Nombre de messages : 62 Âge : 304 Date d'inscription : 20/05/2023
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 303 ans Taille : 1m70 Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: Journal d'Illynora Jeu 25 Mai 2023 - 13:14
Magie
Précisions sur la magie d'Illynora (HRP)
Illynora est une végétaliste tout à fait particulière de par son parcours des plus atypiques. Elle est capable d'altérer la composition organique ou cellulaire des végétaux sur une échelle réduite. Elle peut par exemple, pousser une plante empoisonnée à sécréter plus de poison, pousser une plante empoisonnée à modifier le poison qu'elle créé (plus ou moins virulent sur une durée plus ou moins longue), interrompre le poison pour neutraliser la plante ou encore modifier la composition du poison pour qu'il se neutralise lui même.
Elle peut agir de même si le poison est isolé en dehors de la plante, comme par exemple sur un plateau alchimique adapté. Dans la même catégorie, elle peut altérer les effets des végétaux ainsi que leur composition élémentaire tant que ceci reste logique et faisable dans le monde végétal, par exemple, elle ne peut pas changer une feuille en oreille humaine, ou ne peut pas changer du poison pour du venin.
En tant que végétaliste, ses capacités sont strictement et uniquement pratiquées dans le cadre ou l'élément est lié à une plante, issu d'une plante, rattaché ou non à la plante, actif ou non. Elle ne peut produire quelque chose n'étant pas lié à la plante d'origine de l'élément extrait ou modifié, à moins que l'élément soit en tout point identique à une autre plante de la même espèce ou sous-espèce.
En contrepartie, elle est incapable de manipuler directement les végétaux, elle est incapable de se battre grâce à eux d'une quelconque façon "directe" (exemple : Soulever des gens avec des lianes), bien qu'elle soit capable de manipuler indirectement les végétaux (comme par exemple augmenter la production / virulence de poisons d'un végétal déjà agressif) sans qu'elle ne puisse garantir que ce végétal ne s'en prenne à elle directement, car non sous son influence.
Ses capacités ne s'arrêtent pas au poison et ainsi, elle peut modifier notamment le côté olfactif, spores, ainsi que tout ce qui peut être lié à une plante donnée qu'elle a précédemment étudié.
La magie qu'elle utilise est une magie de contact ou de proximité immédiate. Elle est incapable d'utiliser sa magie directement en combat sauf sur des plantes d'une taille inférieur. Elle est incapable d'utiliser sa magie dans l'immédiat et à la demande car elle nécessite une concentration et enfin, si elle outrepasse ces principes en cas de force majeur, elle risque une blessure proportionnelle à l'usage de la magie qu'elle a fait, pour le peu qu'un effet se produise.
Histoire
Le commencement
compact:
Née le 3 Barkios de l'an 716 du Xe cycle au sein de la cité d'Alëandir, Illynora est la fille cadette de la famille Yelsatra. Sa fratrie est composée de ses frères de respectivement, Virhorn de 50 ans son aîné et Leoven de 80 ans son aîné, tous deux au service de la garde de la ville.
Ses parents, âgés respectivement de 632 et 634 ans ont grandi ensemble et ont fini par s'unir vers le milieu du Xe cycle à l'âge de leur 230 ème année.
Naelen, son père (et son maître) est un mage accompli dont les principales activités furent toujours la recherche aussi loin qu'elle puisse se souvenir, recherches d'ailleurs menées au sein de l'académie le plus clair du temps, ou il remplace parfois certains professeurs. C'est un homme bon, doté d'une certaine vivacité d'esprit et plutôt conservateur des traditions.
Faerona sa mère, quant à elle, n'a pas souhaité prendre la même voie. Engagée très tôt dans l'art du combat, elle est une archère hors norme - du moins aux yeux de sa fille - et une éclaireuse hors pairs. Il est facile de deviner que ses deux premiers enfants, Virhorn et Leoven ont préféré suivre son enseignement que celui de leur père, très souvent absent à cause de ses recherches. A l'opposé de son mari, Faerona est, bien qu'animée de bonnes intentions, plutôt stricte en plus d'être autant conservatrice que son compagnon. Il n'est pas difficile de se rendre compte que c'est elle qui est reine en sa demeure et nullement son mari.
