 2022 - 20:23, édité 1 fois |
| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Dim 17 Juil 2022 - 19:03 | |
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La comtesse douairière d'Odélian avait renoncé à l'amour et au romantisme depuis de nombreuses années déjà.
Fille de seigneur et destinée à des arrangements politiques, elle avait été éduquée dans la ferme idée de se plier à un mariage arrangé formellement décidé par son père, et qui ne servirait qu'une cause plus grande et plus noble que sa petite personne - sauf que la situation était devenue un peu différente. Elle était désormais veuve, avait porté un enfant ; et était devenue la Régente du Comté, soutenue par le Duc.
Ce qui avait l'avait autorisé, ces derniers jours, à rêvasser, voir à envisager l'option d'une union qui allierait tout à la fois la raison et le bonheur. Et bien qu'elle ait été fort occupée par l'administration d'Odélian - responsabilités obligent - la jeune femme s'était surprise à imaginer une scène d'un romantisme exacerbé digne des plus beaux livres de chevalerie, où son preux cavalier accourait pour lui ramasser son mouchoir avant de s'agenouiller devant elle, ivre d'amour et de galanterie.
Mais le travail ne fut pas oublié. Il était devenu son quotidien avec une rapidité qu'elle ne s'expliquait pas. Bien que la matinée fut paisible, elle avait néanmoins compulsé les comptes avec son Grand-Argentier avant de terminer par une réunion du Conseil portant sur les rapports d'apparitions de monstres, comme s'en plaignait la populace, depuis le début de la Nouvelle Lune. Sa voix la fit presque sursauter. Se croyant seule, la Dame avait saisit un livre sur la mythologie péninsulaire ; mais l'oublia aussitôt, tandis qu'elle croisa le regard du Seigneur Aurel. Elle y vit un homme insaisissable, aux yeux froids habituels, qui fit battre son cœur à la vitesse d'un tambour. Elle sentit ses joues brûler, tout à la fois de honte et de gêne, serra ses lèvres pour se donner contenance.
Dans cette pièce emplie de livres, à la longue table sculptée dans un bois de cèdre, elle se sentait chez elle, en sécurité. Elle n'était plus en voyage, déracinée, dépendante de son secours, de sa protection - aussi s'obligea t-elle à se redresser, à faire semblant d'éprouver de l'assurance, comme une actrice avant d'entrer en scène.
- "J'ai parlé avec votre mère, en effet. Mais ce n'est pas avec elle que j'aurai dû avoir cette conversation."
Son parler était ferme, presque assuré. Car les mots lui venaient naturellement, comme dicté directement par son Souffle. Comme si les Cinq l'inspiraient, dans son désir de concilier convenance et élan du cœur.
- "Je comprends que votre décision ne soit prise, car c'est un acte qui doit être réfléchi. Je sais que vous n'êtes pas homme à vous engager à la légère, et c'est bien cette facette de vous que je respecte le plus. Quant à moi, j'ai fait mon choix. Mais je vais, seigneur Aurel, mieux vous l'expliciter."
La jeune noble reprit son souffle, prit le temps de reposer son ouvrage sur l'étagère, avant de tourner sa silhouette élégante, empesée d'une volumineuse robe grise rehaussée de rubans et d'un jupon rose, en direction de l'ancien général.
- "Lorsque j'étais jeune fille, je connus un homme. C'était mon précepteur, et il s'appelait Anselme. J'étais stupide et folle, et il était gai, vif d'esprit, et je le trouvais très beau. Je me suis entichée de lui, je lui écrivais des poésies, auxquelles il répondait toujours. Nous nous écrivions des lettres, mais elles ont été découvertes par ma servante. Il disparut alors, et je ne le revis jamais. Puis j'ai été mariée, et j'ai accepté sagement le destin qui avait été écrit pour moi. Et ces derniers mois, je vous ai connu. Il était difficile de m'avouer ce que je pensais réellement de vous, mais je vous ai toujours considéré comme un ami. Quand vous m'avez offert ce petit chien, quand vous avez été près de moi lors de mes cauchemars, j'ai découvert ce qu'était une relation sincère, qui me donnait envie de vivre, plutôt que de m'éteindre, comme une bougie en manque d'air."
Elle reprit sa respiration, posa les mains sur sa jupe, qu'elle lissa dans un geste machinal.
- "Je ne vous demande rien, messire Aurel. Je ne suis plus ce qu'on appelle une ingénue, et je n'attends plus ces sottises que lisent les demoiselles. J'aimerai vivre avec un homme qui me laisse autant lui apporter qu'il ne me donne. J'aimerai vivre... avec quelqu'un en qui j'ai confiance. Je ne peux rien espérer de plus, et c'est peut-être ce qui est le plus rare en ce monde. Ne pourrions-nous pas être heureux, tous les deux ? C'est possible. Je le crois."
Le bonheur. Manger avec l'homme que l'on estimait le plus, se retrouver avec lui, dans la même couche, parfois. Sa gorge se serra, et une brusque envie de vomir remonta ; et Solange sut qu'elle faisait erreur. Elle n'était peut-être pas prête pour la vie maritale. Et il ne pouvait même pas le deviner...
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Dim 17 Juil 2022 - 20:22 | |
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Aurel reste là, immobile, à écouter la jeune femme qui se tient devant lui et qui essaie de se montrer aussi sincère que possible. Pourtant, il a bien vu qu'il l'avait surprise et qu'elle a aussitôt tenté de reprendre contenance et dignité. Il écoute son histoire avec attention, sans comprendre où elle souhaite en venir. Pourtant, il ne l'interrompt pas et, à la fin de son discours, tout devient plus clair. Elle évoque les trois hommes qui ont marqué sa vie, de manière plus ou moins romantique. D'abord un amour pur mais inapproprié. Puis un mariage de raison dont il connaît le dénouement. Et enfin, lui... Lui qui, s'il recoupe les informations obtenues de sa mère et de Solange, allie un peu les deux à la fois. Un choix logique et, en même temps... un désir qui vient du cœur. Les paroles de la jeune femme l'atteignent plus qu'il ne l'aurait pensé. Elle n'a pas besoin de souligner le fait qu'elle n'est plus une enfant, il le voit dans son attitude. Malgré son jeune âge et les seize années qui les séparent, elle se tient devant l'homme qu'elle aime, digne et sereine, à parler d'une éventuelle union sans pour autant faire montre d'une émotion excessive. Elle ne craint pas son refus et ne le pousse pas outre mesure à accepter la proposition qui lui est faite.
Lorsqu'elle a terminé son plaidoyer, il prend un instant de réflexion. Lui aussi tâche de se montrer calme même s'ils évoquent une union en partie dictée par la logique. Le simple fait d'accepter de parler de l'éventualité d'un mariage est déjà un pas gigantesque pour un homme de son âge, résolu au célibat. Il revient néanmoins sur un point qu'il a noté et qui l'intrigue.
-Avez-vous toujours cru en cette réciprocité dans le couple... ou vous êtes vous approprié mon discours sur l'égalité des sexes ?
Ce n'est pas une question piège. Il se souvient de sa réaction lorsqu'il a accusé Charles d'avoir manqué à ses responsabilités envers elle ou lorsqu'il a émit l'hypothèse que les femmes ne sont peut-être pas seules en cause dans la détermination du sexe de l'enfant qu'elle met au monde. Son discours est très inhabituel pour ce pays, et plus encore dans le Nord, alors l'incompréhension avec ses interlocuteurs est souvent de mise. Entendre cette notion reprise sous une autre forme par la jeune douairière est plutôt étonnant et il est assez curieux de connaître sa réponse à ce sujet. Quant au reste...
-Votre souhait est loin d'être déraisonnable, Madame. Commence-t-il. Vous devez savoir que j’abhorre les mariages arrangés. Ils sont totalement impersonnels et imposent deux personnes qui ne se connaissent pas de s'unir pour le meilleur et pour le pire. Et c'est souvent le pire pour l'épouse, je ne vous l'apprends pas. Mais ce que vous évoquez ici est assez différent. Cela n'a rien d'impersonnel... Et repose sur une base déjà construite. Concernant votre bonheur cependant, je reste dubitatif car je crains de ne pas savoir de quelle manière vous l'apporter. Je vous ai déjà blessée une fois. Et vous connaissez mon caractère et ma maladresse, je ne peux vous promettre que cela ne se reproduira pas, malgré tous mes efforts pour l'éviter. Je refuse de faire votre malheur...
