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| Des serres à la mer [Caleb] | |
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Adélina
Ancien
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| Sujet: Des serres à la mer [Caleb] Mer 30 Nov 2022 - 13:17 | |
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Elenwënas, IXe ennéade de Favriüs, An XX, Cycle XI Sur le Wagyl Noir, Sirilya, Péninsule
Dire qu’elle avait regretté ses agissements ne semblait guère représentatif de comment elle se sentait réellement. La baronne lui avait offert le gîte, l’avait fait soigné et avait même pris soin de son équipage, lui faisant confiance, allant même jusqu’à apprécier sa compagnie. Mais leur relation s’était vite transformée en trahison. D’ailleurs, la chose la plus triste à propos de la trahison est qu’elle ne vient jamais d’ennemis, elle vient de ceux en qui vous avez réellement confiance. Adélina venait d’apprendre une cruelle leçon, celle de ne pas faire confiance à n’importe qui. Celle de se méfier de la véritable nature des gens. lI y avait une certaine ironie dans cette situation. Il la retenait captive, là, sur son navire alors qu’elle-même semblait l’avoir assez captivée pour qu’il commette ce geste insensé. Assez pour qu’après que ce dernier ne l’abandonne sur le bord de la rivière, il revint pour réclamer ce qu’il avait laissé derrière au bout de ce qui lui sembla une éternité. Oh, elle avait tenté d'appeler à l’aide, elle avait tenté de défaire ses liens. Mais tous ces efforts n’avaient que donner des cris étouffés et des poignets rougis, ensanglantés par son acharnement. Sans délicatesse, il prit ce qu’il avait réclamé comme sien, avant de l’embarquer dans la barque. La baronne n’eut guère besoin de lui poser quelconque question, elle savait que trop bien que ce dernier la ramenait sur son navire, mais cela ne l’empêcha guère de lui lancer des regards furieux, ne voulant guère lui montrer la peur qui grandissait de plus en plus alors qu’il s’approchait du navire. Une fois qu’ils furent assez près, les autres marins aidèrent le duo à remonter à bord, Caleb tenant fermement sa prise jusqu’à ce qu’il soit sur le pont.
Quitte à pousser l’insulte plus loin, le pirate la déposa durement sur le pont, sous le regard curieux de ses confrères. Si certains semblaient curieux, alors que d’autres la détaillaient d’un air lubrique. Adélina évita volontairement ces regards d'envie, pour son bien, mais aussi parce qu’elle se devait de garder un air stoïque. Elle ne pouvait montrer la peur qui lui tenaillait les entrailles. Tout cela sentait très mauvais… Au moins, certains pirates semblaient affolés. La seconde, par exemple, se mit à hurler sur le Rokvenha alors que ce dernier enlevait son bâillon. « Pour une fois, je suis d’accord avec ta seconde. » Siffle-t-elle entre ses dents. « Si je reste sur ce navire, tu condamnes ton équipage à une mort certaine. » Son regard brûlant de rage se posa à nouveau sur son tortionnaire, évitant volontairement celui des autres pirates. « Il est encore temps de me laisser partir et d'épargner les tiens. » Elle se voulait convaincante, mais en réalité elle n’avait aucune idée de comment sa famille allait lui venir en aide. Bien que Soltariel possédait une armada un doute vint germer dans son esprit. Est-ce qu’Adriano viendrait réellement à son secours ? Ou au contraire, serait-il dégoûté par sa fiancée après sa captivité et annulerait les fiançailles? Après tout, ils n’étaient pas mariés, et le duché n’avait aucune obligation de faire quoique se soit pour elle. Surtout que le Duc ne l’aimait pas réellement, qu’il n’avait qu’une certaine affection pour elle. Et sans cette affection, le mariage n’aurait définitivement pas lieu… Puisqu’elle n’avait rien d’autre qui pourrait expliquer ce mariage beaucoup trop avantageux pour la jeune femme. Tout reviendrait alors sur les épaules de son oncle et son cousin encore une fois. Autant dire que les chances qu’ils la retrouvent sans aide étaient minimes, voir inexistantes. Mais la partie n’était pas terminée, si on se rendait compte de sa disparition rapidement, son oncle pourrait ordonner à son allié la comtesse régente de faire un blocus à Isgaard. C’était sur cela qu’elle devait parier en premier. Dans deux jours, tout au plus, elle pourrait être libre.
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| | | Caleb "Le Rokvenha"
Humain
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Mer 30 Nov 2022 - 16:27 | |
| Le boutre poursuivait alors sa route sereinement, les membres du Wagyl Noir s’étaient éparpillés sur le navire afin de vaquer à leurs occupations et à leurs postes. Tous avaient en tête la nouvelle de l’enlèvement d’une baronne par leur capitaine. Et si certains pouvaient se montrer pessimiste à cette idée, d’autres en riaient à gorge déployées devant le culot du Rokvenha. Ils savaient que les nobles péninsulaires avaient déclaré la guerre aux navires pirates qui venaient de Méca et une telle prise de guerre, ce qu’était Adélina pour eux, étaient pour certains une manière d’obtenir une certaine reconnaissance de la terre des forbans.
Le Rokvenha aussi y avait songé, enlever Adélina lui permettrait de montrer à tous et surtout aux seigneurs de méca qu’il n’était pas un capitaine ordinaire et qu’il pouvait réaliser de grandes choses. Mais tout ceci serait davantage réfléchit en temps et en heure. Il fallait avant tout s’éloigner des côtes péninsulaires en hâte et se mettre à l’abri le plus rapidement possible avant que l’alerte ne soit donnée.
Les menaces de la baronne ne semblaient guère l’atteindre, du moins elles ne trouvaient preneur que dans les oreilles de la Seconde, qui faisait les cent pas devant les autres officiers et la prisonnière. Elle s’était calmée, comme à son habitude, après tout, elle était la plus raisonnée et réfléchie de ceux qui dirigeaient la troupe et elle se devait, là encore, de tenir son rôle. Sa voix s’était alors adoucie « Tu t’rends compte de c’que t’as fait ? Réellement hein ? Tu penses que c’était nécessaire d’faire ça ? » Elle fixa alors le Rokvenha en haussant les sourcils et en désignant Adélina de son index. Caleb haussa les épaules avant de se tourner vers le nain qui se tenait à ses côtés. « Dis-moi l’Enclume… Une Duchesse d’Soltariel, qui s’avère porter un chiard, ça pourrait s’chiffrer à combien tout ça ? »
Le nain écarquilla les yeux, tout comme la sang-mêlé et tous deux jetèrent un regard intéressé à la jeune femme comme si elle était devenue qu’un sac de pièces d’or et de pierres précieuses. Caleb ria en les voyant faire. « C’est bien c’que j’pensais. Maintenant, Croqueuse, t’sais bien que j’mènerai jamais l’mien à la mort sans raison, même si… J’vous ai déjà mené devant beaucoup d’dangers. On réfléchira mieux à la suite d’tout ça quand on sera en pleine mer loin d’eux. » Les officiers hochèrent de plus belle avant de s’écarter un peu.
La sang-mêlé s’approcha alors d’Adélina et la toisa un instant avant de s’adresser à elle à voix basse. « … J’te conseille de pas trop l’ouvrir ma jolie…J’connais bien l’Rok et quand il est comme ça, vaut mieux s’écraser un temps. J’voudrai pas avoir à nettoyer ton sang sur l’pont et qu’les tiens voient la peau d’leur baronne qui sert d’pavillon à un mât mécan. » Elle lui offrit un sourire sincère, c’était peut-être pas la meilleure manière de le dire, mais la demi-elfe semblait réellement lui offrir un conseil amical. Croqueuse reprit ensuite à voix haute. « On va devoir t’changer et te retirer cette tenue, bien qu’elle t’va bien… Va falloir qu’tu sois un peu plus… passe-partout » Et elle s’éloigna ensuite d’un pas félin.
Ce fut autour de Caleb de se rapprocher d’Adélina en souriant. « Tu peux m’menacer et mes gars aussi, ça leur fait rien. Ils m’suivront même si j’les jette dans la gueule du Wagyl. » Il posa ses mains sur celle de la baronne. « Encore une fois, si tu t’tiens à carreaux, t’auras pas d’soucis. Tu viens avec nous à Meca, j’te montre aux seigneurs Mecan et j’fais en sorte que tu m’rapporte gros, si tout s’passe bien comme j’l’entend, tu pourras retrouver les tiens sans une égratignure. Ça dépend que d’toi maint’nant. D’accord ? » Il saisit son poignard et commença a décrocher les liens qu’Adélina avait à ses poignets.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Mer 30 Nov 2022 - 22:23 | |
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La discussion entre les pirates continua rondement. Si la seconde fut celle qui eut le plus de logique, elle se rangea beaucoup trop vite auprès de son capitaine, ce qui ne plus guère à la baronne. D’ailleurs ces derniers n’eurent pas l’air de trop comprendre les fiançailles péninsulaires. « Je ne suis pas Duchesse. Ne faites pas l’erreur de croire que Soltariel vous donnera une quelconque pièce d’or pour moi ou mon enfant. » Après tout, les fiançailles péninsulaires se rompaient aussi facilement qu’ils s'arrangeaient parfois. Et la jeune femme ne se faisait pas d’idée, le Duc était beaucoup trop bien pour elle. Il pourrait aisément se trouver une autre épouse s’il le voulait. Soudainement le dénommé « Morveux » apparu à ses côtés, lui tendant une main afin de l’aider à se relever. La jeune femme regarda le jeune homme pendant une seconde avant d’accepter l’aide de ce dernier, se relevant finalement du pont. La seconde vint rapidement à sa rencontre, tentant tant bien que mal de la conseiller de ne pas trop chercher le Rokvenha. Ce à quoi, elle ne répondit rien pour le moment, se contentant de jeter un regard mauvais au Mecan. D’ailleurs, ce dernier s’approcha rapidement d’elle, un sourire qu’elle trouvait maintenant déjantée. La confiance était rapidement partie. Après tout, comment pourrait-elle faire confiance à un tel individu? Il l’avait trompé alors qu’elle lui avait sauvé la vie. D’ailleurs ce dernier osa même lui prendre les mains, mais cette fois la baronne ne réagit guère. Trop en colère pour laisser sa gêne prendre le dessus. Son regard azurée dans celui de son kidnappeur, alors qu’il tentait de la rassurer.
Le pirate sortit finalement un poignard, avant de couper les liens qui retenaient ses poignets maintenant recouvert de sang, puis il s’attaqua à ses chevilles avant de se redresser. Et c’est là qu’elle frappa. Sa main vint heurter la joue du pirate avec fureur. Le son sembla résonner autour d’eux, et cela attira définitivement l’attention des autres marins. « TRAÎTRE! » Siffla-t-elle. Sa main lui brûlait après l’assaut qu’elle venait de faire, alors qu’elle s’approchait qu'à un souffle de ce dernier, le défiant de son regard, bien que ce dernier était beaucoup plus grand qu’elle. « Vous êtes complètement fou si vous croyez que je vais être votre trophée en Meca! Tout ce que vous venez de faire est de ruiner mes opportunités et les vôtres! » Le fait que ce dernier n’éclate de rire n’aida en rien la fureur de la baronne. Elle l’aurait frappé de nouveau, mais la dénommée Croqueuse se mit entre les deux êtres. Entraînant la baronne un peu plus loin, hors de la portée du Mecan. Adélina ne d’arrêta guère reprenant rapidement la parole, sans bouger une seule fois son regard du Rokvenha. S' il voulait la voir apeuré, conciliante, il n’avait définitivement pas choisi la bonne personne. « Si vous croyez que le Duc va se plier en quatre pour vos volontés vous faites grave erreur! Je… » Soudainement, elle s’arrêta net, le souffle coupé, ayant l’impression que quelqu’un venait de la frapper directement dans le ventre. Adélina baissa le regard, alors que sa main rejoignit son ventre, semblant se recroqueviller pendant une seconde, comme victime d’une crampe. Cela ne durera que quelques secondes, mais assez pour porter son attention sur ce qui venait de se produire… Non… Ce n’était pas le moment… Elle expira doucement, fermant les yeux avant de se redresser pour reporter son regard vers le Rokvenha, bien que la dénommée Croqueuse tentait toujours de la pousser hors de sa portée. « J’exige que vous me laissiez partir. »
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| | | Caleb "Le Rokvenha"
Humain
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Jeu 1 Déc 2022 - 9:35 | |
| Il venait tout juste de lui rendre sa liberté de mouvement, déliant ses poignets et ses chevilles qui avaient été abîmés par les vaines tentatives pour s’échapper. En se redressant il n’eut pas le temps – ou ne l’avait-il tout simplement pas envisagé – de voir venir le coup que la baronne allait lui porter. Il ne ressentit qu’une vive brûlure sur le visage et recule d’un pas sous le choc de la claque qu’elle venait de lui donner. Le coup fut si fort que le claquement résonna sur le pont, faisant se tourner les marins à porter, tous sous le choc d’un pareil geste.
Il resta ainsi, droit, fixant et soutenant le regard de la jeune femme qui s’approcha de lui, collant presque son visage aux siens. Après quelques instants un sourire s’étira lentement aux coins de ses lèvres, puis il se mit à éclater de rire, la joue toujours rougie par le coup. Machinalement son poing se ferma dans une crispation nerveuse. « AHAHAHAH ! J’commence à t’apprécier, t’as d’cran, Jolie Rose. » Ce qui ne montrait pas, c’est qu’au fond de lui brûlait une envie de la corriger, de lui faire comprendre que sur ce pont, toute noble qu’elle était, il était ici en Maître et que par conséquent, il avait le droit de vie ou de mort sur quiconque s’y tenait.
Il n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit que la Seconde, ayant fait demi-tour en entendant le coup, se plaça entre les deux en guise de bouclier, posant ses mains sur le poignet de Caleb. « Rok’… Il nous la faut intacte… Sinon ça va servir à rien tout c’que t’as fait » Lui souffla-t-elle alors, ce qui eu pour effet d’apaiser le capitaine qui continua de fixer la baronne d’un regard meurtrier. Il se détourna enfin, la laissant en compagnie de la Sang-mêlé.
Croqueuse jeta un regard noir, à son tour, à Adélina et reprit à voix basse en lui tenant les épaules. « J’t’ai dis d’laisser du temps… T’arriveras pas à l’faire changer d’avis, fais-toi à cette idée, t’es sur l’Wagyl Noir ici et tu reverras pas les tiens d’si tôt… Alors si tu veux espérer les revoir, vivantes ou même… Donner une chance au gosse qu’tu portes, fais ce que j’te dis. » Elle la fit légèrement reculer vers l’arrière, mais Caleb toujours à portée de voix entendit les exigences et menaces de la part d’Adélina, il s’arrêta et sans se tourner répliqua. « Sache que su c’pont, tu n’es rien qu’une marchandise. Tes exigences n’valent rien ici. Et j’te donne un dernier conseil, Jolie Rose… Si tu veux un jour r’voir ta terre, t’as intérêt à faire c’que je te dis. Sur c’rafiot, j’suis le seul a décider d’quoi que ce soit, alors soit tu m’écoutes et t’fais pas de vague et tu seras bien traitée, soit je te renvoie aux tiens en p’tit morceaux et j’garde ta peau en pavillon et ton chiard en figure d’proue… »
Il pivota lentement et fixa encore Adélina, son visage s’était refermé et endurcit de sévérité. Il pointa le ventre d’Adélina de son index orné d’une bague et reprit. « Et dernière chose… Sache qu’si ton gosse nait sur mon navire, j’ai l’droit d’le réclamer, penses-y avant d’vouloir encore exiger quoi qu’ce soit de ma part, Jolie Rose. » Ses mots étaient durs et ne dissimulaient aucune menace, ils étaient clairs et limpides.
Croqueuse continua de regarder Adélina pour la faire changer d’intérêt en la secouant un peu. « Viens, va t’poser là-bas, allez… » Elle tenta de l’emmener un peu à l’écart voulant la faire s’asseoir sur une pile de cordages pour qu’elle puisse souffler un peu et se remettre de ses émotions.
Caleb s’éloigna alors en faisant s’écarter sur son passages les quelques curieux qui s’étaient arrêtés de bosser. Quand il s’arrêta au milieu du pont, tous reprirent leur poste et le boutre continua sa route en direction de la mer.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Jeu 1 Déc 2022 - 10:44 | |
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La jeune femme n’avait guère remarqué le poing du pirate qui se referma après le coup qu’elle lui avait donné. Son regard était planté dans le sien, le défiant ouvertement, se laissant emporter par la fureur qui l’habitait, camouflant avec ferveur la peur qui se glissait dans son souffle. Elle ne pouvait montrer de faiblesse au Rokvenha, la baronne était certaine que ce dernier l’utiliserait contre elle aussitôt qu’il en aurait l’occasion. Par chance, la seconde se glissa entre les deux opposants, entraînant la baronne loin du pirate, tentant tant bien que mal de la calmer. Ce qui attira finalement l’attention d’Adélina.« Pour faire quoi? Attendre pour quoi?» Commença-t-elle alors que les prunelles azurées rencontraient celles de la demie-elfe. « Je ne suis pas un trophée qu’il peut brandir à qui il veut. Soltariel ne payerait pas pour une baronne du Nord. Vous vous exposez à plus de danger que de récompense. » Si elle ne pouvait convaincre le capitaine, peut-être qu’elle pourrait tenter de faire valoir ses arguments à la seconde. Elle semblait un peu plus logique, elle. Mais le Rokvenha ne semblait pas vouloir lâcher la chose, puisqu'il reprit la parole, l’avertissant de ce qu’il pourrait arriver si elle ne coopérait pas.
Puis soudain son air devint horrifié, horrifié à la seule pensée que quelqu’un pouvait être aussi cruel pour arracher un enfant, un nourrisson de surcroît aux mains de sa propre mère. Son coeur se serra, avant que cette l’effroi ne se transforme en colère. Son regard brûlant toujours fixé sur le pirate qui s’éloignait déjà, « Si tu oses toucher à mon enfant, je peux te jurer que je t’enverrais moi-même dans le Royaume de Tyra. » Après tout, l’amour d’une mère ne connaissait ni loi, ni limites et bien que son enfant n’était pas au monde, Adélina ne laisserait jamais l’enfant qu’elle avait conçu avec son amour avec un tel être. Soudainement, elle laissa s’échapper un léger gémissement alors que ses yeux se fermaient. Sa main à nouveau sur son ventre, ses dents se serrèrent, tentant de contrôler le mal qui l’accablait. La jeune femme se retourna, faisant un pas vers la rambarde avant de s’y aggriper. Elle s’était de nouveau recroquevillée sur elle-même, avant de s'exclamer: « Non! Non! Non! Ce n’est pas le moment! » Surtout que ce dernier venait de lui dire qu’il pourrait le réclamer si elle le mettait au monde sur ce navire. Sa main droite se crispa sur son ventre, semblant intimer son enfant à ne pas faire cela. Pas là, pas maintenant. Puis, la douleur s’arrêta pendant un moment, ce qui laissa finalement la baronne un moment pour respirer. Elle ouvra de nouveau les yeux, fixant pendant quelques secondes le fleuve, se demandant ce qu’elle devrait faire. Chose qui lui sembla atroce à faire vu la panique qui commençait à l’envahir. Elle n’avait personne en ce moment, elle ne pouvait être plus seule. Puis, la même douleur revint de nouveau. Cette fois légèrement plus puissante que les autres, ce qui ne lui laissa guère de doute. Les prêtresses de Néera lui avaient mentionné ce qui allait arriver, et comment elle se sentirait à ce moment-là. Adélina se crispa de nouveau, les yeux fermés, tentant tant bien que mal de se concentrer sur sa respiration. Silencieuse, perdue dans ce moment, elle ne sembla guère porter une quelconque attention à ce qui se passait autour d’elle à ce moment. Puis, lorsqu’elle eut une accalmie, enfin, ce qui lui semblait être une accalmie, Adélina releva la tête, avant de la tourner vers Croqueuse, l’air soudainement beaucoup plus calme: « Est-ce qu’il y a des prêtres de Néera à bord? »
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| | | Caleb "Le Rokvenha"
Humain
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Jeu 1 Déc 2022 - 12:35 | |
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Croqueuse gardait le contact avec la jeune femme, elle savait ce qu’elle pouvait traverser à cet instant, du moins elle le laissait paraître, se voulant rassurante du mieux qu’elle pouvait. « J’sais pas c’que le Rok’ à prévu pour toi, ma jolie, mais tu vas sûrement t’retrouver à Meca, aye. Il a quelque chose en tête… Enfin j’crois bien, on sait jamais trop avec lui. » Elle lui sourit, amusé, s’essayant de détendre la jeune femme. « Si ton futur époux voudra pas payer pour t’revoir, alors ça sera surement ta famille… Et si personne voudra payer pour t’retrouver… A quoi bon les r’voir ? Mmh ? » Elle se redressa lentement en la fixant encore en reprenant un air cette fois-ci un peu plus dur. « Par contre maint’nant, tu vas m’faire le plaisir de t’calmer et… » Puis soudainement, elle vit Adélina répliquer pour son enfant pas encore né.
La jeune femme monta au créneau en entendant les propos du Rokvenha. L’amour d’une mère pour son enfant ne connaissait aucune limite et même si cet enfant n’était pas encore né. Il s’agissait d’un instinct primaire qu’elles développaient et ça, Caleb l’avait bien compris. Il se tourna de nouveau et avança à grand pas dans sa direction, la pointant de son index, prenant un air amusé. « L’Mère des Mers j’compte bien la r’joindre un d’ces jours, aye, mais j’irai sûr’ment pas toucher l’fond d’flots par une donzelle comme toi. Maint’nant, si tu veux qu’il arrive rien à ton chiard, tu sais c’qui te reste à faire, t’as tout ent’ les mains, clair ? »
Il la fixa et quand il la vit pâlir et se tenir aux rambardes du pont il regarda Croqueuse en haussant un sourcil. Elle-même ne savait pas ce qui se passait et essaya de soutenir la jeune femme par les épaules. « Non, y’a pas d’ça ici… On qu’Cul-Béni ici. » Puis subitement, la sang-mêlé écarquilla les sourcils en comprenant la gravité de la situation, elle se tourna vers son capitaine et lui signala d’un signe de tête, parée d’un air grave.
Le mécan grimaça à son tour et pivota sur le pont avant de hausser le ton. « Vous ram’nez au plus vite Cul-Béni et l’Charcu’ et vous leur dite de s’bouger l’cul dans ma cabine ! » Certains marin hôchèrent et partirent en courant à la recherche des personnes demandées. « Emmène là dans ma cabine » finit-il par ordonner à sa Seconde qui s’exécuta.
La demi-elfe aida alors Adélina à marcher, prenant le temps nécessaire en la soutenant par les épaules et la dirigea vers la cabine du capitaine. Après avoir ouvert la porte, elle l’aida à s’allonger sur le lit, qui n’était pas de grande qualité, mais qui était un véritable luxe pour un tel navire.
Après quelques instants, Cul-Béni et l’Charcu se ramenèrent dans la pièce et posèrent leur regard sur la baronne, comprenant rapidement ce qu’il commençait à se passer. Le Prêtre du navire se mit à paniquer, agitant son symbole religieux dans tous les sens en implorant Tyra tandis que le docteur du navire, un homme âgé au teint blafard se rapprocha encore plus de la jeune femme en posant sa besace de laquelle pendaient quelques outils. « Héhéhéhéhéhé… C’est pas la première fois qu’j’extraie quelque chose d’un corps… Mais ça sera surement la première fois que ça doit rester vivant… » Il se mit à rire de plus belle. Croqueuse était toujours aux côtés de la baronne, accroupie et l’accompagnant dans ce moment en essayant d’être le seul visage réconfortant et rassurant qu’elle pourrait chercher à trouver à cet instant.
Caleb n’avait pas daigné entrer dans la cabine, restant alors adossé à la porte à l’extérieur, bras croisé, l’air patient en observant les autres marins continuaient leur travail.
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| | | Adélina
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Ven 2 Déc 2022 - 15:29 | |
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Dire que les heures qui suivirent furent une partie de plaisir aurait été un odieux mensonge. Entouré des trois pirates, qui soyons honnêtes, n’avait probablement aucune idée de ce qu’ils faisaient. La jeune femme se prépara à donner naissance. On lui enleva la majorité de ses apparats, sa lourde robe, corset se retrouvèrent rapidement au sol, laissant la baronne qu’en chemise alors qu’elle faisait son travail. Faisant de difficiles allées et retours dans la sobre pièce, alors que le prêtre ne cessait de dire des prières à Tyra, ce qui énerva l’alonnaise qui lui demanda de se taire. La dernière chose qu’elle avait besoin à ce moment précis était d'attirer l’attention de la voilée. Néanmoins, l’étrange groupe travailla avec une certaine symbiose, et étonnamment, ce fut qu’après six longues heures que le miracle arriva; un garçon. Qui ne tarda guère à emplir la pièce d’un pleur, étonnamment puissant pour une si petite créature. Épuisée, les jambes encore tremblantes, la baronne se redressa à l’aide de la semi-elfe pour faire signe au soi-disant médecin de le lui passer. Ce dernier l’enveloppa dans un linge, l’air beaucoup trop fier, avant de le tendre à la baronne.La jeune femme le prit délicatement, prenant grand soin de retenir sa petite tête, avant de lui jeter un regard tendre, caressant du bout des doigts la peau douce de son enfant. Soudainement plus rien ne semblait avoir une quelconque importance. Qu’elle soit en chemise devant des inconnus, que ses cheveux en pagaille, soit collé contre son front en sueur. Tout ce qui lui importait à l’instant était son fils. Le fils qu’elle avait conçu avec son aimé. « Tu es le portrait craché de ton père. » murmura-t-elle en passant ses doigts amoureusement derrière ces petites oreilles. C’est tout ce qu’elle voyait à ce moment-là, le reflet de son Théodoric. Il aurait tellement été fier s' il avait assisté à ce moment. Il avait tellement espéré avoir un fils. Adélina ne put empêcher une larme de couler sur sa joue alors que son attention était tournée sur son fils. Entre l’épuisement, la douleur, le soulagement et l’immense bonheur qu’il venait de la frapper, elle en avait presque oublié le vrai défi qui l’attendait lorsqu’elle sortirait de cette pièce. « Je te promets de te protéger… Tu seras notre fierté, terminera tous les projets qu’il a commencé. » Adélina le serra légèrement contre elle, déposant son front contre le sien, incapable de détacher son regard de ce dernier.
Désireux de laisser la jeune mère seule avec son enfant et ainsi leur permettre le repos, les marins décidèrent alors de se retirer en silence. Seul Cul-Béni s’en approcha et demanda d’une voix douce : “Puis-je, Madame ?” en lui désignant l’enfant. Il souhaita à cet instant bénir la vie de ce nouveau né et le signaler aux yeux des Dieux. Adélina, bien que peu enthousiaste à ce que son fils soient béni ainsi par un prêtre de la voilée, se détacha finalement de son fils. Reportant son regard vers l’homme à ses côtés. Au final, peut-être était-ce une bonne chose puisqu’ils étaient en mer. Ainsi, une fois que l’alonnaise lui tendit l’enfant, sans lui laisser, il apposa sa main sur son front et murmura à voix basse une bénédiction. Enfin, il fila à petits pas pour ne pas déranger davantage.
C’est à l’extérieur que la cohue allait se faire, bien qu’Adélina pouvait aussi l’entendre de l’intérieur. Une fois que l’Charcut’ sorti, il leva les bras au ciel et s’écria “JE L’AI FAIT !!! J’AI DONNE LA VIE !! AHAHAHAHAAH” ainsi tous les marins qui l’entendirent se mirent à crier leur joie, des “HOURRA” s’élèvrent jusqu’au sommet des mâts et dans les voilures. Tous crièrent et chantèrent alors à la naissance de l’enfant. Un des marins, accroché à son cordage, se pencha alors en avant avant de regarder Caleb, qui était toujours au même endroit, adossé à la porte de sa propre cabine. “Cap’taine, alors ? Vous ‘llez l’appeler comment et en faire quoi ?” Le mécan releva son regard vers ce dernier et chassa la question d’un geste de la main.
Ce fut alors autour de sa Seconde de s’approcher, elle saisit le Rokvenha par les poignets et d’un ton doux lui dit “... Tu comptes vraiment lui enlever ? J’connais bien les règles, aye, mais…” Elle n’eut pas le temps de finir que Caleb se retira de sa prise et entra alors dans sa cabine sans réellement faire dans la douceur et la discrétion, refermant sèchement la porte derrière lui. Il se planta ainsi à l’entrée de sa chambre en regardant les environs et le désordre qu’avaient fait les autres puis son regard se planta sur Adélina et son enfant qu’il darda d’un regard noir durant de longs instants.
Adélina ne porta guère attention à la cohue qui se passait à l’extérieur, se contentant de bercer doucement le nourrisson, en fredonnant une chanson que sa mère lui avait apprise lorsqu’elle était petite, enfin… vivante. L’alonnaise ne porta même pas son attention à porte alors que cette dernière se referma bruyamment, se disant que c’était probablement l’un des pirates qui sortaient de la pièce. Ce ne fut qu’après de longues secondes qu’elle leva finalement la tête, apercevant quelqu’un qu’elle n’avait guère envie de voir. N’ayant pas la force de combattre, de lui tenir réellement tête, ni même l’envie. Elle se contenta de retourner son attention sur le garçon qui dormait paisiblement dans ses bras, le serrant un peu plus contre elle, comme si cela le protégerait de quoique se soit.