Dans ce climat familial unique, car sans doute chaque famille l'est à sa façon, Illynora a développé un fort complexe d'Electre envers son père pendant ses quelques premières années de vie. C'est voilà un mal qui touche bien des enfants dans le monde, a tel point que la légende raconte que les filles sont bien souvent plus proches de leur père et les garçons de leur mère. C'était une information tout à fait vérifiable chez elle.
Très tôt, la petite Illynora cherchait à suivre son père au travail sans jamais arriver à le convaincre malgré la relation étroite qu'ils entretenaient. La jeune elfe faisait toujours en sorte qu'il puisse se rattraper d'une façon ou d'une autre, et c'était sans trop de mal qu'elle faisait passer ses caprices auprès de son père, très peu autoritaire envers elle.
Elle était la petite dernière, la plus choyée, et surtout l'unique fille du couple. Son père voyait cela comme une bénédiction et, lui qui avait toujours rêvé d'avoir un fille (comme bien des papas) s'était alors démené pour répondre à chacun de ses caprices, au point de passer plus de temps avec elle en de diverses activités futiles mais essentielles, comme le fait de brosser ses cheveux, la laisser s'asseoir sur ses genoux pendant qu'il écrivait ou encore lui acheter secrètement certains jouets et ce, au détriment de ses deux fils.
Le fait qu'Illynora entende la Symphonie fût très vite remarqué, car enfant, elle décrivait des lieux qu'elle n'avait jamais vu, émettait des sons très spécifiques, ou se plaignait du bruit la nuit. Cela n'avait bien entendu rien arrangé à ce favoritisme. L'information n'a cependant été que très peu ébruitée afin de ne pas mettre une enfant trop jeune au centre des projecteurs, ce qui aurait été selon sa mère, néfaste. Malgré tout, les personnels importants avaient eu vent de cette information, mais pas les civils.
Ce traitement de faveur tout particulier valut de nombreuses disputes à la maison tout au long de l'adolescence de Illynora, qui prenait bien sûr le parti de son père afin de pouvoir continuer d'avoir ce petit traitement privilégié. Ses frères ne lui en tinrent pas rigueur, déjà car elle était une fille et donc ils se voyaient mal lui en vouloir, mais surtout car il était plus facile pour eux de rentrer en conflit contre leur père.
Heureusement et comme dans beaucoup de familles, cette période s'est passée au fil des ans et les disputes ont laissé place à la lassitude, puis finalement à l'acceptation de tous les partis.
Une grande phrase disait que quand on cédait un savoir ou une éducation, ce qui en découlait ne nous appartenait plus. Ce qui découla de ce climat familial fût donc sans surprise le caractère loyal et sérieux des deux aînés, et le caractère chaotique de la petite Illynora.
Bien des gens disent que le caractère est acquis de naissance et c'est un fait, mais c'est oublié qu'il peut être tempéré de certaines façons avec plus ou moins de tact et de méthodologie. Ces deux facteurs étaient absents de la vie d'Illynora et elle se décida donc sans surprise de faire des pieds et des mains pour apprendre la magie directement sous l'instruction de son propre père.
C'était là une chose délicate car souvent, les parents prenaient des tuteurs extérieurs afin d'apprendre à leurs enfants l'art de la magie, de façon à séparer leurs sentiments de la pratique et éviter ainsi nombre de catastrophes. Dans ce cas précis, ce ne fût pas le cas et finalement, Naelen céda à la demande de sa fille dès lors que la condition de savoir si elle était apte ou pas se dévoilait, ce qui arriva vers l'âge de ses 90 ans après le cursus commun enseigné par son père.
En tant que pratiquant de la magie de la vie, il était de fait difficile de lui apprendre autre chose que ce qu'il savait déjà et ainsi, l'impératif était qu'elle-même aspire à apprendre sur cette voie et surtout, si elle était douée et compatible dans ce domaine.
Ce fût le cas dans une moindre mesure, car même si Illynora se montra vite apte et douée dans ce qu'elle entreprenait en magie, elle souffrait d'un mal propre à elle même qui faisait qu'elle était (et est encore de nos jours) tout a fait incapable de faire quoi que ce soit si elle n'y porte ou n'y voit, aucun intérêt dans l'immédiat. Ce grand mal propre à tous les génies de leurs temps, était tout à fait incompatible avec une pratique magique digne de ce nom et son apprentissage vira rapidement au bout de quelques dizaines d'années en un quasi-fiasco et à la fin de son apprentissage, en un total fiasco aux yeux du monde.