Serait-ce tout ce qu'il a à redire face à ses arguments ? Il en a bien l'impression mais cela reste néanmoins un point essentiel à ses yeux car il s'agit de sa plus grande crainte dans le cadre d'un mariage, qu'il soit voulu ou non par les deux parties. Un mariage est censé être définitif. S'ils commettent une erreur en se disant oui, ils ne pourront revenir en arrière...
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Lun 18 Juil 2022 - 13:12 | |
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A nouveau, la jeune femme garde le silence, sans répondre immédiatement aux propos du seigneur de Lantenes. Elle savait qu'il ne se vexerait pas pour quelques instants, si précieux finalement lorsque l'on savait qu'il s'agissait de prendre une décision qui engageait une vie entière.
Elle prit le temps de le détailler. Il avait des traits marqués, une mâchoire bien taillée, des yeux grands ouverts, déterminés, qu'elle trouvait agréable. Mais ce n'était pas un physique qui aidait à faire tenir un mariage, pas plus que l'amour, si passionné, et si éphémère. Bien sûr, il était heureux d'avoir une inclinaison, de tendres et doux sentiments qui s'exprimaient en savourant la présence de l'autre ; mais quel mariage ne comportait pas son lot de disputes, de froideur et de malentendus ?
Mais lui vint la réponse. Il l'avait certainement, également ; mais à ses yeux, son avis comptait. Et même plus que tout, il semblait déterminant à ses yeux, ce qui flatta la jeune comtesse douairière bien plus efficacement qu'un compliment plus ordinaire.
Elle eut un sourire plus joyeux, une lueur presque taquine dans son regard bleuté, et finit par répondre d'une voix plus douce et plus détendue.
- "Messire Aurel, j'ai lu autrefois dans un livre qu'un mariage heureux ne perdurait que si deux conditions étaient réunies. Il faut que les époux soient égaux en force, et qu'il se produise un équilibre dans le couple. Si la jeune fille apporte des terres et que son époux apporte son soutien, en l'aidant à maintenir sa position, aucun d'entre eux ne sera inférieur à l'autre, lors des tensions qui ne manqueront jamais d'éclore. Les conflits seront plus facilement résolus qu'aucun n'aura perdu à cette union, et qu'il conserve l'estime et le respect de l'autre. Voilà ce que je crois, concernant ... la réciprocité dans le couple. Je n'y croyais guère, et j'imagine que je conserve toujours certains réflexes. Mais ... j'ai vécu en votre compagnie, et j'ai compris ce que l'auteur voulait exprimer. Il s'agit de respect l'un envers l'autre, d'un équilibre qui ne peut se construire que dans le temps. Chacun doit sa place à l'autre, et les deux s'entraident dans cette épreuve qu'est la vie de tous les jours."
Solange d'Escault reprit son souffle, en profita pour boire un peu d'eau, à petites gorgées, avant de reprendre résolument.
- "La deuxième condition d'une union réussie est un certain partage, quelque chose que les époux aurait en commun, et qui les relierait d'un trait qui résiste aux orages passagers. Je crois qu'ici, ce sont nos valeurs. Ce que j'ai vu de vous, et qui me donne envie de vieillir à vos côtés... L'amour de la vérité, le courage, notre foi. C'est ce qui nous permettra d'aller plus loin, de mieux nous connaitre, et aussi d'accepter nos défauts. Je n'attends pas de vous que vous vous occupiez de mon bonheur, ou que vous soyez d'humeur égale... Je vous aime ainsi. Nous aurons des disputes, des froids, des explications. Personne n'est parfait, et ne saurait l'être, même pour plaire à l'élu de son cœur."
Elle planta ses yeux dans les siens, rosit à nouveau. Elle avait l'impression de se battre contre le vent, de se battre pour une union qu'elle n'avait pas même imaginé quatre jours plus tôt. D'une certaine manière, il était plus simple de se laisser marier à un seigneur anonyme, de qui elle n'attendrait rien. Qui se contenterait de lui faire des enfants, et qui ne lui procurerait que peu d'émotions.
Avait-elle eu la tête tourneboulée par ce long voyage ? Par l'angoisse, le soulagement, le besoin d'avoir une épaule ? Se trompait-elle ? Pourtant, elle se sentait en paix en sa compagnie ; comme il semblait mieux se sentir, lui aussi. C'était l'occasion, pour eux deux, de sortir de leur monde, d'apprendre à faire confiance, à compter sur quelqu'un d'autre.
Si seulement... elle osait le prendre dans ses bras... tout serait plus simple alors.
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Lun 18 Juil 2022 - 19:44 | |
| Ainsi dont, Solange connaissait déjà la théorie qu'il a évoqué mais ne l'a comprise que par son intermédiaire. Il serait presque amusant pour lui de se dire que cette image du couple lui est venue toute seule. Il n'est pas un grand lecteur, cependant il est observateur et se forge rapidement son opinion sur une situation. Il en est venu à cette conclusion avant même d'être adulte, au prix de quelques malheurs qu'il ne souhaite pas évoquer pour le moment. Néanmoins, savoir qu'il a eu cette sagesse là sans être un littéraire est une chose plutôt cocasse.
Aurel ne s'en amuse pourtant pas, bien trop accaparé par ce qui se joue en cet instant. Solange lui expose sa vision des choses et comment elle envisage la vie à ses côtés. Et elle n'a rien d'utopique... Elle est très réelle au contraire, s'appuyant sur un passif qu'ils ont en commun alors qu'ils ont déjà traversé un orage et qu'ils ont su trouver le moyen d'en sortir, peut-être même plus proches qu'avant. Une expression étrange se dessine sur les traits de Seigneur lorsque, à deux reprises, la jeune femme déclare l'aimer. Une expression à la fois sérieuse, touchée... peut-être même troublée. Il a du mal à comprendre comment lui, un homme au regard noir et à la mine toute aussi sombre, a pu s'attirer l'affection romantique d'une personne aussi fragilisée que l'était Solange. Dès le premier jour, elle n'a pas semblé effrayée ni rebutée par ses manières. Et maintenant, voilà qu'elle lui déclare sa flamme le plus ouvertement du monde. Il se sent un peu déstabilisé. Cela pourrait être une amourette d'enfant, auquel cas il lui retirerait ses illusions, mais il voit bien qu'il n'en est rien. Ses sentiments sont tout ce qu'il y a de plus profonds et sincères et elle les exprime avec une grande maturité.
Aurel prend un moment pour faire le tri dans son esprit. Beaucoup de pensées se bousculent, voire se heurtent, et, si sa volonté faiblit de plus en plus, il se refuse à donner une réponse tout de suite. A son âge, il s'était parfaitement fait à l'idée de finir ses jours en célibataire, préparant ses neveux à sa succession. Cette vie lui convenait parfaitement. Et le voilà, deux mois plus tard, il se tient devant une jeune femme qui réclame sa présence à ses côtés... et se surprend à lâcher de plus en plus prise à mesure que la discussion progresse... L'aurait-elle réellement atteint ? Est-ce que cette paix partielle qu'il aurait trouvé était ce qu'il cherchait ? Ce dont il avait besoin pour décider de s'établir ? Après un petit moment, le Seigneur de Lantenes reprend la parole tout en faisant quelques pas dans la direction de Solange.
-Vous savez que vous venez de vous contredire ? Il s'arrête à un peu plus d'un mètre d'elle pour achever sa phrase. Vous envisagez une vie heureuse mais vous n'espérez cependant pas le bonheur... Lui fait-il remarquer sur un ton un peu sarcastique quoi que léger. Puis il prend un instant de plus avant d'ajouter quelques mots. Peut-être vous raconterais-je un jour pourquoi cette notion de bonheur est importante à mes yeux. Ou plutôt... Pourquoi je redoute de vous rendre malheureuse. Il marque une pause puis reprend en vue de conclure cet entretien. Vous avez, vous aussi, apportez de très bons arguments. Laissez-moi un jour ou deux avant de vous apporter ma réponse définitive.