Caleb s’approcha alors du lit et de la jeune mère, silencieux et d’un pas décidé. Sans demander un quelconque avis, il s'installa au bord du lit et fixa devant lui, posant ses avant-bras sur ses coudes. Adélina quant elle ne bougea pas alors qu’il ne s’installe à ses côtés, allant même jusqu’à ignorer complètement sa présence.Il renifla un instant, plissant son nez avant de se masser le visage et d’enfin briser son silence. “T’as d’la chance qu’il soit en vie, avec l’Charcut’ à la manoeuv’, tu pourras r’mercier tes dieux.” Il pivota alors vers elle et posa un regard bien étrange en comparaison à celui dont elle avait pris l’habitude durant les dernières heures. Cette fois-ci il s’agissait du même regard qu’elle avait connu lors de leur rencontre à Bransat et de leur balade en forêt, un regard plus doux, plus calme et serein. Il la détailla longuement, remontant légèrement la couverture sur elle d’un geste délicat. “Comment tu t’sens ?” Adélina releva finalement le regard vers ce dernier, un mélange d’interrogations, de peurs mais aussi d’épuisement semblait lui traverser l’esprit à ce moment précis. Elle doutait sincèrement que ce dernier ne soit totalement honnête. Surtout après tout ce qu’il avait fait. La rose retourna son regard vers son fils, berçant toujours ce dernier avant d’oser prendre la parole; « Épuisée » Commença-t-elle, « Mais aussi incroyablement heureuse. C’est un bien curieux mélange. »
Il opina alors aux et posa finalement les yeux sur le nouveau né, sa tête se pencha sur le côté comme s’il cherchait quelque chose sur l’enfant qui lui était presque caché au milieu de toutes ces couches de tissus pour le maintenir au chaud. Il le regarda dormir tout en reprenant la discussion. “T’auras tout l’temps t’reposer” La baronne ne répondit rien, se contentant d’un vague hochement de tête. Intérieurement elle se demandait où ils étaient et si elle avait manqué sa chance d’attirer l’attention d’un navire Odélian. Il se pencha légèrement en avant, se rapprochant alors du petit être et de son index vint dégager un peu le tissu afin de mieux apercevoir son visage. Le tout était fait dans une douceur qui lui n’était pas habituelle, du moins, pas habituelle pour la baronne. Il inspira longuement avant de se redresser sur le lit et de se masser une seconde fois le visage l’air de chasser quelque chose de son esprit. “J’peux l’porter ?” osa t-il en se retournant vers Adélina. Surprise, l’alonnaise ne répondit rien pendant une seconde, portant son regard azuré vers ce dernier. « Je… enfin… Non. Pas maintenant. » Répondit-elle en serrant un peu plus le bambin contre elle, ne lui faisant clairement pas confiance.
Il laissa entendre une expiration nasale, signe d’un amusement à la réponse de l’Alonnaise. Il s’en doutait bien qu’elle ne voudrait pas qu’elle le porte et qu’elle lui refuserait sitôt proposé, il haussa alors les épaules avant de se retourner de nouveau vers elle et de reprendre. “Jolie Rose… Tu oublies vite tout c’que je t’ai dis.” Il fixa son regard dans celui de la baronne alors, inclinant légèrement la tête vers elle d’un air entendu. En réalité il lui avait demandé, mais il lui faisait comprendre qu’il n’en était rien et que ce n’était pas négociable, pas même maintenant. Oh, elle n’avait guère oublié ce que ce dernier lui avait dit. Mais l’idée que le pirate ne tienne son fils lui était tout simplement insupportable. « C’est MON fils. Je ferais ce que JE veux avec ce dernier. » Supportant son regard, cette dernière se tourna légèrement vers le côté le mettre sur le côté, empêchant volontairement le pirate de l’atteindre.
Il grimaça encore sous le refus de la baronne et soupira longuement en la voyant faire. Il secoua la tête et, dans un mouvement assez vif, il pivota sur le lit en se redressant, s’appuyant contre le lit pour se maintenir en place. Il plongea alors en direction d’Adélina et chercha à lui soutirer son propre enfant des bras, n’y allant pas avec douceur mais ne cherchant pas non plus à écraser ou blesser le petit être fragile qui était la cause de cette dispute. Malgré le fait que cette dernière ne le repousse, le pirate prit rapidement le nourrisson, laissant la mère au bord des larmes. Adélina lui attrapa le bras, tentant tant bien que mal de le retenir près d’elle. « Laissez-le… » Demanda-t-elle alors que sa voix tremblait. La fatigue, l’émotion et surtout la peur avait repris le dessus, et la baronne semblait beaucoup moins autoritaire à ce moment-là.
Le Rokvenha ne se soucia pas de la tristesse de la jeune mère et en se redressant lui retira le bras qui le retenait. Il leva alors le jeune garçon devant lui et lui sourit à pleine dent, se parant d’une expression digne du père biologique de l’enfant. Il sembla fier à ce moment en regardant le nourrisson, puis il se retourna et marcha dans la cabine en le tenant. “Aaaah… Un beau p’tit gaillard, aye… Un tombeur d’donzelles pour sûr” Il le berça avec douceur un moment en continuant de le fixer.
Après un certain temps, ou il ne pouvait enlever son regard de l’enfant, comme subjugué par ce dernier il reprit la parole en s’adressant à la pauvre mère en détresse. “... T’sais c’qui t’attend Jolie Rose, hein ? J’’t’avais prév’nu. J’ai l’droit d”réclamer ton chiard qui s’avère êt’ mécan en plus.” Il tourna alors la tête vers elle, continuant de bercer l’enfant en assurant sa prise sur ce dernier comme s’il tenait la chose la plus fragile au monde et à ses yeux.
Adélina ne déplaça guère son regard du pirate alors qu’il avait son fils dans les bras. Elle tenta même de sortir du lit, s’agrippant à ce dernier pour se hisser hors de ce dernier. La rose fit quelques pas vers ce dernier, avant que ses jambes ne décident de la lâcher. Grimaçant de douleur, elle s’agrippa à une chaise non loin. Caleb quant à lui ne la regarda pas une seule seconde, continuant de bercer le petit garçon avec un sourire aux lèvres, ne se souciant pas de l’état de santé de l’Alonnaise qui avait bien du mal à se tenir debout. Haletante, elle n’avait pas détaché son regard de son fils, ayant trop peur qu’il ne lui arrive quoique se soit et son expression alors qu’il lui annonça qu’il était mécan était difficile à cacher. « Il n’est pas mécan. Il ne sera jamais mécan. » Commença-t-elle avant d’expirer de douleur. Ses doigts se serrèrent sur la chaise, avant qu’elle ne tente quelques pas de plus vers le pirate. « Il est le fils de Théodoric de Langehack, Champion de la DameDieu. Fils des barons d’Alonna. Il sera toujours alonnais. » Elle savait très bien que ce discours n’irait nul part, elle pourrait tenter d’être le plus convaincante possible, le plus autoritaires possible, il tenterait de nouveau de prendre le dessus. Le vain discours arracha même un rire au capitaine qui s’arrêta alors en la regardant, daignant enfin poser ses yeux sur elle. “Il est p’t’êt’ tout ça, pour toi, mais d’après l’lois des Grandes Mers, j’ai l’droit d’garder ton chiard. C’est ainsi et tu veux que j’te rappelle QUI ici décide du sort d’tous ceux qui sont sur c’pont ? Sur’ment pas toi… Ni l’vrai paternel d’ce gamin qui n’est plus d’ce monde… C’est MOI qui décide d’son sort.” Il cracha ça sans vergogne en direction d’Adélina avant d’être interpellé par la suite.« Si vous avez une vie à réclamer… Prenez la mienne. Pas celle de mon enfant. » Si elle devait se sacrifier pour ce dernier, elle le ferait sans hésiter.
“Mmh… Ta vie ? Mais Jolie Rose, j’l’ai déjà ta vie… Tu n’as pas l’air d’comprend’ dans quelle situation tu t’trouves, alors laisse moi êt’ bien plus compréhensib’.” Il se dirigea en direction de la sortie de la cabine, ouvrant la porte en gardant la main sur l’enfant et se dirigea vers le bord du pont, au-dessus de la rambarde. Tous les marins s’arrêtèrent en le voyant faire et Seconde se figea à cet instant, aux côtés de Rocaille qui tressaillit. La jeune femme ne put guère cacher son horreur alors que ce dernier sortait de la cabine. Elle le suivit difficilement, chaque mouvement, chaque pas lui arracha une grimace de douleur avant de s’arrêter net sur le pont, vacillante lorsqu’il passa son fils par-dessus la rambarde. Horrifiée, elle s’arrêta net, son corps entier tremblant à travers la fine chemise de soie qu’elle portait. Adélina eut l’impression que son coeur allait sortir de sa poitrine tellement qu’elle se sentait impuissante à cet instant. Ses jambes ne purent la supporter plus longtemps, et cette dernière tomba durement sur le pont, alors qu’elle ne put empêcher les larmes qui coulaient. « NON! » Hurla-t-elle entre deux sanglots. Il fallait qu’elle le convainc, et vite… « Vous l’avez peut-être pour le moment, mais pas pour toujours. Vous allez avoir besoin de moi. Vous aurez mon entière collaboration et vous pourrez faire ce que vous voulez avec moi. Corps et souffle. Mais je vous en prie... » dit-elle avant de laisser s’échapper un sanglot; « Ne faites rien à mon fils. »
Croqueuse s’était rapproché d’Adélina entre temps, ne quittant pas du regard son capitaine. La demi-elfe était venu la soutenir pour ne pas qu’elle force trop sur ses jambes et lui éviter de trop s’avancer au risque de causer un mouvement brusque de la part du Rokvenha. “L’Rok… Fais pas ça..” Essaya aussi la Seconde en regardant ensuite Rocaille, qui lui avait les sourcils froncés en observant le mécan.
Caleb, quant à lui, continua de garder le petit garçon par dessus la rambarde même après les sanglots de la jeune femme, il afficha un air satisfait à cet instant. “J’vois qu’on arrive à quelque chose d’ta part, Jolie Rose…” Il ramena par la suite le nourrisson contre lui, reprenant ses bercements en son encontre. “J’vois que t’as enfin pigé c’que je te d’mande depuis l’début que t’as posé les pieds sur c’pont, fallait en v’nir jusque là… Tu t’rends compte de c’que tu m’as forcé à faire ?” Dit-il en passant devant elle en se redirigeant vers sa propre cabine gardant toujours collé à lui le bébé. Les membres de l’équipage étaient encore sous le choc de la scène, pas surpris de la part du Rokvenha, mais tous posèrent leurs regards sur l’Alonnaise un bref instant, avant de reprendre leur travail. Croqueuse aida Adélina à se relever et la dirigea vers la cabine à son tour, avant de la laisser seule y entrer.
La nordienne ne put s’empêcher de laisser s’échapper un sanglot alors qu’il retournait dans la cabine. Elle sembla alors retrouver son souffle qu’elle avait retenu sans vouloir, et baissa finalement la tête en fermant les yeux, ne pouvant plus retenir les larmes. À ce moment précis, elle n’en n'avait que cure de ce que pouvaient penser les marins. Il la voyait presque à nu, son corps tremblant de froid dans la simple chemise qui découvrait ses épaules, alors que cette dernière tentait tant bien que mal de reprendre son calme, sachant pertinemment ce que ce dernier pouvait exiger d’elle maintenant que son fils était dans la balance. Adélina se laissa aider par Croqueuse, se levant difficilement sur ses jambes endoloris, marchant tant bien que mal dans la cabine du capitaine “Douc’ment, va… Aller c’est passé… Ton fils n’a rien, va l’retrouver” lui souffla la demi-Elfe. Sa respiration était saccadée, alors que la porte de bois se refermait derrière elle. La jeune mère s’avançât difficilement au milieu de la pièce, se retenant sur tout meubles et poutres de la pièce, avant de finalement porter ses yeux cernés sur l’homme qui retenait le bébé. « Puis-je le ravoir? » demanda-t-elle, incapable de regarder le Rokvenha dans les yeux.
“Pose toi d’abord” lui ordonna Caleb sur un ton ferme. Sans attendre, la jeune femme alla difficilement s’asseoir sur le lit, encore sous le choc de tout ce qui venait de se passer, puis quand elle fut installée il lui tendit son enfant délicatement. “Tiens, r’prend ton chiard.” dit-il avant de se redresser et de glisser les mains dans ses poches, allant s’appuyer sur le bord de son bureau sur lequel étaient entreposées diverses affaires et cartes.Adélina, elle ne put s’empêcher de serrer son fils dans ses bras. Tentant tant bien que mal de contrôler les tremblements de ses mains, toujours sous le choc que quelqu’un pouvait quelque chose de ce genre à un enfant qui venait à peine de naître. “Maint’nant qu’tout ça est passé, j’espère qu’tu te rends bien compte qu’c’est d’ta prop’ faute ? Mmmh ?” Il pencha lentement sur le côté en la jaugeant avant de poursuivre sans lui laisser le temps de répondre, sachant pertinemment que c’était réellement le cas. “J’te dis depuis l’début qu’ici y’en a un qui décide et qu’c’est pas toi, même si t’es d’la haute, sur c’navire t’es plus personne, comme nous tous.” Il sortit la main de sa poche pour balayer l’air devant lui. “Ceci fait… Aye, j’ai bien entendu c’que tu proposes en échange et j’accepte d’te laisser ton chiard, après tout… J’en ai rien à faire, j’vais pas m’encombrer d’ça. J’ai même pas reconnu ceux qui m’appartiennent vraiment héhé” il ria un peu et poursuivit, tandis qu’Adélina n’eut aucune réaction. Pour être honnête, elle ne s'attendait à rien d'autre de la part de cet homme. Il était l’opposé complètement du parfait gentilhomme. Il faut dire que Caleb devait en avoir quelques uns d’enfants, mais il ne s'était jamais réellement soucié de ce problème. “J’tiens maint’nant ta vie, ici même sur c’navire et même après, ça m’convient. Si ça peut t’rassurer Jolie Rose, j’vais pas te faire d’mal ni à toi, ni à c’p’tit gaillard. J’vais simp’ment me servir d’vous deux pour ce que j’compte faire et tant qu tu s’ras ici, avec moi, tu risqu’ras rien. J’me doute que ma parole vaut pas grand chose et qu’t’as pas confiance et t’as bien raison alors j’vais d’mander à Rocaille d’te surveiller d’près et d’se charger d’ta sécurité. Tu pourras lui d’mander tout c’que tu veux et chacun d’gars qui seront sur c’pont, s’pliera en quat’ pour ton gamin. J’lui dois bien ça.” Il la fixa alors, les sourcils légèrement froncés comme s’il venait de lui faire une offre qu’elle n’était pas en mesure de refuser.
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| | | Adélina
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans Taille : 1m68 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Lun 5 Déc 2022 - 10:16 | |
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Adélina, incapable de détacher son regard de son fils, ne répondit pas tout de suite. Que pouvait-on répondre à un homme qui menaçait votre vie mais aussi celle de votre enfant? Peut-être qu’elle l’avait chercher en lui tenant tête, mais il l’avait aussi chercher en l’enlevant alors qu’elle l’avait accueilli chez elle. « Merci » répondit-elle, son attention toujours sur le petit qui dormait profondément, inconscient du drame qui se déroulait autour de lui. La jeune femme essuya rapidement une larme qui perlait au coin de son oeil, évitant volontairement le regard du pirate. « Puis-je demander quel est votre plan? » Après tout, si elle avait une part à jouer, mieux valait qu’elle en sache le plus possible…
Il sourit en la voyant faire un moment en se tourna pour se concentrer sur ses cartes qui étaient étalées sur son bureau. Elle lui avait demandé son plan, mais en avait-il vraiment un ? Même lui se posa la question sur le moment et après une brève réflexion il lui répondit, sans détourner son regard des cartographies miradelphiennes. “J’en ai pas.” Il haussa les épaules simplement avant de se redresser et de lui faire face. “J’vais pas t’mentir, j’sais pas encore à quoi t’vas m’servir. J’sais juste que tu dois valoir une p’tite fortune d’autant plus maint’nant que t’as ton chiard et c’est tout, j’ai pas b’soin d’en savoir plus. L’comment ? Baaaah…” Il fit un bruit de bouche rappelant qu’il l’ignorait lui-même. “J’verrai bien l’moment venu, j’comptais faire parvenir un messages aux tiens pour leur d’mander la rançon voilà tout.” Il garda son sourire amusé, qui pouvait faire penser qu’en réalité il en savait bien plus qu’il ne le disait, ou alors il était simplement amusé par sa propre ignorance. Adélina leva finalement le regard vers le pirate. Si au départ son expression semblait triste, elle se transforma rapidement en de la suspicions. C’était tout? Réellement tout? « Alors, envoyer un message à Charles de Lourbier à Alonna-les-trois-murs que l’on n’en finisse rapidement. » La jeune femme baissa de nouveau son regard vers l’enfant avant de grelotter de nouveau, le froid et la fatigue semblant réellement la toucher. « Le duc ne payera rien et cela ne m’étonnerait guère que les fiançailles ne soient dissoutes lorsque l’on apprendra ma disparition. » Adélina était sérieuse à ce moment-là, une certaine certitude, voir amertume semblait accompagner ses paroles. Elle ne pourrait guère en vouloir à Adriano si ce dernier revenait sur sa demande. Après tout, elle n’avait jamais compris pourquoi ce dernier la voulait elle et maintenant qu’elle était dans les mains d’un autre… « Par contre… Si je peux émettre une dernière condition…» Adélina releva finalement ses prunelles azurées vers le pirate, reprenant la parole avant que ce dernier ne puisse l’interrompre; « Si vous vous retrouvez dans une situation où vous devrez choisir entre la vie ou la liberté de moi ou mon fils. Choisissez mon fils. » Après tout, elle ne pourrait jamais vivre avec la pensée que le Rokvenha détenait son fils…
Entre-temps, Caleb qui l’écouta avec attention vint finalement se rapprocher du lit, recouvrant alors Adélina des draps du lit, y ajoutant alors une cape qui était épaisse. Il n’avait pas grand chose de plus pour la réchauffer à cet instant. Il ajusta les tissus sur elle en continuant de l’écouter. Adélina ne put s’empêcher de relever son regard vers le pirate alors qu’il s’adonnait à un geste presque tendre. Il était revenu l’homme qu’elle avait rencontré à Bransat. Ce qui n’aida guère ses suspicions. S’il pouvait changer de personnalité aussi facilement, elle se dit qu’il était peut-être mieux de ne pas le mettre en colère et l’éviter le plus possible. Elle trembla de nouveau, même sous les draps, se recroquevillant un peu plus sur elle-même comme pour garder toute chaleur qu’elle pouvait en cette froide soirée de printemps. “On verra une fois à Méca, Lina. J’vais faire parvenir des messages aux tiens et à ton f’tur époux et on verra c’qu’il en ressort… J’doute quand même qu’aucun d’eux n’veuillent te r’voir et si c’est l’cas, j’avis’rai l’moment venu.” Adélina aquiescat, si l’idée d’attendre aussi longtemps ne l’enchantait guère, au moins, sa famille serait au courant, et ils pourraient agir rapidement. « Je n’ai aucun doute que ma famille paiera ce que vous avez en tête. » Elle ne répondit rien au sujet du futur époux, se demandant réellement si Adriano ferait réellement quelque chose pour l’aider. Il lui offrit un sourire apaisé, maintenant que tout était clair dans cette situation entre les deux. “Si j’dois en rend’ un des deux en premier, j’donn’rai l’gamin, tu m’seras toujours plus utile qu’lui si faut négocier.” Adélina retourna finalement son regard vers le pirate, avant de lui faire un sourire triste. Au moins, il lui promettait quelques choses. Mais sachant que ce dernier avait peu d’honneur, Adélina ne put s’empêcher que cette promesse puisse être vaine… Il s’asseya alors au bord du lit, continuant d’observer l’enfant. “Tu sais comment tu vas l’nommer ? J’pense qu’le Rokvenha s’rait pas une si mauvaise idée ahahah !” Lâcha t-il en riant avant de lever les mains l’air innocent. La nordienne retourna son regard vers son fils, caressant doucement sa joue du bout de ses doigts, tentant de se rassurer qu’il respirait toujours. « Moi et Théodoric en avait discuté lorsque je lui ai appris la nouvelle… » Elle s’arrêta un moment ayant un sourire rêveur, semblant se rappeler de la scène. « Nous hésitions entre Charles, Galyn et Gabriel. Mais je dois avouer qu’en ce moment, je n’en n’ai aucune idée… » Peut-être devrait-elle lui donner le nom de son père? Après tout, elle ne pouvait trouver de plus noble figure que feu son mari. “T’as b’soin d’rien là ? Hésite pas, j’te laisse ma cabine pour ton chiard et toi, j’dormirai là” dit-il en désignant un fauteuil qui paraissait peu confortable même si légèrement rembourré. “Rassure-toi, j’vais rien t’faire durant la nuit, j’ai d’aut’ chose à fout’.” Adélina releva de nouveau la tête pour observer le pirate… Faire chambre commune avec lui, lui semblait totalement inapproprié, mais il fallait dire qu’elle ne se trouvait guère dans un navire de luxe. «Vous êtes certain? » Demanda-t-elle en haussant un sourcil. Après tout, elle se doutait bien que ses nuits seraient très courtes, et elle n’aurait guère voulu attiser sa colère de cette façon. « Je ne crois pas que nous serons le duo le plus silencieux. » Dit-elle rapidement, comme pour tenter de s’expliquer et de calmer le fait qu’elle mette en doute une de ses décisions. “Vous pensez que vous s’rez les plus ‘mmerdants de c’navire ? AHAHAHAH ! J’vous rappelle qu’on navigue bien souvent d’nuit aussi. T’en fais pas, Jolie Rose, au pire j’irai m’mett’ sur l'pont." Répondit-il amusé en l’entendant. Adélina acquiesça avant de lâcher un soupir. Elle repoussa une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles. « Je tuerais pour un bain, mais je crois que cela est le genre de luxure que je devrais mettre derrière moi. »
Il l’observa, le sourcil haussé dans une expression partagée en se demandant si elle était sérieuse ou non. “Tu t’crois encore dans ton château avec tes servantes ? Mmh… ?” Dit-il sur un ton qui paraissait ferme comme s’il s’était offusqué de la demande, ce qui eut pour effet de terrifiée la jeune femme qui baissa les yeux de nouveau, semblant se recroqueviller sur elle-même, comme prête à encaisser un coup qui ne vint pas. Puis après un bref instant de silence il se releva et se dirigea vers la porte qu’il ouvrit subitement. “MORVEUX ! Ramène moi une bassine d’eau chaude et d’tissus, la Nobliaude doit s’laver” Quelques rires se firent à l’extérieur et il referma en se tournant vers elle. “Ca arrive M’dame l’Baronne, vous allez êt’ servie.” Fit-il en faisant une révérence surjouée et ironique tel un serviteur. Adélina sembla mortifiée un moment, se demandant si elle devrait marcher sur des oeufs ainsi pendant la durée de son enlèvement. « Merci » murmura-t-elle, évitant volontairement de regarder le pirate, tremblant de nouveau, cette fois de peur.
Il se redressa après son simulacre de révérence et se mit à sourire en sa direction. Après quelques instants Morveux vint frapper à la porte, secondait par Rocaille, qui était un humain aux proportions imposantes. Ce dernier plaça la bassine fumante au centre de la cabine et quelques draps propres sur le fauteuil avant de sortir tous les deux. Caleb se retourna alors vers Adélina et désigna le bain chaud. “A vot’ guise M’dame l’Baronne.” puis il alla s’installer sur son fauteuil l’air de rien, reprenant son étude des cartes et de quelques babioles présentes, tournant le dos au centre de la pièce. Il n’avait pas l’air de vouloir laisser une quelconque intimité à cet instant. “Mouillez pas toute l’cabine, c’est tout c’que je vous demande.” Fit-il concentré. La jeune femme comprit rapidement que l’intimider qu’il lui donnait à ce moment précis était tout ce qu’elle recevrait. Ne voulant pas s’attirer ses foudres, elle déposa son fils sur son lit, s’assurant que ce dernier était dans une position sécuritaire, avant de s’approcher du “bain” qu’on lui avait si gracieusement offert. Son regard azuré se porta sur le capitaine qui était toujours dos à elle. Un frisson lui parcourut la colonne, avant qu’elle ne se retourne à son tour, faisant aussi dos au capitaine. Difficile de réaliser à quel point cette dernière était inconfortable. Son souffle était saccadée, alors qu’elle détacha le lacet de sa chemise de soie, avant d’enlever le vêtement. Ne se retournant guère vers le pirate, comme si le fait que si elle ne le voyait pas lui donnait une quelconque intimité. Puis, elle alla dans la bassine. Bien que cette dernière était particulièrement petite, la jeune femme avait assez de place pour s’y recroqueviller. Elle envoya l’eau sur son visage, avant de ramener ses genoux contre elle en fermant les yeux, profitant de cette petite récompense après les efforts et les épreuves qu’elle venait d’endurer. Perdue dans ses pensée pendant un moment, la jeune femme, la tête sur ses genoux, se demandait quel serait la prochaine étape. Elle ne pouvait partir, cela était certain. Si le navire n’était pas arrêté à Isgaard, sa famille ne pourrait pas réagir à temps avant que cette dernière ne soit perdue, surtout que personne n’était réellement au courant ou était la Meca. Elle se devait de la jouer fine, et elle aurait peut-être une chance de survivre. Au bout de quelques minutes à apprécier l’eau chaude sur son corps, la jeune femme se dit qu’elle devrait probablement se dépêcher, ne voulant pas se retrouver nue comme un ver plus longtemps devant un homme qui semblait incapable de contrôler ses envies. Elle s’avança, plongeant sa tête dans l’eau pendant quelques secondes, avant de terminer rapidement sa toilette, enlevant le sang séché qui s’était aussi formé autour de ses poignets et de ses chevilles.
Durant ce temps, Caleb n’avait pas tourné le visage vers elle, il n’éprouvait pas l’envie de la regarder bien qu’elle était à nu à quelques mètres de lui. Il préférait regarder ses cartes qui semblaient l’attirer bien plus qu’une femme dénudée à cet instant.
Adélina se releva rapidement avant d’attraper l’un des draps, couvrant finalement son corps, avant d’oser regarder le pirate, qui était, à son grand soulagement, toujours dos à elle. Elle essuya ses pieds, avant de sortir de la bassine, s’assurant de ne pas avoir mit de l’eau sur le sol. Finalement enveloppé dans les draps, la jeune femme se rendit compte que sa chemise n’était pas nécessairement en état. Elle soupira avant de la déposer sur le fauteuil, pour oser finalement se rapprocher du pirate. « Qu’est-ce que c’est? » Demanda-t-elle alors que ce dernier semblait obnubilé par une babiole.
Il releva le visage après l’avoir entendu lui parler, il releva la dite babiole vers elle pour lui montrer “Ca ?” Fil-il en tournant l”objet entre ses doigts. Il s’agissait ni plus ni moins d’une sorte de dé en bois sur lequel se trouvaient non pas des points mais des petites pierres incrustées aléatoirement. “J’sais pas trop, j’sais juste que ça m’aide m’concentrer…” Souffla t-il en replongeant son regard sur la carte. Sur cette dernière on pouvait voir Miradelphia et des annotations, Adélina pouvait voir qu’Alonna était entourée, suivit d’un chemin fait de pointillé en direction de Méca, mais c’était un véritable brouillon et il aurait fallu des heures pour expliquer chacune de ses annotations. Certaines cependant étaient écrites en rouge ou plus grand. Le regard azurée de la baronne se posa à son tour sur la carte de Miradelphia, carte qu’elle n’eut pas de mal à identifier. Mais une chose attira son attention, une partie de terre qu’elle connaissait très bien entouré. « Vous n’étiez pas de passage. » Commença-t-elle en relevant ses mires pour croisées les siennes. Sans s’en rendre compte, la jeune femme serra le drap autour d’elle, comme si cela pouvait lui servir de quelconque protection contre l’homme qui lui faisait face. Une idée lui vint en tête alors que son visage semblait s’assombrir… et la question qui lui brûlait les lèvres ne prit guère de temps pour sortir; « Est-ce que c’est Prudence de Langehack qui vous a envoyé? »
Il la fixa alors, prenant un air surpris “Qui ça ?”. Le mécan grimaça sous l’incompréhension, ne comprenant pas du tout de quoi parlait la jeune alonnaise. Il reporta alors son attention sur la carte avant de pointer Alonna, qui était entourée. “Aaaah… L’pourquoi j’devais m’rend’ là ? Pour un contrat… AHAHAHAH… Rien à voir ‘vec vous Jolie Rose. J’devais d’poser deux ‘ciens esclaves qu’on m’a r’filé à Thaar… Bon, bah j’les ai pas totalement ram’né au bon endroit… Disons qu’a l’heure qu’il est ils doivent êt’ en train d’subir un p’tit questionnement d’la part de vot’ garde héhéhé.” Le Rokvenha la fixa avec un sourire carnassier. En effet, il avait laissé derrière lui les deux anciens esclaves qu’il devait libérer. Après tout, ils lui avaient servi à gagner un peu de temps pour partir de Bransat et comme ils ne savaient rien sur le Wagyl Noir, ils feraient aussi perdre du temps à la Garde pour faire les recherches. Si son expression sembla se détendre, dire que ce qu’elle avait entendu la réjouissait, aurait été totalement faux. Les pauvres bougres… pensa-t-elle. À peine avoir réussi à sortir de l’esclavage les voilà prit avec les actions des autres encore une fois. Elle n’osa même pas penser à ce que ces derniers avaient vécu et ce qu’il aurait à faire face dans les prochains jours. Son regard se porta à nouveau sur la carte, observant les différents motifs et croix qui se trouvaient sur la carte. On aurait dit des barbouillis illogique d’un enfant, parlant d’enfant, son oreille se tendit alors qu’elle entendit ce dernier gémir et sans attendre, Adélina resserra de nouveau le drap contre elle. Avant de faire volte-face se dirigeant difficilement vers le lit pour s’y asseoir et attraper son fils, pour ensuite le faufiler sous le long morceau de tissu. « Je ne vous comprendrez jamais…» murmura-t-elle, avant de tenter de récupérer le drap sur le lit avec son pied dénudé.
