La seconde Lune de l'An [PV Lòmion]

Julas de la 1ère ennéade de Karfias
20e année du Onzième Cycle
Académie d’Alëandir
Petit Matin

Le dédale de couloirs étriqués de l’Académie t’était définitivement devenu bien trop familier. À l’accueil on ne te demandait plus les raisons de ta venue – quoiqu’elles aient dû être particulièrement évidentes cette fois-ci – on les anticipait. Les étudiants et les Clercs ne s’impressionnaient plus ni de te voir te contorsionner de salle en salle, ni de te voir dévisager les luminaires contre lesquels il te fallait éviter de te cogner. À vrai dire, peut-être le fait que tu sois maintenant capable d’avancer à grands pas sans avoir à surveiller les emplacement des-dits luminaires était-il le meilleur témoignage de la régularité de tes allées et venues dans l’établissement. Ça et les salutations enjouées de certains des jeunes enfants avec qui tu t’étais retrouvé à échanger des plaisanteries… après qu’ils t’aient plus d’une fois vu te cogner quelque part.

Pressé, certes. Mais pas tendu. Tu traçais ton chemin à travers le bâtiment avec une tranquillité que ses résidents semblaient aisément te renvoyer. Lorsque l’on dit du savoir qu’il est rassurant, ce n’est pas un mensonge. L’on aurait pu croire les mages de l’Académie ceux qui s’inquiéteraient le plus de devoir faire face à une Trame agitée, mais en dehors de quelques jeunes élèves confus, il semblerait qu’ils soient ceux qui accueillent la situation avec le plus de flegme. Logique, finalement, quand il n’est personne à la surface du continent qui n’ait plus d’expérience avec les aléas des Arcanes que les thaumaturges de la plus grande Académie de Magie en ce monde.

Le Relicarium. C’était là ce que ton épouse avait anticipé être le point névralgique au cours de cette « crise ». Ce n’est pour autant pas là que ton attention s’était portée. Les Clercs que tu avais croisé jusque-là t’avaient au contraire conseillé d’aller chercher le Doyen à son bureau. Hier avait peut-être été le temps de l’urgence, mais aujourd’hui – n’est-ce pas ce qui se passait aussi dans ton cas – était le temps de la réflexion et de la préparation.
Ainsi, en poussant la porte du bureau d’Assaila, tu t’attendais à l’y trouver. Ce à quoi tu ne t’attendais pas cependant, c’était la présence de la quasi intégralité des Ingolmo en sa compagnie. Surpris, tu t’immobilises un court instant, mais le temps de rapides salutations d’un hochement de la tête, et tu les rejoignais.

- Veuillez m’excuser, hery. tu t’avances auprès d’eux J’imagine que ce qui m’amène auprès de vous est probablement ce dont vous discutez déjà. tu prends le temps d’établir le contact visuel avec chacun des présents J’ai peut-être de nouvelles données à vous apporter, si vous le voulez bien.

La tenue du jour --> Celle là, mais sans les renforts. C'est pas très pratique en intérieur sinon:

Quelques pas de plus, de quoi prendre place d’orateur au sein de l’assemblée, et sans tergiverser, tu commençais ton exposé, te refusant à coûter à ces gens plus de temps que de raison.

- Bien que nous ne puissions confirmer s’il ne s’agit que d’une coïncidence ou pas – ce qui serait cependant étonnant au vu de la situation – il semblerait qu’en plus d’avoir eu un effet sur la Trame, « l’éveil » de Silène... tu marques une courte hésitation avant de presque murmurer les quelques mots suivants ou du moins ce qu’il se passe dans le ciel, quelle que soit la manière dont on voudra bien l’expliquer ou l’appeler tes mots reprennent un volume normal semble aussi avoir un effet sur la Sylve. Les patrouilles Lëandrines ainsi que les jardiniers de la Cité ont constaté que beaucoup des arbres qui ne devraient porter du fruit que d’ici quelques mois en ont produit en quantité en l’espace d’une nuit. Les jardiniers s’inquiètent d’ailleurs de ce que si le phénomène continue sur la durée, la santé de la végétation ne risque d’en pâtir. Nous ne savons pas non plus si les fruits sont comestibles, les insectes et oiseaux les ont apparemment jusque-là laissés étrangement intacts et nos hommes n’ont pas pris le risque d’en consommer. tu prends le temps de chercher les regards de tes interlocuteurs Les quelques elfes sensibles aux Chants parmi les miliciens quant à eux parlaient d’un mal-aise généralisée durant leur tour de garde. Il se pourrait donc que la situation aille au-delà d’un simple désordre dans la Trame, et touche à l’essence de la forêt elle-même. Quant à savoir si les deux sont liés, pour l’instant nous n’en avons aucune idée. La forêt pourrait tout aussi bien réagir à une altération arcanique qu’en être à l’origine.

Ton regard se lève vers le ciel, tu soupires, ton esprit allant déjà aux potentiels futurs – du plus au moins optimiste – qu’entraînerait la décision dont tu t’apprêtais à faire part. Il faut dire que depuis l’épisode du Puits, l’Académie n’était peut-être pas la plus à même de considérer cette option comme viable, mais pour autant tu espères la situation du Doyen aider à faire entendre la chose.

- L’une de nos diplomates – Heri Kielendar, pour ceux qui la connaissent – a été envoyée à la pêche aux informations auprès des clans du Protectorat. Avec un peu de chance, les Ornedhels sauront nous apporter des informations qui nous éclaireront sur la situation. tu clignes lentement des yeux Je rejoins l’une de nos patrouilles d’ici quelques heures afin d'y jeter personnellement un œil. L’aide de vos naturalistes et de vos mages – en particulier végétalistes et mysticistes – s’il en est de disponible serait d’ailleurs extrêmement précieuse sur le terrain.