Lorsqu'elle accepte, il s'incline à demi afin de prendre congé puis, délassant enfin ses bras, il fait volte face pour se diriger vers la sortie. Mais avant de l'atteindre, il se retourne à nouveau, semblant avoir oublié quelque chose.
-Ah oui... Coline est venue me voir. Elle s'est plu à votre service et aimerait y rester, au poste qui vous conviendra, que ce soit femme de chambre, camériste, suivante... Peu lui importe tant qu'elle est avec vous. Pour ma part, je n'y vois aucune objection et je lui ai dit que je vous en parlerai.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Lun 18 Juil 2022 - 21:52 | |
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Solange d'Escault ne s'était jamais considérée comme une femme pragmatique. Elle savait bien que son père la considérait comme une enfant futile, évaporée et immature - et que son "voyage", dont personne n'avait parlé, que sa famille évitait absolument d'évoquer, l'avait profondément changé.
Elle se souvenait encore de sa défiance lorsque le seigneur de Lantenes avait pris la responsabilité de renvoyer son escorte, et de prendre la place des gardes de Fernel. Elle se souvenait de leur voyage, de ces jours interminables où elle n'attendait plus que cette intimité forcée, où ils se retrouvaient pour manger, pour discuter de tout et de rien.
Sa voix un peu sarcastique fit rougir nettement la jeune femme, qui lui accorda son congé et approuva sa réflexion avec toute la grâce dont elle fut capable ; puis acquiesça, avec vivacité, à la mention de Coline. Elle était soulagée de ne pas devoir s'en séparer. C'était une bonne domestique, loyale, fidèle bien qu'encore maladroite. Mais former quelqu'un était possible, et même facile - tandis que la confiance ne pouvait s'acheter, ou se trouver si aisément.
Ce fut ainsi qu'elle se retrouva seule dans la pièce. Pour contenir ses émotions, la noble fut tentée de se verser un verre de vin, pour calmer ses nerfs ; mais elle se ravisa, et s'abima dans le travail durant le reste de la journée. 9ème jour de la 3ème ennéade
L'après-midi touchait à sa fin. Sous le conseil de son père, elle avait beaucoup réfléchi avec son conseil à la politique extérieur du Comté, en débattant particulièrement de l'attitude à adopter avec le Comté d'Arétria, avec qui ils s'étaient longuement trouvé en violent conflit. Bien que Dame Solange s'était fermement positionnée en faveur de la paix - et même plus encore, en choisissant de privilégier la voie du commerce qui semblait tant tenir à cœur à ses vassaux - elle avait le sentiment que ses derniers se sentaient supérieurs à elle. Méprisants. Irrespectueux. Après tout, elle n'était qu'une femme inexpérimentée. Une douce mère qui devait s'occuper de bercer son enfant plutôt que de s'occuper de politique - or, elle était la Régente. Et elle était bien déterminée à s'occuper de ses terres comme le Duc les lui avait confié !
Ce fut donc avec beaucoup de volonté qu'elle écrivit une lettre parfaitement convenable à l'intention du Sieur Magnus d'Arétria, sous l’œil attentif d'un fils de noble qui avait tenu à rester auprès d'elle, durant la durée de l'opération. Elle avait donné un bref congé aux gardes, afin de maintenir la confidentialité de sa missive ; mais trop absorbée par sa tâche, la jeune femme ne s'aperçut pas tout de suite que le jeune gandin, singulièrement aviné par plusieurs coupes d'alcool, s'était mis à genoux devant elle. Brusquement, il débita une demande en mariage bégayante et entrecoupée d'un rôt que Solange trouva répugnant, avant de se jeter littéralement sur elle.
La terreur l'empêcha de se mettre à hurler. Comme dans un cauchemar, elle sentit les mains qui tentaient de la plaquer contre le bureau, le souffle frelaté sur sa nuque, qui lui donnait la nausée, la peau qui essayait de se coller à ses lèvres, tandis que des mèches de cheveux s'échappaient de sa coiffe de velours.
- "Non.. NOON ! Pitié !"
Cette fois, le murmure parvint à passer la barrière de ses lèvres, tandis qu'elle voyait Trois-Doigt se jeter sur elle, tandis qu'il la retenait sous les rires odieux de ses camarades. Elle parvint à gifler maladroitement son agresseur. A hurler plus fort, alors que son cœur semblait cogner si vite dans sa poitrine qu'il allait en jaillir.
Puis, soudain, son agresseur sembla reculer. Elle tomba à terre, les joues trempées de larmes, dans un bruit de jupons. Resta sur place, les bras serrés autour de son corps. Incapable d'une réaction cohérente, incapable de se redresser, de réfléchir correctement. Ils étaient là. Les bandits avaient pris possession du château. Livide, se roula en boule, se réfugia sous le bureau, le souffle court, les yeux fixes.
Comme si elle ne voyait plus ce qui se passait autour d'elle.
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Mer 20 Juil 2022 - 13:19 | |
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Dans la salle d'entraînement, les armes teintent. A cette heure, il n'y a personne. C'est donc le moment idéal pour les deux maîtres de Lantenes de se frotter un peu l'un à l'autre. Même si Lambert s'est amélioré avec les années et donne du fil à retordre à son adversaire, Aurel le domine la majeure partie du temps. Mais l'intérêt de cet échange n'est pas uniquement les passes d'armes... -Alors ? -Alors ?! Réplique le Seigneur d'un air incrédule. -C'est aujourd'hui le dernier délai pour donner ta réponse. Tu t'es décidé ? Demande son ami juste avant de tenter une attaque que son adversaire pare sans mal. -Il y a encore des arguments contre.-Il y en aura toujours. Surtout avec toi ! Plaisante le chevalier. Laisse-moi deviner... Je parie pour les relations maritales !Aurel ne répond rien mais attaque à son tour, une combinaison plutôt bien étudiée à la fin de laquelle Lambert -qui a assez bien tenu le choc- se retrouve malgré tout avec la pointe d'une épée sous la gorge. -Donc j'ai vu juste. Conclut-il à l'attitude de son ami qui baisse son arme et retourne à sa position initiale. Elle est amoureuse de toi, cela simplifie les choses, non ?-Je n'en suis pas si sûr. Rétorque le quarantenaire sans chercher à expliciter davantage ce à quoi il pense. -Que ce soit avec toi ou avec un autre, elle sera bien obligée d'en passer par là avec son mari de toute façon.-Et c'est une justification suffisante pour que ce mari ce soit moi, selon toi ?-De son point de vue, certainement. Entre partager sa couche avec un homme que l'on aime et un que l'on connaît à peine...-Pouvons-nous changer de sujet ? Le coupe Aurel. Du fait que cette union ferait de moi un Comte consort, par exemple ?-Tu t'apprêtais à devenir Baron, je ne vois pas tellement la différence. C'est juste une question d'appellation. Et plus ce ne sera même pas à toi d’être sur le devant de la scène. Quoi d'autre ?Lambert attaque à nouveau avec une série d'estocs qu'Aurel pare et bloque avec rapidité et dextérité. Lorsqu'il estime avoir perdu, le chevalier s'arrête et se redresse. -C'est tout ?! Fait-il d'un air surpris alors que son ami ne lui répond pas. -Ses sentiments ne sont pas partagés... Finit par rétorquer l'ancien Général après quelques secondes. -D'une, dans notre société, ce n'est pas un argument valable. Sybille et moi avons eu une chance inouïe, et tu le sais.-La chance que je sois son frère et qu'il me plaisait de lui offrir le mariage qu'elle voulait.-Exactement. Que Solange puisse épouser l'homme qu'elle aime et que cet homme ait de l'amitié pour elle, c'est déjà plus que ce qu'elle pourrait espérer en temps normal. Et, de deux... Je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait vrai. Tu partages un lien avec elle. Tu ne cherchais pas à faire d'efforts avec Aliénor alors qu'avec elle, ça t'est venu tout seul. -Je ne suis pas sûr que tu puisses comparer, rien que de part la différence de contexte.-Peut-être. Il n'empêche qu'elle te fait du bien, d'une manière ou d'une autre. Ce qu'aucune femme avant elle n'a su faire.-Tu oublies Léane.