Il la regarda alors s’éloigner et se reposer sur le lit en récupérant son fils. “J’te demande pas d’comprend’” lâcha t-il alors, amusé par la réaction presque enfantine de la baronne. Il pivota alors sur son fauteuil pour la voir faire, gardant son sourire aux coins des lèvres. “J’vous demande pas d’comprend’ ce qui m’concerne moi et l’miens, à dire vrai, j’vous demande rien même.” Il se pencha légèrement en avant sur son siège en la fixant, se tendant davantage afin d’attraper le tissu qu’il jeta négligemment sur les jambes de la baronne. Adélina attrapa négligemment le tissu pour se recouvrir avant de retourner son attention sur le pirate. « Vous me demandez rien? » Adélina haussa un sourcil, clairement pas impressionnée en regardant le pirate. « Au contraire, vous en demandez beaucoup. Vous m’avez amené contre mon gré sur votre navire, et espérer que je passe les prochaines ennéades sans que je dise quoique se soit lorsque je vois quelque chose d’illogique ou de cruel ? » En espérant que cela soit réellement des ennéades et non des mois … La jeune mère replaça le drap de nouveau, se couvrant le plus possible devant le pirate, n’appréciant pas réellement que ce dernier la regarde avec autant de curiosité. « À moins que vous préfériez que je sois qu’un joli trophée à montrer à vos confrères? » Elle baissa le regard, tentant de se ressaisir, sachant parfaitement que les provocations ne l'amèneraient nulle part. « Vous m’avez vanté les bienfaits de la liberté, mais vous avez pris la mienne sans aucun scrupule. Au même titre que vous avez jeté ces pauvres âmes en pâture. Qu’es qui fait que vous êtes meilleur que les autres? Ne trouvez-vous pas cela illogique? » C’était une bonne question en soit, surtout lorsque l’on prenait tout ce qu’il lui avait dit dernièrement.
Il ne changea guère d’attitude en l’écoutant le sermonner, comme si tout ce qu’elle pouvait lui dire ne l’affectait pas, au contraire, il étira davantage son sourire narquois aux coins de ses lèvres. Il resta ainsi de longues secondes en silence, bien après qu’elle ait finit sa tirade, en la fixant. Il faisait toujours tourner le dé entre ses doigts nerveusement et après un certain temps il se redressa quelque peu en prenant la parole. “T’as raison, aye, rien n’fait que j’suis meilleur qu’les aut’ et à dire vrai, j’l’ai jamais dit non plus. La liberté, MA liberté vaut plus que tout c’qui peut s’trouver autour de moi, toi, les deux aut’ et tant d’aut’. C’est ça ma conception d’la liberté, faire c’que j’veux, comme j’l’entends. Ca aussi, j’te l’ai bien dit, mmh ?” Il continua de sourire avant de se replacer face à son bureau. “Et c’est exact’ment c’que j’te demande, d’la fermer et d’te tenir à carreau tout c’temps. Encore une fois Lina t’es qu’une marchandise sur c’navire, pas une nobliaude d’la péninsule. Estime-toi heureuse d’pas finir en fond d’cale avec ton chiard et l’reste.” Il balaya de sa main l’air un bref instant et reprit. “Bien que j’dois avouer qu’j’apprécie ta compagnie par moment… Mmh…” Il opina et termina finalement. “C’que t’as pu voir d’cruel ou ‘llogique c’n’est rien en comparaison de c’que j’ai pu faire, Lina… Si tu n’es qu’un trophée exhibé à Méca, ça s’ra sûrement la meilleure chose qui puisse t’arriver, sois en sûre”.
Si elle n’avait rien dit pendant le discours du Mécan, cela ne l’avait pas empêché de trembler de rage. C’était clairement un homme méprisant. Ses mires retournèrent sur son fils, tentant tant bien que mal de ravaler les innombrables insultes qui lui venaient en tête. « Une marchandise très précieuse apparemment à t’écouter. Serait dommage qu’elle soit abimée… » Siffla-t-elle, clairement en colère. “t-t-t-t-t-t-t” coupa subitement Caleb, l’air agacé. “J’t’arrête d’suite avant qu’tu te fasses d’faux espoirs.. Tu vaux d’l’or, aye, j’vais pas t’mentir, mais sache qu’j’en ai pas b’soin et qu’si l’envie m’prend… Un p’tit matin ou ton chiard m’aurait empêché d’dormir convenablement, j’peux vous envoyer creuser vot’ trous à tous deux aux fond d’flots.” Il ne daigna même pas la regarder. Il ne lui mentait pas, l’or n’était en soit pas un problème pour lui et le Wagyl Noir et il venait enfin de lui révéler quelque chose. La respiration d’Adélina se fit un peu plus saccadée, alors que sa colère laissait de nouveau sa place à la peur. Elle devrait définitivement faire attention à ce qu’elle dirait dans les prochaines ennéades… Mais la réplique du pirate ne tomba guère dans l’oreille d’un sourd.« Ce n’est pas pour la rançon que vous m’avez ramené… Il y a d’autres choses… » Elle avala difficilement sa salive, consciente que les ennéades en sa présence venaient considérablement de s’étirer. Cherchait-il à impressionner quelqu’un? Ou avait-il envie de plus que sa compagnie? La jeune femme frissonna de nouveau avant de chasser cette horrible pensée. « Alors, je le redemande, pourquoi moi? »
Il émit un râle, les questions d’Adélina commencèrent à le tendre et il pianota nerveusement sur le bois de son bureau. “Raaah… T’comptes pas la fermer un temps ?” Il se tourna subitement vers elle, aucun sourire n’était ancré sur son visage, qu’une expression froide et impassible. “Y’a pas qu’l’or, naye, y’a pas qu’ça qui m’intéresse dans ton cas et à dire vrai, j’en ai suffisamment pour probablement acheter ton lopin d’terres qui t’sert d’domaine.” Il agita ses bagues comme si pour lui c’était une évidence, il faut dire qu’elles étaient toutes faites de pierres précieuses bien ouvragées et de matériaux coûteux. “Même si j’crache pas sur l’rançon qu’pourraient m’filer les tiens, c’est pas c’qui m’motive là d’dans.” Il se pencha vers l’avant un peu plus. “L’péninsule s’amuse à attaquer l’mécans, d’bonne guerres j’le conçois car on pille vos navires. Mais c’est une guerre qu’a déclaré ton futur époux et d’vant toi, t’as un Cap’taine qu’adore s’salir les mains dans c’genre d’bordel et qu’en a fait son gagne-pain avec tous ceux qu’tu pourras croiser sur c’foutu rafiot. Ton époux pense avoir l’dessus avec son armada et l’quelques prisonniers qu’il a… Il croit pouvoir m’ronger l’couilles sans en payer l’prix et j’vais lui faire comprend’ qu’on joue pas avec l’couilles du Rokvenha… Donc tu m’sers à plusieurs choses, Jolie Rose…” Il marqua une pause puis leva un doigt. “A m’faire payer grass’ment.” puis un second. “A punir l’péninsule qui s’croit intouchab’.” et enfin un troisième “Et à m’faire prend’ du galon à Méca aux yeux d’seigneurs Mécans qui s’chient dessus d’puis bien trop longtemps et qui devraient laisser leurs sièges à d’aut’.” Il la fixa avec ses trois doigts en l’air. “T’vois plus clair maint’nant ?”
Adélina sembla se refermer alors qu’elle écoutait le pirate. Si elle gardait une façade composée,en réalité, à l’intérieur elle rugissait de colère. Pourquoi devait-elle encore payer pour les ambitions de son futur mari? Elle avait pris un coup d’épée en plein ventre pour les ambitions de Théodoric. Maintenant elle se faisait enlever pour une guerre que son fiancé avait commencer.Remarquant que le petit s’était endormie, la jeune femme le déposa doucement sur le lit, replaçant les linges qui le recouvrait, avant de resserrer à son tour le drap qui entourait sa poitrine. « J’aimerais bien aller prendre l’air, mais sans vêtement c’est un peu plus compliqué… » Dit-elle en le regardant. Son ton était séche, étant incapable de cacher son humeur ni son amertume. « À moins que vous m’aidiez à remettre ça? » dit-elle en pointant la lourde robe qui était aucunement pratique et surtout un défi à mettre sans sa dame de compagnie, qui était sur une chaise au coin de la pièce. « Quoique je me dis que ce n’est pas trop votre genre lacer des corsets, votre habitude est probablement de faire le contraire. » Pour être honnête, à ce moment précis, elle n’avait aucune envie d’être respectueuse, elle avait besoin de prendre l’air, et ce même si elle avait encore du mal à marcher. « Alors peut-être faire un effort afin que nous puissions mutuellement se faire de l’air. » termina-t-elle.
Le Rokvenha ne répondit rien à tout ça, laissant la jeune femme exulter sa colère sur lui. Il haussa simplement les épaules et lui fit signe de la main de prendre la porte. Il reporta son attention sur ses cartes. Visiblement il était du même avis qu’elle, ils avaient tous les deux besoin de s’éloigner l’un de l’autre avant qu’un geste malheureux puisse perturber la tranquillité du boutre. Quand Adélina sortit, il souffla du nez et se massa le visage. Rarement une personne avait autant empiété dans sa cabine et s’était permis pareille comportement, mais il se surprit à sourire d’un air presque amusé devant cette situation. “Les donzelles…”
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Mar 6 Déc 2022 - 13:27 | |
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Cela faisait déjà quelques jours que la Baronne était prisonnière sur le navire Mécan. Si les premières vingt-quatre heures furent particulièrement difficiles avec son fils, Gabriel, elle reprit vite une routine qui, malgré la fatigue et la peur qui était toujours présente, lui occupèrent l’esprit. Étonnamment, Adélina s’en sortait assez bien avec ce dernier. Si plusieurs auraient dit que c’était plutôt normal venant d’une femme, Adélina elle, n’aurait jamais pensé qu’elle s’en sortirait sans nourrice. Il fallait dire que certains membres de l'équipage n’hésitait guère à s’occuper du garçon lorsqu’ils avaient quelques minutes, lui laissant l’occasion de reprendre un peu de sommeil ou de se reposer. On la plaça rapidement à la cuisine et au lavage, ce qui, fut assez distrayant pour la baronne qui n’avait jamais réellement participé à ce genre d'activité. Quant à sa relation avec le Rokvenha… c’était tendu et extrêmement compliqué. Elle lui en voulait, certes, mais elle ne pouvait nier qu’il savait se montrer attentif parfois. Du moins, c’était lorsque les deux êtres s’adressaient la parole. Partager la cabine de ce dernier était horriblement malaisant. La jeune mère n’avait aucune intimité, et les regards amusés de ce dernier la mettait incroyablement inconfortable. Néanmoins, elle réussissa à ne pas trop attiser sa colère, et à l’éviter lorsque nécessaire.
Du côté du mécan, les derniers jours n’étaient guère différents de ses habitudes. La seule vraie différence -et pas des moindre- était qu’il partagé sa cabine, d’habitude si calme, avec l’Alonnaise et son jeune nourrisson qui,sans surprise, lui fit passer des nuits bien souvent écourtées par des pleurs. Il se contentait de fixer la mère et son fils avec un regard noir, semblant par moment les maudire et s’imaginer les jeter par dessus bord, bien qu’un soir, alors qu’il semblait de bonne humeur, il accompagna Adélina dans ses péripéties du soir, l’aidant du mieux qu’il pouvait pour nourrir Gabriel et secondait la baronne dans ses tâches. Les courtes nuits se sentaient sur son comportement, il était bien souvent acerbe et nerveux sur le navire et c’est souvent Croqueuse qui prenait le relais pour éviter que le Rokvenha fasse de geste regrettable.
L’après-midi était déjà bien entamée sur la mer, et la jeune femme prenait du soleil sur la proue du navire, son fils sur ses genoux, toujours emmitouflé dans des linges. Elle replaça son châle sur ses épaules, camouflant le décolleté un peu trop plongeant à son goût des vêtements que lui avait gracieusement prêté Croqueuse. Bien que la jeune femme était légèrement plus menue que la demie-elfe, cette dernière n’avait pas hésité à lui prêter quelques tenues. Ces dernières étaient étonnamment d’excellentes qualités, bien qu’étant extrêmement révélatrices. Un peu trop pour la modeste nordienne, qui au grand désespoir de Croqueuse, se retrouvait à se couvrir un peu plus pour éviter les regards. Ses yeux se fermèrent, avant que ses bras ne se déplacent un peu plus vers l’arrière, se cambrant légèrement sous le soleil de ce printemps, savourant ce moment de paix, qui était généralement très rare. La nordienne entendit des marins éclater de rire, et elle se redressa rapidement, ouvrant les yeux pour voir d’où l’excitation venait. Ne croyant qu’à une rigolade entre marin, la jeune femme porta son attention vers la mer. Son regard balaya l’étendue bleutée avant de s’arrêter sur un point à l’horizon. Un point brunâtre qui s’approchait tranquillement d’eux.
En effet, à l’horizon, la vigie avait signalé la présence d’un navire de petite taille et battant le pavillon péninsulaire et par le plus grand des hasard, soltari. A mesure que le boutre du Wagyl Noir se rapprochait de cette embarcation, il était possible d’en voir les détails. Il s’agissait d’un petit navire marchand, probablement chargé de se rendre à Thaar pour y décharger quelques marchandises qui se retrouveraient sur le marché. Les marins commencèrent alors à s’agiter, les gabiers s’activèrent davantage afin de manoeuvrer le boutre dans la direction du pauvre navire marchand pour qui les prochaines heures ne seraient pas des plus agréables. Sortant de sa cabine, attiré par l’agitation, Caleb se présenta sur le pont et vit ses hommes faire, il sourit car il en connaissait bien la cause. “Cap’taine ! Navire marchand à bâbord !” Le Rokvenha se plaça à la rambarde et d’un geste de la main ordonna quelque chose. Ainsi les marins exultèrent de joie et s’acharnèrent à la tâche. Adélina se figea alors qu’elle entendit les cris de joies et d’excitations. La noble se releva gracieusement, s’avançant un peu plus près de la rambarde, portant son regard sur le bateau qui s’approchait de plus en plus. Inconfortable, elle sut exactement ce qui se passerait prochainement, et il n’avait pas à dire, cela ne l’enthousiasmait guère.
Le capitaine pivota et s’avança sur le pont en faisant un moulinet de sa main en l’air. “‘llez l’gars, vous m’le rattrapez, ça devrait pas êt’ bien compliqué. On fait ça rapid’ment et on s’dirige ensuite vers l’grand large… J’veux pas trop traîner près d’côtes.” Le boutre se braqua alors dans la direction du navire marchand et toute voile dehors fendit dans sa direction. Croqueuse se rapprocha alors de son capitaine dans l’attente d’ordre. Le mécan la regarda en hôchant. “C’est un cogue marchand… S’ils sont une vingtaine c’est l’bout, faut s’attend’ à une p’tite résistance héhé… Tu m’prépares mes armes et tu d’mandes aux gars d’se tenir parés… Et on profitera d’faire passer un message au futur époux d’not’ Jolie Rose.” La demi-Elfe se pivota aussi sec et beugla les directives au reste de l’équipage. “Vous allez chercher vos armes mes mignons ! L’Rokvenha vous autorise cette p’tite fête !” Les pirates crièrent de joie et tandis que certains restaient encore dans les cordages, d'autres coururent sur le pont afin d’aller chercher leurs affaires dans les entrailles du navire.
Le capitaine récupéra ses deux épées courbées qu’il détailla avec soin. Il interpella alors Adélina sans même la regarder. “Si tu l’souhaites tu peux t’enfermer dans l’cabine. J’viendrai t’chercher quand ça s’ra terminé, j’vais avoir besoin d’toi.” Il étira un discret sourire alors qu’il continua de voir si ses lames étaient bien aiguisées. Devant ce macabre spectacle, la jeune acquiesça sans attendre, traversant le pont avec son bébé rapidement. Inutile de dire qu’elle ne voulait pas participer de près ou de loin à une telle activité. Elle jeta un regard triste au navire, connaissant le sort fatal qui l’attendait avant de jeter un dernier regard au capitaine. Puis, elle entra dans sa cabine avec son fils, fermant la porte derrière elle.
Après plusieurs minutes de manoeuvres finement opérées par le pilotes et les gabiers, le boutre du Wagyl Noir s’était rapproché du cogue en se retrouvant parallèle. A une dizaine de mètres de distance de ce dernier, les marins péninsulaires pouvaient remarquer qu’en face, les pirates s’étaient préparés à l’abordage ; Tous tenaient une arme en main et les invectivaient de s’arrêter, ne pouvant pas cacher leur joie et leur impatience. L’équipage marchand représentait une quinzaine d’individus dont seuls cinq hommes parmi eux semblaient avoir été engagés pour la sécurité du trajet, ce qui était bien peu face à la compagnie mercenaire qui, elle, était forte d’une cinquantaine de combattants.
Le boutre mécan continua de se rapprocha de la coque de sa cible, puis quand il ne fut qu’à quelques mètres les pirates lancèrent des sortes de grappins afin de s’y accrocher, tirant alors pour forcer davantage le rapprochement et leur permettre d’aborder sans risquer de tomber à l’eau. Impuissants, les marchands se reculèrent sur leur propre pont en levant les mains, implorant la pitié des pirates qui commencèrent à déferler sur le cogue.
L’affrontement se passa en un éclair, les quelques gardes chargés de la sécurité tombèrent sous la furia des pirates, ils ne s’étaient pas rendus et il fallait bien le reconnaître ils avaient eu du cran et du courage. Une mort honorable pour ce genre de personne, mais cela n’avait aucunement touché la corde sensible des pirates. Finalement, ils encerclèrent les marins et les marchands en les menaçant de leurs armes. C’est à ce moment là que Caleb arriva sur le pont du petit navire, tenant toujours ses deux lames courbées vers le bas.
“Salut à vous aut’, c’est une bonne journée n’est-ce pas ? Mmh ?” Il continua d’approcher, cherchant alors le capitaine du navire et le marchand en priorité, ne se souciant guère des petits marins. “On est que d’passage, pour réclamer là part d’la DameDieu.” C’était une manière presque polie de dénommer la taxe et le pillage. Il fit signe à des marins qui partirent à grande vitesse dans la cale afin d’aller chercher les marchandises qui pouvaient s’y trouver. Puis finalement, il se tourna vers un autre marin. “Va m’chercher la donzelle dans ma cabine, tu m’la ramène là. On va faire ça vite et bien.”
Les marchands péninsulaires continuèrent de supplier les pirates de leur laisser la vie sauve, de prendre tout ce qu’ils pouvaient désirer et de repartir. Le mécan ria de plus belle. “Prend’ on va prend’, quant au reste, on verra….” Il se retourna alors sur le pont du congue, attendant la venue de celle qu’il avait fait demander. Adélina, quant à elle, n’était guère sortie de la cabine, faisant ce qu’on lui avait demandé de faire sans rechigner. Pour être honnête, elle savait trop bien qu’elle n’aurait jamais pu les arrêter et participer à un spectacle sanglant n’était pas à son agenda. Déjà les cris et les bruits qui entraient dans la cabine n'avaient rien de rassurant. La jeune femme souffla un peu, tentant tant bien que mal de conserver son calme. Mais déjà les images revenaient dans sa tête, celle du combat à Soltariel, celle en Arétria… Adélina ferma rapidement les yeux, avant de prendre une grande inspiration. Elle vivait déjà dans la peur, inutile de la pousser un peu plus loin. La nordienne mit doucement son bébé endormi dans son panier, le recouvrant de son châle et resta assise à ses côtés à le fixer pendant ce qui lui sembla être de longues minutes. Soudainement, la porte de la cabine s’ouvra à la volé - ce qui fit sursauter la jeune femme - et un marin entra dans la cabine, l’air incroyablement excité. Ce dernier lui mentionna l’ordre du capitaine et Adélina ne put s’empêcher d’hausser un sourcil, l’air interrogateur. Son enfant en sécurité et confortablement installé, la jeune femme suivit à contrecoeur le marin qui l’aida à monter sur le navire marchand. Elle s’arrêta net en voyant la scène, ayant un regard horrifié en voyant les marins ainsi. Certains pleuraient, d’autres suppliaient le capitaine qui se tenait debout devant eux, l’air un peu trop fière. Elle aurait voulu prendre la parole, mais les mots lui manquaient… et il y avait le Rokvenha…Il avait l’air trop heureux… et du peu qu’elle connaissait, ce n’était guère rassurant.
Quand il la vit monter sur le pont du navire abordé, il lui offrit un large sourire satisfait et en tournant sur lui-même il lui désigna la scène de la pointe d’une lame. “V’là, l’boulot est fait, c’était pas bien compliqué, mais j’ai b’soin d’toi pour la suite.” Il fit alors face aux marins et marchands survivants en les montrant à tour de rôle. “T’dois en choisir un, juste un… Allez fais l’bon choix.” Il ne lui donna aucune autre indication de ce que son choix pourrait avoir comme conséquence, mais il patienta en la regardant guettant ses réactions. Suspicieuse, la baronne regarda le capitaine, avant de rétorquer; « Choisir, dans quel but? » . Il siffla en faisant “non” du doigt. “Choisis et pose pas d’question.” Il se retourna de nouveau vers les prisonniers. “J’te laisse c’choix-là, sinon, j’le ferai pour toi.” Inutile de dire que la jeune femme ne lui faisait guère confiance. « Pas tant que j’aurais une réponse à ma question…» répliqua-t-elle en croisant les bras contre elle. Perdant sa patience, et ses hommes aussi, des grondements montèrent dans la foule de pirates. Caleb leva les mains et planta son regard dans celui de la baronne, il commença à perdre patience. “Soit… Ton choix sera une leçon à ret’nir pour tous, maintenant choisis, dernière fois.” Cela n’annonçait rien de bon… La jeune femme reporta son attention vers les marins qui se mirent à la supplier elle. Ce qui n’aida pas réellement la chose. Elle expira doucement, tentant de rassembler un semblant de courage; « Je ne participerai pas à vos jeux macabre et ne prendrais définitivement pas une décision sans savoir ce qu’il en retient. » “Soit” il fit un geste, un des pirates vint soutenir la jeune baronne par les épaules, l’empêchant de tout mouvement en la maintenant en place. Adélina se débattait, mais comprit assez rapidement que cette tentative était vaine, le pirate ne faisant qu’enfoncer un peu plus ces doigts dans ses épaules. “J’voulais t’éviter ça, mais tu commences à m’les briser… Les gars, vous m’gardez c’lui là, les aut’ vous en fait comme d’hab’.” Il revient alors à la baronne. “Profite bien du spectacle Jolie Rose, encore une fois, c’est d’ta faute…”
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| | | Adélina
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Mer 7 Déc 2022 - 16:14 | |
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Adélina tenta de se libérer de nouveau, se doutant un peu trop bien de ce qui se passerait dans les prochaines minutes, si elle réussit à se libérer de ce dernier, mais elle ne put même pas faire un seul pas, que le pirate la rattrapa. Passant son bras autour de sa taille tandis que l’autre venait se resserrer autour de ses épaules. Et le spectacle commença finalement…Et quel spectacle, les pirates se ruèrent sur les marins et pirates et ce fut un véritable cauchemar. Celui qui avait été choisi par Caleb fut placé en retrait de la scène d’horreur, forcé d’être à genoux. Il vit alors ses collègues subir de nombreux supplices. Certains finirent pendus au mâts, égorgés et la tête en bas, afin que leur sang rougisse le pont de bois. D’autres furent jetés vivants du navire, pieds et mains liés et d’une manière à ce qu’ils finissent par se noyer, faisant aussi le bonheur des rokvenhas qui viendraient autour du navire. D’autres encore furent embrochés à des piques et laissés comme tel. Les pirates prenaient un véritable plaisir à faire ça et à prendre le plus de temps possible, les rires se mélangèrent aux supplications et aux cris de douleurs.
La jeune femme eut l’impression que le monde sous ses pieds se dérobèrent. Les cris, les hurlements, le sang… Tellement de sang… Elle tenta de fermer les yeux, mais celui qui se prenait un malin plaisir à la retenir lui intima de les ouvrir. Ne voulant pas subir le même sort, elle les rouvrit. Une larme perla doucement sur le côté de son œil, alors que son regard se posa finalement sur l’homme qui avait été choisi par le capitaine. Je suis désolé… pensa-t-elle en fixant l’homme à genoux …tellement désolé… Avant qu’elle n’éclate en sanglot alors que les cris fusaient de toute part. Une fois fini, ce fut autour du survivant choisi par le Rokvenha, le mécan s’en approcha et d’un sourire carnassier lui lança. “... T’as l’vie sauve, aye, t’pourras rapporter à ton Seigneur qu’le Rokvenha est passé par là… Et surtout qu’il a en sa possession sa futur épouse et son chiard et qu’s’il veut un jour r’voir son joli minois, il va d’voir payer une fortune… J’le laisse estimer l’prix d’sa libération… Mais avant tout ça…” Il fit un signe à ses hommes qui gardèrent fermement le marin en place avant que ce dernier n’ait les yeux crevés à l’aide d’un poignard par le capitaine du Wagyl Noir. Cette vision fut de trop pour la jeune femme, qui s’évanoui devant pareil traitement.
Après cette scène d’une violence inouïe, le Capitaine fit retourner les siens à bord de son boutre, avec la cargaison du navire marchand. Il laissa derrière lui ce pauvre homme criant de douleur, à genoux sur le pont. Et le pire, c’est que la prise n’en valait guère la peine, elle était bien maigre et de petite valeur, il s’agissait que de simples marchandises de piètres qualités. Les pirates reprirent alors leur route en direction du large de la mer, s’éloignant des côtes pour s’éviter de malheureuse rencontre avec un navire militaire qui pourrait déjà être à la recherche de la baronne.
Une fois sur le navire, le pirate déposa doucement la baronne sur un tas de cordage, avant de tapoter ses joues, non sans émettre un ricanement. Cette dernière se redressa en sursaut, repoussant l’horrible personnage devant elle avant de s’agripper à la rambarde, ne voulant pas être en la présence de l’horrible individu. La nordienne eut l’impression qu’elle ne pouvait respirer, sa tête se retourna vers le navire d'où les cris émanait encore, ses yeux embués de larmes regardant ce dernier alors que les marins se dépêchaient de reprendre leurs chemins, comme si rien n’était. Adélina baissa le regard, prenant une grande goulée d’air avant de se mettre à respirer rapidement, comme prise d’une certaine panique. Elle ne pouvait pleurer là sur le pont, mais se retrouver dans la même pièce que celui qui venait d’ordonner autant d’atrocité ne lui semblait guère mieux. Du moins, jusqu’à ce qu’elle se rappela que son enfant se trouvait dans la même pièce. Sans attendre la jeune femme entra dans la cabine, avant de referme la porte derrière elle, poussant un soupir de soulagement à la vue de son fils paisiblement endormi. Son regard azuré se retourna finalement vers le Rokvenha, l’observant silencieusement pendant quelques secondes. « Monstre… » murmura-t-elle alors que ce dernier lui faisait dos, semblant obnubilé par les cartes qui se trouvaient sur son bureau. Elle ne pouvait rester sur ce navire, elle devait faire quelque chose, sinon elle et son fils mourraient comme ces pauvres bougres. « Vous êtes un monstre. Pathétique et triste. » Continua-t-elle cette fois un peu plus fort afin qu’il l’entende. “Mmh… On y est ‘core ? J’te pensais moins lente qu’ça, Jolie Rose…J’suis un monstre, aye, tu n’m’apprend rien et donc ?” Toujours obnubilé par ses cartes, cette dernière fit quelques pas vers ce dernier, observant sa réaction, se demandant si il lui porterait une quelconque attention. Rien, il n’eut pas même un réflexe signifiant qu’il l’avait entendu s’approcher. Silencieuse, son regard se porta sur la dague qui pendait à sa ceinture, se disant que cela était probablement sa seule chance. Du moins, la seule chance de se débarrasser de ce dernier. Peut-être que les autres pirates seraient alors plus facile à convaincre, et qu’elle pourrait, en leur faisant miroiter une possibilitée de richesse, de trouver leur loyauté pour quelques jours.