C'était un fait, Illynora ne serait jamais une mage accomplie. Oh bien évidemment elle avait pratiqué aussi dur que les autres, elle avait avalé toute la théorie nécessaire à l'exécution de son art et était dotée d'une certaine prudence quant à ses actes, ce qu'on qualifierait même de maturité quand cela touchait à la magie, mais elle n'avait retenu de son apprentissage que ce que bon lui semblait et surtout, que ce qui servait ses objectifs propres.
Lors de la cérémonie du choix, Illynora se décida à prendre le nom de son père au lieu de celui de sa mère, ce qui était quelque chose de notable mais pas choquant pour autant.
C'est a ce même âge que la jeune femme s'est découverte une passion pour l'Herboristerie et bien vite, pour l'Alchimie. Après son savoir théorique accumulé, vers ses 140 ans, Illynora s'adonna tantôt en cachette, tantôt aux yeux du monde à l'étude des plantes ainsi que des réactifs. Elle ne fût pas formée immédiatement car son cursus magique lui prenait bien trop de temps pour ce faire, mais déjà, ses livres théoriques étaient remplacés petit à petit au fil des ans par ceux parlant de poisons et de soins, à tel point qu'elle arrêta l'apprentissage de la magie aux alentours de ses 180 ans.
Sa famille ne voyait pas tout cela d'un bon œil, ni même d'ailleurs ses autres congénères. Laisser une mage formée n'importe comment tenter des expérimentations dans d'autres domaines était du jamais vu dans la cité. Cela valut une volée de bois vert, principalement envers son père qui, dès lors que le lièvre fût levé sur les méthodes d'apprentissages appliquées a l'égard de sa fille, fût convoqué par le directeur et mis en demeure de céder à l'académie la suite de l'apprentissage de sa fille. Situation qui signa plus ou moins l'envol définitif d'Illynora qui refuse catégoriquement son entrée dans l'académie de magie et la fin tardive de son complexe d'Electre alors que le torchon avait fini par brûler entre son père et elle. Bien sûr il la pardonnait comme tout parent, mais la petite étincelle entre eux s'était éteinte.
C'est également à cette période que la jeune femme débuta une autre formation en Herboristerie d'abord à l'aide du savoir théorique qu'elle avait accumulé, puis rapidement elle travailla dans une boutique d'Alchimie de la cité. Cette boutique était tenue par un Médecin, ce qui au départ, n'émoustillait nullement notre petite turbulente. Principalement concentrée sur la création de soins, elle pouvait également voir son nouveau tuteur appliquer les différents onguents et créer des bandages à base de plantes.
Sa progression dans cette matière nouvelle fût fulgurante et elle finit par tomber rapidement amoureuse de son tuteur qui était déjà marié. Cela était une motivation tout à fait suffisante quant à sa continuité de son apprentissage. La capricieuse se retrouva à la place de son père lors de sa jeunesse et fît absolument tout ce qui était en son pouvoir pour satisfaire son maître d'apprentissage et pour briller plus que sa femme afin d'obtenir son cœur.
Ses tentatives restèrent vaines et, les elfes étant ce qu'ils sont, elle mis une trentaine d'années à accepter l'évidence.
Sa formation auprès de cette personne dura en tout une centaine d'années jusqu'au jour ou Illynora se décida à prendre son indépendance. Sa prise d'indépendant fût décidée peu après sa participation active en tant qu'assistante d'Ertoris dans les tentatives de purification de l'Uraal.
Cette initiative lui permis de connaître la région avoisinante à l'Uraal et ainsi prospecter le secteur pour de futurs expéditions à la recherche de composants.
Elle finit par devenir elle même médecin totalement indépendante quelques mois avant le voile.