-C'est vrai... Elle savait apaiser ta souffrance et ta colère. Mais c'était il y a vingt ans. C'est le temps qu'il t'aura fallu pour retrouver cela avec une autre femme. Lambert approche de son ami et vient poser sa main sur son épaule. Elle t'aime et elle a besoin de toi. Tu as de l'affection pour elle -même si ce n'est peut-être pas la même- et tu as besoin d'elle. Pourquoi chercher plus loin ? A part pour continuer à jouer les têtes de mule ? Le provoque-t-il avec humour. Cela à le mérite de faire sourire Aurel en coin. Il assume son sale caractère, même s'il lui provoque parfois des ennuis. Lambert, quant à lui, étire une toute autre expression en épiant le visage de son beau-frère. -On dirait bien que tu es prêt à aller lui donner ta réponse.Le Seigneur de Lantenes prend une grande inspiration, expire puis, après une seconde, hoche la tête. Le chevalier en rit de joie et vient le serrer dans son bras non armé. -Ahahah ! J'allais finir par croire que ça n'arriverait jamais ! Puis il s’écarte. Mais tu ferais mieux d'aller te laver pour commencer, ou elle va se raviser !~~~~~~~~~~ Une force tire soudainement le soûlard en arrière et le jette au sol, loin de la Comtesse Douairière. Comme cette fameuse nuit avec l'assassin, le Seigneur de Lantenes se tient entre Solange et son agresseur. Il était venu la trouver pour lui donner sa réponse. Il marchait dans les couloirs à la recherche des gardes qui auraient dû lui indiquer sa présence et, au lieu de cela, c'est sa voix qui l'a attiré. Tandis que le nobliau peine à se relever en râlant après cet homme qui l'a poussé avec si peu de civilité, Lambert, qui allait voir son épouse et ses enfants dans les jardins non loin, attire l'attention de son ami. Celui-ci se retourne et suit son regard. A la vision de la jeune femme, prostrée au sol, Aurel voit rouge. Il s'avance vers le jeune homme, le soulève par le col et le plaque au mur. -Que lui as-tu fait ?-Beuh... R-Rien... Rien d'bien méchant.-Qu'as-tu fait ?! Tempête-t-il de plus belle. -J'ai juste voulu l'embrasser ! Répond celui qui, aux yeux de l'ancien Général, n'est qu'un gamin paniqué. Je ne voulais pas qu'elle refuse ma demande en mariage.C'est à cet instant qu'entrent les gardes, attirés par le bruit et l'agitation soudaine qui s'est répandue jusque dans le couloir. Une chance pour le noble car cela coupe court à la réaction d'Aurel qui aurait pu s'emporter d'autant plus fort. Au lieu de cela, il le tire de son mur et le pousse de manière à ce que ses pas l'entraînent vers les soldats. -Mettez ce pourceau à décuver ! Et gardez-le au frais ; il devra répondre de ses actes. Nous parlerons de votre cas ensuite. Promet-il à l'attention des gardes. Ces derniers se regardent entre eux mais ne disent rien et sortent, deux d'entre eux entraînant l'agresseur en le tenant par le bras tandis qu'un dernier se poste devant la porte grande ouverte pour en interdire l'accès. Les deux nobles restent donc seuls avec la jeune femme et posent alors leurs regards sur elle. Elle est en larmes... pour un baiser ? Alors qu'il se rapproche lentement de Solange, Aurel glisse quelques mots discrets à l'attention de son ami. -Plus simple, tu disais ? Fait-il en référence à leur précédente conversation. Lambert ne peut que le lui concéder... Mais cela vient aussi le conforter dans l'idée qu'en dehors de son ami, elle ne pourrait pas être sereine avec un homme. Enfin, ce qui allait suivre en serait la preuve ou non. Le Seigneur de Lantenes pose un genou à terre devant la jeune femme. Avec autant de douceur que le lui permet sa voix grave, il attire son attention d'un simple " Madame". Elle relève les yeux sur lui et là, il obtient la confirmation de ce qu'il avait déjà deviné. Il voit dans son regard ce qu'il a déjà pu observer dans ceux de jeunes soldats qui venaient de vivre leur première bataille. Le contexte est certes différent, autant que la personnalité de la victime, mais il ne connaît que trop bien cela. Au moins, elle ne semble pas avoir peur de lui, même si elle ne réagit pas davantage. Aurel se relève et vient combler l'écart qui les sépare encore. Maintenant qu'il s'est assuré qu'elle ne fuira pas à son approche, il peut se permettre d'aller plus loin. Quelque chose de lourd et de chaud vient se poser avec délicatesse sur les épaules de Solange et l'enveloppe sur tout le haut du corps. Le geste de lui offrir sa veste se veut réconfortant... Puis, il vient poser doucement ses mains sur ses bras. -Venez. Lui demande-t-il à mi-voix avant de l'aider à se mettre debout le temps de la faire s'asseoir sur un siège à proximité. Il ne peut pas la faire sortir de la pièce dans son état alors il faut qu'il parvienne à la sortir de sa torpeur ici. En un minimum de mots, l'ancien Général demande à son ami d'aller chercher Coline, les parents de la douairière ainsi que sa propre mère. Tandis que Lambert s'en va d'un pas rapide, Aurel s'éloigne l'espace d'un instant et revient avec un verre d'eau qu'il propose à la jeune femme. Elle le prend et il pose à nouveau un genou devant elle afin de ne pas la dominer de sa hauteur. -Cela ne se reproduira plus. Je vous le promets.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Mer 20 Juil 2022 - 17:30 | |
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Ses lèvres la brûlaient. Un peu de sueur perlait à son front. Naukhel s'était matérialisé devant elle, et avec lui, d'autres marauds. Ils avaient envahis la pièce, vociféraient, riaient d'elle, avec toute la morgue, toute l'insolence des gens de leur espèce. Ils se gaussaient de sa faiblesse, de la voir déchoir, dans la boue de leur taudis infâme. Elle les observait avec une horreur croissante - elle-même avait éloigné les gardes. Elle était responsable de leur venue et ils la narguaient, cherchant à se repaitre à nouveau de son corps ! A l'humilier à nouveau ! Ses lèvres la brûlaient, son corps souillé hurlait littéralement de terreur, à ce contact horrifique, qui rappelait à sa mémoire vive ce souvenir traumatique qu'elle avait chaque nuit tenté de refouler au plus profond de son inconscient.
Ses joues étaient trempées de larmes. Une chaude sensation d'enveloppement l'apaisa un peu, et au milieu de son hallucination, ce fut la voix grave et calme du seigneur Aurel qui sembla l'appeler, de très loin, comme si elle se mettait à rêver. Comme s'il pouvait chasser les démons qui la hantaient. Des mains respectueuses l'aidèrent à se redresser, et elle ferma les yeux, brièvement, en s'installant dans un fauteuil.
Solange réalisa qu'elle était à Odélian, que la pièce était presque vide. En rouvrant ses paupières, elle réalisa qu'il n'y avait nul bandits - seul lui, lui, était présent. La silhouette de Lambert s'éloignait dans le couloir, et, d'un geste automate, elle accepta le verre d'eau. Un peu de sueur perlait à son front, et la noble réalisa avec horreur la scène qui venait de se produire. Le baiser, la crise de panique, le rêve éveillé - elle eut envie de s'effondrer, de se sauver très loin : et il n'y eut que sa présence pour la ramener à un semblant de tranquillité.
- "Il a.. Il a voulu... Je..."
Les mots lui manquèrent. Pâle comme la mort, la péninsulaire saisit la main de son interlocuteur, la pressa, avec vivacité et angoisse. Elle savait qu'il disait la vérité. Elle savait qu'il était honnête, droit, pur. Qu'il ne lui ferait aucun mal. Jamais.
- "Messire Aurel. Merci. D'être là, comme toujours."
L'idée même du baiser imposé la révulsait. Elle réalisa brusquement qu'un nouveau mariage impliquait des relations intimes, qu'elle devrait se révéler, se donner, même si elle se sentait atrocement vulnérable ; et l'idée lui vint que le seigneur Aurel devait savoir qu'elle était souillée. Qu'il épousait potentiellement une femme prise par un autre homme, en dehors des liens sacrés des épousailles et du regard des dieux. Elle se mordit un coin de lèvres, ses mains s'agitèrent fébrilement. Toute couleur semblait avoir déserté ses joues, mais son regard semblait, au moins, avoir reprit un aspect normal.