Une idée bien utopiste en réalité, car les membres du Wagyl Noir n’auraient aucunement laissé la mort de leur capitaine impunie et surtout après avoir montré de quoi ils étaient capable. La vérité était qu’ils étaient tous maintenus comme en laisse par le Rokvenha qui leur offrait la possibilité d’assouvir leur pulsion, mais aussi un cadre qui leur permettait d’éviter les peines de morts les plus horribles dans d’innombrables régions de Miradelphia. Pour rien au monde ils auraient alors accepté d’être payés en or par celle qui leur aurait retiré leur seul point d’ancrage à la folie. Au contraire, elle aurait été semblable au pauvre agneau qu’on aurait lâché dans un enclos de prédateurs sans dresseur.
Sans attendre, la jeune femme s’élança, s’approchant rapidement de ce dernier qui était toujours dos à elle. Adélina allongea la main pour attraper la dague qui se trouvait à sa ceinture. Incertaine de ce qu’elle allait réellement faire avec ce dernier lorsqu’elle l’aurait. Le pirate se retourna à ce moment- là, se contentant d’attraper son poignet pour l’arrêter, mais la jeune femme ne lâcha guère prise, son poing se referma avant de tenter de frapper le torse du Rokvenha. Évidemment, cette attaque fut à son tour arrêtée beaucoup trop facilement. Ses deux poignets prisonniers des mains du Rokvenha ne semblaient guère empêcher la colère de la nordienne. « Ce n’est pas de ma faute… » Elle donne un brusque coup, tentant de se libérer, mais ne put réussir. Elle sentit un trop plein d'émotions monter, et ne put s’empêcher d’éclater en sanglot, avant de baisser le regard, déposant sans le vouloir son front contre le torse du pirate. Caleb passa sa main dans son dos pour la soutenir dans cette posture, la laissant alors échapper sa colère, dans un simulacre d’étreinte rassurante, silencieux, laissant l’Alonnaise déverser sa peine. « Ce n’est pas de ma faute… » murmura-t-elle de nouveau plus pour elle-même que pour le pirate, se rendant compte de la gravité de la situation. Adélina ferma les yeux, se mettant à murmurer de nouveau, plus pour elle-même que pour le pirate; « La vie tu respecteras et protégeras… » alors que son corps se mit à trembler, les images des horribles meurtres repassaient encore et encore dans sa tête. Comment pouvait-elle se pardonner de ne pas avoir pu sauver la vie d'innocents? Peut-être que cela était réellement sa faute… Peut-être qu’elle aurait pu faire un choix et les sauver. La culpabilité rejoint cet étrange mélange émotionnel. « Que serait-il arrivé si j’en avais choisi un? » Demanda-t-elle avant de lever finalement la tête pour rencontrer le regard du Rokvenha, tentant à nouveau de libérer ses poignets de la poigne de l’homme.
Il lui lâcha alors les poignets, s’assurant que son poignard était rattaché à sa ceinture. Il laissa planer quelques secondes avant de répondre aux interrogations de la jeune mère. “... On n’le saura jamais, Lina, tu n’as pas voulu saisir l’occasion d’le faire… T’as laissé passer ta chance et t’sais c’qu’on dit ? Qu’cette salope a l’arrière du crâne chauve, qu’une fois passée, on peut plus la r’ttraper…” Il lui offrit un fin sourire réconfortant. “T’apprendras aussi qu’le monde en dehors ton château est dégueulasse, qu’les gens comme moi et tant d’aut’ sont prêts à tout pour surviv’ car on a pas tous eu l’chance d’êt’ né à la bonne place…” Il vient reposer la jeune femme près de son fils lentement, la guidant par les épaules, alors que la jeune femme reprenait à son tour. “Et si t’penses que j’suis un monstre, qu’te débarrasser d’moi est l’seule chose qui t’tiens hors d’ta liberté, tu t’trompes… La porte d’ma cabine et moi-même sont l’deux choses qui t’séparent d’vrais monstres aux environs… C’que t’as vu, c’est pas d’mon fait, j’leur donne juste la possibilité d’laisser lib’ court à leurs envies et pulsions, rien d’plus. J’en porte juste la responsabilité, mon nom signe l’oeuv’ qu’eux ont fait… Mais ça c’est pour une toute aut’ raison.” La jeune femme arrêta son mouvement, avant de prendre finalement la parole; « Parce que vous croyez que je n’ai pas vu d’horreur? » Elle l’arrêta un moment, le regardant un moment. « On dirait que vous essayez de m’enseigner une leçon. Alors que vous ne connaissez absolument rien de moi. Ce n’est pas vos hommes qui tentent de me briser. C’est vous qui m’avez forcé à y prendre part. Vous qui m’avez forcé à… » Sa voix sembla s’étrangler alors que son souffle devint saccadée, les images revenaient encore dans son esprit, défilant sans arrêt. Sa main se plaça sur son ventre, alors qu’elle tentait tant bien que mal de contrôler sa respiration. Pendant ce temps, Caleb se redressa et retourna à son bureau se reposant sur le fauteuil. “Alors si t’veux réellement t’sortir indemne d’cette histoire avec ton fils, j’te conseille d’pas recommencer c’que tu viens d’essayer, ça rendra ton séjour sur l’raffiot bien pire qu’maintenant, j’peux te l’assurer, car ni Croqueuse, ni Rocaille pourront s’occuper d’toi et ton chiard.”
Adélina se laissa faire alors que le pirate la fit s’asseoir sur le lit. Elle se mit à fixer un point au loin, comme perdue dans ses pensées, avant de fermer les yeux, se recroquevillant pour ensuite enfouir sa tête sur ses genoux. Elle aurait voulu que ses images disparaissent, qu’elle n’ait jamais à les voir encore et encore. Elle aurait voulu que les cris disparaissent, et pourtant elle pouvait toujours entendre cette macabre mélodie. La baronne se demanda à ce moment précis pourquoi elle essayait encore et toujours de se battre. À quoi bon retarder l’inévitable? Elle ne serait jamais à la maison, elle ne serait jamais seule. Les chances qu’elle et Gabriel s’en sortent vivant étaient incroyablement minces. Qui plus est, elle avait échoué devant la DameDieu, n’avait pu sauver ces vies innocentes. Sa tête se déplaça, se mettant sur le côté, alors que son regard se porta sur son fils qui dormait paisiblement, inconscient de tout ce qui se passait autour de lui. « Plus les jours passent, et moins j’ai espoir de sortir de ce navire vivante. » La jeune femme remonta son regard vers le Rokvenha. « J’ai vu la façon que vous nous regardez. » Commença-t-elle. « J’ai entendu les moindres menaces que vous m’avez faites. » Elle n’était pas dupe, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne lui fasse la même chose car pour avoir dit non, ou poser une question de trop. Son front retourna dans le creux de ses genoux, alors qu’elle referma de nouveau les yeux alors qu’elle se demandait ce qu’elle avait bien pu faire pour qu’on la punisse ainsi. « Arrêtez de me faire croire que vous vous souciez de nous. Cela sera déjà une torture en moins… »
Le capitaine s’était rassis sur son fauteuil, voulant reprendre son affaire, pour lui, ce qui c’était passé il y a peu était visiblement quelque chose d’ordinaire ou du moins, dont les horreurs ne lui faisaient plus d’effets. Il reprit une carte en main et fronça les sourcils en l’étudiant. “Comment j’te regarde ? Mmh ? T’crois que j’vais m’jeter sur toi ? AHAHA désolé d’te décevoir Lina, j’préfère encore payer pour qu’la donzelle me plaise un minimum…” Il secoua sa tête visiblement amusé par l’idée avant de reposer le tout sur le bois de son poste de travail, avant de se tourner. “J’vous fais rien croire d’tout ça, Lina, arrête toi d’te faire de faux espoir. J’t’ai dis quel était ton sort sur c’raffiot. J’vais pas t’promett’ plus. Tiens toi à carreaux, soit docile et tout s’passera bien pour tout l’deux, continue d’me ronger l’couilles et j’vais devoir t’punir comme on punit ceux qui s’écartent d’un peu trop. J’peux pas êt’ plus clair.” Il la fixa, haussant légèrement les sourcils comme si pour lui, l’offre était évidente et sa demande guère difficile à comprendre.
Adélina ne releva même pas la tête, il y avait une certaine rassurance dans ce qui voulait dire, mais il n’avait pas compris ce qu’elle avait voulu dire. « Je ne parlais pas de…. Ça.» Dit-elle, semblant gênée par le sujet de discussion. « Je parlais des regards noirs lorsque mon fils te réveille. Comme si tu voulais nous faire taire à jamais. » Le Rokvenha ria sans gêne, visiblement ça l’amusait d’entendre pareils propos. “Pour sûr !” Il reprit son souffle avec difficulté, visiblement encore amusé. “J’ai jamais partagé ma cabine avec qui qu’ce soit et là j’me retrouve avec tout c’que j’ai pu fuir depuis d’bien longues années… Une donzelle qui m’fais chier et son chiard qui beugle toutes les heures. Si j’avais voulu c’genre de situation dans ma piaule j’serai devenu un pieds-secs et j’me serai rangé avec une p’tite donzelle que j’aurai choisi parmi toutes celles qui doivent avoir d’gosses qui sont miens, mais just’ment j’veux pas ça et là…” Il pointe à tour de rôle Adélina et Gabriel de son index. “J’me retrouve coincé avec vous deux et encore… J’me trouve bien patient. J’ai fais passer d’vie à trépas d’gens pour moins que c’que vous m’faites à longueur d’journée.” Il lui sourit simplement avant de s'asseoir confortablement contre le dossier rembourré.
« Alors, il fallait ne pas nous enlever… » Adélina se redressa soudainement avant d’attraper son fils. Elle ne pouvait rester plus longtemps dans cette cabine. Elle avait l’impression d’étouffer. « Ou nous trouver d’autres arrangements. » Il rétorqua avant qu’elle prenne la porte “Aye, la cale sera l’meilleur endroit pour vous deux. Comme l’marchandise qu’vous êtes. ” La baronne se leva finalement, avant de faire quelques pas vers la porte. Elle devait prendre l’air…
Jamais elle n’avait rencontré un tel individu. Réellement sans coeur, réellement sans souffle. L’alonnaise se posa contre la porte de la cabine, avant de fermer les yeux pendant une seconde. Peut-être qu’au final passer ses journées dans la cale serait mieux que de passer une seule seconde de plus avec le Rokvenha et ses remarques désobligeantes. La baronne ouvrit rapidement ses yeux avant de se mettre à marcher sur le pont, traversant ce dernier, ne se souciant guère de certains marins qui la regardaient. Elle ne s’habituerait jamais au regard et gestes lubriques, mais jusqu’à maintenant aucun d’entre eux ne semblait faire un geste dans sa direction. Adélina s’engagea rapidement à l'intérieur du navire, rejoignant rapidement la pièce qui servait à la lessive. Étonnamment, cette dernière avait un peu été son havre ces derniers jours. On la laissait généralement tranquille alors qu’elle vaquait à cette occupation et elle fut soulagée de voir que la pièce était vide. Elle déposa Gabriel sur un tas de linge propre, comme elle en avait l’habitude avant de s’asseoir contre le mur pour ensuite fermer les yeux, se laissant finalement aller en pleurant en silence. Sa vie d’avant lui manquait horriblement. Théodoric lui manquait atrocement. Serait-elle simplement dans cette situation si il avait été là? Elle en doutait, elle ne se serait probablement pas isolée à Bransat seule pour finir sa grossesse. Elle se mit à observer la seule bague qu’elle avait. Un fin anneau surmonté d’une émeraude et quelques diamants avant de fermer le poing. Adélina avait l’impression de sentir sa présence près d’elle. Laissant sa tête tomber contre le mur, elle ferma les yeux un moment, se rappelant de la première fois que Théodoric l’avait pris dans ses bras à Diantra après l’attaque. Elle se souvenait de ses bras autour d’elle alors qu’il enfouissait son visage dans le coup de son aimée. De l’histoire qu’il lui avait raconté pour la réconforter… Pour une fois, elle se sentit un peu en paix, oubliant les terribles images qui s'étaient greffées à son esprit un peu plus tôt. Adélina ne put s’empêcher de laisser couler une nouvelle larme, il était partit trop vite et elle ne pouvait le laisser partir… La jeune femme entendit des pas qui s’approchait, la sortant de sa rêverie. Elle essuya rapidement la larme avant de se relever rapidement pour faire face au marin. Adélina haussa un sourcil en le regardant, elle ne l’avait pas vu souvent celui-là… « Je peux vous aider? » Il avait un sourire cruel, et son regard était tout sauf sympathique.
« N’aye. » commença-t-il en s’approchant un peu plus d’elle. « Fait un m’ment que j’attend d’te trouver seule. » Remarque guère rassurante. Adélina fit un pas de reculons alors que ce dernier s’approchait tel un prédateur. « Sortez! Laissez moi tranquille! »
Elle ne vit guère le coup venir. Aussi soudainement qu’inattendu, le pirate lui donna un solide coup de poing sur le côté de son visage, la faisant rapidement tomber au sol. Sonnée, la jeune femme laissa s’échapper un gémissement avant de porter la main à son visage. Sa tête tournait, et la seule chose qu’elle entendit fut “catin” et “privilégiée “. Elle revint rapidement à elle lorsqu’elle vit l’homme se mettre sur elle, lui attrapant les poignets pour les tenir d’une main, alors que l’autre semblait remonter sa robe. Adélina se débattit de nouveau, puis poussé par l’adrénaline, l’alonnaise lui donna un violent coup de genou dans les parties, ce qui eut l’effet voulu. Il la lâcha avant de rouler sur le côté en grognant. Ce qui laissa assez de temps à la noble pour se relever avant d’attraper son fils en pleurs pour ensuite sortir de la pièce en courant.
Jamais elle n’avait traversé le pont aussi vite, et elle rejoignit rapidement la cabine du Rokvenha. Cabine qu’elle avait laissé derrière il y a quelques minutes à peine pour un supposé changement d’air. Chose est sur, le Rokvenha n’avait pas menti sur les pulsions de ses marins… Adélina referma la porte derrière elle, probablement un peu plus violemment qu’elle l’aurait voulu, avant d’aller rapidement s’asseoir sur le lit. Les pleurs de Gabriel s’étaient rapidement changés en hurlement, et le fait que sa mère soit autant en panique n’aidait en rien la situation. Adélina, faisant désormais volontairement dos au Rokvenha, tentant de calmer son fils. Ce qui, à son grand soulagement, fonctionna. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle se rendit réellement compte de ce qui venait de se passer… Sa tête lui faisait atrocement mal, et un goût métallique s’était emparé de sa bouche. Elle passa ses doigts libres sur son visage, la douleur coupa sa respiration pendant un moment. Elle les ramena sur le lit, et remarqua qu’elle s’était mise à trembler de nouveau.
Toujours assit à son bureau, le Rokvenha tenait dans sa main ce qui s’apparentait le plus à une pipe à opium. La fumée tournoyait autour de lui et l’odeur ne laissa aucun doute quant au contenu de ce que le mécan était en train de consommer. Il ne se retourna même pas quand la porte s’ouvrit et se referma fortement en si peu de temps. Enfoncé dans son fauteuil, visiblement bien confortablement installé, il ramena une dernière fois la pipe à lui avant d’en tirer une longue bouffée, toussant quelque peu en expirant. “Pouah… Bah ‘lors, Jolie Rose, l’cale te convient pas à toi et ton chiard qu’tu r’viens si vite dans ma cabine ?” Il ria, toussant de plus belle à presque s’en étouffer. “... J’pensais pas qu’tu r”viendrais d’si tôt” Dit-il en balayant l’air devant lui comme pour chasser la fumée épaisse qui virevoltait devant lui. Sans se retourner, Adélina hocha rapidement la tête, ne sachant pas si ce dernier la regardait ou non. « Oui. Si l’invitation est toujours valable je préfère rester ici. J’ai appris ma leçon. » Et quelle leçon! Elle porta ses doigts à sa lèvre inférieure et se rendit compte que l’intérieur saignait. À croire qu’elle s’était mordue en recevant le coup. Tenant toujours Gabriel, elle s’étira avant de prendre son mouchoir sur la table. Le portant ensuite à sa lèvre pour éponger le liquide rougeâtre avant de le déposer sur le lit. Adélina se demanda un moment si le marin avait été envoyé par le Rokvenha pour lui apprendre une leçon ou même confirmer ses dires. Peu importe, elle ne lui laissera pas la chance d’en rire. Pour le moment, elle se devait de survivre si elle voulait donner une chance de vivre à son fils.
Dans un geste las, il cala la pipe à opium entre ses lèvres et se tourna pour regarder dans la direction de la baronne et son fils. l avait les yeux rougis par la fumée âcre et épaisse, mais aussi par les effets qui commençaient à agir visiblement. Il renifla et se pencha vers elle, tendant son bras en cherchant à décaler l’alonnaise pour qu’il puisse apercevoir Gabriel. “Aye, ça tient t’jours.” Cependant il n’était pas dupe, une réflexion naquit dans son esprit, elle qui avait juré préférer se tenir loin de tout à n’importe quel prix était revenue bien vite dans sa cabine. Avait-elle compris qu’au-delà de cette porte c’était ce qu’elle pouvait rencontrer de pire sur ce navire ? Avait-elle enfin saisi que Caleb l’avait enfermée ici pour son bien et celui de son fils ? Cette idée arracha un sourire à l’homme qui continua de fixer Gabriel. “... Et pourquoi t’as changé d’avis, Jolie Rose ? Mmh… Raconte moi tout.”
La jeune femme se décala légèrement, lui laissant la chance de voir son fils, avant d’enfouir le mouchoir tachée de sang dans sa main. C’était définitivement arrangé. La façon qu’il venait de dire la dernière phrase ne laissait aucun doute dans l’esprit d’Adélina. Il avait volontairement envoyé un membre de son équipage pour la violenter, cela en disait long sur le caractère de l’individu. Ses doigts se resserrent, alors que le regard azuré était toujours fixé sur son fils, refusant de lui donner quelconque satisfaction de la voir aussi meurtrie. « Pourquoi me poser une question dont vous connaissez déjà la réponse? » Elle remonta le mouchoir, essuyant de nouveau sa lèvre meurtrie. « Après tout, cet homme est sous vos ordres. »
A ce geste, le mécan haussa un sourcil, ses iris se figèrent sur le mouchoir tâché et son sourire s’effaça subitement. Seul un regard noir resta ancré sur le visage sévère de l’homme. Il ne répondit pas de suite, continuant d’observer ce mouchoir taché avant de remonter son attention sur la lèvre fendue de la baronne. Puis finalement, ce fut le visage marqué et gonflé de l’alonnaise qui acheva son examen. Il claqua de la langue en se redressant lentement, ses yeux toujours marqués par l’opium se perdirent un moment se dans le vague et il tourna la tête de gauche et de droite, à la recherche de quelque chose avant de s’arrêter. Ses mains se joignirent l’une à l’autre en venant faire tourner nerveusement ses bagues. La vue du sang et du visage enflé d’Adélina avait visiblement réveillé quelque chose en lui et ça ne semblait guère être un quelconque plaisir. “Qui, où et comment ?” Souffla t-il alors simplement en cessant alors tout mouvement, sa voix siffla comme le vent acéré. Adélina leva rapidement les yeux vers le mecan, mais à la vu du regard furieux, noir, elle retourna rapidement le regard vers l’enfant. Éviter tous types de confrontation à ce moment semblait essentiel, surtout qu’elle ne lui faisait guère confiance en ce moment. Était-ce une quelconque combine pour tenter de passer pour un innocent? Ou pour tenter de gagner sa confiance? Elle expira doucement, fermant les yeux, non sans laisser s’échapper une grimace de douleur. L’alonnaise n’avait guère envie de se battre en ce moment. « Celui qui me retenait sur le navire marchand. » Commença-t-elle avant de relever son regard vers le pirate, cette fois soutenant son regard pour voir sa réaction. « Dans la buanderie. Il est venu en me disant qu’il voulait me voir seule avant de me frapper au visage. Cela m’a fait tomber au sol, et il a tenté de me violer. » Du moins, c’était la supposition qu’elle avait faite alors qu’il remontait l’ourlet de sa robe. « Il doit y être encore. Je ne suis pas certaine qu’il puisse marcher pendant quelques minutes. » Conclua-t-elle, non sans serrer les dents.
Silencieux, il resta dans ses pensées en regardant dans le vague, en direction d’Adélina. Il garda son expression sévère bien qu’une colère sourde monta doucement, chaque parcelle de son corps se contracta dans une tension palpable. Il expira finalement du nez et se redressa furibond, il saisit une de ses épées personnelles à lame courbée et se dirigea d’un pas décidé en direction de la porte qu’il ouvrit dans un claquement lourd, sans la refermer derrière lui. Adélina le regarda faire en affichant un air surpris. Peut-être que ce dernier n’était pas au courant au final… Puis, Il arriva alors sur le pont, posant son regard sur l’intégralité du navire, sa main libre vint faire tourner ses bagues dans un tic nerveux. Croqueuse s’approcha alors de lui, surprise de le voir l’arme à la main elle le questionna. “L’Rok ? Tout va pour l’mieux ? - Fais v’nir tout l’monde sur l’pont, maint’nant…” Siffla t-il alors entre ses dents. La semi-elfe ne chercha guère à en comprendre la raison et s’élança.
Elle hurla à tous les marins de se regrouper et d’aller chercher ceux qui pouvaient traîner dans les étages inférieurs et aux sommets des mâts ou des voiles. Adélina le suivit timidement à l’extérieur après s’être assuré que Gabriel soit en sécurité dans son lit de fortune. Après quelques secondes tous arrivèrent, s’amassant au centre du navire en regardant leur capitaine dont la lame pointée vers le bois, il fixa un à un les présents avec un regard noir et furieux. Il fit signe à Adélina d’approcher, sans même se tourner dans sa direction, en l’invitant d’un geste du plat de la lame. “Lequel ?” lui demanda alors le mécan, dont le ton ne laissait aucune place cette fois-ci à tout autre réponse que celle demandée. Adélina s’approcha de ce dernier, le regard fixé au sol, bien consciente que tous les marins la regardaient. Nerveuse, elle expira doucement avant de relever le regard pour balayer l’attroupement de marin. Elle s’arrêta net quand elle le vit, baissant honteusement le regard pour l’éviter. « Celui à droite complètement, le grand homme aux cheveux noirs avec une chemise rouge. » murmura-t-elle. Le marin lui lança un regard furieux avant de croiser les bras sur son torse.
Les iris du mécan se posèrent alors sur le marin en question. Il s’agissait d’un homme qui avait rejoint le Wagyl Noir depuis peu, il ne possédait pas encore l’anneau d’or comme les membres à part entière. D’un geste lent, il redressa son arme en sa direction, le pointant. Les marins non concernés s’écartèrent du coupable. “Approche.” ordonna le capitaine en rabaissant sa lame.
Le marin s’avança alors le torse bombé et l’air furieux. Dans sa démarche et sa posture, Caleb y décela une certaine insolence ou défi, ce qui lui arracha une grimace mauvaise. L’homme en question était bien bâti, plus grand que le Rokvenha et c’était en réalité un homme qui avait du potentiel aux yeux de l’équipage, s’il s’avérait être coupable, cela serait une perte non négligeable. Il retourna son attention sur la baronne et, quand le marin s’était enfin approché au centre du navire et du cercle formé par les marins, lui redemanda. “C’est bien lui ?” Sa voix glissait comme un vent froid et acéré, son regard posé sur la jeune femme était semblable à deux poignard qui se plantèrent dans la chair.
Adélina releva finalement le regard pour faire face à l’homme qui l’avait agressé un peu plus tôt. Le même regard noir, la même démarche, elle frissonna avant de baisser nouveau la tête avant de faire un rapide oui de la tête. Ce qui sembla réellement ennuyer l’accusé qui eut un rictus moqueur. «J’aurais du m’occuper d’toi quand j’t’avais sous la main.» Adélina frissonna sans relever le regard. Ses bras se croisèrent comme une vaine façon de se protéger.
Il n’en fallait guère plus pour que les propos du marin viennent faire réagir le capitaine. Il venait d’avouer son acte à tous et l’assumait pleinement. Les marins eurent une réactions de surprise à la répartie de l’accusé, certains grimacèrent car tous avaient compris ce qui allait se passer.
Ni une, ni deux, Caleb s’avança d’un pas rapide et agile, se rapprochant alors de l’homme en lui assénant un coup du pommeau de son épée dans le ventre ventre, ce qui eu pour effet, par la surprise, de le faire se recroqueviller sur lui-même dans une expiration de douleur. Il ne lui laissa aucun moment de répit pour prendre son souffle et poursuivit avec un second coup de son arme sur le crâne de l’homme qui chuta à terre . Dans non excès de colère, qu’il retenait depuis la découverte de la blessure, Caleb lâcha son arme et se positionna au-dessus de l’homme et c’est une volée de coups qui tomba sur ce dernier. Le Rokenha frappa à plusieurs reprises, ne laissant aucune possibilité de représailles au marin, qui tenta tant bien que mal de se protéger de la fureur de son capitaine. Les coups volèrent, le sang commença à imprégner la tunique et les mains du mécan, on entendit de nombreux craquement osseux et même à ce stade rien ne semblait l’arrêter. Il s’était décidé à le battre à mort, devant tous.
Les marins continuèrent d’observer la scène, habitués à la violence aucun ne détourna le regard et tous laissèrent ainsi la punition se dérouler jusqu’à son terme. Un moment, les bras du marin tombèrent, comme si le Souffle l’avait quitté, puis Caleb poursuivit son acharnement, continuant de se tâcher du sang de l’homme dans l’expression la plus pure de sa colère et sa violence. Après de longs instants, il s’arrêta finalement et regarda le marin, essoufflé de s’être tant acharné sur lui, il se redressa avec difficulté. L’homme était encore en vie, le visage déformé par les assauts répétés et armés des mains ornées de lourdes bagues. Il cracha du sang, manqua de s’étouffer avec même dans un gargarisme dégoûtant.
Caleb se détacha alors de lui, pivotant sur lui-même à la recherche de quelque chose ou quelqu’un. Ses yeux étaient injectés de sang, trahissant la folie meurtrière qui s’était emparée de lui à l’instant. Il continua de chercher avant de trouver l’objet de ses désirs, son épée. Il s’en saisit, se passa la main sur le visage comme pour s’essuyer à la fois le sang et la sueur qui lui masquait la vue, mais cela eut pour effet d'ajouter une bonne dose d’hémoglobine sur sa peau. “... Je l’avais bien dit…” Souffla-t-il alors dans la direction de sa victime, faisant traîner la lame courbée sur le bois en se rapprochant de lui. “Personne…. ne devait s’en prendre à elle… Elle est MA possession… MA prise et par conséquent… Elle est sous MA protection.” Il posa le bout d’acier sur le corps de l’homme qui ne voyait plus grand chose tant son visage était déformé. “Et toi… T’ose m’désobéir … et m’manquer d’respect… T’as voulu t’en prend’ à c’qui m’appartient ? ” Il claqua sa langue dans sa bouche et lentement, enfonça la lame dans la chair du marin dans la partie tendre du bas ventre. Doucement l’arme s’enfonça et fit tressaillir celui qui agonisait à terre. “... Tu serviras d’leçon à tous ceux qui voudront r’mett’ encore en cause mes ord’...” Il continua d’enfoncer l’épée quand subitement, s’aidant de la courbure de l’acier, fit un geste sec. L’épée remonta alors du bas ventre jusqu’au niveau de la gorge, ouvrant en deux l’homme qui n’eut qu’un dernier réflexe nerveux. Caleb observa alors l’état de la victime, les tripes à l’air, avant de relever son regard vers les autres, il ne dit rien de plus mais la scène se suffisait à elle-même.
Enfin, comme pour achever le tout, le Rokvenha tira l’homme en s’aidant de sa lame accrochée à l’une des côtes et se dirigea vers le gaillard arrière du boutre. Les marins suivirent alors leur capitaine du regard et le virent attacher les chevilles du mort à l’aide d’une corde. Le Rokvenha tenait son nom par le fait que partout où il naviguait un banc de ces mêmes poissons le suivaient, attirés par le sang et les cadavres qu’il laissait derrière lui. Il montra pourquoi cette rumeur était réelle. Il fit alors tomber le corps désarticulé du marin par-dessus bord, le laissant enfin traîner dans l’eau, le sang se répandant dans la mer. Il ne faudrait guère de temps pour que les carnassiers festoient de cette offrande.