Le Voile [RP]
compact:
Une goutte après l'autre, un liquide transparent coule le long d'une sorte de tube cristallin avant de tomber dans un récipient plus bas en un bruit régulier. Illynora, assise dans son salon, tête penchée, observe chaque goutte avec une extrême minutie. Son regard smaragdin tente de percer la pureté de la solution, cherchant la moindre poussière au travers de la lumière traversant le fruit de son travail du mois.
Une autre partie de son souffle est concentrée sur la symphonie, comme bien souvent. Elle était habituée à être en connexion avec le végétal, ressentir, voir par moment différentes choses. Que ce soit un héritage de ses ancêtres ou une erreur de la nature, elle avait toujours eu une réception tout à fait limpide des discussions de la forêt dont elle connaissait chaque sensations. La Symphonie la berçait ; elle était son frère, sa sœur, son père, sa mère, son enfant, sa meilleure amie et quelque part, elle-même.
Le contenant qu'elle tenait finit par se vider entièrement, et elle passa tout de même quelques secondes à le maintenir ainsi, pensive, avant de le déposer avec une douceur excessive à sa juste place : Sur le bureau. Dans la continuité du même geste, elle se saisit du contenant et le souleva à hauteur de ses yeux, sans qu'aucune onde ne vienne contrarier la surface de la solution. Elle se pinça les lèvres un bref instant et fronça les yeux en même temps.
Elle finit par redresser sa tête avec énormément de précautions et déposa en même temps le contenant sur le bureau là ou il était précédemment. Ses gestes étaient si fluides et doux que sa chevelure n'avait qu'imperceptiblement bougé durant tout le processus.
De ces mêmes gestes, elle glissa sa fine main le long de son galbe avant que le bout de ses doigts ne se referment sur le scalpel situé sur sa sacoche de jambe, qu'elle retira sans un bruit. La lame inoxydable était d'une qualité remarquable pour un tel outil et d'un tranchant rasoir qui reflétait fort bien la lumière ; personne d'averti ne jouerait avec cela.
Sa main remonta lentement jusqu'à ce que les rayons naturels ne vinrent plus caresser le métal et se positionna juste au dessus de son poignet droit avant de le caresser du fil du rasoir. Cela engendra une coupure peu profonde mais néanmoins nette d'où un sang rouge vif finit par remonter.
Illynora posa son instrument sur un papier de fibres tressées imbibé d'une solution désinfectante et se saisit cette fois plus vivement du petit tube cristallin qu'elle tenait précédemment. Elle effleura avec ce dernier la surface de la solution en ne la faisant qu'a peine onduler. Elle positionna ensuite avec grande précaution le tube au dessus de son avant-bras et y laissa tomber une quantité infime, si infime qu'il n'était pas correct de la qualifier de "gouttelette".
Un très fin filet à peine perceptible s'était posé sur sa peau nue, qu'elle observait avec la même concentration qu'elle avait observé son expérience précédemment. Au bout d'une dizaine de secondes, ne voyant aucun changement ou aucune démangeaison, elle en plaça la même quantité sur sa plaie dont le sang avait coulé de l'autre côté de son poignet.
Aucune réaction ne se fit ressentir et aucun changement n'était perceptible. Ainsi, elle laissa tomber cette fois-ci une vraie goutte et cette fois-ci, le saignement s'interrompit instantanément et la plaie coagula avant qu'elle ne forme en moins de cinq minutes, une croute de cicatrisation classique, mais ne se referma pas pour autant.
Sa tête se redressa cette fois-ci sans aucune once de douceur, elle prit une grande inspiration qu'elle relâcha de façon contrôlée, comme si elle s'apprêtait à casser quelque chose de colère. Son attitude disparut aussi vite qu'elle était arrivée et elle débuta le rangement de sa préparation ainsi que le nettoyage manuel du sang sur son poignet à l'aide d'une autre solution transparente.
Illynora se saisit d'une plume qu'elle trempa dans l'encre et vint la faire danser sur un parchemin qu'elle sortit préalablement du tiroir de son bureau. La mention "Echec" venait d'être annotée, la énième mention similaire sur une liste d'échecs qui devait se compter par centaine sur le parchemin.
- Awarthain.¹
Sur ce mot à peine prononcés, telle une brise de vent caressant la bruyère, elle referma son tiroir et se releva, laissant la solution en place sans s'en préoccuper davantage, comme une enfant capricieuse ayant cassé son jouet.