- "Messire Aurel, la Damedieu m'est témoin que, bien que je le désire ardemment, je ne peux... vous demander de m'épouser. C'est terriblement embarrassant, et que je vais vous dire va certainement vous répugner, mais ... "
Que dire de cet euphémisme atroce ? Elle eut plus volontiers affronter un horrible dragon que de s'obliger à cette confidence monstrueuse, mais Solange ne pouvait baser son mariage sur un mensonge, car cela eut été alors bafouer ses principes mêmes ! Les larmes emplirent ses yeux saphir de perles transparentes et salines, dont une seule finit par rouler sur sa joue.
- "Lorsque... lorsque j'ai été capturé, ils m'ont emmené dans la forêt d'Aduram. Une nuit, j'avais si froid que j'ai décidé de voler une couverture. Ils prenaient plaisir à me tourmenter, mais cette nuit-là, ils sont allés plus loin dans leurs jeux. Et..."
Sa voix était devenue un murmure. Elle s'accrocha à cette main masculine, releva son regard, pour le plonger dans celui de son interlocuteur.
- "Je ne sais pas quelle était votre réponse, mais ne m'abandonnez pas à cause de cela. Mon corps est souillé, mais mon Souffle... est resté pur. Je vous le jure, devant les Cinq. Je ne suis pas une prostituée. Je ne me serai jamais dévouée à Arcam. Je vous en prie... croyez-moi."
Son cœur se serrait. Son estomac tout entier était noué, et des étoiles dansaient devant ses yeux, tandis que le monde tournoyait lentement sous l'effet de son chagrin et de sa tension. Elle espérait qu'il la rassure, qu'il ne la repousse pas - mais dans le cas contraire, elle ne saurait lui en vouloir, car ne serait-ce pas une réaction naturelle, devant une femme sur lequel des bandits avaient porté la main ?
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Mer 20 Juil 2022 - 20:33 | |
| -Je sais.
Solange n'a pas besoin de lui dire ce qu'il s'est passé. Elle l'a tenté et il l'aurait laissé faire si cela lui avait permis de l'aider mais elle n'y parvient pas. Il n'est pas nécessaire qu'elle s'y force si elle ne se le sent pas. Alors, plutôt que de l'y pousser, il préfère qu'elle sache qu'il est déjà au courant et qu'elle n'a pas besoin d'en dire davantage.
Tandis qu'il a posé ses bras sur son genoux plié, il laisse la jeune femme saisir l'une de ses mains. Il la serre en retour, en guise de réconfort. Elle le remercie et il ne répond pas. Il reste simplement là, près d'elle, la laissant se remettre de ses émotions à son rythme. Il la regarde avec une certaine compassion et une infinie patience dissimulées derrières ses yeux noirs. Il ne souhaite pas la brusquer, ce n'est pas comme un soldat choqué qu'il faudra remettre au front dans l'heure. Ils ont tout leur temps. Et il leur en faudra beaucoup pour surmonter cela...
Après un silence, la douairière reprend la parole et Aurel fronce les sourcils d'incompréhension au départ alors qu'elle parle de leur éventuel mariage et du fait qu'elle ne peut pas le lui demander. Il l'écoute, sans un mot et sans changer d'expression. Il l'écoute raconter son histoire à demi mots, évoquer les sévices qu'elle a subi pendant son enlèvement et presque le supplier de rester auprès d'elle malgré le ressentiment que cela pourrait lui inspirer. A peine a-t-elle terminé qu'il utilise sa seconde main pour venir recouvrir celle qui tient déjà sa jumelle.
-Pensiez-vous vraiment que je l'ignorais ? Lui demande-t-il d'une voix posée. Je vous accompagne depuis bientôt deux mois. Je vous observe, j'entends vos cauchemars... Vous ne faites que confirmer ce que j'avais compris depuis longtemps. En avoir la confirmation ne modifie pas ma décision car je l'ai prise en parfaite connaissance de cause.
Il marque un temps d'arrêt puis il soulève la main de Solange pour la porter à son visage. Jusque là, ses baises main ont toujours suivi le protocole strict et jamais ses lèvres n'ont touché ses doigts. Entre deux célibataires non engagés l'un envers l'autre, cela ne se fait pas. Mais cette fois, il dépose un baiser sur la peau blanche de la jeune femme, symbole de son accord pour cette union qu'elle lui a demandé à cœur ouvert. Une union qui la protègera des prétendants avinés à l'avenir. Il ne fait pas durer ce contact plus longtemps que nécessaire et reprend assez vite sa position initiale pour continuer ce qu'il a à dire.
-Vous êtes la victime. Les seuls à blâmer sont ceux qui vous ont fait du mal et il vaut mieux pour eux qu'ils ne croisent jamais ma route. Vous n'avez rien à vous reprocher et je ne vous reprocherai jamais ce qu'il vous ait arrivé. Je ne doute pas de votre sincérité et cela ne change pas qui vous êtes : une femme courageuse, loyale et bienveillante envers son prochain.
Il le pense vraiment. Il a eu le temps de la côtoyer et de la connaître... Même s'il a encore beaucoup à découvrir d'elle, elle est loin d'être une inconnue. Il connaît ses qualités et ses valeurs et elles correspondent aux siennes. Ses sentiments pour lui sont réels, il n'y a aucune tentative de manipulation de sa part, auquel cas elle aurait cherché un jeune idiot qu'elle aurait pu mener à la baguette. Elle manque parfois de caractère et dit difficilement non mais cela lui est si facile à lui... Leurs caractères se compensent. Et même s'il est brut de décoffrage, il sait néanmoins faire preuve de délicatesse lorsque le besoin s'en fait ressentir.
-Pour ma part, je ferais de mon mieux pour ne pas réveiller vos craintes. Et personne d'autre n'a besoin de le savoir.
Il sait ce que cette information pourrait provoquer comme dégâts autour de Solange. Il est évidemment prêt à en garder le secret. Lambert a probablement compris lui aussi mais Aurel ne doute pas de son silence. Contrairement à lui, lorsque le chevalier se montre maladroit ou impoli, il le fait consciemment. Il aime être un peu provocateur et chahuter des personnes qu'il ne respecte pas. Pour les autres, il ressemble plus à un joyeux luron qui mord la vie à pleines dents, toujours enjoué, toujours blagueur. Il est rare de le voir sérieux, sauf lorsqu'il s'agit de secouer un peu son beau-frère, chose qu'il fait en privé. En réalité, cette image avec laquelle il joue dissimulé sa vivacité d'esprit et son intelligence qu'il exploite avec brio. Alors, entre ses mains, cette partie du passé de Solange est bien gardée.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Jeu 21 Juil 2022 - 11:15 | |
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Aurait-elle jamais meilleur époux ?
Les paroles qui résonnèrent à ses oreilles fut comme un doux cataplasme sur la plaie vive de ses traumatismes. Ainsi, il l'acceptait en toute connaissance de cause. Il savait ce qu'elle était, mais peu lui importait, car il la considérait au-delà de ses blessures. Elle en tremblait presque de bonheur et de bonheur et de soulagement, tandis qu'il déposait un chaste baiser sur le dos de sa main, et l'assurait que son secret resterait bien gardé.
La comtesse douairière ne pouvait nier sa chance, et le remercia d'une voix basse, un peu faible. A présent, elle se sentait sur le point de se trouver mal, alors qu'un goût de bile remontait dans sa gorge, que des étoiles dansaient devant ses yeux, vagues et éthérées. Malgré cela, la noble péninsulaire lui offrit un sourire sincère, caressa brièvement ses doigts rugueux, avant de baisser un regard pudique. Elle avait été bien sotte de penser avoir gardé son secret jusqu'au bout, sans qu'il puisse le deviner - évidemment, elle savait qu'il n'était pas naïf, ni ignorant des détails de la vie.
- "Ainsi soit-il, messire Aurel. Devant la Damedieu, je vous promets que je tâcherai de vous rendre heureux."