Caleb retraversa le pont en silence au milieu de ses hommes, toujours immaculé de sang frais et se dirigea dans la direction de sa cabine. En chemin il croisa Adélina et lui offrit un regard plus que noir cette fois-ci. Sans s’arrêter il s’adressa à elle. “Tu vas m’laver tout ça.” puis il poursuivit jusqu’à la porte qu’il ouvrit et referma aussitôt.. Les marins pantois de la scène, se regardèrent un instant et la Seconde prit la décision de les remettre au travail et tous disparurent aussi rapidement que la brise.
Adélina quant à elle, n’avait pas bouger d’un cil. N’ayant pas levé le regard une seule fois devant la scène qui, de toute façon, était d’une violence inouïe. Juste les sons qui s’échappaient de l’attaque en disaient assez. Jamais elle n’aurait imaginé que le Rokvenha aurait pu être aussi violent surtout envers l’un des siens. Un membre de sa propre famille comme il lui avait dit à Adélina. Elle ne fit qu’hocher la tête lorsqu’elle entendit la réplique du Rokvenha, trop apeurée et trop sur le choc pour dire quoique se soit. Et même quand les marins retournèrent à leur poste, la jeune femme n’osa guère bouger, comme perdue dans ses pensées. Pensées qui se bousculaient d’ailleurs, mais elle en vint vite à la conclusion que le Rokvenha n’était aucunement logique et que jamais elle ne réussirait à le comprendre totalement.
Au bout de quelques minutes, Adélina reprit une goulée d’air, retenant ses larmes. Elle jeta un coup d’oeil à Rocaille, et voyant que ce dernier la surveillait cette fois, alla chercher le nécessaire pour nettoyer le pont. Celui lui prit bien une bonne heure, une bonne heure de torture à nettoyer le sang de celui qui l’avait agressé alors qu’elle ne lui avait rien fait. Plusieurs fois, elle eut des hauts le coeur, plusieurs fois elle dut s'éloigner pour éviter de vomir. Mais elle continua néanmoins sa tâche sans dire un mot.
Lorsqu’elle eut terminé, Adélina rangea tout, avant d’aller rapidement se nettoyer les mains. Ce n’est qu'à ce moment-là, dans une fausse intimité sous l’oeil de Rocaille, qu’elle éclata en sanglots. C’en était trop… trop de violence, trop de jeux cruels, elle ne pouvait plus le supporter. Jamais elle ne s’était senti aussi loin de chez elle, mais aussi si seule. Une fois le trop plein ’ed’émotion évacuée. La jeune femme remonta rapidement sur le pont, avant qu’elle n’entende les pleurs de son fils. Apeurée, elle se mit à courir pour entrer dans la cabine, s’arrêtant net à l’entrée alors qu’elle vit la scène devant elle. Le Rokhenva, couvert de sang, était assis sur le bord du lit, berçant doucement le nourrisson. D’un pas léger, elle s’approcha de ce dernier, clairement craintive, avant de tendre les bras. « Je vais le prendre… »
Il était assis sur le bord du lit, Gabriel confortablement installé dans ses bras qu’il berçait avec une douceur qui était à l’extrême opposée de ce qu’il avait pu montrer il y a moins d’une heure. Son arme était à portée, posée au sol contre le lit, ce qui ne rassura guère la nordienne. Toujours recouvert de sang séché, il s’efforça d’apaiser le nourrisson. Quand la mère rentra dans la cabine et lui réclama l'enfant, il lui tendit sans demander son reste. “Tiens.” Il se sépara alors du nourrisson et se releva pour laisser la place sur le lit à l’alonnaise. En silence il s’écarta dans la pièce et reprit son arme qu’il vint poser sur son bureau avant d’entamer son nettoyage à l’aide d’un chiffon trempé.
Adélina prit rapidement son enfant avant de s’installer sur le lit, encore une fois dos au pirate, avant de baisser la bretelle de sa robe, installant son fils de nouveau. L’alonnaise se mit à chantonner une chanson pour le petit, alors que ce dernier se calmait rapidement au contact de sa mère et du potentiel d’un estomac plein. La jeune femme poussa un soupir, peu importe ce qu’elle dirait, elle avait l’impression qu’elle se ferait punir d’une manière ou d’une autre. Le pirate ne serait jamais content, et la noble ne pourrait jamais le satisfaire entièrement. C’était un jeu dangereux, qui entraînerait non seulement sa mort, mais aussi celle de Gabriel, qui au final, n’avait absolument rien fait pour mériter une telle fin. Mais la nordienne se devait de tenter sa chance. Elle était sa possession comme il le disait si bien, s’étant volontairement donné pour la vie de son enfant, mais peut-être qu’il y avait une chance de le convaincre pour ce dernier. « Nous ne pouvons rester sur ce navire. » Commenca-t-elle doucement. « Vous le savez aussi bien que moi ce qui risque de se produire. » Adélina osa regarder le pirate par-dessus son épaule avant de rajouter; « Ou au moins, laissez mon fils descendre sauf, avant qu’il ne lui arrive quelque chose et je m’assurerais que vous soyez payé grassement. »
Sans même daigner la regarder et surtout, pour lui laisser son intimité, il coupa court à ces demandes. “Naye.” le ton était ferme bien qu’il semblait s’être adouci, le calme étant revenu ses pulsions assouvies. “J’te laisserai pas descend’ ni toi, ni ton chiard.” il posa le chiffon dans le seau d’eau qui s’était teinté de rouge sang. “D’une parce que j’vais séparer une mère d’son chiard, car j’doute que tu l’donnerai au premier v’nu au port et j’envisage pas d’te ramener voir l’tiens pour leur refiler. Et aussi pour c’que tu m’coûtes, tu es ma prise, mon trophée, en aucun cas j’vais te laisser filer d’la sorte alors qu’tu pourrais me servir à bien plus.” Il renifla et examina l’acier de son arme. “J’vois qu’t’ai comme les médées, t’vois l’avenir en c’cas, dis moi ma Jolie…” Il se tourna et la fixa droit dans les yeux. “Dis moi c’que t’vois d’ton sort et du mien ? Mmh ?” Il attendit la réponse d’Adélina avec intérêt. Après tout, elle était si sûre qu’il lui arriverait des bricoles sur ce navire qu’elle semblait connaître l’avenir, Caleb allait donc se servir de pareils talents.
Adélina resta silencieuse un moment, soutenant finalement le regard du pirate, se demandant quoi lui répondre. Elle se devait de choisir ses mots de la meilleure façon possible.« Une déception mais aussi la mort d’encore plus de gens de votre équipage, la mienne, celle d’un enfant qui n’a absolument rien fait et très possiblement la vôtre. » Semblant soudainement gênée, elle attrapa son châle pour se couvrir. Avant de porter ses mires droit devant elle. « Je vous l’ai dit. Soltariel ne payera rien pour moi. Et pourquoi le ferait-il? Je ne suis pas leur suzeraine. Ni leur Duchesse. Il y a bien meilleur parti que moi pour un Duc. Il trouvera bien mieux. La seule colère que vous aurez réussi à attiser est celle des nordiens. » Elle retourna son regard vers le Rokvenha avant de continuer, « Nous devons encore être près d’Odelian. Laissez moi donner mon enfant à un de ses gens, avec des instructions de payer. Vous aurez la rançon d’Alonna sur mon honneur. Personne ne le contredira. Après faites ce que vous voulez. Mais je vous aurez averti que cela ne mènera à rien…»
Il l’avait écouté avec attention et prit le temps de la réfléxion, du moins, en apparence. Après quelques secondes de silence, il reprit. “Bien essayé.” Il se retourna de nouveau, toujours tâché de sang. “J’apprécie l’culot, pour sûr, et t’en fais preuve, mais j’vais sur’ment pas revenir sur ma décision. Toi et ton chiard, vous viendrez avec moi à Méca, la discussion est terminée…” Il se redressa ensuite, se regardant une glace pour voir enfin son état. “J’crains pas la mort, Jolie Rose, donc c’que tu peux penser d’l’avenir m’éffraie pas.” Il continua de s’examiner et commença a délasser les lanières de sa tunique. “Que c’soit l’Duc ou l’tiens, l’un d’eux paiera, l’arrang’ment pour ça j’m’en cont’fous.” Il continua jusqu’à retirer tous les lacets, il finit par retirer se retrouver torse nu. Il jeta alors le vêtement à terre. “C’qui m’intéresse bien plus et c’que moi je peux tirer d’cette histoire, d’l’or, d’la réputation et ça, ça concerne Méca. A coup sûr, certains pirates vont vouloir s’joind’ à moi, voyant qu’j’ai plus d’couilles que les Seigneurs actuels et ça, j’compte pas m’en priver. L’Rokvenha aura sa flotte et son siège dans l’conseil et pour ça, j’vais t’utiliser.” Il regarda ses cicatrices et ses tatouages un instant. Pour lui la discussion sur la libération de Gabriel était close, il ne l’envisageait à aucun instant.
Adélina se redressa soudainement, ayant soudainement l’air beaucoup plus assuré; « Alors utilisez moi! Et pas lui! Vous avez déjà déclaré d’ores que j’étais votre possession. Vous n’avez pas besoin de lui pour votre plan bancal! » - “Just’ment, c’est là qu’tu t’trompes.” Dit-il en la coupant. “L’gosse est mon assurance qu’toi tu feras ce que j’te demandes, d’une manière j’me sers d’lui pour m’servir d’toi, si j’te permet d’le mettre en sécurité, j’perd la seule chose qui t’tiens. Alors non, l’sujet est clos, Gabriel rest’ra avec nous.” C’était la première fois qu’il l’appelait par son nom et qu’il le considéré comme un vrai individu depuis sa naissance. Caleb renifla et vint tremper un linge propre dans un second seau d’eau clair avant de commencer à se laver. « Non, le sujet n’est pas clos. » Adélina fronça les sourcils avant de rétorquer « Vous le savez autant que moi que peu importe ce que je fais, peu importe ce que je dis attirera votre colère. Vous m’avez fait nettoyer le sang de mon agresseur… » A ces propos le Rokvenha se tourna subitement et se jeta sur elle, pour la saisir à la gorge, lui relevant le visage. La prise était franche et coupait légèrement la respiration, mais elle n’était pas là pour l’étouffer à mort. “Tes conn”ries m’ont coûté un homme tu devais bien en payer l’prix aussi.” Sifflant alors en la fixant.Ses doigts se refermant davantage dans une crispation de colère “J’t’ai prévenu de c’qui t’arriverai si tu quittais cette cabine sans qu’tu y sois permise, sans qu’Rocaille te surveille et t’as quand même voulu jouer l’princesse… Maint’nant j’ai puni celui qui avait osé lever l’main sur toi, mais… Adélina l’arrêta; « Parce que je n’ai pas assez payer? » Elle serra le nourrisson contre elle, alors que sa main libre rejoignait celle du Rokvenha, le touchant pour la première fois depuis qu’il l’avait embarquée sur ce navire. « Je la porte déjà ma punition. » Commença-t-elle en parlant de la blessure que le marin lui avait infligée. «Je paie le prix à chaque jour… Peu importe ce que je ferai, vous ne serez jamais content… Cela ne sera jamais assez pour vous. Je ne vous comprends pas certes, mais vous ne me comprenez pas non plus! »
Sa mâchoire se crispa sous la colère et il la relâcha doucement, avant de serrer les poings à plusieurs reprises machinalement, comme s’il réprimait une envie soudaine. “J’te demande juste d’faire ce qu’on te d’mande et d’arrêter d’vouloir en faire qu’à ta tête, si tu l’fais tout s’passera bien, mais non…non ! NON !” Il frappa enfin contre le mur juste à côté de la tête d’Adélina, ce qui eut pour effet de lui faire fermer les yeux, comme pour éviter ce dernier.“ Toi t’préfère jouer l’baronne a qui on doit rien d’mander, mais ici, c’est pas toi qui décide, c’est moi …” Il retira son poing et le garda fermé comme si le prochain coup allait partir. “Ferme la, fais ce que j’te dis et tout se pass’ra bien, c’est tout c’que j’te demande.” Il ouvrit alors sa main en signe d’apaisement. “J’veux pas qu’tu me comprenne et j’m’en fout, comme j’m’en fous d’te comprendre… T’es ma prisonnière c’est tout c’que t’as à te rentrer dans l’crâne.” La baronne se sépara de son fils, voyant à quel point cette discussion risquait d’escalader, le déposant sur le lit, un peu plus loin avant de se relever, en remplaçant sa robe. Son regard se planta dans celui du pirate avant qu’elle ne relève le menton. « Je le fais déjà ce que vous voulez… Et ce n’est jamais assez. Jamais de votre goût et vous tenter de me tester encore et encore… Si vous cherchez une quelconque limite vous l’avez trouvé…- Et que vas-tu faire ? - Essayer d’me tuer…. encore ? Car d’nous deux pour l’heure celui qui a tenté d’tuer l’aut’ c’est pas moi.” Lui lança-t-il sur un air de défi. “J’ai laissé passer ça. Et naye, tu fais pas c’que j’te demande, l’preuve ‘core… J’t’avais demandé d’pas quitter la cabine et toi, t’as fais quoi ? Mmh ?” Il haussa un sourcil, attendant la réponse qui était évidente. « Parce que cela mérite de me faire violer et frapper? » demanda-t-elle en soutenant son regard, clairement en colère. « Ces derniers jours vous m’avez fait faire tâches après tâches me laissant sortir… J’ai tout fait sans dire un mot. Sans me plaindre une seule fois. Et là soudainement, je n’avais plus la permission? »
Il souffla du nez, visiblement elle n’avait rien comprit ou du moins ne s’était aperçu de rien. “T’as pas r’marqué que Rocaille t’collait au derrière à chaque fois qu’tu mettais un pied dehors ? A chaque fois q’tu devais faire une tâche, il t’avait à l'œil et cette fois-ci, tu es sortie sans qu’il l’sache. T’as payé l’prix, aye, mais ça c’était là leçon, moi j’t’ai donné la punition d’cette dernière pour m’avoir encore désobéi rien d’plus.” Adélina secoua la tête clairement en colère. « Et vous ne m’avez guère arrêté. Sachant pertinemment ce qui arriverait… » Elle le repoussa d’une de ses mains pour que ce dernier ne recule un peu. « Après ne me demandez pas pourquoi je ne fais pas confiance en vos idées tordues… Tout ce que vous faites est de me torturer encore et encore. » Elle l’observa une seconde. « Comment voulez-vous que je vous écoute, quand vous me poussez volontairement dans la direction qui mettra ma vie en danger? » Il ne pu retenir un rire bref et moqueur devant la mauvaise foi d’Adélina. “T’es culottée Jolie Rose, vraiment…” Il secoua la tête se détournant d’elle comme si ce qu’elle avait dit et qu’il l’avait tant amusé marquait fin à la discussion tendue. “Si j’voulais te torturer, crois moi qu’tu le saurais… Et t’arrêter d’quoi ? J’te l’ai dis la veille qu’il n’fallait pas l’faire, penses-tu que j’vais te donner l’main à chaque fois ? Si t’penses ça tu devrais pas avoir d’chiard, l’étant toi même et moi j’serai pas l’paternel que t’as besoin… Tu étais prév’nue, tu as voulu l’faire, pourquoi j’t’en aurai empêché ? Mmh … Les erreurs permettent d’mieux comprend’ les choses, visiblement tu n’m’écoutes pas, peut-êt’ que maint’nant ça sera le cas.” Il reprit sa toilette en se frottant le visage frénétiquement. Il eut un moment de silence, alors que la baronne observait le pirate d’un regard rageur. « Parce que moi, je l’ai fait pour vous à Bransat. »
Elle fit un pas vers ce dernier, avant de s’arrêter net, se rappelant qu’elle avait passé à deux doigts de se faire frapper un peu plus tôt. « Parce que je vous ai rappelé sans cesse à vous et à vos hommes que de sortir de ce navire entraînerait. Parce que je vous ai accueilli alors que j’aurais dû vous mettre en geôle. Parce que je vous ai sauvé la vie. Croyez-moi, pas un seul alonnais n’aurait levé le petit doigt si je ne serais pas intervenu. » Elle expira, tentant de contrôler sa colère pendant un moment. « Et je ne vous ai rien demander pour en échange… Mais maintenant si. » Elle osa finalement s’approcher du pirate, s’arrêtant de nouveau qu’à un souffle de ce dernier. « Libérez mon fils. » Il ne répondit rien, la laissant se rapprocher sans même se sentir menacé. Il haussa simplement les épaules en se regardant dans la glace. “Vous êts bien naïve en c’cas, voilà tout…” Il lui offrit un sourire qui se projetait au travers du reflet. “Vous pouvez demander autant d’fois qu’vous le voulez, Jolie Rose, j’le ferai pas pour autant.” Il se massa le visage après s’être enfin débarrassé du sang. “Contentez vous d’rester là, d’faire ce que j’vous demande… C’est ma dernière r’marque à ce sujet. Continuez d’en faire qu’à vôt’ tête et d’croire que même en pareille posture, vous pouvez vous permett’ d’exiger quoi qu’ce soit et j’prendrai l’Souffle qu’vous m’avez offert. Suis-je clair ?” L’air de la baronne changea rapidement, semblant se calmer alors que la réalisation que son tout dernier argument, sa toute dernière carte ne mènerait à rien. Ne répondant rien, cette dernière tourna les talons pour retrouver son fils, cette bataille ne mènerait définitivement à rien.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Mar 13 Déc 2022 - 9:02 | |
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Les heures qui suivirent furent particulièrement pénibles pour la jeune femme. En plus de partager la petite cabine avec l’homme qui l’avait enlevé. Ses blessures commencèrent finalement par la rattraper, lui laissant un horrible mal de tête, alors qu’une ecchymose commençait tranquillement à se former, lui laissant quelques marques violacées sur le côté de son visage, et près de son œil gauche. Malgré tout, la jeune femme tentait tant bien que mal de ne rien laisser paraître, peut-être un peu par fierté mais aussi pour son fils qui était beaucoup plus calme lorsqu’elle même l’était. Chose qu’elle ne pouvait vraiment omettre en sachant à quel point le tempérament du Rokvenha lui semblait volatile. Néanmoins, malgré leur charmante discussion d’un peu plus tôt, les deux êtres n’avait pas tenté de s’adresser mutuellement la parole, se contentant de vaquer à leur propre occupation, ce qui, ne dérangea guère la baronne.
La nuit tomba rapidement et les événements de la journée eut raison de la baronne qui ne put fermer l’oeil. À chaque fois qu’elle essayait, les horribles images de la journée revenaient à la charge dans son esprit, la faisant rouvrir les yeux instantanément, alors que son souffle paniqué reprenait le dessus. Après une énième tentative, la jeune femme soupira avant de tourner la tête vers le pirate qui dormait dans une position qui avait l’ai extrêmement inconfortable sur sa chaise. Voyant cela, elle bougea les draps, avant de sortir doucement du lit, tentant tant bien que mal de ne pas le réveiller. Elle jeta un dernier regard vers le Rokvenha, et voyant qu’il était toujours assoupi, elle mit ses pieds nus sur le sol froid du navire avant de sortir, allant rejoindre à pas feutrée le seau d’eau qui se trouvait à l’autre bout de la pièce. Adélina plongea doucement les mains dans l’eau froide avant d’attraper le linge propre pour le tremper. Son regard se releva de nouveau, s’assurant de ne pas réveiller les deux êtres qui dormaient avant de s’éponger doucement le visage, comme pour tenter de se remettre de ses cauchemars. Une fois fait, elle rejoignit la fenêtre près de l’armoire pour y observer la mer curieusement calme. Sa tête se posa sur le cadre de cette dernière alors qu’elle regardait à l’extérieur, ne fixant que l’obscurité la plus totale. Une lueur attira son regard, et la jeune femme ne put s’empêcher de déplacer son regard sur la main du pirate en haussant un sourcil. Elle fit un pas, penchant sa tête sur le côté l’air curieuse, avant que la lueur ne revienne, attirant son attention vers une des bagues du pirate.
La journée l’avait épuisé, entre la prise de l’opium et la punition infligée au défunt marin, il avait eu son lot d'événements, sans compter la discussion houleuse avec la baronne. Ainsi Caleb dormait à poing fermé dans ce fauteuil qui même s’il paraissait confortable ne permettait pas pour autant de dormir dans de parfaites conditions. Il était tordu sur ce siège, les bras ballants, la bouche grande ouverte de laquelle s’échappaient à la fois sa langue mais aussi un filet de bave annonciateur d’un profond sommeil. Il n’entendit aucunement la jeune femme se lever et utiliser l’eau pour se rafraîchir. Alors qu’elle s’approchait afin de voir la bague qui luisait dans l’obscurité, elle pu apercevoir de quoi il s’agissait plus en détail.A son annulaire droit, comme l’on porterait une chevalière symbolique, trônait une bague faite d’obsidienne pure, d’un noir profond, sur lequel était incrustée une mozalite, pierre d’une extrême rareté. La mozalite est une pierre aux couleurs rougeoyantes qui luit par moment semblant abriter une flamme en son sein. Elle est extraite de la gorge de l’animal marin, le mozal. A mesure qu’Adélina regardait cette bague, cette dernière luisait de temps en temps, plus ou moins fortement, semblant avoir sa propre vie.
Il eut un soubresaut, comme s’il sentait l’approche de l’alonnaise et par instinct, il ouvrit subitement les yeux en sentant cette présence proche de lui. Il ne dit rien, observant alors en silence la jeune femme qui ne s’était probablement pas rendu compte qu’il venait de se réveiller. La jeune femme baissa la tête sur le côté, soudainement intriguée alors que la pierre sembla luire de nouveau. En réalité, elle n’avait jamais vu de tel, était-ce de la magie? Cette seule pensée la fit se redresser, se rendant compte qu’elle était beaucoup trop près du marin. Son regard azuréen se reporta finalement vers ce dernier, qui, à sa grande surprise était à son tour réveillé. Elle fit un pas de reculons, avant de murmurer: « Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous réveiller. La pierre s’est mise à luire et cela à attirer mon attention. Je vous laisse tranquille. » Dit-elle avant de retourner à la fenêtre, mettant une certaine distance entre ce dernier et elle. « Vous devriez prendre le lit, je ne crois pas que je vais m’en servir. »
Il expira, encore à moitié endormi et cligna plusieurs fois des yeux, la proximité de la jeune femme ne l’avait aucunement surprit, meme si quelques temps auparavant elle avait essayé de le tuer et que peut-être avait-elle eu la même idée cette fois. “... Ca ira…” Il baissa alors le regard sur la bague qu’Adélina regardait avec intérêt et releva la main, après s’être essuyé la bave aux coins de ses lèvres. “C’est ça qui t’as fait t’rapprocher ?” Il lui montra alors le bijou en question en se redressant sur son fauteuil dans un craquement osseux qui trahissait ses mauvaises postures. Adélina hocha la tête, alors que son regard se tournait de nouveau vers la bague, elle brilla de nouveau, ce qui surprit la jeune femme. « Oui, elle vient de briller de nouveau! » dit-elle en haussant un sourcil. « Qu’es que c’est?»
Le regard du mécan s’abaissa donc sur la mozalite, qui au même instant se mit à luire de nouveau. Il expira du nez en voyant la pierre faire, haussant un sourcil d’incompréhension tout en reportant son attention sur la baronne. “D’la mozalite, une pierre qui s’trouve au fond d’la gorge d’un mozal” répondit-il simplement. Il posa alors sa seconde main sur la bague et dans un geste lent, bien que peu certain, la retira de son doigt avant de la tendre à Adélina. “Tiens r’garde d’plus près.” La nordienne fit un pas vers le pirate, attrapant le bijou avec délicatesse pour la regarder de plus près. En tout cas, l'artiste qui avait construit ce bijou était des plus talentueux. La pierre se mit à reluire encore plus, alors qu’elle était dans ses mains, ce qui surprit la jeune femme. « On dirait qu’elle luit de plus en plus… » murmura-t-elle pensive, puis elle tourna son regard vers le pirate; « Est-ce que c’est un objet magique? » demanda-t-elle avant de s’accoter contre le mur. Caleb ne quitta pas le bijou des yeux, comme s’il venait de donner son bien le plus précieux entre les mains d’Adélina, quand la pierre se mit à luire de plus belle, et plus fortement, au contact de l’alonnaise il pencha la tête de nouveau marquant une nouvelle fois son incompréhension. Il frotta plusieurs fois ses yeux comme s’il n’était pas sûr de ce qu’il venait de voir. Quand à la demande des propriétés magiques, il se retint de lui dire ce qu’il se racontait au sujet de la pierre, ou du moins l'intégralité de ces racontars. “Certains disent qu’ça permet d’parler aux Wagyls… Comme ça vient d’la gorge d’un animal marin, ça pourrait permet’ d’se faire comprend’.” répondit-il en la regardant de nouveau cette fois-ci s'éloigner avec sa bague toujours en main. A l’écartement d’Adélina, il se crispa encore une fois comme s’il ne pouvait pas supporter d’être si loin de la pierre. Remarquant la réaction de ce dernier, Adélina s’avança d’un pas pour lui tendre le bijou, comprenant immédiatement la valeur inestimable pour le pirate. « Pardon. » Dit-elle lui tendant la main avec le bijou à l’intérieur. « C’est une supposition assez vague à faire… Je suppose que vous allez tenter de communiquer avec ce dernier…» Demanda-t-elle le plus sérieusement du monde.