Imperceptiblement, elle se faufila jusqu'à la fenêtre donnant sur une des artères de la cité blanche et l'ouvrit en grand, laissant le son des badauds inonder la pièce. Le bruit des pas foulant la pierre encore humide de la rosée du matin, le chant de quelques oiseaux, quelques éclats de rire, un peu de vie qui venait rajouter encore plus de chaos qui se mêlait à sa perception de la symphonie.
Elle resta silencieuse, immobile, jusqu'à ce que le calme se fasse en elle. Illynora ferma les yeux un instant afin d'occulter les sons parasites et, comme à son habitude, profiter de l'air frais caressant les feuilles environnantes qui viendraient bientôt l'enivrer dans son étude végétale. Elle écoutait les arbres, chaque murmure spirituel, chaque sensation. Plusieurs se mêlèrent dans une sorte de grésillement inhabituel.
Plus un bruit.
Illynora ouvrit alors précipitamment les yeux, observant autours d'elle. Le bruit de la rue avait nettement pris le dessus. Elle se sentie nue, comme si quelque chose de très important à la hauteur de sa dignité lui avait été volé.
Aussi soudainement que ses sens furent volés, ils revinrent en un chaos imperceptible, elle ressentait tellement de choses spontanément que ce fût comparable à une armée de fourmis en train d'escalader son souffle. Plusieurs sentiments se mêlèrent sans qu'elle ne puisse les contrôler, telle une mage ayant perdu le contrôle de son art.
Elle recula, un pas après l'autre les mains sur ses oreilles et les yeux clos jusqu'à taper de l'arrière du pied sur la table, la solution posée en bordure se fracassa au sol en un son terrible qui la ramena a la réalité. Illynora tourna la tête à gauche, à droite et se dirigea d'un pas vif et félin vers la porte qu'elle ouvrit à toute hâte avant de sauter directement par le balcon du premier étage, se réceptionnant dans la ruelle en contrebas avec grâce, ayant pris soin de ne chuter sur personne.
Dans une course effrénée, elle arpenta l'artère principale d'Alëandir jusqu'aux portes de la cité, la forêt était en danger. Sur son chemin, plusieurs personnes s'étaient arrêtées, beaucoup s'interrogeaient sur le son étonnant qu'ils entendaient alors que d'autres ne semblaient pas être touchés par le phénomène. Le végétal hurlait une complainte de l'âme que les oreilles ne pouvaient percevoir.
Pour les enfants de la forêt qui n'avaient jamais entendu la voix de leur mère, c'était une découverte étonnante qui les prirent au dépourvu, mais pour ceux qui étaient bercés du chant du souffle de la forêt, c'était un chaos innommable.
La soigneuse n'eut guère le temps d'arriver à destination que le sol commença à se soulever par endroits, très lentement, comme si une créature d'une force incommensurable soulevait avec difficulté tout le poids du monde sous leurs pieds. De fines racines commencèrent d'abord par se montrer.
Illynora mis un genoux a terre afin de les toucher des doigts.
- La forêt... Notre mère reprend ses droits et appelle ses enfants.
Aucune allégation ne venait confirmer ou infirmer ses dires, mais elle ne voyait aucune explication autre à ce déchainement soudain. Le coeur de l'Estel battait, les uns après les autres, les arbres commençaient a chanter en rythme, telle un changement de tempo dans une symphonie jusqu'alors parfaitement orchestrée. Ce n'était pas de la haine, c'était de l'amour, de l'espoir mélangé à quelque chose d'imperceptible, une avancée, un changement.
L'elfe retira sa main précipitamment des racines, comme si elle venait de se brûler.
- Je...
Immobile, elle ne savait plus quoi penser. Quel était le message ? Elle avait beau se concentrer, fouiller le sol des yeux à la recherche d'une réponse, aucun indice n'était visible. Deux facettes de son instinct lui hurlaient des ordres contradictoires, d'un côté, elle avait une envie quasiment irrépressible de sortir de la cité, d'un autre, elle n'avait pas envie d'abandonner trois siècles de vie, quitte à devoir réadapter la société pour satisfaire la Déesse.