Il le méritait amplement. Jamais personne d'autre ne se montrerait si doux, si compréhensif envers elle, et la Dame d'Escault lui était profondément reconnaissante de cet avenir qu'il lui offrait, bâti sur la confiance et l'intégrité. A l'image de sa personnalité profonde, que le soldat en lui tentait de cacher à travers sa froideur et ses manières distantes.
Des bruits de pas et de vives discussions dans le couloir la fit réagir, s'écarter vivement du seigneur qui partagerait désormais sa vie. A nouveau, son souffle s'accéléra, alors qu'un soldat s'introduisait dans la pièce pour escorter Lambert, accompagné de Coline, et de dame Lesceline à l'intérieur de la pièce. Elle se força à esquisser un large sourire pour accueillir sa suivante, salua sa future belle-mère d'une inclinaison de la tête, alors même que la jeune femme se sentait au bord de l'épuisement.
Elle savait qu'il lui fallait donner le change, garder sa dignité devant le monde, autant que faire se pouvait. Son maintien était celle d'une noble de haut parage, et si sa voix manqua de fermeté, elle n'en était pas moins emplie de la volonté de paraitre la plus normale possible.
- "Je suis bien aise de vous voir. Je crains qu'il ne s'agisse que d'une regrettable erreur..."
Son père pénétra dans la bibliothèque, tapant violemment sa canne sur le plancher ciré à chaque pas, fixa la scène avec des yeux durs et froids, jaugea sa fille d'un air déterminé. Il vit sa coiffure échevelée, sa grande pâleur, le léger tremblement de ses épaules, sa mise désordonnée, et soupira. D'autorité, il prit la parole d'une voix qui ne semblait souffrir aucune réplique, bien qu'elle en gardait toutes les apparences de la politesse.
- "Madame, vous devriez vous reposer. Dame Lesceline, oserai-je vous demander de l'escorter ? Coline vous guidera dans les couloirs."
Il vint s'incliner formellement devant la Régente, bien qu'il resta raide et maladroit, attendit que les femmes sortent pour s'installer dans le fauteuil plus lentement. Brusquement, il ressemblait plus à un vieil homme perclus de goutte et de boissons qu'à un fier seigneur en pleine possession de ses moyens. A plus de cinquante ans, il était fatigué et ses blessures de guerre le faisait souffrir quotidiennement. La perte de sa fille et de sa petite-fille l'avait également beaucoup affecté ; à tel point qu'il avait faillit légitimer un de ses bâtards.
- "Messires, j'ai besoin de savoir ce qui s'est passé exactement. Ma fille serait-elle malade ? Il est vital que je connaisse absolument tout ce qui touche la Comtesse Douairière, pour m'assurer de son bien-être."
Ou presque. La raison était principalement politique : si sa fille défaillait, il devrait suppléer, car aucune faiblesse ne serait tolérée de la part de leurs vassaux, qui se rueraient sur la régente et sur sa fille comme une meute de loups. Il pensait particulièrement à Orphane de Prademont, qui tenait la forteresse d'Assar. Cette idiote se ferait une joie de les faire assassiner... et il le savait très bien.
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Jeu 21 Juil 2022 - 20:49 | |
| Aurel fronce des sourcils un brin interloqué. Encore cette notion de bonheur qu'elle lui a dit ne pas espérer mais qu'elle veut lui offrir cette fois. Pourtant, n'est-ce pas lui qui aura le plus de peine à la rendre heureuse ? Il y avait déjà son tempérament mais, désormais, il sait qu'il y aura aussi cette crainte des hommes et, au-delà encore, de l'intimité. Si elle n'a apparemment pas peur de lui, quand sera-t-il lorsqu'ils seront seuls dans leur chambre, le soir venu ?
Mais il devra repousser cette réflexion à plus tard. Déjà, des pas précipités se font entendre dans le couloir. Solange se lève si rapidement que son tout nouveau fiancé en est presque surpris. Il la rejoint néanmoins rapidement et, d'un geste habile, lui reprend sa veste. Puisqu'elle semble vouloir paraître aussi sereine que possible, la laisser se présenter avec le vêtement d'un homme sur les épaules ne serait guère bienvenu. Tandis qu'elle tente de rassurer la famille de Lantenes et sa suivante, il se rhabille et a tout juste le temps d'ajuster son apparence et de passer ses mains dans son dos avant que le père de la jeune femme ne pénètre bruyamment dans la pièce. En quelques instants, les lieux sont vidés, la garde s'est éloignée avec l'attroupement et les portes sont fermés. Même Lambert prend congé pour retourner auprès de son épouse, comme il était parti pour le faire au départ. Il ne reste plus là que les deux hommes qui comptent le plus aux yeux de Solange à l'heure actuelle. Et Aurel se sent l'obligation de rester. C'est peut-être l'occasion de lui demander sa bénédiction. Il vient seulement d'apporter sa réponse à la douairière mais elle l'attendait depuis déjà deux jours. Et la situation le presse également car, plus vite ils seront officiellement fiancés, plus vite les vautours s'éloigneront d'elle et cesseront de la tourmenter.
-Votre fille va bien, Messire. Apparemment un noble un peu aviné a voulu obtenir sa main en l'amenant à l'embrasser de force et elle a riposté. L'homme est aux mains de la garde et j'espère qu'il ne restera pas impuni.
Il ne peut hélas qu'en émettre le souhait. A l'heure actuelle, il n'a aucun titre ni aucun pouvoir à Odélian. Il n'est que l'ancien protecteur de la Comtesse et sa mère et désormais l'ami de cette dernière. Les fiançailles sont actuellement plus qu'officieuses et il n'a pas donné suite à l'offre de poste qui lui a été faite. Alors il ne peut réellement rien exigé, même si cela ne transparaissait pas ainsi tout à l'heure, dans son élan de colère.
-C'est une femme courageuse. Mais je crains que cela ne suffise pas toujours à la protéger.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Sam 23 Juil 2022 - 16:42 | |
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Gérard d'Escault se sentait furieux. Bien qu'il restât d'abord silencieux, alors que son interlocuteur finissait de parler, il pâlit un peu, serra ses lèvres, puis se redressa finalement, la respiration saccadée et les yeux orageux, emplis de la rage fougueuse du guerrier blanchi sous le harnois qu'il était.
- "Un de ces bellâtres stupides a osé porter la main sur ma fille ? ...Les chiens !"
Il frappa sa canne sur le sol, se contrôla à grand-peine, en jaugeant son interlocuteur du regard.
- "Je ne m'attendais pas à ce qu'elle riposte, c'est bien. La Comtesse douairière n'est pas comme nous, ce n'est pas un soldat. Je lui ai probablement dispensé une éducation trop douce, mais vous avez raison. Je dois hâter son mariage. Elle a besoin d'un homme fort à ses côtés, un homme qui tiendra la meute de loups à distance... Je vais leur montrer, moi, ce qu'il en coûte de toucher la Régente !"
Une lueur meurtrière s'alluma dans les yeux du vieil homme. Ah, il ne décolérait pas, et s'approcha vivement de la table de travail de son enfant, pour s'emparer de la missive abandonnée.
- "Messire de Lantenes, je compte sur votre silence. Nul ne doit connaitre les faiblesses de Dame Solange, et nul ne doit savoir qu'un homme a pu tenter de la déshonorer pour forcer un mariage. Y avait-il des serviteurs ? Des témoins ? S'il y en a... ce serait extrêmement fâcheux."
-Quel secret voulez-vous cacher ? Que de part sa position, votre fille est la cible de sournois ou qu'elle a le tempérament pour ne pas se laisser marcher sur les pieds aussi aisément ? Questionna Aurel, sans faire de reproche mais laissant clairement entendre sa position à ce sujet. Le chevalier Van Hiller et moi sommes entrés au moment de la gifle. J'ignore encore pourquoi les gardes n'étaient pas à leur poste mais ils vont sans doute comprendre. Et aucun serviteur n'était là. C'est une chance que je la cherchais et que je passais dans le couloir à ce moment-là.
Le géniteur surprotecteur soupira.
- "Bien, je vous remercie, monseigneur. D'ailleurs, j'aimerai m'entretenir avec vous. J'imagine que le gredin qui a agressé sa Grâce est en geôle, aussi, je suis presque heureux de vous pouvoir discuter avec vous en privé."