Il reprit aussi sec la bague qu’il replaça sur son doigt en la détaillant pour voir si elle n’était pas abîmée. “Aye, si l’Mère des Mers me l’permet j’voudrai m’approcher d’un d’ses rejetons, j’aim’rai passer un accord avec.” Lâcha t-il comme si tout était le plus naturel du monde, visiblement encore endormi ou perturbé par quelque chose. Adélina haussa un sourcil, l’air clairement étonné. « Vraiment? » Elle connaissait très bien les légendes à ce sujet, et disons que la réputation du Wagyl ne laissait guère à désirer. « Je veux dire… De ce que m'ont appris, cela risque d’être particulièrement difficile… » Une jolie façon de dire que ce dernier mourra instantanément… Elle se mordilla la lèvre inférieure alors qu’elle se pose de nouveau contre le mur, les mains derrière son dos. Puis, elle ne put contenir sa curiosité plus longtemps; « Et puis-je demander quel sorte d’accord? »
Il renifla de plus belle, il savait très bien que le Wayl était dangereux et ce n’était pas la première à le mettre en garde. Il pivota sur son fauteuil pour saisir une carte, il désigna alors un point perdu en mer à côté duquel était inscrit un cercle rouge avec l’annotation “WAGYL ??” puis enfin, il reprit. “J’sais bien, mais on raconte qu’un Wagyl aurait montré l’bout d’sa queue dans l’flots, mais pour ça j’dois retrouver la Médée dans l’bayou mécan…” il revient alors à Adélina, lui souriant. “Pour dominer l’mers, Jolie Rose, si j’ai l’Wagyl avec moi, rien ni personne pourra m’barrer la route en pleine mer.” Il y croyait fermement à ses ambitions et le sourire qui se dessina sur ses lèvres lui donnait un air enfantin. Adélina eut un léger sourire alors qu’elle entendit la remarque du pirate. En tout cas, il ne manquait guère d’ambition… La seule chose qu’elle espérait était qu’elle ne serait pas sur le navire lorsque le pirate irait chasser cette créature. Son attention se porta ensuite sur la carte qu’il venait de poser sur le bureau, détaillant cette dernière alors qu’elle semblait perdue dans ses pensées. « Je vous souhaite bonne chance alors… » dit-elle l’ai rêveuse alors que son regard s’arrêta sur l’estrévent, son doigt fin se posa sur Thaar, avant de retourner son regard vers le Rokvenha « Vous y êtes allé? »
Il suivit du regard ce que lui désigna l’alonnaise de son doigt fin et il répondit dans la foulée. “Avant d’venir par chez toi, j’y étais, aye, pourquoi c’te question ? J’doute qu’ce soit l’endroit qu’tu rêves de visiter, Jolie Rose.” il lui sourit poliment, amusé de s’imaginer la jeune baronne traîner dans les rues dangereuses et sales de la cité de Thaar. « Par curiosité. » Dit-elle en haussant les épaules, n’osant pas révéler tout de suite ce qu’elle savait sur la principauté. « Et c’est comment? Est-ce aussi… » Les mots lui manquaient, dépravé? Riche? Cosmopolite? « … différent qu’on le raconte? » Adélina haussa les épaules l’air gênée « Si vous voulez retourner dormir, allez-y je vous laisserai tranquille. »
Il ria en entendant la jeune femme, puis posa la main sur sa bouche en écarquillant les yeux, se rappelant qu’a deux pas de lui dormait le nourrisson, ce qui fit sourire Adélina. Cette dernière jeta un regard vers son fils qui dormait toujours paisiblement avant de retourner son regard vers le mécan qui reprenait la parole. “J’vais êt’ franc, quand j’y vais j’fais pas forcément d’tourisme… J’me contente d’trainer dans les bordel, l’port et l’tavernes d’la cité. Mais du peu que j’ai pu voir, aye, c’est bien différent d’la péninsule et d’vos lois à la con.” Il ne cachait pas son désamour pour la péninsule et leur lois et codes, préférant l’aspect cosmopolite de la principauté qui lui permettait un champ d’action bien plus large que dans le royaume péninsulaire. “S’tu veux, ma jolie, j’t’y emmenrai un d’ces jour.” Fit-il amusé comme pour chercher à la taquiner sur la durée du séjour d’Adélina à ses côtés. Elle souffle du nez rapidement en ayant un sourire; « Je crois que vous n’appréciez pas assez ma compagnie pour cela. » Néanmoins, elle le laissa continuer. “J’pense que t’y trouveras ton compte là-bas, ent’ les nabots, les longues-oreilles et l’noirauds ainsi qu’les catins à tout va et les esclaves, ça s’rait l’endroit idéale pour une dame d’la Haute.” Elle resta silencieuse un moment, clairement pensive, avant de reprendre la parole; « Je ne crois pas que j’y serais la bienvenue… » Dit-elle en passant à une personne en particulier. « Mais cela ne m’empêche pas d’être curieuse de savoir ce qui se passe là-bas et à quel point c’est différent de ma terre natale. »
Il fronça les sourcils à cette curiosité soudaine puis il lui sourit. “Pour sûr qu’c’est bien différent… On y r’trouve d’tout et d’n’importe quoi, si t’y mets les pieds, tu risquerai d’apprécier l’changement, on y est bien plus à l’aise.” Il regarda ensuite derrière lui, sur le lit, où était endormi Gabriel. “Tu devrais r’tourner te reposer, ton chiard te fera pas d’pitié quand il va s’réveiller pour un d’ses innombrables repas.” Il s'enfonça dans son fauteuil, en soufflant lourdement. Adélina haussa les épaules. « Cela ne sera pas la première fois… » Elle devint soudainement plus sérieuse, avant de secouer la tête. « Si je serais capable je le ferais… mais je n’arrive pas à fermer les yeux. » Il faut dire qu’avec ce qu’il s’était passer aujourd’hui, la jeune femme ne pourrait pas dormir sainement. “Mais si t’veux encore discuter j’te donne la permission d’parler et d’me dire c’que tu veux… Sans crainte d’quoi que ce soit, profites-en.” La rose lui fit un léger sourire avant de contourner le pirate, allant s’asseoir à ses côtés sur le lit. « Et vous avez visité quoi d’autres? Quel est l’endroit qui vous a le plus marqué? »
Il plaça les mains derrière sa tête, étirant ses jambes, il bâilla ouvertement, sans mettre la main sur sa bouche et se frotta les yeux avant de répondre. “C’est une excellente question… J’ai parcouru l’Olienne et l’Eris et j’me suis rendu dans beaucoup d’ports, j’pas toujours hissé l’pavillon noir pour ça… Puis j’ai un peu vu l’intérieur d’terres aussi, aye, vu qu’le Wagyl Noir peut avoir d’contrats sur terre… L’coin qui m’a l’plus marqué ? Mmh…” Il se redressa, la réflexion sembla prendre du temps et lui demander des efforts vu l’heure tardive. “L’archipel d’Nelen, aye… C’est un p’tit coin d’paradis qui m’plait bien.” Il hocha comme pour affirmer ses propos. L’air rêveur un bref instant. “C’est un p’tit mélange d’Thaar, d’Méca avec un peu d’ord’ péninsulaire, ça s’marie bien j’trouve.” puis il grimaça en se souvenant de la triste vérité “Mais c’était bien avant tout l’bordel qui s’y trouve maint’nant. ”Adélina eut une moue déçue. Quel perte d’avoir perdu Nelen au profit du Dragon Bleu. « Dommage…J’aurais aimer voir cela. » Répondit-elle. Cela aurait pu être une fabuleuse destination à explorer. « J’aurais bien aimé en voir plus. Mais mon père était quelque peu surprotecteur et il ne m’a pas permis de voyager énormément. » Du moins, avec les mésaventures qu’elle avait eu, cela était en quelque sorte justifiée. Elle haussa les épaules, l’air résigné; « Peut-être aurais-je l’opportunité un jour. »
“Mmh-mmh, voit l’bon côté d’choses, Jolie Rose, j’te fais voir du pays à l’heure qu’il est et tu t’en plains…” Il lui offrit un sourire taquin. “Y’a pas beaucoup d’personnes d’ton genre qui peuvent s’vanter d’aller à Méca… Même si tu verras rien d’la route.” Adélina regarda le pirate pendant une seconde se demandant si il voulait vraiment recommencer une engueulade ou s’il avait juste un humour incroyablement noir. « Vous allez m’enfermer à la cale pendant la traversée? » Il faut dire que cette idée ne l'enthousiasmait guère… Surtout qu’une fois en mer elle serait totalement perdue et ne saurait jamais comment s’y rendre ou montrer le chemin. “Tout dépendra d’toi et d’comment tu vas t’comporter… En régle générale j’met les nouveaux ensemb’ avec un sac sur l’tête dans l’cale, pour tous ceux qui sont pas d’Méca… Soit tu m’emmerdes et tu les r’joindra, soit, si j’suis d’bonne humeur, j’peux t’laisser ici, dans l’cabine, avec l’sac sur la tête.” Il lui répondit de la manière la plus naturelle qui soit, comme si un tel comportement était tout à fait banal et ordinaire pour lui, du moins, c’était une manière bien à lui de perpétuer la coutume de garder la route vers la terre des pirates secrète.
La jeune femme haussa un sourcil, se demandant presque comment ils avaient la certitude que ces derniers n’enlèvent pas le sac, mais elle se dit que poser la question mènerait pas à une réponse qu’elle apprécierait forcément. Sans le vouloir, elle passa ses doigts sur ses poignets qui avait maintenant une teinte verdâtre, signe du dernier traitement qu’elle avait eu du Rokvenha. « Qu'est-ce qui va m’attendre à Meca? Et surtout que devrais-je faire? » Car soyons honnête, cela arriverait bien assez vite, et elle aurait certainement un rôle à jouer dans le plan tordu de son tortionnaire. Puis, elle eut un air pensif un moment, avant de rétorquer; « Je n’ai pas posé la question à Bransat… Mais pourquoi utiliser un surnom au lieu de votre nom? » Il s’étira quelque peu en l’écoutant.Il oscilla la tête l’air de réfléchir aux dernières questions posées par la baronne. Il n’avait aucune certitude de ce qui pouvait se passer à Méca tant il s’agissait d’un territoire surprenant. Le mécan haussa les épaules. “Très franch’ment, j’sauras pas dire… J’vais pas t’faire miroiter d’belles choses, j’pense même qu’tu risques un peu d’en chier, aye, mais tu auras d’la valeur aux yeux d’bon nomb’ d’personnes là-bas… Certains cherch’ront sûrement à vouloir s’emparer d’toi et d’la rançon” Il lui offrit un sourire bref, qui un court instant semblait désolé alors qu’Adélina sembla particulièrement inconfortable. « Donc je suppose me la fermer et suivre sans faire de difficultés… » Ce n’était pas une question, mais plus une affirmation. Le Rokvenha reprit. “L’surnoms c’est c’qui fonctionne l’mieux ça permet d’savoir bien souvent à qui on à faire et puis… T’sais dans mon monde on est jamais trop prudent, donner son véritab’ nom c’est donner une information qui pourrait valoir chère.” Il se replaça dans son fauteuil en croissant les bras sur son torse alors que la noble haussait les épaules. Il n’avait pas tort en soit. Donner son nom pourrait lui attirer d’inconfortables situations, mais son surnom tout autant. Curieux à quel point c’était différent avec la péninsule, là où le nom et le sang voulait tout dire.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Mer 14 Déc 2022 - 22:10 | |
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Le mecan l’observa un instant. “Ca va t’changer la vie à Méca, aye, c’est comment la vie d’nobliaude ? Ca doit forcément êt’ l’pied d’tout avoir et d’commander un tas d’chose, non ?” Il se para d’un sourire amusé en guettant sa réponse. La jeune femme fut surprise pendant un moment, ne sachant pas réellement quoi répondre. « Je crois que cela dépend de la personne à qui vous vous adressez. Certains vont adorer, d’autres ressentiront le poids des responsabilités qui sont les leurs… » Elle l’observa pendant un moment, se demandant quoi dire; « Je n'étais pas destiné à être baronne. J’ai repris le titre qui ne me revenait que très récemment. Et disons que j’ai l’impression de payer assez cher le coût de mon ambition. » Dit-elle en baissant les yeux, fixant la bague à son doigt. La réaction surprit le capitaine qui s’avança sur son fauteuil en observant la baronne. “... Un coup d’sort qui t’as mit l’cul sur cette place là ? Ma foi, c’est pas si terrib’, tu vas r’trouver mariée au Duc d’Soltariel, qui manque pas d’or, y’a pire comme coup d’destin t’pense pas ?” Il la regarda d’un air presque vexé avant de sourire de nouveau en s’agitant sur son siège. Adélina fit tournoyer la bague à son doigt, l’air pensive pendant un m oment. Semblant chercher les bons mots. « Pas du sort… Toute ma vie on m'a dit que le trône d’Alonna me revenait. Et quand mon père est mort, je me suis mise à enquêter et comploter pour le prendre. J’ai entendu une rumeur comme quoi ma prédécesseur était une bâtarde, et j’ai demandé l’aide du fils du Marquis de Langehack pour trouver la vérité. Par la même occasion je l’ai aidé à défier sa propre soeur pour le marquisat. » Elle releva rapidement le regard vers le pirate avant de continuer; « Si au départ c’était pour lui retourner une faveur, elle s’est vite transformée en obligation. Et je crois que cela lui a coûté son souffle. » Ses mains s’agitèrent avant qu’elle ne baisse le regard, clairement attristé par ce qu’elle venait de lui révéler. « Il m’avait prévenu que l’ambition nous séparerait, et je lui avait dit de ne pas s’inquiéter… » clairement meurtrie , la jeune femme soupira, avant de rajouter; « Le Duc de Soltariel est un homme bien, beaucoup trop bien pour moi d’ailleurs… À un tel point que je me demande ce qu’il me trouve réellement… Mais il n’est pas Théodoric. » Elle releva finalement son regard vers le pirate avant de hausser les épaules. « Je sais que cela semble particulièrement surréaliste et probablement égoïste. Mais je suis loin de pouvoir faire mes propres choix. La totalité est fait pour mes gens, pas pour moi. » Ce qui n’était pas faux en soit. “ Et toi ‘lors t’es comment avec tes gens ? Mmh ?” La réponse ne tarda guère à venir, sans aucune hésitation ; « Le meilleur que je puisse être pour eux. J’ose espérer que les changements que nous avons fait ces derniers mois les aideront le plus possible et j’ai toujours œuvrer dans cette optique. Si mes gens prospèrent, c’est la meilleure récompense qu’on pourrait me donner. » dit-elle avec conviction. Après tout, ces dernières ennéades elle avait entrepris d’énormes projets pour la baronnie.
Caleb s’était presque endormi en écoutant Adélina. Il faut dire qu’avec leur tardive les longues histoires péninsulaires ne semblaient pas être d’un fort intérêt pour lui. Il luttait pour ne pas s’endormir en face d’elle et s’efforcer d’écouter, après tout, il devait la faire parler le plus possible, c’était aussi là une des raison de son enlèvement, pour apporter le plus d’informations à la Dragonne qui l’avait missionné. Il s’étira et bailla avant de se remettre dans une posture moins confortable, imaginant peut-être que ça l’empêcherait de sombrer pour le reste de la nuit. “J’vais pas t’mentir que j’ai pas tout pigé… J’ai juste comprit qu’un gars est crevé par ta faute, ou du moins plus d’un… Et qu’tu te lamente presque pour tout.” C’était un raccourci manquant de tact sur le dur passé de l’alonnaise et ses peinese. Cela eut au moins l’effet de tirer Adélina de ses illusions. Qu’il était pareil à tout les autres, et que lui aussi lui dirait d’arrêter de se morfondre pour un homme mort, même votre propre mari, et d’avancer. Elle eut un sourire triste avant de reporter son regard vers le pirate, ne daignant guère répondre à sa remarque. “Mais maint’nant t’as cette place et j’suppose qu’tu comptes pas la laisser filer, même si t’as des gens qui voudraient la r’prend’... T’en as d’ailleurs des ennemis ? On en a tous, même si on s’imagine êt’ l’meilleur qui puisse êt’ dans c’bas monde.” Réplique qui eut au moins l’effet de faire rire la jeune femme. « Bien entendu que j’ai des ennemis… C’est bien une des raisons pour laquelle je me remarie si vite. Un besoin de protection. » Il se retourna pour chercher quelque chose sur son bureau et attrapa sa pipe à opium, revenant à Adélina. “Donc t’es plutôt bonne avec tes gens, t’penses pas qu’ils finiront par en profiter et t’bouffer ?” Il se retourna une nouvelle fois à la recherche d’une bougie pour allumer la pipe. Visiblement, être en présence de la baronne et de son fils, dans un endroit étroit et fermé ne semblait guère le déranger pour consommer pareille substance. Adélina grimaça en le voyant faire, avant de poser sa main sur la sienne, voulant attirer son attention. « Pouvez-vous ne pas le faire en notre présence? Du moins, surtout celle de Gabriel… Si vous y tenez absolument je sortirais dehors en espérant que Rocaille soit disponible. » Puis, voyant ce qu’elle avait fait, elle sembla reprendre contenance en retirant sa main encore plus rapidement qu’elle l’avait posée. « Bonne ne veut pas dire naïve. Ils peuvent essayer, alors ils subiront le même sort que ceux qui ont osé . » Il se figea net en sentant le contact sur sa main et puis à la demande. Le mécan resta ainsi quelques secondes en silence avant de relever lentement le regard vers Adélina, toujours muet. Après un instant d’hésitation et le retrait de ce contact surprenant, il se retourna et déposa la pipe et la bougie sur son bureau. “J’peux encore attend’, aye…” il lui offrit un simple sourire et se replaça. Adélina lui rendit son sourire avant de baisser le regard, soudainement bien gênée. « Merci » Visiblement, il avait l’air d’avoir bien prit la demande et l’ordre, bien qu’il marquait à la fois son amusement et sa surprise par le fait d’avoir changer ses habitudes au sein même de sa cabine. “... T’vois qu’on est pas si différent, t’fais payer ceux qui s’mettent en travers d’ta route et qui veulent prend’ ta place ou t’causer du tort. C’est juste la manière et c’qu’on défend qu’est différent.” Adélina haussa un sourcil, légèrement surprise. En réalité il n’avait pas tort, mais la manière de s’y prendre était fondamentalement différente. « Je suppose. » commença-t-elle. « Mais notre façon de réagir aux affronts et d’y remédier est totalement différente. » Sans oublier qu’elle ne torturait pas les gens par pur plaisir, mais cela elle ne le dit guère à haute voix, appréciant cette conversation pour une fois qui n’était pas une confrontation. La jeune femme eut un léger sourire, avant de reprendre; « Sans oublier le fait que vous, vous ne semblez avoir aucune gêne.»
Il se recula comme soufflé par le trait d’humour de la baronne en levant les mains, riant. “Ahah ! Bah hé pourquoi s’gêner ? Tu devrais te décoincer un p’tit peu, ma jolie, tu verras ça t’ferais l’plus grand bien.” Il la regarda d’un air où ses propos semblaient sérieux bien que la discussion était plus légère qu’à leur habitude. “Respire, souff’, t’es plus baronne ici t’as pas b’soin de t’donner des airs pompeux, essayes t’verras." Adélina eut un léger sourire avant de baisser le regard. « C’est plus facile à dire qu’à faire. » Difficile de tout abandonner son éducation comme cela… Mais peut-être que cela détendrait un peu plus l’atmosphère… « Tu me demandes de jeter vingt ans d’éducation par la fenêtre. À ne pas poser de questions, à ne pas regarder ou même toucher quelqu’un d'autre… » Dit-elle en posant son regard vers sa main. « Après tout, tu as été aussi mal-à-l'aise que moi lorsque je l’ai fait. » Inutile de dire que ses joues étaient devenues légèrement rosées après cette réplique et le tutoiement. Cela ne lui sembla guère naturel.
Le capitaine l’écouta et remarqua le léger changement dans les propos, déjà le tutoiement qu’elle venait d’utiliser pour s’adresser à lui, ce n’était pas déplaisant et après tout il l’a tutoyait ben depuis les débuts. “J’te d’mande pas non plus de t’mett’ à jurer ou tout aut’, mais rien que d’souffler un peu, d’pas essayer d’toujours d’faire parait’ quoi que ce soit” il leva la main ensuite la main qu’elle avait effleurée. “Là ? Ah non ça m’a pas gêné, mais tu s’rais capab’ de dire que j’ai voulu t’toucher ou que j’t’ai forcé alors j’veux pas forcément qu’on s’engueule là maint’nant.” il lui sourit avant de continuer. “J’t’ai demandé d’la fermer, aye, car tu m’remettait en cause et mes ord’, sur un raffiot ça s’passe comme dans ton château ou tout aut’ endroit, si tu une personne s’permet de remet’ en cause celui qui dirige, ça va donner des idées aux aut’ et à la différence d’chez toi, chez moi une mutinerie c’est jamais beau à voir. Sur c’navire tout l’monde à l’droit à la parole et même donner son navire, tout équipage mécan fonctionne d’la sorte, par cont’ quand l’capitaine ordonne, les aut’ le font c’est tout, j’peux écouter les avis, les conseils, mais aucunement qu’on refuse ce que j’demande… Sinon après j’dois sévir pour montrer qui commande ici et ça tu l’as vu, c’est pas une partie d’plaisir. C’est clair ?” Adélina écouta le pirate sans l’interrompre, semblant pensive un moment avant de finalement prendre la parole; « D’essayer de paraître comment? » Vrai question en soit, parce qu’elle n’avait jamais réellement essayé de paraître d’une certaine façon… « Quant à ta remarque, Il y a une différence entre effleurer une main et toucher une personne... » commença-t-elle sans finir. Au contraire, cette réplique sembla la déranger, lui rappelant ce qui s’était passé plutôt dans la journée. Elle tira un peu plus sur sa chemise, comme pour tenter de recouvrir un peu plus ses cuisses. « Mais tu as été très clair que je n’étais pas de ton goût… » Conclue-t-elle en haussant les épaules. Avant de laisser s’échapper un léger soupire; « J’ai compris les risques et pourquoi tu sévis . Mon problème n’est pas là… » Elle avait l’impression que cette discussion tournait dans une direction qu’elle n’avait aucunement envie d’aller à ce moment précis. Peut-être valait mieux ne pas continuer à répondre à sa remarque.
Il la regarda faire, remarquant sa gêne et sourit. “On dirait qu’ça t’dérange que tu sois pas à mon goût ?” il expira du nez, amusé par l’idée. Adélina, quant à elle, sembla encore plus gênée, posant à nouveau son regard sur le sol, incapable de supporter celui de son interlocuteur. « Non pas du tout! C’est rassurant en quelque sorte. » Au moins, aucune écartade ne viendrait de leur cohabitation. “Rassurant ?” releva le capitaine en haussant ses sourcils, stupéfait de la réponse. “Rassurant d’quoi ?” Il laissa échapper un rire. Son rire fut rougir encore plus la baronne, son regard cloué au sol, comme si elle observait quelques choses d’extrêmement intéressant. « Rassurant qu’il n’y aura pas de… disons d’avance? » Elle secoua la tête, évitant son regard. «Tu sais exactement de quoi je parle… » Il haussa un sourcil en souriant, amusé par le malaise causé chez Adélina. “Non, j’vois pas d’quoi tu parles, mais si ça peut t’rassurer, ma jolie… J’préfère d’loin les catins aux donzelles en ton genre”. Bien que la réplique du pirate était assez cru, la baronne haussa un sourcil avant de reporter son attention vers le pirate. Il avait dit cela comme s’il avait eu des aventures avec des millions d’autres nobles. « Comme si tu en avais eu beaucoup…Néanmoins, cela ne m’étonne guère. Car les demoiselles comme moi, ne sont pas intéressées par des gens comme toi. » Son ton était plutôt neutre, ni taquine, ni agressive, ne faisant que dire la vérité, ou du moins ce qu’elle croyait être la vérité. “Pas b’soin d’en avoir eu pour savoir qu’les comme toi m’intéressent pas.” Il secoua sa tête, amusé. “Vous êtes bien trop compliquée à viv’, faut vous courtiser, faut s’plier en quat’ pour l’moind’ d’vos caprices car vous êtes des donzelles d’la haute… Ca c’pas pour moi, naye, moi j’viens, j’paye, j’fais c’que j’ai à faire, la donzelle est contente ou pas, ça m’importe peu tant qu’j’en ai pour mon or.” Adélina eut un léger sourire avant de porter son regard vers le sol. Au moins, il était honnête, vulgaire certes, mais honnête. « Alors tu ne sais pas ce que tu manques. » Répliqua-t-elle avant que le pirate ne reprenne la parole.
“Puis j’sais pas tu pourrais paraît’ moins comme si t’avais un mât coincé dans l’fondement, moins pompeuse… R’garde autour de toi, même si c’est pas d’bons exemp’ mais tu l’verras aussi à Méca, ici, tout l’monde à un passé, un vaincu qu’il a décidé d’quitter par choix ou non. J’te prend l’cas d’Morveux, lui il était comme toi, un p’tit d’la haute, sur c’raffiot c’est Morveux, le p’tit gars à tout faire, il a eu du mal aussi à s’y faire, mais au final il s’y plait bien, on est rust’, durs, p’t’êt’ un tantinet dégueu’ et violent, mais on est d’bonnes compagnies et on aime toujours quand la personne dans face nous prend pas de haut avec d’faux airs ou s’permet d’réclamer d’choses qu’elle est pas en droit d’réclamer. Tu verras discute, essaye d’te mêler et d’te détend’ un peu, après oui, si l’gars est occupé bon… Il t’enverra chier mais ça c’est aut’ chose, on aime pas l’manières, on a l’parlé directe ici héhé !” puis enfin il termina “Et c’quoi ton problème alors ? Va, j’t’écoute, dis moi tout c’que t’as à m’dire.” Adélina se mordilla la lèvre inférieure se demandant si cela servirait de répondre… « Il est assez simple pourtant. » Elle soupira avant de croiser ses jambes nues, pour ensuite reprendre la parole; « Le noeud du problème est d’être sur ce navire contre mon gré… J’ai l’impression de m’être fait trahir alors que je t’appréciais bien et maintenant je me demande si je peux te faire confiance… Puis, j’ai l’impression que tu essaies de me faire passer une quelconque épreuve… De me prouver quelque chose en essayant de me pousser à bout. » L’air pensive un moment, elle resta silencieuse; « Je veux bien te donner le respect qui te revient. Mais au même titre, j’aimerais recevoir la même chose. » Elle se redressa avant de se pencher un peu vers l’avant plantant son regard dans le sien, l’air sérieuse; « Je ne demande pas de me faire appeler par mes titres, ou de faire quelconque courbettes devant moi. Je demande simplement à ne pas être témoin de violences ou de m’y faire participer activement…»
Il l’avait écouté en silence, attentif malgré la fatigue pesante sur ses paupières. Il cligna des yeux pour se réveiller et renifla, se mouchant d’un revers de la manche. “M’faire confiance, t’pourras jamais, j’vais pas t’mentir, ma Jolie Rose. J’me fit qu’a l’intérêt que je peux d’tirer, d’tout et d’n’importe qui, même pas à l’or. Si j’vois qu’tu m’es utile ‘lors aye, tu auras ma confiance.” Il était plus que sincère, il en avait fait preuve quelques heures plus tôt en tuant un de ses propres hommes pour Adélina. Le capitaine ne s’attardait pas à gagner la confiance, mais il marchait à l'intérêt et aux désirs de chacun. C’est ainsi qui, bien que ce soit ironique, il a pu monter un équipage fidèle et loyal. “J’marche d’la sorte, Lina et ça d’puis toujours, tu pourras d’mander à Croqueuse qui m’connait depuis bien des années, elle est pas sûre d’voir le bout du jour à chaque fois qu’elle met l’pieds sur l’pont.” Il sourit d’un air carnassier cette fois-ci, comme si pareille situation lui plaisait. “J’te fais passer aucune épreuve, mais t’oublies bien trop vite que tu es ma prisonnière et ma possession, une simp’ marchandise. J’te l’ai déjà dit, j’vais pas r’commencer, mais sache qu’le respect c’est pas à moi d’le donner en premier ici.” Il n’en dit guère plus, laissant Adélina faire ses propres conclusions. Le ton de sa voix n’était pas menaçant ni colérique, il discutait paisiblement. “Et pour c’que tu verras ici, à Méca ou avec l’Wagyl Noir, j’vais pas t’épargner, va falloir t’y faire. En tant qu’meneur tu sai comme moi qu’faut savoir s’salir les mains et qu’même si ça plait pas, faut l’faire. D’une certaine manière, ça va t’endurcir un peu, c’est une belle leçon, t’trouves pas ?” il se replaça dans son fauteuil en plaçant les coudes sur les emplacements prévues à cet effet. La jeune femme resta silencieuse un moment, l’air perdu dans ses pensées. Ses mains se joignirent ensemble pendant que son regard fixait le pirate. D’une certaine façon, il n'avait pas tort. S’il disait vrai, elle n’avait encore rien vu et d’autres atrocités n’attendaient que leur moment pour se produire. « Mmmm » répondit-elle tout simplement, semblant prendre quelques secondes pour analyser tout ce que le capitaine avait dit. « Cela explique pourquoi le surnom a changé à « Ma » jolie rose. » Elle déplaça ses mains vers l’arrière se soutenant légèrement sur ses dernières, gardant toujours son regard vers ce dernier, non sans se mordiller l’intérieur de la lèvre. « Je vais tenter de faire un effort… Mais chasser le naturel et il reviendra au galop… » Oh il y aurait définitivement d’autres engueulades, probablement encore plus violentes que celles qu’ils avaient eu. Mais la baronne était consciente qu’elle devrait faire des efforts, si ce n’était pas pour elle, c’était définitivement pour Gabriel. Elle se retourna finalement vers ce dernier, le regardant pendant une seconde avant de rajouter: « Néanmoins. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour lui. » Elle se redressa, avant de se tourner vers ce dernier; « L’offre est toujours valable si tu veux le lit. Je ne dormirais point ce soir… »
Il se redressa lentement en s’appuyant sur les accoudoirs du fauteuil et se dirigea vers une des fenêtres de la cabine, regardant au travers. Le soleil commençait tout juste à éclairer faiblement et il souffla longuement du nez. “J’vais sûrement pas m’recoucher maint’nant, j’vais devoir discuter avec l’pilote du prochain cap à prendre. On devrait plus êt’ bien loin, ‘core quelques jours en pleine mer, si l’Mère des Mers nous épargne et on s’ra arrivé à Méca…” La jeune femme tourna alor le visage vers la fenêtre, l’air soudainement bien inquiète de la réplique du pirate. « Déjà? » murmura-t-elle, consciente que personne ne pourrait la retrouver aisément à Meca. Il se retourna pour regarder de nouveau ses cartes et reprit sans la regarder. “Et j’t’en prie pour ton chiard.” Il ne releva guère, n’étant pas habitué à des démonstrations de sympathie sincères. Adélina soupira avant de prendre la parole; « Si tu insistes. Essaie de prendre du repos aussi… » La nordienne se faufila sous les draps, avant de tourner le dos au pirate, portant son attention sur son fils qui semblait confortablement installé. Elle qui se croyait incapable de fermer l’oeil, le sommeil vint rapidement la chercher, sommeil tout sauf paisible. Caleb quant à lui sorti de la cabine après avoir récupéré des cartes de navigation. Il referma doucement la porte pour ne pas risquer de réveiller les deux endormies et s’élança sur le pont. La fatigue était bien visible sur son visage et il traversa le boutre en direction de la barre.
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| | | Adélina
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Sam 17 Déc 2022 - 15:20 | |
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette conversation tardive eut au moins l’effet de calmer la tension qui régnait dans l’étroite cabine. Oh, il ne fallait pas se mentir, la baronne en voulait toujours au pirate pour ce qu’il avait fait, et elle se savait toujours en danger. Mais pourtant la cabine qu’elle partageait avec le capitaine lui offrait une semi-sécurité qui l’arrangeait pour le moment. Une fois qu’ils seraient à la Meca, là, cela serait une autre paire de manches, mais elle verrait rendu là. Sur le navire en tout cas, la protection du Rokvenha n’était plus à prouver depuis sa violente démonstration; il était le seul homme qui pouvait la toucher, ou la punir, selon son humeur. Aucun autre marin n’osait s’approcher d’elle et pour être honnête, pendant les jours qui suivirent, elle s’aventura que très rarement à l’extérieur. Le sommeil était aussi rare, et les quelques heures qu’elle réussissait à avoir étaient souvent ponctuées de cauchemars qui la réveillaient brutalement. Au grand dam du Capitaine qui dut se réveiller d’innombrables de fois à cause d’elle ou de ses cris. Si ce dernier prenait la peine de lui demandez si elle allait, la jeune femme ne lui imposait guère les visions cauchemardesques qui s’emparait de ses rêves, préférant se calmer seule.