Son attitude capricieuse jugea que la réponse parfaite était entre les deux, et ainsi elle n'écouta aucun extrême. Lentement, Illynora se relève alors que la foule semble perdue. Elle est animée d'une nouvelle résolution.
(¹) Contraction de [Awartha] (Renoncer, abandonner), et de [in] en terminaison comme pronom de première personne du singulier. Litt. "J'abandonne" en langage elfique canon.
Après le Voile
compact:
Les évènements après le voile se précipitèrent et les années passant, rien ne s'arrangeait. L'habitat de Illynora se vit envahi de lierres et le sol recouvert de fines racines, rendant de plus en plus difficile d'évoluer sainement dans son espace personnel. Elle n'était pas la seule dans ce cas et beaucoup d'habitants avaient laissé leur bien à l'abandon ou s'était déplacés plus en amont dans la capitale.
La désormais soigneuse avait fait le pari inverse et, évènement logique des suites de son ressenti lors du voile, se décida à vivre hors de la cité au lieu de suivre les traces de son père. Elle se décida à s'installer entre Alëandir et l'Uraal, région qu'elle connaissait pour y avoir prélevé de l'eau en compagnie de son maître.
Ainsi en l'an 2 du XIè siècle, Illynora disparut progressivement de la capitale, se faisant de plus en plus absente les jours passants, avant de totalement disparaître de sa vie quotidienne vers l'an 4.
N'ayant ni envie d'abandonner la cité de pierres blanches, ni d'occulter l'avertissement de la nature, la blonde bâtit son habitat au sein d'un des plus grand arbres qu'elle avait trouvé dans ce secteur, à mi chemin entre la capitale et l'Uraal, non loin d'un ancien sentier balisé et donc, plus ou moins sûr pour l'époque au vu du passage régulier entre la capitale et le lac.
En ce faisant, la soigneuse avait fait acte de neutralité entre les différents qui opposaient les Noss et les bâtisseurs de cité. Proche de la nature et des plantes, loin des bruits du monde, Illynora pouvait ainsi vivre pleinement avec la symphonie sans prendre de position radicale.
Quand on était pour personne, il fallait aussi s'attendre à que personne ne soit vraiment pour nous non plus. Illynora rejeta ainsi les appels du pied de divers clans nomades, notamment ceux de la Noss Peth'Indhren qui voyaient en une soigneuse rejoignant la forêt un semblable acceptable, mais elle refusa aussi les tentatives de ses proches et notamment de ses frères l'incitant à reprendre une vie dans la capitale, vie qu'elle ne désirait pas.
Au milieu du végétal, la soigneuse avait accès à un choix intéressant de matériel d'étude, n'avait personne pour la freiner dans ses expérimentations et jouissait d'une sécurité relative en cela que la route voisine n'avait pas encore été totalement rendue impraticable par la végétation galopante.
En l'an 7, un conflit plus menaçant vint endiguer les efforts d'Illynora qui prêchait sans relâche l'idée même de défendre les arbres de la folie des hommes et la soigneuse marcha cette fois-ci aux côtés des armées d'Alëandir et donc aux côtés de ses frères Virhorn et Léoven afin de sauver ce qui pouvait l'être en tant que soigneuse civile. Voyant qu'il n'y avait plus rien à sauver, elle se contenta de prêter assistance aux médecins militaires, avec lesquels elle entretenait un rapport tendu en raison de ses méthodologies propres.
Malgré la situation, elle resta sur le front établi jusqu'à la reprise d'Eraison l'an 8 du XI ème cycle, ne prenant ainsi pas directement part au rapprochement politique entre Noss et Adamir ni aux intrigues s'y déroulant.
Lors de la bataille s'ensuivant pour la reprise d'Eraison et devant le carnage en cours, la soigneuse fût rapidement mise à contribution afin de sauver autant d'âmes qu'elle pouvait, et ses méthodes efficaces et beaucoup plus rapides que les autres alchimistes de son niveau en firent une jeune médecin remarquable, bien qu'elle n'était pas au rang des soigneurs attitrés à l'armée et à ceux dont l'expérience se comptait en siècles, elle se défendait très bien à sa manière et se fit vite remarquer pour ces raisons.