Le seigneur de la ville d'Escault prit le temps de remplir lui-même deux verres de la carafe de vin mise à disposition, rangea soigneusement la missive destiné au Comte Magnus de Terresang dans une boite qu'il ferma à clé ; puis se rassit, en tendant la coupe destiné à son interlocuteur, sans aucun sens du décorum, avant de se rasseoir négligemment dans un fauteuil.
Il reprit d'une voix un peu essoufflée, bien que ferme et assurée.
- "Vous avez prit soin d'elle durant deux mois entiers, et ... je vous suis gré de votre prise de responsabilité. Mon épouse a reçu une lettre perturbante de la Dame de Fernel, lui indiquant que ma fille n'était peut-être pas décédée, mais qu'il nous fallait garder le silence. Savez-vous ce qui est exactement arrivé à sa Grâce ? Quelles épreuves a t-elle traversé, et comment ... est-elle arrivée à Lantenes ? Surtout, dans quel état ? Comprenez le désespoir qui a été le mien. Comprenez que son époux l'a fait cherché, ainsi que ma petite fille, la Comtesse Elisabeth, et que j'ai même engagé des mercenaires, voyant le peu de résultat que nous avons obtenu... Mais la piste s'arrêtait dans les bois, qui ont été fouillés de fond en comble. Avez-vous... des détails ? Je sais, de source sûre... que vous étiez proche durant ce voyage. Quelques rumeurs... ont filtré... de Diantra, sur votre entente réciproque."
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Sam 23 Juil 2022 - 16:56 | |
| Aurel prit le verre sans s'offusquer le moins du monde des manières de son interlocuteur puis s'assit en prenant sa position habituelle bien que nonchalante et atypique. Il savait qu'il s'entretenait avec l'homme dont il devait obtenir la bénédiction mais il refusait de se faire passer pour ce qu'il n'était pas et préférait rester honnête. Tout du moins, sur ce point.
-J'ignore ce que racontent ces rumeurs mais elles sont probablement toutes fausses. J'avais prévu de conduire votre fille à Diantra et de rentrer chez moi, mais quand j'ai compris à quel point elle était affectée et épuisée moralement, je n'ai pas pu me résoudre à la laisser sans support dans cette ville de vautours. Les gardes ne font pas tout... Commenta-t-il pour lui-même. Concernant Lantenes, son plan était de suivre la côte afin d'éviter les routes principales. Et son cocher s'est perdu en pleine tempête, jusqu'à ce que son convoi atterrisse chez moi. Tout ce que je sais de ce qu'il lui est arrivé avant, c'est qu'elle a été enlevée et séparée de sa fille. J'ignore comment elle a retrouvé sa liberté et son enfant puis est arrivée à Fernel où Dame Louise lui a prêté carrosse et soldats jusqu'à ce que je les renvois, non sans faire un détour pour brouiller la piste pour d'éventuels poursuivants.
Cette longue phrase mérite bien une gorgée. Loin de boire une grosse lampée comme un militaire marqué par trop de visions de guerre, Aurel n'en prend que quelques gouttes qu'il savoure et laisse se développer en bouche pour en discerner tous les arômes.
Gérard garda un silence respectueux tout le long de la réponse du noble assit en face de lui. Il appréciait cet homme qu'il trouvait droit, qu'il trouvait si proche de son propre caractère. Il savait qu'il s'agissait d'un ancien Général, un homme de guerre qui, comme lui, savait ce qu'était un champ de bataille - mais aussi qui connaissait l'importance de la loyauté.
- "Ma fille a été courageuse, et je n'en attends pas moins d'elle. C'est une nordienne, et cela l'aide certainement à garder la tête haute. Mais je sens également une fragilité qui n'existait pas en elle auparavant, car elle était... différente, bien sûr. Elle en est revenue adulte, ce qui n'est pas un mal, évidemment, surtout aux vues de ses nouvelles tâches. Bien. En tout cas, j'ai bien réfléchi. Je vous remercie infiniment de votre dévouement, et d'avoir veillé sur elle autant de temps. La ville d'Escault paiera tous les frais engagés vis à vis de la Comtesse Elisabeth. Nous ne saurions vous dédommager en particulier sans vous insulter, car vous offrir de l'argent serait une réponse peu appropriée pour le service inestimable rendue à la Régente. Néanmoins, j'aimerai organiser une cérémonie spéciale en publique, et je pense que ma fille serait enchantée de cette perspective. Je vous offre, à vous et à votre famille, les Clefs de la Ville d'Odélian."
Pendant un instant, Aurel se demanda où son interlocuteur voulait en venir. Il ne l'interrompit pas et le laissa aller jusqu'au bout. Lorsque le Conseille en arriva à ses derniers mots, le Seigneur haussa les sourcils. Il ne s'attendait pas à cela. Il prit un instant avant de lui répondre.
-C'est un honneur, Messire. Mais un honneur qui ne sera peut-être pas nécessaire au vu de ce qui se profile déjà. Il marqua une pause avant de poursuivre pour s'expliquer. Votre fille m'a demandé de l'épouser, il y a deux jours. Non pas pour me remercier et me prouver sa confiance... mais par affection. Et parce que son inclination se conjugue avec le fait qu'elle trouve en moi les qualités qu'elle recherche chez un époux. Si je la cherchais tout à l'heure, c'était pour lui donner ma réponse. Et il nous faudrait votre bénédiction.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Sam 23 Juil 2022 - 17:14 | |
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Le seigneur d'Escault prit le temps de boire une gorgée de vin, en se renfonçant contre le coussin qui avait été disposé pour agrémenter le siège de bois sculpté. Il avait besoin de quelques secondes pour reprendre contenance, et se remettre de sa surprise. Il ne désapprouvait pas foncièrement le choix de son unique enfant ; mais la manière qu'avait eu Solange de décider de ses propres épousailles sans même lui en parler le désarçonnait au plus haut point. Par ailleurs, cela ne lui ressemblait guère - elle avait toujours été docile et sans véritable avis sur ses fiancés potentiels. Et voilà qu'elle se déclarait, par "affection" ! Il l'avait longuement chapitrée sur le risque de ce genre d'unions, sur leur inconstance ; mais d'un autre côté, le sieur Aurel semblait plutôt solide et fiable. A dire vrai, depuis la missive de Lantenes les informant qu'Elisabeth était en sécurité dans leur château (ou plutôt leur gros manoir, mais c'était un détail), il avait fait discrètement mener sa petite enquête. Qui avait donné des références respectables et plutôt impressionnantes, assez pour qu'un mariage soit, en tout cas, envisageable.
- "C'est une grande nouvelle, bien qu'elle aurait dû m'être communiquée plus tôt. Je ne vais pas vous mentir : je me suis renseigné sur votre famille, et vous n'avez rien d'un parti à mépriser. Sa Grâce la Régente a besoin d'un époux pour s'imposer face à ses vassaux, et ils pourraient vous respecter. Mais je me méfie des sentiments amoureux d'une enfant, et j'aimerai mieux connaitre les vôtres. Pourquoi accepter ce mariage ? Vous devez avoir le choix dans votre propre province."
-Vous venez de la déclarer adulte il y a un instant.Lui fit-il remarquer avant de poursuivre. Croyez-moi, s'il s'agissait de la lubie d'une enfant, je n'aurai pas pris le temps de considérer sa demande. Mais elle m'a semblé parfaitement consciente de ce qu'elle faisait et m'a apporté le preuve par les mots que son choix était tout à fait réfléchi et c'est pour cela que j'ai accepté de l'entendre. Elle cherche un homme qui la respectera, en qui elle pourra avoir confiance et qui ne l'étouffera pas, ce qui me semble tout à fait raisonnable dans sa situation. Il marqua une pause avant de continuer. Solange était désormais Régente et avait soif de relever le défi, faisant tous les efforts pour cela. Elle ne voulait pas reprendre sa vie d'avant donc son nouvel époux devait nécessairement correspondre à ses aspirations.