Malgré tout cela une certaine routine s’installa, et bientôt la côte ne fut plus visible, autour d’eux n’était qu’une étendue bleue. Adélina essaya bien de se repérer sur les cartes du capitaine, mais elle savait que trop bien que le capitaine ne lui dirait jamais exactement où ils étaient. Après tout, la survie de sa patrie en dépendait. Et puis un soir, alors que tout semblait parfaitement normal, des cris de joies se firent entendre. Adélina qui venait à peine de mettre son fils au lit releva la tête, regardant la porte de la cabine. Elle se retourna vers le capitaine derrière elle, avant de lui lancer un regard inquiet, espérant que cela ne soit pas un autre abordage. « Em… Est-ce que tout va bien? » se risqua-t-elle alors que des encouragements rugir de nouveau. Le capitaine, installé comme à son habitude sur son fauteuil, l’attention rivée sur les cartes, releva la tête. “Mmh ?” Il tendit alors l’oreille et se mit à sourire, sachant la raison de tels cris de joie. “Tu devrais aller voir, j’te rejoins dans cinq minutes.” Il l'invita alors de la main à sortir.
Caleb le savait, le Wagyl Noir venait d’atteindre le grand large et le cap maintenant tenu, presque plus rien ne pouvait leur arriver. Les marins avaient alors décidé de s’octroyer un moment de répit et d’organiser une petite soirée improvisée sur le pont du boutre. Caleb n’avait pas été mis au courant mais il n’était aucunement dérangé par pareille initiative qui devait être celle de Croqueuse ou de l’Enclume afin de raviver les cœurs des hommes et femmes. Bien que la vie en mer et sous le commandement du Rokvenha pouvait être difficile, il y avait de bons moments de joie et de rire aussi. Adélina s’apprêtait alors à découvrir une toute autre facette de ses ravisseurs et participer à une fête qui pourrait être inoubliable si la Déesse des Eaux était de bonne volonté. La jeune femme haussa un sourcil, se demandant si cela était un nouveau jeu cruel du Rokvenha. Dos à ce dernier, elle observa son fils pendant quelques secondes, remplaçant la robe qu’elle trouvait atrocement trop révélatrice, avant de sortir timidement de la cabine. La vision qu’elle aperçut la surpris. Les marins, hommes et femmes du navire, semblaient avoir organisé une fête. Certains jouaient de la musique, d’autres dansaient sur un air enjoué. Pour être honnête, elle ne savait guère si elle devait s’y joindre ou non. Puis soudainement, Morveux apparut devant elle, l’attrapant rapidement par le poignet pour l’entraîner vers les danseurs. « Je ne connais pas cette danse… » tenta-t-elle timidement ava enjoué.La jeune femme s’arrêta net, à l’entrée de la cabine, observant la scène devant elle, ne sachnt que l’adolescent ne balaye sa remarque du revers de la main avant de la rassurer qu’elle serait s’y prendre. Adélina ne put s’empêcher de lui faire un sourire remarquant que ce dernier semblait passablement éméché. Par contre, il avait raison sur un point, ladite danse était tout ce qui était de plus simple, ou au contraire on n’aurait dit un ramassi de mouvement et de tournoiement plus ou moins éclectique plus qu’une danse à proprement parler. Étonnamment, la baronne se laissa porter par la musique, suivant son partenaire pendant quelques minutes avant que ce dernier ne change pour un autre, puis un autre sans même qu’elle n'ait eu le temps d’adresser la parole au dernier.
Tous étaient bien entamés par l’alcool, qui était de piètre qualité mais leur donnait chaud en cette froide soirée en pleine mer. L’Enclume, toujours fidèle à lui-même était perché au sommet de plusieurs caisses qui tenaient par la volonté des dieux, il titubait manquant de se rompre le cou à tout moment. Accompagnant la musique jouée par quelques marins, dont l’Charcut il se mit à beugler une chanson que tous reprirent en cœur en dansant.
“C’EST QUI DONC C’DROLE DE BONHOMME ! QUI BOIT TOUT L’TEMPS DU RHUM ! SA PONCTUATION FAIT DES HIC ! C’EST L’CAPITAINE D’LA BARRIQUE !
C’EST QUI QUI N’A PAS EU D’ENFANTS ! DU MOINS C’EST C’QUI PRÉTEND ! FAUDRAIT QU’IL R’TOURNE DANS TOUS L’PORTS VOIR CELLES QUI L’APPELLENT “QUEUE D’OR”
C’EST QUI QUI RAMASSE L’VARECH ET LES EMMERDES QUI VONT AVEC ON DIT D’LUI QU’IL EST VOLCANIQUE L’CAPITAINE D’LA BARRIQUE
MAIS IL N’NAVIGUE PAS TOUT SEUL MAIS AVEC CELLE QU A UNE GRANDE GUEULE ELLE EST PAS COMMODE LA MALHEUREUSE EVIDEMMENT C’EST L’AUT’ CROQUEUSE
….”
Au même instant, Caleb sortit de la cabine, observant la scène sans arrêter les marins dans leurs élans. Certains le virent et le saluèrent, d’autres l’invitèrent à le rejoindre. Il se rapprocha de sa Seconde qui, énervée, jetait des regards noirs au Nain. “Laisse l’nabot s’amuser, héhé.” Lui glissa-t-il alors avant de s’approcher en s’emparant d’une bouteille qui traînait par là. Il chercha du regard et vit Adélina qui dansait plus loin et il ne put réprimer un sourire en la voyant faire et, pour une fois, sincèrement s’amuser sur son navire.
Il décida alors de poursuivre sa découverte passant au milieu des danseurs, des chanteurs, des joueurs de dés et autres avant d’envoyer un coup de botte bien senti dans les caisses sur lesquelles se tenait le nain qui tomba lourdement sur le pont. “CREVURE DE… Ah heu… Cap’taine… héhéhé l’bonsoir… - Tiens l’Enclume on tient d’jà plus ?” Il lui sourit et l’aida à se relever, amusé.
Pendant ce temps, Adélina s’était arrêtée avec l’un des marins, riant aux éclats après la danse endiablée dans laquelle elle s'était entraînée. Le pirate, un homme qui avait l’air à peine plus âgé qu’elle, attrapa une bouteille qui traînait avant de l’ouvrir pour s’offrir une rasade, avant de la tendre vers la baronne. « Jamais j’aurais cru voir cela. » « Aye. Un peu différent de la cabine du Cap’taine. » Adélina lui lança un regard avant d’hausser les épaules pour prendre la bouteille. « C’est le cas de le dire. » Elle porta le goulot à ses lèvres avant d’avaler une gorgée du liquide. Puis, elle s’arrêta net, avant de faire une grimace puis en avalant difficilement la boisson, ce qui amusa considérablement son partenaire qui éclata de rire. « C’est horrible… » Dit-elle avant de s’essuyer les lèvres avec ses doigts. Le pirate, quant à lui, attrapa une nouvelle bouteille avant de l’ouvrir, jetant volontairement le bouchon à la mer. « Mais ça tient au chaud! » Dit-il en lui lançant un sourire pour ensuite cogner sa bouteille contre celle de la baronne, l’invitant à boire de nouveau.
Le Rokvenha continua d’observer, silencieux, les festivités. Il s’installa sur le bord du navire, appuyé à la rambarde, sirotant directement à la bouteille l’alcool. Il eut une pensée particulière qui lui traversa l’esprit et il se mit à sourire en continuant de regarder ses hommes. Il avait beau leur mener la vie dure, les embarquer dans ses caprices et autres initiatives mortelles, mais tous étaient encore à ses côtés, loyaux. Ils étaient de fiers camarades qui agissaient comme une véritable famille et ce soir encore ils le prouvaient en faisant la fête comme s’il s’agissait de leur dernière nuit de vie. Son regard balaya encore le pont un instant quand il s’arrêta sur la baronne en compagnie d’un marin. Il regarda alors les deux échanger et ses sourcils se froncèrent légèrement. Il eut un tic nerveux et se redressa aussitôt en s’avançant dans leur direction. A mesure qu’il s’approchait d’eux son visage se détendit et il eut un sourire avenant en arrivant qu'à quelque pas d’eux.
Lina grimaça de nouveau après sa deuxième gorgée, ce qui eut au moins l’effet de sourire son partenaire de danse pendant quelques instants. Du moins, jusqu’à ce que ce dernier ne se raidisse soudainement, avant de faire un pas de reculons, créant un espace entre lui et la noble. « Cap’taine. » Dit-il en faisant un signe de tête. Adélina haussa les sourcils, surprise, avant de tourner la tête pour voir le Rokvenha qui s’était approché d’eux. Pour être honnête, elle ne comprit guère la réaction du marin, se contentant de glisser sur le côté pour permettre au capitaine de se joindre à la conversation qui était pourtant des plus anodines. « Tu as terminé avec tes cartes? » demanda-t-elle le plus innocemment du monde.
Il s’arrêta alors et garda son sourire aux coins des lèvres en voyant la réaction du marin. Visiblement il reçut ce qu’il voulait voir, il prit alors un air satisfait et poursuivit alors. “Aye, j’pouvais pas manquer l’festivités…” Il reporta alors son attention sur le jeune homme, qui ne savait pas comment son capitaine allait réagir et se tassait légèrement sur lui-même. “... J’vois qu’j’ai arrêté une p’tite discussion, continuez donc, vous gênez pas.” Il envoya alors une tape amicale sur l’épaule du garçon et leva sa bouteille en leur direction. “Lina, méfie toi d’cette picole, ça couche l’Enclume et Rocaille… J’voudrai pas t’voir tomber à l’flotte quant à toi…” Il désigna de nouveau le marin de son index, son regard se faisant étrangement noir et sérieux et sa voix plus froide. “Fais attention à elle.” Il avait réussi son coup, bien que c’était assez immature de sa part, il avait réussi à calmer le jeune marin qui s’était un peu trop rapproché de la baronne à son goût et indirectement, avait pu vérifier que la dernière punition infligée avait été comprise de tous.
Il se redressa finalement en souriant et s’éloigna alors avant de se mêler de nouveaux autres. Adélina le suivit du regard alors qu’il s’éloigna, alors que le marin se mit à baragouiner quelques excuses, avant de se mettre à marcher dans la direction opposée. La jeune femme le suivit du regard pendant un moment, avant de soupirer, comprenant parfaitement ce que venait de faire le Rokvenha. Se retournant pour observer le capitaine qui regardait d’autres de ses confrères jouer. Silencieuse, pendant un moment, elle se demanda quoi faire… Se demandant s'il referait ce petit jeu à chaque fois qu’elle aurait une discussion avec toutes les personnes sur ce navire. Elle reporta l’horrible breuvage à ses lèvres, non sans déplacer son regard un seul moment du Rokhenva. Après avoir grimacé de nouveau, elle se mit en marche, se frayant à son tour un chemin à travers les marins.
Il rejoignit quelques pirates qui étaient assis sur des caisses en rond et qui semblaient parier à un jeu de dés. Il regarda d’abord la partie sans prendre les paris avant qu’une voix qu’il connaissait maintenant très bien ne vienne attirer son attention. « Était-ce réellement nécessaire? » Demanda la baronne, attendant que ce dernier ne se retourne vers elle. Le ton n’était pas agressif, au contraire c’était plutôt neutre, comme si elle venait de dire la chose la plus banale au monde. Ce ne fut qu’une fois que son ravisseur ne se retourne pour lui faire face qu’elle reprit la parole; « Alors, puisque tu agis comme un gros jaloux, et que tu vas probablement chasser toutes les personnes qui osent m'adresser la parole. Peut-être que tu devrais me tenir compagnie toi-même. » Elle lui lança un sourire amusée, avant de lever la tête, plantant son regard dans le sien. Il eut un temps d’incompréhension, ne comprenant pas de suite de quoi la baronne parlait, puis il se mit à rire. Les autres marins présents écoutèrent la discussion et semblèrent tout autant amusés du ton employé par Adélina. Ils étaient autour d’une table avec quelques tabourets, tous occupés. “Aaaaah… j’vois qu’ça a fait son p’tit effet.” il pivota complètement dans sa direction. “J’voulais juste voir si ça marchait et c’est l’cas. J’vais pas t’empêcher d’parler aux aut’, naye, tu peux r’tourner le voir t’en fais pas, ma Jolie Rose.” Il prit une longue gorgée et chercha autour de lui quelque chose ou quelqu’un. “J’te supporte d’jà assez souvent dans ma cabine… Y’a tant à faire c’soir, profites-en… En plus y’a plus d’place et j’serai bien impolie d’te laisser debout à moins que…” Il eut un sourire amusé en désignant ses genoux, comme pour l’inviter à y prendre place. Adélina resta un moment silencieuse, son regard toujours ancré dans celui du Rokvenha, se demandant quoi faire. À voir la tête que le marin avait fait lorsqu’il s’était gentiment fait renvoyer d'où il venait par son capitaine, elle avait l’impression que lui adresser la parole était la dernière chose sur sa liste à faire. Lina balaya les alentours de son regard avant de retourner vers le capitaine. « Charmant petit jeu alors… Surtout lorsque l’on connaît les effets. » Sans attendre, la jeune femme contourna le pirate, avant de s’asseoir sur les jambes du capitaine. « Mais je vais prendre l’invitation » Répondit-elle un sourire aux lèvres, se rappelant très bien de sa réaction la dernière fois qu’elle avait osé le toucher. Il voulait jouer? Très bien, elle jouerait elle aussi.
Qu’avait-il fait ? La baronne s’installa alors sur ses genoux et il se crispa entièrement et ne put retrouver contenance que lorsqu’elle fut confortablement installée. Il expira du nez et tenta de ne rien laisser paraître. Il n’aurait jamais cru la baronne capable de telle chose et il se retrouva en bien étrange posture avec elle assise sur ses genoux. Ses mains se s'agitaient en l’air à la recherche d’une place ou se poser. Il batailla alors quelques secondes et vint les placer autour d’Adélina reposée contre la table devant lui. Ses bras formèrent alors un arceau autour de la baronne l’empêchant de basculer. “... J’trouve qu’tu prend d’plus en plus tes aises…” Souffla alors le mécan qui perdait à moitié la vue, étouffé par la chevelure sombre de la jeune femme en essayant de retrouver un semblant de visibilité en se penchant légèrement sur le côté. Ce qui sembla amusée la baronne qui savourait une légère victoire face au pirate. « Ce n’était pas toi, qui m’a demandé de me détendre… Qui plus est, c’est toi qui m’a invité. » Commença-t-elle avant de se retourner légèrement sur les genoux du pirate, non sans lui lancer un regard amusé, « Alors détends toi…» murmura-t-elle pour que seul ce dernier ne puisse l’entendre. Enfin, jusqu’à ce qu’elle le sente à son tour. ll n’était pas le plus à son aise, bien que c’était presque imperceptible de l’extérieur, ses jambes étaient tendus et tout son corps semblait crispé encore un peu. Était-il gêné par la posture, ou alors était-ce une tout autre raison qui poussait le Rokvenha a se sentir si perturbé par cette position. Adélina se raidit à son tour, se rendant compte de ce qu’elle avait causé. Elle sentit ses joues devenir de plus en plus rose alors qu’elle s’aperçut de l’erreur qu’elle avait causée. La baronne prit une gorgée du breuvage acerbe, tentant tant bien que mal de contrôler sa gêne à son tour. Elle se racla la gorge un moment, fixant un point sur la table alors que les marins autour d’eux semblaient se retenir pour ne pas éclater de rire. Adélina laissa s’échapper un claquement de langue avant de lancer un sourire aux joueurs. « Alors sur quoi on pari? » demanda-t-elle le plus naturellement du monde, savourant soudainement la victoire qu’elle avait eu sur le pirate.
Il continua de se balancer légèrement, cherchant lui aussi à être plus à son aise sur ce tabouret de bois. “... C’est qu’tu fais ton poids, Lina… J’vais y perd’ mes jambes à coup sûr ! AHAH” il ria et ainsi fait, se détendit quelque peu encore.La jeune femme, l’air joueuse, haussa un sourcil avant de tourner son visage vers le pirate; « Alors il est faiblard le capitaine… » Répondit-elle en riant. Une de ses mains vint glisser naturellement de la table à la jambe d’Adélina. Ce n’était pas volontaire, mais machinalement. “C’est un jeu tout con… Un d’nous jette des dés, on doit parier sur c’qui s’affiche… L’plus proche l’emporte.” Le jeu était d’une simplicité enfantine, mais il ne leur en fallait guère plus pour les tenir enjoués. Caleb reprit plusieurs gorgées de sa bouteille qu’il vida alors, il la secoua pour s’assurer que tout était bien vu et la posa à terre, grimaçant un peu sous l’effort en étant coincé sous la baronne. La jeune femme, sembla se crisper un moment en sentant la main du pirate sur sa jambe, et elle but une nouvelle fois dans sa bouteille, non sans tenter de contrôler un peu la grimace qui s’ensuivrait avant de tendre sa bouteille au capitaine qui venait de finir la sienne, l’invitant silencieusement à la partager. Adélina se retourna vers le capitaine, avant de lui lancer un sourire moqueur: « Alors, si tu gagnes la prochaine, je me relève et je te fous la paix. » Puis retournant son regard vers la table, elle prit un des dés avant de conclure; « Et si je gagne, tu ne refais plus le numéro que tu viens de faire, et tu me laisses tranquille. » La baronne se retourna vers le capitaine toujours en souriant. « On a un marché ? » Il leva alors les mains, elle menait la danse à cet instant et il ne pouvait qu’en sourire, amusé par l’assurance de la baronne. “.. Rien d’aut’ à ajouter, va donc, lance.” Il attrapa quant à lui la bouteille offerte et se pencha légèrement pour mieux observer la table et le jeu. Il prit le temps de la réflexion afin de choisir son numéro “Mmh… J’dirai… ‘llez va pour l’douze !” Il se redressa ensuite, restant néanmoins assez proche de la baronne pour continuer à voir la table. Les autres marins prirent aussi les paris attendant tous que les dés soient jetés. Un des marins, qui avait l’air assez amusé de la situation entre la captive et son ravisseur, renchérit: « Et si vous perdez. V’ restez ensemble? » Dit-il en éclatant de rire. Adélina haussa des épaules, ne semblant pas s’en faire plus que cela avant de prendre la parole. « Cinq » « Dix-huit » « Dix »
Une fois que tous eut prirent leur pari, la baronne lança les dés. Le premier s’arrêta sur un six, le deuxième un cinq, et le dernier sur un un… Adélina haussa les sourcils avant d’éclater de rire. « Et bien… Félicitations. » Elle balaya la main du pirate de sa jambe avant de se relever, libérant le pirate de son assise. Adélina se mit à ses côtés, avant de tendre la main pour reprendre sa bouteille. « Je vais te souhaiter une bonne soirée alors. » Il n’eut pas le temps de savourer sa victoire qu’elle se détacha de lui en un rien de temps. Il sourit et la regarda se redresser. “... M’sens plus léger d’un coup, aye tiens…” Il tendit alors la bouteille à la baronne. “T’vas déjà t’coucher ?” Il balaya le pont d’un geste large du bras. “L’nuit est encore jeune, profite donc. Puis t’auras p’t’êt’ même la chance d’voir des crins d’écumes !” Il planta son regard dans le siens, visiblement il y avait un non dit à l’instant qu’il réprima aussitôt. “... Par contre, comme j’ai gagné, j’peux r’faire mon p’tit jeu à tout instant… T’crois que beaucoups d’aut’ vont vouloir discuter avec toi ?” Il étira un large sourire satisfait.
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Dim 18 Déc 2022 - 15:13 | |
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Adélina eut un sourire en entendant la réplique du capitaine, elle attrapa la bouteille qui lui tendait avant de prendre la parole; « Le pari était que je m’enlève et que je te laisse tranquille. Pas que j’aille dormir. » Son regard azurée balaya le pont, alors qu’elle devint un peu plus sérieuse; « Mais en effet, à recommencer ton numéro je crois pas que j’aurais beaucoup à faire… » Elle haussa les épaules, avant de retourner son regard vers le capitaine; « Dernière question avant que je te laisse tranquille… c’est quoi un crin d’écume ? » Elle eut soudain l’impression que c’était une mauvaise idée de poser la question… Mais bon, le navire entier semblait se joindre à la fête. Cela ne pourrait guère être si troublant que cela, non? “C’est des bestiaux d’la mer…” Il pointa en direction de la grande étendue d’eau qui se dressait alors à perte de vue de chaque côté du navire. “Là, comme il commence à faire un p’tit peu noir, tu pourras facilement voir les crins d’écumes qui brillent dans l’noir… Tu devrais y jeter un coup d’oeil” il lui offrit un sourire sincère. “Et j’t’emmerde plus avec les aut’, profites du reste d’la soirée.” Il se tourna pour annoncer un pari car les autres marins continuaient leur partie et revint à Adélina. “Si jamais j’te manque, j’serai pas trop loin t’en fais pas !” La jeune femme haussa les sourcils alors qu’elle entendit les répliques du pirate. Curieux changement d’attitude, lui qui répétait à qui voulait bien l’entendre qu’elle était sa possession. « Peut-être que je n’ai pas envie de discuter avec d’autres… » Se rendant compte de ce qu’elle venait de dire, elle baissa des yeux avant de faire un sourire gênée, se rendant compte de ce qu’elle venait de dire. Il fallait croire que l’alcool lui enlevait ses filtres. Elle souffla du nez, avant de relever le regard vers le pirate. « Je vais suivre ton conseil. » dit-elle tout simplement, avant de faire un pas de reculons, pour ensuite se retourner pour rejoindre la rambarde. Adélina déposa la bouteille sur cette dernière avant de passer ses doigts sur ses yeux, se demandant qu’est-ce qu’il lui avait prit avant de porter son regard vers la mer, s'accoudant sur le bois froid. Son regard effleura l’horizon, puis elle les vit finalement. De petites créatures dansaient dans les vagues, brillant d’une lueur presque féérique, ce qui la fit instantanément sourire.
Après quelques parties de dés, le mécan se releva en saluant ses hommes, riant de bon cœur. Il chercha de gauche à droite sur le pont et remarqua Adélina à l’écart contre la rambarde en train d’observer la mer. Il s’élança dans sa direction, attrapa une bouteille neuve qu’il déboucha avec les dents et se positionna à ses côtés, accoudé à la rambarde. “Bah ‘lors… Pourquoi tu restes toute seule ?” Adélina sursauta avant de se retourner vers le Rokvenha. Elle haussa les épaules avant de retourner son regard vers la mer « Profiter d’un moment de paix. Ce qui n’arrive plus souvent ces derniers jours. » Il prit une longue rasade d’alcool et lui tendit, en regardant à son tour les petits animaux brillant sous les creux des vagues. “Ah t’vois, j’te l’avais dis, on les voit t’jours ceux-là. C’est quand même un truc qu’tu vois par chez toi dans ton grand château ça ? Mmh ?” Il lui sourit, amusé. Adélina attrapa la bouteille qui lui tendit avant de la porter à ses lèvres. Avant de reprendre la parole, « Non… Ce n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours. Chez moi, c’est les montagnes, la neige… un peu différent de ça. » Elle prit une nouvelle gorgée avant de la redonner au pirate; « J’vais supposer que vous n’avez jamais vu les montagnes de Lodiaker? » La baronne retourna finalement son regard vers le pirate. Il se laissa aller à la réflexion et secoua la tête “J’crois pas… J’en ai vu du pays, mais j’me souviens pas d’tout puis à dire vrai… Y’a peu d’endroits qui m’plaisent plus que l’pleine mer.” Il récupéra alors la bouteille et désigna l’étendue. “T’sais, ma jolie, ça parait pas comme ça, mais j’pense qu’en plein milieu d’cette flotte on s’sent bien mieux que sur terre.” Il balaya devant lui. “Pas d’frontières, pas d’territoires… pas d’règles.” Il prit une longue gorgée et toussa quelque peu, s’essuyant du revers de sa manche. “Et s’t’veux tout savoir, là, on est en plein coeur d’la mer Olienne” il lui sourit de nouveau et pointa dans une direction, en face d’eux. “Là-bas, ça doit êt’ la terre d’la péninsule… A l’heure qu’il est… La pointe d’la botte Ysari p’t’êt’ bien.” Il venait de lui donner une sacrée indication quant au cap et la direction de Méca. Soit il pensait qu’elle ne s’en souviendrait pas après les effets de l’alcool, soit il venait de lui faire preuve de confiance. Adélina regarda dans la direction que le pirate venait de pointer, fixant l’horizon pendant un moment. « Difficile de croire qu’il y a quoique se soit. » Elle balaya l’horizon du regard de nouveau, ne voyant absolument rien d’autre que la mer et le ciel obscur. « Néanmoins, j’admire la capacité que tu as à te repérer aussi facilement… Je n’aurait même pas pu dire où nous étions. » Elle tendit la main pour s’approprier le breuvage et en prendre une nouvelle gorgée. « Quant aux règles c’est faux. Il y en a. C’est juste les votres…»
Il souffle du nez, amusé par la dernière remarque. “Aye, mais si j’peux faire mes règles sur c’navire, c’est qu’y’en a peu d’aut’ en vigueur… Et elles s’ront pas les mêmes sur un aut’ navire qui pourrait s’trouver à quelques cordées d’nous.” Il dodelina de la tête. “Bien qu’certaines règ’ et loi sont suivit d’tous en mer… D’ailleurs…” Il se pencha vers l’avant, faisant signe à Adélina d’en faire de même pour regarder le fond de la mer qui était sombre et semblable aux abysses. Bien plus confiant qu’elle pour ça, il était en équilibre retenu par la rambarde et pouvait presque chavirer à tout moment. Il attendit qu’Adélina regarda à son tour avant de reprendre. Ce qu’elle fit de façon un peu moins prononcée et confiante. Il fallait dire que l’alcool commençait à faire son effet et que la jeune femme en était quand même consciente. “... Il s’dit qu’si on supporte l’regard d’la Mère d’Mers d’la sorte, pendant trop longtemps et qu’ça lui plait pas… La dernière chose qu’on verra r’monter des abysses ça s’ra la grande gueule ouverte du Wagyl !” Il ria, amusé de sa petite histoire. Adélina, elle,ne ria pas, se contentant de se redresser rapidement pour regarder plutôt l’horizon. Avec tout ce que Tyra lui avait prit récemment, elle n’avait pas réellement envie de jouer avec son humeur. Elle souffla du nez à son tour, avant de laisser s’échapper un léger sourire. « Disons que je ne voudrais pas tenter ma chance et provoquer une rencontre avec ce dernier. Les écrits sur cette bête ne sont guère positif. » Il se redressa ensuite, riant de sa blague. “... J’sais c’que disent l’légendes à son sujet, mais j’suis persuadé qu’on pourrait tout aussi bien êt surpris et…” Il s’arrêta et fronça les sourcils. “Mmh… En vrai t’as p’t’êt’ raison, c’est pas trop l’temps d’l’invoquer maint’nant…” Il balaya le sujet de la main en revenant à la rambarde en scrutant l’horizon, comme s’il venait de se souvenir de quelque chose qui l’avait inquiété un instant. Il prit une nouvelle gorgée et se massa le front en continuant d’observer la mer, soudain, il se pencha davantage en avant. “Noooon…” Il se frotta les yeux et regarda encore, ne semblant pas en croire ses yeux. Adélina fronça les sourcils avant de se pencher à nouveau, cherchant ce qui avait attiré l’attention du pirate, au bout de quelques secondes, les lueurs qui s’échappaient du navire lui permit de finalement repérer ce qui avait attiré l’attention du capitaine. Devant eux se trouvait un Espoir du Marin qui flottait à la surface de la mer lentement, se laissant porter par les courants. “Par l’di…” Il se coupa comme pour ne pas insulter l’instant présent et se retourna rapidement pour attraper de la nourriture qui traînait sur les tables, des fruits et légumes essentiellement et il revint aussi vite que possible à la rambarde en expliquant à la baronne “C’est un espoir d’marin ça ma jolie ! T’es foutrement chanceuse d’voir ça à ton premier voyage !” La jeune femme eut un sourire en observant la créature qui flottait doucement à la surface, observant avec attention, risquant même de se pencher un peu plus pour l’apercevoir. Puis, Caleb chercha du regard encore un temps. “L’est où ? l’est où ?!” Adélina le pointa doucement du doigt puis après l’avoir retrouvé, il jeta la nourriture dans sa direction, essayant de ne pas l’atteindre directement. Visiblement le mécan était comme subjugué par pareille rencontre et le reste de l’équipage le voyant faire comprit à leur tours et rièrent chantèrent et firent de la musique encore plus fortement comme emportés eux aussi. L’animal devait bien faire trois mètres de long, et il se mit à manger les fruits que le Rokvenha lui avait lancé, comme si de rien était. La baronne observa l’animal en silence jusqu’à ce que le navire ait dépassé ce dernier et qu’il soit hors de vue. La noble releva finalement la tête, reprenant pied sur le pont, avant de balayer du regard le pont, là où les marins semblaient avoir redoublé d’ardeur. « Je suppose que c’est un signe de bonne fortune? » dit-elle avant de se tourner vers le Rokvenha.