Lors du comptage des morts, Illynora fût avertie que feu Leoven son frère périt pris au piège par les nombreuses folies des drows et Illynora s'en retrouva chamboulée. Elle quitta son poste civil au front afin d'en retourner porter son deuil près de l'Uraal. Même absente, la contre-offensive des drows l'avait profondément affecté en cela qu'elle avait entendu la forêt brûler des jours durant, et ses cauchemars en étaient devenus interminables. Elle resta absente pendant deux ans avant de refaire surface.
Elle ne prit pas part à la guerre civile d'Eteneril, trop loin de sa zone géographique mais de plus, sa neutralité apparente l'empêcha de s'investir personnellement dans un conflit interne entre les gens de son peuple. Elle entendit des rumeurs ayant circulé au sein des clans nomades, sans plus que cela.
Suite à cela, elle ne fit plus parler d'elle jusqu'à la restructuration des cités ou la prise de position neutre de l'Alëandir sembla lui convenir. Pendant ces années, Illynora avait appris à vivre comme une enfant de la forêt, développant une certaine capacité à se déplacer avec une certaine aisance dans la flore. La nature ayant repris petit à petit ses droits sur le chemin jouxtant sa demeure, elle avait également appris à vivre dans la forêt sauvage.
Elle n'était pas aussi douée qu'un Noss dans bien des domaines liés à l'évolution en nature profonde, mais était plus agile que la majorité des citadins. Illynora savait se procurer ses propres ingrédients sans l'aide de personne pour ceux étant accessibles, et troquait généralement auprès de Noss pour obtenir ce qu'elle n'était pas apte à récupérer seule ; Car Illynora contrairement à ce qu'on pouvait s'imaginer, n'était pas une guerrière sauvage habituée à surmonter les obstacles de la forêt dense, mais avait appris à éviter de se faire tuer et ne se risquait jamais à sortir de ses habitudes et sentiers balisés. Quand obstacle il y avait, elle préférait le contourner, ce qui était la chose la plus sensée à faire quand on était seul et donc, exposé à n'importe quoi.
Au temps présent, le quotidiens d'Illynora, connue comme "L'Ermite d'Alëandir" de par sa défiance ouverte envers les radicaux et ennemis des Noss présents dans la région, elle prône les préceptes de la cité d'Ardamir et part du principe qu'il ne doit exister aucune exclusion entre deux fils d'un même peuple.
Malgré tout, la soigneuse ne partit pas des abords de la capitale, elle est cependant connue pour laisser sa porte ouverte à n'importe quel elfe dans le besoin, peu importe ce que pensaient les uns ou les autres, signant ainsi son respect aux préceptes d'Elenwë.
Liens
Naelen Yelsatra :
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Faerona Aenan :
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Feu Leoven :
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Virhorn Andaël :
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Ertoris Ilitumal :
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Aegden Orian :
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Liens diplomatiques
[Neutre] La Noss Iarnin'Dath :
plus:
Entièrement nomades, les relations sont rares mais il lui est arrivé de rencontrer dans la forêt des shamans de cette tribue. Son affinité pour la magie de la vie tout comme eux aura créé un rapprochement. Ce n'est pas de l'amitié, mais une forme de tolérance. Elle ne sait pas ou les trouver mais eux savent, si tant est qu'elle-même ne bouge pas.
[Amical] La Noss Lin’Serindë :
plus:
Bonnes relations. Connus pour échanger régulièrement avec les cités et parfois avec la capitale, Illynora connait personnellement certains de ses membres. C'est avec eux qu'elle commerce la plupart du temps quand elle veut mettre la main sur des ingrédients qu'elle ne peut acheter et qu'elle ne peut obtenir seule.
[Cordial] La Noss Peth'Indhren :
plus:
Relations cordiales. Illynora n'a fait que peu d'échanges avec ce clan en particulier, bien qu'il y'eut un rapprochement et un intérêt certains pour celle qui n'était plus dans la cité et qui aurait pu être accepté en son sein, elle s'éloigna de cette possibilité elle-même. Elle ne troque que peu avec eux, préférant nettement converser sur leurs inquiétudes et sur la politique dès lors que l'occasion - rare - se présente.
RP et Evènements
Vermios ; An 20 du XIe Cycle : [Solo] Hors du temps - Premier jet du perso - Intrigue antidote.