-Si je n'ai encore jamais été marié à mon âge, ce n'est certainement pas faute de prétendantes. J'ai refusé toutes celles que mon père m'a présenté et celles que leurs pères ont continué à me proposer après sa mort. La seule dont vous avez dû trouver la trace lors de vos recherches m'a été imposée d'une abjecte manière, même si la conclusion de cette affaire n'a pas forcément été plus enviable pour elle. La raison de mon obstination est que je refusais de faire le malheur d'une femme. Je ne suis guère un utopiste qui rêve du grand amour mais je connais mon tempérament, incompatible avec la sensibilité d'une jeune fille. Et j'ai déjà pu constater les dégâts provoqués par une vie maritale imposée. Mais la douairière... est différente. Elle n'a jamais eu peur de moi et, lorsque je l'ai froissée par ma maladresse, plus que d'accepter mes excuses, elle m'a donné les siennes pour avoir mal réagi alors que je faisais preuve de sincérité. Elle m'a prouvé que nos caractères peuvent être compatibles. Et, pour ma part, je me suis surpris à constater que, sans partager ses sentiments, j'étais capable de fournir des efforts plutôt naturellement pour atténuer mon caractère pour elle et... Curieusement... Elle m'apaise. Ce qui ne m'était pas arrivé depuis fort longtemps.
Aurel marqua un nouveau temps d'arrêt. En devant justifier tant sa décision que celle de Solange, il réalisait qu'il parlait beaucoup... Il abordait des sujets assez personnels, presque intimes, qu'il n'aurait jamais abordé en d'autres circonstances. Mais y a-t-il plus intime qu'un mariage ?
-Notre relation est en premier lieu basée sur l'amitié. Voyez-la ainsi en tout premier lieu. L'affection de Dame Solange n'est venue que par la suite et n'est à ses yeux... Que la cerise sur le gâteau dans cette union potentielle.
Le sieur d'Escault restait sérieux et attentif, tandis que son interlocuteur - et potentiellement beau-fils - s'exprimait. Il était intrigué quant aux changements exprimés par sa fille, tout en convenant nécessairement que l'adversité devait l'avoir forgé, ainsi qu'un soldat sur le champ de bataille. Il ne pouvait que s'avouer flatté qu'un farouche célibataire accepte ainsi de renoncer à sa liberté, bien que d'après ses sources, l'homme en question n'avait ni maitresse, ni amour de la ribaude ; ou qu'il se montrait excessivement discret en la matière.
En prenant le temps de la réflexion, il devait avouer que pour une fois, son enfant avait visé juste. Le seigneur Aurel réunissait plusieurs qualités intéressantes pour un époux : ils avaient tous eu la preuve qu'il était digne de confiance, et qu'il se montrait responsable envers ses gens. L'aspect politique se montrait également intéressant, car la Régente aurait besoin d'un homme capable de tenir en laisse cette meute d'hommes avides de batailles, et qui n'avaient jamais eu leur langue dans leur poche ; mais cela ne se limitait pas à cela. Trouver un conjoint parmi ses vassaux aurait fait des jaloux, engendré des ressentiments et concentré des domaines et du pouvoir aux yeux des autres - ce qui pouvait être aisément pris pour une menace.
Ce qui malheureusement l'amenait à un très sérieux point d'achoppement de leurs épousailles : Le domaine des Lantenes.
- "Ce sont des arguments valables et raisonnables, et que je peux approuver. J'ai cependant une remarque, et non des moindres, à vous opposer : et cela s'adresse à vous, en particulier. Hélas, Solange est la survivante de tous ses frères et sœurs légitimes, tout comme sa Grâce, la Comtesse Élisabeth, qui aura déjà de grandes responsabilités. Ainsi, Solange héritera en propre de la ville d'Escault. Bien qu'elle soit assez petite, elle est prospère, car nous y avons implanté un solide commerce de chevaux de guerre. Si mon enfant n'hérite pas de ma terre, elle n'aura aucun bien, et je ne peux autoriser que notre travail acharné soit réduit à néant par votre mariage. Comment accepter que la terre que je me suis vu offerte reparte en d'autres mains après ma mort ? Cela affaiblirait également la position de ma petite-fille ; ce qui est tout autant inacceptable. Pourtant, je vous sais seigneur : vous avez le même problème. Comment régler ce détail épineux ? Il faudrait que le contrat de mariage se montre très précis, mais, comme vous le savez, le ventre d'une femme ne saurait obéir à pareil document, quand bien même les partis en présence eussent mis toute la meilleure volonté du monde."
Il soupira. Gérard tenait évidemment au bonheur de sa famille, y compris sa fille unique ; mais pas à n'importe quel prix, car il avait également d'autres responsabilités. Si les partis en présence n'étaient que des bourgeois, leur inclinaison aurait pu suffire. Mais ils n'étaient pas issus du commun, et devaient, ainsi, prendre en considération d'autres paramètres.
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| | | Aurel Fribourg d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: [Chateau d'Odélian] Un bon mari ? | Solange & Aurel Sam 23 Juil 2022 - 19:20 | |
| Aurel fixait son interlocuteur. Sa requête était légitime... Mais devait néanmoins l'amener à considérer sa propre position dans cette histoire. Il est vrai que Solange et lui n'appartiennent pas à la même terre. Le Duc et le Roi, lorsque leur bénédiction sera également requise, voudront les mettre devant ce choix et Gérard a raison de s'en inquiéter au préalable. Mais si le Seigneur olyséen n'était pas dérangé par l'idée de ne point avoir d'enfant, c'était pour une bonne raison... Alors, après un soupir...
-Lantenes a déjà trois héritiers. Déclara-t-il en préambule. Et mon beau-frère est tout à fait à même de gérer le domaine par lui-même. Je suis certain que nous pouvons trouver un compromis sur ce point qui apaisera vos craintes.
Évidemment, cela ne l'enchantait pas de devoir renoncer à sa terre et à son dur labeur effectué au cours des huit dernières années ainsi qu'à ses projets futurs... Mais, puisqu'il n'est pas homme à chercher le pouvoir ou la richesse, il ne va pas abandonner pour une telle chose. Mais il avait aussi conscience qu'il était en train de promettre des héritier au Seigneur d'Escault. Des héritiers qu'il devrait engendrer alors que sa libido était en sommeil depuis une quinzaine d'années et avec une femme effrayée par l'intimité... Dans quoi venait-il de se fourrer au juste ?
-Et puis, j'aurais déjà bien assez à faire ici, je suppose. Compléta-t-il alors qu'il semblait de plus en plus évident que Gérard approuvait leur union.
Ledit seigneur hocha la tête. Il se déplaça jusqu'au bureau, finit son verre de vin pour s'en resservir un autre.
- "Je vous donne alors ma bénédiction à tous les deux, et je serai ravi de vous accepter comme beau-fils, messire Aurel. Nous confierons aux légistes le soin d'un contrat de mariage équilibré, qui vous garantira à chacun des revenus confortables et qui vous laisse une situation agréable à la mort de mon épouse et de moi-même. De toute façon, vous hériterez du domaine d'Escault, tout comme les héritiers issus de votre mariage. La Comtesse Elisabeth, elle, gardera son titre et ses enfants seront les héritiers de sa propre charge, mais héritera également de la ville si vous n'avez aucun enfant, ce que je ne vous souhaite évidemment pas. Cela vous convient-il, dans les grandes lignes ?"
-Parfaitement. Répondit simplement Aurel. J'enverrai une missive à de Brochant et au Roi des aujourd'hui. Plus vite les fiançailles seront finalisées, plus vite votre fille sera à l'abri de situations comme aujourd'hui.
Son interlocuteur sourit avec bonhommie.
- "Nous pourrons signer les fiançailles au plus vite, effectivement. Je vous propose un bon mois et demi de fiançailles, et vous pourrez vous marier au printemps, lorsque nous pourrons rassembler les vassaux. Si la Régente est d'accord, les vassaux pourront lui prêter serment au nom de sa fille, et du petit-fils du défunt Comte Gaubert. J'écrirai à sa mère, mais je vous adresse d'ors et déjà mes sincères félicitations."
Il sourit avec enthousiasme. Il avait le temps de découvrir son futur gendre, d'autant plus qu'il avait pratiquement son âge ; et il était fort heureux d'avoir mené si rondement son affaire. Sa fille serait entre de bonnes mains... du moins, le bon père l'espérait fort !
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