Caleb se redressa du bastingage après avoir vu l’animal disparaître de sa vision et pivota vers la baronne. “C’est même un foutu bon présage ! Aye ! L’espoir d’marin… C’est sacré pour nous aut’, on raconte même qu’l’animal peut sauver les marins qui s’noient… C’est pour ça qu’on l’nourrit pour êt’ sûr qu’il nous repêche si on en a b’soin…” Adélina hocha la tête, comprenant soudainement la réaction de ce dernier. Il regarda les marins qui avaient repris de plus belle. “Puis c’est annonciateur d’bonnes chose, aye…L’bonne fortune, l’chance ou tout autre.” il garda son regard planté dans celui de la jeune femme et se pencha légèrement vers elle et baissa quelque peu le ton, comme sur la confidence. “J’vais commencer à croire qu’t’es un porte-bonheur, ma Rose.” Il lui adressa un sourire taquin en lui prenant la bouteille des mains. La jeune femme haussa un sourcil alors qu’elle fixait le pirate. Elle? Un porte-bonheur? Franchement elle en doutait guère. Ça, où il ne savait pas ce qui l’attendait lorsqu’il mettrait pied à terre. Elle souffla du nez, avant de baisser le regard au sol, trop inconfortable pour le soutenir plus longtemps. « Ne parle pas trop vite. » Adélina l’évita volontairement du regard avant de retourner son attention vers la fête. « Tu sais danser? » demanda-t-elle finalement, question de changer le sujet de l’inconfortable discussion.
Il garda son sourire et releva son regard en direction du pont où les musiciens et les danseurs avaient repris de plus belle. Il ne s’était que très rarement montré auprès des siens de cette manière mais, ce soir il se sentait d’humeur joviale et délicatement, il offrit sa main à Adélina. “Pour toi, c’soir, j’ferai l’effort”. La réplique n’aida en rien la baronne qui sembla rougir de plus belle. À moins que cela soit l’alcool? Cela prit bien quelques secondes avant qu’elle ne se décide finalement et prit la main du pirate. Il l’emmena alors près de la piste de danse improvisée pour ce soir et une fois là, commença les premiers pas. Les marins riaient en voyant leur capitaine faire, on entendit des encouragements à la fois pour la danse mais aussi pour ce “couple” dont tout oppose mais qui semble se rapprocher de jour en jour, ou du moins ce soir tout particulièrement. Il se laissa mener par la rythmique imposée et guida alors Adélina en la tenant proche de lui, dans une sorte de valse avec moins de règles et de contraintes. Il s’avéra être un bon danseur et en surprit plus d’un en se déplaçant en rythme accompagné de la baronne. La nordienne se laissa guider par ce dernier. Au fur et à mesure que les chansons passaient, et plus cette dernière semblait se détendre. La proximité avec ce dernier ne la dérangeait de moins en moins alors qu’elle s’amusait définitivement avec son partenaire. Inutile de dire que ce dernier la surprit. Jamais elle n’aurait pensé qu’il aurait été aussi bon danseur et pour être honnête la façon dont il la dirigeait était plutôt libératrice. Pas de convention. Pas de bienséance ou d’intrigues quelconques. Que deux personnes qui profitaient du moment présent. Pas une seule fois elle tenta d’échapper à son regard. Ce fut au bout de quelques minutes, après une énième danse que le duo s’arrêtera finalement, Lina attrapa une nouvelle bouteille qu’elle ouvrit avant d’en prendre une gorgée pour ensuite la tendre au capitaine. « Qui aurait cru qu’un pirate serait aussi bon danseur? » Elle lui lança un sourire amusé, avant de s’appuyer à la rambarde. « Mais je note bien que même si tu gagnes tes paris, tu restes quand même avec la péninsulaire coincée. » Adélina lui jeta un regard moqueur.
Il l’avait suivi après ces danses qui l’avaient emporté. Il gardait son sourire sympathique au visage et ce soir le Rokvenha n’était pas paré de son éternel air carnassier de prédateur mais bien d’un homme aux allures joviales et avenantes. “Y’a tant d’choses qu’on sait faire, mais qu’on mont’ pas forcément” il regarda ses hommes pour illustrer son image. “Là d’dans, y’a d’bons danseurs, d’bons musiciens et mêmes d’bons pères d’familles…” Il sourit à l’idée laissant même un rire s’échapper. “Ma foi, j’vais pas t’laisser seule sur l’bastingage toute l’soirée, faut bien t’occuper sinon t’vas encore dire qu’j’suis un monstre sans coeur et que j’fais prend pas soin d’mes affaires.” Adélina haussa un sourcil, regardant le pirate pendant une seconde, silencieuse. Se faire considérer comme un objet, lui faisait serrer les dents. Si elle était mieux traité qu’un esclave, cela ne voulait pas dire qu’elle se sentait nécessairement mieux. Mais ce n’était pas le moment d’y penser, ni de lui parler de ses états d’âme. C’était bien la première fois qu’elle se sentait relativement bien sur ce navire et n’avait pas réellement envie de gâcher le moment. Elle haussa les épaules avant de porter ses mires vers les autres marins. « Il faut prendre soin de ses portes-bonheur si l’on veut les conserver…» Il but une gorgée après l’avoir demandé à Lina. “... Ca fait du bien d’se lâcher un peu, avec c’qui nous attend…” Il balaya de la main ce sujet. “On y r’pensera demain.” Il se redressa ensuite et se dirigea vers le pont. “Si tu veux aller t’reposer hésite pas, j’vais rester encore un peu ça va êt’ l’moment des histoires et aut’ conn’ries d’ce genre.” La réponse ne tarda pas; « Non. Je vais rester un peu plus. » Dit-elle alors qu’elle reprenait la bouteille des mains du pirate avant d’en prendre un longue gorgée. Il se dirigea alors vers le centre du boutre, suivit par la noble qui peu à peu se calmait pour laisser place à une scène avec de nombreux tabourets et un tonneau au centre pour servir d’estrade.
Les marins se regroupèrent alors tirant des tabourets et autres pour s’installer. Le mécan, ne releva pas de suite l’histoire du porte bonheur et s’éloigna. Il se plaça à son tour, assis, et à la volée, attrapa Adélina par les hanches pour l’attirer à lui et l’asseoir de force sur ses genoux. La jeune femme ne put guère cacher sa surprise, agrippant sans le vouloir l’une des jambes du pirate alors qu’il se mit à rire. avant même qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, il allongea son bras pour saisir la bouteille. “T’fais pas d’fausse idée, ma Rose, c’est qu’pour la bouteille.” Il lui prit des mains et desserra sa prise doucement autour d’elle. La noble lâcha à son tour sa jambe, mais ne bougea guère. Il lui souffla néanmoins quelque chose entre deux gorgées. “J’prend grand soin d’mes portes-bonheur, si tant est qu’il s’avèrent êt’ pas d’la camelote.” Il lui sourit taquin, ayant bien compris qu’Adélina semblait avoir des revendications. “... Pourquoi ça ? L’porte-bonheur s’trouve pas bien traité ? Mmh? ” Dans le même temps, les marins s’étaient installés et Adélina pu remarquer que dans ce mélange de races et de sexes, il y avait différents couples qui s’étaient formés et qu’eux aussi se tenaient proches voir même les uns sur les autres devant cette scène en attendant les histoires et autres légendes. Adélina porta son attention aux alentours, observant un peu ce qui se passait. Les sièges libres disparurent plus vite qu’elle l’aurait voulu. Et pas une seule personne de présente ne semblaient avoir une humeur exécrable. Revenant soudainement à ses esprits, la jeune femme se tourna, s’assissant au travers des genoux du Rokvenha avant de lui faire un sourire moqueur; « Le porte-bonheur n’a pas à se plaindre ce soir. » Puis, elle attrapa de nouveau la bouteille, avant de la porter à ses lèvres, non sans lâcher le regard du capitaine. Décidément, l’alcool commençait à faire effet, et sa gêne semblait disparaître plus vite que neige au soleil. “Uniqu’ment c’soir ? Mmh…” Il garda son air taquin, soutenant le regard d’Adélina un instant et releva alors la tête dans un air surjoué de dramaturge. “Et qu’est c’qui faudrait Ô divin porte-bonheur pour qu’le reste de son trajet soit tout aussi bien ? Des fêtes tous l’soirs ?” Il pencha la tête, la laissant assise comme tel, aucunement gêné cette fois-ci, lui aussi l’alcool commençant à faire effet. Le sourire de la jeune femme sembla s’aggrandir un instant, avant de passer de finalement lâcher la cuisse du pirate. Ces bras entourèrent le cou de ce dernier alors qu’elle se pencha légèrement pour lui murmurer à l’oreille. « Pourquoi pas? Tu m’as dit que tu me ferais découvrir autre chose… » Puis la jeune femme retira ses bras, avant de les poser sur ses propres genoux, tournant la tête vers l’homme qui s’apprêtait à prendre la parole. Le conteur commençait son récit parlant de la fois ou le Wagyl Noir a abordé un navire péninsulaire, un abordage sanglant mais le récit était enjolivé par son historien.
Le mécan se laisse alors faire, puis quand il entendit le murmure haussa les sourcils. Il fixa la jeune femme de dos, surprit de ce qu’elle venait de lui dire et souffla du nez. Il eut un temps de réflexion l’air de de bien saisir les paroles puis reprit alors, rapprochant son visage de la nuque d’Adélina qui venait de tourner la tête. “Découvrir quoi…?” Il pencha légèrement la tête, toujours dans l’incompréhension. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle se rapproche autant de lui à cet instant, mais n’en avait pas été dérangé. “... Décide et j’avis’rai alors.” Il garda ses mains autour de ses hanches, les laissant reposer sur les jambes d’Adélina et ne pouvait qu’enfouir son visage dans sa chevelure encore une fois, secouant la tête pour essayer de s’en dépêtrer. La noble ne put s’empêcher de frissonner lorsqu'elle sentit le souffle du pirate sur sa nuque. Adélina se retourna s’arretant net en remarquant à quel point leur visage était près l’un de l’autre. Elle perdit rapidement son sourire, ayant l’air incertaine un moment. Ses yeux se posèrent sur les lèvres de Caleb pendant un moment avant de retourner rapidement dans ses mires.
Elle lui fit un léger sourire, l’ai gêné avant de reprendre la parole; « Et bien, du pays… » commença-t-elle « Du moins, c’est ce que tu m’as dit. Non? » Il remarqua alors le regard et marqua un court silence en souriant. “Aye…” Il se retint de briser cette proximité un instant pour illustrer ses propos. “R’garde autour d’toi, t’en vois déjà.” il se prit d’un air taquin, car autour d’eux se trouvait uniquement de l’eau à perte de vue, pas un morceau de terre n’était visible. “J’vais t’montrer Méca, c’qui en soit est déjà grandiose… Non ?” il haussa un peu les sourcil comme pour marquer sa fausse remarque impressionante. “Y’a pas beaucoup d’Nobliaude comme toi qui pourront s’targuer d’avoir posé l’pied sur l'île cachée.” Il ne détacha pas son regard d’elle, autour de lui, les bruits des histoires et autres ne s’entendaient plus, il était comme dans une bulle à ce moment avec la baronne qui le fixait droit dans les yeux. La jeune femme expira rapidement avant de baisser les yeux, un air légèrement triste au visage. « Oui, enfin… Si je réussis à m’en sortir en un morceau. » Elle remonta finalement ses mires dans les siennes avant de hausser les épaules, balayant à son tour l’air de sa main droite avec un léger sourire. « Mais comme tu l’as dit, c’est un problème pour demain… » Il retira une de ses mains des cuisses de la baronne et vient soutenir son visage par dessous le menton, la maintenant en place. Il braqua alors son regard dans le sien et ses yeux brillèrent d’une étincelle qu’Adélina ne put apercevoir qu'à de rares moments de lucidité de la part du Rokvenha. “J’ferai déferler l’pire des tempêtes sur quiconque oserait t’dérober à moi ou t’faire d’mal. Bien clair ?” Il resta ainsi s’assurant que ses paroles soient bien comprises par son interlocutrice. “J’noierai Méca sous l’flots s’il l’faut… Tu n’as rien à craindre.”
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| | | Adélina
Ancien
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| Sujet: Re: Des serres à la mer [Caleb] Mar 20 Déc 2022 - 11:32 | |
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La nordienne fut d’abord surprise par le geste du Mécan. Sa main libre vint même rejoindre la sienne s’agrippant à son poignet, pensant instinctivement à une attaque. Puis lorsqu’il commença à parler, ses doigts fin relâchèrent leur emprise petit à petit, avant de venir se déposer à nouveau sur sa jambe. Son regard azurée par contre, ne bougea aucunement, soutenant le pirate alors qu’il lui promettait sa protection. Et quelle protection d’ailleurs! On aurait presque dit qu’elle était plus qu’un porte-bonheur… « Je…emm » Adélina ne semblait pas trouver les mots. Si elle avait l’air inconfortable, le pirate pourrait probablement lire une bien étrange lueur dans son regard. Un mélange d’incertitude, de peur mais aussi de désir. C’était bien la première fois qu’on lui parlait ainsi… « Je te crois… » murmura-t-elle ne sachant pas quoi dire d’autres. Il la protégerait… jusqu’à ce que l’envie change ou qu’il trouve un nouveau jouet. Adélina remonta rapidement sa main sur la sienne, la détachant doucement de son menton, avant de la déposer sur ses genoux. Elle lui fit un léger sourire, ne voulant mais surtout ne sachant pas quoi rajouter d’autres avant de reprendre la parole; « Tu manques toute l’histoire…»
Il se laissa faire, reposant alors sa main sur la jambe de la baronne. Il expira du nez avant de détourner le regard de cette dernière pour le porter sur le conteur d’histoire, n’ayant pas écouté le début, il essaya tant bien que mal de prendre en cours de route. Il s’agissait d’un abordage, mais lequel… Le Wagyl Noir en avait fait tellement que Caleb lui-même ne se souvenait pas de toutes ses prises. Tout en écoutant, il discuta à voix-basse avec Lina. “T’risques d’pas trop apprécier les histoires d’ce genre.” dit-il en souriant, une de ses mains vint alors jouer avec une mèche de cheveux brune en faisant des petits tour autour de ses doigts. “... T’risques d’en faire d’cauchemars encore.” Adélina se retourna finalement vers le pirate, remarquant que ce dernier jouait avec l’une de ses boucles. Elle haussa un sourcil avant de plonger son regard dans le sien. « Si c’est pour une autre histoire sanglante, tu as raison je n’ai guère envie de l’écouter. » Et il fallait avouer qu’elle ne semblait pas avoir l’envie de bouger non plus. Ses doigts effleurant involontairement ceux du capitaine alors qu’un léger sourire vint se former sur ses lèvres.« Tu aurais peut-être une autre activité à me proposer? » Elle balaya l’air de sa main avant de rajouter; « Outre que d’aller dormir…»
Il regarda le pont, de droite et de gauche, l'air de chercher quelque chose à faire. Pour l’heure toutes les festivités s’étaient arrêtées le temps des histoires, mais elles reprendraient bien assez vite après, à dire vrai, elles ne s’arrêteraient qu’au petit matin et la reprise de la labeur par les marins. Il revint alors à Adélina, assurant sa prise sur ses hanches en la dévisageant. “J’pourrai t’proposer l’lancer d’couteaux ou un jeu à boire…. Ou d’abord un jeu à boire puis l’lancer d’couteaux !” Il ria “J’préfère dans cet ord’ là m’concernant !” Il lui sourit alors en continuant de plonger ses yeux dans ceux de la baronne. “Commande et j’fais en sorte qu’tu puisses l’avoir.” L’air amusé, la nordienne haussa un sourcil avant de rire à son tour. « Commander? Toi qui me demande de faire ce que tu dis à la lettre… Il faut croire que tu es d’humeur joviale ce soir. » Son regard se porta sur le col de sa chemise et elle replaça le col du pirate avant de laisser glisser doucement sa main sur son torse. Elle avait réellement perdu toute inhibition, et jamais elle aurait agi ainsi en temps normal. Pourtant tout semblait si naturel et si agréable… Peut-être était-ce cela la liberté? N’avoir aucune contrainte quel qu’elle soit. « Alors va pour le jeu en premier. Nous verrons si tu tiens debout après. » Elle remonta son regard azuré pour croiser celui de Caleb avant de lui lancer un sourire. Adélina releva ensuite la bouteille à moitié pleine devant son regard avant de la faire tournoyer doucement. « Alors? Quel est le jeu? »
Il réfléchit, louchant sur la bouteille un bref instant puis un sourire carnassier s’étira sur ses lèvres. “L’jeu du j’ai d’jà fait ou pas, t’connais ? On s’pose d’questions et si t’as d’jà fait, tu bois pas, si t’as jamais fais tu prend une rasade… Ca t’va ?” Il sourit davantage, car il le savait la baronne n’avait guère connu le monde et il se voyait déjà lui poser des questions qui la ferait boire à plusieurs reprises. “J’te laisse commencer, aller… Puis pour c’qui est d’commander, aye, c’soir j’ai envie d’lâcher un peu la barre, j’te la donne. Prouve moi qu’tu sais diriger correct’ment comme la baronne qu’t’es.” Adélina acquiesça avant de sourire, les règles étaient clair, simple et cela lui donnait l’opportunité d’en connaître un peu plus sur l’intriguant capitaine. Elle sentit ses mains autour de sa taille, avant de prendre la parole. « Très bien, Je n’ai jamais dis mon véritable nom à personne. » Le mécan haussa un sourcil à ce piège tendu par la baronne et feinta de s’emparer de la bouteille avant de rire. “Aye, Croqueuse et l’Enclume connaissent mon vrai nom, pour sûr… Bien essayé ma Jolie” Il replongea alors son regard dans celui de la baronne et sembla réfléchir à une question “Mmh… J’ai d’jà arraché l’Souffle à quelqu’un.” Il pencha la tête en continuant de la fixer, impatient de la réponse. Adélina se crispa un moment, avant de baisser le regard, perdant soudainement son sourire, ne touchant pas à la bouteille. Elle prit quelques secondes, avant de finalement relever le regard vers le pirate, ne touchant pas à la bouteille. « Alors, c’est à mon tour. Je suis déjà tomber en amour avec quelqu’un. » Il marqua un long silence, haussant ses sourcils en la fixant, l’air d’encaisser la réponse. “... Attends, attends… T’as d’jà tué quelqu’un ? Toi ? Lina la toute propr’ qui m’fait d’grandes leçons sur garder l’vie et aut’ ? AHAHAHAHAHA” il se mit à rire avant de tousser fortement, rattrapé par la question d'Adelina et manqua de s’étouffer de surprise. Il souffla du nez et saisit la bouteille. Le Rokenha ne savait pas ce que c’était l’amour, du moins, il ne s’était jamais réellement posé cette question. Il prit une longue rasade d’alcool, s’essuyant d’un revers de manche. “J’doute qu’tu parles pas d’amour d’l’or, d’gloire ou même d’un rafiot hein ?” Il se mit à sourire. “... Tiens ça c’est intéressant… J’ai d’jà volé les biens d’quelqu’un ?” Il sourit de plus belle, amusé, se demandant s’il allait être encore surpris. La baronne ne répondit rien au rire du pirate, se contentant d’avoir un air pincé, puis lorsque la question suivante vint, elle ne toucha toujours pas à la bouteille que tenait le pirate. Elle soupira avant prendre la parole, se disant qu’elle pouvait profiter de cette opportunité pour en apprendre un peu plus sur ce dernier et sa manière de fonctionner. « Je travaille pour quelqu’un d’autres que moi-même. » Il haussa les épaules, visiblement peu surpris du vol perpétré par Adélina “T’as volé quoi ? Des broches à ch’veux ?” Cette dernière haussa les épaules avant de prendre la parole; « Mon titre. Des documents pour prouver mes dires. » il garda son sourire et ne toucha pas la bouteille “Ma Lina… J’bosse pour ceux qui m’payent d’temps à aut’, mais en temps normal c’est pour ma pomme, aye. J’fais quoi alors, j’bois ou pas ?” Il pencha la tête, levant la bouteille devant lui. La jeune femme haussa les épaules alors qu’un sourire orna ses lèvres. « Alors, bois. » Il soupira cherchant alors une question où Adélina ne le surprendrait pas cette fois-ci et cherchant à en apprendre aussi sur elle, tout en prenant une bonne gorgée d'alcool fort. “J’ai pas d’ennemis en dehors d’ma terre ?” La jeune femme souffla par le nez, avant de planter son regard dans le sien. « Je croyais que le but était de faire boire l’autre? »
Elle eut un léger sourire avant de reprendre la parole et ainsi continuer le jeu; « Je n’ai aucun ennemi puissant. » Encore une fois, il échoua et, en mauvais perdant, Adélina sentit l’énervement monter en lui. Il se crispa et essaya de se calmer. “Foutu jeu d’merde !” Il ronchonna de nouveau. “J’arrête !” Il posa la bouteille à terre, assez fortement, l’air presque boudeur. La jeune femme ne put s’empêcher de sourire, avant de déposer sa tête contre son épaule. Enfouissant son visage contre le pirate, fermant les yeux pendant un moment. Son nez venant se poser sur sa nuque, laissant sa respiration chatouiller la peau de ce dernier. « Dommage. J’ai bien apprécié en apprendre un peu plus. » murmura-t-elle avant de souffler du nez. Qui plus est, elle n’avait pas oser poser la question qui la démangeait le plus. Il releva la tête pour accueillir le visage d’Adélina, fermant les yeux un bref instant sous cette caresse. “... soit… On continue s’tu veux…” Il souffla du nez, rendant les armes à cet instant. “... A toi.” Il s’était complètement détendu et apaisé en un rien de temps sous cette accolade spontanée qu’il en aurait presque oublié la raison de sa colère. Adélina ouvrit soudainement les yeux, surprise par la réponse du pirate avant qu’un sourire ne vint orner ses lèvres; « Très bien.» Sa main libre se posa sur le torse du pirate, jouant avec la chemise de ce dernier avant de reprendre la parole; « Là, maintenant, je ne suis pas confortable. » Il reporta son attention sur la baronne, la questionnant du regard avant de lever les mains. “D’une c’est pas une question et d’deux… t’es au commande, met toi à ton aise ‘lors…” Il ne fit rien de plus, la laissant faire ce qu’elle désirait pour être plus confortable. La baronne se redressa finalement, enlevant son visage du cou du pirate, avant de lui lancer un sourire amusé, désignant les mains d’un rapide regard, elle reprit la parole. « Si je suis au commande, alors je n’ai pas dit de les enlever. » Il sourit et reposa directement ses mains à leur emplacement, enlaçant les hanches d’Adélina “Vos d’sirs sont des ord’ Baronne” fit il en jouant, taquin. Puis, reportant son attention vers le Rokhenva, elle reprit la parole, comprenant qu’il n’avait pas compris son affirmation. « Ce n’était pas une question, mais cela était quand même le jeu. » Elle se pencha légèrement pour attraper la bouteille par le goulot, avant d’en prendre une gorgée à son tour. « Alors je repose la question. Es-ce que tu voulais que je m’enlève, ou que je reste sur toi? » Il secoua la tête “J’te trouve à l’bonne place, pas toi ?” Il pencha la tête en lui retournant la question. Adélina secoua la tête à son tour, avant de passer ses bras autour de son cou, faisant fit de tout les autres marins qui étaient tout autour d’eux. « C’est toi qui m’a fait prendre cette place. » Elle eut un sourira avant de rajouter; « Je ne voudrais pas désobéir au capitaine de nouveau… C’est à ton tour de poser la question. » Il dodelina de la tête et se risque. “Aye, car cette fois ça s’ra une punition sévère…” Il sourit, amusé à ce petit jeu entre eux et reprit aussitôt. “Mmh…” Il souffla du nez, l’air de ne rien trouver, à dire vrai, leur petit jeu lui avait fait quelque peu perdre le fil des questions. “... J’en ai pas qui m’vienne là…” Il souffla du nez en gardant son regard rivé sur Adélina, se laissant enlacer par le cou dans un frisson léger. Il semblait brûler d’une toute autre envie, qui le dévorait de l’intérieur et qui semblait être communicative. Adélina pouvait sentir et voir qu’un désir profond émergeait du mécan. La nordienne se redressa légèrement, avant que son sourire ne s’aggrandise à nouveau, puis haussant un sourcil, l’air amusée, elle reprit la parole; « Ah vraiment… Quel genre de punition? » Elle se pencha légèrement vers ce dernier, avant de lui murmurer à l’oreille. « Peut-être que tu devrais me montrer dans ta cabine ce qui pourrait arriver… »
Le Rokvenha cru sentir son coeur s’arrêter à cet instant, il se figea au murmure de la baronne et un long frisson parcourut son échine, ce qui lui arracha une secousse nerveuse. Il ne prit pas le temps de réfléchir à plus et se releva aussitôt, prenant soin de ne pas faire tomber Adélina en la posant à terre. Une fois sur ses deux pieds, il entraina la jeune femme par la main, d’un pas qui n’était pas pressé mais pas non plus nonchalant en direction de la cabine, sous les regards surpris et amusés des autres marins qui s’amusaient de cette scène. Il ne traina pas la baronne, lui laissant le temps de suivre la marche et lui fit traverser le pont au milieu de l’équipage. Une fois à la porte de la cabine, il l’ouvrit, emporté à la fois par l’ivresse et l’excitation du moment manquant de la faire claquer. Le mécan l’a rattrapa un peu à contretemps et grimaça, son regard se porta alors sur Gabriel pour s’assurer qu’il ne l’avait pas réveillé, puis il fit entrer la jeune femme a suite, refermant derrière eux. “... C’était moins une…” Il pivota alors en lui faisant face, plongeant son regard brûlant de désir à cet instant. “... T’es toujours aux c’mmandes où… ?” Adélina ne put s’empêcher de réprimander un sourire avant de se mettre à marcher, contournant presque d’un air nonchalant le pirate. « Je croyais que tu voulais me montrer une punition. » murmura-t-elle, avant de s’arrêter devant lui, relevant le visage vers ce dernier. Elle mit doucement sa main sur le torse de ce dernier, avançant d’un pas pour le forcer à reculer contre le mur. Une fois que son dos fut contre le mur, la jeune femme s’arrêta finalement, passant ses mains sous sa chemise pour lui retirer, avant de s’approcher un peu plus. Elle posa ses mains contre son torse, caressant doucement sa peau avant de se coller contre lui, relevant la tête pour accrocher son regard au sien, avant de murmurer; « À moins que tu veuilles vraiment voir ce que les dames de la haute peuvent faire… »
Il se laissa faire, non sans un sourire de satisfaction devant la situation et l’entreprenante dame qui avait changé du tout au tout. Non sans lui déplaire. Quand elle glissa ses mains sous sa tunique un énième frisson lui parcourut le corps, les doigts froids de la baronnes agirent comme de la glace sur une braise ardente qu’était son corps à cet instant. Lui, ne put s'empêcher de glisser de nouveau ses mains autour de la taille de Lina, laissant ses doigts se reposer sur le derrière dans une emprise possessive en l’attirant vers lui pour la coller à lui. Il posa son front contre le sien, baissant la tête pour cela et répondit sur le même ton, taquin et brûlant de désir pour celle qui partagée la pièce et ce moment avec lui. “... Cette idée m’plait plus… Tu m’feras peut-êt’ changer d’avis sur celles d’la haute alors… J’demande à voir…”La nordienne eut un sourire avant de murmurer; « Très bien alors. » Sa main remonta doucement, caressant le pirate avant de s’arrêter à sa nuque, avant de l’attirer vers elle. Ses lèvres s'apprêtaient à se poser sur les siennes, mais soudainement la baronne s’arrêta net, se crispant en attendant un son qu’elle connaissait que trop bien. Caleb quant à lui s’était apprêté à recevoir ce baiser qu’il attendait et pour lequel il brûlait d’envie quand lui aussi reconnut les pleurs. Il s’arrêta tout aussi sèchement que la baronne avant lever la tête au ciel dans une sorte de complainte muette. “... Bordel…” Laissant échapper dans un soupir. Adélina soupira avant de laisser tomber sa tête vers l’arrière, clairement ennuyée avant de relever la tête et son regard vers le Rokvenha. La baronne l’attira de nouveau vers elle, avant de bifurquer au dernier moment, posant son nez de nouveau dans son cou avant de l’embrasser légèrement. « Ce n’est que partie remise. » murmura-t-elle avant de se détacher de ce dernier. Le mécan se laissa faire et expira du nez à cette promesse et ce baiser qui, même s’il lui arracha une bref sourire, le laissa clairement sur sa faim et toujours aussi bouillonnant d’envie. Il libéra alors la baronne, laissant tomber ses bras ballants et la regarda s’occuper de son fils, non sans un regard mauvais vers ce dernier qui venait de briser un moment qu’il aurait préféré continuer. “... J’y compte bien” dit-il simplement en continuant de la contempler, adossé au mur. Il se redressa enfin, avant d’aller s’installer sur son fauteuil, frustré mais le gardant au plus profond de lui. Il s’installa alors du mieux qu’il le put avant d’essayer de fermer les yeux. L’alcool l’aidant à s’endormir assez rapidement.
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